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Projet God Illusion [Solo]

Ayako Idō
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Ayako Idō
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Dim 30 Juin - 17:37


PROJET GOD ILLUSION



"PARTIE I"

Un soir, mon maître m’a appelé à le rejoindre dans une armurerie d’airsoft pas mal fréquentée de Tokyo. Assez pour que le contact n’ait pas besoin de « pourboire » si on l’interrogeait sur nos activités, mais pas trop pour éviter les surveillances systématiques des employés. Souvent, passé un certain budget une entreprise peut se permettre de toujours plus restreindre les actions de ses travailleurs, par « peur des employés trop généreux » qui pourraient « faire disparaître » quelques matériaux pour des raisons « personnelles » lors de l’inventaire.

Une fois sur place il n’y a aucune trace du contact, seulement le vieux pour m’accueillir par l’entrée de service derrière le magasin, dans l’arrière-boutique. Comme on peut s’attendre d’une armurerie airsoft, beaucoup de caisses remplies de répliques et autres outillages sont stockés sur des étagères et une table au centre faisant office d’atelier. Sur cette même table se trouve un costume des plus intrigant :

« Pour cette fois, je vais te demander de porter cette tenue. »


« Hein ? Mais j’suis censée faire quoi avec tout cet attirail ? Ça m’a l’air de peser une tonne en plus entre les protections tactiques et les jointures renforcées… »


Même si le design est classe, ça doit peser son poids en plus d’exposer les endroits non protégés. Mais c’est une chance pour nous – si ce n’est pas plutôt lui qui a profité de l’occasion pour faire ce choix – car la tenue de Deathsnipe est devenue à la mode depuis la sortie de l’extension Revolver Heroes du jeu Gunfight Online. Un VRMMO avec Snipe comme PNJ unique de quête et ce fameux Deathsnipe, une référence du siècle dernier autrefois appelée Deathstroke et boss final de l’extension. Il n’est donc pas rare de la voir circuler un peu partout dans le Japon.

« Écoute, je sais que ça peut te paraître infaisable mais ce n’est pas en te plaignant que tu arriveras à progresser. De plus, avec tes lacunes en combat il te faut de quoi encaisser les coups qui passeront ta garde. Et cette tenue entre parfaitement dans ces critères en plus de permettre de te débarrasser de ça, sous cette capuche. »


Il pointe du doigt mon masque, mais je comprends ce dont il veut parler. Il parle de ce qui s’y trouve justement derrière, à savoir ma chevelure. Cela dit je ne comprends absolument pas pourquoi de telles précautions :

« En attendant ton arrivée j’y ai apporté quelques modifications, ainsi il n’y a aucune chance que l’on puisse te reconnaître. Ce qui m’amène à t’expliquer ce que j’attends de toi et je veux que tu appliques à la lettre ce que je vais te dire, sans discuter. »


Son intonation semble étonnamment sérieuse, généralement dans ces moments-là c’est qu’il a établi une stratégie extrêmement bien ficelée. Et comme il lui arrive de calculer sur plusieurs coups en avance suivant son objectif, ça veut dire exactement ce qu’il vient de dire, tout doit être exécuté au millimètre près. Je l’écoute alors religieusement, quoiqu’un peu tendue :

« Bien. Donne tout ce que tu as dans ton premier affrontement, cependant non seulement tu ne pourras pas utiliser ton Alter hors combat, mais en plus tu vas devoir disparaître à chaque fois que tu feras apparaître quelque chose. Et ce, pour tout le monde, pas seulement ton adversaire.
De ce que l’on sait, tu ne peux projeter que dans ton champ de vision, mais avec ces lentilles et miroirs que tu portes tu peux étendre la projection autour de toi. Avec une netteté donc moindre qui t’empêche d’être littéralement invisible certes, du moins si tu continues de suivre la logique de projeter une image de l’environnement qui t’entoure mais sans toi. On a déjà essayé et ça ne marchait jamais en mouvement, alors que dirais-tu d’empêcher qu’on te distingue de ton environnement à la place ? »


Oui, être invisible quoi…
Je fronce un sourcil, mais même en portant mon masque mon interlocuteur semble saisir mon incompréhension :

« Réfléchis, tu as étudié ça dans tes livres favoris au collège et plus tard dans certains de tes cours de psychologie, Pourquoi distingue-t-on les gens des murs qu’ils longent ? »


Hmmm… Depuis la naissance, nous apprenons à reconnaître les humains, surtout leur visage qui d’ailleurs attire naturellement notre regard. Mais justement, qu’est-ce qui nous permet de différencier ces visages de l’environnement ? Les formes ? Les couleurs ?

Non… les patterns.

