Sortir du placard

La première chose qui la frappa quand le VIP repris conscience, ce fut les yeux.
Les yeux du VIP était rouge, rouge sang. Et il dégageait quelque chose que Atsumi n’avait vu que quelques fois dans sa carrière de mercenaire. De la haine, de la haine à l’état pur. L’Homme en face d'elle, sanglé comme un animal à une plaque de métal, la voulait morte. Maintenant. Tout de suite. D’une manière douloureuse.

"Non… S’il vous plaît non… J’ai une femme et des enfants..."

Puis le regard du VIP s’agrandit, et la haine laissa place au contentement lorsque ses yeux purent percevoir.
Percevoir la pièce ou il se trouvait...
Percevoir les cadavres criblés de balles des gardes de la sécurité…
Percevoir les rares scientifiques encore en vie parqué comme du bétail contre un mur, tandis qu’un de ses collègues vidait son chargeur de kalachnikov dans leur corps tremblants sans s’encombrer d’un avertissement.
Et puis il vit l’homme que deux autres de ses collègues ramenait de force vers lui, et le contentement laissa place à une excitation que l’on ne voit que chez les gamins tandis qu’elle tranchait les lanières, muselières et attaches qui le retenait avec un couteau de combat.

"Je vous en prie… Je suis quelqu’un d’important… Je vaut de l’argent..."

Ses deux camarades, imperturbables faces aux supplications de l’homme qui fut le directeur de cet endroit, placèrent avec une rudesse dont seul les militaires ont le secret la nuque de leur prisonnier devant le VIP.
Ce dernier n’eut pas besoin qu’on le lui dise deux fois. Les suppliques de l’homme qu’Atsumi considérait déjà comme un cadavre se transformèrent en hurlement lorsque le « vampire japonais » planta ses crocs dans sa nuque, et commença à vider son repas du maximum de sang possible.
Pas trop attiré par ce spectacle qui ne manquait pas de faire gicler du rouge un peu partout, la mercenaire détourna le regard et ce demanda ce que ce type avait bien fait pour mériter une telle exécution. Tout le monde ici savait que leur VIP pouvait être bien plus doux avec ses proies, mais personne n’allait le priver de sa joie. Certain était d’ailleurs franchement hilare devant la scène, à l’image de son commandant qui se retenait de lancer un fou rire. Après deux minutes de pompage intense, que les mercenaires mirent à profit pour terminer de sécuriser le bâtiment, le cadavre séché et privé de sang d’un homme qui disait valoir de l’argent fini par s’effondrer comme une merde au sol. Leur VIP, quand à lui, se mettait sur pied avec une aisance toute relative. Atsumi avait beau avoir roulé sa bosse en temps que médecin de terrain, si comme le disais leur briefing ce type avait passé les dernières dizaines d’années attaché sur une plaque, sa musculature était sans doute une des choses les plus impressionnantes qu'un corps humain lui est montrée. L’homme qui avait été payé pour diriger leur escouade de franc tireur ne tarda pas à se diriger vers lui.

"Vous pouvez marcher seul, ou un de mes gars va devoir vous sortir de la comme un foutu sac à patate ?"

"Va me falloir… un petit moment… avant de gambader..."

"Doc, je n’ai pas besoin de te dire que c’est évident que tu t’y colle."

Atsumi, dont le visage était invisible derrière sa cagoule surplombée d'un casque de surplus, attrapa l’épaule du VIP avec un grognement plus viril que féminin et commença à aider ce dernier à ne pas être un poids mort pour leur colonne d’assaut. Après un petit mouvement de la part du chef, l’escouade se mit en route, laissant derrière elle des pièces remplit de cadavres.
Malgré la présence d'une confiance relative, la mercenaire restait tendue. Rentrer récupérer le VIP était plutôt simple, le sortir de la n’allait certainement pas être aussi facile... Sous estimer l'armée japonaise n'est sans doute pas la meilleur des approches lorsque l'on veut sortir de ce type de mission en vie.

"Top action dans trois... Deux... Un..."

