Qassim - Le Prince Foudroyant

S’il y a bien une chose que Qassim n’oubliera jamais, c’est d’où il vient...

Ayant grandi en tant qu’orphelin dans un bidonville près du Caire, il y passa la majeure partie de sa vie. Conditions misérables, hygiène déplorable, survie non honorable. Il avait formé un groupe avec d’autres orphelins, et faisaient les quatre cent coups afin de pouvoir survivre dans ce milieu où seuls les plus audacieux étaient bien lotis.

Chef de sa petite bande, Qassim s’est vite imposé en tant que leader.



Qassim, 8 ans, faisant un discours auprès de ses camarades dans leur cabane d’orphelins.

Dans son groupe, personne n’avait d’alters. Du moins personne n’en avait manifesté jusque-là. Ils usaient donc de mille et une farces afin de commettre de véritables vols à l’étalage organisés.

Sauf peut-être Qassim, bien qu'il le cachait tant bien que mal... En effet, il lui arrivait d'éteindre tous les appareils électroniques autour de lui lors de ses sauts d'humeur, qu'il apprit à contrôler afin de ne pas se faire trop remarquer. Lui-même ne comprenait pas vraiment si c'était bel et bien un alter, ou bien de simples coïncidences... Mais ne s'y attarda pas plus que ça. Si c'était réellement un pouvoir, c'était un bien faible atout...

Son groupe nommé Night Raid était composés de jeunes membres tous masqués, ils agissaient dans l’ombre sous les ordres du fourbe jeune voleur Qassim.

Ni vus, ni connus.

Avec le temps, chacun d’entre eux était devenu un voleur hors pair. Leur stratégie était dressée de telle façon à ce qu’aucun ne se fasse prendre, et que même si cela devait arriver, ils possédaient des solutions d’urgence telles que des bombes fumigènes artisanales qui leur permettait de prendre la fuite.

Ils connaissaient tous le bidonville comme leur poche, prenant ainsi des chemins improbables ce qui rendait leur poursuite quasi impossible. Au pire des cas, ils étaient également formés au combat de rue, possédant également un poignard en cas de problème.

Les butins étaient toujours partagés de manière équitable, bien que c'était toujours Qassim qui en apportait la plus grosse part. Ce dernier vouait un intérêt particulier à l'équité, estimant que ce n'est pas parce que les autres sont plus faibles qu'ils doivent bénéficier d'une part moindre.

Ils étaient heureux ainsi, heureux dans la misère, heureux dans l'illégalité...

Cet âge d’or ne dura qu'un temps.

Jusqu’à ses 15 ans, où il vit tout le bidonville brûler devant ses yeux.

Les responsables ? Des bandits mal intentionnés, qui n’ont pas hésité à tuer et piller les pauvres gens qui le peuplaient. Qassim vit plusieurs de ses compagnons se faire embarquer en tant qu’esclaves. Les plus vieux furent tués, et la plupart des femmes violées.

Et tout cela, à ses 15 ans.

Seuls les plus rapides et vifs purent s’échapper. C’est le cœur serré qu’il fut contraint de fuir les lieux avec ses deux plus fidèles compagnons ; Jafar et Moktar.

Ils formaient à eux 3 l’élite de leur bande de voleurs, ce qui leur permit de s’échapper. Les autres étant trop lents…



Répondit Qassim d’un ton ferme, les cheveux lui couvrant les yeux. Des gouttes coulèrent alors le long de ses joues, tandis qu’ils s’enfonçaient dans le désert en s’éloignant de leur bidonville à feu et à sang…


Le nouveau groupe avait passé beaucoup de temps à se lamenter sur la perte de leurs compagnons, et se promirent une chose : retrouver ces bandits, et entamer leur terrible vengeance.

Ainsi ils consacrèrent une année entière à s’entraîner au combat tout en pillant dans les villages aux alentours afin de survivre. Qassim utilisait un vieux poignard qu’il avait retrouvé dans les décombres du bidonville, qu’il apprit à manier à la perfection. Il s’entraînait avec Jafar et Moktar, qui usaient quant à eux de lames plus longues.

Le challenge était difficile, mais Qassim demeurait toujours gagnant lors de leurs affrontements amicaux. Il était talentueux dans presque tout ce qu’il entreprenait, le maniement des armes en faisait également parti…

Après cette année d’entraînement, le groupe se jugea fin prêt à partir à la recherche de leurs camarades enlevés. Armés et masqués, ils partirent dès lors enquêter dans les villages alentours afin de retrouver des traces de bandits.

