-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

 :: SUR LE TERRAIN :: Musutafu (Tokyo) :: Quartiers résidentiels Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

How did I got here ? [Solo]

Natalya Rasperezapis
Messages RP : 110

Feuille de personnage
Titre: /
Expérience: 135/500
Alter: Historique
Rang D+





Natalya Rasperezapis
Rang D+
Dim 26 Juin - 21:45
C’est nul. Mes pieds ballottent au-dessus du vide, à cent mètres au-dessus de l’eau. Par moments, mes talons heurtent la pierre et détachent des petits gravas qui se détachent et tombent. Ils heurtent alors la surface et font des motifs de vague, que je vois à peine d’ici. J’aime bien regarder l’eau. Au moins elle ne me fait pas mal aux yeux, comme le reste. Mon Alter aussi il est nul. Il sert à rien à part me faire mal à la tête. Comme les cours. Comme le reste. J’en ai marre. Si je pouvais…

“Ben alors, qu’est-ce que tu fous, tu viens pas ?”


Je relève la tête, puis détache mes bras de la barrière, et me tord le dos pour essayer de voir qui me parle. C’est Kyoshiro, j’avais pas remarqué qu’il était là. C’est sa voix, il commence à muer je crois. C’est trop drôle, parfois elle saute et part dans les aigus, et on peut à peine comprendre ce qu’il dit. Comme certaines chanteuses. Je comprends pas pourquoi les gens écoutent des chansons comme ça, moi les voix trop haut perchées ça me fait mal aux oreilles.

“Il se passe un truc d’intéressant, en bas ?”

“Hein ?”


Pourquoi Koichi demande… Ah, parce que j’étais en train de regarder en bas ? Comme si il pouvait se passer un truc intéressant ici.

“Nan, il y a rien.”


Allez, debout. Je glisse de nouveau les jambes sous la barrière et je me redresse, puis je trottine vers les garçons. Ils sont partis avec moi quand je me suis barrée de l’école. Je sais pas ce qu’ils ont en tête, ce qu’ils veulent faire, mais ça sera forcément plus intéressant que les cours. Tout est plus intéressant que les cours. Surtout que les maths. Je déteste les maths. Tous les chiffres. C’est trop compliqué, j’y comprends rien.

Par contre, je sais pas combien de temps je suis restée assise comme ça. Sans doute pas longtemps, sinon les autres auraient perdu patience. Mais j’ai quand même mal aux fesses, et les bras tout engourdis. Je m’étire pour essayer que ça aille mieux, mais non, ça fait rien. Même moi, je suis nulle. J’ai envie de laisser tomber.

“Et si on allait à la salle d’arcades ? J’ai quelques pièces, et ils ont reçu une vieille borne de Dance Dance Revolution, comme celles d’il y a un siècle !”


“Une borne rétro, trop bien !”


Les garçons sautent, ils ont l’air vraiment trop enthousiastes. J’avoue, ça a l’air bien. Mais je secoue la tête.

“Nan, je peux pas.”


Ils ne sautent plus. Ils sont déçus, ça se voit.

“Je peux pas m’éloigner, je veux être là quand Nastia sortira de cours.”


“Bouh, t’as pas à coller ta soeur comme ça.”

“Allez, viens.”

Koichi vient enrouler son bras autour de mon épaule. J’aime pas quand il fait ça. Il l’a vu dans un film américain et depuis il fait ça à toutes les filles. Mais si je m’engueule avec lui, alors il y aura vraiment plus personne pour traîner avec moi.

“Elle peut bien rentrer toute seule, elle est tout le temps toute seule de toute façon. Ou c’est toi qui a besoin d’elle ?”

“J’ai besoin de personne !”


Cette fois je repousse son bras, il est vraiment trop bête. Et je commence à marcher, direction la salle d’arcade. Ils m’emboitent le pas, tout contents. Puis la sonnerie de l’école retentit, et je m’arrête. Il est déjà l’heure de la fin des cours, en fait ? J’ai dû dormir longtemps, en fait. Nastia va pas tarder à sortir. Les garçons me regardent partir en courant vers l’école, et Kyoshiro me bouh même quand je dépasse au coin de la rue.


