Bras dessus, bras dessous [PV Alucard]

Aïe, fut la première réaction d’Haru lorsque le vampire cowboy lui tira les cheveux. Apparemment il l’avait légèrement enragé avec ses propos. Théorie qui fut confirmée quelques secondes plus tard quand, sans aucun avertissements préalables (pas un fan de préliminaire le mec), Alucard lui trancha simultanément les cinqs doigts de la main droite. On dit que la douleur peut prendre un certain temps à atteindre le cerveau et à provoquer une réaction, mais on se rappelle que dans le cas d’Haru, son cerveau est en quelque sorte un super ordinateur, la réaction fut donc instantané et le hurlement de douleur fusa alors. La sensation de brûlure était si intense, qu’il avait l’impression d’avoir le bout des doigts (ou de ce qui en restait du moins) en feu complètement.

Au moment où la lame avait sectionné le troisième doigt, il avait perdu momentanément contrôle sur son esprit et avait non-volontairement “appuyé” sur le “bouton panique” qu’il avait préparé. Ce qu’il ignorait, c’était qu’il avait “appuyé” avec tellement de force qu’un flot de données tellement important avait été envoyés aux différents commissariats que dans ceux situés les plus près, les policiers de garde cette nuit là n’avait eu le temps que de voir apparaître l’image d’une carte de la ville avant que leur ordi ne surchauffe. Ceux plus éloignés eurent plus de chance comme l’onde c’était dissipé un peu, ils purent reconnaître un lieu identifié accompagné d’un petit message qui disait simplement : “À L’AIDE PUTAIN ÇA FAIT MAL”. Le temps de rassembler les équipes et donner des instructions, ils seraient sur les lieux dans 30 à 45 minutes.

La gifle du villain le fit taire aussitôt. La douleur c’était légèrement estompé, il n’avait continué de crier que par habitude. Il regarda sa main, maintenant devenu cruellement inutile de par son manque de doigts. Comment pourrait-il bricoler sans doigts? Comment pourrait-il dessiner des plans? Se fouiller dans le nez? Se mas…

-...On va aller jusqu’au bout, petit à petit. On va faire ça à notre rythme.

Parce qu’il n’avait pas fini le bâtard. Du coin de l’oeil, Haru remarqua que la jeune fille avait quant à elle reprit conscience. Sans doute son cri l’avait-il réveillé. Celle-ci semblait peu à peu prendre conscience de la situation dans laquelle elle se trouvait et à paniquer de plus en plus. Le jeune homme espérait de tout coeur que le vampire cowboy ne la remarque pas ou du moins décide de la laisser tranquille, maintenant qu’il avait commencé avec lui. Un seul moyen de s’en assurer…

-Ça… Ça fait sauter une école dont tout le monde se fiche, mais… Mais quand on parle d’un grosse institution on se limite à quelques doigts? Un… Un peu pathétique comme villain...

Bon, la douleur l’empêchait de parler convenablement, mais le message était passé. Il devait avoir l’air de vouloir mourir pour provoquer son assaillant comme ça, mais en fait il ne voulait que gagner du temps. Ignorant que les commisariats les plus proches n’avait pas eu son message, il s’attendait à être secouru dans les 10-15 minutes max… Pauvre fou...

"... fait sauter une école... se limite à quelques doigts... pathétique..."

Sasaki était résistant pour une personne de son âge. Les adolescents n'étaient pas les plus résistants face à la torture (la palme revenait aux agents entraînés et aux mères de familles, ainsi qu'aux fous), mais le jeune technicien semblait prendre un malin plaisir à fixer les règles du jeu. Des insultes, juste après une mutilation de ce calibre ! Voila une réaction psychique des plus efficace, surtout pour une victime en recherche de contrôle. Reste que son invité se montrait bien naïf.

Son misérable murmure montrait une certitude : la torture venait de se terminer.

"C'est bien, tu réagis de la bonne manière. Il faut rester conscient mon grand, concentre toi sur ma voix. Insulte moi un peu plus si ça t'aide."

Alucard observait son oeuvre avec une affection toute particulière : c'était vraiment une plaie exceptionnelle. L'odeur qui s'en dégageait lui montait suffisamment au cerveau pour devoir se retenir de la lécher. Son aspect des plus répugnant, des lambeaux de peaux bien visible se battaient en duel avec des os brisés et une chair cuite à la semelle, était une preuve de l’efficacité de sa trouvaille. Trancher les doigts s'était avéré aussi tentant qu'efficace : Shigaraki n'aura pas de nouvelles pièces dans sa collection, mais il n'avait pas besoin de le savoir.

