On aurait pu croire que Dai s’émerveillerait face à la beauté du monde, après avoir passé 12 ans dans l’obscurité, dans des pièces étroite et coupée de l’extérieur. Cependant, il était clair que quelque chose s’était brisé durant tout ce temps. Sans surprise. Elle avait vécu l’enfer et même après ça, la vie n’était pas rose. Voyager jusqu’au pied du mont Fuji, près du lac Yamanaka, cela aurait mis des étoiles dans les yeux de n’importe qui. Et pourtant, jambes sur le tableau de bord alors qu’un de ses clones conduisait, Dai observait les alentours avec ennuie et lassitude. Elle aurait voulu trainer les bars en ce début de soirée. A la limite, elle aurait préféré rester dans son penthouse pour bosser sur sa musique. Elle venait de sortir un nouvel album, mais elle est loin d’être à court de message à passer.
Monsieur Samanosuke. Une belle vipère, ce gars. Pourtant, il était celui qui l’avait hissé à son poste actuel, qui l’avait pistonné dans ses premières auditions, l’avait poussé dans les premiers studios d’enregistrement … Mais le prix avait été payé. C’était son cadeau d’adieu avec sa propre vie de mafieuse. Enfin, façon de parler, elle doutait qu’elle avait vraiment fait partie de la « famille » à un moment donné. Après tout, on ne lui avait jamais demandé de se couper le petit doigt pour qu’on accepte de la laisser partir. Avec le recul, elle se demandait même si les Yakuza avec lesquels elle a traité avaient eu le droit de l’aider ainsi pendant toutes ces années. Au final, pas ses affaires. La seule chose qui était vraiment ses affaires … C’était qu’il l’avait invité à manger. Ce qui était étrange en soit …
Soyons franc, même s’ils ont eu du bon temps ensemble, elle n’était pas du genre « nouveau riche » comme le gars en question. Disons que les sweatshirts et les bermudas, ce n’était pas son délire, tout comme les chokers et les bottes cloutées n’étaient pas celui de Samanosuke. A l’époque, ils étaient deux blanc bec qui ont travaillé ensemble et apparemment, ils ont tellement réussit qu’en plus d’hérité de ses parents, l’autre idiot avait monté les rangs dans son organisation. Tout comme elle était « hot stuff » dans la musique, Samano’ était « hot stuff » dans la criminalité.
Mais Dai n’était pas dupe. On pouvait la prendre pour une idiote mais c’était à son avantage. Sous-estimer « A(r)my », c’est inviter une reine à monter sur son trône. On ne l’invitait pas juste pour manger entre « vieux amis »… Il avait sans doute un deal à lui offrir. Cela ne l’intéressait pas. Mais refuser ? C’était la parfaite recette pour se recevoir une attaque vengeresse au coin de la gueule. Peut-être que c’est pour cela qu’elle ne pouvait apprécier la grandeur du Mont Fuji à sa juste valeur… Elle se savait piégée dans une situation de merde.
Elle parqua sa voiture de luxe un peu loin de tout afin de préparer son issue de secours. Prenant un de ses couteaux alors qu’elle était hors de la route, planquée dans un bosquet, elle se taillada une épaule afin que la blessure ne soit pas aussi évidente que sur le bras ou la main. Le sang coulant petit à petit, elle réussit à créer quatre clones de son fluide vital qu’elle envoya sous le couvert de la nuit tombante autour du domaine de Samanosuke.
Reprenant donc sa voiture, elle alla se garer dans la cours intérieur de cette villa typé japonais. Grands jardins de pierre, architecture suivant la culture du pays, plusieurs étages, des bâtiments secondaire, une bonne baraque de richard et d’anciens mafieux. Bien entendu, elle fut accueillie par un service de sécurité qui la laissa entrer vu qu’elle était attendue. Quelques minutes plus tard, elle regardait par la fenêtre d’un salon luxueux au premier étage, donnant sur les dit-jardin. Elle patientait alors qu’en même temps, ses clones fouillaient le périmètre avec discrétion, prêt à agir si une couille devait arriver. Et ça arrivera.