« Je pense avoir compris, si c’étaient les formes ou les couleurs on distinguerait un sourire sur un fond noir, ou une langue sur de la glace à la framboise qu’on vient de prendre du pot avec une cuillère. Je dirais donc cet ensemble des deux ainsi que la manière dont cette interaction s’harmonise avec le reste, autrement dit les patterns. »


Il bombe alors légèrement le torse, pouce en l’air :

« Correct ! Il faut donc que tu brouilles ces patterns avec tes projections ! »


« Ouf, t’as été cool cette fois sur la devinette. Cela dit je me demande bien comment je m’y prendrais, en faisant un dôme au-dessus du combat peut être ? »


« Pas que, puisque le but est aussi de disparaître aux yeux de ton adversaire. Mais ça tu pourras le faire avec ton autre œil sans soucis, je t’en sais capable. Je t’entraînerai avec le temps qu’il reste, mais maintenant que tu as compris, on peut passer à la suite. Écoute-moi bien… »




« Vainqueur, Hamlin ! »




Avec de tels compétiteurs et des restrictions de combat pareilles, j’avais déjà peu d’espoir quant à ma victoire, mais il semble que mon maître ait décidé de ne pas m’en tenir rigueur. Au contraire même, il semble plutôt aux petits soins et vérifie à plusieurs reprises que mon mental ne souffre pas de la défaite. On peut dire que son Alter s’avère extrêmement utile pour ça, s’en est presque suspicieux à quel point il s’inquiète au lieu de me pousser comme à son habitude à relativiser. Et c’est ce soir, lors du repas précédant une patrouille, sur les toits comme d’habitude, que justement je lui pose la question, le regardant ma bouchée de sandwich avalée :

« Dis-moi, t’aurais pas prévu que je perde dès le début ? »


… Un silence marque l’instant.


Dernière édition par Ayako Idō le Mar 2 Juil - 18:01, édité 1 fois (Raison : Merci Iku pour l'idée du brouilleur de patterns !)
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Ayako Idō
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Ayako Idō
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Mar 2 Juil - 19:41




"PARTIE II"

Le vent du soir souffle entre nous, emportant la poussière de ce surplomb qui sépare le maître de l’élève que je suis, il transporte aussi le son des sirènes de la ville perturbant ce calme et, je l’espère, les doutes qui naissaient entre nous :

« … Oui. »


… Je ne sais quoi exprimer. Incompréhension ? Frustration ? Colère ? Tristesse ? … Ce que je sais cependant c’est que mes joues se sont quelque peu échauffées et mon masque humidifié en réaction :

« Tu ne pouvais gagner, à moins d’un miracle, mais tu devais être persuadée de pouvoir réussir. »


« … Dis-moi tout tout de suite si tu ne veux pas que ce soient nos derniers mots échangés. »


« Premièrement, il te fallait apprendre l’échec. Autant sur la compétition, que sur l’apport de l’aide. On t’a déjà appris que l’on ne doit pas proposer son aide à n’importe qui, encore moins n’importe comment. En plus de le démontrer, tu as aussi pu apprendre que se prononcer et demander un consentement mutuel peut être futile. Tu as dû le remarquer, rares sont les cas où nous nous exposions directement à ceux que nous souhaitions aider. Même si nous ne courrions aucun risque. »


Je l’écoute en silence, reprenant mon repas et attendant la suite, quelque peu crispée :

« Et deuxièmement, il te fallait apprendre tes limites. Autant sur ton Alter, que sur tes aptitudes d’adaptation. Ton passé difficile t’a donc certes préparée à l’échec et t’a poussée à apprendre à t’adapter, mais il est des choses auxquelles tu ne peux t’y faire, comme les conditions que je t’avais imposées, qui auraient pu être présentes lors d’une intervention d’urgence. Tu n’as certes pas réussi à arracher la victoire, mais tu as tenu face à un professionnel pendant tout ce temps, peu de gens en sont capables. N’oublie pas que même si les vilains peuvent avoir l’occasion d’être complètement libres de faire tout ce qu’ils veulent lors d’un affrontement, les héros compensent les restrictions par la coopération. C’est pour cela que nous priorisons les vilains ayant un objectif restreignant leurs actions, parce que nous n’avons pas les ressources des héros. »


À ces mots je tique et réagis au quart de tour, sans même réfléchir :

« Mais pourquoi ne pas avoir voulu agir en héros officiel en premier lieu ?! Et pourquoi ces restrictions en particulier d’ailleurs ?! »


Il répond alors du même ton calme que précédemment, apparemment se voulant posé :

« Le Guide n’est pas un héros, parce que sa définition a changé depuis l’adaptation des pays à l’arrivée des Alters. Le simple fait que tu distingues les héros des héros « officiels » dans ta question le démontre : Aujourd’hui il suffit de suivre des études et de rechercher la popularité pour devenir un héros, afin d’agir au nom d’une justice calquée sur des règles écrites par des gens qui sont dits représenter ceux qu’il aide. Ceux-là même qui n’œuvrent pas toujours pour le bien de tous et que nous avons donc rejeté génération après génération. Le Guide a toujours eu son idéal, une condition de vie convenable pour tous, mais malgré ses implications remarquées à travers les âges c’est apparemment insuffisant. Tant que nous serons pourchassés par les forces de l’ordre et devrons dépendre d’un statut pour atteindre cet idéal, Le Guide ne peut se prononcer en héros. »


Une partie de ma colère semble quelque peu s’estomper une fois son explication terminée. Et au vu de son développement, j’ai l’impression que mon maître n’a pas prévu de patrouille pour cette fois. Je finis mon repas et finalement me relève pour faire les cent pas et tenter de me calmer pendant qu’il continue ses explications :

