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Un spectre pour garder ses ennemis proches de soi - pv Kanae

Eiko Yoshida
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Eiko Yoshida
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Ven 19 Aoû - 14:42
Cela allait bientôt faire six mois que Ryuichi Itou travaillait pour le compte de Maker. Cinq mois et trois semaines pour être plus précis, soit 163 jours exactement. L’homme de 53 ans aimait se remémorer chaque détail de son contrat, et faisait ainsi le point régulièrement. Il avait ôté la vie de 59 personnes pour le compte du fournisseur de l’ombre – il s’agissait d’un travail à temps partiel, en quelque sorte- et préparait son 60ième assassinat. Avec 3 millions de yen par tête en moyenne, Maker lui avait versé environ 177 millions sur ces six mois. Autant dire que ça payait bien mieux que la banque, son travail « officiel » étant d’être conseiller bancaire. Il aimait beaucoup ce travail de jour malgré tout, qui lui permettait de comparer l’ordre millimétré de sa vie au chaos absolu qui régnait dans celui de ses clients. Accessoirement, c’était pratique pour mieux connaitre ses victimes. Simple préférence personnelle mais qui avait son importance pour le quinquagénaire.

C’est ainsi que ce mercredi matin, il sirotait un smoothie sur une terrasse quelconque quelque part dans le centre de Tokyo, griffonnant occasionnellement sur son petit calepin marron, qui ne comportait plus que quelques pages. Encore un ou deux contrats et il serait bon pour en acheter un neuf. À quelques mètres de lui se trouvait sa cible : Takane Kukichi, un rebut de la société de 41 ans, à la bedaine proéminente et au langage grossier, qui s’énervait sur son téléphone. Takane n’était pas pour ainsi dire un VIP ou quelqu’un de spécialement dangereux, mais il avait réussi à s’attirer les foudres de Maker en propageant la rumeur qu’elle allait bientôt tomber aux mains des héros. Sa source ? Lui-même probablement, en qualité d’ex-dealer frustré d’avoir été laissé de côté par la big boss.  Ryuichi passa en revue ses notes, vérifiant une énième fois qu’il n’avait rien laissé au hasard. Depuis son 56ème assassinat, Maker lui accordait des entrevues pour le briefer sur ses cibles, ce dont il tirait une certaine fierté. Il avait le sentiment d’être devenu un membre important de l’arsenal humain de la jeune femme. Si elle ne lui avait pas dévoilé son visage, cet acte témoignait malgré tout sa confiance et surtout constituait une reconnaissance de ses capacités d’assassin. Il avait donc décidé de rester encore un peu à son service avant de raccrocher, histoire de voir jusqu’où il pourrait aller.

De son côté, Takane raccrocha rageusement son téléphone et l’écrasa sur la table avec un juron. Ryuichi avait relevé son tempérament explosif deux jours plus tôt déjà, lorsqu’il avait commencé sa filature. Sa cible n’était pas une menace, il n’aurait d’ailleurs aucun mal à l’éliminer (la prime sur sa tête était assez réduite, et s’élevait ainsi à seulement 1,5 millions de yen. Tout ça pour avoir fait courir des rumeurs sur Maker. L’assassin était fier de son rôle cependant, il estimait qu’il était de son devoir d’arracher les mauvaises herbes à la racine. Il jeta un coup d’œil à sa montre et ferma son carnet avant de le ranger. Il était l’heure d’aller à son travail de jour. Ce soir, il s’occuperait de la tête de Takane.



***



02 : 17. D’après ses observations, Takane avait dû s’endormir depuis un gros quart d’heure. Avec son sommeil rapide, il devait être en cycle profond actuellement, ce qui offrait à Ryuichi sa fenêtre pour frapper. Il sortit de sa voiture, garée à l’autre bout de la rue et se dirigea d’un pas assuré vers l’appartement de sa cible. Numéro 4b, donc 4 étages à gravir. L’immeuble ayant déjà quelques années derrière lui, il était dépourvu de caméras de surveillance et toutes les lumières étaient éteintes. C’était parfait. L’assassin avait plusieurs options pour mettre fin à la vie de Takane mais au vu de ses antécédents, avait opté pour une overdose. Classique, mais indémodable et surtout, difficile à retracer. Une cagoule sur le visage, il manipula avec dextérité ses outils de crochetage (un simple tendeur et un pick) et en trois petites secondes, poussa la porte d’entrée de l’appartement de sa cible. Dans sa main gantée, une seringue qu’il avait préparée au préalable. En tout et pour tout, l’opération ne devrait pas lui prendre plus de 5 minutes.
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Kanae Shidō
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Kanae Shidō
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Mer 28 Sep - 15:20
1er pas : L’ennuie de Sisyphe
Lundi 12 septembre 2161


Un geek obsédé par un visual novel. Une maman essoufflée après la venue d’une seconde bouche à nourrir.
Et enfin, trois col-blancs issus de compagnies différentes mais tout aussi aliénantes. Tel était les acteurs censés divertir la fade vie de Shidō Kanae. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu’elle s’était habituée à son poste au « Sunny Dreams ». Des mois qu’elle servait un supplément d’alter avec ses jus, histoire d’égayer ses soirées. Mais il fallait se rendre à l’évidence : les clients d’un stand à smoothie ne sont pas souvent ceux avec une histoire des plus passionnantes. Alors, la fille aux cheveux coquelicot restait avec eux quelques jours pour profiter de la nouveauté des lieux et des personnages. Puis, de la même manière dont on se lasse d’une série TV, l’employé modèle changeait de victime. Un lundi qui rendait particulièrement pesant la reprise du travail, elle décida de se remettre au destin pour la sortir des limbes. 5 gouttes de sang dans 5 verres aléatoires. L’été apportant avec lui son lot d’assoiffée, la jeune femme devait attendre la débauche pour découvrir le visage des prochains figurants.
Les heures passèrent et avec elles, cette longue journée de labeur. La chute du rideau de fer chantait la fin de la corvée. Son vacarme était aussi le top départ vers l’arrêt de bus, avant que le dernier ne lui file entre les doigts. Une fois posée sur son carrosse miteux, l’impatiente pouvait enfin fuir vers de nouveaux horizons.


