Une journée ensoleillée pour changer une vie, Jonathan avait besoin de sortir, il ne pouvait pas rester chez lui sans avoir aucun contact. Il avait tout le week-end pour se reposer et ne savait pas quoi en faire, ses amis n’étaient pas disponibles et étaient tous occupés à réviser les futurs examens de Shiketsu. Jonathan avait commencé ses révisions, mais fut vite distrait par une série ou des mafieux italiens faisaient la guerre à des gangsters américains. Rien de mieux qu’une série remplie de clichés pour oublier ses problèmes scolaires, il avait donc décidé de sortir dans le centre-ville de Hosu pour se changer les idées et surtout se remplir l’estomac.
Via son téléphone et sur le site TroopAdvisor, il put trouver un restaurant italien bien noté en plein centre-ville, ce qui était parfait pour lui. Il voulait à tout prix goûter les fameuses pâtes italiennes tant encensées par le monde entier, il s’attendait à manger le repas de sa vie. Après avoir pris rapidement un Ubor, l’emmenant en centre-ville, il n’avait plus qu’à trouver le restaurant ce n’était sûrement pas la chose la plus compliquée qu’il avait à faire. Devant lui une devanture indiquant “Chez Gusto”.
Jonathan se demandait si le nom n’était pas très cliché pour un restaurant italien après tout, sur cette même devanture on pouvait y retrouver des photos des pizzas, des pâtes ainsi que des glaces réalisées par ce fameux “Gusto”. Il n’avait aucune idée de qui était ce Gusto, mais tant qu’il pouvait manger les pâtes qu’ils souhaitaient rien ne pouvait le faire douter. Il rentra donc avec son enthousiasme et se retrouva dans l’ambiance italienne, qu’il avait retrouvée dans sa série. Pendant que Jonathan s’émerveilla, une serveuse s’approcha et lui demanda ce qu’il voulait commander.
- I want PASTA with a coke !
Il était là pour des pâtes et rien d’autre, pendant que sa commande était aux fourneaux, il ouvrit son téléphone et vit plusieurs petites annonces dans les journaux dus au fait de l’augmentation des vols à l’arraché des sacs dans les rues du centre-ville. Il soupira et rangea son téléphone, son plat était arrivé devant lui tout chaud et le tout accompagné d’un bon soda il ne fit qu’une bouchée de son plat et le tout dans le silence. Aucune émotion ne fuit du visage de Jonathan pendant sa dégustation, il finit par payer et sortit du restaurant.
- That was disgusting… C’est donc ça les "pâtes" italiennes que tout le monde vante, fuck.
Il avait réussi à retenir pendant son repas ce qu’il pensait du plat mais il pouvait enfin se lâcher à l’extérieur du restaurant. Jonathan s’était sûrement un peu trop lâche, surtout aussi fort en plein centre-ville il avait un peu trop attiré les regards sur lui sans même s’en rendre compte.
"Bon sang que cette ville est grande...". Pour quelqu'un originaire des campagnes siciliennes, prendre le train pour aller de l'autre côté de la ville est dérisoire. Cependant, tout ce voyage en vaut sûrement la peine. Eh oui, Vitale ne s'éloigne pas autant de chez lui sans raison. Une vieille connaissance à lui, un ami de son père, a installé il y'a quelques années son restaurant à Hosu. Il n'y va pas pour manger, la cuisine de Mama est amplement suffisante. Cependant, ce chère Gusto pourra probablement donner un coup de pouce au garçon à propos de sa vaine quête de cigarettes. Le manque commence à se faire sentir et Vitale à besoin d'être au meilleur de sa forme en ce moment. C'est donc pour cela qu'il a fait le déplacement jusqu'ici.
"Mesdames et Messieurs, plusieurs vols ont été signalés dans les trains. Nous vous demanderons de faire attention à vos bagages à l'intérieur des wagons, ainsi qu'à la gare. Merci de votre compréhension."
"Il semble y avoir plus de délit à Hosu qu'à Musutafu en ce moment. Les agences de super-héros ont toutes pris un mois de vacance ? Si ce n'est que des pickpockets, il n'y a pas de quoi s'inquiéter", pense-t-il.
Une fois sortie du train, il marche un bon moment dans la rue jusqu'à finalement arriver devant le restaurant de Gusto. On voit que ce bougre compte beaucoup sur le côté typique pour faire marcher son affaire. Il y'a des drapeau d'Italie accrochés partout sur les murs, des objets rappellant la botte européenne et un menu rédigé dans la plus belle langue du monde. Il faut dire qu'il est le seul restaurant italien dans les environs.