Au bout de plusieurs mois de dur labeur, ils tombèrent finalement une piste… Toutes ces journées à questionner les habitants, chercher des traces de leurs passages, tenter de retrouver des proches des kidnappés, épier des villageois suspects… avaient finalement porté leur fruit.


Camp des bandits, 4h48.



Un camp de bandits improvisé. Les esclaves travaillaient dans une mine de charbon juste à côté, tandis que d’autres étaient tenus à récolter diverses ressources situées autour du camp. Les alentours étaient toujours surveillés par des gardes. Néanmoins ne reconnurent-ils aucun de leurs anciens camarades parmi les esclaves. Peut-être étaient-ils affectés à une autre mission... En tout cas, ces bandits étaient bel et bien ceux qui ont causé leur terreur il y a de cela un an ; ils portaient le même étendard et les mêmes équipements.

C’est ce qu’ont révélé les observations du trio, qui en bons voleurs, ont pris le temps d’analyser les lieux avant de s’atteler à la tâche…

Le cœur serré, sachant que leurs anciens camarades sont peut-être déjà perdus, ils marchèrent en direction du camp des bandits, décides à leur faire payer le prix de leurs actes.



Chacun acquiesça de la tête et partit de son côté et s’infiltra en toute discrétion au sein du camp… Personne ne les attendait, c’était certain.

Qassim pénétra dans une maisonnette de bois, et y découvrit 2 hommes qui dormaient tranquillement sur leur lit respectif. Il les reconnut, c’étaient des bandits.

D'un pas hésitant, il s'avança jusqu'au lit de l'un d'entre eux... s’arma de son poignard légèrement tremblant, le glissa sous sa gorge... et la trancha d'un coup sec.

Du sang coula en effluve jusqu'au parquet... C'était son premier meurtre. Quelle étrange sensation... Un sentiment accomplissement parsemé d'une certaine jouissance, due à la vengeance des siens... Il fit également de même avec l'autre, cette fois d'une manière bien plus déterminée.

Il s’infiltra ensuite dans la prochaine maison, et réitéra l’opération... jusqu’à ce qu’il entende un bruit fracassant provenant de l’autre côté du camp, faisant trembler les environs.

C’était une explosion.

Qassim se mit dos au mur et observa à travers la fenêtre… Moktar s’était retrouvé à terre, le corps calciné ! Qui avait bien provoqué cette explosion ? Où se trouvait Jafar ? Et plus important… Moktar était-il toujours en vie ?!

Leur plan semblait tenir de l’échec. Aucun esclave n’avait été retrouvé, et l’un des leurs était au moins gravement touché...

Les derniers bandits restant se sont réveillé, sortant de leurs baraques. Qassim analysait les environs du regard depuis sa fenêtre… avant de finalement comprendre la situation !

L’un des leurs se trouvait caché au-dessus du barrage plusieurs mètres plus loin, une arbalète à la main ! Sans doute était-elle équipée de flèches explosives…

Ainsi les bandits avaient prévu leur attaque ? Et toujours aucune trace de Jafar...?

Qu’importe ! Ces bandits étaient en train de se diriger vers le corps de Moktar.

Qassim sentait les larmes monter… Il n’avait plus le temps d’y réfléchir. Il ne voulait pas perdre à nouveau un être qui lui était cher, encore moins le voir périr sous ses yeux !

Il bondit en arrière auprès des lits afin de récupérer deux lames des cadavres, puis plongea à travers la fenêtre afin de gagner en vitesse en s'élança droit sur ses adversaires !

Le bandit à l’arbalète ne risquerait pas de tirer si Qassim se trouvait en plein milieu de ses camarades…

Ainsi il fonça dans la mêlée, poignard à la bouche, esquivant un coup de lame puis trancha sur son passage le ventre d’un ennemi avec son poignard avant de lancer simultanément les deux lames récoltées au préalable sur le torse de deux autres bandits qui se trouvaient à distance. Les trois s’écroulèrent lourdement au sol.

Il n’en restait plus qu’un face à lui. Ce dernier, tremblant de peur, fit tomber sa lame.