*Mp3 – Exercice du Sablier – Atelier de pleine conscience numéro 3…*

Voyons voir.
Une brunette qui semble être une lycéenne plutôt sans problème.
Un.. non, deux col-blancs qui se languit sûrement du week-end pour pouvoir boire entre collègues
Un employé de banque dont elle a déjà croisé l’enseigne sur ses pas, quel ennuie
Ah ! Jackpot ! Un étudiant en filière héroïque ! Cela faisait un moment qu’elle souhaitait mettre la main dessus.
Décidément, la concurrence doit vraiment être aussi rude que ce que dit les médias, malgré la noblesse de la vocation c’était la première fois qu’elle avait l’occasion d’en espionner un.

Ne voulant louper l’arrêt menant à son studio, elle mit prématurément terme à son voyage astral.
Kanae regarda machinalement son portable afin se réveiller à coup de lumière bleu.
2 sms. Un de son opérateur téléphonique, un d’un collègue aussi amouraché qu’ennuyant.
Que de soupires dans son quotidien amer. Au moins, à partir de maintenant elle pourra suivre des leçons d’héroïsme, et qui sait les rejoindre un jour non officiellement. C’est pleine de rêverie qu’elle termina son chemin, prête à fuir sa réalité à travers les yeux de Ryuji Tanaka, un première année de Yuei.


❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿


Nous étions toujours lundi. Et tandis que le ciel revêtait son manteau de nuage pourpre, la fin de journée de Kanae fut exceptionnellement animée. Déjà, elle fut surprise de voir qu’un colis l’attendait dans sa boîte aux lettres. C’est qu’elle avait oublié sa commande, la rouquine ! Elle déballa son trésor en deux, trois gestes pour révéler une coque de switch, mais pas n’importe laquelle non. Elle était en forme de chat et aussi écarlate que sa chevelure. Deux petites patounes blanches ornaient délicatement l’espace pour les joysticks. 5 étoiles sur 5. Vers 20h, lorsqu’elle commanda son dîner, elle fut graciée de 4 nuggets en bonus. Voilà de quoi oublier le cycle infernal qu’était sa vie en tant que membre intègre et productif de la société japonaise. Après s’être suffisamment divertie avec ses amis sur un jeu vidéo, elle quitta la fête plus tôt. Si elle avait certes les mêmes intérêts que les jeunes de son âge, son attrait pour l’hédonisme et le consumérisme s’arrêtait là. Plutôt que de veiller, même raisonnablement, elle préféra utiliser ses dernières heures de liberté pour parfaire son entraînement. Chez Shidō Kanae, toute journée commence par des pilates et se conclut par du yoga.
La méditation est également au cœur de sa vie, que cela soit pour activer son alter ou non. Alors, avant que la nuit reprenne ses droits, elle sortit son mat, ses encens, fit quelques exercices…et la voilà dans la demeure de ce fameux Tanaka. Le gamin était blond paille et sa peau semblait également se séparer progressivement de toute couleur. Comme il devait probablement en avoir marre de son teint translucide, sa garde-robe éblouissait de mille et une palette aussi saturée que psychédélique. Ressemblant presque à une carpe koï, la femme rouge tournait inlassablement autour de sa cible. La seule chose intéressante chez cet ado banale qui suait sur un jeu de tir était les croquis à ses pieds. Des plans pour un costume héroïque du nom de Hyalin.
Sûrement que son alter à un lien avec son physique édulcoré.
Qu’importe.
« Finalement, il reste un gars comme tous les autres » pensa-t-elle, lassée de clore un énième voyage sur une sensation de vide.
Cette nuit-là, Kanae s’endormit aux portes de la dépression.



2ème Pas : Voyage au monde de la nuit
Nuit du 12 au 13 septembre


Le souffle court et le corps agitée, la rouquine étouffait dans un sommeil bien peu indulgent. Voilà ce qui arrive quand on s’endort avec des idées noires, elle le savait. Et bien que sa maîtrise de la méditation l’empêchait de trop sombrer, il y avait un mal que toutes les techniques d’épanouissement personnel du monde ne pouvait colmater : le manque de stimulation.
L’ennuyée ne restait jamais trop longtemps coincé dans un cauchemar, le plus souvent son alter se déclenchait en guise de mécanisme de défense. En effet, dormir était le terrain fertile pour son dédoublement. Même sous l’angoisse, les ondes cérébrales du sommeil paradoxal la propulsaient vers un environnement tangible, bien que plus à sa portée. S’il est facile de changer d’état d’esprit dans nos rêves, la forme astrale venait toujours avec une sensation de zenitude inhérente à son pouvoir. Lorsqu’elle vagabonde de rêve en voyage, il ne lui est pas difficile d’annuler le réveil de son alter, et ce en y étant à moitié consciente. Mais lorsque le sommeil lui est désagréable, elle prit le réflexe de se laisser porter par son pouvoir. En explorant les lieux, sa conscience reprend tendrement ses droits, et elle est prise d’une sensation de sérénité à toute épreuve. C’est dans ces conditions que Shidō Kanae foula le sol du fameux banquier, Mr Itou, qu’elle avait recensé la veille. Elle n’en savait rien mais ce n’était pas un hasard si elle le rencontrait à nouveau. Nulle histoire de destin, il y avait tout simplement un élément inconscient qui avait lié son cauchemar à Mr Itou. Et le point commun entre ses songes étouffant et le quinquagénaire se trouvait dans l’aura sinistre de ce dernier.

Poppy débarqua dans une bulle de ténèbres. Quelques rebords de meubles laissaient dévoiler leurs courbes sous l’éclairage de la lune. Au cœur de ce salon ébène s’était enraciné un homme si inerte qu’elle le confondit un instant avec la décoration. Adossé à son bureau, seul son stylo court infatigablement sur son carnet. Aucun geste inutile n’était de mise, à l’exception de son poignet mis en mode automatique. Ainsi, elle s’approcha pour mieux saisir les traits de son compagnon insomniaque. Cette feinte au creux des joues où se logeaient plusieurs ombres ne pouvait qu’appartenir à Mr Itou, ce terne employé qu’elle avait croisé plus tôt dans la journée. Il avait le visage de l’archétype du Japonais usé par le monde du travail, avec son éternel costume et son maquillage fait de cernes et d’anémie. S’il résidait dans la pénombre, sa face, elle, se faisait ronger par la lumière d’un ordinateur visiblement coûteux. En plein écran, le portrait d’un homme à l’apparence vulgaire veillait sur le parfait employé. A priori nommé Kukichi Takane, si l’on croit l’ordinateur, il paraissait plutôt robuste avec une bonne réserve à bière. Il avait une ossature carrée et un air de délinquant qui donnait envie de changer de trottoir si l’on le croisait. Parfois, Itou montrait d’autre photographies de cet homme, accompagné d’autres personnages ou s’illustrant dans un lieu facilement identifiable. Des photographies clairement volées.