Vitale traverse donc la terrasse afin de pénétrer dans ce petit coin de paradis. Les gens ont l'air d'apprécier la nourriture. Pourtant il n'y rien de bien sorcier. La plupart des clients dégustent des pâtes ou du tiramisu. Ils passent tous à côté des meilleurs spécialités, mais c'est comme ça... Le jeune homme s'approche du comptoir. Le chef semble l'avoir aperçu et se dépêche de sortir de la cuisine.
-Bonjour mon cher monsieurs ! Vous cherchez une table ?
Assurément, il n'a pas reconnu Vitale sous son chapeau. Depuis le temps qu'il ne se sont pas vus, le petit a bien grandi.
-Tu as pris un sacré coup de vieux Gusto. La dernière fois, tu avais un bourrelet en moins à l'arrière du crâne.
-Vitale ! Oh santo cielo ! Que fais-tu au Japon ? Comme tu es devenu grand... Je ne t'avais pas reconnu ! D'habitude on te voyait venir à trois kilomètres !
-J'ai pris en maturité avec l'âge. Maintenant je suis élève à U.A.
-U.A ? Depuis quand les Milizie combattent le crime ? Hahaha !
Ils discutent ainsi un long moment entre accents italiens, délaissant la cuisine aux pauvres apprentis. Gusto finit par lui donner rendez-vous après la fermeture. Le moment venu, il lui montrera un moyen simple d'acheter des clopes quand on est mineur. Ce n'est pas très respectueux de la loi mais après tout, Vitale est un Milizie avant d'être une graine de héros.
Le garçon sort alors du restaurant. Il réfléchit à un moyen de passer le temps, quand une aberration vient lui souiller les oreilles. Qui !? Qui ose insulter de la sorte "le famose paste italiani" !? C'est un jeune client qui vient de sortir lui aussi. Alors comme ça le plat de Gusto n'était pas à son goût ? Ce n'est pas une raison pour parler en mal du fondement même de la culture italienne. Vitale se tourne vers lui en lui jettant un regard noir.
-Hé toi ! l'interpelle-t-il de sa voix basse et monotone. Je te demanderais d'être un peu plus respectueux de la bouffe qu'on te sert. Il y'a des siècles de savoir-faire dans nos assiettes, alors ne soit pas surpris de ne rien comprendre la perfection de la cuisine italienne.
Une réplique qui s'accorde parfaitement à sa tenue du jour. Il porte une chemise blanche sous son gilet noir, et un chapeau feutré ombrant son front. Les mains dans les poches et le menton levé, il n'hésite pas à montrer son hostilité. En clair, n'importe qui aurait l'impression de se trouver face à un mafieu italien venu tout droit d'un film vintage.
Bordel, avant même que Jonathan puisse continuer son chemin, quelqu’un l’interpella. Le jeune homme se tourna pour observer la personne qui venait de l’interpeller, il avait l’impression d’être atterris dans un gag qui ne voulait pas se finir. Un mec avec la dégaine d’un mafieux italien tout droit sorti d’un film de parrain. La blague était peut-être poussée un peu trop loin, Jonathan commençait à penser que l’Italie était contre lui aujourd’hui.
Avant même que Jonathan ne puisse réagir à l’interpellation du jeune mafieux, celui-ci reprit pour enchaîner le jeune américain. Jonathan tourna autour de lui-même tout en cherchant une caméra cachée, il avait l’impression d’être dans l’une de ses vidéos virales sur le NET ou des gens se faisaient piéger. Un jeune italien venait juste d’arriver devant lui et de le critiquer parce que Jonathan n’avait pas apprécié les pâtes de Gusto.
- Oh, pourquoi un mafieux a 2 balles me crie dessus.
Jonathan commença donc à enlever la fermeture de sa doudoune sans manche noir South Leg, pour laisser apercevoir son collier en or, il remonta également les manches de son t-shirt, on pouvait y voir son tatouage “WOO”. Il portait également un simple jean regular, avec des Oof Jordyn 11 les chaussures tendances en Amérique qui venaient directement de la marque du célèbre basketteur Michel Jordyn. Il avait décidé de foncer la tête première en plein dans l’embrouille, il était déjà en train de passer une mauvaise journée et en plus il fallait que quelqu’un vienne lui casser la tête avec des broutilles culinaires. C’était aussi le côté fier de Jonathan qui parlait beaucoup, après tout le jeune italien venait de critiquer le fait qu’il ne puisse sûrement pas comprendre la fameuse “perfection” culinaire italienne.
