La nuit noir pesait sur Tokyo, même si tout était relatif, dans une grande ville comme celle-ci. Comme la plupart des capitales, la nuit était plus agitée que les journées. Lorsque Dai regardait par la fenêtre de son penthouse, en haut d’un immeuble, elle ne pouvait s’empécher d’avoir le cœur serré. Qu’est-ce qu’elle détestait la nuit. Non… En fait, elle détester ce moment fatidique, juste avant de dormir. Elle détestait … Se coucher. Essayer de dormir. Pas réussir. Et finalement ? Sans le vouloir, en cherchant à te vider la tête, tu repense à un moment sombre de sa vie. Et aussi tôt celui-ci chassé, tu pense aux inquiétudes du future. Tu pense … Aux regrets. Tu pense au potentiel gaché. Tu pense au fait que tu n’as qu’une vie et pourtant, te voila … à fumer une clope à la fenêtre du 20eme étage … Dans un appartement sans doute trop couteux pour ce que c’est.
Les lumières de la vie miroitaient dans ses lunettes d’ambre alors qu’elle n’avait qu’un débardeur et un caleçon sur elle. Pas des plus sexy, mais confortable. Elle ne cherchait pas à donner envie à qui que se soit en cette soirée. Elle aurait bien pensé à se relaxer, se vider la tête avec un … Petit remontant. Mais elle était à court… Et pas assez désespérée pour s’habiller et chasser après un vendeur en plein milieu de la nuit. En plus, il faisait froid… Quoi que, ça ne changerait rien, vu qu’elle laissait son penthouse devenir un vrai frigo, à force de regarder par la fenêtre. Elle exhala une dernière bouffée de fumée avant de jeter son mégot dans le vide.
« Fait chier … Nuit de merde. »
Si elle ne pouvait pas dormir, et si elle culpabilisait autant de perdre son temps en beuverie et en fumette … Alors tant pis. Il était bien 3h du matin mais elle allait continuer de bosser sur son nouvel album. Elle ne l’aurait jamais cru mais … Au fond, elle était bel et bien une artiste. Pas autant une grosse fraude comme elle pensait l’être. Car cette musique de merde, ces messages qu’elle veut faire passer … Elle ne le faisait pas que pour l’argent et le pouvoir. Elle voulait le faire. Elle voulait BIEN le faire. Alors la revoilà, à chopper le dernier morceau de pizza froide sur la table basse du salon, mordant dedans en rejoignant sa chambre : la seule pièce isolée comparé à ce grand loft ouvert, dont le luxe était masqué par le désordre ambiant.
Dans sa chambre se trouvait un PC avec trois écrans. Un clavier, bien entendu, mais surtout un synthé, des baffles, un micro et un casque qu’elle se mit sur la tête. Plusieurs programmes de musique étaient ouvert et sa chambre, bien qu’un peu spacieuse, avait quand même été recouvert de panneaux anti bruit pour casser les échos et rendre le son de sa voix plus authentique et non déformé par quelconque parasite. Assise sur un tabouret tournant, lui permettant de croiser un peu les jambes, impossible de s’assoir normalement avec elle, elle remit son casque et tira le micro vers elle. Sa silhouette seule était visible dans cette pièce sombre alors qu’elle se trouvait devant l’illumination aveuglante des écrans. Elle allait bosser son dernier morceau… Un morceau qui lui tenait à cœur. Quelque chose qui expliquer sa vie passé, même si … C’était une autre vie. La vie de Dai Kurokawa. Pas celle d’A(r)my, l’artiste. Elle allait faire un énième essait pour voir si la musique sonnait bien, si les paroles étaient fluides, sachant qu’il fallait qu’elle retouche le tout avant d’aller enregistrer ça dans son studio, un vrai studio cette fois.
Le son été diffusé dans son casque, la mélodie, les basses, un peu plus lent que d’habitude, une peu plus sentimental que d’habitude … Mais sa voix elle, raisonnait bel et bien dans la chambre et tout le penthouse.