"La douleur peut détruire les gens Sasaki. Si tu te laisses aller ne serait-ce qu'une toute petite seconde, ta psyché peut basculer dans la folie. Je sais que c'est difficile mais je ne vais pas te laisser le choix. J'ai envie de m'amuser un peu."

La jeune fille était réveillée désormais, et elle paniquait. Elle agitait ses liens avec une telle violence qu'elle réussi à faire chuter sa chaise. Son corps s'effondra sur le béton avec un bruits sourd. Les mouvements se stoppèrent pour laisser place à des sanglots erratiques. Alucard pouvait comprendre : elle avait été sortie du sommeil par un cri de douleur presque animal, mais son bandeau comme son casque anti-bruit l’empêchait de comprendre. Elle était sourde, muette, aveugle et seule. La terreur commençait surement à faire son trou dans son esprit.

Sasaki-kun avait beau être en état de choc, il avait remarqué la chute.

"Tu es impuissant alors ne t'inquiète pas pour elle d'accord ? Je m'occuperai de son cas sous peu."

La poigne du Vampire se resserra une fois de plus, et son engin de malheur s'enfonça lentement dans l'avant bras du jeune homme. Ce dernier se trancha en deux avec une véritable délicatesse, et il ne fallut pas longtemps pour que le morceau "mort" s'effondre sur le sol.

Mais quelle conne. Pardonnez la vulgarité, mais vraiment. Se débattre au point de faire tomber sa chaise, vraiment? Ouais elle ne voyait rien, ouais elle n’entendait rien, mais quand même! Lui il lui manquait 5 doigts et sa chaise était toujours debout! Cependant, lentement mais sûrement, il sentait la panique s’emparer de lui. La “folie” décrite par Alucard guettait le jeune homme et celui-ci devait faire une réel effort pour ne pas lâcher. Il devait rester conscient. Il devait garder son esprit clair. Il devait…

*Paf*

C’est le bruit que fit la moitié de son avant-bras et ce qui restait de sa main en touchant le sol. Pas une goutte de sang, on voyait l’os tranché net, la chair déjà cicatrisé de par la chaleur dégagé par la lame. L’odeur de chair cuite déjà présente suite à la tranche des doigts qui se décupla dans l’air. La douleur fut explosive pendant environ quatre secondes, puis, plus rien. Haru hurla plus longtemps que ça, peut-être pendant huit, neuf, voir même dix secondes, mais la douleur, elle, n’était plus présente depuis la cinquième seconde. Quand l’étudiant le réalisa, il se demanda d’abord s’il n’avait pas perdu connaissance ou sombrer dans la folie, mais tout autour de lui était toujours très clair. Voir même plus clair que quelques secondes auparavant.

La réaction du corps d’Haru était plutôt simple, dans le contexte de son alter, mais il ne la comprendrait que plus tard, dans une autre situation. Le jeune homme avait toujours assumé que son alter ne concernait que son cerveau, que celui-ci était le micro-ordinateur et que le reste de son corps était normal. C’était à peu près le cas, à la différence que les différentes parties de son corps agissaient comme des “périphériques” à l’ordinateur qu’était son cerveau. Au même titre que ses yeux pour l’enregistrement qu’il supposait être en train de faire de la situation, les bras étaient aussi des “supports externes” comme une souris ou un clavier pour un ordinateur classique. Ressentant une “erreur critique”, le cerveau de l’adolescent avait tout simplement ordonné une “déconnexion” du bras d’Haru, à partir de l’épaule. Si il s’était vraiment arrêté à la situation, le jeune homme aurait remarqué que ce n’était pas seulement la douleur qu’il ne ressentait plus, mais bien que son bras droit au complet ne répondait plus à ses commandes. Plutôt pratique, mais bien involontaire.

Cependant, ne voulant pas montrer à l’autre qu’il n’avait plus mal, il se mordit quand même les lèvres comme si il ne voulait pas crier. Et l’adrénaline, toujours présente dans son système, lui permit de se mordre jusqu’à en saigner. Cette douleur là, il la ressenti très bien. La réaction était donc ciblé. Il espérait que le vampire cowboy ne remarquerait pas son changement de situation, soit car il était trop concentré dans son travail, soit car il s’en fichait.

-Je.. Je n’en avais pas besoin de… De toute façon...

Faux, mais on s’en fichait un peu en ce moment.

"Je.. Je n’en avais pas besoin de… De toute façon..."

