Une histoire de portefeuille [PV Yasushi]

Au cœur du centre ville de Tokyo, William partait en croisade à la recherche d'un cadeau fabuleux à offrir à sa frangine adorée. L'architecture atypique des bâtiments et la devanture fantasque de certains magasins, animèrent la curiosité légendaire de l'homme panthère, il était comme un enfant découvrant un nouveau monde. Très honnêtement, il aimerait rentrer dans toutes les boutiques et prendre le maximum de choses à sa portée, mais avant tout, le fauve voulait marquer le coup avec quelque chose d’exceptionnel. Au lieu de privilégié le nombre, William désirait surtout offrir le cadeau du siècle à sa sœur, mais trouver cet objet allait être plus compliqué que prévue.

Connaissant les goûts spécifiques de sa moitié fraternel, l'américain pouvait déjà retirer de sa liste les bijoux, le maquillage ou encore les soins essentiels pour le corps. Malgré le champ de cadeaux réduit par deux, il restait encore pas mal d'articles à effacer de la liste. Pour un début, il pouvait partir sur des vêtements féminins, mais un homme seul dans une boutique pour femme, pouvait être mal perçu auprès de la gent féminine. Prendre un animal de compagnie était une mauvaise décision, comme acheter une voiture serait tout aussi une erreur monumentale. Ayant la tête plongée dans la brume de son subconscient, l’américain percutera par mégarde un voyou, qui étant armé d'un takoyaki à la main, le fera malencontreusement tombé sur son magnifique costard nappé de blanc. Furieux d'avoir salopé sa tunique fétiche et d'être couvert de honte devant ses potes, le scélérat empoignera violemment la veste de l'homme panthère, déclarant au passage quelques propos injurieux à ce dernier :

Voyou : «Hey Connard ! Tu sais combien ta connerie va me coûter en frais de nettoyage !!? Hein ? Dis quelque chose sac à merde !» Cet être impulsif était connu dans le quartier pour son tempérament explosif, même ses camarades avaient franchement peur de lui, surtout du poignard caché furtivement au fond de sa poche.

William : «Allons allons, pas la peine de s’énerver. Je vais vous dédommager.» Ne cherchant guère à provoquer une bagarre en plein milieu de la rue, le fauve inspectera l'intérieur de son porte monnaie afin d’y trouver la somme appropriée. «Tenez, je pense que cela devrait suffire.» Ravalant pour une fois sa fierté mal placée, l'homme panthère avait même donné plus d'argent à l'ignoble personnage, histoire de pouvoir continuer son périple en toute impunité, sauf que par le plus grand des malheurs, le scélérat avait les yeux bien plus gros que le ventre.

Voyou : «Je crois que tu ne m'as pas compris...» L'immonde crapule assena un coup de poing en traître dans la poire de l'américain, le faisant tomber de manière abrupt contre la vitre d'un magasin. «Tu vas me donner l’intégralité de ton portefeuille, l'étranger...»

Voyou 2 : «Putain ! Mais tu fous quoi ? Prends son argent et barrons nous d'ici, avant qu'un héros débarque et nous coffre pour ta connerie !»

Voyou : «Ferme ta gueule ! Où je t’explose la tronche à toi aussi !» Le chef de bande n'ayant que faire des paroles de son collègue, aggravera son cas en tabassant sans la moindre once de fierté la panthère bleue contre le sol. «Alors connard ! On fait moins le malin ? Hein !?»

La patience du fauve venait d'atteindre un point critique. Tuer ce misérable allait être la seule option envisageable pour laver cet affront. Dès lors, le corps tout entier de l'homme panthère se prépara à la mise à mort de ce dernier, en transformant avec l'aide de son alter ses deux bras en ceux d'un puissant prédateur. Désormais, une contre attaque explosive pouvait être lancée et ne voulant guère perdre d'avantage de temps, William se fera une joie d'inculquer le respect à ce misérable bâtard... Sauf que malheureusement, un événement inattendu viendra chambouler son plan.

La patrouille. C'est pas forcément la partie la plus palpitante de la carrière de héros mais elle est très importante, en particulier quand on se lance à peine. Il faut que le public apprenne à nous connaître avant qu'ils ne viennent directement toquer à notre porte. Du moins c'est ce qu'on m'a dit, et dans tous les cas on va pas être payé à se tourner les pouces en attendant qu'un truc arrive.
Du coup je patrouille, lançant quelques ultrasons d’écholocalisation de temps en temps pour voir si je détecte pas quelque chose de suspect, tout en évitant de gêner les gens qui y seraient sensibles. Et d'ailleurs je viens de repérer quelque chose d'intéressant. Je commence à courir vers la scène et comme je le pensais c'était un tabassage en règles.

"Hey là! Arrêtez de frapper cet homme!
-Et voilà c'était sûr qu'un héros allait rappliquer! Moi je me casse!"

Les acolytes partent en courant dans la direction opposé à la mienne, pas la peine de leur courir après, surtout que le voyou en costume n'a pas l'air du même avis et me fait plutôt face. Il me semble l'avoir déjà vu d'ailleurs, ça doit être un récidiviste.