« Pourquoi suis-je le bad guy ? Peut-être que j’ai envie d’être le héro parfois ? … Tellement habituée à être traitée comme si j’étais le mal, ouai, personne veut jamais me tendre la main… Je veux juste être le goooood guy, mais à chaque fois que j’essais, quelqu’un meurt devant moi ! Peut-être ne suis-je pas née pour être héro, peut-être devrais-je faire la mal… Well… Fuck it, I’ll try. »
Coupée du monde, elle enregistrait sa voix tout en écoutant chaque corde, chaque basse, chaque drums. Celle-ci devait être parfaite. Celle-ci devait être un message pour tout les gens comme elle. Les gens qui ont n’ont pas eu le choix pour survivre …
« Monster. Demon. Savage. Heathen. If I’m no. Hero. . . Maybe I should be a Super Vilain ! »
Dénoncer les codes de la société, les moules dans lesquels ont doit se conformer … Si tu n’es pas un gentil, alors tu es un méchant. Du blanc. Du noir. Pas de gris. Vend de la drogue ? Tu es le mal. Vole pour survivre ? Tu es le mal. Tue pour sauver tes proches ? Tu es le mal. Si tu n’es pas un héro ? Tu es un vilain…
« I’ve been … Fucked up. Il est temps de ressortir mes démons. Heartless, Bad Blood… Plus toxique que Medusa, Plus froide que la Reine de Cœur. Mon crâne remplit de serpents, ils vont tous perdre la tête. J’en ai assez. Assez … Ouai je vais être un … Monster. Demon. Savage. Heathen. If I’m no. Hero… Maybe I should be a super vilain ! »
Mais alors qu’elle se perdait dans sa musique, prenant parfois des notes sur un carnet à part, elle ne se doutait pas que c’était le time parfait pour un certain quelqu’un qui ne devrait pas être là …
"Mon boss est prêt à aligner les sous pour sa tête."
La misère, j'ai connu. Vivre dans l'insécurité, le froid, la faim, sans toit, voler pour survivre, c'est le souvenir complet de mon enfance qui ressemble à ça. C'est à l'adolescence, avec mon ascension au sein de Los Cuervos que j'ai commencé à comprendre le vrai pouvoir de l'argent. Quand tu en as, tu n'en a jamais assez, il peut tout t'offrir, le monde entier tourne autour, mais je serais capable de vivre sans.
"On parle de combien ? Vous vous payez pas les services de n'importe qui."
Puis, quand j'ai tout perdu de nouveau, quand j'ai dû survivre seule, j'ai compris pourquoi ce monde ne me serait jamais accessible. Personne ne veut voir une fille de la rue réussir, ils veulent que je me traîne dans la boue pour ne pas avoir à me regarder. Ils feraient tout pour me voir échouer. Mais aujourd'hui, plus personne ne peut m'ignorer.
"250 000."
"Yens ? Vous vous foutez de ma gueule ?"
"Dollars."
Un sourire se dessine sur mon visage. Ces dernières semaines, les temps étaient durs pour l'alliance, notre groupe bat de l'aile et les fonds manquent. Heureusement, ils peuvent compter sur la nouvelle chef de l'escadron génesis pour renflouer les caisses.
"Là on parle. Donnez-moi un nom, une adresse, une date et je m'en occupe. 50 000 maintenant, le reste quand le travail sera fait."
"Très bien. Je vous recontacte."
Et sur ces mots, je raccroche le téléphone. Illuminaciòn s'est trouvé un job.
Putain j'y crois pas. Vêtue de tenue d'infiltration, ma capuche sur la tête et mes tatouages éteints, j'ai réussi à m'introduire dans le hall de l'immeuble où réside A(r)my, ma cible de ce soir.
Nan mais sérieux, quand le gars m'a dit son nom, je l'ai pas cru. J'écoute cette chanteuse depuis un moment déjà et j'aime grave son style. Ses sons, son look, ce qu'elle raconte, franchement elle a grave la classe. Et je vais faire sa rencontre dès ce soir, quelle veine.
Bon, ça me fait un peu chier que ce contrat tombe sur elle, j'aimerais bien qu'elle continue ce qu'elle fait mais je ne suis pas capable de cracher sur autant de thunes. Glissant mon doigt dans la serrure, je la fais sauter avec une petite lame de lumière bien placée, j'ai déjà désactivé l'alarme, il ne me reste plus qu'à rentrer.
Eh beh, quelle baraque. Déjà de l'extérieur, elle me semblait énorme, mais de l'intérieur, ça pue l'argent ! Je ne pensais pas qu'elle gagnait aussi bien sa vie, ça me déçoit un peu. Par contre l'ambiance au néon violet, grave cool.
Alors que j'avance discrètement dans la maison, un son attire soudainement mon attention. La voix d'A(r)my, ça ne fait aucun doute. Mes pas se font plus discrets, plus rapides, plus précis, tandis que ses paroles me viennent aux oreilles… Putain, elle est vraiment cool.