La ferveur du jeune homme commençait à s'envoler. Fini les blagues acerbes et les remarques bien senties, place aux commentaires du type "c'est pas si grave". Son patient essayait de se persuader que la situation n'était pas si horrible, et si il y bien une chose ou les êtres humains pouvaient se révéler imprévisible c'était à ce niveau là. Mieux valait éviter ce genre de comportements, plus sa petite surprise sortait traumatisée de cette rencontre plus l'impact sur son entourage en serait grand. Et, lorsque l'on voulait détruire une chose aussi puissante que All Might, rien de tel qu'un peu de désespoir pour s'amuser un peu.

"Menteur. Mais ce n'est pas grave, je te pardonne. Regarde plutôt ça."

Le Vampire relâcha délicatement la tête du garçon. Il ne mit pas longtemps pour ramasser un bout de bras sur le sol, encore fumant. L'odeur de chair grillée qui s'en dégageait était un véritable calvaire pour tout être humain non entraîné, et ne parlons même pas de son aspect. Le membre avait conservé sa teinte originale sur nombres d'endroits, mais il s'en dégageait quelque chose de tellement viscéral que le bourreau était certain que Sasaki n'y resterait pas indifférent. C'était un bout de son corps après tout.

"C'est magnifique non ? Ce n'est pas quelque chose que l'on observe tout les jours. Il faut dire que lorsque c'est notre propre..."

Alucard n'eut pas besoin de continuer bien longtemps. Le nez du jeune homme avait fini par craquer, à moins que ne ce furent ses yeux. Quelle que soit la cause, le résultat restait spectaculaire : le repas du soir préalablement digéré sortit avec une telle vitesse que l'on aurait dit une rafale de kalachnikov. La créature d'All For One eut à peine le temps de se décaler avant qu'une infâme bouillie verte ne s'écrase aux pieds du prisonnier.

Le Vampire gardait tout de même un œil sur ce dernier. Il ne faudrait pas qu'il lui fasse une crise cardiaque, ou qu'il s'étouffe sous le coup d'une respiration paniquée.

"Et bien, quelle sortie ! Je dois dire que ça me fait de l'effet. Je ne m'attendais pas à ce que tu te montres aussi amusant. Ça faisait beaucoup trop longtemps que je n'avais pas pratiqué !"

L'outil se leva une fois de plus tandis que la main du bourreau ressaisissait les cheveux de sa victime. Le geste n'était pas que symbolique, c'était également très pratique pour se rendre compte des dégâts que l'on causait. La tête était un des grands nécessaires du corps, et pouvoir y accéder rapidement était crucial dans une opération de ce genre. Mieux valait limiter les risques. Alucard ne voulait pas tuer Haru, il voulait le détruire.

"Trois... deux... un... on tranche !"

Du dégoût. Du dégoût pur. Ne plus avoir à se concentrer sur la douleur avait permis à Haru de reprendre un plus grand contact avec ce qu’il l’entourait et, avant même qu’Alucard vienne ne lui agiter sous le nez le bout de chair qui avait autrefois été son avant-bras, ce qui le frappa le plus fut l’odeur. L’odeur de chair humaine brûlé. L’odeur de SA chair brûler. C’est donc pour cela que la réaction fut pratiquement instantané quand il eut un contact visuel marqué avec la source de l’odeur et qu’il évacua une bonne portion de la pizza qu’il avait mangé rapidement entre sa période de travail sur le Y.E.S. et sa période de test du Katan’Haru. Le vampire cowboy se montra très satisfait de la réaction du jeune homme qui était désormais très pâle et prononça quelques mots qu’Haru ne compris pas, dans la confusion.

*Paf*

Voilà ce qu’il entendit, sans rien sentir cette fois, car son bras était toujours inactif. Il regarda au sol et vit un nouveau morceau de son bras (plus précisément ce qui restait de son avant-bras, jusqu’au coude), qui reposait maintenant au sol. Le visage sans aucune expression, sans cri, sans rien, il fixa le bout de bras. Puis son assaillant. Puis le bras. Puis son assaillant. Puis il expusla ce qui lui restait dans l’estomac, régurgitant pour une seconde fois, cette fois en direction du vilain. Il espéra secrètement avoir touché l’autre et sali ses jolis vêtements de vomi et de bout de salami.