- Même le burger du pire fast-food américain surpasse vos pâtes sans saveur.
Tout en continuant sa critique des pâtes, il s’approcha du jeune italien et colla sa tête contre la tête de celui-ci tout en poussant de manière à faire un tête contre-tête. Accepter de perdre contre ce type était synonyme de mort pour Jonathan, il ne devait pas se relâcher sur cette joute verbale qui était également une joute physique maintenant.
- La seule chose qui peut-être considérée comme perfection en Italie, ce sont bien les femmes héhé.
Il venait juste de dire cette phrase avec un rire des plus pervers qu'il soit. Jonathan avait comme on peut souvent dire perdu les pédales son amour des femmes était remonté à la surface, tout ce qui sortait de sa bouche n’avait aucun but si ce n’est de critiquer la gastronomie italienne, même si le sujet culinaire avait fini par dérivé. Pendant que Jonathan continuait cette chamaillerie avec son camarade, du bruit se fit entendre dans la rue et l'agitation commençait à être générale.
Il décida d’arrêter directement le tête-à-tête et jeta un coup d'œil à ce qu’il se passait, une personne normale n’aurait rien remarqué au vu du nombre de personnes présentes au centre-ville, mais Jonathan l’avait vu directement. C’était sûrement ses yeux de boxeurs qui lui avaient permis de faire attention directement à ses détails ou bien son instinct d’apprentis héros. La seule chose qu’il voyait de son point de vue était un tour de passe-passe digne des meilleurs magiciens, il venait enfin de comprendre les annonces au sujet des fameux vols et pickpockets.
Il venait de voir en pleine action les fameux pickpockets, c’était très étonnant et surtout très intéressant à voir, l’un occupait la cible tandis que l’autre récupérer le bien volé le tout dans une délicatesse à toute épreuve, ne laissant même pas le temps à la victime de se rendre compte de la situation. Jonathan l’avait compris, ces pickpockets possédaient un travail d’équipe très fort, mais il devait au moins en attraper un discrètement sans que ses camarades ne remarquent. Il avait décidé de se faire passer pour une victime, auprès d’un des pickpockets, c’était sûrement la meilleure solution pour lui.
- Oh le rital, j’ai un pickpocket à attraper on reprend notre discussion plus tard.
Il partit donc en direction de la foule du centre-ville et s’approcha le plus possible du pickpocket qu’il avait remarqué, un jeune homme en débardeur noir ayant une casquette représentant l’équipe de Baseball des “Hokkaido Eagle”. Il fit en sorte de laisser sa montre bien à la vue de tous pour faire en sorte que le pickpocket soit évidemment attiré par le bien, sa technique avait étonnement fonctionné, si Jonathan n’avait pas fait attention la montre serait partie sans même qu’il n’eut le temps de se rendre compte, mais malheureusement pour lui il était sûrement tombé sur l’un des mecs les plus expérimentés en termes de pickpocket.
Le garçon avec qui Vitale s'embrouille ne semble pas vouloir lâcher l'affaire. Ce dernier continue de manquer de respect à la délicieuse nourriture made in Italie, et même à la donna ! C'est inacceptable. Les types dans son genre méritent une bonne correction. Alors que la dispute s'enflammait, le jeune homme s'interrompt soudainement d'un air étrangement sérieux. Il est question d'un pickpocket, mais Vitale ne comprend pas bien de quoi est-ce qu'il parle. Il l'observe curieusement entrer dans une immense foule, frimant avec sa belle montre et sa paire de Jordyn. Ce type est un vrai panneau publicitaire. Ce dernier semble être passé à autre chose mais Vitale ne va pas le laisser s'en tirer à si bon compte. Il se suit dans l'immense foule avec la ferme attention de l'attraper quand il sent son chapeau se faire tirer en arrière. Par réflexe, il agrippe le bras de la personne derrière lui, pensant que ce doit être un ami de monsieur malbouffe. La personne en question est surprise par le geste du jeune Milizie. Après une seconde d'observation, Vitale se rend compte que son chapeau a dû tomber au sol à cause du vent. Il lâche donc le passant et se penche pour ramasser son couvre-chef. C'est alors qu'il sent une très légère tape sur sa fesse. Il se redresse furieux pour confronter celui qui lui manque de respect de la sorte. Cependant il ne voit personne de suspect autour de lui. C'est alors que le mot "pickpocket" lui revient à l'esprit. Il fouille sa poche arrière et se rend compte que son portefeuille a disparu. Là ça craint. Pas tant pour son argent ou ses papiers, mais pour la liste de course qu'il y avait rangé. S'il rentre sans avoir acheté les ingrédients pour le repas de ce soir, la Mama va le tuer. Ca suffit. Il en a plus qu'assez de ce foutu quartier. De base il était venu pour chercher des clopes. Et puis d'ailleurs, sans portefeuille comment va-t-il pouvoir payer Gusto ? Quelle galère ! Il doit absolument mettre la main sur ce sale voleur.