Finalement, j'arrive devant la porte d'où sort le son mélodieux et pousse la porte, un sourire en coin.
Devant moi, ma cible, de dos, qui chantonne, un casque sur les oreilles. Elle ne m'a même pas remarquée. Je pourrais finir la mission en un claquement de doigt mais…Il faut que je lui parle.
Alors, m'appuyant au rebord de sa porte et retirant ma capuche, je me met à applaudir, excitée par la situation :
"J'aime beaucoup ce passage. T'as raison, super-vilaine c'est trop cool."
Même si elle avait le son à fond dans son casque, elle entendit bien les applaudissements. Et en le retirant, elle devina le compliment mais ça n’a clairement rien fait pour calmer son cœur battant désormais. Une vilaine. Quitte à parier, autant parier sur une valeur sûre. Génial. Elle ne se retourna pas, regardant encore ses écrans, utilisant les quelques microsecondes qu’elle lui donnait pour réfléchir. Son esprit parcourait toute les options, aussi vite qu’il le pouvait. Elle était à moitié à poil. Ses couteaux étaient dans sa garde-robe pas long mais qui sait si cette femme avait pas un flingue pour la descendre le temps de se jeter sur le meuble … Elle n’avait pas de clones sur la main. Cela lui coutait du sang d’en faire apparaitre donc forcément, quand elle est SENSÉE être tranquille chez elle, elle en fait pas apparaitre pour le fun… Enfin, si, mais un genre de fun un brin plus sérieux que lutter contre la dépression durant une nuit sans sommeil.
Elle aurait pu juste se lever, balancer son tabouret et venir lui casser la gueule. Ça serait dans son tempérament, ça pourrait avoir un effet de surprise, pas n’importe quelle victime serait si combative … Mais bordel, que c’était risqué. Même si la nana derrière avait pas de flingue, c’était quoi, son alter ? Au final, qu’est-ce que ses nombreuses années dans le monde du crime lui avait appris ? Entre la vie et la mort, il fallait choisir … Un deal ? Du moins, c’est ce qu’elle allait choisir jusqu’à une éventuelle opportunité. Et comme elle semblait vouloir parler … Okay. Elle va parler.
« Yeah… Même si la chanson est un peu bullshit. »
Elle posa son casque sur le bureau, débrancha la fiche usb pour que le son ressorte des baffles autour de la chambre. A un son raisonnable, elle lança le premier jet avec les vocales qu’elle venait d’enregistrer. Et alors que « Super Vilain », elle se retourna vers l’intruse, prenant un moment pour détailler son style. Ça va. Au moins, si elle meurt, ça sera par la main d’une fille cool.
« Cela parle d’envisager une vie de vilain … La vérité, c’est que j’y ai déjà gouté. » Dai poussa un petit ricanement fatigué, venant baisser ses lunettes ambrées pour la regarder sans filtre, lui adressant un petit sourire malicieux. « Et c’est pour ça que je devine qu’un connard de mon passé t’as payé max thune pour lui rapporter ma tête, uh ? Ou une connerie du genre … Tuer. Kidnapper. Torturer… Quoi d’autre ? T’as peut-être un alter pour me retourner le cerveau ? Who the fuck knows. »
Elle tendit la main vers son bureau pour prendre le paquet de clope, donnant un petit coup sec pour en faire dépasser une et la saisir entre ses lèvres. Une fois chose faite et avant de l’allumer, elle sourit à nouveau … Et pointa le paquet vers elle. « … T’en veux une ? » Faire sa gentille pouvait soit dire qu’elle voulait l’amadouer … Soit qu’elle était résignée à son sort… Mais la vérité, c’est qu’elle savait qu’elle avait au moins quelques minutes de plus à vivre car … Elle ne l’a pas encore tué. De ce fait, cela voulait dire que …
« Du coup… Que devrait faire la nouvelle reine de la pop pour s’en sortir ? »
Qu’elle ait accepté ou non la clope, elle finit par déposer le paquet pour se saisir de son briquet, allumer la sienne. La musique toucha à sa fin juste à ce moment-là.
« Car je suppose que c’est pour un deal que tu me laisse encore respirer, uh ? Qui sait, je pourrais t’ajouter aux crédits de mon nouvel album … « Remerciement à machin pour ne pas m’avoir buté quand elle aurait pu ». » Puis, si elle avait accepté la clope … Elle lui allumerait avec plaisir la sienne. Enfin, « avec plaisir » … Tout est relatif.