Grommela Qassim les yeux écarquillés par sa détermination, gardant son poignard en bouche. Ses anciens amis... Son bidonville... Moktar... et peut-être même Jafar... Le moment de tous les venger était enfin venu ! Enfin allait-il mettre fin à sa vie de calvaire, et pouvoir reprendre la route avec ses compagnons, même ceux ayant été asservis !

Impossible qu'ils soient morts, ce sont tous de braves hommes qui ne renonceraient jamais à leur liberté...

C'est alors qu'il avança son pied au sol, et s'élança vers son dernier adversaire à toute vitesse, les larmes aux yeux… avant d’être repoussé plusieurs mètres plus loin par une explosion qui jaillit pile entre les deux, faisant plusieurs roulades au sol avant de s’écraser violemment contre un mur, crachant une flopée de sang.

Sa vision se dégradait, il ne comprenait plus ce qui lui arrivait… Le choc avait été violent, son cerveau avait du mal à l’encaisser. Dans son état second, il remarqua cependant son adversaire entièrement calciné et crut ensuite reconnaître Jafar qui s’était dressé devant lui, sourire aux lèvres, tout en pointant du doigt le cadavre de Moktar…



Laissa échapper Qassim d’un air désespéré, le visage remuant légèrement à cause de sa perte de conscience proche…






Crut entendre Qassim...

Des gouttes salées tombèrent sur le sable devant le jeune voleur… avant qu’un voile noir ne vienne recouvrir sa vision.

Il avait sombré.

Le lendemain, ses yeux s’ouvrirent à nouveau…

Qassim prit alors le temps de comprendre ce qu’il se passait. Il se trouvait dans une cabane… seul. Les pieds et les mains liés par des chaînes. Il se trouvait dans le noir quasi complet, la porte était fermement verrouillée et il n’y avait aucune fenêtre. Juste une petite pièce qui lui permettait tout juste de s’allonger à même le sol.

Le jeune voleur n’avait plus aucune arme sur lui. Il ne restait que son manteau à moitié brûlé par l’explosion de la veille qui lui permettait de cacher son visage attristé. Comment a-t-il fait pour finir là ? Après tout ce qu’il a entrepris, les nombreuses enquêtes, les multiples entraînements… Pour finir esclave, sous le joug de ces infâmes bandits qu’il cherchait à détruire ?

Il n’y aura donc pas de vengeance… Moktar est mort… Et Jafar… Sa trahison… Etait-ce une hallucination ? C’était impossible… Enfin… C’était pourtant lui qui a mystérieusement découvert ces informations concernant les bandits… C’était également lui qui a voulu que l’on se sépare à l’arrivée, nous indiquant le chemin qu’on devrait suivre… En réalité, tout cela faisait sens…

Les yeux de Qassim s’humidifiaient à mesure qu’il réfléchissait à tout cela.

Mais pourquoi les aurait-il trahis, lui et ses compagnons ? Où avait disparu cette promesse de vengeance ?

C’est alors qu’un bruit fracassant retentit. Cela venait de dehors… Puis un autre, et encore un autre… Des grommellements, des bruits de corps qui tombaient au sol… Il y avait un combat qui se déroulait juste à côté ?

Soudain, sa porte fut enfoncée par un coup de pied. Un visage se découvrit avec cette lumière du jour qui pénétra alors les lieux en agressant les yeux du jeune voleur…






Un homme grand et fortement musclé. Il possédait un étrange costume qui lui moulait le corps ainsi que de courts cheveux noirs avec un visage aux traits relativement bienveillant.

Qassim ne comprenait pas cet accoutrement, ni ce que venait faire ici un tel personnage ?

Il n’eut même pas le temps de comprendre que ses chaînes furent toutes brisées par cet homme à mains nues, avant qu’il ne le porte dans ses bras !






S’écria-t-il en souriant avant de le sortir dehors… laissant constater le paysage assez différent de la veille. Les maisons possédaient toutes un énorme trou à la place de leur porte, et les quelques rares bandits survivants gisaient en tas les uns sur les autres au milieu du camp, le visage irrité par la douleur.



Demanda timidement Qassim, remarquant que ses deux compagnons n’étaient plus présents en ces lieux.






Ajouta-t-il en montrant du doigt une foule de personnes en haillons en train d’embarquer dans des camions avec comme intitulée « Ambulance Héros » ? Il ne reconnut aucun esclave... Et qu’était-ce que tout ce cirque ? Ils venaient donc d’être tous sauvés par cet étrange personnage musclé en combinaison moulante ? Et sans une égratignure ?!