Il regarde attentivement tout autour de lui. Les gens s'attroupent et se bousculent de toute part. Le fumier a bien choisi son moment, en pleine heure de pointe. Se concentrant encore plus sur les gens que sur leur geste, il se rend vite compte qu'une personne fait des allers-retours de droite à gauche. Tout le reste n'est que de passage, mais lui il semble s'amuser à rester ici. C'est une piste, il faut s'approcher du suspect. Vitale s'exécute, mais alors même qu'il se frayait un chemin son portefeuille lui passe sous le nez. C'est comme si quelqu'un l'avait jeté en l'air pour une quelconque raison. Il suit donc son bien du regard puis remarque que ce dernier atterri sur d'une vieille dame. Celle-ci est carrément louche. Elle a intercepté le portefeuille en plein vol avec son sac. C'était clairement volontaire mais elle fait comme si de rien n'était. Vitale s'approche d'elle, un peu en colère. Il sait qu'il faut respecter les anciens mais là ça va trop loin.
-Excusez moi ! Madame ! Revenez ici !
Se rendant compte qu'elle se fait interpeller, la vieille empresse le pas dans le sens inverse pour fuir. Le garçon ne compte pas la laisser s'en tirer comme ça. Il s'avance d'un pas determiné jusqu'à elle et lui bloque la route en interposant pile sur sa trajectoire. Comprenant qu'elle a été démasquée, son visage exprime une vive inquiétude. C'est le comble pour un voleur de ce faire attraper la main dans le sac. Vitale n'en revient pas. Ce n'est qu'une petite mamie toute souriante. Le genre qu'il aurait pu aider à traverser la route ou à porter ses courses. C'est décevant. Sortant son téléphone pour appeler la police, il s'attend à ce qu'elle crache le morceau. De toute façon elle n'ira pas bien loin. Mais son sourire malicieux indique qu'elle a un tout autre plan. Alors qu'elle sortait le portefeuille de son sac pour le lui tendre, une main surgit de nullepart. Un tour de passe-passe étourdissant se déroule sous les yeux du Milizie qui se retrouve avec un hot-dog entre les doigts à la place de son portefeuille.
-MA CHE !?
En levant vite la tête, il remarque qu'un vendeur de hot-dogs un peu éloigné lui jette un sourire narquois. Ecrasant la saucisse dans sa main, il lâche rapidement le hot-dogs dans le sac de la vieille alors qu'il partait au quart de tour pour mettre la main sur ce satané pickpocket. Malheureusement, sous la précipitation il percute violemment quelqu'un, l'entrainant dans sa chute. Et le pire c'est que cette personne c'est le type à la doudoune de tout à l'heure !
Jonathan avait fini par attraper le pickpocket main dans le sac, il n’avait plus qu’à le traîner en dehors de la foule pour le rendre à la police ou le remettre à sa place lui-même. Une chose continuait à tracasser le jeune homme, l’agitation avait continué dans la foule du centre-ville, il n’y avait aucun doute que les pickpockets agissaient en groupe, mais à combien de personnes s’élevaient ce groupe, c’était bien la question que Jonathan se posait.
Il ne pouvait pas poser de question au pickpocket sur le moment présent, celui-ci continuait de se débattre pour s’en sortir, mais il était tombé sur un jeune homme aux poings solides Jonathan ne l’aurait lâché sous aucun prétexte. Laisser un pickpocket en liberté était assez chiant pour tout le monde, se retrouver sans portefeuille juste en 10 secondes d'inattention était assez gênant pour toute personne vivant en ville.
- Hey, le voleur arrête de te débattre tu me suis j’ai des quest…
Avant même qu’il puisse finir sa phrase, Jonathan sentit un poids s’appliqua sur son dos le poussant à tomber face contre terre avant même qu’il ne puisse réagir il était déjà au sol sans même savoir ce qu’il venait de se passer. Il pensait que c’était sûrement une personne du groupe de pickpocket qui venait aider son camarade, il se releva donc dans la précipitation tout en se tournant.