Malgré son état de choc, l'adolescent remarqua quand même qu’en lui coupant l’avant-bras, Alucard lui avait libéré le coté droit du corps, il se mit donc à se faire aller le bras (ou ce qu’il en restait), tantôt avec l’intention de frapper le vampire, tantôt en tentant de se libérer. N’ayant aucune sensations plus loin que l’épaule, il n’avait aucune idée s’il atteignait une quelconque cible, mais ça lui faisait du bien de se dire qu’au moins il essayait.

Quelle scène étrange se devait être, un manchot qui se faisait aller le moignon, une adolescente attachée sur une chaise qui sanglotait au sol et un maniaque qui maniait un sabre-laser. Le scénario d’un mauvais film de science-fiction/horreur quoi. Star Wars rencontre Saw. Il ne manquait plus que le méchant lui annonce qu’il était son père et que la jeune fille était sa jumelle.

Découragé, Haru s’immobilisa d’un coup, ferma les yeux, colla son menton sur son torse et se mit à sangloter. Il était foutu, il allait mourir et il ne pourrait rien y faire. Alucard avait bien réussit à le briser. Son esprit lui jouait même des tours en lui faisant imaginer le bruits des gyrophares de la police qui ne viendrait jamais. Ou… Était-ce vraiment son imagination?

Haru ne parlait plus. Haru était ailleurs. L'odeur, la vision, les sensations, la prise de conscience : autant d’éléments qui forçait le psychisme du jeune homme à résister encore, et encore, et encore... Mais il était trop tard pour cela désormais. Sasaki avait craqué. Du jeune homme jovial et impertinent il ne restait qu'une loque, à peine capable d'aligner deux sanglots correctement. Il s'était débattu pourtant, il avait agité son moignon avec l'espoir de... de quelque chose. Mais ça n'avait pas suffit. Contre ce genre de traitement rien n'aurait suffit.

Intérieurement le Vampire jubilait. Sasaki était sa chose maintenant, en corps comme en esprit. Il avait laissé sa marque sur ce jeune homme, autrefois vigoureux, et savoir qu'il avait fait subir pareil traitement à un élève de Yuei était véritablement cathartique. All Might lui avait pris tout ce qu'il aimait : il se chargerait de lui jeter les conséquences au visage. Et plus les conséquences ressemblaient à un esprit en miettes, mieux ce serait. Voila ce qu'était l'essentiel après tout : les dommages psychiques. Un bourreau efficace jouait sur le long terme, par sur l'instant présent.

C'est du moins ce qu'Alucard se disait, dans une remarquable tentative de contenir sa frustration.

Certes Haru était en miette. Certes il ne sera pas capable d'aligner deux mots cohérents avant quelques jours. Mais il n'avait pas mal. Rectification : il n'avait plus mal. Quelque chose venait de se passer dans son système nerveux, les indices étaient évidents. Vomissement ne veux pas dire hurlement. Les êtres humains hurlent lorsqu'on leur tranche quelque chose, et pas seulement avec leurs voix. Leurs micro-réactions, leur sueur, les mouvements de leurs muscles en vu d'éviter la douleur : tout cela avait disparu lors de sa dernière découpe. Il allait falloir faire quelque chose pour régler ça.

"C'est incroyable comme sensation non ? Voir son corps s'écraser en petits morceaux, comprendre ce qu'est vraiment l'impuissance... Je dois dire que ton regard est une chose magnifique. Tes professeurs doivent t'apprécier non ?"

Le pied du bourreau se propulsa vers l'entrejambe du jeune homme : l'apocalypse elle même venait de passer dans ses yeux. L'impact fut rude, le hurlement qui suivit le fut tout autant. Alucard, loin de se sentir concerné par la situation, remit sa main sur les cheveux de sa victime et assigna son tout dernier coup.

"Je suis certain que tu ne me lanceras plus de stylo laser au visage désormais. C'est une grand étape de ta vie qui vient de se jouer mon garçon, on ne se fait pas corriger comme ça tout les jours."

Ce qu'il restait du bras alla rejoindre le sol. Ne restait plus qu'un tronc. Un tronc en larmes, un tronc avec deux jambes et un bras tout à fait fonctionnel, mais un tronc tout de même. Si l'on était dans un vieux comics, cet événement aurait été le début d'une rivalité légendaire. Mais le monde n'était un comics. Sasaki allait sans doute passer le reste de sa vie à pleurer, et finir par mourir seul dans un appartement minable.

C'est alors que le Vampire entendit les sirènes.