Pourquoi espionner ainsi son client se demanda Kanae qui tenta insouciamment de trouver réponse dans le cahier noirci de notes.
Et sans avoir la possibilité de tourner elle-même les pages, le carnet ne lui que répondit partiellement.
Voici ce qu’elle pu lire et donc déduire : Heure du lever. Lieux visités. Cercle social.
Et enfin, tout un préparatif qui convergeait vers une seule et même date qui concluait cette dernière page : le mercredi 14.
Le clou du spectacle semblait être la dégustation de bath salts qui se jouerait dans le sommeil du fameux Kukichi. Après sa prise de note, il aligna d’une précision chirurgicale toute l’artillerie nécessaire pour sa future soirée. Tendeur, poudre, cagoule, seringue…Toute cette liste de course attendait sur la table tandis que le banquier vérifiait une dernière fois n’avoir rien omis. De son côté, l’innocente se prélassait à côté de ce vielle homme qui ressemblait à s’y méprendre à un faux-calme, anxieux d’oublier un quelconque objet avant de partir en vacances. Par ailleurs, elle s’était imprégnée de toutes ces informations sans en saisir nullement leur gravité. Elle profita même qu’Itou parte se soulager aux toilettes pour explorer en toute insouciance le reste de l’appartement. Puis, Itou gagna son lit et elle décida de faire de même mais dans le monde physique.


❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿

« »
« »
« »
« C’était pas courant ça…bon ça n’a rien à voir avec moi » pensa la jeune femme à l’esprit toujours embrumé par la méditation.
« »
« »
« »
Le tic et le tac de son horloge jouaient inlassablement à qui rattrapera l’autre.
« Ça n’a rien à voir avec moi »  Tic. Tac.
«  Je ne suis pas de ce monde » ..Tac…Tic…
« Je peux rien faire…et la police me croira pas.. » …Tac…
« Soit pas bête, si j’agis ça serait avouer que j’utilise mon alter »…Tic…
« …Ce type mérite très certainement de se faire tuer de toute façon »
Tac. Minuit.
Peut-être fallait-il favoriser la sécurité à l’ennui, c’était là la réponse rationnelle à toute cette histoire. Mais ce soir-là,
se recroqueviller dans sa zone de confort semblait demander des efforts monumentaux.



3ème Pas : Showtime
nuit du 13 au 14 septembre


Cela faisait maintenant plusieurs mois qu’elle s’était habituée à son poste au « Sunny Dreams ». Des mois qu’elle servait un supplément d’alter avec ses jus, histoire d’égayer ses soirées. Mais il fallait se rendre à l’évidence : au sein de son troupeau de clients, il y avait certaines bêtes qu’il ne valait mieux pas espionner. Il y a deux jours de cela, Shidō avait ouvert une boîte de Pandore et maintenant elle devait poursuivre sa routine comme si de rien n’était. Si elle n’avait aucun mal à se glisser dans son rôle d’employé souriante, ce masque était particulièrement pesant ces derniers temps. Dès lors qu’elle ne servait pas un client, son cerveau faisait tourner deux scénarios antagonistes. D’une part, elle réfléchissait à investir la scène et à devenir une actrice à part entière dans cette affaire. Dit autrement, comment elle, un petit bout de femme qui parvient tout juste à vivre décemment, pourrait s’interposer face à ce complot mafieux. D’autre part, elle se disait que le véritable challenge dans cette histoire ne résidait peut-être pas dans un plan méticuleux visant à contrer les manigances d’un vilain, mais concernait plutôt sa méditation. Eh oui, étant un as de la détente, elle affrontait désormais un défi des plus imposant : comment réussir à se calmer et faire sa vie normalement sans se laisser atteindre par ce dont elle fut témoins cette nuit-là ?
Aujourd’hui, nous étions le 13, soit le dernier jour de Kukichi Takane.
Et tandis qu’elle servait son 100ème sorbet au fruit, Kanae cogitait toujours sur quelle bataille intégrer.
Prétextant une douleur de ventre, elle quitta son poste bien plus tôt que d’habitude.


❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿

jeudi 14 septembre 2161 – 02h17
À l’heure où les derniers volets se ferment, le quartier de Kukichi restait animé. Parsemée de lumières artificielles, la ville bourdonne de cris et chants en tout genre, avec en instrumental de fond une sirène de police jamais trop loin. Si la vie de Takane était aussi vivace que sa cité, il préféra s’installer relativement à l’écart, bien que toujours au centre d’une forêt de résidences précaires. On y compte autant de prolétaires coincés dans des T1 insalubres que de vilains baignant dans le crime, mais préférant ronfler une fois le soleil couché. C’était le cas de notre dealer.
L’alcool, l’argent, la drogue, les femmes, les jeux…Son quotidien était certes haut en couleur, mais le quadragénaire pouvait vieillir de 10 ans s’il ne ronflait pas régulièrement 8h par nuit. Après avoir fini sa journée de travail sur une dispute entre collègues, Kukichi était particulièrement lessivé. Il était donc loin de se douter du danger qui escaladait les murs de sa résidence endormie. Danger qui charma sans problème la serrure de sa demeure et s’y introduisit comme si elle était sienne. Mais si Kukichi pensait avoir trouvé calme et repos du haut de sa tour, c’était sans compter sur ses voisins de dessous. Eux, qui vivaient sans problèmes, ont visiblement choisi de revoir leurs habitudes et ce vers deux heures du matin ! En effet, une musique rétro avait brisé le silence au point où l’ont pouvait y ressentir les vibrations à travers les murs.