Le fameux Samanosuke arriva finalement, comme prévu dans sa tenue de bobo riche, bien trop souriant et visiblement amical… Au point d’ouvrir les bras vers elle comment pour lui offrir une étreinte amicale. « Dai ! Que ça fait longtemps ! Je pense que la dernière fois qu’on s’est vu, c’était l’attaque au stade ! »
Mais telle une anguille, Dai passa sous ses bras pour le contourner, une main dans son short, l’autre abaissant ses lunettes pour le fixer d’un air méprisant alors qu’il serrait l’air. « … Yo. On n’est pas de la même famille, malgré ce que tu penses. Et on s’est dit de plus reparler de ce merdier, non ? »
L’homme ne perdit pas la face cependant, se frottant derrière la tête en souriant. « Aah, toujours avec ton petit caractère on dirait, Dai … Certaines choses ne changent jamais ! »
« Oh, croit moi, buddy … Je suis pire qu’avant~ » Elle lui tira la langue pour lui montrer un piercing à travers sa langue, montrant un coté faussement taquin avant d’en venir au fait. « Pourquoi tu m’as appelé ? »
« Mais pour diner avec moi, bien entendu. Se rappeler des bons coups, des mauvaises blagues, des … »
« Arrête tes conneries. » Son sourire devint plus incisif, presque vicieux. « T’as sans doute organisé des centaines de cocktails party depuis que t’as hérité de ta baraque en or massif et subitement, tu m’invite « juste pour manger » ? Si c’est pour me prendre pour une conne, je me casse. »
Il s’assoit alors, soupirant un peu. « Tu ne rends vraiment pas les choses faciles, Dai … Mais soit. Si c’est de la franchise que tu veux. J’ai besoin de toi. » Il profita qu’elle semblait écouter en faisant les cents pas en sortant une clope. « J’ai pour ordre de libérer un vilain qui travaille pour nous. Il faut qu’on organise une attaque mais il n’est visiblement pas à la prison fédérale haute surveillance de Tokyo. Peut-être qu’ils sous-estiment notre gars … Donc j’ai besoin de toi pour le retrouver. »
Elle le coupa alors en pestant. « Ouai. Bien sûr. Et tu veux que je fasse quoi ? Que j’aille au commissariat et que je leur signe un autographe en échange de l’info ?! » Mais avant qu’il puisse rétorquer avec un vrai plan, elle lui fit signe de la main pour lui faire fermer sa gueule. « C’est encore un plan foireux de toute façon. Tu vas me faire chopper par les keufs d’une manière ou d’une autre. J’ai raccroché et je suis pas prête de retourner dans la criminalité. J’ai une putain de carrière, j’ai de plus en plus de fan et mes dettes sont nettoyées. »
« Mais est-ce que tu pense vraiment pouvoir changer le monde rien qu'avec ta carrière et tes chansons ? »
...
Pendant ce temps, un des clone était en train d'épier de potentiels mouvements au rez-de-chaussé. En sachant qu'elle voyait et entendait tout ce que ses clones percevaient, elle essaya de déterminer combien de gorille cet idiot avait dans sa baraque et patrouillant aux alentours. Pour passer la sécurité, elle a du venir sans armes... Ce pourquoi chaque clone avait une des quatre lame de l'original sur elle. Une paire était déjà perché sur les bâtiments alentours, l'autre à l'autre bout du domaine. Celle-ci ? Elle utilisait un buisson près des murs de l'enceinte pour se couvrir et s'apprêtait à sprinter pour rejoindre un autre qui collait la maison, donnant directement sur une fenêtre.
Mais alors qu'elle se décida à sortir, deux agents en costar sortirent d'un autre bâtiment, un peu plus loin. Cela devait être une salle de repos ou ... Une piscine intérieur, pour le peu qu'elle en sait ! Dans tout les cas, elle se ravisa de sprinter, les laissa passer ... Mais à cause de ce foutu jardin de pierre, ses pas firent plus de bruit que prévus, le gravier grinçant faisant lever un sourcil aux gardes... Et se retourner.
Elle aurait pu fuir, mais ça serait contre productif. Elle se fichait bien de ce qui pouvait arriver à ce clone. Tout ce qu'elle voulait, c'est qu'on ne sonne pas l'alerte alors qu'elle était en plein cœur du bâtiment. Alors sans trop d'hésitation, elle fonça vers les gars pour essayer de mettre dans les vapes alors que ses autres clones bougeaient à leur tour pour se rapprocher et faire leur possible pour finir le boulot ... Car ça n'allait pas si bien que ça pour le clone prit sur le fait. Elle réussit, grâce à la surprise, à foutre une tarte au premier qui fit un tour sur lui-même mais en passant au suivant, elle ne paru pas aussi cool qu'elle aurait cru. Difficile de faire un coup de pied retourné satisfaisant lorsque sa cible avait un alter qui lui permettait de ... Elle ne savait pas de faire quoi exactement mais le gravier qui était dans le jardin venait de se lever et d'entourer sa botte, exerçant une force qui l'empêchait de le toucher et finalement, qui réussit à la faire tomber en la faisant voler en arrière.
Crachant un peu de la pierre, elle grogna de douleur en sentant l'agent de sécurité poser son pied sur son dos pour la maintenir au sol et utiliser le graviers pour l'ensevelir, assez pour qu'elle ne bouge plus.
« Ghn ! Bande de connard ... Quitte à prévoir de me baiser, faite le à fond, les bouffons ! »
Le garde qui s'en ai prit un belle était tombé sur les fesses, se tenant la joue en grinçant des dents « Pouffiasse ... Aah ... Attend, c'est pas ... L'invitée du boss ? »
« Ouai mais rappelle toi, elle peut se cloner. C'est comme il avait prévu... »
Alors que le clone se débattait, celui au dessus d'elle prit un talkie accroché à sa poche et l'apporta à sa bouche pour informer son équipe ...