Incroyable. Il était tellement prit dans son petit jeu avec sa surprise de la soirée qu'il n'avait pas entendu les forces de l'Ordre se rapprocher. Elle restait pourtant à une distance raisonnable, ce qui était parfait. Le bourreau n'avait plus grand chose à faire ici, et savoir que des agents du gouvernement allaient tomber sur ce triste spectacle était assez réjouissant. Un petit rire sortit de la bouche de la créature d'All For One. C'était parfait. Il avait fait plus de travail en une nuit qu'en plusieurs dizaines années d'emprisonnements. Les yeux du Vampire virèrent au rouge. La situation devenait tendue, et il valait mieux se préparer à un assaut que de le subir comme un imbécile. Il prit tout de même le temps de se pencher une dernière fois sur sa victime, et se mit à lui caresser lentement la cuisse.

"Tu m'excuseras de ne pas rester plus longtemps, mais je pense que quelqu'un à du t'entendre hurler. C'est dommage... j'aurais bien aimé m'occuper de ça avant de m'en aller. Mais bon, ce n'est que partie remise !"

Le bourreau ne voulait pas perdre de temps. Il passa derrière le jeune homme et ne mit pas longtemps pour éjecter une clé USB d'un vieille ordinateur. Ordinateur qui, comme dans un mauvais film d'horreur, c'était amusé à encoder tous se que voyait quelques petites caméra sur un support externe. Cette clé USB, c'était de l'or à l'état pur. De quoi utiliser la souffrance de son patient pour faire imploser les médias sociaux. Tout ce qu'il lui fallait désormais, c'était un bon logiciel de montage. Est ce qu'il oubliait quelque chose ?

Ah oui. La fille.

La créature d'All For One glissa le petit processeur dans sa poche avant de délier sa deuxième victime de son siège, de resserrer ses liens, et de la porter comme un sac à patate. L’adolescente essayait de se débatte, mais son statut de larve aveugle, sourde et muette ne jouait pas en sa faveur. Il n'est pas facile de se libérer d'une telle emprise lorsqu'on est attaché comme un vulgaire saucisson. Le bourreau ne put toutefois s’empêcher d’adresser une dernière pique à l'apprenti technicien.

"Bonne nuit mon garçon. Au plaisir de te recroiser un de ces jours."

À partir de ce moment, les souvenirs d’Haru étaient très flou. Il avait souvenir d’avoir mangé quelques coups violent de la part de son tortionnaire, d’avoir entendu le dernier morceau de son bras qui touchait le sol dans un dernier *paf*, le bourreau qui lui disait quelques mots dont il ne comprit que des bribes puis des sirènes. Les sirènes qui avait fait fuir le vampire cowboy qui avait emporté avec lui la jeune fille, sans doute comme collation de fin de soirée. Il avait emporté la jeune fille et son stylo. Il venait de fournir à un dangereux criminel une arme au potentiel incroyable. Quel con. Queeeeel con.

Le premier policier a entrer dans la pièce dut en ressortir aussitôt pour être malade. L’odeur et la vue était sans doute trop dur à supporter pour lui. La scène devait être horrible pour les nouveaux arrivants. Deux chaises, une renversée et l’autre occupé par un adolescent avec un seul bras, ligoté. Au sol, des doigts, une paume, deux moitiés d’avant-bras et finalement le morceau qui va de l’épaule au coude. Deux taches de vomi aussi. Mais aucune de sang. Pas une goutte. Seulement une odeur insupportable de chair brûlé.

Le premier policier au coeur solide qui réussi à s’approcher du jeune homme constata que celui-ci, non seulement respirait, mais répétait toujours en boucle les mêmes mots.

-La fille… Votre fille… Il a pris votre fille monsieur l’agent… Je suis désolé…

Bien sûr, ce n’était pas le père de la jeune fille qui se trouvait devant lui, ça aurait été un hasard beaucoup trop grand et on est pas dans un mauvais film de série B. Le policier n’avait pas d’enfant et, du haut de ses 51 ans, n’avait même jamais été marié. Il habitait un petit appartement miteux à l’autre bout de la ville avec ses deux chats, All et Might. Lui même se nommait Patrick Stewart, comme l’acteur qui avait vécu il y a près de 100 ans. D’origine anglais, immigrant de 3ème génération, ses parents avaient fui le régime Nazi anglais des années auparavant. Mais on s’en fiche de tout ça.

On appela une ambulance pour Haru qui, toujours dans un état second, eut à peine connaissance qu’il était déplacé et amené jusqu’à l’hôpital le plus près de là. C’était la nuit la plus longue de sa vie qui venait de se terminer, mais une nouvelle étape difficile qui commençait.