Natalya parle en bold #C9A87D
Revenir en haut Aller en bas
Natalya Rasperezapis
Messages RP : 110

Feuille de personnage
Titre: /
Expérience: 135/500
Alter: Historique
Rang D+





Natalya Rasperezapis
Rang D+
Dim 26 Juin - 22:08
J’en ai marre. La journée a été longue et putain de nulle. D’abord je me suis faite virer du fast-food. C’était même pas ma faute en plus ! Je faisais bien mon travail à la caisse quand un connard est venu me toucher le cul avec son Alter. Et j’aurais dû le laisser faire ! Non seulement il a fait un scandale quand je l’ai baffé, mais même le patron a hurlé que mon comportement était inacceptable avant de me dégager ! Quels enfoirés, les deux.

Ensuite j’ai voulu me remonter le moral en allant tirer une nouvelle veste, mais j’ai même pas eu le temps d’entrer dans le magasin de fringues. Le vigile m’a repérée tout de suite et dégagée de force. J’avais encore rien foutu, putain, et il pouvais pas savoir que j’avais l’intention de voler un truc ! Il m’a juste virée parce que ma tête lui revenait pas ! Tu pues le clodo, qu’il m’a dit. Quel connard. C’est pas parce que je me douche pas tous les jours, et que j’avais passé la matinée à retourner et servir du graillon qu’il pouvait se foutre de ma gueule comme ça ! Rien que d’y penser, j’ai envie de me doucher…

Mais il faudrait se lever, pour ça. Et j’ai pas envie de me lever. J’aurais p’tet encore envie si je m’étais pas défoncée la cheville en essayant de rentrer. Enfin, je me suis pas faite ça toute seule. Je voulais juste retourner au squat pour hurler ma frustration, mais un vrai clodo a dû croire que j’avais de l’argent sur moi. Ou il a senti l’odeur de graillon, et pensé que j’avais de la bouffe. En tout cas, il m’a attaquée et couru après sur deux pâtés de maison. J’ai fini par semer ce crevard, mais pas sans me casser la gueule. Et comme je me suis relevée et remise à courir tout de suite, ma cheville a enflé.

Donc là, je suis avachie, ventre contre le sol, la tête sur un bout de tissu dégueulasse qui me sert de matelas, et je me lamente. J’ai plus rien d’autre à foutre de toute façon.

“Hey, Nat.”

Ah, p’tet que si. Je tourne la tête difficilement et regarde vers Koichi, qui est vautré un peu plus loin. Ce débris sort même plus du squat, lui.

“J’ai récupéré de l’herbe, t’en veux ?”

Ah, ouais, sa putain de beuh. Il en fume dès qu’il trouve quelqu’un pour lui en vendre, ce qui est vraiment pas facile. Et à chaque fois, il propose de faire tourner. D’habitude je dis non, parce que j’ai des Principes, et que je veux pas devenir un débris comme lui. Mais en vrai, je sais pas pourquoi je m’embête. De toute façon, tout ce que je fais foire. Autant ne plus rien faire du tout.

Je me dresse sur les coudes. Allez, juste une fois. Ça me fera du bien, et peut-être que ma cheville arrêtera de faire mal. Je transfère mon poids sur le coude gauche et commence à tendre la main, mais la posture fait glisser un truc de ma poche. Un truc qui brille un peu et fait aucun bruit. C’est l’autre moitié du pendentif que j’ai donné à Nastia. Je me demandais où il était passé, il était là. Il… Il était là. Qu’est-ce que je fous, putain.

“Faut que je prennes l’air.”


Je reprends le pendentif, le fourre dans ma poche, et me redresse. Poser le pied au sol est assez pour me faire mal, mais c’est pas grave. Je veux pas être à l’intérieur, pas maintenant. J’en ai marre de ce squat de merde, marre des odeurs dégueulasse de drogue et de désespoir, marre de pas savoir où je vais et de tout foirer, marre…

“Excusez-moi ?”

Je redresse le regard et tombe nez à nez avec un mec qui n’a clairement rien à faire là. Un vieux gros, avec des vêtements propres et même un peu classes, des petites lunettes impeccables, et un téléphone hors de prix à la main. P’tet l’occasion de lui piquer quelques billets, ou bijoux, si j’avais pas la cheville en vrac.

“Ouais ?”

“Désolée de vous déranger, j’aurais quelques questions pour vous. Je peux payer, si vous voulez.”


Payer, pour des questions ? C’est encore plus facile que je pensais.