"Qu'est ce que t'as toi? Tu te crois tout permis parce que tu as un joli costume et un permis pour ton alter? On est juste en train de discuter entre hommes civilisés là
- De ce que je vois il y a ni discussion ni civisme ici. Donc tu vas laisser ce pauvre homme tranquille en attendant que la police vienne entendre les détails de ta "discussion"
-Te fous pas de moi!"

Il sort un poignard de sa poche et me fonce dessus avec, en ligne bien droite avec clairement sa cible dès les premiers pas. Je comprendrais jamais comment les voyous ou vilains peuvent espérer blesser un homme entrainé comme ça. J'esquive son assaut sans peine et le frappe d'un revers de la gauche juste après, puis l’assomme. Je le ligote ensuite et prévient rapidement la police via le Hero Network. Je me tourne ensuite vers la victime toujours à terre.

"Rien de cassé?"

Ainsi donc, William était paré à donner la mort à son agresseur. Il attendait avec une patience légendaire le moment opportun, afin d'assener un coup fatal au niveau de la gorge. Son visage tout entier sombrait lentement et sûrement vers une rage bestiale, ses pupilles annonçaient clairement un mauvais présage : celui d'une condamnation à mort. Tandis qu'il allait se lancer à l'attaque, le fauve se retiendra à la dernière seconde, grâce à l'apparition soudaine d'un héros venu terrasser le mal sévissant au cœur des rues. L'interpellation héroïque se fera même en une poignée de seconde... La charge foireuse du vilain se retournera contre lui, un petit mouvement gracieux de la part du héros pour esquiver l'assaut frontal, avant de l’assommer d'un majestueux revers dans la mâchoire. Une fois l'individu mis hors d'état de nuire, l'agent de la paix usera d'un appareil étrange pour ramener une patrouille de police à la rescousse, chose qui interpellera la curiosité de l'américain. Enfin bref, voyant que la situation était enfin revenue sous contrôle, le fauve se relèvera en tapotant avec une certaine vivacité ses vêtements. Toute cette crasse accumulée sur ses fringues le dégoûter au plus haut point, il ressemblait à un véritable maniaque dans les règles de l'art. Et d'ailleurs, William répondra avec une certaine rigueur ces paroles à son sauveur :

«Oui ! Parfaitement bien !» Il passa un coup de main rapide au niveau de son pantalon. «J'adore me faire rouer de coup, c'est ma passion dans la vie.» Déclara le vilain d'un air taquin, avant de palper chaque partie de son corps pour constater les potentiels dégâts subi. Heureusement, la panthère bleue s'en sortira avec quelques égratignures, rien de bien méchant au final. «En tout cas, merci de m'avoir sorti de ce pétrin, je ne sais pas ce que j'aurai fait sans vous.» Honnêtement, sans l'intervention de ce mystérieux inconnu, cet homme serait à l'heure qu'il est en train de patauger dans son propre sang, par chance, un miracle venait de se produire à son encontre. «Enfin...» D'un geste amicale, le fauve s'avancera d'un pas en direction du héros et tendra sa main en guise d'amitié. «Je m’appelle William Thompson, enchanté de faire votre connaissance, Monsieur ?» Concrètement, cette poignée de main n'était pas anodin, au contraire, cela permettait à l'américain d'évaluer la condition physique et mental de son interlocuteur.

Le jeune homme époussette ses vêtements de manière assez vive tout en plaisantant un peu. S'il est capable de faire de genre de blague c'est qu'il va bien, tant mieux. Il vient ensuite me remercier en me tendant une poignée de main. C'est une action à laquelle je ne suis pas vraiment habitué. Si je me trompe pas il faut serrer plutôt fort, à priori il a l'air d'être plutôt fort donc je devrais normalement pas lui faire mal si je le fais un peu.
Je lui prend donc sa main en serrant plutôt bien, il donne aussi une très bonne poigne. Il aurait sans doute pu se débarrasser de son agresseur sans problèmes s'il n'y avait pas eu des lois.

"Je ne fais que mon travail, je suis Shrieker, enchanté. "

C'est peut être impoli de donner mon nom héros à quelqu'un qui me donne son nom complet, mais en ce moment je suis là en tant que héros, donc c'est plus logique de donner mon nom de code. Après s'il tient à avoir mon vrai nom je lui donnerais, on est plus à l'époque des héros de comics comme au XXe ou début XXie siècle qui cachent leurs identités privées.

La police arrive peu après avec une voiture. Je leur explique la situation pendant qu'ils embarquent le voyou, qui semble effectivement être connu pour divers petits problèmes du style. J'espère qu'ils vont le garder à l'ombre cette fois.

"Bon, j'ai fini ce que j'avais à faire ici, à moins que vous ayez besoin de moi pour quelque chose?"

A priori il n'aurait pas besoin d'aller à l'hôpital, ou alors il cache très bien ses blessures. Je pose surtout la question par politesse et au cas où il y aurait effectivement quelque chose, sait-on jamais