« Qu’est-ce que…une soirée ? C’pas le moment de faire la fête yen a qui bosse ici ! » ragea intérieurement le réveillé précoce. Takane se gratta le ventre et sauta à pied joint pour rechercher cette voix américaine qui l’empêchait de penser.
Tandis qu’il avait rejoint les festivités en tabassant son plafond de bon coup de balai, il réalisa une chose. Cette musique...c’était une blague que ces saletés d’occidentaux faisaient parfois sur internet il y a une époque. Il n’était pas un nerd mais même lui pouvait saisir que ses voisins ne cherchaient pas à s’ambiancer mais plutôt à se moquer de lui ainsi qu’à toute la résidence. Il attrapa un peignoir qui peinait à peine à cacher son marcel et caleçon et sorti immédiatement de son appartement. Dehors, plusieurs lumières s’était allumé autour de son bâtiment. Ceux avec le plus d’humour rejoignaient l’infatigable chanteur tandis que la majorité ne cachait pas leurs ennuies. Au troisième étage, tout le monde était de sorti et la confusion sur les visages faisait part de leurs innocences. Si ce n’était pas le couple du logement 3a, l’étudiant soporifique du 3b, les colocs intrépides du 3c et le gaillard à tête de yakuza du 3d…
Qui était donc le coupable ?
Qu’importe en réalité, Kukichi n’était pas là pour tailler la causette et récolter les témoignages. Sans calculer ce petit monde, il bouscula son chemin pour fouiner au niveau du local électrique et y trouver un lecteur CD plutôt récent. Ni l’une ni deux, il jeta la source de sa migraine par-dessus le balcon et quitta la scène avec la même colère qui avait guidé ses pas jusqu’ici.
« J’paye 100 balles de plus pour un coin tranquille et voilà que ces fils de chien viennent jusqu’ici faire leurs conneries là ... » marmona-t-il à lui-même, avec un ton de reproche presque adressé au troisième étage comme s’ils étaient responsable de leurs territoires.

La véritable coupable de cette histoire avait déjà laissé le lieu du crime. Dans la poche de son hoodie, elle serrait la télécommande de son beau lecteur CD-USB (Mp3)-Bluetooth Radio vintage…Non seulement elle avait pris soin de l’acheter loin de son centre commercial, mais il lui avait coûté une bonne partie de son salaire. Financièrement, la rouquine était désormais dans le rouge, et pourquoi ? Sauver un déchet de la société.
Sans aucun doute, Itou le robotique a du paniquer en voyant son plan cafouiller à cause d’un stupide meme. Kanae aurait voulu faire comme tout vilain calculateur et vérifier de ses yeux si sa stratégie avait abouti. Mais non, le coup d’adrénaline qu’elle avait porté à son adversaire était un coup de chance et il valait mieux qu’elle reste loin de lui. Avec tous ces yeux rivés sur le bâtiment, il a dû chercher en urgence un endroit pour se cacher..c’était sa chance pour rentrer chez elle le plus vite possible. Tout cela était plus facile à dire qu’à faire…Elle avait beau avoir fait du repérage en compagnie de Mr Itou la veille, le quartier de Kukichi était bien loin du sien. Tirant un peu plus sa capuche, la demoiselle en tenue de sport continua de trottiner sur son chemin orné de poubelle. Une fois à l’abris des regards, elle contacta un taxi.
« Faudrait que je pense à dire au boss que je suis encore malade » pensa-t-elle en observant les différentes lumières qui dansaient sur le reflet de sa vitre.
« ...Demain, la phase finale de mon plan commence ».
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Eiko Yoshida
Messages RP : 73

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Titre: Oni / Maker
Expérience: 350/700
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Eiko Yoshida
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Sam 5 Aoû - 15:28
Ca avait été juste. A peine Ryuichi avait-il poussé la porte de sa victime qu’une enceinte avait réveillé la moitié du bâtiment. Irrité mais toujours concentré, l’assassin s’était soigneusement effacé du chemin de sa victime, à la seconde près. Il aurait pu lui ôter la vie sur le moment, Kukichi ne lui opposerait guère de résistance, mais c’était avant tout une question de principe. Ryuichi prenait son travail très au sérieux et ne laissait rien au hasard, en particulier lorsqu’il était question d’imprévu.

C’est ainsi que, arpentant la rue voisine avec le lecteur CD vintage dans une main, il pianota sur son téléphone de l’autre. Il avait en fait deux options. La première était de reporter son assassinat et de réitérer les étapes comme à son habitude. La seconde était de mettre au courant son employeur et, en quelque sorte, d’admettre sa défaite.

D’ordinaire, il aurait d’office jeté son dévolu sur la première solution et simplement mené à bien son contrat sans chercher à impliquer Maker davantage. Il ne s’agissait que d’un petit contrat après tout, il pouvait largement gérer la situation de son côté. Seulement voilà, ce petit imprévu était tout sauf ordinaire. Ryuichi avait suffisamment d’années d’expérience pour savoir que quelque chose ne tournait pas rond… en l’occurrence le lecteur CD était tellement peu à sa place que l’idée de la farce de voisinage ne plaisait pas à son instinct. Ça et… le timing était trop bon. Pour quelqu’un d’aussi calculateur de Ryuichi Itou, la probabilité qu’une farce de ce type ait lieu le soir et l’heure où il allait ôter la vie de sa cible était tout simplement trop basse pour être crédible. En d’autres termes, la personne qui avait planté la diversion sonore lui mettait volontairement des bâtons dans les roues.

L’assassin rentra dans sa voiture, téléphone collé contre son oreille. L’une des qualités nécessaire pour être un bon chasseur de tête était d’avoir une bonne mémoire, et Ryuichi était un excellent chasseur de têtes. Naturellement, lorsqu’il avait vu disparaitre au coin de la rue une petite silhouette pressée, il avait sauté sur l’occasion. La filature pouvait commencer.

Il était certain de ne pas connaitre la personne qu’il suivait, ou du moins il était certain de ne pas [i]vraiment[i] la connaitre. Il n’avait pas eu l’occasion de voir son visage, mais une petite mèche rouge éclairée brièvement par un lampadaire avait attiré son attention. Cette couleur, pourtant pas unique, lui rappelait vaguement quelque chose. Il ne savait pas qui, ni quoi, mais il était clair qu’il était entré en contact avec cette même couleur ces derniers jours. Inconsciemment, son cerveau l’avait enregistrée. Il s’agissait d’un pari, après tout il se pouvait également qu’il soit en train de stalker un joggeur nocturne. Néanmoins cette probabilité était extrêmement faible, et il n’avait de toute façon pas d’autre piste dans l’immédiat.