Natalya parle en bold #C9A87D
Revenir en haut Aller en bas
Natalya Rasperezapis
Messages RP : 110

Feuille de personnage
Titre: /
Expérience: 135/500
Alter: Historique
Rang D+





Natalya Rasperezapis
Rang D+
Dim 26 Juin - 23:08
La clé racle la serrure, mais refuse d’entrer. Putain, je savais que c’était pas la bonne. Ce qui veut aussi dire que je l’ai perdue. Je peux pas entrer comme ça… Bon, tant pis, je sais que la serrure a pas d’alarme assez au point pour réagir si je la crochète. Je m’accroupis, sort des crochets, et commence à bosser. Lentement, je les aient empruntés à quelqu’un et je ne veux pas risquer de les abîmer.

J’y aurais passé plusieurs minutes, à me figer au moindre bruit un peu fort ou ombre suspecte dans la rue, mais finalement la serrure cède et la porte s’ouvre. A l’intérieur, la maison est sombre. Pas éclairée. Parfait, j’ai aucune intention d'allumer. Je me contente d’enlever mes chaussures à l’entrée, pour pas faire trop de bruits en marchant, et je marche aussi silencieusement que possible vers l’intérieur. Pas assez discrètement. Alors que je suis presque dans le bureau, des bruits dans mon dos révèlent du mouvement. Eh merde, le couloir qui mène aux chambres est derrière moi. La personne qui arrive va me couper la retraite.

“Qui est là ?”

Je ne pourrais pas fuir, donc au lieu d’essayer, je reste sur place. Finalement, les pas s’arrêtent et un clic accompagne la lumière qui s’allume. Je me retourne lentement et découvre ma mère, en pyjamas, avec un gourdin à la main. Et un air de confusion absolue sur le visage.

“... Natalya ? C’est vraiment toi ?”

“Je suis juste là pour l’ordinateur. Je fais une recherche puis je repars.”

J’ai à peine la force de la regarder. Après un coup d’oeil, je me retourne et continue ma route vers le bureau.

“Attends !”

Je n’attends pas. Ne m’arrête pas. J’allume l’ordinateur et m’installe, le dos voûté et les bras serrés contre mon ventre. C’est dingue comme cette pose basique ne m’est plus familière. Ces temps-ci, soit je marche en baissant la tête, soit je me recroqueville dans un coin pour y dormir sans me faire voir. La lumière de l’écran me brûle les yeux, c’est un peu comme essayer d’utiliser mon Alter sur un document trop retravaillé, mais pas pour les mêmes raisons. Là encore, c’est le manque d’habitude. Mes doigts courent sur le clavier, je clique sans trop savoir où je vais.

Cette fois, les trucs que veut savoir Ayumu se passent trop loin de mon quartier. Même en essayant de traîner loin du squat, et en laissant traîner mes oreilles, j’arrive pas à tout recouper et à comprendre vraiment ce qui se passe. Un truc de trafic d’une drogue bizarre que personne prend dans mon coin. Faut dire que je suis plus avec les paumés qui veulent crever en silence, alors que ce nouveau truc est plus fait pour exploser, avoir l’impression d’être vivant et se venger du monde.

Je sais pas vraiment si Internet pourra me renseigner sur le Trigger. En fait, j’en doute pas mal. Si c’était si simple, Ayumu aurait pas besoin de moi. Mais c’est pas ça que je cherche. Je veux voir de quels quartiers viennent les gars qui en prennent, pour savoir où aller traîner. Et si je peux chopper un détail qui saura me guider, avec l’expérience que j’ai des squats de paumés et des quartiers pour laissés pour compte, alors tant mieux. Je…

Clink.

Le bruit me fait détourner le regard. C’est pas un bruit d’ordi, ça. Et effectivement, quand mes yeux se sont rhabitués à l’obscurité, je distingue une forme à côté de moi. Une assiette. Avec de la bouffe dessus. Un bol de riz, et… un poisson. En tournant un peu plus le regard, je vois la silhouette de maman. Elle s’est reculée jusqu’à la porte, et me regarde en silence.

“Je me suis dite que… Tu avais l’air très maigre, alors… Peut-être que tu ne manges pas assez.”

Maigre. Ouais, je mange effectivement pas bien. Un peu mieux depuis qu’Ayumu me file des billets, mais ça reste pas terrible. Au moins, moi c’est vraiment la faim qui me fait ça. C’est pas la came dans laquelle je suis jamais tombée. Du coup, difficile de résister à une assiette donnée.

“... Merci.”

