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| | Feuille de personnageTitre: Violet ViperExpérience: 95/700Alter: Mind Breaker | Sam 26 Mai - 18:40 Violet Viper « Alien or Witch, who cares ? » Melinda Farell Mind Breaker Cette faculté oculaire nécessite un échange de regard à distance raisonnable (où chacun peut discerner les traits du visage de l'autre et en fonction de la visibilité, différente sous une bonne clarté qu'en plein brouillard par exemple) ainsi qu'une intense concentration et un délai relatif à la transmission de pensée égal à la formulation de celle-ci (à l'image d'un mot ou d'une phrase prononcée verbalement). Il s'agit plus de suggestion que d'une véritable hypnose. Car persuader un esprit est autrement plus difficile que de le perturber à l'aide d'une pensée étrangère et soudaine. Mais s'il peine à avoir emprise sur un mental solide, qu'il n'ébranle pas avec aisance, cet alter s'avère redoutable sur les faibles d'esprits et personnes fragiles ou dans une mauvaise passe. Imaginez qu'elle inhibe l'hésitation d'un suicidaire ou n'empêche une personne colérique de raisonner un minimum, ceci pouvant précipiter des actions qu'elle aurait conseillé.
| Informations sur le personnage • NOM : Farell • PRÉNOM : Melinda • TITRE : Violet Viper • AGE : 20 ans • NATIONALITÉ : Anglaise • GROUPE : Vilain • RANG : B comme /ZBAF/ • Avatar : Shidare Hotaru (Dagashi Kashi) • CODE DU RÈGLEMENT : /
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| Description physique La demoiselle avoisine le mètre soixante six pour près de cinquante un kilogrammes. Elle présente une silhouette avantageuse et fine, de même qu’un aspect assez soigné lui donnant fière allure. Outre ses courbes généreuses et sa voix suave, ainsi qu’un tantinet mélodieuse, les traits délicats de son doux minois au factice éclat s’accaparent tout naturellement l’attention de qui l’admire et fabule à son égard. Des prunelles de saphir saisissantes et insondables, froides et troublantes, de jolies lèvres légèrement pulpeuses, ainsi qu’une coiffure au teint lavande soyeuse et élégante, bien peignée et coiffée d’un fantaisiste serre-tête surmonté d’une rose couleur cassis. Ses atours s’agrémentent de ravissants accessoires, rendant coquetterie et touche d’excentricité esthétique plus adorables et plaisantes encore, sans pourtant dénoter du ton noble et sensuel de son bel ensemble. Et son apparente morne figure s’accommode d’arborer une façade mensongère, propice à abuser une proie suscitant son intérêt. Mais elle n’est pas avare en sourires, tout du moins en vils et mesquins. Du reste, si elle n’a pas l’air bien pâle, la belle s’avère pourtant un brin sensible à la lumière. La radiance de l’astre diurne lui procure une sensation de cuisson légère et irritable, malgré que son derme n’en rougisse pas. Le phénomène est d’autant plus pénible que ses prunelles souffrent d’avantage de cette sensibilité/tare. Si bien qu’elle voile sa peau délicate et ne se met à l’aise qu’une fois la pénombre ou les ténèbres gagnées, sortant de préférence avec une ombrelle et une paire de lunettes noires. Et lorsqu’elle n’endosse pas sa panoplie fétiche, bel ensemble saillant marié de noir et de blanc qui toujours souligne ses traits charmants, ainsi que des courbes presque arrogantes ; la belle mauve se pare à loisir de vêtements plus modestes et contemporains. Une démarche légèrement gracile et pimpante agrémente ses manières au demeurant distinguées. Cette gestuelle n’est pourtant guère plus délicate qu’adroite ou raffinée, bien qu’elle suscite parfois un aspect aguicheur et sensuel lui allant à ravir. A cela s’ajoute une carrure ni vraiment chétive ou idéale, tout juste bien entretenue, ainsi qu’une musculature pauvre mais pas tellement négligée. Nulle maladie aucune ne l’afflige, pas plus qu’une tare physiologique telle une balafre ne l’enlaidit. Mais son endurance s’avère assez médiocre en définitive, à l’image d’une piètre force. Voyez plutôt ! (lien image) |
Description psychologique La belle mauve frise parfois l’état la photophobie et l’intime malgré elle. Elle ne redoute pas vraiment la lumière, seulement les vives, artificielles ou naturelles, leur préférant alors une pénombre accueillante voire l’obscurité totale d’un lieu clos. A l’entendre, les latrines sont parmi les meilleurs endroits, tant la faible clarté n’a d’égale que le silence y régnant. Elle est dont du genre à se terrer dans l’ombre, à l’écart, ou à fureter parmi elles, de manière sournoise et perfide. Surtout si le phénomène s’avère susceptible de la divertir et lui offrir tout loisir d’abuser quiconque.
La vilaine n’éprouve par ailleurs nulle considération pour ses congénères, le genre humain dont-elle estime qu’il est aussi vain que ses entreprises futiles, de pauvres rêveurs au souvenir si éphémère et insipide qu’ils traversent son existence déroutante. Autrui est un spectre insignifiant, un mirage sans éclat à son sens. Elle porte en effet un regard très pessimiste et négatif sur l’homme civilisé et son éducation biaisée. Mais elle ne méprise pourtant ni les citadins ni les campagnards, juste leurs mœurs décadentes et cette espèce si étrange à laquelle elle ne peut décemment appartenir. Puisqu’elle semble errer depuis son plus jeune âge en un monde alien, surréaliste.
Elle ne s’imagine d’ailleurs pas être dotée d’un esprit particulièrement brillant ou fascinant, l’orgueil et l’estime de soi lui semblant si relatifs et risibles. Téméraire jusqu’à paraître inconsciente, elle dénigre périls et adversités avec une malice tant audacieuse qu’impertinente. Sans doute afin de s’en jouer, de s’essayer à abuser son détracteur, mais encore de savourer une existence affreusement fade et dénuée de sens, de logique. Si elle n’ambitionne ni de guérir un monde malade ni de le refaçonner en vue d’une cohérence plus viable, la vilaine admet volontiers qu’elle n’y a pas sa place. Ceci sans pourtant songer n’être qu’une anomalie ou l’inconnue d’une équation délirante de la création. L’hilarante idée de pouvoir n’être qu’un prophète du divin est toute aussi absurde.
Sinon elle réagit mal à la proximité d’une substance nocive pour l’organisme, telle qu’une cigarette, ce qui a le don de l’horripiler. Elle pourrait bien avoir quelque accès de violence s’il advenait qu’on l’effleurait avec ce genre de toxine. Mais elle n’est pas plus maniaque que cela. Quoiqu’elle trouve absolument absurde de s’abandonner à des sensations trompeuses et destructrices tout en s’affichant conscient des risques. Ce genre de raisonnement puéril l’agace autant que des faits aberrants tels que l’obsolescence programmée des produits du marché, une bien belle enfilade dirait-elle d’un bon rire médisant, blasé et cynique. Mais les sarcasmes font bonnes leçons.
Et malgré l’indifférence dont-elle fait preuve en sa grande froideur découlant de son empathie supposément inexistante, la violacée succombe bien souvent à l’envie soudaine et irrésistible de moquer balivernes et autres fadaises que peuvent déblatérer les petites gens tout comme les puissants et les héros. La sottise lui éveille d’ailleurs irrémédiablement un rictus traduisant son cynisme naturel, tel un sourire mesquin ou un éclat de rire exagéré, parfois mondain ou tout juste niais ; ainsi qu’une verve insidieuse et cruellement moralisatrice, voire même accusatrice. A l’image de ces déments abhorrant la simple existence de personnages si grossiers et déçevants.
La jeune fille aux tendances sociopathes raisonne dont de manière nihiliste, de sorte qu’elle se borne à réfuter et dénigrer toute idée de volonté supérieure ou d’une logique dans la création. Elle n’admet que l’existence matérialiste des choses, la science étant concrète au contraire des croyances et conventions sociales si relatives à chaque ensemble communautaire ou idéologique. Sa cervelle étriquée ne s’embarrasse dont pas de chimères. Et elle ne conçoit pas même des concepts aussi absurdes que la foi ou l’espérance, mais encore l’honneur et la morale, l’humilité et les passions, tout comme le souci de l’image sociale. Des bagatelles qu’elle laisse aux imbéciles et aux faibles d’esprit, aux ignares et aux fous. Ceux-là même qu’elle se plait à moquer sans vergogne.
Là est sa démence, à s’imaginer détentrice de la seule et unique vérité, celle que tout n’est que désordre et hypocrisie, chaos et injustices, folie et dégénérescence, du seul fait de la conscience. Puisque l’humanité de par son évolution n’a fait que perturber l’harmonie seule présente dans la Nature et le règne animal. Elle contemple dont la société et ses dérives, se délivrant de l’ennui par cette farce grossière de perpétuelle décadence. A vrai dire, elle n’imagine pas même que l’âge des héros serait susceptible de briser l’aberrant système et ses rouages encrassés qui broient les individus et élude l’optique de transcendance de leur condition pathétique. Elle-même ne saurait se définir parmi les puissants ou les esseulés. Mais elle s’en rit pourtant, presque indignée.