A(r)my est plutôt… perspicace. Il ne lui a fallu qu’un instant pour comprendre que je ne suis pas là pour un autographe, même si je ne dirais pas non. Elle est maligne. Croisant mes bras devant moi, je l’observe avec intérêt, c’est la première fois que je la vois d’aussi prêt. Au moins, elle ne s’est pas écrasée comme une victime quand elle a compris la situation, ça me rassure, j’aurais été vexée qu’une artiste avec des mots comme les siens ne soient en réalité qu’une fille à papa.
Elle a même l’air d’être plutôt habituée à ce genre de situations, elle n’est clairement pas inconnue à ce monde, malgré son loft de millionnaire. Par contre, il n’est pas question qu’elle continue à m'appeler “machin” plus longtemps.
“Tu peux m'appeler Illuminación. Et désolée chère reine de la pop, mais j’aime honorer mes contrats de façon efficace.”
Je me demande si elle a déjà entendu mon nom, avec les événements de Musutafu, ma capture par Endeavor et mon évasion, on commence à entendre parler de moi et de mes camarades un peu partout dans le pays. Elle va alors vite comprendre que tenter quoi que ce soit contre moi serait peine perdue.
Alors qu’elle me tend une cigarette, une lame de lumière sort de mon bras. Elle est sympa, mais je n’ai pas vraiment de temps à perdre, si je veux la livrer à l’heure je ne dois pas traîner. Et perdre du temps, c’est prendre le risque de me faire repérer, je ne dois pas oublier que je suis en plein Tokyo.
“Vu que j’aime beaucoup ce que tu fais et que tu m’as l’air authentique, je vais être sympa. Je tend ma lame de lumière vers elle. Tu vas venir avec moi sans faire d’histoire A(r)my, ça sera plus simple pour nous deux et ça t’éviteras de finir avec de méchantes coupures.”
Je pourrais régler ça de la manière forte, mais j’aimerais avoir une chance de passer un jour dans son futur album, je sens qu’il va faire un carton. Et puis j’aime pas blesser les filles badass.
Dai se tenait un minimum au courant des choses de Tokyo. Enfin, oui et non. Elle se tenait surtout au courant du flot d’information qu’elle pouvait glaner sur la criminalité. Après avoir vécu dedans, elle se rendait bien compte que c’était la chose la plus importante. Qu’est-ce qu’on peut bien faire des nouveaux vote de loi quand on sait que le marché de l’ombre va passer outre pour faire ce qu’il veut … Dans ce monde, il n’y a pas de régles. Il n’y a que le chaos et ceux qui sont prêt à l’utiliser à leur avantage. Comme cette personne, ici présente. On ne peut pas tuer quelqu’un. Non. Certainement pas. Mais elle était là pour ça.
Donc, c’était Illuminación ? Franchement, elle aurait aimé rétorquer que ce qu’elle faisait là, ce n’était pas être « efficace » mais c’est le genre d’erreur qu’elle ferait avec un flingue, un couteau ou même une batte de baseball en main. Et une paire de clones à ses côtés, aussi. Alors elle se retint et se contenta de rire doucement.
« Je vois … Quand une célébrité en rencontre une autre. »
Endeavor l’avait capturé donc au final, voir si elle était aussi balaise que ça, c’était encore à démontrer. Il était le deuxième … Ah non, le premier maintenant, n’est-ce pas ? Vu que la carrière d’All Might a mordu la poussière. Gagner contre Endeavor, ça, ça serait fort. Mais elle n’était pas en position de faire le moindre teste alors qu’une lame de lumière était apparu sur son bras. Dai était le genre d’altéré qui pouvait gagner tous les combats … Avec du temps et de la préparation. Logistique plus main d’œuvre sous forme de clones, elle pouvait construire n’importe quelle embuscade ou faire céder tout obstacle par la force rien qu’avec le nombre seul de ses clones et de leurs armes. Mais là ? En sachant que ça prend bien 10 secondes pour qu’un clone se forme … Illuminación l’aurait haché menu au moins dix fois d’ici là. En plus, elle avait les grandes lignes de son alter, pas les détails. Lorsqu’elle la menaça, l’artiste soupira.
« … Tu pouvais juste dire que tu ne fumais pas, aussi. » Petit trait d’humour mal placé. Un délice. Elle se releva donc, lourdement, se frottant la nuque, la clope au bec. « … Je peux enfiler un pantalon avant, au moins ? » Pas qu’elle était pudique mais la nuit était froide, ça c’est sûr … Bon, et une star qui sort en caleçon aussi, ça le faisait moyen.
