La journée commençait tardivement, une fois de plus, pour moi. Et qu'on ne me juge pas pour ma paresse car nombreux sont ceux qui, comme moi, détestent être debout à l'aube. Je préférais de loin la vie nocturne, plutôt que la vie studieuse que la société imposait à ses gens. Et j'avais pour règle sacré de veiller à la liberté de mon sommeil. Mais il fallait aussi bien comprendre une chose : Je m'ennuyais. Les activités à ma disposition étaient devenus bien mince ces derniers temps. La toile n'offrait plus autant de divertissement qu'avant, mon quartier était bien calme et je n'avais aucune connaissance. Dans un sens, je n'en cherchais guère car j'avais du mal à apprécier les autres. Mais de l'autre, il fallait avouer que des connaissances auraient au moins le mérite de me distraire. Alors comme je n'avais rien à faire, je dormais. En espérant que le lendemain serait plus divertissant. Mais aujourd'hui, je pris comme résolution de me trouver une nouvelle activité. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre. Les raisons étaient simples, ne pensez pas que ça ne me plaisait plus de lire, mais je n'en avais pas les moyens, ni le temps. Je vivais de mes voles ou de mes squattes. Et mes fonds étaient tournés vers la nourriture et des besoins urgents. Semblait-il que ça ne suffisait néanmoins plus pour me tenir calme. Je désirais à présent des livres, et même si je n'avais pas un sous, je comptais bien m'en trouver.
"-Il y a ce centre commercial...Je devrais m'y rendre. Il doit bien y avoir des livres que j'aimerais et puis, nous sommes en week-end. Je suppose que les héros sont moins actifs et présents. Je devrais pouvoir réussir à en voler quelques'uns sans risquer trop de problème ?"
Mes yeux écarlates fixaient le plafond morne du vieil appartement abandonné où j'avais trouvé refuge. La température y était glaciale, comme toujours, là où je m'installais et je m'amusais à observer la fumée que créait ma respiration. Après plusieurs minutes oisive ainsi, mon corps se redressa. Il était temps de me mettre en route avant que cette fragile énergie de m'abandonne. Attrapant un masque -que j'avais déniché dans une fouille il y a deux jours- je quittais l'appartement en m'aventurant dans les rues de Hosu. C'était une après-midi des plus normales, un samedi des plus calmes. Les chaleurs revenaient et les gens vaquaient à leurs occupations. Les familles étaient de sorties, les enfants riant auprès de leurs parents. Des jeunes s'avançaient en bandes, s'amusant et jouant entre eux. Tout le monde semblait bien heureux et bien innocent. Et cette vision me fit tirer une grimace d’écœurement. Comment en avaient-ils le droit ? Alors qu'on m'en avait privé. Durant quelques instants, ces mêmes pensés sombres qu'il m'arrivait d'entendre, me chuchotèrent à l'oreille. "Tu pourrais t'en prendre à eux. Effacer leurs sourires pour leur faire réaliser que la vie est parfois cruelle et impitoyable. Invite les à joindre ta réalité." Mais je balayais cette voix, une fois de plus, en secouant mon visage. La vie était encore précieuse à mes yeux. Peut-être était-ce les braises d'une flamme de bonté qui survivait dans un cœur glaciale ? Quoi qu'il en soit, je m'étonnais à m'y accrocher encore. Comme si ma raison dépendait de cette dernière lueur d'espoir. Et puis, j'avais le désire de me trouver un nouveau livre. Pas de courir dans les rues en fuyant des héros ou la police. Et j'avais encore moins envie de me scarifier une fois de plus pour déclencher un mouvement de panique. Oui, on y pense pas assez mais mon alter est dérangeant. Même si mon corps étant bien plus froids que la norme, me permet de mieux supporter les douleurs, ça reste désagréable de se couper.
"-Enfin..."