La tension monte dans l'hélico tandis que chacun fixe les doigts du commandant Midoru. Ce dernier inspire et expire lentement, Il sait qu'il sera le premier à se jeter dans le vide pour descendre traquer des ennemis de l'état dans une des nombreuses forêt qui couvre le mont Fuji.
Objectif : sécuriser un VIP, mort ou vif. De préférence vif, mais le Général avait été clair lors du briefing audio. Ce type est une ressource, mais c'est aussi un danger pour la nation Japonaise.
Et cette information, le commandant Midoru, de la section militaire d'élite la plus polyvalente sur le sol Japonais, n'avait pas du tout l'intention de la prendre à la légère.

"Top action."

Le contact avec la sensation de chute est toujours un moment de tension pour Midoru. L'Alter du commandant se déclenche lentement tandis que ses hommes se jettent, sans parachute ni cordes, vers le sol japonais.
Lentement, leur corps se stabilise au dessus du sol tandis que l'Alter antigravité de leur chef s'étend progressivement sur l'herbe forestière. Le commandant a à peine le temps d'attraper son fusil d’assaut une fois au sol que son second déclenche ses capacités. Un petit oiseau viens se poser sur son épaule et commence à lui piailler dans les oreilles. L'hélico s'éloigne le plus silencieusement possible, tandis que les dix hommes membres de la seul et unique escouade de "nettoyage" du Japon se rassemblent. Un petit regard aux alentours confirme le fait que le jour n'est pas près de se lever.

"Ils ont quittés le complexe à un kilomètre au sud, et se dirige vers un point d'extraction. Ils doivent savoir qu'on va se pointer, l'hélico à réveiller toute la faune locale. Heureusement l'oiseau m'a déjà filé le point d'embuscade idéal."

"Alors tu prend la tête. On s'arrête pas."

De la manière la plus silencieuse possible, les seuls représentants de la Loi dans ses forêts inhospitalière avance vers le point d'encrage.
Les armes pèsent lourd, tandis que les silencieux présent sur les canons ratissent l'herbe devant les militaires. Il ne leur faut pas plus de dix minutes pour se frayer un chemin vers le lieu que la nature elle même a indiquée. Cette toute petite clairière traversée par un ruisseau leur semblerait magnifique, si elle n'allait pas devenir un champs de bataille ou tout les coups sont permis dans les prochaines minutes. Un cailloux gigantesque se tiens à leur lisière. Il ne faut pas plus de trois seconde à Midoru pour faire planer leur sniper jusqu’à la tête du monstre de roche."CroaCroa", leur coéquipier aux organes de grenouilles, n'attend pas son reste pour venir se poster sous la rivière avec un petit gloussement amusé. Midoru et le reste de ses hommes prennent position juste à temps pour entendre les premiers mercenaires arriver.

Ils sont dix, neuf hommes et une femme, VIP compris.
Il ne leur faut pas beaucoup de temps pour se placer au centre de la clairière. Il ne faut pas beaucoup de temps également à Midoru pour ordonner une ouverture des hostilités. Pas de sommation cette fois, ne pas prendre de risque. Pas avec la sécurité du pays en jeu.

Le premier coup de feu couvert, pas le son du silencieux, produit un petit claquement sec.

Le VIP tourne son regard dans la direction des militaires avec une vitesse surhumaine avant de pousser la mercenaire qui l'accompagne derrière un monticule de roche proche. Midoru aligne son tir sur un des mercenaire, qui chute à terre avec la moitié de son visage en miette. Un autre sprint vers la forêt en déchargeant sa kalachnikov avant de s'effondrer brusquement : l'eau au dessus de CroaCroa deviens rouge, trop rouge. Une boule de feu part soudainement depuis la position des mercenaires pour s'écraser de plein fouet sur l'arbre d'un soldat japonais. Ce dernier est propulsé sur le sol par le souffle : l'état de la charpie qui lui sert désormais de cou fini de l'achever. Les tirs continuent mais la situation des soldat du commandant est la seule qui tient le coup. Un bref échange de feu de moins de deux minutes démontre la supériorité du placement des assaillants. L'escarmouche laisse huit mercenaires morts, contre trois militaires.
Reste la fille et le VIP.

Un regard entre Midoru et l'un de ses homme suffit pour que ce dernier déclenche son Alter porteur de son. Il ne faut pas longtemps pour que le plus jeune de ses soldat face retentir sa voie suave au milieu de la clairière.

"OK en face, c'est trop tard maintenant. On est trois fois plus nombreux que vous. Rendez vous et vous serez traité en prisonnier de guerre. Ne faites pas les idiots, ça ne sert plus à rien."