Je prends les baguettes et je pioche dans le riz. Il est presque froid, il colle, et il est pas assaisonné. En bouche, il est pâteux et colle aux dents. Je doit mâcher longtemps avant de réussir à l’avaler. C’est le putain de meilleur truc que j’ai mangé depuis longtemps. J’en reprends tout de suite, j’en oublie mes recherches sur l’écran. Et quand j’essaie d’attaquer le poisson, les sanglots font trembler mes doigts si fort que j’en lâche mes baguettes. A ce moment-là, maman me prend dans ses bras, et j’ai pas la force de ne pas tomber contre elle.


Natalya parle en bold #C9A87D
Revenir en haut Aller en bas
Natalya Rasperezapis
Messages RP : 110

Feuille de personnage
Titre: /
Expérience: 135/500
Alter: Historique
Rang D+





Natalya Rasperezapis
Rang D+
Dim 26 Juin - 23:42
“Bonjour tout le monde !”

Putain, quel stress. En quelques mots, tous les regards se tournent vers Ayumu. Puis vers moi. Parce que je suis à côté de lui, et que contrairement à lui, ils ne me connaissent pas. Ils ne savent pas ce que je fais là. Putain, qu’est-ce que je fous là. J’ai rien à foutre là. Dans ces locaux tout blancs, tout propres, remplis d’ordis neufs et de matériel super cher. Tout le monde est en costard ou en tailleur, ils sont super bien sapés. Et ils me regardent !

Est-ce que j’ai un truc sur le visage ? Je suis pas bien habillée ? Je le savais, j’ai dû faire un truc de travers. Ayumu m’a bien coachée, mais j’ai vraiment vraiment pas l’habitude de m’habiller comme ça. J’ai pas fait ça depuis les uniformes à l’école, donc… ça fait quoi, trois ans ? Six ans ? Et j’avais pas de cravate à l’époque de l’école. La cravate, je parie que c’est elle que j’ai foirée. Elle doit être de traviole. Est-ce que j’ai un miroir pour l’ajuster ? Non, si j’ajuste alors que tout le monde me regarde, ça va faire trop bizarre. Je sais pas quoi faire ! Pourquoi il m’inflige ça ?

“Je vous présente Natalya Rasperezapis ! Elle sera en stage chez nous pendant quelques mois, pour observer comment nous fonctionnons au journal, et apprendre notre métier ! Soyez gentils avec elle, et n’hésitez pas à lui confier des petites tâches !”

Cette affiche que je me tape. Quand il m’a proposé, j’avais compris que je serais avec lui. Que je le suivrais dans son travail, lui et personne d’autre. Pas que je serais avec tout le monde, larguée au milieu de pleins de personnes que je ne connais pas ! Et tout le monde qui me salue, quelle angoisse. Il faudra vraiment que je retienne tout le monde ? Qui ils sont, ce qu’ils font ? J’ai l’impression d’être revenue à l’école… En pire, parce que cette fois, je veux vraiment que ça marche.

“Allez, viens.”

La main du journaliste se pose sur mon épaule et commence à me tirer à l’écart. Heureusement qu’il ne me demande pas de dire quoi que ce soit, je n’y serais pas arrivée. A la place je m’incline rapidement devant mes futurs collègues puis je détale derrière Ayumu.

Il m’entraîne d’abord dans un recoin de la pièce et me montre un bureau. Son bureau, qui sera aussi le mien pendant un temps. Jusqu’à ce que j’en ai un rien qu’à moi, dit-il en plaisantant. Je ne suis pas certaine que ça arrive un jour, il faudrait que j’ai le niveau pour ça. Que je me montre à la hauteur. La perspective est terrifiante.

Il me guide ensuite vers le local où est entreposé et entretenu le matériel. Caméras, micros, perches, drônes, pleins d’accessoires beaucoup trop technologiques pour moi. Puis vers le studio, là où sont enregistrées les diverses émissions. Le studio du journal, le studio de la météo, le studio de la matinale… Et à côté, les différents coulisses et vestiaires. Avec pleins de fringues de rechange. Des miroirs avec du maquillage. J’avais jamais pensé que les présentateurs étaient maquillés, ce qui fait marrer Ayumu. J’y peux rien, moi, j’y connais rien à tout ça ! J’y connais rien à pleins de trucs, j’ai beaucoup à rattraper…


Natalya parle en bold #C9A87D
Revenir en haut Aller en bas
Natalya Rasperezapis
Messages RP : 110

Feuille de personnage
Titre: /
Expérience: 135/500
Alter: Historique
Rang D+





Natalya Rasperezapis
Rang D+
Lun 27 Juin - 0:10
Je suis en plein cauchemar. C’est ça, je suis en train de dormir très mal après m’être mise une murge avec les collègues. Tout l’alcool qui se dissout dans mon sang me donne des hallucinations de fin du monde. Ou alors je suis morte, les chrétiens ont raison, et je suis tombée en Enfer pour une raison ou une autre. Ce sont les seules explications possibles. Parce que ce qui est en train de se passer, là, c’est pas possible. Ça ne peut pas être la réalité. Ca ne peut pas…

“Au sol !”