- WHY ARE YOU HERE !
Dans la plus grande surprise, c’était l’italien qui était en train d’importuner Jonathan devant le restaurant “Chez Gusto”. Ce type venait juste de tomber sur Jonathan, dans l’agitation le pickpocket que Jonathan venait d’attraper avait pris le temps de fuir à toute vitesse pendant que celui-ci était au sol. Le jeune américain ne savait même pas quoi dire, mais il s’était décidé à ne pas mâcher ses mots face à cet italien.
- Décidément tu t’es décidé à me tomber dessus toute la journée ? Je venais d’attraper un pickpocket que j’avais attiré avec ma montre…
Tout en disant le mot “montre”, Jonathan venait d’y repenser ou était sa montre ? Il comprit instantanément, le pickpocket venait de s’enfuir avec sa montre, il venait de tout perdre, il était persuadé qu’il ne retrouverait pas sa montre, mais une chose était sûre son jeune camarade italien allait servir à quelque chose. Il n’était sûrement pas là par hasard également, peut-être qu’en faisant équipe ils pourraient retrouver le groupe de pickpocket et récupérer ses affaires.
- Hey Italian Boy ! Faisons équipe pour récupérer nos affaires on réglera nos comptes plus tard si ça te dis.
Jonathan lui tendit la main en guise de signe pour sceller leurs pactes de non-agression le temps de récupérer leurs biens volés par les pickpockets.
Alors qu'il était encore au sol, il cherche le vendeur de hot-dog du regard, en vain. Comprenant qu'il risquait de ne jamais retrouver son portefeuille, la proposition de l'autre ignorant était la bienvenue. Vitale accepte donc cette poignée de main à moitié sincère. Les deux garçon vont devoir se serrer les coudes s'ils veulent arrêter la bande de pickpocket.
-J'ai un plan. Attends ici et je t'appelle dans trois minutes.", dit-il avant de prendre rapidement son numéro de téléphone.
Sans perdre de temps, il se fraye un chemin en dehors de la foule afin de retourner auprès de Gusto. Ce dernier voyant le garçon entrer dans le restaurant d'un pas pressé lui demande d'arrêter d'effrayant les clients. Pas le temps de lui expliquer. Vitale laisse juste entendre qu'il monte sur le toit. Après avoir grimpé deux étages d'escaliers, il arrive au-dessus du bâtiment et s'approche témérairement du rebord du côté de Jonathan. D'ici, il a une meilleure vu de toute la foule. C'est parfait pour identifier les voleurs. En quelques secondes seulement, il aperçoit les premiers pickpockets. Le garçon sort alors son téléphone et appelle Jonathan pour le guider. Avec les bonnes indications, il pourra sûrement déjouer leurs plans.
-Je ne sais pas comment tu vas t'y prendre pour tous les neutraliser sans éveiller de soupçon. Le plus important c'est de les empêcher de continuer leur activité, et de récupérer ce qu'ils nous ont volé. Je te donne leur position, à toi de les arrêter.
Comme convenu, Vitale fait part de ses observations à Jonathan par téléphone. Une dame vient de se faire soutirer une boucle d'oreille par un type barbu portant un pull bleu et des lunettes grises. A vingt mètres sur la gauche, une fausse touriste européenne vient de détrousser trois porte-monnaies à la suite à l'aide d'une diversion d'un ouvrier du bâtiment. Ils doivent être complices. En plein centre de l'amas de passants, une femme en costume mauve vient de percuter le garçon que Jonathan tenait tout à l'heure. Elle bouscule par la suite d'autres pickpockets. Il y'a fort à parier que son rôle est de récupérer les biens pour les cacher dans son porte-documents. Mais elle ne doit pas être la seule. Il semble y avoir quatre ou cinq autres infiltrés comme elle. Plus le temps passe et plus Vitale est surpris par le nombre de voleurs dans le coup. Ils ont à faire avec une sacrée troupe de chapardeurs. On ne peut imaginer la quantité d'objet qu'ils ont déjà dérobé.
-A dix mètres sur ta droite, une jolie blonde fait du charme à un bureaucrate mal rasé. Le type derrière avec un bonnet vert va essayer de lui subtiliser son téléphone. Méfie toi, tu risque de croiser un rouquin au long nez plutôt habile. Si tu peux l'attraper au passage, ce sera une belle prise. Va falloir te surpasser parce qu'ils ont l'air vachement bien organisés.
