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God Hand - Tour 1 - Lady Moriarty VS Thready

Toshinori Yagi
Messages RP : 53

Feuille de personnage
Titre: Symbole de la Paix
Expérience: LVL MAX
Alter: /
Rang X





Toshinori Yagi
Rang X
Jeu 25 Avr - 22:37


PREMIER TOUR


LADY MORIARTY
VS
THREADY
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Ryou Hanazawa
Messages RP : 258

Feuille de personnage
Titre: Lady Moriarty
Expérience: 335/900
Alter: split second
Rang C+





Ryou Hanazawa
Rang C+
Jeu 25 Avr - 22:49
Ensuite, il y a eu… assez peu de choses, à vrai dire. Rien d'intéressant en tout cas. Sautons donc directement au God Hand. Vous… je dirais bien que vous en avez forcément déjà entendu parler, mais il est plus probable que non. Cet événement a marqué le monde souterrain, démontrant et cimentant les rapports de force entre ses différents acteurs, donnant à certains l'occasion de briller et à d'autres de se ridiculiser. Et bien sûr, votre serviteur était de la partie. J'ai même ouvert le bal avec le tout premier match du tournoi, mais chaque chose en son temps.

Vous pourriez penser qu'un tournoi sans règle entre criminels endurcis n'était pas le meilleur endroit pour moi. Je suis, après tout, une femme d'affaire, mais je suis loin d'être respectable. Je suis aussi une vilaine endurcie et une combattante hors-pair. Quand aux raisons qui m'ont poussée à m'inscrire, ce n'était évidemment pas l'argent. J'en ai déjà plus qu'assez, mon affaire est très rentable. Ce n'était pas non plus pour le titre. Je suis déjà Lady Moriarty, criminelle consultante, un des pseudonymes les plus longs de la pègre japonaise. Imaginez si je devais en rajouter, surtout un titre aussi prétentieux que God Hand. Je n'avais pas spécialement envie d'être considérée comme la meilleure combattante des psychopathes non plus, même s'il était hors de question de ne pas gagner chacun de mes combats. Si j'y suis allé, c'était finalement dans un seul but : la visibilité. La publicité. Étendre mon affaire ! Faire parler de moi et attirer de nouveaux clients ou de nouveaux employés !

C'est ainsi que, le jour venu, je me suis présentée avec deux-cent cartes de visite à ma ceinture en plus de mon matériel habituel. La seule règle étant de ne pas apporter d'arme à feu, de maigres morceaux de papier ne dérogeaient pas à la règle. J'ai donc pu entrer, rajustant mon style qui avait affreusement souffert de la fouille à l'entrée. J'ai rajusté ma belle écharpe de fourrure blanche, un modèle de créateur volé juste pour l'occasion, et mes éternelles lunettes teintés qui vont si bien avec ma silhouette, le tout en jouant avec ma canne en sifflotant. L'attente qui suivit n'a rien de très intéressant, sautons donc directement au match.

Pour ça, je vais vous demander un effort d'imagination. Pensez à la foule en délire, amassée autour de l'arène, vociférant son excitation et son impatience. Voyez l'éclairage tamisé, la salle immense presque entièrement plongée dans l'ombre à l'exception du ring noyé sous la lumière des projecteurs. Entendez la voix du commentateur hurler dans les haut-parleurs, calmant la foule en un instant pour annoncer le début des hostilités. Représentez-les vous, immergez-vous dans le moment. L'adrénaline. La tension. L'impatience. Représentez-les vous. Et avec ce cri, le vrai récit du God Hand commence.

"Merci à tous de votre enthousiasme et de votre patience ! J'appelle dans l'arène les deux  participantes qui vont ouvrir ce tournoi : Thready, et Lady Moriarty !"

Je ne vais pas vous mentir, entendre mon nom ainsi appelé dès le début a dressé quelques cheveux sur ma nuque. J'allais avoir l'insigne honneur d'ouvrir ce tournoi qui avait attiré tant de monde. Alors que leur attention était fraîche et leur mémoire prête à se remplir d'images inoubliables,  j'allais pouvoir leur en mettre plein la vue et m'assurer que tous se souviennent de Lady Moriarty et de ses exploits. Car il était hors de question que ce combat soit autre chose qu'un exploit de ma part, une victoire éclatante contre… Thready, de la ligue des vilains. Je savais peu de choses sur elle, mais j'en avais entendu parler. Elle était techniquement majeure mais à peine, une petite jeune sans expérience ni renommée. Elle n'était vraiment apparue que pour sa trahison, son attaque d'un poste de police et le meurtre de Red Assassin. Elle était donc douée malgré son âge, un minimum. Et capable de tuer, ce qui me la rendait immédiatement antipathique. J'avais aussi eu vent de son alter, un pouvoir de manipulation basé sur des câbles qui ne laissait rien présager de bon. Je n'avais malheureusement pas plus de détails. Elle devait en savoir autant sur mon compte puisque j'avais déjà affronté un membre de la Ligue. Alucard avait failli m'avoir mais je lui avait échappé, et surtout j'avait piqué Melody juste sous son nez. Il avait sans doute parlé de moi à ses camarades, peut-être les avait-il même mis en garde ? Je sais, c'est juste mon ego qui parle, mais j'ai le droit d'y croire.