Lorsqu’elle reçu l’autorisation, Dai se dirigea de manière nonchalante vers son armoire … Mais elle était extrêmement tentée de faire une grosse bêtise. La garde-robe, elle avait ses quatre couteaux à l’intérieur. Mais … Est-ce que ça lui servira à grand-chose sans faire apparaitre ses clones ? C’est quoi, cette lame qu’elle a fait apparaitre ? Est-ce que ça va trancher à travers ses couteaux ? Est-ce qu’elle saurait stopper la lame avec ? Si ça fonctionne comme un sabre laser… Cela servirait sans doute à rien… Alors autant jouer carte sur table.
« … J’ai des couteaux de combat, dans cette garde-robe. » Elle saisit un de ses pantalon … Yep. Ça faisait cling cling. Ils étaient dans celui-là. « … Je vais prendre celui qui est pas armé jusqu’à la ceinture. »
Un pantalon plus tard et A(r)my ferma la porte du meuble du pied, croisant les bras pour venir près d’elle. Pas TROP près d’elle cependant. Il avait l’air tranchant, son truc lumineux là. Mais la réflexion qu’elle venait d’avoir l’amusa assez pour la faire partager, faisant confiance au fait qu’elle collaborait pour ne pas lui faire prendre la mouche. Pas trop vite en tout cas.
« Mais tu sais, je suis habituée aux coupures. Tu connais mon alter, pas vrai ? … Je joue les dieux avec un couteau d’poche. Deux petites tranches pour se sentir en vie … ~ » Oh, elle doit le ressortir dans un autre morceau, ça. C’est edgy as shit, mais ça lui collait tellement bien ! « Aller, j’te suis… C’est à quel genre de party que tu m’emmène ? »
La star de la pop aime se faire désirer, son caractère me rappelle un peu le mien, ça me plaît. En tout cas, j’admire son sang-froid face à ma lame, c’est à peine si elle la regarde. Alors qu’elle part s’habiller, elle m’avertit avec prudence des armes qu’elle y garde, j'apprécie l’attention, même si ça lui aurait été clairement inutile face à moi, elle se serait juste blessée inutilement.
Est-ce que toutes les stars gardent des armes dans leurs armoires ? A vrai dire ça me surprend peu de sa part, A(r)my est clairement le genre à se balader avec un couteau caché dans sa botte. Mais je ne me ferais pas avoir. Je connais les coups bas, je viens de la rue. Une lame bien placée au bon moment, et ça peut venir à bout de n’importe quel combattant, aussi doué soit-il. Je ne me laisserais pas berner par sa belle voix.
J’esquisse un sourire alors qu’elle finit enfin de s’habiller avant de s’approcher de moi de manière nonchalante. Je suis pressée, elle le sait, et s’amuse à me faire perdre mon temps. Mais à vrai dire, ça m’amuse, j’aime bien l’écouter parler. Elle garde quand même une distance de sécurité avec moi avant de demander :
“Aller, j’te suis… C’est à quel genre de party que tu m'emmènes ?”
Malheureusement pour elle, je compte bien la livrer à l’heure, alors je lui adresse un sourire mesquin avant de répondre :
“Du genre rock’n roll.”
Et, sans lui laisser le temps de réagir, je me déplace très rapidement à son corps à corps et lui assène violemment mon genou dans son estomac. Je suis bien trop forte pour elle. La star du rock se plie en deux sous l’impact et s’écroule au sol, inconsciente, un filet de bave sortant de sa bouche.
“Désolée beauté, mais t’es trop lente pour moi.”
Je m’accroupis et la fouille rapidement pour la soulager de ses armes. Je sors ensuite une corde que j’utilise pour la ligoter solidement puis je la bâillonne avec un foulard. Je préfère ne pas prendre de risques avec elle. Je l’attrappe et la pose sur mon épaule comme un gros sac à patates - heureusement, elle n’est pas très lourde - avant de traverser la maison en sens inverse, subtilisant quelques objets de valeur au passage. Une fois sortie, je progresse rapidement et discrètement à ma voiture et ouvre le coffre pour y ranger ma victime toujours K.O.
Je la regarde un instant, me demandant si tout cet argent vaut vraiment plus le coup que cette fille, après tout, ses musiques me font grave kiffer. Je soupire et ferme le coffre, on verra bien. De toute façon, si elle se fait kidnapper aussi facilement, elle ne doit pas valoir le coup.
Alors, montant à l’avant de ma voiture, j’allume le moteur et démarre, partant la livrer au commanditaire du contrat.
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