Une main massive me tire de mes rêveries en empoignant mon crâne avant de me plaquer au sol. L’impact me fait terriblement mal, mais moins que si j’étais restée en place. Et que la décharge statique qui pulvérise un mur au-dessus de moi avait creusé un trou en plein dans ma poitrine. Les débris de béton sont expulsés dans toutes les directions, le bruit me vrille les tympans, et un nuage de poussière me force à fermer les yeux. Je me recroqueville derrière le couvert et essuie les débris de mon visage, mais le temps que je rouvre les yeux, mon sauveur est déjà parti. Il a sauté le muret et court vers un meilleur abri, en projetant un torrent de plomb vers ses agresseurs pour couvrir sa progression.

Je ne devrais pas être là. C’est tout ce à quoi j’arrive à penser. Je ne devrais pas être là, au milieu de ce chaos, aussi proche de la mort et de la destruction. Dans ce village, si, c’était parfaitement prévu. L’endroit sert de base arrière à Aegis dans sa guerre contre le cartel qui contrôle la région centre-américaine. Ils y entreposent du matériel avant de le répartir vers les différents conflits. Normalement, tout le secteur avait été nettoyé depuis longtemps et il n’y avait aucun risque. C’est pour ça que j’étais là. Parce que malgré ma carte de presse et les heures passées à négocier, l’état-major refusait de m’envoyer sur les secteurs les plus chauds. Parce que c’était un bon endroit pour filmer ce qui se passait dans ce pays en crise sans me mettre en danger. Sauf que le danger avait décidé de venir à nous, en dépit de toutes les prédictions.

Alors que mon audition commence à revenir, ma raison fait de même. Je ne peux pas rester ici. Cette position est complètement à chier. Elle est exposée sur les côtés, il suffit qu’un membre du cartel approche pour qu’il puisse me voir et me descendre. Et moi, à l’opposé, je ne peux rien voir. C’est l’heure de faire un choix. Mes jambes veulent très fort que je m’éloigne de tous les bruits de combat, d’explosions et de coups de feu. Que j’aille me planquer dans le bunker à munitions, de l’autre côté du campement, qui est sans doute l’endroit le plus sûr à l’heure actuelle. Mais c’est aussi une occasion unique de voir ce que Aegis refuse de me montrer, d’être témoin en direct des méthodes de l’armée privée héroïque la plus atypique de l’époque. Rater ça serait une excellente nouvelle pour ma survie, mais une terrible occasion manquée pour ma carrière.

Et j’ai toujours aimé fouiner.

Sans me relever, je rampe vers ma caméra. Elle est tombée un peu plus loin quand le soldat m’a plaquée au sol, mais c’est un modèle robuste. Je l’ai choisie spécifiquement… Bon, non, je ne l’ai pas choisie, mais on l’a choisie pour moi spécifiquement pour ça. Elle pourrait même prendre une balle ou deux et encore fonctionner. Peut-être. En tout cas, une rapide vérification prouve qu’elle est intact. Bien. Me voilà armée, à ma manière. Maintenant, je n’ai plus qu’à trouver comment me rapprocher des combats sans être lue ni être tuée. L’adjutant-chef Lincoln va me tuer elle-même si elle l’apprend. Peut-être que je devrais avaler cette puce-mémoire, qu’elle ne la trouve jamais.


Natalya parle en bold #C9A87D
Revenir en haut Aller en bas
Natalya Rasperezapis
Messages RP : 110

Feuille de personnage
Titre: /
Expérience: 135/500
Alter: Historique
Rang D+





Natalya Rasperezapis
Rang D+
Lun 27 Juin - 0:36
“Et tu sais pas ce qu’il me sort ?”

“Je ne sais pas et je m’en tapes un peu, je t’avoue.”

“Il me sort que… Hey !”