« Concernant les restrictions, même si les buts premiers étaient ceux que je t’ai déjà dits, je ne les ai effectivement pas choisis au hasard.
Je vais commencer par les éléments que tu as remarqués sur ma stratégie, ces restrictions permettaient un changement d’identité. En effet la tenue, les restrictions sur ton Alter pour en donner une apparence autre, ta voix qui modifiée et toujours changeante ne permet pas de révéler ton identité, le comportement que je t’ai suggéré d’avoir pour tenter de le ramener à notre cause… tout cela était pensé pour mettre ceux qui nous ont à l’œil sur une fausse piste : le fait que je forme une autre disciple, qu’elle ne représente aucun danger et que je suis un très mauvais formateur. Cependant, si tu avais réussi à te faire remarquer par tes exploits au combat, cela aurait montré que même les nouveaux disciples formés sous peu avaient un gros potentiel. Et dans les deux cas nous y gagnions, car soit nous aurions augmenté notre influence, soit comme ce qui va bientôt arriver, nous redeviendront un centre d’intérêt de ceux qui pourraient vouloir nous nuire comme potentiellement la Ligue des vilains, après l’accroc qu’il y a eu avec Iluminación. Nous les obligerons donc à s’intéresser à notre sujet au risque de rester avec l’idée que Le Guide devient progressivement une armée de disciples actifs, tout comme à l’époque. »


« À l’époque ? »


« Oui. Et je voudrais t’en dire plus, mais justement, je veux que tu retrouves par toi-même notre histoire. Car ce n’est qu’une fois ce mystère résolu que tu cesseras d’être mon apprentie. »


Je soupire lourdement avant de m’arrêter et de le regarder droit dans les yeux :

« Je ne pense pas avoir le temps pour ces enfantillages, le vieux. Si pour pouvoir pleinement sauver des gens je dois faire l’historienne, de nombreuses victimes sont à déplorer. Et ça tu le sais très bien. Nous ne sommes plus à l’époque où la criminalité restait au rabais par la présence d’All Might, des groupuscules de Vilains se sont formés, ils s’adaptent aux Héros de toutes les manières possibles et imaginables, je ne serais d’ailleurs même pas surpris que des espions soient présents au sein même d’au moins une école héroïque du Japon… Depuis le temps que rien a changé, qu’on répète la même formule à une population qui commencera peu à peu (si ce n’est pas déjà le cas) à se rendre compte de la supercherie médiatique que peuvent être les Héros officiels, tout comme ça aura été pour toi, moi et tous ceux qui nous ont précédés, si vous avez pu garder et engranger des disciples au fil des générations, c’est aussi en partie de cela. Et maintenant que la criminalité augmente progressivement tu veux me faire croire que l’on a ce temps ?! »


Un autre silence s’installe alors, va-t-il répondre positivement à mon argument ou en a-t-il aussi sous le coude ? Il est rare que j’arrive à l’acculer, dos au mur, seulement avec mes paroles. J’ai beau avoir étudié la psychologie appliquée, je n’ai pas son expérience.

Nous nous fixons quelques instants, puis après un soupir il répond :

« Très bien, je vais t’expliquer. Finis ton sandwich, nous continuerons notre discussion ailleurs. »
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Ayako Idō
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Ayako Idō
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Mer 10 Juil - 16:39




"PARTIE III"

Après quelques pâtés de maisons traversés sur les toits, le vieux me fait signe de descendre en montrant du doigt ce qui semble être une entrée de parking sous-terrain, un ascenseur avec le logo de l’entreprise et la lettre « P » :

« Descendons ici, nous poursuivrons le trajet en véhicule. »


« Oui. »


Nous descendons donc le toit de l’immeuble via ses escaliers extérieurs, sous les pleurs d’un bébé nous ayant aperçus depuis la fenêtre de sa chambre tandis qu’un autre cri résonne depuis l’étage du dessous, entre deux bruits sourds qu’on imaginerait bien être des coups de balais portés au plafond :

« C’est pas bientôt fini oui ?! Il y en a qui se lèvent tôt demain ! »


Et merde, le voisinage s’y met. Il ne faut même pas quelques secondes, le temps pour nous d’atteindre l’escalier menant à l’étage inférieur, pour que la mère tente de calmer le petit qui arrête de pleurer en sa présence :

« Attends un peu. Tu vois cette jambe dans l’angle là-bas ? C’est le voisin en colère. Le silence du bébé ne devrait pas tarder à le faire se recoucher, ensuite nous passerons discrètement sous l’encadrure de sa fenêtre, dans le doute. »


« Compris. »


Nous patientons alors quelques instants, le temps qu’il retourne au lit. Une fois couché nous reprenons alors notre descente jusqu’à l’entrée extérieure du parking qui s’ouvre à nous à notre arrivée, alors qu’un billet est normalement requis pour entrer. Les portes se referment une fois à l’intérieur et une voix retentit depuis l’enceinte de communication d’urgence :

« Vous n’êtes pas seul cette fois, monsieur. »


Une pause, lourde, installe une ambiance inattendue. Comme si ces mots, appuyés par l’intonation grave de l’Ancien, annonçaient un destin mortifère :

« Oui, mon apprentie est avec moi. Tu sais ce que cela veut dire… »


La cage engage sa descente, lentement. Les numéros d’étage défilent sur l’écran alors que l’échange étrangement long et macabre prend fin :

« Bien évidemment. Puissiez-vous guider notre pays en proie à ces nouvelles menaces. »


« Puissions-nous toujours aider ceux qui lui veulent prospérité et humanité. »


Je fronce du sourcil, incertaine de comprendre ce qu’il vient de se passer. Ordinairement je poserais des questions, mais par laquelle commencer ?