Ryuichi attendit patiemment qu’une fenêtre d’action se propose à lui. Il fallait avant tout qu’il s’assure que cette personne était bien son fauteur de troubles. Maker avait répondu directement à son appel et lui avait donné la marche à suivre : ne pas tuer mais capturer, dans les grandes lignes. Malgré le nombre de fois qu’il avait travaillé pour le compte de cette femme, il n’avait jamais réussi à deviner ses intentions –pas qu’il le souhaitait spécifiquement, mais sa curiosité entamait parfois un bras de fer avec son professionnalisme. Dans le cas présent, il valait mieux que le fauteur de troubles ait un bon alibi car dans le cas contraire il ferait très probablement ami-ami avec Kukichi six pieds sous terre.

Dès que le taxi déposa la silhouette, l’assassin se glissa hors de sa voiture et se rapprocha de sa cible d’un pas feutré mais rapide si bien la rejoignit en quelques secondes.
« Excusez-moi ! », interpela-t-il sur un faux ton affolé, « Est-ce que ça vous appartient ? » sa voix reprit aussitôt son timbre habituel.

Il avait brandit le lecteur vintage juste sous le nez de la jeune femme alors qu’elle se retournait à peine. Bingo, il était désormais sûr de l’avoir déjà rencontré et sa réaction à la vue du lecteur –ou était-ce à la vue de son visage, peut-être ?- lui confirma qu’il avait bien sous les yeux la personne qui avait prolongé la vie de Kukichi de quelques heures.

« Bien, tu vas me suivre gentiment j’ai deux-trois questions à te poser. Je te conseille de ne pas tenter quoi que ce soit, le canon de mon arme est pointé sur ton cœur en ce moment même. »

Il désigna sa voiture d'un mouvement de la tête. Dans la poche de son manteau, la main de Ryuichi s’était enroulée sur une toute petite crosse en carbone, le silencieux de l’arme formait une petite bosse sous l’épais tissu sombre, presque indiscernable sans la lumière du lampadaire. Il espérait de tout cœur qu’elle n’essayerai pas de fuir ou de l’attaquer car il devrait la blesser pour l’en empêcher et honnêtement, ça ne lui plaisait pas plus que ça ne plairait à Maker… probablement.
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Kanae Shidō
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Expérience: 10/100
Alter: Voyage Astral
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Kanae Shidō
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Mar 15 Aoû - 14:15
4ème pas : Une autre destination
Lundi 12 septembre 2161– 03h09


L’intérieur du taxi ressemblait à s’y méprendre, à un minuscule cabinet perdu dans l’obscurité. Il y avait une ambiance de petit sous-marin explorant les abysses infinis de l’océan. En guise de lumière, l’impitoyable compteur rouge vif venait lui bruler la rétine tout en lui rappelant l’absurdité de son geste. Chaque yen dépensé lui retournait un peu plus le ventre.
"Mais vraiment…pourquoi j’ai fait ça" se lamentait-elle tout en essayant de maintenir le cap et de se concentrer sur son fameux plan B. Elle le savait, la vie de simple citoyen chien du système ne lui convenait pas. Une fois libérée de cette angoisse, la rouquine en sortira plus vivante que jamais, du moins en théorie. Ce soir, tandis que la voiture s’enfonçait dans une nuit paisible, son cœur dansait frénétiquement. Elle ne faisait que ses premiers pas dans le monde des ténèbres, mais déjà elle sentait les regrets la rattraper.

Un interminable quart-d’heure s’écoula lorsqu’elle remarqua que ses regrets la traquaient également au sens propre. Une voiture bien prudente les suivait sans toujours oser pointer le bout de son nez. Malheureusement pour Itou Ryuichi, le terrain n’était pas optimal pour les filatures discrètes. Dans un petit quartier résidentiel à l’heure où la population dort, les grandes rues désertes ne pouvaient que mettre en valeur la timide Honda d’Itou. Ne voulant pas y croire, la jeune femme resta inerte. Le cœur prit en otage par la nouvelle tournure des évènements, elle resta adossée à sa fenêtre, comme contemplant le panorama qui défilait devant elle. À plusieurs reprises, elle discernait le capot noir de son harceleur pointer vers elle. C’est qu’il était doué pour se cacher et maintenir une bonne distance malgré les circonstances… Ce professionnalisme ne lui permettait plus de douter : elle avait bien un assassin à ses trousses.

Shidō se pencha vers la silhouette qui lui servait de chauffeur.
« Finalement continuez jusqu’au bout de la rue, je vais plutôt m’arrêtez à côté de la mairie. »
Elle baissa la tête en guise d’excuse et pour éviter de faire face aux remontrances du conducteur.
« Il faut prévenir à l’avance ma ptite dame ! C’est que c’est pas la porte à côté ! » disait-il à moitié réconforté par ce compteur qui ne cessait de grimper.
Après quelques blancs, Kanae se mis à chercher consolation auprès de cette paire d'yeux qui l’observait de temps à autre par le rétroviseur.
« Je…je me suis souvenu que mon copain ne voulait plus de moi à la maison alors…autant rentrer chez mes parents. » menti—t-elle tout en dévoilant ses vraies émotions.  Horreur. Regret. Douleur.
« Oh je vois …» répondit la voix qui semblait sortir du néant.
« Je sais qu’il est tard » ajouta-t-elle toujours dans son rôle de l’adolescente égaré, « mais je pense qu’ils seront heureux de me voir après tout ce temps. »
Elle tira sur sa capuche. Ce personnage qu’elle jouait depuis le début avait beau lui venir naturellement, cette comédie l’empêchait de bien se concentrer. À ce moment précis, Kanae ne s’appartenait plus. Son esprit alternait entre un calme aussi vide que la route et un brouillard de pensées fusant dans tous les sens. Ce n’était pas dans les habitudes de cette amatrice de relaxation de perdre ses moyens, mais que faire si ce n’est paniquer.
La course-poursuite avec la faucheuse était une chose, c’était ce silence de morgue qui la rongeait peu à peu. Tandis que le taximan, petit père de famille touché par cette gamine en détresse, se confiait pour tenter maladroitement de la conseiller…Kanae tentait tant bien que mal, de revenir sur ses options. Aucune ne lui convenait. Aucune ne lui permettait de dissimuler son identité et donc ses méfaits. La petite stalkeuse acquiesçait sans trop comprendre ce qu’on lui disait. Décidément, ce n’était pas des petits pas qui l’avaient rapproché du monde de la nuit : elle avait glissé en pleins dedans.

