Ishtarys

Née de parents sans alter il y a 16 ans, on peut dire que je n’ai jamais manqué de rien. Mes parents sont deux scientifiques : lui est un éminent physicien français alors qu’elle est une mathématicienne de renom perse (on préfère à iranaise, c’est plus joli). J’ai été élevée dans la culture des nombres et de tous les mangas contenant des méchas (ou des robots mais s’il vous plaît ne dites pas ça à mes parents, ils se disputent toujours sur ce point...). C’est cet attrait pour ce genre de mangas qui ont fait se rencontrer lors d’un salon de japanimation. Ils ont tous les deux voulu un tome très ancien d’un manga nommé Evangelion. Paraîtrait que c’était une pièce inestimable et le fait qu’ils aient mis la main dessus en même temps les a rapprochés. J’entends “cliché” dans mon oreillette. Ils ne sont pas tombés amoureux comme ça hein ? Ils se sont accrochés comme des mouches sur une merde à leur bouquin et sont rentrés ensemble chez mon père. Ils ont statué que le premier qui lâcherait le livre confèrerait le titre de propriétaire à l’autre. Finalement, ils ont tenu très longtemps et ça les a vraiment rapprochés ensuite jusqu’à ce que mon père l’offre à ma mère. Je suis sûre que si le manga avait été circulaire, qu’il lui aurait passé au doigt... Bref je suis née de... Ça.  
En étant petite, je me souviens d’avoir pulvérisé ce manga d’une valeur IN-ES-TI-MA-BLE (venez manger à la maison et vous les verrez le dire en stéréo...). C’était vers l’âge de quatre ans, quand mon alter s’est manifesté. Je mangeais avec ma fourchette sauf que, pour une raison que j’ignore, elle est devenue de plus en plus lourde et s’est mise à basculer sur le côté, tordant mon poignet. Par ce biais, je fus contrainte de lâcher prise et la fourchette, bien plus lourde que la normale est venue embrocher cet exemplaire de ce manga qui scella leur union. Après, ils ne me l’ont jamais reproché. C’est plutôt le fait d’avoir essayé de la lire et de l’avoir laissé traîner au sol à proximité de ma chaise dont j’ai été jugée coupable ! Je plaide la non-surveillance parentale votre horreur !

L’école a toujours été quelque chose d’agréable pour moi. Mes parents ont toujours tenu un rôle central dans mon éducation comme dans mon instruction si bien qu’ils en venaient à être déçus que je réussisse trop bien. Ils tentaient toujours de trouver la petite chose à redire, non pas pour me rendre parfaite, mais parce qu’ils tenaient toujours à ajouter quelque chose. On est comme ça chez les Esfandyar-Savasse, on est généreux au possible, toujours à apporter une plus-value, une pierre à l’édifice, un synonyme à cette énu... Merde je leur ressemble déjà ?! A l’école, j’étais très ouverte aux autres au départ mais j’ai vite compris ma différence tant intellectuelle que sociale et ces deux critères m’ont très vite mise à l’écart des autres. Cependant, mon éducation faisait qu’au lieu de m’amuser, faute de partenaire volontaire, je tentais toujours de m’entraîner à utiliser mon alter. Ce qui conduit à mon premier séjour à l’hôpital. Je me souviens que je tentais d’utiliser mon alter sur le plus de choses possibles sans relâcher mon effet. Chaque jour, je tentais d’alourdir ou d’alléger un objet supplémentaire que la veille. Mais un jour, je sentis que quelque chose n’allait pas en moi. Je sentais ma cage thoracique compressée, des battements cardiaques comme si cette pompe de sang voulait s’éjecter de moi comme dans Alien (un vieux film du folklore américain... Fuck Yeah !). L’enseignante m’emmena à l’infirmerie et après un examen rapide, je fus transporté aux urgences. Mes parents étaient dans tous leurs états alors que j’allais déjà mieux. Mais je me souviens que l’urgentiste avait dit que j’avais eu un épisode hyper-attention ! Et ouais, j’étais au taquet ! Sauf que plus tard, en reparlant avec mes parents, j’ai compris que c’était de l’hypertension et que ça pouvait entraîner de graves conséquences. Depuis, je fais attention à connaître mes limites et à ne pas en abuser. Mais sans relâcher cet entraînement quotidien, je sais que chaque activation me génère de moins en moins de risques et que peut-être, un jour, ce défaut s’en ira ? Qui sait ?!

Le collège fut clairement la période la plus chiante de ma vie. Facile au niveau des cours, facile au niveau des garçons et difficile au niveau du garçon. Je suis quelqu’un qui rentre dans des standards de beauté assez confortables pour plaire, mais le souci était que je plaisais aussi car certains ne voyaient qu’un bout de viande et c’est devenu très vite barbant. D’ailleurs, je n’ai jamais eu une quelconque relation avec un garçon. Ils sont si stupides... Mais le souci, c’est que je vais bien finir par devoir en choisir un, un jour. Les filles ne m’attirent pas. En tant qu’amies, elles sont géniales. Mais vivre avec et... Ah c’est encore pire qu’un garçon finalement !
Niveau activités au collège, j’ai rejoint le club de couture. Ah c’est sûr que ça ne vend pas du rêve. Mais aucun garçon et surtout, on a appelé ça couture parce que si on avait nommé ça création cosplays, on aurait été submergés de voyeurs. Du coup, on était tranquilles. Créer, j’adore ça. Le problème est que je suis excessivement peu talentueuse. Voire mauvaise en vérité. Je voulais profiter de ce club pour fabriquer mon costume de future super-héroïne mais ce fut un désastre sur toute la ligne. Je voulais postuler à Yuei mais si je n’étais pas prise dans la filière héroïque, je ne serais pas non plus prise dans la filière assistance pour mes talents manuels. Carrément nulle à chier ! Par contre, Himiko, la présidente du club, elle, espère bien y entrer et dieu ce qu’elle est talentueuse. Je serais honorée de porter le costume de mes rêves made by Himiko !  
Niveau activité physique, j’ai toujours donné mon maximum en sport. Je n’étais jamais première mais souvent dans le haut du classement. Ma tension doit être maintenue basse pour maximiser mon nombre d’utilisation d’alter en cas de besoin. De ce fait, le sport était quelque chose que je ne pouvais pas ignorer. L’alimentation aussi d’ailleurs ! J’ai toujours un fruit sur moi, souvent une pomme rouge (pour être assortie à mes habits, mes yeux et mes cheveux – Comment ça mes yeux sont marrons, qui vous a dit ça ?). Les fruits et les légumes, j’ai horreur de ça. Mais je me force. Je fais une sale tête à chaque fois, mais ça baisse ma tension. Sauf les pommes, j’aime bien ça les pommes.  



Enfin, vient un jour où je dus passer du collège au lycée. J’ai postulé Yuei bien entendu, malgré les multiples avertissements des vieux. Mais que voulez-vous...  
Le test d’entrée était impressionnant mais on était dans le même enclos d’examen avec Himiko. Son alter servant à visualiser un patron de tout ce qu’elle imagine était inutile le jour J, mais on s’est serré les coudes en équipe. Après tout, un héros n’est pas adapté dans toutes les situations et en travaillant en coopération avec d’autres, il pourra toujours renverser la situation ! C’est ce que dirait All Might. Je n’en suis pas particulièrement fan, je préfère plutôt Endeavor. Comme moi, il parle peu et aime les couleurs rougeoyantes. Et puis, quand j’aurais fini mes études et progressé, il pourra redevenir lui-même : le numéro 2 ! Me reste plus qu’à bien étudier...