« Ne t’inquiète pas, tu sauras bientôt tout ce qu’il y a à savoir. »


« Cependant ce sont justement ces six derniers mots qui m’inquiètent, je n’ai pas l’impression que tu aies compris mes propos tout à l’heure. »


« Et pourtant tu comprendras sans même que je n’aie à tout te dire. »


Il le sait que je veux tout savoir, il joue là-dessus comme il joue avec ma patience et les mots. Pourquoi ce ton funeste ? Pourquoi tant de mystère ? Pourquoi cette volonté absolue de tout me montrer seulement maintenant ?

Passé le cinquième sous-sol, le panneau affiche « ERROR » et notre descente s’achève. Les portes s’ouvrent et un tunnel s’offre à nous :

« Par-ici, notre voiture nous y attend. »


Nous progressons à travers ce couloir, quelque peu sombre par la faible luminosité et me rappelant le tournoi, à la différence que mon escorte me conduit droit vers la compréhension de tout ceci.

Et non pas à la défaite.

Mes poings se serrent, le textile grinçant sous l’émotion alors que la respiration de mon guide se fait lourde et légèrement soupirante. Sûrement a-t-il senti ce qui vient de me traverser l’esprit.
Une lumière s’allume et, le chemin soudainement éclairé, fait briller la peinture noire d’un bolide aux lignes agressives nous faisant face, sous mes yeux ébahis :

« Une Lexus LFA. Initialement produite entre 2010 et 2012 et limitée à cinq cents exemplaires, mais avec le temps le modèle a été remis sur le marché puis adapté à la circulation urbaine pour comporter quatre places. Presque tout est d’origine, sauf le moteur V10 que j’ai fait modifier pour une meilleure économie en énergie. Il faut dire que le modèle est assez ancien mais les pièces sont facilement trouvables, j’y ai même ajouté quelques gadgets utiles en plus des vitres teintées. »


Ça pour une surprise… Je me demande bien combien de yens y sont passés. J’espère que ces dépenses s’avèrent payantes pour notre activité, je vois mal en quoi une voiture suréquipée peut aider des gens à se nourrir ou à diminuer la criminalité.

Nous entrons dans la voiture dont la plateforme sur laquelle elle repose s’élève ensuite, dépassant le plafond qui vient de s’ouvrir en déplaçant une voiture vers l’arrière, nous laissant donc rouler dans le parking. L’Ancien, aux commandes du monstre et moi à la place passager, démarre le moteur qui vrombit bien moins fort que je ne l’imaginais, certainement est-ce dû à cette fameuse modification, j’aperçois une petite feuille verte affichée sur le tableau de bord :

« Accroche-toi bien, même bridée elle envoie ! »


À peine ai-je le temps de m’accrocher à la poignée de sécurité qu’une grosse accélération vers l’avant s’en suit, m’enfonçant dans le siège alors qu’un léger cri de surprise m’échappe en même temps que celui du moteur :

« Je te l’avais dit ! Maintenant ne bouge plus et lève les bras pour que tes mains s’alignent avec ta tête. »


« Hein ?! Pourquoi faire ?! »


« Fais ce que je te dis, tu vas voir. »


Je m’exécute, crédule, et des bras mécaniques viennent attraper mes poignets tandis que d’autres commencent à me déshabiller :

« Mais qu’est-ce que… ?! »


« C’est un de mes gadgets, un déshabilleur-rhabilleur. Ne t’inquiète pas j’ai réglé la machine pour te mettre un costume trois pièces avec cravate, et je suis trop concentré sur la montée du parking pour te mater. Seul problème c’est que je n’ai pas encore fait installer le changement de chaussures donc le bas tu devras le changer toi-même à cause des exobottes. »


« Je vois. Et je les enlève comment, proche que je suis du tableau de bord ? »


« La poignée à ta droite, t’es jamais montée dans une voiture ? »


Une fois habillée de mon haut et le masque ôté, j’actionne le levier qui me fait gentiment reculer, moi et mon visage blasé à sa question :

« Je te rappelle que si l’on avait à manger c’était le top du top, donc avoir une voiture, payer son assurance et l’essence tu peux rêver. Et j’avais pas les potes non plus pour me transporter en voiture. »


Je retire mes exobottes et troque mon pantalon de service pour le genre que je pourrais porter au travail, si je souhaitais mettre mal à l’aise quatre-vingt-dix pourcent de ma clientèle. L’échange fait j’essaie tant bien que mal à avancer le siège à cause de la conduite sportive du vieux :

« Et toi tu te changes pas ? »


« Maintenant que nous sommes à la sortie du parking oui, admire comment fonctionne ce petit bijou de technologie. »


Il freine pour s’arrêter devant la borne et lève les bras en l’air comme je l’ai fait. La seconde qui suit des petits bras mécaniques sortent des enceintes placées sous la vitre arrière et viennent intervertir sa tenue pour un costume similaire au mien, cependant il tourne la tête vers l’extérieur et son masque est remplacé par un autre tout plat et blanc :

« Tu portes un masque même en civil ? »


« Oui. Disons que mon visage n’est pas très appréciable à regarder. »
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Ayako Idō
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Ayako Idō
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Mar 3 Sep - 0:17




"PARTIE IV"

Nous reprenons donc enfin la route, cette fois en voiture, sur un fond de musique classique :


« C’est votre style la musique classique ? »


« Plus ou moins oui. Après une journée de collecte d’informations, même si ce soir il n’y a pas eu de patrouille, ça fait toujours plaisir d’écouter une musique calme mais toutefois riche. Surtout au piano, je trouve que cet instrument s’accorde magnifiquement bien avec l’ambiance nocturne… »


« C’est vrai. Après je trouve que ça me rend assez mal à l’aise, écouter de la musique classique dans une voiture hors de prix… Je ne peux m’empêcher de penser à ceux qui la nuit souffrent, pire, fomentent divers complots ensemble afin de faire toujours plus de victimes, pendant que nous rentrons gaiement à la maison. »


« Tu sais, il est des choses que l’on ne saura contrôler même si nous le voulions. Je ne sais pas si tu connais les héros fictifs tels que Batman ou encore Iron Man, ça date d’il y a plus d’un siècle déjà, mais ceux-là ont tenté à plusieurs reprises de contrôler le plus de choses possibles, et ce sont ces mêmes héros qui finissent par réaliser un tabou que la population qu’ils étaient censés protéger aurait désapprouvé : Une supersécurité installée sur toute une ville ou encore un robot suppléant les super-héros. La première, créée par Batman, violait la vie privée des gens et a fini par être désactivée lorsque ce dernier s’est rendu compte de sa paranoïa, et l’autre a été détruit à cause de sa faillibilité et du danger qu’il représentait paradoxalement pour tous. »


« Peut être oui… »


« Ne pas penser à ceux qui souffrent ou causent le mal ne veut pas dire accepter leur situation pour autant. Chaque chose en son temps, car à part nos occupations personnelles et nos rares repos, nous passons ce qu’il reste pour eux. Ou du moins, pour avoir la conscience tranquille en pensant bien faire pour eux. »


« … C’est vrai qu’on s’impose aux autres d’une certaine manière. Mais n’est-ce pas parce que nous avons la volonté que les choses changent que nous agissons ? »


« Oui… et non. Comme je te l’ai dit, un héros est une personnalité qui affirme sa supériorité aux autres qui la reconnaissent par des exploits, parce qu’il en a le souhait et sait inspirer les autres. Mais contrairement aux héros tels qu’All Might nous souhaitons que ce soit l’espèce humaine qui réalise ces exploits d’elle-même, d’où nos disciples. Si All Might est un héros reconnu de la population par ses actions spectaculaires, Le Guide serait un héros qui reconnaît le potentiel d’action spectaculaire de la population. »


« Je vois… »


Une discussion extrêmement profonde sur la musique classique plus tard, nous arrivons enfin à destination, entourés d’un bois plongé dans le noir et seulement éclairé par les phares du bolide, que nous traversons avant de ralentir :

« Attends… On est arrivés ? Pourquoi je ne vois pas la maison d’ici ? »


« Regarde bien, c’est juste derrière ce portail que voici. »


Effectivement, une fois sortis de la route par un embranchement nous ne tardons pas à percevoir deux murs de pierre séparés d’une grande double porte de fer nous accueillant de toute son envergure. On entend un petit bip puis le portail s’ouvre, je fais les gros yeux de surprise :

« Wouah… un manoir à la française ?! »


Un petit rire satisfait s’échappe de son masque :

« Bienvenue chez moi ! »


J’en reste sans voix. Comment une personne aussi éminente et fortunée a-t-elle pu garder une vie sociale entre sa gestion des richesses et ses obligations de Guide ? Il n’implique tout de même pas des civils dans cette vie double ?!

La voiture garée après avoir fait le tour d’un petit jardin circulaire situé devant le corps principal, un majordome plutôt âgé accompagné d’une jeune femme masquée en tenue trois pièces vient nous ouvrir les portières :

« Si vous voulez bien vous donner la peine d’entrer, le conseil vous attend. »


« Ah euh… d’accord mais quel conseil ? »


On entend un soupir derrière le monsieur :

« C’est donc toi Ayako Idō, la grande et fabuleuse étoile qu’il n’a pas été foutu de remplacer. »


« Gardé au pifomètre » ?! Mais de quoi parle-t-elle ?

« Ma douce, il serait préférable que tu accueilles avec davantage d’entrain notre nouvelle venue. Tu ne voudrais pas qu’elle garde une première impression dégradante de ta personne tout de même ? »


« Dégradante ? » Un petit rire nerveux lui échappe « Le mot approprié serait plutôt « garde-ta-place-et-je-ne-t’étriperai-pas ». »


« Madame, cela fait exactement huit mots… »


« Jean ? Silence. »


« Bien. Comme le demandait ce bon Jean, entrons rencontrer nos invités de la soirée. »


Les marches de pierre et la grande porte franchie, nous faisons face au grand hall d’entrée où nous attendent diverses personnes, toutes habillées comme nous – hormis le majordome ayant son uniforme – dont certaines que je reconnais car sont déjà passées à la télévision ou se sont faites connaître sur internet lors de mes rares vagabondages sur Twipper. Il y a vraiment de tout : du directeur de recherche en sciences humaines au cadre d’entreprise industriel, en passant par l’ancien commissaire de Tokyo… de très, très, très grosses huiles sont rassemblées ici. Et ça ne semble absolument pas intimider le vieux qui ne tarde pas à les rejoindre avant de déclarer assez fort pour qu’on l’entende :

« Bonsoir tout le monde ! J’espère que ce petit apéritif en attente de notre arrivée était à votre goût. Ce soir, nous accueillons une personne très importante qui nous aidera à l’avenir et que je souhaiterais vous présenter… une fois tous attablés en salle de réunion si vous le voulez bien. »