"Putain d’homme lézard….au moins je l’ai Rickrolled."


5ème pas : L'amour et la cuisine
Lundi 12 septembre 2161– 03h30


Une vingtaine de minutes plus tard, Kanae arrivait enfin dans l’œil du cyclone. Certes elle restait en pleine tempête, mais son cœur avait atteint l’accalmie. Discuter avec ce bon vieux monsieur lui avait changé les idées, même si quelques coups d’œil au gps suffisaient à la ramener à la réalité. L’homme derrière le volant était de la vieille école. Il estimait que la nouvelle génération baissait les bras un peu trop vite vis-à-vis des relations. Non sans biais, son premier réflexe fut d’encourager la jeune femme à y mettre plus du sien pour ne pas perdre son amour. Il passait ainsi du coq à l’âne en se laissant porter par ses expériences personnelles. La jeune femme elle, était restée silencieuse, laissant parfois les mots de son compagnon de route résonner en elle.


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Plus aucun son, plus aucune histoire : la réunion interne pouvait commencer.
Originellement, Shidō voulait prévenir Kukichi des intentions de l’assassin. De là, c’était sa responsabilité s’il voulait fuir le pays et tenter sa chance avec une autre identité ou miser sur la protection des héros. Au moins, elle lui offrait le choix et avec lui, la possibilité de rédemption. Kanae était en deuil de cette option qui lui permettait un minimum d’implication dans cette histoire. Il ne lui restait plus qu’à chercher des alliées parmi les protecteurs du pays. Voilà le nœud du problème. Elle ne pouvait demander de l’aide sans admettre ses méfaits et elle ne pouvait admettre ses méfaits sans renoncer à son mode de vie. C’était pourtant ces mille et une vie qui l’animait, qui la connectait au monde et lui donnait une raison de se lever chaque matin. . Il s’agissait bien d’un délit, mais cette utilisation illégale d’alter cultivait à sa manière son humanité. La petite serveuse avait aussi son égo et son ambition, et l’idée de perdre son rêve d’adolescence par pitié pour un dealer lui semblait impardonnable. Que faire alors ? Sur le gps, la ligne indiquant sa prochaine destination se rétrécissait progressivement.
Elle était la corde qui s’enroulait autour de son cou laiteux.
Shidō Kanae devait prendre une décision, et maintenant.
Pouvait-elle survivre par elle-même, face à une organisation criminelle ? Évidemment que non.
Était-elle prête à perdre sa peau pour cacher son gout de l’espionnage ? Absolument pas, ce n’est qu’un petit oisillon tombé du nid qui n’a pas assez gouté au désespoir pour accepter de telle mesure.  
Et pourquoi pas prévenir la police ? Elle pourrait tenter tant bien que mal d’argumenter en faveur d’un hasard qui l’aurait amené à observer Itou. Mais Kanae avait eu un comportement de Vigilants, comment pouvait-t-elle justifier sa tentative de sauvetage de Kukichi ? Et puis, est-ce que la police se déplacerait si elle expliquait tout par téléphone maintenant ? La réponse à cette question lui nouait un peu plus le ventre.  
Que faire ? Profiter de son dernier voyage ?
Juste fermer les yeux et accepter de se faire tordre la nuque par ce robot aux doigts ventouse ?

« Vous inquiétez pas va ! Des problèmes de cœur on en a tous ! Ça sera passager j’en suis sure !»
« Hein …ah euh oui merci. »
Une pause.
«  Vous savez moi…à l’époque où ma femme a voulu me quitter j’me suis rendu compte que je l’avais négligé touuut ce temps…les heures sup vous savez. Et puis faut bien remplir les assiettes à la maison quoi […] »
« Ah oui…je crois que mon père a vécu la même chose. Concilier le travail et la vie de famille n’est vraiment pas facile hein »
« PAS DU TOUUT, m’enfin tu comprends hein, l’amour ça s’entretient. Si tu savais je lui ai faits de ces diners avec les recettes de ma mère, que des spécialités d’Okinawa ! »
« L’amour passe par l’estomac comme on dit »

"Le véritable chemin pour toucher le cœur d’un homme passe par son estomac."
La citation entière lui revint après coup, comme si c’était le moment de se corriger.
Cette pensée avait pourtant entrainé un effet domino que Kanae ne percevait pas consciemment.
Relation. Prendre soin de ses proches. Diner. Estomac. Nourriture. Message d’amour.


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Ses yeux écarlates retrouvèrent le compteur qui brillait de la même couleur. Bientôt elle n’aura plus de quoi régler son voyage, alors autant en finir ici et maintenant. Elle avait cherché à se mettre en position défensive, pensant à contacter de l’aide tout en limitant le risque judiciaire. Shidō avait eu tout ce trajet pour attraper son téléphone et contacter les autorités compétentes mais elle n’en fit rien. L’idée d’abandonner son gout du risque avait supplanté toute rationalité. Live fast die young
Ce taxi l’avait conduit au carrefour de sa vie, et le chemin qu’elle empruntera façonnera son destin. Plutôt qu’appeler à l’aide, Kanae opta pour un entretien direct avec le monde du crime. Elle n'était en rien prête, mais avec un peu de jugeotte et une pincée de mensonge, elle pouvait peut-être revenir en vie. De toute façon, il était trop tard pour se trouver des alliées. Il n’y avait rien à prévoir, tout à improviser.


6ème pas : Une bouteille à la mer
Lundi 12 septembre 2161– 03h57



Toutefois, ce n’était pas le genre de cette sale gosse de se livrer sans préparer un petit cadeau empoisonné. À sa surprise, sa petite escapade mentale sur l’amour par la cuisine avait fini par faire apparaitre un souvenir, puis une idée. Il y a de cela quelques mois, elle était tombée sur une émission vantant le projet original d’une startup. Chez Jagaimo Anonyme, on vous propose d’envoyer facilement une pomme de terre à message partout dans le pays. Elle ne partageait pas spécialement l’humour derrière l’entreprise mais au moins le feutre utilisé était comestible ce qui évitait tout gaspillage. Évidemment, son intérêt soudain pour la compagnie se résumait en un mot « anonymat ». Chez Jagaimo Anonyme, on se vante de ne pas storer d’informations sur ses transactions. Pas besoin de perdre son temps à faire un compte, il suffit uniquement d’une adresse postale pour pouvoir rapidement offrir un message original à ses proches ! Il y avait certaines conditions évidentes pour garder une atmosphère bon enfant avec un message bienveillant et chaste.
Il lui était aussi interdit de viser des institutions. Sans cette restriction, il y a longtemps que le bureau du Premier ministre serait noyé sous les patates énervées des citoyens après tout. Si Shidō voulait se rapprocher des héros sans envoyer de colis à Yuei, alors elle devait trouver un chemin détourné. Fort heureusement, elle avait déjà visité l’adorable demeure des Tanaka…




Citation :
À destination de Tanaka Haruka :

Ma chère Haruka, comment vas-tu après tout ce temps ? Est-ce Junji part toujours à la pêche ? La dernière fois que je l’ai croisé il n’arrêtait pas avec son bar commun. C’est bientôt votre anniversaire de mariage non ? Comme le temps passe vite ! S’il te plaît, montre ce sac de pommes de terre au petit Ryuji également, je veux que toute la famille sache que je pense à eux. Cela fait peut-être quelques années mais je n’ai pas oublié notre amitié et je n’ai en rien perdu de mon excentricité…j’espère qu’en lisant de mes nouvelles, tu sauras deviner mon identité !  (=¬‿¬=)/

Savais-tu que la relation entre Kukichi et Maker s’était détérioré ? Il faut dire que ce n’est pas un patron facile. C’était son banquier qui est venu personnellement l’en informer. Vraiment, les employés de MUFG ont tendance à s’impliquer dans la vie de leurs clients jusqu’à l’os ! D’ailleurs, Haruka-chan, je ne t’ai pas dit ! J’ai rencontré un homme travaillant dans cette même banque ! Ce charisme assassin m'a achevé, si tu savais ! De loin, Itou a l’air aussi commun que son nom de famille, mais Ryuichi est si méthodique, si calme et composé, si professionnel…je crois bien qu’au moment où tu liras ces mots, il m’aura eu. Enfin bref, protège Takane pour moi s’il te plaît, tu sais comment il peut s’égarer de temps en temps.

Je crois que le chien de garde de Maker me fait peur avec ses doigts malformés de grenouille ! Σ(,,oΔo,,*)
Quand je pense qu’iel me l’a envoyé dessus ! Je me demande si sa maison à Suginami est suffisamment spacieuse pour lui. Elle se situe juste en face du pont, pile là où les rues sont bondées. T’imagine ces pauvres passants qui se font hurler dessus par cette bestiole matin midi et soir. Enfin, le soir il semble plutôt apaisée, c’est surement ses sorties nocturnes qui font l’affaire. Quoi de mieux que des activités régulières pour réguler ses pulsions.  

Mon ami lecteur, j’espère que tu aimes les jeux de détective. Tu sais, je n’ai pas osé y mettre beaucoup de difficulté, après tout je ne te souhaite que du succès (*•̀ᴗ•́*)و ̑̑
Je te lègue le peu que je sais, mais je sais que tu as suffisamment d’intelligence pour amasser plus de savoir. Ryuji aussi ira loin dans la vie, je le sais.  
Prenez soin de vous, et n’oubliez pas : le savoir est fait pour être partagé !
PS :  Ces pommes de terre sont comestibles !





Et voilà. 4 patates,1000 yens dépensés et une belle surprise qui attendrait le paillasson de Mme Tanaka d’ici quelques heures.
« Arrêtez-vous ici » lança-t-elle en appuyant sur "Send" « Je n’ai plus d’argent pour continuer mais ne vous inquiétez pas je peux continuer mon chemin en marchant »
Il ne lui restait plus qu’à prier que la politique d’anonymat de cette étrange entreprise et que son VPN serait suffisant pour couvrir ses traces.
Itou l’impassible lui donnait l’impression de tenir à son quotidien et donc à sa vie de citoyen ordinaire. Il n’aurait pas été réglé comme une pendule si son monde ne lui apportait pas satisfaction et confort. Kanae sorti du véhicule et affronta le froid quelques pas. D’un instant à l’autre, le croque-mitaine allait l’aborder. Si elle s’était retrouvée dans ce bourbier, c’était parce qu’elle ignorait la rapidité et la force de l’ennemie. Il semblait pourtant si normal…


❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿❀✿


« Excusez-moi ! Est-ce que ça vous appartient ? »
« Uh ? »
« Bien, tu vas me suivre gentiment j’ai deux-trois questions à te poser. Je te conseille de ne pas tenter quoi que ce soit, le canon de mon arme est pointé sur ton cœur en ce moment même. »
« »
NDA:
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Eiko Yoshida
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Feuille de personnage
Titre: Oni / Maker
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Alter: Matter Copy
Rang C





Eiko Yoshida
Rang C
Mar 15 Aoû - 19:30
La jeune femme n’avait pas tenté de résister ou de plaider sa cause, ce qui était déjà un soulagement pour Ryuichi. Blesser des individus qui n’étaient pas sur sa liste était quelque chose qu’il abhorrait, en particulier lorsque ces derniers ne portaient pas atteinte à sa vie.

La rouquine –dont le nom lui était toujours inconnu,  il n’avait pas pour mission de l’interroger et n’en ferait donc rien- était assise sur la place passager, un épais sac sur la tête et les mains liées. D’ordinaire il l’aurait bien mise dans le coffre, mais puisqu’il ignorait tout de la personne il préférait l’avoir à portée de main. Le problème quand il existe une quasi-infinité d’alters c’est qu’on ne peut jamais prévoir à quoi on a affaire, et de toute façon Ryuichi faisait bien plus confiance à ses mains de tueur pour maitriser sa captive, plutôt qu’au coffre miteux de sa voiture.

Pragmatiquement, un silence de mort régnait dans l’habitacle du véhicule depuis leur départ, Ryuichi ne prononçant pas un mot et sa captive était muette comme une tombe. Il se pourrait qu’elle se retrouve bien six pieds sous terre avant les premières lueurs du matin après tout, il ne pouvait lui en tenir rigueur.