Perché du haut de l'immeuble, Vitale observe chaque fait et geste de la foule. Il ne doit pas seulement démasquer les malfaiteurs, Jonathan a besoin d'être dirigé rapidement et avec précision. Le problème avec ce genre de groupe, c'est que chaque membre est indépendant des autres. En attraper un ne suffirait pas à retrouver tous les autres. Si au moins il y'avait un cerveau qui dirigeait le reste... Peut-être que...
-Ces gens doivent bien avoir un repère pour entreposer toutes les marchandisent. Si on parvient à en prendre un en filature, il nous révelera peut-être leur cachette. Où sinon on peut essayer de les faire parler. Ce qui est sûr c'est que si on indique leur repère à la police, les forces de l'ordre n'auront aucun soucis à tous les interpeller.
Jonathan avait décidé de coopérer avec l’italien qui avait l’air de posséder un plan, il n’avait après tout pas d’autre choix qui se présentait à lui et il ne possédait pas de meilleures idées. Il lui donna donc son numéro de téléphone sans broncher tout en attendant son appel pour continuer leurs poursuites du groupe de pickpocket. Pendant que Jonathan continua à observer l’activité du centre-ville, il reçut l’appel tant attendu de son nouveau compagnon qui venait de partir en courant sans attendre.
- OH I SEE ! T’es les yeux et je suis les bras.
Leurs plans pouvaient donc commencer, Vitale serait donc les yeux de Jonathan et Jonathan serait donc les bras pour agir, il n’avait pas le droit à l’erreur et il devait réfléchir rapidement à son plan d’action. S’il continuait à attraper violemment les pickpockets un par un, les deux jeunes n’auraient aucune chance de retrouver leurs affaires, il fallait donc prendre des précautions.
- Good Info Italian Boy !
Vitale venait de mentionner un rouquin au long nez qui avait l’air d’être dissocié du groupe de pickpocket, celui-ci ne passait pas à l’action comparée à ses camarades. Il était peut-être l’homme qui coordonnait les actions ou bien celui qui faisait le lien entre les biens volés et l’entrepôt où ils cachaient leurs butins. Jonathan avait donc décidé de suivre le rouquin, son seul problème était de paraître discret, chose quasiment impossible pour lui.
- Hey Bro, je vais suivre le rouquin pour l’instant indique au policier ce qu’il se passe ici !
Jonathan n’avait qu’une obsession, c’était bien de récupérer sa montre et les affaires de son camarade. Il suivit donc le rouquin, qui se faufila donc chaque ruelle qu’il voyait avec agilité. Le jeune américain possédait déjà cette habitude se baladait dans une grande foule et dans les ruelles, il n’avait donc pas beaucoup de problèmes à le suivre jusqu’à atterrir dans une impasse face à face avec le pickpocket. Avant même qu’il puisse réagir, il se retrouva enfermé dans l’impasse avec le rouquin.
- L’étranger ! Pourquoi tu me suis ?!
- Oh don’t get mad bro ! J’ai juste besoin que tu répondes à ma question.
- Je ne répondrai à aucune question.
Jonathan soupira, il n’avait donc aucun autre choix que de le forcer à parler, il n’avait pas forcément l’envie ni la motivation d’être violent, mais la journée était déjà assez longue pour lui pour qu’un rouquin décide de ne pas répondre à ses questions. Le rouquin décida donc de profiter de l’instant de faiblesse de Jonathan ou celui-ci soupirait pour s’attaquer à lui, mais malheureusement Jonathan étant boxeur n’eut aucun mal à contrer son coup et à le mettre au sol.
- Tu peux répondre maintenant du coup ?
Aucune réponse, Jonathan soupira encore une fois il comprit donc qu’il venait de le mettre KO sans faire exprès il n’avait donc aucune indication pour la planque. Il décida donc de quitter les lieux jusqu’à entendre un bip d’un téléphone, il alluma donc son téléphone, mais ce n'était pas le sien, il fouilla donc la poche du rouquin et tomba sur son téléphone. Il venait de recevoir un message d’un certain “Corbeau”, lui indiquant l’endroit où se trouverait stocké leurs “butins”. Jonathan était donc tombé sur ce qu’ils cherchaient depuis le début, il ne perdit pas de temps et appela Vitale.
- BROOOOOOOTHER ! J’ai l’adresse de leurs “planques”, je t’envoie l’adresse on se rejoint là-bas et oublie pas d'appeler la police.