Voilà, en résumé, ce qui agitait mon esprit alors que je marchais vers le ring. Les spectateurs vociféraient autour de moi comme une tempête déchaînée, leurs cris frénétiques se mêlant en un tonnerre inintelligible que j'ignorais totalement. Mon regard était rivé sur l'adolescente qui fendait la foule de l'autre côté de la pièce. Elle ne payait pas de mine, elle n'était pas très musclée et je ne percevais aucun signe d'une arme dissimulée dans les plis de ses vêtements. Avec un alter comme le sien, je me doutais qu'elle préférait l'agilité, la vitesse et la précision. C'était logique, un fouet ne nécessitait aucune force ou presque pour infliger des blessures cuisantes, sans parler de fils de découpe ou de garrots. Beaucoup de possibilités que je devrais prévoir sans me laisser prendre au piège. Cela restait moins marquant, cependant, que son regard. Dur, inflexible, posé sur moi en dépit de la pression du public. La détermination et le sérieux s'y lisaient. Elle était là pour gagner et rien d'autre. Moi aussi, direz-vous, ce qui n'est pas tout à fait vrai, mais cela voulait dire que le combat serait acharné. Que je la domine ou que nous fassions jeu égal, elle refuserait d'abandonner.

Nous nous sommes toutes deux avancées sur le ring, nous dévisageant en silence et ignorant superbement notre hôte, le mystérieux Healing Touch, qui nous attendait au centre du terrain. Quand nous nous sommes suffisamment approchées, il s'est adressé à nous d'une voix forte, ferme, et évidemment trafiquée.

"Salutations, mesdames. Merci à vous d'ainsi participer à ce doux rêve qu'est le God Hand. J'ai toute confiance en vous pour nous offrir un spectacle mémorable, mais avant cela, je dois m'acquitter d'une formalité."

Je vous résume mais pour nous soigner, selon les modalités du tournoi et de son alter, il devait nous toucher. Nous enregistrer avant le combat, alors que nous étions au mieux de notre forme, afin de nous la restituer quand nous serions au plus mal. J'ai répondu d'un simple haussement d'épaules et Thready fit de même en hochant la tête. Il posa donc un doigt sur nos fronts respectifs avant de s'éloigner, satisfait, et de nous laisser à notre démonstration de violence. Pendant toute la scène, mon adversaire et moi-même ne nous étions pas quittées des yeux. Le commentateur attendit encore quelques secondes, le temps qu'Healing Touch disparaisse par une porte dérobée, avant de relancer les haut-parleurs.

"Le combat va maintenant pouvoir comm-"


"Un instant !"

Brisant enfin le contact visuel avec la petite, je levais les yeux vers les enceintes et un doigt vers le plafond. Ce geste, accompagné d'une acclamation forte et assurée, m'attira toute l'attention.

"Avant de passer au moment que vous attendez tous, j'aurais une petite annonce à faire !"

Je crois que tout le monde fut pris par surprise car personne n'osa répondre. Cela me convenait parfaitement car je pus me racler la gorge, tourner le dos à mon adversaire, puis me lancer dans une splendide performance théâtrale.

"Camarades des ombres, bonsoir ! C'est un plaisir d'être avec vous ici, en cet instant ! Je voudrais cependant vous demander une petite chose, à savoir de ne pas manquer une miette de ce qui va se passer sur ce ring. Admirez, profitez, et si vous êtes impressionnés, alors…"

Je plongeais la main dans ma sacoche et en tirais une grosse centaine de cartes de visite que je lançais à l'audience, m'assurant qu'elles volent par-dessus le grillage qui délimitait l'arène. Certaines tournoyèrent dans les airs avant de revenir se poser à nos pieds mais la majorité parvint entre les mains de l'assistance.

"… Appelez Lady Moriarty, criminelle consultante ! Si vous avez besoin d'un plan audacieux, d'une opération infaillible ou d'une assistante de génie, je suis la femme qu'il vous faut !Et si vous n'êtes pas encore convaincus, ne vous en faites pas…"

J'ai finalement ponctué ma tirade par une petite pirouette, pivotant sur un seul pied pour revenir me placer face à l'envoyée de la Ligue puis interrompant ma rotation d'un coup de canne sec sur le sol.

"… Je saurais vous faire changer d'avis. Maintenant nous pouvons commencer."

"D'accord… Le combat peut donc maintenant, pour de vrai, commencer !"


Et… techniquement, ça a commencé, mais le début n'était pas vraiment explosif. Avec son visage fermé, il était difficile de dire si la gamine était exaspérée par ma petite publicité ou si elle n'en avait rien à faire. En tout cas, elle s'était simplement mise en garde et me jaugeait du regard, attendant visiblement que je passe à l'action pour réagir. De mon côté, je m'appuyais juste nonchalamment sur ma canne, me dandinant faiblement, observant et attendant comme elle mais sans en donner l'impression. Enfin elle s'en doutais sans doute, je n'avais pas non plus cent raisons de ne rien faire comme ça. Aucune de nous ne semblait décidée à porter le premier coup, mais je vais être franche, ça m'arrangeait. C'était l'occasion de commencer l'autre combat, la lutte psychologique.