Mes yeux se posèrent sur l'enseigne du centre commerciale qui s'ouvrait devant moi tandis que mon visage juvénile se redressait. L'endroit semblait lumineux, énergique et bruyant. J’appréhendais de me retrouver enfermer dans un tel endroit. La foule avait le don de me donner l'impression de suffoquer, de ne plus pouvoir respirer. Et à cet instant, il m'arrivait de céder à la folie de mon mal. Mais j'avais dormi suffisamment, j'étais en pleine forme et rien ne pouvait m'arriver de la sorte. Hochant le visage, j'entrais dans la galerie en commençant à chercher une librairie. Il y en avait deux en vérité, l'une était spécialisé dans les mangas. Quel genre d'incapable lirait ces choses là ? Je préférais de loin la belle écriture, plutôt que des dessins et des histoires minables. Avais-je déjà posé les yeux sur un manga ? Jamais. Mais j'étais sûr que c'était de bien basse qualité. Et personne ne m'avait contredis ou laisser penser que ce n'était pas le cas. Je continuais mon chemin en me faufilant entre les nombreuses personnes fourmillant paresseusement dans la galerie commerciale. Une étudiante me toucha la main sans faire exprès et poussa un cris en retirant sa main. Elle avait senti le froid glaciale de mon corps et je surpris du coin de l’œil son regard écœuré. Les gloussements qui suivirent, manquèrent de m'énerver plus que de raison. Je détestais ces jeunes. Mais je m'accrochais à l'enseigne d'une librairie pour ne pas m'y attarder. M'engouffrant plus qu'entrant à l'intérieur de cette antre...silencieuse et calme. Des rayons d'étagères se dressaient en ce sanctuaire silencieux, où trônaient d'innombrables ouvrages. C'était comme un îlot de paix et de sérénité, dans un bâtiment infernal.
"-Bonjour, petit, que cherches-tu donc ?"
Un employé vînt à moi en me souriant, comme si il souriait à un enfant. Mais en voyant mon regard colérique devant sa méprise sur mon âge, l'employé comprit qu'il ne parlait pas à un enfant. Néanmoins, j'étais apaisé par les lieux ainsi j'oubliais rapidement ma frustration.
"-Bonjour, Monsieur. Avez-vous des œuvres littéraires sur la culture victorienne ou le steampunk ?"
Ses yeux s'attardèrent quelques instants sur mon accoutrement. Il dût comprendre que mes goûts étaient une évidence mais il semblait apprécier ce style.
"-Vous les trouverez vers la gauche, au fond de cette allée. Prenez votre temps et n'hésitez pas à fouiller. -Merci bien."
J'inclinais le visage vers lui en suivant la direction indiqué. Cet homme ne semblait pas bien méchant, voir même m'était-il presque sympathique. La librairie dégageait une ambiance solennel et apaisante qui mettait à mal mes projets. Je ne savais plus si je désirais réellement voler dans cet endroit ou non. Le méritait-il ? C'est songeur que je fouillais les allées en quête de mon livre, sans réellement observer les titres. Une lutte interne avait commençait dans mon esprit : Allais-je voler ou non ?
Feuille de personnage Titre: Machine-Girl Expérience: 300/700 Alter: Projectiles de puissance
Chiruki Issuo
Rang C
Jeu 21 Mar - 9:29
Une rencontre littéraire [Pv. Miro]
Le voilà ! Le dernier tome de Living in danger ! Ça faisait quelques semaines que j'essayais de me le procurer mais il était toujours en rupture de stock. Mais là, c'est moi qui prendrai ce livre en dernière ! Tant pis pour les suivants.
En même temps, n'importe quel fan de l'univers Steampunk connaît cette saga. Moi-même qui n'en suis pas férue, je veux absolument connaître la suite à chaque sortie de tome tellement les intrigues sont passionnantes ! L'idée de base est simple, une fille qui cherche des sources de puissance pour sauver son pays... mais il se passe tellement de choses ! Avec tellement de rebondissements !