"Que tu dis mon garçon."

Midoru n'a même pas le temps de tourner son arme dans la bonne direction qu'une masse, beaucoup trop lourde pour un corps humain, viens fracasser son crâne.

Le sifflement des balles qui impactent la roche juste derrière elle pousse Atsumi à se recentrer sur sa respiration.
Le chef recule vers les arbres en mitraillant la clairière à tout va. Une balle lui traverse la colonne vertébrale au moment ou il s’apprête à piquer un sprint vers une couverture de fortune.
La mercenaire sert les dents : être le médecin de cette bande provisoire ne la force pas à mettre stupidement sa vie en danger pour sauver un collègue dont elle ne connaît même pas le nom. Pas de stabilisation, désolé mec. D'un revers de main plutôt bien calibré, Atsumi vide son chargeur à l'aveugle. Pas très efficace, mais ça maintiens la tension. La mercenaire saisie un nouveau chargeur de Skorpion et l'engage dans son arme avec un petit claquement. Elle a largement le temps de saisir que cette situation risque de se transformer en une véritable catastrophe si elle ne protège pas...

Ou est passé ce putain de VIP ?

Le moment de panique qui suit la réalisation de la disparition du VIP est très vite suivi par une explosion retentissante. L'allié de la mercenaire qui vient d'activer son Alter n'en a plus pour très longtemps au vu de l'état de son ventre criblé de balle, mais la boule de feu produit un cri beaucoup trop violent pour ne pas venir d'un futur cadavre. Les échanges de feu reprennent beaucoup trop vite pour que la jeune femme puisse maudire d'avoir laisser un paquet de fric humain prendre la poudre d'escampette.

Les coups de feu cessent subitement pour ne laisser place qu'a un silence de mort. Atsumi prend pleinement compte qu'elle est seule.
Toute seule.
Toute seule sous le feu d'une escouade entière.
Suis un court silence, brisé par une demande de reddition des plus musclé. Mais contrairement à ce qu'auraient voulus les hommes du gouvernements, tout ne se déroula pas comme prévu.

L’explosion monumentale qui suit leur petit discours ne laisse absolument aucune possibilité à la mercenaire de répondre à l'ultimatum.
Un épais nuage de fumée sort de ce qui fut une position de l'armée japonaise. Atsumi jette un coup d’œil à travers le viseur de sa mitraillette, pour se rendre compte que cette fois, allié comme ennemi ont complètements disparus.
Du moins pas tout à fait.
La fumée se dissipe. De sa position, elle a tout le loisir d'observer le VIP massacrer à coup de crosses le dernier des soldats japonais en vie. Son sourire sadique montre tout le plaisir qu'il prend à lentement achever sa victime avec la crosse de son propre fusil d’assaut.
Autour de lui, un véritable charnier se révèle peu à peu. Des corps de ce qui fut des membres d'une escouade suréquipée gisent ici et la dans des marres de sang. Un peu interloquée par ce retour de situation complètement improbable, la mercenaire se rapproche de son colis d'une manière que l'on qualifier de prudente, tandis que ce dernier tourne son regard rouge sang vers lui.

"Je peut savoir comment vous avez..."

"J'ai couru, j'ai sauté sur ce rocher, j'ai tué le sniper qui était planqué, j'ai massacré le reste avec mon Alter. D'autres questions ?"

La mercenaire laisse son regard parcourir l'homme qu'elle était censé protéger une fois de plus. Il est actuellement torse nu, n'ayant pas trouvé le temps ou jugé utile de mettre un t-shirt après son évasion. C'est un spécimen grand, musclé, au visage extrêmement charmant si on excepte le regard.
Ce regard sadique de prédateur en chasse.

"Ce n'est pas que j'aime pas voir des jolies femmes me dévisager, mais est ce que ça vous dérangerai de ne pas nous faire rester en terrain découvert ?"

Le visage de la mercenaire blêmit face aux sous entendus, avant de laisser son corps et ses jambes se diriger vers le point d'extraction en quatrième vitesse.