J’entends le siège de Anta couiner alors qu’il se retourne dedans, sans doute. Je ne peux pas voir son air outré mais je l’imagine sans mal. Mes yeux sont collés aux jumelles et j'ose à peine les cligner. Sérieusement, c’est gentil de sa part d’avoir voulu me tenir compagnie, mais si c’est pour parler sans s’arrêter, c’était pas la peine. J’arrive à peine à entendre ce que sortent les micros, avec son babil incessant. Et pourtant, j’aimerais bien entendre. Ça fait une semaine que je viens tous les soirs surveiller cet endroit, et enfin il s’y passe quelque chose.

Mon enquête sur le gang qui distribuait du Trigger était bien plus ancienne que ça. On pourrait dire qu’elle avait quelques années. C’était un des trucs sur lesquels Ayumu voulait que je le rencarde, quand j’étais encore juste une informatrice de base. Depuis, le sujet a perdu grandement en importance mais il n’a jamais complètement disparu. Parfois, le Trigger revient à la mode pendant quelques mois, puis son fournisseur est trouvé et arrêté. Le Trigger disparaît alors pendant quelques temps, puis quelqu’un d’autre trouve comment en faire, ou d’où il vient, on en reparle, ils se font chopper, vous avez l’idée.

Là, je me renseignais sur ce groupe précis depuis presque un mois. J’avais dû trouver où étaient les dealers, puis en identifier un, me renseigner sur lui, apprendre où et quand il se fournissait. Et là, cela faisait une semaine que je me rendais chaque soir à l’endroit en question pour me planquer et surveiller. Depuis la fenêtre d’un appartement, à l’autre bout de la rue, avec des jumelles branchées à une caméra et un micro planqué sur place. Oui, j’aurais pu simplement planquer une caméra directement là-bas et observer de chez moi, mais je voulais la possibilité de bouger et de changer d’angle, ou de suivre quelqu’un, ou ce genre de choses.

Surtout maintenant qu’il se passe enfin quelque chose. Mon dealer, celui qui m'avait permis de remonter jusqu’ici, est enfin là et il négociait avec quelqu’un. Visiblement, la transaction de ce soir ne concerne pas de la drogue. Ce qui, en soit, est dommage. Mais ça reste une transaction illégale, et si les images sont bonnes - et que je prouve plus tard que ces deux gars échangeaient du Trigger - alors ça peut toujours servir.

“Je veux juste écouter ce qu’ils disent.”

“Ouais, ouais. Pas besoin d’être désagréable.”


Pas besoin, mais ça va beaucoup plus vite. Et c’est mon reportage, Anta est juste là en touriste. Il n’a pas vraiment voix au chapitre.

En plus, c’est le meilleur moment. Enfin, le fournisseur tire un truc de son sac. Comme je pensais, ce n’est pas du Trigger. En fait, on dirait une carte. Peut-être un truc falsifié, ou des données. C’est bizarre, et mon Alter réagit bizarrement. Je tourne les jumelles, je zoom dessus… Et je me fige. Un truc froid me descend le dos, une sensation qui s’arrête dans mes tripes pour les écraser de toutes ses forces et me paralyse les membres. Je ne peux plus respirer. Plus bouger. Plus penser. Je refuse que cet instant existe, et je refuse ce que je vois, pourtant il n’y a pas de doute possible. Je reconnais les images qui se superposent devant moi. Je les aient vu beaucoup, beaucoup de fois, et même si ça fait très longtemps, je ne pourrais jamais les oublier. Ma main droite échappe à mon contrôle, elle plonge dans le décolleté de ma chemise, et se referme sur mon collier. Entre deux cartes d’identité parfaitement normales, quoique très différentes, mon Alter voit des tâches d’encres. Des traînées, des volutes qui s’entremêlent et s’interchangent. Aucune imprimante, aucune technique de falsification, ne bouge l’encre de cette façon. Il n’y a qu’un Alter au monde capable de faire ça, et il appartient au passé. A mon passé, et à quelqu’un qui devrait être mort depuis plus de dix ans.

“Anta ?”

“Ouais ?”

“Je vais continuer cette planque toute seule. Rentre chez toi, et ne parle jamais à personne de ce soir.”


Natalya parle en bold #C9A87D
Revenir en haut Aller en bas





Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Boku no Hero :: SUR LE TERRAIN :: Musutafu (Tokyo) :: Quartiers résidentiels-
Sauter vers: