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Flügel der Freiheit ? - Épilogue

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Mer 6 Fév - 19:58



Karl toussa.

"Sale putain de soirée."

Il était allongé sur un banc, le regard perdu dans le vague ciel noir. Un lampadaire éclairait faiblement sa location. Il avait connu des jours meilleurs. Et pourtant, pour une raison qui lui échappait totalement, il était libre. Pourquoi avait-il été assommé ? A son réveil, il n’y avait personne autour de lui, il n’avait donc pas été protégé par un autre sbire de Monroe. Le répugnant cadavre d’Hans était également encore là. Il n’avait pas pris la peine de fouiller l’immeuble. Il n’en avait ni la force, ni l’envie. Et stratégiquement, c’était mauvais. S’il y avait des survivants, ça serait dur de leur expliquer qu’il ne voulait plus travailler avec eux. Surtout si ce fêlé d’Eddie était là. Ou ce dingue de Théo. Ou, pire que tout, ce cinglé de Monroe. Bon sang, il l’avait déçu sur le coup. Cinq ans qu’ils bossaient ensemble, calmement et efficacement. Il n’avait jamais eu à se battre, ni à garder la porte d’un immeuble miteux. Et là, dès que la gosse entrait en jeu, c’était le festival aux excentricités inutiles. Quel merdier.

Il plia son index tranchant et pressa les boutons de son téléphone portable au moyen de sa phalange. Il porta le cellulaire à son oreille et attendit quelques secondes avant qu’un signal sonore lui indique qu’il pouvait prendre la parole.

"Je viens d’être victime d’une agression, je peux identifier le coupable. Je souffre d’hémorragie, je suis sur un banc, rue..."




Mesmer soupira.

"Quel merdier."

Personne. Absolument personne dans l’immeuble. Ils s’étaient purement volatilisés, de Monroe à Théo, en laissant derrière eux des taches de sang, des balles et absolument toutes leurs armes, le trésor familial de Monroe mis à part. Même la gamine, complètement incapable de se déplacer, s’était évaporée. Il n’avait pas osé bouger pendant cinq bonnes minutes après que le silence se soit mis à régner, pensant qu’en cas de fuite ils passeraient devant lui et qu’en cas de besoin, il serait appelé. Rien de tout cela ne s’était produit. Théo, il se l’expliquait. Avec son alter et son tempérament, il était tout à fait compréhensible qu’il ait sauté du toit à l’instant où les premiers coups de feu ont résonné. Mais les autres ? Aucune trace, ils s’étaient purement volatilisés. Leur voiture était toujours garée quelques rues plus loin.

Tout ce qui restait de ses collègues, c’était un tas de chair infâme. Mesmer manqua de rendre ses sandwichs du dîner dans son masque en voyant l’état de feu le garde de la porte. Les lunettes noires non loin indiquaient qu’il s’agissait d’Hans. Mais alors où était Karl ? Il…

"Raaaaaaah."

Des sirènes, au loin. Mesmer n’avait probablement pas le temps de remonter. Il lui fallait courir le plus vite possible, rejoindre la voiture et rouler, loin. Il serait contacté par Ludwig en temps voulu. Au mieux, Monroe vivait. Au pire… Bon sang.

Quoi qu’il en était, il avait l’intime conviction que tout ceci était la faute du vampire.




"Kuroshiki-san, Nejizo-san, le chef demande à vous voir."

Junpei et Haruka se regardèrent pendant une seconde. Ils tenaient tous les deux dans la main une tasse de café fumante. Leur plaisir matinal. Il était rare qu’ils soient convoqués, surtout de si bonne heure. Ils n’étaient pas des enquêteurs et ils étaient tout à fait réglos. Ils craignaient tous deux un changement impromptu d’affectation, rien de plus, rien de moins. Le duo de policiers se leva et, comme un seul homme, ils se dirigèrent vers le bureau du chef Tsuragamae, Junpei Kuroshiki en tête.

L’impressionnant chef de la police à visage canin se tenait droit dans sa chaise, au milieu de la pièce impeccablement bien rangée. Haruka ne put réprimer un air contrarié en apercevant un sachet transparent contenant un petit objet blanc, posé sur un coin du bureau.

"Lieutenant, sous-lieutenant, merci d’avoir fait vite. Sous-lieutenant, je vois que vous n’avez rien perdu de votre sens de l’observation."

Le chef de la police se leva et commença à faire les cent pas dans son bureau.

"Vous avez suivi l’affaire de cette nuit, l’homme attaqué à Yokohama ?"

"J’ai entendu des collègues en parler. Certains disent que c’est le Maraudeur, le responsable. Mais c’était à Yokohama, vous venez de le dire, non ? Nous sommes concernés ?"

L’homme-chien cessa sa marche inlassable.

"Vous aimez les héros, Kuroshiki, j’imagine que vous avez regardé le tournoi. Et vous avez déjà vu ceci si je ne m’abuse."

Tsuragamae se saisit du sachet et le brandit devant les deux officiers. Une écaille blanche, légèrement tâchée de sang. Junpei laissa s’échapper un juron odieux et présenta instantanément ses excuses à son supérieur, non sans recevoir un coup de coude de sa partenaire.

"L’agresseur décrit par la victime correspond à la description du jeune Igaki, mais je voulais une confirmation de votre part. D’autres traces ont été laissées sur les lieux de l’agression, mais nous attendons les résultats de l’analyse du labo, bien que certaines de ces traces laissent peu de place au doute. Le cas Igaki reste le plus préoccupant, la victime ne portant plainte qu’à l’encontre de ce dernier."

Le chef de la police retourna à sa place et fit signe à ses deux subordonnés de s’asseoir à leur tour. La tension était palpable. Tous les individus présents arboraient un air d’une gravité spectaculaire. On sentait que le pire était à venir, alors même que la situation présente était déjà ô combien problématique. Finalement, l’homme-chien rompit le silence.

"Ce que je m’apprête à vous dire ne peut pas quitter ces murs. Nous devons agir avant que les médias ne se saisissent de l’affaire et temporiser le plus possible de sorte à ce que nul ne puisse relier le cas de l’agression de Karl Alexander par Coy Igaki à l’affaire dont je m’apprête à vous parler."

Il fit glisser une liasse de feuilles en direction de Junpei et Haruka avant de poursuivre.

"Melody Snicket a été retrouvée."

Yokohama, Tokyo
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