Avec la nuit comme meilleur alliée, Alucard court du plus vite qu'il peut au milieu de la forêt.
La mercenaire derrière lui peine à suivre le rythme, regrettant sans doute de lui avoir donné la direction du point d'extraction de vive voie malgré l'assurance que sa présence serait nécessaire à cette dernière. Mais cela Alucard s'en fiche. Ses poumons inspirent et expirent avec de plus en plus de vitesse, de plus en plus de violence. Ses jambes martèlent le sol humide du bois tandis que son regard passe à toute vitesse d'arbre en arbre avec excitation dans l'objectif de trouver une personne de plus ; de tuer une personne de plus. Le "vampire japonais" ne c'est pas senti aussi excité depuis le combat qui l'a mené à l'enfermement dans un complexe militaire.

Il est dehors.

Il est libre.

"Enfin..."

La dizaine d'année qu'il a passé dans les bas fond du mont Fuji, bien que ridiculement courte face à ses années d'existence sur cette planète, ont pu se montrer éprouvantes. Mais elles ont l'avantage de rendre le moindre détail de cette course vers la liberté succulent. La sensation de l'air sur son torse, de ses yeux parcourant d'autres environs qu'une salle aux couleurs mornes, de ses pieds foulant un sol forgé par la nature, de l'arrière goût de sang dans sa bouche, de son cœur qui accélère le rythme...
Tout cela est jouissif, divin, exquis.
Pourquoi ce soucier de sa perte de puissance visible quand il n'a qu'a tendre les bras pour la regagner ?
Pourquoi ce soucier de mourir quand on peut vivre une vie pareil ?

Un rapide passage par dessus un tronc d'arbre qui bloque la route active les sens d'Alucard. Le vampire commence à entendre des voix, des respirations, des battements de cœur. Des soldats. Hostiles. Qui le cherche lui. Il lui suffit de s’arrêter brusquement derrière un arbre pour observer une dizaine d'homme en sentinelle autour d'une tente en contrebas. Ce n'est pas possible une chance pareil. Sa connaissance des terrains forestiers lui avait fait privilégier cette route pour atteindre la zone de sortie, mais il n'aurait jamais pensé tomber sur le QG de l'ennemi à l'improviste. La mercenaire fini par s'effondrer sur un arbre juste à la droite du vampire, visiblement occupée à se battre avec ses poumons pour tenter de regarder en contrebas avant dix petites secondes.

"Merde. Ne me dites pas que c'est..."

"Oui. Et vous savez autant que moi qu'on ne peut pas laisser passer une opportunité pareil."

"Attendez une seconde... On m'a payé pour vous sortir de la, pas pour attaquer un QG adverse de front."

"Détendez vous beauté. De toute façon il va falloir décapiter la chaîne de commandement si on veut pouvoir continuer notre petite ballade nocturne. Et qui vous dis que je vais attaquer de front ?"

"Pour l'amour de... Vous allez foncez vous battre quoi que je fasse n'est ce pas ?"

Le vampire n'avait pas encore pris le temps d'observer en détail sa camarade d'infortune. Un corps de femme qui passe sa vie sur les champs de batailles, une jolie paire de nichon doublé d'une musculature solide, un casque et une cagoule qui cache un visage certainement plus charmant, une tenue typique des médecins de combat.
Un petit sourire apparaît sur le visage de l'ex prisonnier en réaction au désir lattent qui s'installe dans son cerveau.

"Vous le dites si bien..."

"Je me moque de leur absence de réponse. Trouvez moi un moyen d'avoir des nouvelles de notre escouade. MAINTENANT !"

Le colonel accompagna son geste d'un mouvement de main des plus impérieux afin de forcer son subordonné à se bouger le cul le plus vite possible.
Le chef de la sécurité de ce qui fut le complexe WL01 grommela dans sa barbe et se tourna vers la carte de la forêt installé au fond de la tente. C'était un mauvais plan de délocaliser le projet dans cette forêt, il l'avait toujours su. L'Asile ou il se tenait il y quelques années était une excellente couverture, un lieu beaucoup trop exposé pour être attaqué frontalement. Et au diable les planqués qui avaient décidé d'éloigner le prisonnier pour éviter de nouveaux "dommages collatéraux". Aucun commando n'aurait eu le cran d'agir dans le putain de centre de Tokyo et de se frotter au Héro le plus puissant de ce monde. Si le Général n'était pas capable de concevoir qu'All Might aurait été suffisamment intelligent pour approuver les expériences qu'ils avaient menés sur Alucard, alors tant pis pour lui si ce dernier réussissait son évasion. Après tout il n'avait fait qu'obéir aux ordres. Personne ne lui le reprocherait si toute cette affaire exploser au grand jour.