Malgré son mutisme, l’assassin laissait sa curiosité décortiquer les informations dont il disposait, car quand bien même il n’était pas celui qui interrogerait la rouquine, il n’arrivait pas à deviner comment elle avait eu vent de la mort imminente de sa Kukichi. Non, il n’avait commis aucune erreur de son côté, il en était certain. En fait, ça n’était pas la cible qui avait été placée sous surveillance, mais probablement lui-même. Ce qui était largement pire. Le point d’ombre était qu’il s’agissait clairement d’un travail d’amateur, voir même d’une action sur un coup de tête. La jeune femme n’avait pas l’air d’être une vigilante du dimanche. Une étudiante héroïque peut-être ? Dans tous les cas, il faudrait qu’il élucide ce mystère rapidement, sans quoi il serait forcé de prendre sa retraite prématurément… et probablement de quitter le pays également.




***




Eiko marchait d’un pas rapide mais naturel, imposant malgré ses talons un certain rythme aux hommes la suivant. Elle avait l’habitude à force, une bonne businesswoman devait savoir se déplacer rapidement tout en conservant une apparence appropriée. Le long couloir aux murs gris sentait le vieux et l’humide, la faute aux nombreux tuyaux en tout genre qui couvraient le plafond et perçaient régulièrement les murs pour aller s’infiltrer dans des pièces, à droite comme à gauche. Les surfaces décrépies semblaient dater d’une autre époque, certaines portions avaient déjà commencé à s’effriter à cause du poids du temps, occasionnant au passage des inondations ainsi que, probablement, un paquet d’empoisonnement des sols. Au fond du couloir, une épaisse porte que les néons éclairaient faiblement. Et derrière cette porte ? Le petit parasite qui s’était infiltré dans les affaires de Maker.

« Tom tu me suis, les autres attendez moi ici. Ça pourrait prendre un moment. », dit-elle à ses sous-fifres, tous habillés en costumes malgré la basse température du couloir souterrain.

La jeune femme posa machinalement son masque trioculé sur sa tête puis l’abaissa sur son visage. Elle n’aimait pas le porter, mais le jour où elle révélerait son identité à une petite frappe n’était pas prêt d’arriver.

La porte s’ouvrit et Maker entra, suivie de près par son garde du corps préféré. A l’intérieur de la grande pièce se trouvaient déjà quatre personnes : deux de ses hommes de main, soit deux grands gaillards qui semblaient taillés pour démolir des maisons de briques à l’aide de leurs poings, Ryuichi Itou, l’un de ses assassins préférés de cette dernière année et enfin la petite chevelure enflammée qui était venue se mêler de ce qui ne la regardait pas. La pièce étant complètement vide à l’exception d’une chaise sur laquelle résidait Ryuichi, la jeune captive avait été menottée à un tuyau passant près du sol, à l’autre bout de la pièce, juste à côté d’une large flaque d’un liquide douteux et odorant. Au plafond, deux néons luttaient pour rester en vie, éclairant une bonne moitié de la pièce d’un jaune chaud mais instable.

« Bonjour ! » sourit Eiko derrière son masque, rompant le silence d’une voix claire qui résonna légèrement. « Itou », ajouta-t-elle, adressant un hochement de la tête à l’assassin. Ce dernier ne quittait pas la rouquine des yeux, probablement un peu anxieux face à la situation. Bah, c’était compréhensible.

La porte se refermant derrière elle, Eiko traversa la dizaine de mètres qui la séparaient de la captive et s’accroupit devant elle, à une distance suffisante pour pouvoir la détailler de près sans prendre de risque. Son long manteau de laine s’effondra de moitié sur le béton froid, à quelques centimètres de la large flaque qui touchait presque la rouquine.

« Bon, j’imagine que je n’ai pas besoin de t’expliquer pourquoi tu es là ? Nous allons faire en sorte de gaspiller le moins de temps possible de toutes les personnes concernées –c'est-à-dire moi et mes employés bien sûr mais toi également ma petite. Je vais donc aller droit au but : le problème n’est pas tant que tu sois intervenue dans mes… affaires, c’est plutôt que tu aies pu intervenir. »

Elle dévisagea les pupilles rouges de la bestiole. Elle l’avait laissé poireauter une petite heure avant de venir la voir, s’occupant au passage d’autres petites affaires nécessitant son attention. Cela faisait donc un petit moment que la jeune femme avait été enlevée, jetée dans une cave souterraine glaciale et toisée du regard par plusieurs tueurs aguerris. Elle n’avait pas l’air bien dangereuse, pourtant Eiko savait qu’elle ne pouvait se fier à ce joli minois apeuré.

« Je vais donc te poser deux questions, et je vais avoir besoin que tu sois honnête avec moi. Si tu l’es, nous pourrons laisser toute cette histoire derrière nous. Sinon... tu es maligne, tu dois bien avoir une petite idée. »

Car oui, la rouquine devait être intelligente. Sans quoi, elle n’aurait jamais pu empêcher quelqu’un d’aussi méthodique que Ryuichi de mener à bien un assassinat. En vérité la situation était assez grave, et Eiko devait à tout prix savoir quelle information avait fuité et surtout comment. Une taupe ? Une gaffe ? Un alter ? Une enquête importante sur Ryuichi ou bien elle-même ? Chacun de ces scénarii avait une probabilité faible, mais était d’autant plus effrayant. Dans tous les cas s’il y avait une mauvaise herbe, Eiko devait l’arracher et elle devait le faire ce soir. Elle leva l’index, puis le majeur :

« Un. Pourquoi as-tu interféré ? Deux. Comment as-tu su que mon associé ici présent allait ôter la vie à Kukichi ? Attention ne me mens pas, je le saurai. »

Les yeux magenta de Maker brûlaient la rouquine sous son masque. La raison pour laquelle elle était venue l’interroger elle-même était que sa curiosité avait été piquée à vif. Comment diable une citoyenne inoffensive (telle que l’avait décrit Ryuichi) avait eu accès à des informations assez précises sur un assassin professionnel pour l’empêcher de commettre un meurtre ? Il y avait anguille sous roche. Et comme toujours, Maker flairait le trésor sous l’anguille.
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