Qassim pensait que ce n’était qu’une légende urbaine. Ces héros qui délivraient le peuple de l’emprise du mal...

Il n’en avait jamais vu auparavant, et ne voulait pas croire en leur existence. Mais ce jour-là… il ne savait plus quoi en penser.






Le jeune voleur n’en croyait pas ses yeux. Il venait donc d’être sauvé, et tout son plan qu'il construisait depuis une année… avait été inutile. La perte de Moktar, Jafar… ? Et eux alors… ? Ils avaient tout bonnement disparu.

Qassim se débattit afin de tomber au sol à la surprise du héros, et courut vers les bandits à moitié inconscients, avant de secouer l'un d'entre eux.


« OÙ SONT MOKTAR ET JAFAR ? ET MES ANCIENS COMPAGNONS ? OÙ SONT-ILS TOUS PASSÉS ?! »


Hurla-t-il les yeux écarquillés tout en secouant frénétiquement le corps du bandit qui gisait au sol.
Ce dernier se mit alors à rire doucement, encore gêné par la douleur qu’il éprouvait.


« Ah… T’es un petit de ce bidonville misérable… ? Et tu veux… les retrouver… ? Haha… Il va falloir que tu te poignarde le cœur pour les rejoindre… »


Lui répondit-il avant de rire à nouveau.

Cela voulait donc dire… qu’ils étaient tous morts… ? Non… Impossible… On aurait retrouvé leurs corps dans ce cas… A moins qu’ils… les aient fait disparaitre dans la nuit… ?

Les yeux de Qassim s’humidifiaient. Il ne voulait pas y croire…

Il arma alors son poing tout en tenant le col du bandit avec l’autre main… et lui décocha un coup en plein visage. Puis un autre, puis un autre, et encore un autre. Son poing commençait à être teinté d’un rouge vif tandis que le visage ensanglanté du bandit était de plus en plus défiguré.

Des échos raisonnaient dans sa tête, il entendait notamment des cris qui lui sommaient d’arrêter. Mais il n’en retint rien, son poing continuait à s’abattre continuellement sur le visage de ce monstre qui lui avait tout enlevé dans sa vie. Ses compagnons les plus chers… Le lieu où il prospérait… Ils avaient commis tant de méfaits… La vie était un luxe qu’ils ne méritaient pas.



Susurra-t-il les larmes aux yeux tout en le rouant de coups… avant de se faire arrêter par l’étreinte d’un grand homme musclé.

C’était Super Eagle…




S’écria ce dernier tout en éloignant Qassim des bandits. Il ne se débattit même pas, exténué par les émotions, et se contenta de regarder son œuvre… Le visage du bandit méconnaissable tandis que du sang coulait le long de sa tunique, et également le long du poing du jeune voleur…


Cette alliance, cette stratégie mise en place, cette année de dur labeur… Pour en arriver là ?

Il regarda ses mains. C’était bien elles qui avaient servi à en tuer quelques uns... Bien qu’il n’eut pas le temps de vraiment le comprendre sur le coup, il avait trouvé cela extrêmement jouissif… Ce sentiment de justice après tout ce temps… Et encore là... C'en était frustrant de ne pas avoir pu terminer ce travail. Ce bandit respirait encore...

Et c’était loin d’être terminé.

Une fois arrivé au centre-ville à bord de l’ambulance, ils furent tous accueillis par… le Roi, en personne.

Ce dernier semblait chercher quelqu’un du regard, avant de finalement le porter sur lui…






Demanda-t-il d’un air subjugué.

Qassim quant à lui, prit un air d’autant plus subjugué. Le Roi en personne le connaissait ? Et l’appelait même par son prénom ? A quoi tout cela rimait-il ?



Le Roi, un grand bonhomme musclé, se précipita alors vers lui et l’enlaça, grand sourire aux lèvres.






Qassim fronça les sourcils. Qu’est-ce qui était encore en train de lui arriver ? Son fils ? Il n’a jamais eu de parents, ils sont morts à sa naissance ! Du moins, c’est ce qu’on lui avait dit… Sa vie prenait une nouvelle fois une tournure très étrange, ressemblant tout bonnement à une blague de mauvais goût.