« A quoi bon dénoncer le pêcher si Dieu pardonne tout rédempteur et accueille même en son royaume les pires monstres, au même titre que les innocents, dont leurs victimes ? Et où est-il quand ces dernières auraient grand besoin de sa mansuétude ? Du reste, quel artisan tolèrerait-il qu’on dénature son chef d’œuvre, là où l’humanité s’adonne aux plus abjectes dépravations et étalages de sottise affligeante ? En vérité je vous le dis, ce soi-disant Créateur n’existe pas, car s’il avait déjà châtié les hommes du temps de Noé, alors il nous aurait éliminé de l’équation il y a des lustres ; sans jamais réitérer sa stupide erreur de nous laisser vivre. Mais continuez dont braves gens à engraisser les ecclésiastes hypocrites et autres puissants égoïstes, tandis que vous croulez dans la misère. Bercez-vous d’illusions délicieuses tandis que vous dénigrez la cruelle vérité, réalité glaciale qui ne cessera jamais d’oppresser vos semblables, alors que se précipiter dans l’inconnue serait autrement plus judicieux et méritoire. Osez sonder l’abîme et bravez les ténèbres de l’incertitude. Le salut s’y trouve peut-être, s’il n’émerge pas des cendres du vieux monde décrépit et stagnant. »
A cela s’ajoute son abominable penchant pour la violence, tant graphique que d’ordre plus malsain, qu’elle assouvie souvent en perpétrant quelque exaction barbare. La jouvencelle ne rechigne pas à châtier un laquais incapable ou un sinistre gredin, comme brutaliser voire torturer une âme égarée lorsque l’ennui la saigne. Mais elle préfère d’avantage s’extasier en spectatrice de ce genre de scène infâme. Elle se divertie ainsi au détour d’une navigation sur le dark web par exemple, en quête de vidéos si sordides et macabres, voire écœurantes. Les films d’horreur ou gores lui semblant bien désuets, trop pauvres ou si peu osés, en l’occurrence, du fait d’une censure regrettable.
Histoire Chapitre premier : les Racines du Mal
D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, quand bien même son vécu ne lui importa jamais et ne définisse en rien sa personnalité ou encore son identité propre, l’aliénée n’était tellement malfaisante naguère. Issue d’une bonne famille d’Angleterre, son enfance s’est déroulée sans encombre. La petite quittait rarement sa charmante petite ville d’Elderbrook, dans le comté de Norfolk, afin de s’éloigner de la civilisation et profiter du charme atypique et vivifiant du modeste hameau côtier de Cromer, dont elle semblait friande de ces crabes renommés. Mais c’était bien l’appel du large et non la gourmandise qui l’enlevait en ces rivages, loin des masses grouillantes et bruyantes. D’autant que le contraste entre l’atmosphère authentique et rustique de ce village de pécheurs l’amusait face à la décadence et au chaos des architectures citadines. La vieille Albion lui plaisait presque en cela.
Cette petiote là n’était pas des gens du commun, ni sensible ou émouvante, et encore moins turbulente ou pleurnicheuse. La vilaine morveuse malicieuse n’enjouait pas la tendance naturelle des marmots de son âge à imiter ses géniteurs, afin de reproduire sottement le schéma de leur être. Que trop éprise de liberté, elle ne faisait qu’étudier ceux qu’elle côtoyait. Songeant que de telles expériences sociales et affectives lui semblaient passablement absurdes, tant elle n’en saisissait la moindre subtilité et encore moins l’utilité réelle. Ni les eusses et coutumes ni le raisonnement de ses congénères ne faisaient sens à ses yeux si étranges, incompris et impopulaires. Et elle admettait bien volontiers sa stupidité inhérente à la jeunesse quoiqu’elle semblait plus éclairée à dire vrai.
Au fond, elle se savait bien différente, comme étrangère à cette race d’étrangetés ambulantes. Ainsi, lorsqu’on lui mandait ce à quoi elle aspirait, son ambition paraissait bien incongrue. La belle mauve aux prunelles sans saveur ni vigueur ne désirait ni suivre les pas de ses parents, ni succomber à l’attrait inopérant d’un quelconque métier, ce dont les autres s’entichaient à loisir. La jeune britannique ne désignait d’ailleurs pas la moindre profession. Elle n’avait pas la moindre envie de s’insérer dans la société ni même d’y contribuer. Puisque s’y conformer signifiait céder sur le plan libertaire, ce à quoi elle répugnait. Et il lui importait seule de s’adonner à son bon plaisir.
Malgré tout, son insatiable soif de connaissances l’incitait à profiter des études et feindre la soumission. Ainsi paru-t-elle bien studieuse et passionnée, tandis qu’elle abusait sa propre demeure et dénigrait les niais l’accostant à l’école. A vrai dire, le savoir la délivrait de l’ennui. Son entourage lui suscitait d’être lasse trop souvent, ses intelligents géniteurs la navraient moins. Mais même les travaux des philosophes, leurs thèses, comme celles des autres grands penseurs, ne la confortaient pas d’avantage dans le chaos rythmant son existence d’esseulée en un monde pétrie d’inepties.
Elle s’imaginait parfois n’être qu’en plein délire ou cauchemar, lorsqu’elle ne fabulait pas de manière plus farfelue à se croître évadée à un autre univers plus cohérent. Ses petits camarades la traitaient d’ailleurs d’alien tant elle apparaissait mal lunée par instants. Etait-ce si préjudiciable de reprocher à ces garnements l’état de fait que le bien triomphait exagérément toujours dans les productions audio-visuelles et autres médias, là où l’histoire démontrait l’inexactitude ? Les papelards à potins et commères en tout genre colportaient bien les minimes victoires insolentes de malfrats, alors pourquoi ne pas retranscrire la dure vérité aux tout petits ? Elle n’admettait jamais que les héros ne pouvaient que réussir, tandis qu’on la trouvait odieuse d’évoquer les drames où des braves échouaient lamentablement. Elle ne blâmait pourtant ni les faibles et les sots, ceux-là même qui la critiquaient vivement et ajoutaient à sa confusion quotidienne la laissant bien mitigée.
Que lui servait-il de se plier aux conventions sociales, de s’adapter à des gens dont-elle ne comprenait pas même la logique ? Et où diable reposait l’intérêt du conformisme embrassé comme le messie ? Quel dément se laisserait diriger en l’échange d’une sécurité incertaine en tout domaine ? Elle ne souhaitait dépendre de quiconque ni s’abandonner aux faveurs des puissants et autres adultes tout désignés à lui dicter sa conduite et sa pensée. Cette vision étroite du monde qu’on tentait tout naturellement de lui imposer et que chacun prenait pour acquise, lui faisait d’avantage remarquer sa nature déviante. L’enfant pouvait-il seulement saisir l’idée de ne pas appartenir à cette espèce qui lui semblerait dégénérée, toute formatée par des normes et des entraves mentales. Le concept même de bon sens ou d’ordre des choses lui échappait.
En cela elle trouvait risible de ne pas approfondir la notion même d’individualisme, d’épanouissement dans le refus d’influence ou l’incitation à réfléchir. On éludait même ses allégations et autres divagations d’ignare lorsqu’elle clamait préférer l’état sauvage à cette vie contradictoire et civique. Mais on la gaussait dès lors qu’elle s’adonnait à ce genre de palabre, lui trouvant quelque air plaisant parfois, révoltant sinon, tandis qu’elle envisageait sérieusement de fuir la civilisation si stupide à ses yeux. L’humanité se bridait d’elle-même, se conditionnait naïvement selon un état dit naturel des choses, la société et ses fondements y aidant par automatisme. Une ironie pour le moins hilarante en ce triste constat qui s’affinait avec les années. Hélas, cet échafaudage de raisonnements dubitatifs et équivoques tardait à illuminer son esprit, elle n’en saisissait le sens de manière limpide avant son entrée dans la puberté.
La bêtise gouvernait les moutons bercés d’illusions, dont les niaiseries l’affligeaient. Mais l’esseulée incomprise n’en souffrait nullement, sa paisible solitude lui assurait de ne pas être importunée. Et nul n’osait la brimer, la railler durement, puisqu’elle en avertissait les autorités ou son père influent et effrayant. Ses camarades l’affublaient du subtil sobriquet de sorcière lors de sa dixième année, elle en caressait l’ironie sachant les évènements que sa verve pouvait engendrer. D’autant qu’elle semblait intouchable. Elle ne résista pas bien longtemps à la tentation d’ébranler les esprits par ses manigances, afin d’inciter à réfléchir la multitude. Une brute notoire dénoncée par-ci dont la parenté écopait d’une enquête sociale, un enseignant négligeant convoqué par-là et passablement blâmé voire même licencié, ou encore des instances exerçant des pressions sur la direction.
Son entreprise visait à raviver des valeurs bafouées. Mais elle échouait à éduquer ces brebis galeuses à l’esprit trop étroit. L’expérience s’avérait tant infructueuse qu’elle songeait à s’acharner sur ces bourriques n’ayant que mépris et crainte à son égard. Ce dont elle se moquait éperdument. La jouvencelle réitéra rarement ses exactions, où elle apparaissait bien innocente et dans son droit de s’insurger contre les manquements de tout ordre, tandis qu’elle se hissait jusqu’à l’université. Elle effectuait d’ailleurs ses études supérieures en France, par pure envie d’aventure d’ailleurs. L’académie des arts, lettres, langues et sciences humaines d’Aix-en-Provence, préférée à un institut prestigieux de la capitale, la formait dont. La belle et élégante mécréante s’y destinait à un cursus qu’elle n’avait pas même envisagé. Bien qu’elle désirait assez s’instruire en matière de dialectes et de cultures autrement plus respectables en Asie. Elle songeait à y porter son regard critique.
Dans un même temps, la belle mauve profitait des brèves excursions qu’elle effectuait sur le territoire, afin de se bâtir un modeste réseau d’espies dans des grandes villes. Lyon ou Paris et même la cité phocéenne étaient parmi ses cibles. A vrai dire, la britanique s’était déjà adonnée à ce genre d’exactions en sa contrée natale, lorsqu’elle sollicitait des sans-abris afin de forger auprès d’eux une certaine forme de dépense morale et financière. La prudente jouvencelle ne dilapidait guère sa trop modeste fortune tandis qu’elle sillonnait ces bourgades et embrigadait des pauvres bougres et bons misérables, délaissés par la société et le populisme. Et si l’expérience n’avait que faire des propos rapportés, tous aussi insipides et saugrenus les uns que les autres, la vilaine s’amusait de ces gens si aisément corruptibles dont-elle dénotait un intérêt grandissant. Ainsi, des possibilités formidables s’offraient à elle et ses pions que d’admirables approches et généreuses offres venaient séduire.
Fort peu d’individus dénigraient le salut qu’intimait cette bourse. La jeune Farell se heurtait pourtant quelque fois à l’hostilité d’une fierté bornée, lorsqu’il ne s’agissait pas d’un refus catégorique de demeurer dans la rue, là où elle mandait appui. La plupart de ces gens accueillaient dont sereinement l’acte dévoué à leurs personnes esseulées, honnies de tous et conspuées par les citadins, en plus d’afficher une certaine dynamique dans l’affaire. Ces pauvres bougres s’avéraient assez prolifiques, énergiques et actifs à arpenter les ruelles et s’informer dans les meilleures occasions. La demoiselle procédait parfois à des expériences plus poussées et osées, à l’aide de spécimens avides ou vils. Elle s’essayait-là à provoquer la discorde entre des voisins aux relations tendues, à envenimer les choses dans des quartiers sensibles pour raviver l’escalade de la violence, ou encore désinformer les forces de l’ordre aux abords d’une scène de crime.
Ceci avant d’entamer des opérations plus ambitieuses comme l’organisation d’un véritable réseau de malfrats en devenir, persuadés par son argent ou ses talents, afin de coordonner des actes de vandalismes, d’agressions ou de délits plus terribles encore. Et elle prenait grand soin à ne pas se dévoiler à ces canailles, laissant ses lascars premiers et fidèles les joindre et recruter, tandis qu’elle s’intéressait presque à la perspective de rafler le trafic d’armes organisé à une pègre locale, puisqu’elle dénigrait les stupéfiants et la boisson. Hélas, s’y essayer signifiait de résider plus longuement parmi ces ouilles décadentes et affligeantes, ce à quoi elle rechignait. La belle mauve n’éludait dont nullement l’éventualité d’avoir à démanteler ce genre de groupuscule.
Puisqu’il ne s’agissait-là que d’expériences et non le désir de concrétiser une faction criminelle véritable, pour l’heure. Et le désespoir comme la confusion s’en iraient-ils consumer ces ânes une fois sa personne évadée à l’équation ? Du reste, de funestes pensées la trottaient parfois, des idées si malveillantes et amusantes qu’elle songeait presque à s’y adonner vraiment. Telle l’envie d’escroquer de pauvres diables cupides ou revanchards, en leur glissant l’adresse de résidences héroïques, par le biais du dark web qui savait la divertir dès lors que l’ennui la gagnait en soirée ; afin de réaliser une vengeance personnelle, celle d’exposer publiquement la dépouille d’un héros, que les brebis s’éprennent d’une vigilance salvatrice en plus d’admettre maintes autres réalités.
Là elle visait à prouver aux ignares et imbéciles divers pullulant chez la jeunesse, que la cruelle réalité dépassait de loin la fiction du bien triomphant toujours. D’autant que l’ère actuelle semblait d’avantage propice à éluder cette vérité, profondément humaine, au profit d’une vision idéale. Ces niais pouvaient-ils seulement concevoir la misère et ses dérives ? Ou bien tout cela était-il pure chimère fabulée par son esprit malade, qualifié de déviant ? Le doute manquait de l’assaillir lorsqu’elle admirait les peuplades si insouciantes et abreuvées de hauts-faits, discours réjouissants, publicités écœurantes ou encore d’un marketing agressif pour fanatiques d’acheteurs compulsifs.
Mais elle dénigrait au final cette optique d’abattre le mastodonte, tâche trop ardue à entreprendre dans l’immédiat. L’étudiante s’appliquait plutôt à engranger un savoir utile et pertinent, tandis qu’elle envisageait son diplôme sans nulle autre perspective que celle de gagner d’autres rivages où sévir. Trois années pénibles s’écoulaient ainsi, dans l’envie d’accroître son influence tout en s’avérant subtile et sans grande ambition apparente, afin d’endormir la méfiance de ses laquais et partenaires. De bien grossiers personnages, lorsqu’il ne s’agissait pas de véreux gangsters au rabais ou de filous titilleux et misogynes. Elle s’en accommodait pourtant assez bien, sans pourtant nouer la moindre relation véritable en plus de profiter des déboires et autres tensions régnant chez la concurrence.
Si elle échouait parfois à convier ces drôles en divers endroits, elle n’en tailladait pas moins leur fierté lorsque d’autres s’imaginaient la craindre d’avantage que l’estimer ou la respecter. La violacée avait ceci d’étrange de se tapir dans l’ombre, à l’affut de la moindre faiblesse, laissant planer dès lors une certaine inquiétude quotidienne chez certains. Hélas l’ironie s’achevait là. Sa ressemblance troublante avec une jouvencelle toute aussi ingénieuse et mystérieuse lui valait ces égards. Mais elle en dénigrait rumeurs et sobriquets, murmures étranges et délicates attentions, ignorant ainsi la véritable entité dont-elle épousait les traits fabuleux. Le doute n’assaillait que ses détracteurs, avant d’apprendre qu’ils leurs en cuiraient de malmener une telle figure. L’énigmatique énergumène, passant pour légende du crime, prêtait ainsi à son insu son aura grandiose à cette mégère insouciante. Ses dix-huit années la muaient sans savoir en sujet d’étude plus qu’hilarant.
Si bien qu’une fois son diplôme décrochée, elle gagnait l’Asie dont-elle avait apprit modérément quelques dialectes. Ceci afin de visiter une poignée de nations et leurs contrées sauvages et intrigantes, en plus de côtoyer des mœurs atypiques et des fidèles du crime organisé, comme les triades chinoises ou des trafiquants coréens. Elle portait ainsi la ballade à travers trois géants tandis qu’elle songeait à s’établir en des zones plus fragiles et rongées par la corruption et autres dérives, sectaires, populaires, politiques ou militaires. Mais ces pays à la traine comme le Laos, le Cambodge, le Vietnam ou la Birmanie ne l’intéressaient guère plus que cela. Ses pas s’aventuraient d’avantage au cœur des plus grandes cités, si laides et hypocrites, si froides et cruelles, qu’elle en décelait toujours la même horreur dépeinte des années auparavant, la misère humaine.
Et elle se lassait vite de ces brutes grossières et autres malandrins malveillants dont-elle essuyait les manières déplaisantes, ce qu’elle ne considérait qu’à demi, faute d’appréciation du raisonnement standard de ces voyous. Quoiqu’elle s’étonnait parfois de dénoter une lueur d’intelligence. Hélas, dès lors qu’elle abordait ce genre d’individu, ou se laissait gagner et accoster par de tels énergumènes rafraichissants, elle en déplorait un brin la sensation de susciter pareille attention à ses débuts dans le milieu, si modestes et fugaces soient-ils. Le phénomène lui intimait d’ailleurs d’avoir attisé l’intérêt de cette ombre planant en son sillage, ni oppressante ou même envahissante. Elle n’en ressentait pas tant la présence fantomatique, du reste. Seule cette pensée lancinante d’être l’éventuelle proie d’un puissant, si suffisant qu’il en demeurait plus énigmatique et subtil qu’aucun autre, l’amusait, l’intriguait. Aussi désirait-elle le confondre ce fieffé gredin dont-elle se moquait bien du genre.
Quand bien même il s’agirait d’un sinistre coquin ne désirant que la cerner et séduire, ou bien d’une bête sadique et espiègle, ou encore d’une affreuse bonne femme plus vile qu’elle, seul lui importait d’entretenir le mystère de cette relation tissée en douceur, dont l’affreuse et sordide intimité suffisait à la ravir. Elle ne savait trop qui abusait l’autre, en vérité. Peut-être qu’elle se délectait simplement d’une fantaisie hypocrite, qu’elle ne savait que trop renchérir et enjouer par sa simple excentricité naturelle, malsaine et déviante. Elle fabulait parfois à s’imaginer un baron du crime intègre tout épris d’elle, bien que sa préférence allait vers des figures plus originales et stupéfiantes, telles qu’un dément d’artiste sanglant ou encore un veillaque ou petit, mâle ou femelle, ne désirant qu’un adversaire à sa mesure, voire une partenaire idéale et jamais lassante. Mais à trop fabuler, elle craignait de caresser la vérité et de s’en trouver toute déçue au détour d’une intrigue.
Dernière édition par Melinda Farell le Lun 7 Jan - 13:40, édité 3 fois |
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Chapitre second : Pérégrinations et Métamorphose Ses pas l’amenaient ainsi à arpenter les ruelles de la glorieuse Myeonjon, cité majestueuse de la grande République de Corée, où elle s’entichait d’une expérience fabuleuse, quoiqu’ingrate. Le fleuron de la nation savait innover en matière de technologie mais aussi bousculer les esprits profondément enracinés, de part ses manières à la morale douteuse qu’une législation internationale et la puissance d’un capital faramineux savait museler. La cité des fastes exubérants dans cet univers d’incohérences et de fantaisies naturelles lui offrait un spectacle des plus cocasses. Les rumeurs disaient dont le vrai, ces sournois de nains avaient su engendrer de nouvelles perspectives en matière d’énergie et d’écologie, en rémunérant des petites gens sollicitées à contribuer à la grandeur nationale et à l’enrichissement de l’économie, à certains égards, par l’idée seule de produire de l’énergie propre et prolifique en autorisant l’utilisation de facultés mutantes dans le cadre de cet exercice. La jeune britannique voyait déjà fleurir non loin ce genre d’usines et centrales qu’elle qualifiait de fermes, éventuellement susceptible d’éradiquer le chômage de masse.
La Russie avait été la première nation a véritablement s’élancer dans cette aventure, bientôt rejointe par maintes personnalités influentes et pouvoirs étatiques peu scrupuleux ou tout simplement avides de profit et d’innovation, quand ce n’était pas la sotte crainte de finir en désuétude en se refusant au progrès le plus séduisant pour les entrepreneurs. Le phénomène s’était propagé prestement aux pays en voie de développement, récemment débarrassés de despotes en tout genre, qui accueillaient non sans mal cette brutale transition. L’exploitation légale de facultés surnaturelles pouvant aggraver les discriminations entre les simples humains et leurs congénères mutants. Voilà le genre de découverte qui marquait l’histoire humaine, au même titre que les émeutes planétaires qu’avaient engendré l’apparition d’alter chez un grand nombre de la population, après que des héros méconnus se soient fait rebelles en se soulevant contre tyrans et autres oppresseurs. Tant d’émoi qui avait bercé son enfance, nourrie de cette violence dans la presse.
Elle ne vouait ceci dit pas d’avantage d’intérêt aux mœurs un brin déroutantes, pas plus qu’elle n’accordait crédit à des phénomènes rébarbatifs ou monotones qui ne savaient que trop bien la lasser, voire l’exécrer. Elle avait pourtant daigné expérimenter ces coutumes et spécificités locales, tel le pansori coréen ou le nô japonais, chants prodigieux et saisissant qui ne l’avaient hélas intriguée qu’un fugace instant. L’étrangère en vadrouille s’en détournait avec une telle aisance, comme impassible, faisant presque affront à des pauvres bougres tout décrépis d’apprendre qu’ils lui déplaisaient. Elle se délectait d’avantage à assister à des prestations autrement plus versatiles et palpitantes, comme les duels de sumo ou les représentations théâtrales du kabuki. Elle s’était même prise au jeu de la cérémonie du thé, de la calligraphie en tout genre, ou encore de s’improviser geisha. Sa lubie du savoir semblait insatiable, toute aussi lunatique que son humeur et sa pensée. Elle en voyait tant déchanter, les pauvres bougres lui paraissaient trop sensibles en vérité.
Mais il lui plaisait à demi de voir perdurer ces traditions pertinentes en ces voyages, telle la pratique ancestrale de la médecine chinoise qu’elle retrouvait tant à Taïwan qu’en Corée ou dans l’ancien empire du milieu. Et elle trouvait presque admirable qu’on reconnaisse d’aventure l’ingéniosité de cette pensée millénaire, tout comme elle trouvait judicieux de s’en remettre à ce mysticisme teinté de science, infaillible. D’autant qu’elle insufflait d’avantage de fierté à ces natifs tout épris de leurs racines, de cette identité dont-elle louait parfois une curieuse ironie, celle d’avoir prospéré dans l’adversité. La belle mauve se déclamait ainsi qu’elle éludait la noirceur des périodes les plus rudes, afin d’en exalter la magnificence du bénéfice retiré. Mais elle ébranlait à demi son auditoire dès lors qu’elle soufflait mot à ce propos, puisque bien que pionnière du développement d’une nation, l’invasion et la modernisation forcée et discriminatoire farouche avait tout de même saigné le peuple à travers les âges. La vilaine trouvait bien sot de se soucier de ce genre de bagatelle.
Du reste, il demeurait une fantaisie pour la délivrer de ses balades monotones à saveur d’amères errances. Il y avait toujours des gredins pour s’éprendre d’elle et l’espérer séduire. Si elle en dénigrait parfois avec nonchalance, elle en gratifiait certains de plus d’égards. Les raillant, les brisants, les abusant. La belle se savait douée d’une enveloppe exquise, quoique la notion de beauté lui était diablement étrangère et que trop relative à chacun, si bien que sa vilenie s’entichait à demi de ces malheureux, drôles et autres galopins plus hardies et audacieux les uns que les autres. Certes l’affaire ne l’intéressait en rien, hormis la divertir, encore que l’expérience s’avérait parfois enrichissante sans qu’elle s’adonne au plaisir charnel ni n’en conçoive une once de pertinence. La mielleuse asexuelle affinait ainsi ses charmes quelque fois maladroits mais au combien touchants. Et elle espérait tant qu’on lui résiste, lui prouvant alors que l’esprit surpassait l’instinct primaire.
Hélas fort peu de ces nigauds désespérés ne l’enjouaient à dévoiler entrain et manigances. Si bien qu’elle n’y accordait pas d’avantage d’intérêt que naguère où elle s’attirait des regards de jeunots aux hormones en effervescence. D’autant qu’elle ne s’abandonnerait qu’à une entité si fabuleuse et irréelle qu’elle ne parvenait pas même à l’imaginer, sans pourtant envisager l’aspect divin ou réellement merveilleux de la chose. Surtout qu’elle avait la décence de préserver ne serait-ce que ses lèvres d’une éventuelle menace bactérienne ou virale. Une caresse déplacée ou osée, une étreinte chaleureuse ou une accolade sensuelle ne l’ennuyaient pas outre mesure. Même l’âge du prétendant n’avait pas la moindre importance. Mais un tel homme, pareille femelle ou mutant capable de l’émouvoir pouvait-il seulement exister en ce bas monde ? Où était cette âme sœur au juste, ce phare qui ne luisait jamais d’entre les masses grouillantes et fades, ternes et décevantes ?
Une étrange donzelle bien intrigante et agréable lui était apparue un beau jour, pluvieux, au détour d’un royaume de verdure bien modeste, petit parc peu peuplé où elle siégeait sur un banc de fer blanc. On l’avait gagné sans bruit, de sorte qu’une minime surprise se devinait tandis qu’une jeune fille bien frêle s’immisçait à ses abords. La beauté des blés paraissait bien élégante, toute drapée d’un joli bleu marié à ses prunelles, et dont la fantaisie des atours intimait quelque innocence et insouciance évadées à l’enfance, malgré qu’elle évoquait presque l’âge adulte. La mauve s’étonnait juste d’admirer là une créature faite de bois, une poupée sans le moindre fil ni marionnettiste. Prodige ou mutation, elle n’en savait trop rien mais était bien intriguée. Et ce silence régnant l'amenait à cogiter, sans pourtant lui paraitre insoutenable. Un rien pouvait dont la distraire, l'arracher à sa monotonie, pour peu qu'il y ait matière à l'enjouer, elle et sa déviance.
Ces canailles plongées au mutisme s'admiraient-là, si subtilement et discrètement qu'on en devinait presque une manie propre à ces filous à l'esprit de déduction si aiguisé qu'ils en faisaient leur profession. Soudain, la curieuse énergumène soufflait mot de sa jolie voix mélodieuse. Déclamant-là quelque étrangeté. A l'entendre, le fourreau doré de la compassion pouvait bien déguiser quelque ambition ou désir traitre. Elle mandait dont si l'anglaise avait renoncé à ce poignard de l'envie, exquise excitation que devait ressentir toute âme charitable après dévotion. Et où était alors sa juste rétribution ? La belle mauve saisissait peu après la nature de ces propos, la renvoyant à ses expériences guère poussées, dont-elle témoignait l'hésitation à vraiment s'élancer. Mais c'était bien l'idée d'avoir à faire la fameuse jouvencelle qu'elle évoquait parfois, qui la troublait. Mais l'usurpatrice ne paraissait ni menacée ni inquiète de son sort, malgré l'inutilité de son alter.
La violacée s'attendait presque à être réprimandée pour son insolence et insouciance, voire même enrôlée de force dans une légion macabre, si ce n'était compromise par un complot tout orchestré. Ce dont-elle n'avait que faire. Et d’aucune d’elles ne voyait d’utilité à déclamer son patronyme, pas plus qu'à vomir des banalités en leurs échanges brefs. Pas un louange ne fusait, ni remarque ambigüe. Ces drôles de dames se vouvoyaient de sorte à entretenir cette distance à la fois chaste et mesquine, mondaine et respectueuse, tandis que l'ainée semblait éprouvait quelque intérêt nouveau à côtoyer pareil intellect. Elle manquait hélas d’en saisir la subtile once de chaleur qui l’animait, semblant presque pétiller en ces prunelles émoustillées de manière si infime qu’elle ne remarquait pas même le sourire douillet qui se gravait à ses lèvres, alors que s'agençait un lien courtois, plaisant. Et si la blonde n'enjouait ouvertement l'autre à la rejoindre ou poursuivre ses manigances, la jeune Farell se laissait à demi convaincre d'entreprendre d'aventure ses fantaisies audacieuses.
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Chapitre troisième : la Sorcière de l’Ouest A la suite de cet entretient savoureux et on ne peut plus intriguant, la belle mauve se laissait séduire par l’invitation de cette énigmatique jouvencelle que trop époustouflante. Là elle suivait la piste l’envoyant vers le sud de la péninsule, par-delà la mer jaune, pour ainsi fouler une sublime île atypique. Jaeulgok la belle, traquenard culturel à touristes fortunés comme modestes, offrait ses rivages rocheux, montagnes naines à valeur de collines verdoyantes, cavernes splendidement ouvragées au naturel, sentiers et forêts jonchés d’un folklore irascible et admirable. Hélas, elle savait bien quelle affaire l’amenait. Mais comment diable pouvait-elle remédier à la cupidité humaine qui ravageait la lande et dénaturait le paysage sans vergogne ? La violacée savourait tant son excursion, dont-elle profitait de manière intensive et passionnée tandis qu’elle s’adonnait pieusement à découvrir les merveilles et richesses de ce patrimoine local, qu’elle ne cogitait en toute occasion.
D’autant qu’elle avait tôt fait de solliciter la compagnie d’un autochtone afin de converser au mieux, d’adapter son maigre savoir du dialecte coréen à ces lieux, et d’engranger et traiter efficacement les données recueillies. Elle n’avait pas même à séduire le bougre, comme s’il n’était qu’un pion payé à l’avance ou tout juste endoctriné. Elle n’en savait trop rien, à vrai dire, mais la vilaine ne se gardait pas de s’y lier, devenant presque intime avec ce fringuant jeune homme. Ce dernier la mettait bientôt en relation avec le groupuscule d’activistes en faveur de la préservation de ce domaine menacé, son écosystème fragile et unique, ses valeurs ancestrales en tout genre. Elle surprenait un brin ces locaux dès lors qu’elle les rejoignait en ce sens, prônant l’agissement plus poussé des hostilités quand d’autres redoutaient les représailles des puissants disposant des lopins de terres décadents, ou encore du courroux du pouvoir étatique qui peinait à endiguer ce déclin inexorable.
Trois journées laborieuses à tergiverser, argumenter avec pertinence, bousculer ces malheureux déjà bien tiraillés par leurs désirs divers de saboter la machine infernale. Sa contribution éreintante l’amenait à insuffler cette once d’espérance et d’hardiesse, ou plutôt bravoure, qui entrainerait des évènements dramatiques. L’étrangère prénommée Blair Adams achevait d’aviver les tensions raciales qui planaient sur les communautés locales à l’égard des touristes sans scrupules, des vils chinois venus leurs ravager leurs terres, de leurs suppôts faisant tourner ce marché infect et amoral. De sorte qu’untel s’en déclamait qu’il fallait pendre un dignitaire pour se faire entendre, quand ce n’était pas les foules en colère qui iraient vandaliser et incendier des boutiques et hôtels. Mais la mégère suggérait d’avantage d’ambition, il suffisait d’un brave, confiait-elle. Car si l’île finissait en proie au chaos, elle n’y gagnerait qu’un embargo militaire et non des martyres.
Ainsi, mieux valait s’inspirer d’actes plus osés et cinglants. Un alter pouvant provoquer une impulsion électromagnétique dans un avion de ligne le verrait inopinément fondre sur des hôtels à balayer. Ce faisant, le marché s’effondrerait de lui-même en l’absence de l’offre et la demande. Puisqu’elle n’ignorait rien du phénomène d’hystérie collective qui dévorait si bien les masses lorsqu’un rien survenait, à son sens. Si bien que nul n’oserait plus investir ni planifier d’obscénité bétonnée sur le territoire, tandis que la populace s’enjaillerait à voir déguerpir tout ses misérables et stupides ignares profiteurs. La monstrueuse femelle édifiait ces pauvres bougres par ses dires glacials et cruels, sans estime aucune pour ses congénères. Mais elle invoquait la notion de sacrifice, de nécessité. Sans quoi, la tragédie véritable aurait défiguré à jamais le paysage, voyant disparaitre des vieilleries.
Elle ne s’étonna guère que la nouvelle survienne peu après son départ, bien qu'elle s’attendait d’avantage à de la couardise. Au final, on l’en félicitait copieusement au détour d'une sonnerie impromptue et soudaine, qui semblait la héler depuis le trottoir d'une rue grouillante de Séoul, cité bien écœurante au demeurant, du fait de la frénésie qui la possédait. La mécréante s'entichait dont du combiné téléphonique après quelque réflexion troublante. Avant de savourer un brin, comme soulagée, cette voix délicieuse de jeune fille qui la traitait avec tant d'égards. Au fond, la belle mauve s'était souvent demandé si la mielleuse fileuse ne l'avait pas enchevêtrée en sa toile. Mais ce trop sordide traquenard supposé l'amusait tant. Ne serait-ce qu'un instant de plus, aussi fugace soit-il, cette beauté des blés la ravissait quelque peu. Cette créature si énigmatique la délivrait de l'ennui.
Et la vilaine n'attendit guère plus qu'une poignée de jours avant de solliciter sa majesté funeste, entretenant là cette correspondance sordide et alléchante, presque obsessive et salvatrice, qu'elle savourait à demi à chaque échange textuel numérique. Elle s'était procurée un cellulaire à cette occasion, préférant cet outil moins nocif à une oreillette, d'autant qu'un appel avait d'attrayant d'être rarissime. Aussi ne pouvait-elle que s'étonner d'être conviée à de pareilles séances intimistes et pertinentes, plus approfondies que leurs piquants échanges d'options et idées audacieuses. Mais la belle se réservait quelque méfiance en ces instants lui évoquant presque ce frisson mêlé d'inquiétude, de confusion et d'adrénaline à l'idée de converser avec la diablesse toute puissante.
Du reste, cette relation tordue lui octroyait l'avantage de pouvoir conseiller et analyser sa proie future. Boucle d'Or envisageait peut-être cette ambition inavouée de la détrôner, mais nulle allusion ne parvint à ses oilles ou la violacée, pas même déguisée. Cette dernière lui procurait éventuellement cet amusement sincère, une plaisante compagnie selon ses dires. Mais quel sot ou dément s'y laisserait prendre et berner si aisément, songeait chaque fois sa délicieuse apôtre qui parcourait la lande coréenne, avant de s'élancer vers l'empire du milieu. Une énigme au demeurant simpliste l'y sollicitait. Ceci pouvant déguiser quelque étrangeté ou épreuve bien plus complexe en vérité. Elle gagnait dont ces rivages non sans apprécier la ballade, en car rustique, parmi des petites gens, d'éventuels migrants économiques ou autres touristes modestes. Mais sa beauté la trahissait.
La jeunesse s'essayait à l'aborder avec plus d'habilité qu'un escroc n'avait tenté de l'abuser pour le prix du trajet. Malgré ce manque flagrant de délicatesse et de courtoisie véritable, sans omettre la subtilité de l'approche et des palabres, elle ne s'en offusquait pas. Et sa froideur de jouvencelle réservée ne faisait qu'ajouter à l'attrait suscité, quoiqu'elle avait bien agacé un passager par son mutisme et sa manie de n'accorder nul crédit à quiconque. Ce genre d'imbécile se fourvoyait souvent à la croire affligée d'une surdité ou autre tare tel l'autisme, avant de s'attirer la colère du voisinage par des manières déplacées ou brutales. Et elle n'appréciait guère qu'on la malmène, ce genre d'impudence redoublant son aversion de la bêtise humaine, qu'elle toisait déjà avec médisance.
Cette drôle de dame faisant sensation longeait la côte est en toute quiétude. Et ses quelques haltes lui épargnaient l’ennui lancinant d’être convoyée parmi des gens bruyantes et turbulentes. Mais ces mélodies folkloriques l’en délivraient pareillement, malgré le déplaisir croissant de demeurer en son incommode siège. La malheureuse endolorie pouvait si rarement se dégourdir les jambes ou même se mouvoir convenablement dans cette machine infernale bondée et étroite. Elle déplorait quelques les mains baladeuses qui l’effleuraient avec nonchalance. Mais ce menu périple ne lui paraissait si pénible, d’autant qu’ne poignée d’échanges courtois et intimistes lui parvenaient tout de même. Sa très chère poupée blonde ne se privait pas de lui prodiguer conseils concernant les lieux susceptibles d’intéresser la nantie en vadrouille. N’était-ce qu’un sentier à l’écart, vers un temple bouddhiste.
Du reste, les destinations trop grouillantes ne l’intéressaient nullement, à moins de recéler quelque site attrayant. Telle la cité interdite ou la grande muraille, le palais d’été mais encore des merveilles naturelles absolument splendides. L’affreuse mégère ne se gênait guère pour y déporter ses pas afin d’en admirer les milles splendeurs, sans même accorder plus de crédit que cela à l’affaire qui l’amenait en ces contrées. Mais sa terrible rivale n’allait pas s’offusquer pour si peu, même les criminels pouvaient savourer leur existence. Bien qu’elle s’accordait un maigre répit, tout juste six mois à sillonner le paysage, de long en large, s’imprégnant par la même des coutumes locales et étudiant ces mœurs plutôt atypiques. Et elle avait bien fait de croire que les asiatiques étaient plus agréables de compagnie que la plupart des gens d’occident. Elle dénigrait là l’envie de s’élancer vers d’autres horizons, par-delà ces frontières vers des landes plus modestes et mystérieuses.
Ceci afin de résoudre une copieuse énigme délivrée par fragments, au détour d’un minuscule papelard. Il ne s’agissait ni d’un billet doux venu d’un admirateur et encore moins d’un laissez-passer vers un lieu tenu secret ou privilégié. Ladite note ne présentait qu’une série de trois chiffres pouvant correspondre à bien des choses. Un numéro de compte d’une banque, voire de casier en tout genre, mais également de chambre d’auberge ou d’hôtel. S’il ne s’agissait pas là d’un repère temporel à définir. La moindre enquête en grand centre urbain stratégique, sur ces critères, s’était d’ailleurs avérée infructueuse. D’autant que déchiffrer le dialecte local semblait ardu malgré qu’elle saisissait plus ou moins le sens des textes et des écriteaux. Ses recherches dans les archives municipales et celles de la presse sur d’éventuels évènements survenus un dix-huit mars la laissaient mitigée. Elle avait même élargie l’entreprise à deux bonnes décennies en arrière.
Et voilà qu’en parallèle elle embauchait son pauvre larron de guide-interprète, sans soude esclave de son charme, pour mieux couvrir des évènements en vogue ou prévus dans le domaine de la politique et des affaires. Un détail lui paraissait d’avantage pertinent qu’une série d’incidents dramatiques irrésolus ou des scandales et autres interventions de l’Etat chinois dans une période de troubles. La date fatidique approchait à grand pas pour l’année en cours, elle n’avait rien à perdre à s’y intéresser de près. Il s’agissait d’une commémoration officielle en l’honneur de la brillante réussite d’une politique locale, menée par l’éminent ponte du parti en place, le maire d’une ville où elle déportait ses souliers en la compagnie de son gredin d’acolyte tout penaud mais serviable. Il s’entichait d’ailleurs des nombreuses digressions qu’elle pouvait déblatérer en chemin.
La belle mauve s’accordait alors une dernière halte touristique et foulait le bitume de la métropole de Shanghai. L’une des premières entités économiques et politiques à avoir investi massivement dans l’innovation technologique de pointe, en plus d’avoir ambitionné très tôt une transition écologique drastique mais douce, tant pour le marché que ses usagers et consommateurs. Ceci malgré la féroce réticence des grandes compagnies disposant des agents polluants et nocifs pour l’environnement et ses créatures. Mais le progrès salvateur avait su contraindre prestement ces ignobles rapaces, aux bourses saignées, à se plier à cette mouvance planétaire que trop fiévreuse, dès les années soixante-dix. La Chine avait d’ailleurs bénéficié d’une confortable avance en la matière, puisqu’elle dominait déjà largement le marché de la production d’électricité dans les domaines hydrauliques, éoliennes ou encore par ses vastes fermes solaires ; au cours du XXIe siècle.
La Mongolie en avait également profité, ayant loué ses terres aux abords de l’an 2073. Avant d’être vite talonnée par la Corée du Sud ou la Russie et les grandes nations d’Europe. Des panneaux solaires s’étendaient dont à perte de vue dans la cité visionnaire et couvraient les façades des gratte-ciels, d’entre la verdure s’étant faite une place distinguée et poétique. Un mariage des plus dignes d’une civilisation est-asiatique, confiait celle qui arpentait ce dédale arc-en-ciel si criard, non sans en contempler la majesté étrange. Quoiqu’elle en déplorait tout de même la radiance trop vive, si agressive pour ses prunelles si sensibles. Et le contraste entre ces avenues fourmillants de détails tous plus facétieux et incongrus, ainsi que ces buildings côtoyant des échoppes et bâtisses modestes évadées à des temps reculés, ou encore la poésie farfelue et hybride presque aberrante et remarquable de cette toile bicéphale si vivante, manquaient presque de la laisser s’ébahir.
Hélas, elle n’éprouvait nulle admiration pour ce genre de phénomène bien banal en d’autres terres. Ceci malgré l’atypisme de l’agencement urbain et l’esthétisme onirique des lieux. Le silence des véhicules volants n’ayant rien à envier aux volatiles si libres d’arpenter les cieux et de voltiger de manière audacieuse, ne lui intimait pas plus d’intérêt que d’écumer trottoirs et ruelles où rien ni personne n’attirait réellement son regard voilé, impassible. Il lui tardait simplement de s’informer sur les maux de ce microcosme. La dame à l’ombrelle méditait plus amplement les données amassées sur l’évènement médiatique proche et le rayonnement de sa politique la donnant en exemple à suivre, tandis qu’elle investiguait dans l’ombre avec maladresse, peinant à recueillir des informations sensibles et incriminantes. Car elle doutait de la bonne foi de l’homme trouble et louche.
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Chapitre quatre : l’Irréelle Diva du Banquet des Fous Son flair l’enlevait au lieudit, en Xin Jinshen, une agglomération prospère située à près de deux cent cinquante kilomètres de là, au nord, où un magna de la finance et des affaires s’était vu élire pour sa campagne d’épuration des mœurs. Cette jeune cité avait su balayer le fléau de la dépravation et bientôt de la délinquance, le tout en voyant chuter depuis peu sa natalité. Outre l’admirable ambition d’imposer l’adoption au détriment de la libre conception de rejetons, ceci en ayant frustré des milliers matés pour motif d’irresponsabilité face au fléau de la surpopulation planétaire, l’engorgement des villes asphyxiées, la raréfaction des ressources exploitables ou encore le consumérisme à outrance vécu tel un cancer ; et l’habile aide apportée à la gérance du phénomène des migrants, ces paysans-ouvriers de jadis qui avaient su trouver leur place dans la société moderne malgré le manque flagrant de qualifications en tout genre, la britannique devait bien avouer que ce genre d’avancées sociales témoignaient d’une certaine prise de conscience de chacun.
Ceux qu’elle dénigrait comme de stupides primates l’épataient presque par ces sursauts, ces instants d’illumination conduisant vers un avenir moins incertain et sombre. Ces phénomènes n’en réjouissaient qu’une autre, ironiquement plus humaine. Hélas, trop rares étaient les fous qui s’osaient à discipliner leurs sujets pour le bien commun, sans tellement basculer dans un régime purement totalitaire. Cette réussite lui paraissait d’ailleurs trop aisée et propre. La nation sournoise demeurait l’amante d’une corruption institutionnalisée, même infime et bénigne. Mais quel Etat ne subissait pas ce genre de travers ? Puisque c’est le propre de l’homme civilisé de se soumettre à des pratiques susceptibles de favoriser son épanouissement comme sa survie, l’individu s’adaptant aux contraintes innombrables et autres caractères hostiles de son environnement aux multiples facettes.
La belle s’imaginait tant libre penseuse qu’individu évadé aux faiblesses de ses congénères, l’insouciante servitude. Elle s’en était tout du moins convaincue. La drôlesse s’apprêtait à déchoir sa proie. Et elle ne songeait pas même à ce que sa presque amie blonde s’inquiète de ses méthodes osées, provoquant panique et chaos, soulevant l’indignation populaire comme les tensions ethniques. La violacée se moquait bien de meurtrir quiconque, il lui importait seul de s’en délecter, de se divertir en ce monde lamentable et stagnant. Mais qui était-elle pour oser le presser, le bousculer ? Nul n’osait plus lui faire griefs de ses manières, de sa pensée, tandis que naguère on semblait mitigé sur son cas fâcheux, efficace mais sévère, dont les manœuvres faillirent bien lui valoir des passages en commission de discipline. L’éternelle incomprise n’ambitionnait plus tant de refaçonner le paysage constitutionnel, juridique et civique des puissances étrangères.
Une autre s’en chargerait bien mieux qu’elle. Et Melinda souhaitait admirer le devenir du genre humain, tout du moins au niveau de la morale et de l’éthique, au travers de l’âge des héros qui chaque jour pouvaient contribuer à propager l’harmonie entre les peuples, sans vilenie aucune. La violacée songeait que Boucle d’Or était plus engagée dans cette noble cause qu’elle ne voulait bien le laisser croire. Mais peut-être qu’elle divaguait à propos de sa concurrente, ce spécimen la fascinait à vrai dire. Et si cette dame ne se l’avouait pas le moins du monde, elle imaginait cette blonde fort encline à joindre l’utile à l’agréable quand à ces épreuves imposées. La réelle nature de ces choix échappait encore à celle qui s’exécutait sans trop y réfléchir. La jeune Farell se faisait peut-être juste des idées, puériles en son sens. Et qu’avaient-elles au juste à y gagner, toutes les deux ?
Un despote déchu et un marché de rafler semblaient trop décousus pour évoquer le moindre rapport, bien qu’elle y voyait l’intérêt recherché et éventuellement acquis. Mais là encore le simple raisonnement d’y voir des gains mafieux l’ennuyait. Comme s’il lui était inacceptable qu’on puisse se montrer si banal, si décevant alors que l’autre homme se montrait autrement plus intriguant, plus inventif et audacieux. C’était dont l’aura de mystère qui séduisait cette mécréante, et non le charisme ou la splendeur de la créature de bois au bel ensemble. Et qu’adviendrait-il si jamais la mauve échouait, la décevait ? La britannique n’y songeait pas. L’idée même qu’on daigne lui accorder une seconde chance ainsi qu’une énigme et un défi plus abordables l’ennuierait assez. A son sens, chacune briserait la splendeur de cet attrait mutuel et dérangé, fabuleux et frêle. La belle mauve avait d’étrange ce désir borné de n’entrevoir d’un fantasme délirant, synonyme de perfection.
Sa chère collaboratrice de méfaits s’en accommodait bien volontiers, dans l’éventualité de son ignorance de la chose. D’autant qu’elle appréciait l’excentricité de sa camarade à mi chemin entre la démence et l’humanité idéale. Sans doute partageaient-elles des traits plus communs encore. Du reste, la vilaine à l’ombrelle s’affairait un dix-huit mars à rejoindre les convives de sa proie. La réception se tenait en un lieu d’ordinaire inaccessible et fort prisé pour ce genre de réception dont les fastes l’écœuraient presque. Certes des lascars peu discrets assuraient la sécurité de la bâtisse et l’aurait pu empêcher de ne serait-ce que l’approcher et pénétrer. Mais elle demeurait si méticuleuse et persuasive. Elle avait pareillement si fière allure. Qu’elle classe, quelle élégance, qu’elle beauté, susurraient ces messieurs un brin coquins, même mariés. Sa jeunesse époustouflait en tout point. Ses prunelles ensorcelaient par leur douce froideur, de même que sa démarche un tantinet sensuelle et aguicheuse lui attirait des regards audacieux, peu discrets, à l’instar de l’envie la gagnant.
Des jeunes freluquets se bousculaient pour elle et guerroyaient par sarcasmes, tandis qu’elle admirait la discorde semée d’un rien, sans le moindre égard autre qu’un sourire hypocrite mais non moins ravageur, délectable. Ces canailles de progénitures d’hommes fortunés lui mandaient avec tant d’insistance de leur tenir compagnie, de laisser la plèbe indigne d’une telle merveille, qu’elle s’y abandonnait avec une factice niaiserie. La crapule se délectait de la hargne des prétendants, bien offusqués d’être pareillement ébroués qu’une poignée de dignitaires grabataires. De ragoutants veillaques qu’elle avait éconduits sans vergogne. Mais elle ne leur avait parue ni impertinente ou grossière, ni même sotte ou déplaisante. Il n’y avait-là qu’une sublime enfant enlevée par un prince empli de suffisance, un grossier personnage qu’elle ne tardait pas à dénigrer habilement.
Certes la foule d’autochtones ne lui permettait guère de se fondre dans la masse, ni de se réfugier dans les toilettes des dames, ce qu’elle trouvait bien peu pertinent comme alternative. Mais à trop plaire, l’exotique étrangère avait tout loisir de voguer parmi la foule de bourgeois et de cadres éminents du parti, même bien jeunes et inexpérimentés ; afin de s’enquérir des oilles du maître de cérémonie, lorsqu’on ne l’accostait pas avec impudence et insouciance. La belle n’était ni pressée ni ennuyée de bénéficier de si peu d’opportunités d’approcher le malandrin qu’elle espérait atteindre, s’y essayer pouvait d’ailleurs la desservir affreusement. Ces ignobles arrivistes constituaient dont la sphère d’influence et de pouvoir du domaine, voire même régional. Leurs mondanités et discussions lui semblaient si fades, si absurdes et vides, qu’elle manquait de leur signifier sèchement. Son raffinement, sa coquetterie et son éloquence lui assuraient de plaire en toutes circonstances.
Cette Blair Adams dévoilait d’ailleurs un phrasé local remarquable, épatant. Elle avait pratiquement d’avantage apprit en six mois sur place, qu’en trois ans de licence de japonais saupoudrés d’une pointe de chinois et de coréen. Elle en amusait plus d’un, en séduisait d’autre par sa maîtrise du dialecte et de la culture. La vilaine ne se privait pas d’enchanter une poignée d’hurluberlus et de couples auxquels le baladait son affreux cavalier, lui qui s’aimait d’avantage à l’entendre se déclamer en sa langue maternelle, si poétique et suave entre ses lèvres exquises. Et outre les banalités échangées affligeantes et autres extravagances de snobinards pompeux que chacun pouvait perpétrer grossièrement, sans intimer la moindre saveur, l’impostrice anglaise ne se privait guère de médire des hommes en noir qui lui avaient refusé l’entrée, un mensonge éludait la méprise.
Ces misérables gens engraissées sur les peuplades, qu’ils dédaignaient ouvertement, lui témoignaient ainsi une certaine compassion, éventuellement hypocrite, et lui confiaient que sa présence ne pouvait que les délivrer de l’ennui à défaut d’animer la soirée barbante. Mais le gala en l’honneur d’un autre qui se faisait d’ailleurs désirer et attendre, la lassait plus qu’autre chose. Elle se gardait pourtant de leur signifier à quel point ils lui paraissaient bien insipides et insignifiants, voire même stupides pour la plupart. Soudain, le maire lui apparaissait d’entre la marée noire piaillante. Il toisait gentiment ses invités de marques et ne dénotait pas même l’intruse depuis son balcon, flanqué d’escaliers donnant sur la grande salle. Ce faquin l’arrachait au supplice interminable qui l’affligeait depuis lors. Puis elle s’adonnait à l’évasion au pouacre lui servant de galant, même son guide-interprète aisément embarrassé lui aurait été d’une meilleure compagnie.
La voilà dont qui se frayait un chemin discret parmi les oilles captivées par le discours élogieux envers cette ville et ces nobles gens. Elle s’essayait à semer le gredin qui la talonnait presque, tandis qu’elle gagnait le buffet. La violacée avait dénigré l’idée de fondre au bas des marches, puisque s’avancer ainsi trahirait quelque peu ses intentions. D’autant qu’elle n’avait pas prétention de subjuguer sa cible ni de paraître groupie ou potiche. Mieux valait happer sa curiosité, piquer son intérêt sans même l’aborder. Mais si le hasard faisait bien les choses, d’ordinaire, elle souffrait ici qu’on ne daigne pas la remarquer prestement. Malgré qu’elle dénotait fort du paysage et s’accaparait l’attention même minime des passants, bien intrigués à son égard étrange. La jeune Farell avait du reste prévu que l’autre maraud s’entiche d’aventure de sa personne et même qu’il s’en offusque.
Hélas, elle n’accordait le moindre crédit à ce sinistre individu, si déplaisant par son manque d’esprit. Lui n’appréciait guère qu’on lui résiste, surtout après la faveur qu’il lui avait accordée. La scène navrante d’un jeunot qui s’apprêtait à malmener une jouvencelle au demeurant frêle et désirable, attirait enfin l’attention désirée. Le traquenard entièrement prémédité et calculé lui assurait d’être gagnée par l’administrateur de la cité. Lui qui mandait expressément qu’on cesse ces enfantillages absurdes, il semblait réellement exécrer l’indiscipline et la dissidence. Ce dont faisait preuve le goujat n’ayant pas même le temps de diffamer sa victime. Et la mauve se riait intérieurement du sort qu’on infligeait à son bourreau, une humiliation publique admirée à l’unisson. L’assemblée le blâmait d’avoir été si impoli et brutal avec une dame s’étant attirée les faveurs de quelque uns.
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Chapitre cinq : un Dernier Maléfice Sa proie semblait mitigée à son propos et ne savait trop si elle s’avérait riche héritière et ambassadrice d’investissement destiné à la localité, ou tout juste prostituée maniérée et distinguée. Au fond, il n’en avait que faire. Autant joindre l’utile à l’agréable. Elle le ravirait dans tous les cas, songeait-il bien mesquinement, tandis qu’il l’entrainait à sa suite, clamant qu’ainsi on ne l’ennuierait plus. Ce corniaud à la petite quarantaine se laissait ainsi abuser par son charme subtil alors qu’un autre en pâtissait, à l’écart, au-dehors. Melinda s’était même dit que sa chère amie n’aurait peut-être pas mieux fait, malgré la haute opinion qu’elle lui dédiait volontiers. Du reste, son nouveau cavalier la baladait parmi les plus éminents convives, âgés ou jeunes, entrepreneurs et investisseurs ou encore collègues du parti, avant d’enjouer la farce à son propos. Son attitude de gentilhomme la laissait perplexe, elle fabulait qu’il pouvait tout autant se laisser berner que douter de ses dires.
Mais il ne démontrait les moindres prémices à la méfiance, si bien que cette demoiselle s’abandonnait à ses bras au demeurant trop douillets et sincères. Elle ne parvenait pas à ébrécher cette façade impeccable. Et il l’entrainait dans tant de cercles intimistes, lui présentant moult partenaires économiques novateurs et visionnaires. Beaucoup provenaient de la capitale et y résidaient, sans pourtant négliger leurs activités dans la région. Elle en aurait pour peu désiré qu’un avion de ligne s’écrase une fois de plus, plongeant ainsi une autre nation dans le chaos un bref instant ; si fugace qu’il laisserait tout loisir à une blonde de gangréner l’organisme tentaculaire comme l’étatique, sinon s’en emparer à demi. Mais elle préférait une toute autre issue, plus modeste et vile. Et l’homme la surprenait presque à l’enlever courtoisement en ses apparentements, lorsque la soirée s’achevait et que le souvenir de la réception s’érodait dans la perfide liqueur.
L’antre du Malin avait tout d’une suite luxueuse. La vaste chambre dégoulinait de fioritures étincelantes, des fastes adéquats à toute gens superficielle et insipide. Les mirettes de la jeune femme souffraient d’aventure d’un éclairage agressif et inutile. Elle lui confiait dont que la pénombre octroyait quelque intimité plus judicieuse et plaisante. Ce genre de fantaisie plus anodine que commune aux jouvencelles osées savait séduire le malandrin qui lui confirmait-là des soupçons navrants. Le plus illustre notable de la ville n’était dont qu’un hypocrite coquin bien enclin à profiter de la gente féminine. Certes le demi saoulard n’avait pas tant les mains baladeuses ni la verve grossière et pressante, il empestait pourtant une confiance terrible. La belle mauve ne résistait guère à ces avances à peine déguisées, plus flagrantes que des prunelles fusant à ces courbes frêles qui se jouaient de lui, à la manière d’une prostituée se livrant à une scène aussi enfantine que lubrique.
A vrai dire, le malaise n’avait pas lieu d’être, tout du moins à son sens impassible, tandis qu’elle s’esquivait insouciamment à ce balourd empégué, chancelant. Mais il daignait lui pardonner cette fantaisie de jouvencelle adorablement insaisissable. Etait-ce là son fétichisme inavoué, le fantasme qu’il imposait à ses conquêtes forcées ? La britanique lui arrachait sans grand mal des aveux, par l’habile discours d’une factice niaiserie. Elle ne s’avérait hélas ni meilleure ni moindrement délectable que les précédentes victimes du ravisseurs qui avait sans doute exercé des pressions afin de taire toute allégation supposément calomnieuse. N’était-ce qu’une plainte jugée irrecevable et parfaitement dégradante envers un homme pensé si remarquable et salvateur pour la cité. Car le bougre détenait tout pouvoir en son domaine, corrompu, fort d’unanimes allégeances à sa personne. La donzelle ne le blâmait de rien ni n’exagérait trop ses rictus niais, sa mascarade la lassant.
La belle mauve saisissait enfin la cause de l’anecdotique baisse progressive du taux de natalité en ville depuis près d’une décennie. L’homme se voulait doué d’une faculté particulièrement vicieuse et originale, insoupçonnée même, qu’il lui révélait au-détour d’une étreinte pauvrement sensuelle. Il avait profité de ses nombreuses apparitions en public pour entrer en contact avec ses proies, les rendant stériles d’une simple poignée de main. Le phénomène était passé inaperçu du fait du caractère saugrenu de la situation des couples taisant d’eux-mêmes leur condition, ainsi que l’avantageuse politique en faveur de l’adoption qu’il avait su mener en parallèle à sa campagne contre le crime et la délinquance. Ce constat impressionnait un brin celle qui venait de subir le maléfice, sans même s’en indigner ou s’en attrister. Elle ne voyait pas la moindre utilité ni pertinence à procréer en vérité. Nul n’était digne d’elle. Et qui pourrait s’éprendre d’un monstre ?
La jeune Farell se gardait bien de lui signifier qu’elle avait deviné ses intentions et ne manquerait pas de divulguer le modeste savoir amassé. Sa chère collaboratrice s’en doutait peut-être et cherchait par la-même à l’évincer pour cause de harcèlements sexuels et d’histoires d’abus étouffées, songeait la mécréante sans scrupule. Elle se fichait éperdument d’ébranler le pays et l’économie régionale, au contraire, ce chaos sociétal la divertirait quelque peu. D’autant qu’elle ne désirait qu’épater sa compagne d’infortune. Du reste, l’idée d’un complot gouvernemental cherchant à s’accaparer les fortunes et ressources des grandes firmes étrangères, privées de descendance, et donc d’héritiers, l’amusait sur le tard, tandis qu’elle s’entretenait à l’écart avec l’autre demoiselle ravie de cet entretient enrichissant. La violacée avait ainsi grand hâte qu’on lui soumette une nouvelle énigme, malgré que s’improviser détective ne l’enjaillait guère plus que cela. Et l’anecdote sur son escapade nocturne par les toits, aussi risquée que romanesque et audacieuse, avait fait sourire sa complice.
La vilaine avait dont délaissé le malheureux aussi prestement qu’il l’avait cru saisir et caresser, persuadé avec aisance que tout cela n’avait été qu’un doux rêve. Puis elle avait quitté la ville, une fois ses empreintes soigneusement effacées. Un galant roquet de la dame de bois l’y attendait patiemment et l’enjouait à gagner l’aéroport le plus proche. Insolente chance ou talent indéniable, on se savait trop quoi penser de son cas. Et l’ange de la disgrâce réclamait un dernier défi, clamant qu’on l’estimerait d’avantage après coup, malgré que ses exploits lui valaient peut-être déjà une place aux côtés de Boucle d’Or. Cette dernière n’avait pas refusé l’alléchante proposition, désirant découvrir comment sa rivale règlerait l’affaire. De telles manières pouvaient en effarer d’autres, que la violacée semblait sujette à une aura intouchable. Mais elle se réservait sa méfiance naturelle. La scélérate n’accorderait jamais sa confiance à quiconque, tous pouvant la trahir en retour.
(le passage de transition est trop long et pas nécessaire à la compréhension du personnage, je le mettrai en rp flashback) - Spoiler:
Epilogue : le Pacte des Ombres L’invitation de la beauté des blés l’enjouait en des mots simples à la gagner. Un bref échange suivit d’un silence créant un manque, un appel irrésistible. L’énigmatique tourmenteuse s’assurait-là qu’on serait digne de ses attentes. En dépit de quoi l’aventure s’achèverait bien tristement. Aussi daignait-elle la convier à ses côtés, là où un arbre touchait le ciel, dans l’Est. L’échéance de cette audience l’aiguillerait prestement sur la destination à suivre. Puisqu’il n’existait que peu de vénérables sylvestres par delà la savane, vers l’orient et l’Asie. Et tandis qu’elle délaissait la bande de révolutionnaires, leur laissant tout loisir de poursuivre sur sa lancée, la pucelle vingtenaire songeait à demi qu’il pouvait s’agir d’un monument ou d’une excentrique construction humaine. Bien qu’elle imaginait assez l’autre l’attendre au pied d’un obscur seigneur de bosquet perdu et oublié.
La jeune Farell n’avait pas trois jours pour se décider, la précipitation visait à l’embrouiller et nul ne pouvait l’aiguiller en cette heure d’intenses réflexions. Quelle escale serait la plus pertinente ? Et sur quel critère subjectif se basait sa rivale ? Celle-ci pouvait tout aussi bien être en voyage près du Frimacime, structure lugubre faite de glace au cœur de la Sibérie. Ou non loin de la sculpture de l’arbre de la connaissance des écrits hébraïques, symbole des erreurs du passé en Israël. Mais encore des domaines boisés fabuleux au-delà, telle la jungle du Vietnam. Le fameux arbre pouvait d’ailleurs n’être qu’une métaphore, aussi songeait-elle à de vicieuses coordonnées nichées sur une minime montagne le long d’un affluent. Le Mékong donnait matière à réfléchir, puisqu’il traversait bien des territoires et semblait tout aussi difficile d’accès. Mais l’énoncé de l’énigme stipulait bien qu’une cime atteignait les cieux, hors un fleuve pouvait bien s’étendre qu’il ne répondait pas à ce critère.
La mécréante ne trouvait pas de lieux connus l’avoisinant, au détour d’une bonne heure de recherches dans un piètre netcafé de pays du presque Tiers Monde. Ses entrées sur la toile la renvoyaient d’avantage à des merveilles naturelles ou dues à des prouesses humaines, lorsqu’elle ne s’étonnait pas d’être redirigée vers des diableries d’établissements touristiques ou de restauration. Elle parvint petit à petit à recouper des pistes sérieuses avec les trajets de vol longue distance, si bien que la solution lui apparue avec ironie. Cette révélation presque amère la décevait à demi de sa personne, avant qu’elle ne fonde à l’aéroport international et ne s’embarque pour le Japon. Un certain édifice répondait au nom recherché, la Tokyo Skytree qui se dressait encore fièrement dans la capitale de l’est. La réponse lui avait parue trop évidente et facile au début de son investigation. Elle s’y rendait alors de manière ponctuelle et comptait bien signifier l’absurdité de cette appellation.
Une autre tour lui paraissait en effet plus attrayante. Mais peut-être que la dépiter était l’effet escompté et qu’on avait sciemment choisi ce lieu fade, en vue de l’entendre se déclamer à propos de destinations plus idéales et plaisantes ? L’énigmatique énergumène de bois la plongeait d’aventure dans l’incertitude, ce qui au final n’était pas pour lui déplaire. Le véritable défi résidait peut-être dans l’optique de cerner cette femelle dont-elle ignorait tout. La belle mauve avait du reste intrigué sa parenté à révéler la finitude de son grand voyage de ce périple isolationniste et taciturne. Elle avait ainsi daigné renouer le contact, leur témoignant presque de l’affection et de l’estime d’avoir su patienter sans se tracasser vraiment. Mais elle se gardait bien de leur narrer avec précision ses péripéties, leur nature entrainerait la traitrise ou l’hilarité de ces gens ne pouvant décemment croire qu’une jeune femme distinguée et studieuse serait si en vérité si étrange et hideuse.
Ces niais ne songeant qu’à leur image et leur gloire, à leurs carrières comme leur fortune, ne lui servait que de fonds tandis qu’ils cédaient une fois de plus à l’excentricité d’un supposé caprice, phénomène si commun aux gens ne savant que faire de leurs capitaux. Ses géniteurs ne s’étaient d’ailleurs pas inquiétés à la voir courir le monde une fois un piètre diplôme décroché. Ils semblaient s’imaginer qu’elle donnerait suite à ses études à l’étranger ou de retour au pays. L’idée ne l’avait que peu effleurée, d’autant que ses talents s’accommodaient de lacunes. La rue s’avérait bien meilleur professeur, sinon les malfrats n’y cèderaient pas tant. Tout dépendait de l’entrevue qu’elle s’apprêtait à engager. Concluante ou non, sa personne n’en serait pas bouleversée bien que de formidables possibilités s’ouvraient à sa malveillance. Et ce nouveau terrain de jeu méconnaissable et hostile ne pouvait que la ravir, tout du moins elle l’espérait. Elle embrassait un souffle épique.
La voilà dont qui se hissait au sommet de la plus haute tour du domaine, en tout cas au XXIe siècle, tandis qu’elle avait dénigré une bien touchante attention. Celle d’une escorte épaulée d’un interprète dont-elle avait prestement démontré l’inutilité en s’enfonçant tout naturellement dans l’édifice, au détour de banalités échangées avec les agents du service d’accueil et lorsqu’elle rétorquait courtoisement à ces messieurs tous de noir vêtus qu’elle saurait se débrouiller. Son ascension en solitaire la conduisait dans les griffes de la marionnettiste qui ne devait pas l’attendre depuis des lustres, tout juste dix minutes, éludées en sa contemplation du splendide paysage. L’altitude insistait à de pareilles facéties, mais la vilaine n’admirait guère cette jungle de bêton et de verre bien qu’illuminée d’arc-en-ciels de-ci de-là, tandis qu’elle rivait machinalement ses prunelles d’un froid azur vers l’horizon où se dessinaient monts et bosquets, seules merveilles la laissant s’ébahir un brin. Soudain, une douce mélodie l’arrachait à sa rêverie silencieuse et figée.
Parvenue au lieu dit, l’anglaise nullement dépaysée s’élançait presque à la poursuite d’une chimère, d’une entité sensible et délicieusement insolvable. Cette dernière patientait non loin, à l’écart des touristes fort peu nombreux. La chose de bois adorablement drapée se dressait devant la glace donnant sur le vide, toisant cette cité ignare tandis qu’elle félicitait sa camarade d’être parvenue jusqu’ici. L’autre s’avançait en silence et d’un pas assuré admirant presque le factice halo que prêtait l’astre diurne à cette créature forçant le respect. Boucle d’Or méritait cette radiance ironique, peut-être révélatrice de sa nature véritable. Ce dont sa suivante n’envisageait rien. Et voilà que l’ultimatum fatidique s’évadait à des lèvres vernies. La violacée lui rétorquait alors de manière aussi singulière et audacieuse qu’on devait s’y attendre. Elle n’était pas venue la servir mais arpenter une voie similaire et s’amuser de sa fantaisie. Et elle ambitionnait d’aventure de porter la balade à travers bien des steppes, puisque s’enraciner revenait à s’enchainer et contraindre.
PS : Concernant ses fausses identités, bien qu'elle ait prise celle de Murasaki Omura pour le Japon, elle conserve celles de Gretchen Fletcher et Blair Adams. |
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