"Nom de Dieu. Toute cette situation pue la merde à plein nez."

Avec un air d'homme qui vendrait sa mère pour être ailleurs en ce moment précis, le plus haut gradé de l'armée japonaise sur le terrain pivota pour demander à son opérateur téléphonique si leur Général, le commandement, le cabinet du ministre de la défense, l'escouade envoyé récupérer Alucard ou Dieu en personne n'avait pas cherché à le contacter durant son briefing express avec le sergent. Sans déplacer les yeux de son bureau, l'opérateur répondit avec tout le respect du a son supérieur qu'aucune de ses possibilités n'était encore arrivée.
Ce dernier se retourna, le moral toujours dans les chaussettes, vers la carte de la forêt. Il savait que les renforts étaient en route, mais ils se devaient de rester discret. C'est le problème quand votre opération est illégale. Si il était un vilain furieux et assoiffé de sang, un monstre sans aucune morale voulant certainement hurler au monde qu'il était toujours capable de lui sucer le sang, dans quelle direction irait il ? Quel serait son prochain mouvement ?

La réponse parviens au colonel lorsqu'un chargeur de mitraillette Skorpion ravagea l'intérieur de la tente avec un bruit effroyable.

Le colonel s'effondra sur le sol, une balle dans le dos. Une chaleur inattendue se répandit sur la surface de son corps, désormais à terre.
Un rapide coup d’œil lui permet de voir que l'opérateur radio est maintenant affublé d'une balle dans le tête.
Des coups de feu se font entendre à l’extérieur tandis que le colonel perd lentement conscience. La dernière chose que le militaire aperçoit avant de perdre définitivement l'usage de ses cinq sens, c'est la silhouette qui pénètre dans la tente en transperçant la toile.
Cette grande silhouette torse nu.

Une rapide inspection des cadavres par la mercenaire, toujours médusée par le fait d'avoir abattue une dizaine d'homme avec un seul coéquipier, lui permet de trouver de l'équipement que l'on peut qualifier... de létal.
Des grenades, des calibres silencieux, des gilets légers beaucoup plus solide que ce qu'elle porte actuellement. Un petit tour de passe passe rapide lui permet de troquer son Skorpion pour une magnifique KRISS Vector silencieuse (et ses chargeurs), son gilet par balle de qualité discutable contre un modèle de police plus conséquent. Il lui faut également peu de temps pour trouver assez de grenade pour s'amuser pendant un petit moment. La menace des empreintes digitales lui vient à l'esprit, mais il est hautement improbable que quelqu'un la retrouve grâce à elles un jour. Elle versa tout de même un peu de désinfectant sur son arme par précaution.

Les cadavres des soldats japonais sont dans un état assez particulier. La majorité d'entre eux ont perdu une partie de leur visage sous les coups de l'Alter du VIP, visiblement plus compétent que suicidaire.
Un petit frisson parcourt Atsumi quand elle repense à la manière dont Alucard c'est occupé du dernier soldat sur son chemin. Son cadavre, exhibant ses intérieurs sans grande pudeurs, gît non loin du trou que le vampire c'est amusé à créer pour pénétrer dans la tente. Après un petit moment d'hésitation, la mercenaire soulève la toile de la tente.

"Tout se passe comme vous le voulez ?"

Son VIP, ayant visiblement passé un téléphone à sa ceinture, observe la carte de la forêt avec une grande attention. Ses mains sont couvertes de sang, ce dernier goutte lentement en direction du sol. Deux cadavres jonche le sol : un opérateur radio et un colonel de l'armée japonaise. Morts par balles. C’étaient donc ses victimes. Atsumi décida que qu'elle le rajouterait dans son dossier si jamais elle retournait offrir ses services sur le terrain. Ce qui était hautement improbable vu la paye pour ce job était élevé. Très élevé. Trop élevé.

"Pas de problème ."

"Alors je vous retourne votre remarque sur ma capacité à nous planter inutilement à découvert."

Le VIP se retourne vers la sortie de la tente. Atsumi ne c'était pas rendu compte que ses mains étaient loin d'être la seule chose couverte de sang. Son torse, ses lèvres et la face avant de son pantalon en était également surchargé. Un rapide petit mouvement de sa part lui signifia qu'il serait sympathique qu'elle débloque la sortie.

"Vous avez de l'esprit Doc, ça me plaît. Beaucoup."

"Gardez ça pour vous si ça ne vous dérange pas. J'ai été briefée au sujet de votre comportement monsieur le bourreau."

"Qu'est ce que je disais ? Vous ne pouvez vous en empêcher d'avoir des petits mots doux."

La mercenaire du faire un effort pour refouler son envie de vider un chargeur dans le corps du VIP. Elle se contenta donc de lever les yeux au ciel, de penser à l'immense récompense qu'on lui avait promise pour se boulot, et de se remettre en marche vers le point d'extraction.

Cela faisait bien quatre heures que le chauffeur attendait au volant de sa fourgonnette de garde forestier. Quatre heure qu'il s'amusait à enchaîner cigarette sur cigarette, la main gauche sur le volant et la droite balayant toute les fréquences radio du coin avec un automatisme monotone. L'armée Japonaise avait sans aucun doute choisi une fréquence beaucoup trop obscure et précise pour qu'il la capte durant son temps d'attente, mais ça valait le coup d'essayer.

Quatre heures.

Quatre heures depuis que la joyeuse bande de rigolo qu'il se devait d'amener ici était parti dans la forêt. Quatre putains heures à rester immobile, à agir comme un vieux fonctionnaire fainéant, à garder l'oreille ouvert, à capter les multiples coups de feu qui avaient perturbé le cour tranquille de cette petite forêt dont personne n'avait grand chose à foutre. Quatre heures pour réaliser qu'il venait vraisemblablement de devenir le transporteur d'une bande de types vraiment dangereux. Quatre heures de tension. Quatre heures à devoir réfréner son envie pressante de démarrer en trombe, et de laisser la peur lui dicter la certitude de la mort des passagers qui devait lui apporter le plus gros paquet de pognon de sa vie.

"Un boulot facile. Rester dans ta cabine, ne pas regarder la tronche de tes passagers, te contenter de les amener la ou le GPS te le dira."

Un boulot facile ? Et puis quoi encore... Il s'attendait à devoir escorter des personnes un peu louche dans des endroits reculés mais clairement pas à embarquer et débarquer un commando armé. Il aurait du s'en douter vu le cachet donné pour cette mission. On ne gagne pas autant d'argent en emmenant quelques notables aux penchants échangistes s'amuser dans une foret. Remarque, il n'aurait peut être pas accepté si jamais on lui avait clairement dis qu'on aller le faire participer à un truc pareil.

Bong bong bong

Trois coup de poing viennent d'être frappés sur la porte arrière du véhicule.
Le premier réflexe du chauffeur fut de tourner la tête vers son rétroviseur. Le second dut être de figer son mouvement.

"Ne regarde le visage des passagers sous aucun prétexte."

Trois coups sourd. C'était le code. L'homme assis sur le ciel passager hésita. Qu'est ce qui lui disait que c'était la ou les bonnes personnes ? Que ce n'était pas un piège tendu par les types contre qui ses passagers avaient vraisemblablement ouvert le feu ? Qu'il n'allait pas y passer ? Trop de questions, pas assez de temps.

"Bon... Autant s'en tenir au plan de base. De toute façon, c'est pas comme si j'avais encore un autre choix."

Un petit bouton sur le tableau de bord permet au conducteur de déverrouiller les portes arrières de sa fourgonnette. Ces dernières s'ouvrent rapidement et se referme avec un claquement sec.
Les bruits de pas à l'arrière sont mesurés, précis. Et beaucoup moins nombreux qu'il y a quatre heures. Il avait transporté au moins huit personnes dans cette forêt pourrie, maintenant il n'y en avait plus que deux. Trop de questions... pas de possibilités de réponses. Il fallait qu'il arrête de se retourner le crâne avec tout ce bordel. Ça n'aura plus aucune importance quand l'argent sera sur son compte, la chauffeur le savait. Ce qui comptait maintenant, c’était de suivre le GPS.