S'écria-t-il tout en repoussant le Roi, estimant que tout ceci n'était qu'un immense manque de respect pour lui ainsi que tous ses camarades tombés dans l'oubli.





Un arc électrique se dessina autour du Roi... avant qu'il ne se retrouve juste derrière Qassim. Ce dernier ne comprit pas ce qui était arrivé, mais il avait senti une puissance onde de choc au niveau de sa nuque... avant de s'écrouler au sol, inconscient.

Sa destinée allait à nouveau être forcée, embarquant le jeune voleur à bord...

Il se révéla être doté d’un puissant alter que le Roi lui fit remarquer, né d’une union secrète qui avait pour seul but de combiner l’alter de son père et créer un héritier extrêmement puissant afin de succéder au Royaume. Du moins, c’est ainsi que Qassim voyait la chose. Le Roi lui expliquait simplement qu’il ne pouvait pas rester avec sa mère qui n’était pas dotée de sang royal, le cœur serré… Elle avait donc fui vers des contrées lointaines, laissant Qassim seul sur son chemin pour de mystérieuses raisons.

Il l’inscrivit ensuite directement dans un lycée de héros contre son gré ; il ne désirait pas participer à sa mascarade et refusait son titre de prince. Son père n’avait jamais été là pour lui, et le cueillait subitement du jour au lendemain quand cela l’arrangeait ?

Bien qu'il tenta à de nombreuses reprises de contester, il fut forcé d’accepter cet enseignement. Son alter était remarquable, faisant de lui de loin le meilleur de sa promotion. Il combinait avec élégance l'électricité de son père ainsi que le pouvoir de création de sa mère pour s'en servir efficacement selon les situations.

Ses prouesses furent très vite reconnues et retransmises au grand public.

Devenir un héros, cela ne le dérangeait pas. D'autant plus qu'il avait été sauvé par l'un d'entre eux... Lui, qui était victime d'injustice depuis tout petit. Il pouvait avoir la force de changer cela.

Et en effet, sa formation lui a permis de grandement développer son pouvoir, le manier avec bien plus de facilité. Il acquit également de mauvais traits de caractère qu’il se força lui-même à avoir afin de mener la vie dure à son entourage ; multiples caprices, arrogance, irrespect, sournoiserie… Malgré son enseignement de qualité, il restait un rustre. Du moins se forçait-il afin de faire comprendre qu’il n’était pas à sa place ici, et qu’il ne le serait jamais. Au point où il se prit au jeu, commençant à prendre du plaisir dans ce rôle qu'il jouait.

Qassim avait perdu toute empathie à l'égare d'autrui, préférant alors jouer avec leurs émotions afin d'en tirer quelque chose d'utile, ou encore par simple plaisir.

De plus, on lui apportait tout ce qu’il désirait à chacun de ses caprices. Ce nouveau monde l’émerveillait, il pouvait avoir tout ce qu’il voulait… C’est pourquoi il ne lésina pas sur les demandes, et désira notamment de nombreux bijoux et accessoires… dont il se servit afin de parfaire son art.

Son caractère changeait peu à peu, adoptant naturellement les traits qu'il se forçait à avoir... En plus d'apprécier de plus en plus son "art" au fur et à mesure qu'il le comprenait. Parti de pas grand chose, il fut intrigué par les mille et une façons qu'il avait pour modeler son pouvoir qui semblait infiniment puissant. Il s'en voulait de l'avoir négligé tout ce temps.

Il devenait insolent avec tout le monde, et arrogant à cause de son pouvoir qui ne trouvait nul égal en Egypte, si ce n'est son père ou encore les Héros vétérans.

En effet, Qassim ne considérait pas son alter comme un simple pouvoir mais comme un véritable art tant il était impressionnant et resplendissant à ses yeux. Il se renomma ainsi lui-même "Lightning Eagle", un clin d'oeil à son sauveur et à la nature de son alter, l'électricité sans compter l'Aigle qui représente son pays : l'Egypte. Ainsi le représentait-il également, mais à sa manière plutôt non conventionnelle.

De plus, il méprisait son nouvel entourage qui ne l'appréciait que par intérêt et ne désirait plus qu'une chose ; devenir plus fort. Cela était en parti dû à son enseignement car il comprit dès lors son véritable potentiel, mais également à cause de la famille royale qui en attendait beaucoup de lui, ainsi que de ses profonds principes...