Quelques-uns me dévisagent, tandis que d’autres se contentent de me scanner sommairement avant de se diriger vers la fameuse pièce où nous nous rendons aussi.
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Jeu 2 Juil - 3:57




"PARTIE V"

Tout comme le laisse penser l’extérieur, l’intérieur est inspiré du style châtelain français, la différence étant sa remise au goût du jour avec quelques décorations holographiques telles que des bannières noires dominées par un tournesol minimaliste. Bannière que l’on retrouve dans une pièce double faisant office de bureau : une partie composée de plusieurs tables équipées d’ordinateurs, tandis que de l’autre côté d’une séparation type poste de police à l’américaine – des planches de bois surmontées de vitres à stores manuels – se trouve la table rectangulaire où un projecteur est placé au milieu.

« Voici le lieu de travail ! Il y a encore quelques détails à régler et de l’équipement en attente, mais faute d’officialisation étatique de nos activités, il faudra attendre de rentabiliser tout cela pour investir davantage de moyens ! »


Une main suivie de la voix de sa propriétaire s’élève parmi les invités :

« Et vous évaluez ce temps d’attente à combien d’années pour que l’entreprise devienne rentable ? »


« Combien d’années vous dites ? Rassurez-vous, on parle de mois ici. Je ne sais pas si vous êtes aux faits avec les réseaux sociaux, mais le contenu original se fait facilement vendre sur internet, et notre travail est loin d’être commun avec notre expertise partagée. Rares sont les cadres et chercheurs à s’investir autant sur les réseaux sociaux dans ce but, et c’est le meilleur moyen de se faire repérer par les chasseurs de têtes. Si l’on s’assure un rythme d’analyse régulier, on pourra même développer une application et faciliter l’arrivée de revenus ainsi que de nouveaux donateurs. Tous ces détails pris en compte, nous rentabiliserons nos frais d’ici huit à treize mois. »


On entend une réaction de surprise légère suivie de quelques chuchotements dans l’assistance :

« Neuf mois sera donc notre objectif, en attendant, installons-nous autour de cette longue table si vous le voulez bien. »


Nous nous installons alors, tandis que certains préfèrent quitter les lieux, grommelant la folie du projet pendant qu’ils se font raccompagner par Jean. Pour ma part, le vieux a décidé de m’installer tout au fond de la table, à l’autre bout du projecteur qui semble chauffer progressivement :

« Bien. Tout le monde est bien installé ? »


Une diapositive est alors projetée au mur lorsque je l’aperçois utiliser une tablette tactile, affichant un schéma illustrant ses propos :

« Tout ce qu’il faudra donc, ce sera de mettre à profit les aptitudes sur lesquelles nous nous sommes mis d’accord : la collecte de données, leur traitement, leur analyse, leur comparaison aux résultats scientifiques actuels, ainsi que leur vulgarisation et diffusion. Pour faire simple, nous offrirons des yeux à qui voudra voir en cette sombre époque qui s’annonce. »


Et cette fois, c’est un invité qui intervient. Malgré son costume censé le rendre neutre par rapport aux autres, il réussit à se démarquer par sa cravate dont sa disposition transversale n’a de cesse de m’agacer. Certes j’ai tendance à être laxiste au quotidien, il n’empêche qu’au travail je suis… pointilleuse, en particulier avec les gens en apparence immatures :

« Une époque sombre ? » un petit rire lui échappe pendant qu’il se redresse sur sa chaise pour finalement poser ses coudes sur la table et fixer le vieux « Pourquoi donc ? Vous pensez qu’All Might, la figure de proue de l’héroïsme et le symbole mondial de la paix, va plus suffire à faire reculer les Vilains ? »


Si son interlocuteur pouvait afficher son visage fronçant un cil devant tant de manières et une diplomatie hors du commun, je pense que ce serait son expression actuelle :

« Suffire comme… cette suffisance dont vous faîtes preuve ? Un peu de tenue tout de même, nous sommes entre adultes… Mais pour répondre à votre question, aussi grandiose qu’il soit, non seulement il n’est pas insensible au temps qui passe, mais en plus il montre des signes plutôt parlants. »


L’autre n’ose plus parler, un peu penaud, tandis que le vieux tapote tranquillement sur son appareil et un sauvetage d’All Might apparaît, ce dernier sortant des flammes nombre de civils sur son dos :

« Vous vous souvenez de son intervention miraculeuse qui l’a rendu célèbre ? Dites-vous premièrement que cela fait déjà quelques années qu’elle a eu lieu, presque une décennie et nous pourrions même supposer qu’il n’est pas loin de la quarantaine au vu de l’expérience dont il a fait preuve à l’époque. Ensuite, pour les plus sceptiques de telles hypothèses, il y a des faits… comme l’affaire Ketsubutsu par exemple, ou encore plus récent – et ici ce cher ex-commissaire peut en témoigner – la récente attaque du poste de police. Je ne demande pas où il était à ce moment-là, cette question a suffisamment été posée dans les médias, mais je demande plutôt si à l’inverse nous n’avons pas affaire à des personnes complètement inconscientes si l’on suit votre raisonnement. Mais vous savez justement qu’on ne prend pas ces cibles sans un minimum d’organisation. Et c’est ce mot en particulier, organisation, que je souhaite souligner. »


Même si ce gars est cadre ou je ne sais quel poste de la haute, ses parents n’ont pas dû trop le pousser à la réflexion, un fifils à papa peut être ? Moi ? Échauffée parce que je suis là mais ne perçois toujours pas la raison de ma présence ? Absolument pas.

« Je confirme, ce retour en force est une première depuis l’arrivée d’All Might au Japon. Mais est-ce que ça va suffire à convaincre des entreprises ? »


« Dans ce cas je peux aussi aborder le cas de Yokohama qui n’a toujours pas changé. Est-ce que prendre le risque d’être la prochaine cible d’une expansion criminelle, ayant pour origine la deuxième plus grande ville du Japon, est envisageable ? Si des criminels ont pu surprendre un poste de police de Tokyo, ou encore une école héroïque, imaginez deux secondes le résultat dans Yokohama, voire même à ses alentours. S’il y a un moyen pour les entreprises d’assurer leur fond de commerce, et éviter que des employés de chez eux aient ne serait-ce qu’une raison d’aller les détourner pour le crime, croyez-moi qu’ils vont signer. »


« Vrai que vu sous cet aspect… »


« Tout ça pour dire que, même si All Might et toute l’organisation autour font très bien leur travail, il ne faut pas entièrement dépendre d’eux. Car c’est permettre aux Vilains d’intervenir sur des leviers qui ne leur sont pas accessibles comme le soutien social et les alternatives à la criminalité. C’est spécialement pour cette raison que j’ai nommé Mme Idō au poste de présidente adjointe. Ayant l’expérience nécessaire de par son école prestigieuse et ses excellents résultats en tant qu’assistante sociale – l’apparition de la rock-star Stich du groupe Spare a Drape par exemple, je pense que beaucoup d’entre vous savent par quelles catastrophes elle était passée –. »


Petit filou… avec un poste pareil il savait que j’aurais refusé. Mais présenté tel quel, j’ai effectivement aucune raison de continuer à travailler dans les conditions terribles de mon métier. De plus, je vais pouvoir aider beaucoup plus de personnes à la fois…

Tout le monde se tourne vers moi, une petite partie d’eux était simplement étonnée mais l’autre était presque conquise voire approbatrice du choix du vieux. J’avais donc une raison de moins de refuser…

« Bonsoir. Effectivement si j’ai inspiré Stich pour monter son groupe, la majorité des personnes dont j’avais la charge sont positivement reconnus dans leur domaine. Peu importe lequel. Et comme malheureusement ce métier reste subventionné au minimum par l’État, je pense que fournir mon aide à plus grande échelle serait plus profitable pour le bien commun. »
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Ayako Idō
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Titre: Le Guide
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Ayako Idō
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Ven 3 Juil - 7:05




"PARTIE VI ET FIN"

Appréciant ma brève présentation, la discussion autour de la table se poursuit sur les détails administratifs et la gestion de l’équipe. Mais même si je sais maintenant pourquoi je suis là, il me tarde d’avoir le vieux entre quatre yeux. C’est pas comme s’il avait coupé court à notre précédente discussion dans l’ascenseur, et je me doutais qu’il préparait aussi quelque chose d’autre. Certes son projet est ambitieux, mais coller autant ses objectifs avec ceux du Guide va forcément avoir des répercussions. Que prévoie-t-il ?

« … Maintenant que je vous ai tout exposé, avez-vous des questions ? Non ? Parfait, ça veut donc dire que vous avez saisi l’entièreté du projet Bishamon ! Évidemment, j’ai déjà déposé tous les brevets nécessaires donc on devrait pouvoir commencer dès demain. Je vous contacterai pour discuter des derniers points comme prévu. En attendant, passez une bonne nuit et à demain ! »


Il pose son doigt sur l’interphone devant lui :

« Jean ? Pourriez vous venir guider nos partenaires s’il vous plaît ? »


« Comme vous voudrez, monsieur. »


« Merci bien. Oh et apportez-moi deux tasses de thé noir aussi. Mme Idō ? je souhaiterais m’entretenir avec vous avant de nous quitter. Pourriez-vous rester quelques heures supplémentaires ? »


« Je suis de congé demain, donc oui je peux me permettre cet écart horaire. »


« Excellent. »


Les invités partis et le thé servi, nous nous retrouvons de nouveau tous les deux mais d’un bout à l’autre de la longue table. Faisant peser une ambiance étrange malgré l’entrain de tout à l’heure. Mon regard devient alors sérieux pendant que le vieux pose ses coudes sur la table, mains jointes :

« Bon. Il est temps de faire le point sur tes dernières performances de Guide. Je vais être honnête, tu as eu droit à ce qu’aucun de tes prédécesseurs n’a dû subir sur ses premières années : une formation accélérée, un envoi anticipé sur le terrain, une participation à un tournoi underground… En si peu de temps, tu as appris avec brio les bases et il te reste à comprendre entièrement les rouages d’une défaite. Mais cela aura été au prix d’échecs qui auront des répercussions sur la réputation du Guide. Cependant, malgré mon devoir d’Ancien qui m’impose de t’écarter de ton rôle de vigilante, je vais plutôt assumer la pleine responsabilité de mon choix porté sur toi. »


« Et qu’entends-tu par « assumer la pleine responsabilité » ? »


« J’entends que désormais, tu vas devoir suivre la prochaine étape de transmission : Je ne serai plus à tes côtés. Je resterai à portée pour communiquer, mais je ne t’apporterai plus aucun soutien sur le terrain. Tu es désormais Le Guide à part entière. »


J’écarquille les yeux, silencieuse. Un poids immense vient d’atterrir sur mes épaules et même si je m’y préparais tout ce temps, jamais je me serais dit que ce soir serait le soir du baptême. Avec toutes les responsabilités que je vais devoir assumer.