L'appareil clignote faiblement. Une adresse s'affiche devant le visage du chauffeur. Un ruelle paumé au milieu de Tokyo. Pas loin d'un aéroport, d'un hôpital, de plein de trucs en fait... Il ne lui faut qu'un autre court instant de réflexion avant de lever le frein à main et de faire demi tour en direction de la route indiqué par la machine. Autant ne pas rouler trop vite : les passagers n'avaient pas de rendez vous urgent au point de casser les limitations de vitesse. Et quelque chose lui disait que rouler trop rapidement ne ferait qu'attirer l'attention de gens que ses clients n'avaient sans doute pas envie de croiser.
Le chauffeur poussa un long soupir : la prochaine fois qu'il prendrait un boulot donné par une source un peu louche, il demanderait la vérité ou rien.

Alucard n'avait pas fumer une cigarette depuis des dizaines d'années.

La sensation provoquée par la fumée est incroyable. La respiration du Vampire se détend au rythme des expirations, tandis que ses yeux se ferme afin de mieux apprécier le moment. Le bonheur d'enfin pouvoir s'accorder des plaisirs simples... l'évadé aurait été capable de tuer pour ça. Enfin bon, il n'y a pas grand chose pour laquelle la créature d'All For One n'avait pas tué par le passé.

La mercenaire, qui ne le lâchait pas d'une semelle depuis qu'il était sorti de sa cellule, s'adossa sur le bord droit de la fourgonnette en grognant. Voir son VIP enfumer l'espace qu'ils allaient occuper pendant au moins deux bonnes heures n'avait pas l'air de l'enchanter particulièrement. Son regard de victime d'intoxication involontaire est sans aucun appel, la seule chose auquel elle pense en ce moment est la question suivante : pourquoi faut il que cet guignol lui pourrisse l'existence à ce point ?

"Doc" ne resta pas longtemps dans cet état de passivité. C'était frustrant, et personne de normal n'aime la frustration. Autant reprendre le contrôle de la situation en terminant le putain de boulot. On lui avait donné des instructions précises, alors autant les suivre jusqu'au bout et empocher le paquet de fric de sa carrière. Le dernier membre vivant de l'escouade de mercenaire se pencha pour sortir une enveloppe kraft de sous sa banquette.

"Les instructions de mon commanditaire. À ne pas communiquer avec qui que ce soit d'autre sous peine de ...."

"Mourir dans d'atroce souffrance après avoir inutilement supplié pour ma vie. C'est gentil à vous de me rappeler les base."

Le Vampire déchira l'ouverture de l'enveloppe sans même jeter un regard à la femme qui venait de lui tendre. Une excitation digne d'un petit enfant devant son cadeau de noël parcourt son visage tandis qu'il en sort le contenu. Un passeport avec un nom quelconque inscrit et sa photo en première ligne, une carte de crédit. Et un papier. Un papier plié en deux dans le fond de l'enveloppe. Un papier qu'Alucard déplia d'un mouvement vif, avant de laisser son regard parcourir les ordres de son supérieur.



Le Vampire mis un moment pour encaisser ce qui était écrit sur le petit bout de papier. Carte blanche. Sur des enfants ? Ce n'était pas la première fois que la créature d'All For One recevait un ordre pareil. Et ce n'est pas la première fois qu'il se devait de l’appliquer. Mais la Ligue n'avait pas pour coutume de s'en prendre au mineur avec suffisamment de violence pour laisser une "carte blanche" à ses hommes de main. Ses apprentis héros ne devaient pas être la moitié d'un bras cassé.

C'est alors qu'Alucard pris pleinement conscience de ce qu'on lui demandait.
Et de pourquoi on lui demandait à lui.

Durant son emprisonnement, sa puissance n'avait fait que chuter. All For One le savait. Il n'était pas en état. Pas en état d'agresser des Héros formés et en supériorité numérique écrasante de front. Mais par contre des adolescent tout juste sorti des jupes de leurs mères... Et l'effet sur le Japon pourrait être dévastateur. L'effet sur l’entièreté de ce qu'All Might avait construit pourrait être dévastateur. Comment l'opinion public de ce pays réagirait elle face a la souffrance de sa jeune génération ?

"Carte blanche hein..."

Alucard tira de nouveau sur sa cigarette. La fumée emplit de nouveau l'arrière du fourgon alors que le Vampire sorti de sa ceinture ce qui fut un colonel de l'armée japonaise. L'avenir n'était peut être pas encore clair, mais il y avait de l'espoir pour la Ligue. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver le contact dans le répertoire de l'appareil. La créature d'All For One hésita un petit moment avant de presser le bouton d'appel.