Je pose le livre contre mon cœur, celui là est à moi et bientôt je dévorerais ses pages. Les filles de mon age en sont encore à un stade où la seule chose qu'elles lisent c'est des histoires d'amour dramatique avec des beau gosses sans intérêt qui ont toutes les filles de la ville sous leur botte... Je te jure...
Tiens d'ailleurs c'est quand que je dois revoir David ? Ce weekend je crois, j'ai hâte. Lui au moins, il est un minimum intéressant... Bref, le livre à la main, je regardais l'emplacement Living in danger totalement vide, vivement que je rentre. Mais alors que je me tourne pour quitter le rayon, je me retrouve face à face avec un garçon, à peu près mon âge, vêtu dans de drôles d'habits... On peut dire qu'il est dans le thème lui. Sa veste fait carrément Steampunk.
Attends ? Il vient peut être chercher le même bouquin que moi ! Dans un réflexe, je passe mes mains derrière mon dos pour cacher mon précieux livre. Pas question qu'il essaye de me le piquer. Je le regarde, un peu gênée :
"Euh... C'est rare de voir des garçons s'intéresser aux bouquins dis donc."
Merde ! Qu'est ce que je raconte moi ? Il faut que je m'en aille vite ! Autour de nous, il n'y a personne. Je sais pas pourquoi j'ai engagé la conversation, il va falloir que je me débarrasse de lui vite fait bien fait.
Qu'est-ce qu'elle me voulait celle-ci ? Mes yeux croisèrent ceux de la gamine qui se tournait vers moi, bien qu'elle soit légèrement plus grande que moi pour la peine. Pourquoi me parlait-elle et que voulait-elle dire par là ? Puis je comprenais rapidement qu'il devait être question d'un préjugé. Il était vrai que la plupart des garçons que j'avais vue dans les ruelles, semblaient plus intéressés par les jeux sportifs, les jeux vidéos et d'autres activités. Je n'en avais encore jamais vue réellement lire, hormis les plus vieux, même parmi les adultes. Quoi qu'il en soit, je pense qu'il était temps de me faire comprendre par cette gamine.
"-Et alors ? En quoi ça te regarde que certains aiment ou non lire ces bouquins ? Et pourquoi je devrais agir comme eux ?"
Ma voix était calme, comme souvent, mais elle ne cachait pas une certaine animosité. Elle m'avait déconcentré et je détestais ça. Mes oreilles en pointes en remuèrent légèrement d'agacement tandis que je retournais mes yeux vers les étagères. Mais un mouvement de cette fille me revînt et je retournais mon visage, méfiant et suspicieux, vers elle. Qu'avait-elle caché dans son dos ? Elle semblait tendu comme si elle avait cherché à cacher au dernier moment, un objet important. Une arme ? Un appareil photo ? Un petit chaton ? Aucune idée mais elle semblait ne pas vouloir le montrer. Je fis un pas vers elle, cherchant à jeter un oeil derrière son dos. Si elle cherchait à cacher encore l'objet, je faisais un pas dans l'autre sens pour le trouver. C'était une gamine, je baissais donc ma garde légèrement devant ma plus grande faiblesse, la curiosité.
"-Que caches-tu ? Montre moi."
Ma voix était peut-être légèrement autoritaire mais après tout, j'étais sûrement son aîné. Alors dans un sens, j'avais le droit d'agir ainsi, non ?
Feuille de personnage Titre: Machine-Girl Expérience: 300/700 Alter: Projectiles de puissance
Chiruki Issuo
Rang C
Mer 3 Avr - 11:11
Sale gosse
Je lève un sourcil, je l'ai vexé je crois. Même si sa voix est plutôt posée, je sens une certaine agressivité à mon égard. Même si j'ai réagis sur le coup de la surprise, ça m'agace qu'il me parle sur ce ton, je n'ai pas été méchante avec lui.
"Que caches-tu ? Montre moi."