Il prend sa tasse, ni lui ni moi n’avions bu une gorgée de ce liquide entièrement noir, ou presque. Il semblerait que des rayures jaunes parcourent la boisson. Et avant que je ne pose de question, il lève son bras en ma direction comme pour trinquer :

« Ceci, est le thé noir du Guide. Tout ce qu’il fera, c’est stimuler ce courage que tu as toujours eu en toi jusque-là. Tu peux penser à raison que c’est un placebo, car c’en est un. Mais il est le symbole de cette transmission générationnelle. Bois Ayako, je vais te raconter son histoire. »


D’abord intriguée, puis finalement ravie que ce moment de révélation arrive enfin. Connaissant le vieux et ses tendances théâtrales, je sais que je ne risque rien et prends quelques douces gorgées fruitées en même temps que lui.

« Lorsque les héros n’avaient pas encore un statut fixe et officiel au Japon, un homme fatigué de voir ses frères et sœurs dans la misère s’est relevé pour les en sortir. Rencontrer des professionnels, entraîner leurs talents, valoriser leur potentiel aux yeux de tous… Il était doué, très doué, car plus d’un derrière lui avaient essayé en vain. Mais… le plus impressionnant, ça n’était pas le résultat non, c’était qu’avec son initiative il avait entraîné le succès de plusieurs autres autour de lui. Sans le savoir, par ses simples actions, il avait inspiré d’autres et sauvé des vies qui étaient vouées à être éteintes. Il était devenu un héros pour eux, un héros du peuple. Malgré la terrible crise qui sévissait au Japon à l’époque, il se tenait debout face à l’adversité, à ceux qui voulaient détourner les honnêtes gens de leur voie bénéfique qu’ils s’étaient choisie. Pas pour une meilleure non, puisqu’il l’aurait encouragé, mais la voie d’autres. C’est ainsi qu’est né Le Guide. Lumière née parmi les ombres, n’éclairant non pas sa voie mais la source des autres. Ce héros d’antan avait pour seul objectif de permettre à chacun de créer sa propre voie, d’insuffler de l’espoir aux personnes qu’il croisait sans pour autant donner de réponse à leurs propres questions. Et lorsque le symbole de la paix brilla de mille feux à travers le Monde, cette lumière s’était étouffée pour laisser place aux nouvelles générations.

Ainsi, pour ne pas disparaître à jamais, sa lumière s’était transmise à travers ses plus proches alliés. « Le Guide » perdait son « L » majuscule pour devenir « le Guide », car il était désormais composé d’un maître et d’un ensemble de disciples qui agissaient explicitement sous ses ordres en son nom. Cependant, depuis la régularisation des héros dits « professionnels », les disciples ont disparu des projecteurs, seulement les maîtres et apprentis se succédaient officieusement. Et le reste des disciples est devenu un ensemble de contacts qui, encore aujourd’hui, t’aideront avec la même ferveur mais sans crier son nom sur tous les toits. Cet ensemble n’a pas cessé de croître d’une génération à l’autre, mais trop peu voudraient activement t’aider comme avant, d’où le fait que tu ne pourras demander que de petits services comme je l’ai toujours fait.

Aujourd’hui Ayako, nous traversons de nouveau une époque sombre et il se peut que le peuple ait besoin de plus que le Guide. C’est donc pour cela que, par les pouvoirs et devoirs d’Ancien qui me sont conférés, je te demande de considérer la chose suivante : deviens Le Guide. »


Je m’arrête un instant alors que je m’apprête à prendre une nouvelle gorgée, posant ensuite la tasse :

« C’est une énorme responsabilité. »


« Et tu es désormais apte à l’assumer, comme chaque génération avant toi. »


« Tu l’as dit toi-même, les temps sont très différents aujourd’hui. Il en va donc de même avec ce que je vais devoir assumer. »


« Et pourtant je t’ai choisie, toi et personne d’autre. »


« … Je vois… Et admettons que je devienne Le Guide, comment je mène une vie en tête d’affiche en gardant mon travail ici ? Je ne peux décemment me lancer dans une double vie impliquant deux emplois à temps plein en même temps. »


« En gagnant l’approbation du peuple. Soit irréprochable, montre que par tes actions tu aides la société, et on t’ouvrira des portes. »


« Tu penses sérieusement que l’on pourra rendre officiel notre travail ? Me donner la carte héroïque, comme ça ? »


« Il existe bien des entreprises comme Aegis, dont on est loin de connaître tous les détails de ses actions, et qui malgré tout se permet des interventions officielles. Alors imagine pour Le Guide. »


« Oui, d’accord… mais bon, j’imagine que je vais devoir oublier l’idée que tu m’expliques pourquoi susciter l’intérêt de nos potentielles sources de danger ? »


« À ce sujet, je peux au moins te donner la raison cruciale, savoir qui pourrait nous en vouloir à part les forces de l’ordre et la Ligue. Mais pour le moment il vaut mieux attendre un peu. Et je vais justement te proposer quelque chose que tu pourrais faire pour notre fameux projet Bishamon… »
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