Blanc. Tout était si blanc autour de lui. Et à l’intérieur aussi. Une page blanche. Depuis deux jours, depuis sa rencontre avec le vampire connu sous le nom d’Alucard, membre en règle de la Ligue des Super Vilains, il n’avait pas accédé à la moindre page web, fait la moindre recherche. Il avait lancé un seul logiciel. Word. Il n’y avait eu que cette page blanche de traitement de texte dans la tête depuis deux jours. Comme quelqu’un qui cherche ses mots, comme quelqu’un qui veut écrire sans savoir par où commencer. À la différence qu’Haru ne savait même pas ce qu’il voulait écrire.
La nuit de l’incident, on l’avait immédiatement transféré à l’hôpital le plus près dans Hosu qui était, heureux hasard, le plus grand établissement de la région. Comme la blessure était cautérisé déjà, l’intervention médicale n’était pas nécessaire, mais il fut décidé de le garder quand même en observation pour quelques jours. Le premier matin, à son réveil, Haru avait vu à son chevet ses parents, mais aussi deux policiers, dont l’un était celui qui avait constaté qu’il respirait toujours. Les officiers Stewart et Toriyama avaient insistés pour lui poser plusieurs questions pendant que c’était encore frais en mémoire. Haru aurait pu accédé au dossier mental et aux enregistrements qu’il avait fait, mais ne souhaitant pas se replonger là dedans, il leur raconta plutôt ce dont il se souvenait. Sans rien cacher d’autre. Son élan de vigilantisme, l’attaque dans la ruelle, le kidnapping, la leçon de moral… Et le bras. C’est comme si il avait oublié cette partie de l’histoire jusqu’à en parler. À partir de ce moment et ce jusqu’au départ des policiers, plus aucun bruit ne sortit de sa bouche et il ne pu que fixer, impuissant, l’épaule droite d’où pendait autrefois un bras. C’est aussi à ce moment qu’il ouvrit la page de traitement de texte dans son esprit. Sans y toucher.
La deuxième journée fut un peu plus mouvementé. La nouvelle avait fuité qu’un étudiant de Yuei avait subi une attaque et plusieurs curieux étaient venu voir. Seuls quelques uns d’entre eux purent se rendre jusqu’à la chambre d’Haru cependant qui était bien gardé. Avec ces occasionnels visiteurs, il n’eut que des petites discussions polis, mais clairement, le moral n’y était pas. Il y eut bien sûr Oro, son meilleur ami depuis la mystérieuse disparition de Tsuna quelques mois plus tôt. Puis Léo, le sympathique nain de Shiketsu. Bien sur, sa famille passèrent une bonne partie de la journée à ses côtés. La plus grande surprise fut la visite de son professeur, Power Loader. Il ne venait cependant pas pour lui faire la morale, au contraire, pour lui dire que tout Yuei était derrière lui et que l’on lui offrirait toutes les ressources nécessaires pour qu’il puisse reprendre ses activités normales.
Suite au départ du sympathique mécano, Haru se retrouva enfin seul. Entouré du blanc de la chambre et du blanc de son esprit. Blanc de son esprit, pas tout à fait. Apparement, pendant que son professeur était présent, il avait inconsciemment écrit deux mots en caractère majuscule et gras.
BRAS MÉCANIQUE
Quelle idée stupide. Comment pourrait-il se construire un bras avec un seul membre fonctionnel? Le gauche en plus, lui qui était droitier. Alors qu’il s'apprêtait à effacé ces deux mots si loufoque, la porte de sa chambre s’ouvrit d’un coup, laissant entré de la visite qu’Haru n’attendait absolument pas.