Et maintenant il se permet de me donner des ordres ? C'est quoi cette façon d'agir ?! Et puis pas question que je lui montre mon livre maintenant, il serait capable de me l'arracher des mains. Malgré son visage sombre, son physique n'en impose pas vraiment... Il est plus petit que moi, un collégien surement. C'est à ce moment là de leur vie que les ados deviennent vraiment agaçants, défiant leurs aînés sans remords. Cette attitude m'énerve.
Je me penche vers lui en resserrant mes mains pour éviter qu'il puisse apercevoir mon bouquin et je lui rend son regard :
"Je pense que tu ferais mieux d'apprendre la politesse. J'apprécie pas trop qu'on me parle sur ce ton."
Je me redresse, furieuse.
"Maintenant dégage de mon chemin, j'ai pas de temps à perdre avec un gosse mal élevé."
Je le défie du regard d'oser me répondre, je me ferais un plaisir de le remettre à sa place si il ose encore une fois me parler de cette manière. Ce n'est pas parce que je suis un fille que je vais me laisser marcher sur les pieds de cette façon.
Elle ose me faire la leçon ? Cette gamine ne sait décidément pas rester à sa place. C'est pour ça que je ne supporte pas les autres jeunes, pire encore quand ils le sont autant qu'elles. Ils n'ont aucune conscience de la réalité ainsi que du savoir vivre. Elle ose me parler de politesse ? Elle vient d'insulter le genre masculin et en plus elle me place dans le tas. Et elle ose faire ça ? Un de mes sourcils tilte en signe d'agacement tandis que je commence à sentir mon sang chauffer. Façon de parler, évidemment. Mon sang ne chauffe jamais, d'un point de vue biologique.
"Maintenant dégage de mon chemin, j'ai pas de temps à perdre avec un gosse mal élevé."
Soudainement, je remarque que je n'ai tué personne depuis très longtemps. Peut-être que le moment est venu de changer ça ? C'est sûrement ce que mes yeux ont dit à cet instant car j'y songeais réellement. Mais je ne comptais pas semer ce genre de chaos dans un tel endroit. Et puis je ne désirais pas avoir de soucis avec les héros juste car j'ai cédé à la colère à cause d'une fillette. J'inspire longuement en expirant tout aussi longtemps tandis que je laisse la tension baisser doucement, doucement. Non, je ne vais pas la tuer. Pas cette fois.
"-J'ai dix huit-ans. La gamine ici, c'est toi."
Ma voix est sec et glaciale, ma façon à moi d'être en colère dirons-nous. Comme mon alter, lorsque je suis chaud...et bien je reste aussi froid qu'un mort, dirons-nous. Il m'est impossible, en général, de montrer de la chaleur et encore moins lorsque je m'énerve. Mais j'espère qu'elle va prendre en considération mes paroles au risque de me faire réellement perdre le contrôle. Si il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on ose me prendre pour un gamin ou qu'on évoque mon problème de taille.
"-Je suis ton aîné et que tu m'as vexé. Alors je te demande de me montrer ce que tu caches avec tant de conviction. Je suis curieux de savoir ce qui vaut autant de ton attention."
L'idée me vient soudainement, comme ça peut m'arriver de temps en temps. Dernièrement, j'ai découvert des personnages des plus intéressants. Mes visions du monde, comme mes objectifs, ont changé rapidement. L'une des choses que j'aimerais apprendre à présent est de tisser des liens. Pas dans le but de trouver l'amitié et une famille dans un monde que je ne connais pas. Mais dans l'idée de m'en servir. Pas forcément à mal, mais pas forcément à bien non plus. Cette gamine commence déjà à user mes nerfs néanmoins elle fait un parfait entraînement pour ça, non ? C'est en tout cas ce que je me dis pour l'heure.
"Si c'est un livre, je suis d'autant plus curieux. Et je ne te le volerais pas, si c'est ce que tu crains."