Il ne souhaitait plus devenir fort... mais devenir LE plus fort. Ainsi pourrait-il changer tout ce monde en proie à l'injustice, et en finir avec son père, la source de tous ses problèmes depuis sa plus tendre enfance... Jamais il ne l'a apprécié, et jamais il ne l'appréciera. Il lui était uniquement reconnaissant de lui avoir offert un tel don. Mais ce dernier ne savait rien de ce que Qassim avait enduré. Rien de sa peine. Rien de sa douleur.

De toutes façons, ils étaient tous faibles. Aucun ne le valait, que ce soit au corps-à-corps ou en pouvoir. Sa vie l'ennuyait ici, et il ne pouvait pas se mesurer à d'autres héros, et encore moins à son père... Malgré ses nombreuses provocations.

Il espérait également en secret résoudre le mystère de ce soir-là... Jafar... Qu'était-il vraiment devenu ? S'il l'avait réellement trahi... Lightning Eagle avait pour intime conviction de le foudroyer de ses propres mains...

Quoi qu'il en soit, son comportement virulent ne semblait en aucun cas déranger quiconque dans la famille royale, qui était uniquement fascinée par la facilité avec laquelle Qassim maniait son alter. A leurs yeux, c’était une promesse d’un héritier digne de la puissance de son père, qui est déjà réputé dans tout le Royaume pour sa force et ses nombreuses participations dans les arrestations de criminel en tant que Héros professionnel… Ainsi voulait-il que son fils reprenne le flambeau.

S'ils savaient...

La situation du nouveau Prince le changea drastiquement en quelques années. Tous ces événements s'étaient marqués en lui de différentes façons, provoquant diverses réactions psychologiques parfois inexplicables.

Arrogant, désinvolte, hautain, méprisant, sournois, farceur... Tant de mauvaises qualités qu'il acquit au cours de sa formation dans ce milieu qu'il détestait au plus haut point. C'était sa façon à lui de ne pas perdre la tête et extérioriser sa douleur.

Ce n'est pas pour autant qu'il perdit ses qualités naturelles ; il était avant tout intelligent, éloquent et même leader-né, bien qu'il ne mit plus à profit cette dernière, préférant désormais agir en solitaire. Sans compter ses qualités au combat, le corps-à-corps, la vitesse et la maîtrise de son alter.

Qassim, ainsi connu sous le nom de Lightning Eagle ou encore Le Prince Foudroyant, décrocha avec succès son diplôme de Héros Professionnel au bout de trois ans.

Cependant, la criminalité était extrêmement basse en Egypte en raison de la présence clairement dissuasive du Roi surpuissant, nommé quant à lui « Thunder God », ayant pour principale qualité l’art de l’électricité, couplée à sa force brute effroyable, il était sans nul doute l'un des plus puissants de ce pays si ce n'est le meilleur d'entre eux. C'est d'ailleurs à cause de ce nom que Qassim préféra "Lightning" à "Thunder" comme pseudo.

Qassim ne pouvait donc pas exercer son art, et le Roi avait encore de beaux jours devant lui… C’est pourquoi il l’envoya au Japon afin qu’il devienne plus fort et comprenne ce qu’est la vie, estimant que c’était la meilleure façon d'endurcir encore plus son fils et le rendre plus enclin à coopérer avec la Famille Royale.

En effet, la criminalité était de plus en plus haute là-bas et la Brigade des Héros du Japon réclamait de l'aide de tous les pays disponibles. Le Prince d'Egypte en personne qui leur fut proposé par le Roi, c'est donc à bras ouverts qu'il y fut convié.

Il était à nouveau forcé par son destin… bien que cette fois-ci, il était plutôt heureux de quitter les lieux. La royauté le dégoûtait. Son père le dégoûtait. Il avait beau lui mener la vie dure… ce dernier finissait toujours par avoir ce qu’il souhaitait.

Et cela, Qassim était bien décidé à le changer.

A 20 ans, il débarquait pour la première fois dans un lieu qui ne se trouvait pas au Caire, mais carrément de l’autre côté du globe… A Tokyo, au Japon.

C’était également la première fois qu’il prenait l’avion, son cœur ayant bien failli lâcher à plusieurs reprises pendant du trajet.

Il était passé littéralement d'une vie de misérable voleur à une vie de prince renommé...

Etait-il pour autant heureux ainsi ?




Pensa Qassim le soir pluvieux où il débarqua à Tokyo.