|
| | Feuille de personnageTitre: /Expérience: 95/100Alter: Écorcification |  Mer 22 Mar - 21:14 Voilà trois semaines que je vivais seule dans cet appartement trois fois trop grand pour moi. J’avais fait part de l'événement à tout le monde, réglé les questions administratives, papa pouvait finalement partir pour de bon, restait plus qu’à ranger ses affaires.
Dans sa chambre, le fauteuil trônait toujours devant la fenêtre. Vide.
Les petites peluches que je lui avait crochetées étaient réparties en une petite scénette sur la table adjacente.
Une carotte montait dans un train où se trouvait déjà une fleur en pot. Sur le quai se trouvaient toutes les autres peluches leur faisant face à l'exception d’un cactus souriant. Il leur tournait le dos et semblait me regarder…
Ouais, fallait vraiment que je me débarrasse de ces peluches aussi!
Un grand sac à la main, j'entrepris de ranger tout ce qui n'avait plus d'utilité. Je donnerai ce qui pourrait être donné et jetterai le reste.
Des cadres photo prenaient la poussière sur une étagère. Je figurais dans la majeure partie d’entre eux, quelques photos étaient de ma mère ou de mes parents ensemble, il me fallut quelques secondes pour me souvenir de qui figurait sur la dernière.
Mon père est côte à côte avec un homme. Il a un bébé dans les bras et l'autre, une petite fille sur les genoux…
…
Ma tête me pesa soudainement et je fut prise de vertige face à l'énormité de la chose.
Les Shōkanuru!!!! Je ne leur avais pas annoncé la nouvelle!!!
Le monde se mit à tourner très rapidement, j’avais la nausée.
Il me fallait annoncer à mon oncle que son frère était mort et crémée depuis trois semaines … alors qu'il le pensait certainement encore vivant… Peut-être qu'il pensait à lui à cet instant même, peut-être qu'il se disait "Oh, ça fait longtemps que j'ai pas eu de nouvelles de mon petit frère et si je l'appelait!".
C'était la goutte de trop, celle qui rompit l'apathie profonde dans laquelle je m'étais réfugiée.
Les larmes brouillèrent ma vue et je m'effondrai sur le tapis poussiéreux criant de désespoir face à la cruelle réalitée.
L'ignorer n'y changera rien: Je suis à présent orpheline et j’avais oublié d’en informer les seules personnes portant encore le label de famille.
Je restai sur ce tapis longtemps après que mes larmes se soient taries et que mon corps épuisé ait cessé de trembler. L'écorce avait recouvert mon dos et ma poitrine me forçant à respirer doucement.
Je m'étais calmée mais l'idée d'appeler mon oncle pesait comme une menace. Je n'étais physiquement pas capable de le faire.
Le jour pointait le bout de son nez lorsque mes yeux se posèrent sur la photo à l'origine de tout.
Chikara.
Elle n'était pas proche de mon père, lui annoncer la nouvelle serait bien plus simple.
Il était 4h50 du matin, peut-être un peu tôt pour appeler. Je restai donc recroqueviller contre le sommier, mon téléphone en main. 6h00 tapante je cliquai sur le bouton vert, chaque sonnerie retentissait comme un cris d'espoir et d'angoisse.
"- Alo, Chikara? C'est Ki a l'appareil… Ta cousine. Tu as 2 minutes?" |
| | | | Feuille de personnageTitre: North StarExpérience: 430/700Alter: Paint Job | Sam 25 Mar - 17:25 En général, ma journée commence à 7 heure. Je me réveille, je fais un peu d’exercice, je passe à douche, je sors le petit-dej, puis vers 7 heure 30 je réveille Mitsu. Le temps qu’elle émerge et vienne manger, je lui sors de quoi s’habiller pour la journée et je lance une lessive. Puis je l’accompagne à la salle de bain pour une rapide toilette, je la coiffe, et à 8 heure on prend la Shooting Star pour aller à l’école. Rince, repeat. C’est un bon rythme, comme ça on a toutes les deux notre temps de sommeil pour être en forme pour la journée. Surtout moi, parce que la petite a vraiment besoin de beaucoup de sommeil, mais je fais gaffe à la coucher tôt.
Mais du coup, 6 heure c’était un peu tôt, même pour moi. Quand le téléphone s’est mis à sonner, j’avais encore la tête dans le cul assez fort. Donc après un gémissement de mourante, j’ai extrait un bras de sous le drap et j’ai été chercher le portable sur ma table de chevet en tâtonnant. Heureusement qu’il y avait pas grand chose dessus, et surtout pas des trucs fragiles, parce que je crois que je l’aurais cassé. A la place, j’ai fini par réussir à trouver la source de la sonnerie qui me tabassait l’intérieur du crâne, et je l’ai ramené contre mon crâne à moitié enseveli dans les oreillers.
J’ai, très franchement, pas reconnu la voix. Même si j’avais été mieux réveillée, je pense pas que je l’aurais reconnue. Je l’avais pas entendue depuis des années, et elle avait changé depuis. La puberté, tout ça. Donc au début, je me demandais juste qui venait me faire chier en plein milieu de la nuit. J’avais pas non plus regardé l’heure. Puis mon cerveau a reconnecté les morceaux de ce qu’elle me disait et ma mauvaise humeur s’est un peu calmée.
“Ah, euh…”
Je me suis redressée, ce qui impliquait aussi d’extraire ma tronche de l’oreiller, et calée sur les coudes pour être en meilleure position pour parler. Et j’ai vérifié l’heure sur l’écran du smartphone, enfin, pour voir si j’avais effectivement le temps de parler.
“Ouais ? Comment ça va, cousine ? Ça fait… Longtemps.”
Et j’exagérait pas en disant ça. Je l’avais pas revue depuis le lycée, au moins. Avant la prison, avant Mitsu, avant pas mal de choses. On avait jamais été spécialement proches, et une fois sortie, la recontacter avait pas été ma priorité. Donc recevoir un coup de fil de sa part était vraiment la dernière chose à laquelle j’aurais pû m’attendre. Et, à 6 heure du matin un jour de milieu de semaine, pas vraiment ce dont j’avais envie. Mais je voulais pas non plus l’envoyer chier.
“Qu’est-ce que tu dirais de se voir un de ses jours, pour rattraper tout ça ? T’es dans quel coin ?”
Je me doutais bien qu’elle appelait pas sans raison, mais à moins que ça soit un risque urgent pour sa vie, ça pouvait attendre le week-end. Et si c’était un risque urgent, elle aurait appelé les secours, pas moi. Est-ce qu’elle était seulement au courant que j’étais devenue une héroine… |
| | | | Feuille de personnageTitre: /Expérience: 95/100Alter: Écorcification | Sam 8 Avr - 12:57 Elle décroche, sa voix me fait l’effet d’une bouée jetée au marin perdu dans la tempête. Je ne la reconnais pas mais l’associe instantanément à ce qu’elle est: Ma dernière famille.
“Oui ça fait longtemps, ça fait plaisir de t’entendre.”
Mais je ne saurai pas dire comment ça va. Est-ce que ça va? Non, mais la vie continue, et la vie continue bien, mais j’aimerais qu’elle s'arrête quelques instants pour me laisser le temps…
“Je suis toujours chez mon père dans le quartier de Tabata, t’étais venue déjeuner une fois…”
Je me sens soudainement coupable. On ne s’est pas vu depuis 7 ans? Chikara est passé par pleins de trucs, des trucs… Pas forcément très sympa et je n’ai jamais pris de nouvelles d’elle… C’est mon papa qui me racontait, mais j’aurais dû aller la voir, lui proposer un coup de main…
“... J’aurais besoin qu’on se voit assez vite, genre… Ce week end si tu es disponible? Je… Je ne peux pas en parler au téléphone je crois… mais il faut que je te parle d’un truc.”
Mes yeux se posent sur les petites peluches disposées sous les rayons du soleil matinal. Elle a une fille Chikara, ça pourrait peut être lui faire plaisir!
“Est-ce que je pourrais passer chez toi? Tu es toujours dans le coin?” |
| | | | Feuille de personnageTitre: North StarExpérience: 430/700Alter: Paint Job | Mar 11 Avr - 22:29 “Ouais, je me souviens de l’adresse, ouais.”
Putain non, j’avais plus aucune idée d’où mon oncle vivait. Je l’avais pas vu depuis des années non plus, j’avais la tête dans le cul, et de toute façon le quartier avait été complètement refait ces dernières années. Presque autant de travaux que dans tout le reste de la capitale cumulé. Si j’essayais d’aller sur place, j’étais à peu près certaine de ne rien reconnaître et de ne rien retrouver. Même la baraque de mes vieux, il avait fallu que je passe par le GPS pour la localiser.
Heureusement, elle a proposé d’elle-même devenir. Ce qui signifiait que j’avais pas vraiment besoin de lui redemander l’adresse ou de savoir où elle était. Et ça voulait aussi dire que j’avais pas à laisser Mitsu seule, ou à chercher quelqu’un pour s’occuper d’elle, c’était plus simple. Par contre, sa formulation était pas super rassurante. “Besoin”, “Vite”, “Pas au téléphone”, ça faisait vraiment penser à un risque imminent. Genre des yakuzas essayaient de lui faire du chantage, ou un truc dans le genre. Ca m’aurait presque convaincue de la faire venir à l’agence plutôt que chez moi, mais… j’avais la tête dans le cul, donc j’ai pas réfléchi jusque là.
“Ouais, je suis au…”
J’ai dû un peu fouiller dans ma mémoire pour lui redonner l’adresse exacte, à sortir de tête c’était pas encore évident. J’y étais depuis moins d’un an, et j’utilisais l’agence pour plusieurs trucs officiels.
“... Sonnes ou passe un coup de fil quand tu seras là ! A ce week-end, Ki.”
Et sans trop lui laisser plus de temps pour s’exprimer, j’ai raccroché et me suis renfoncée la tronche dans l’oreiller.
- - -
J’avais presque oublié, une fois le week-end venu, que j’attendais de la visite. J’avais pas noté, c’était ma faute. Mais le samedi matin, alors que je m’extrayais du plumard pour aller préparer le petit-dej de la petite, j’ai eu un flash et je me suis souvenue que la cousine devait passer. Et vu à quelle heure elle avait appelé, si elle était sortie de chez elle à la même heure, elle pouvait débarquer n’importe quand. Je me suis habillée en vitesse et me suis pas occupée de ma tignasse rebelle. |
| | | | Feuille de personnageTitre: /Expérience: 95/100Alter: Écorcification | Mar 18 Avr - 15:13 Il ne restait pas beaucoup de jours avant le week-end et pourtant j’ai l’impression d’avoir attendu une éternité. Le stress constant créait d’énormes plaques d’écorce sur mon dos et sans l’aide de quelqu’un, les enlever était un travail fastidieux.
C’est en quelque sorte grâce à ce défaut de mon alter que j’arrivai vers 9h40 du matin. Sans ça… j’aurais eu du mal à patienter.
Quand il s’agit d’aller vers Hosu, le quartier est bien desservi, mais pour accéder à d’autres zones résidentielles c’est pas vraiment ça. Il m’aura fallu de bus et 10 minutes de marche pour arriver jusque chez Chikara. Il était sûrement temps de penser à investir dans une moto.
Les rues étaient propres, les façades des immeubles neuves, ça n’avait rien à voir avec l’endroit dans lequel on avait grandi. Quelque part je trouvais que cet aspect ripoliné manquait de personnalité.
Ici la vie est douce. Un peu trop douce.
C’est un bon endroit pour élever un enfant ou pour s’occuper d’un vieux, mais du haut de mes 23 ans, ça ne me faisait pas envie du tout.
Bref. Un gros sac sur le dos je fini par sonner à la porte de l’adresse indiquée.
Je force un petit sourire alors qu’elle s’ouvre sur un visage presque familier.
“Coucou Chikara, ça fait un bail! Comment tu vas?”
|
| | | | Feuille de personnageTitre: North StarExpérience: 430/700Alter: Paint Job | Lun 1 Mai - 1:10 Au final, j’aurais eu le temps de prendre une douche après le petit-dej, si besoin. Il était presque 10 heures quand la cousine est arrivée. Mitsu avait fini de manger et de se laver, je l’avais mise devant ses devoirs avec promesse qu’on irait se balader dans l’après-midi si elle avait terminé avant le repas de midi. Et si jamais elle avait besoin d’aide, elle pouvait venir me chercher. Le but était pas de lui cacher que Ki venait, ou de cacher à Ki que j’avais une fille. C’était juste plus pratique, surtout si la cousine avait des trucs compliqués à me dire. Surtout que niveau secret, il y avait ses chaussures dans l’entrée, donc bon.
Mais bref. De mon côté je m’étais posée dans le salon / cuisine / salle à manger / à peu près tout sauf chambre et salle de bain, en fait ; et je m’occupais de paperasse en attente. Il y en a toujours qui traîne, et au moins je pouvais m’interrompre à n’importe quel moment. J’en étais à vérifier des rapports d’intervention quand la sonnette a retenti. J’étais donc très heureuse d’abandonner tout ça pour aller ouvrir à ma cousine - qui avait emporté un gros sac sur son dos.
“Salut Ki ! Ça va pas mal, et toi ? Vas-y, entre.”
Entre ça et son appel un peu alarmiste, je me suis demandée si elle avait prévu de venir squatter chez moi, en fait. Pour se planquer, ou se mettre à l’abri. Il serait temps de lui demander quand elle m’aurait expliqué de quoi il retournait exactement. Avant ça j’ai vite abandonné le carrelage de l’entrée pour revenir sur un parquet moins froid - j’étais pieds nus - et j’ai indiqué le canapé à mon invitée. On avait juste la place de se poser à deux, si je me serrait sur le côté. Ki est vachement moins massive que moi, elle a pas hérité des gênes occidentaux.
Mais je me suis pas assise tout de suite. J’ai d’abord récupéré la tablette sur la table et je l’ai mise de côté, sur le comptoir de la cuisine, puis j’en ai profité pour lancer la machine à café. Heureusement, il me restait deux mugs en plastique propres qui avaient fini de sécher sur un coin d’évier, à côté de la vaisselle sale de ce matin.
“Je te sers un truc à boire ?” |
| | | | | | | |
| | Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|