"Thready, c'est ça ? Mignon comme nom. Tu es nouvelle dans le business ? Ou trop insignifiante pour faire parler de toi ?"

Aucune réaction. Jouer sur son ego ne mènerait nulle part, et si je commençais à parler de son passé maintenant, le crime horrible et la déchéance révoltante de Heaven's Thread – un titre ronflant et prétentieux, quoique un peu poétique, en tout cas je préfères son nouveau – alors autant admettre que je cherchais juste à la provoquer. Enfin si j'en parlais directement du moins, il y avait des moyens détournés d'aborder le sujet, mais avant ça je pouvais tacler sur autre chose et m'en prendre à ses allégeances.

"Le gars avec qui tu es arrivé, par contre je le reconnais. Alucard, de la Ligue des Vilains. Un conseil, si tu veux devenir quelqu'un, trouve-toi mieux comme associés. On ne peut pas vraiment dire, eh bien… quoi que ce soit de positif sur euuu-"

Est-ce que j'étais allée trop loin ? Est-ce que j'avais tapé juste ? Bien sûr que non, le visage de Thready était toujours de marbre quand elle décida de bondir en avant. Elle réduisit la distance entre nous en un instant avant de changer son bras en fouet. Si je devais deviner, je dirais juste qu'elle avait réalisé que je ne frapperais pas la première, que parler pendant une heure encore m'aurait parfaitement convenu. En tout cas, les hostilités avaient enfin commencé. Avec une vivacité que ma posture ne suggérait pas, j'ai fait un pas de côté pour esquiver. Son membre cinglant claqua devant mon visage, à un pouce à peine de mon nez. Du coin de l’œil, je la vis pivoter. Elle préparait une seconde attaque, visant encore ma tête. Parer un fouet étant d'un inintérêt flagrant, j'ai donc préféré poursuivre mon mouvement. Cette fois, j'ai carrément bondi de côté.

"C'est vrai, tu pourrais faire des choses plus intéressantes de ta vie que gâcher ton temps et ton énergie avec eux !"

Je me réceptionnais sans difficulté. Mes deux pieds glissèrent sur le sol avant de s'immobiliser. J'avais augmenté légèrement l'écart entre moi et mon adversaire mais c'était tout sauf un avantage. J'étais plus efficace au contact là où elle semblait pouvoir augmenter sa portée à volonté. Il fallait que je reprenne l'initiative, et vite.  Si je traînais, elle m'épuiserait et me mènerait à la surchauffe. Heureusement, elle avait aussi réalisé la situation et comptait en profiter. Elle enchaîna des attaques simples sans rompre sa garde, un nouveau coup de lanière partait déjà dans ma direction. Cette fois, cependant, j'adoptais une tactique différente. Saisissant ma canne par le milieu, je la fit tournoyer comme le bâton d'une majorette. usant de mes deux mains pour assurer ma prise, j'ai entortillé le fil autour du bâton avant qu'il ne m'atteigne. Je connaissais trop mal l'alter de la jeune femme pour l'anticiper, à ce stade. Il fallait absolument que je teste des choses pour la forcer à utiliser toutes ses capacités. La pousser dans les situations les plus imprévues pour révéler ses possibilités et ses limitations.

"Et c'est une femme d'affaire au business florissant qui te parles, je sais ce que je dis !"

Je pouvais déjà voir le fil se dénouer alors qu'elle reconstituait son bras, abandonnant la pelote enroulée autour de ma canne sans effort. Avant qu'elle ne finisse, cependant, je tirais un coup sec et elle partit en avant, déséquilibrée. Une occasion parfaite. Profitant d'un infime instant d'inattention, je m'élançais dans sa direction. En trois pas, j'ai réduit à un rien la distance entre nous. Le temps qu'elle retrouve des appuis solides, je lançais le talon vers son visage. La charge m'avait pris trop longtemps, cependant. J'étais un poil trop loin pour ce genre d'assaut, et elle était vive. Elle n'eut qu'à pencher la tête en arrière pour esquiver. Je savais que ça risquait d'arriver, j'avais même commencé à réagir. Mon coup dévia presque tout seul pour écraser ma semelle dans sa clavicule. Son os percuta la plaque de mon chausson avec un craquement délicieusement sinistre. Je n'avais cependant pas anticipé la contre-attaque. Un second fil apparaissait déjà le long de son flanc gauche, filant droit vers le mien. Je me doutais qu'elle pouvait transformer plusieurs câbles à la fois mais j'aurais préféré me tromper. Au moins étais-je fixée désormais.

Par chance, la jambe qui venait de la frapper était pliée, proximité oblige. Je n'eut qu'à l'étendre brusquement pour repousser Thready et éviter ainsi son attaque. Enfin, éviter est un grand mot. Elle avait réussi à m'attirer dans son piège et tous mes réflexes ne suffirent qu'à réduire les dégâts. Au lieu de me lacérer les abdominaux, le fouet poursuivit sa route et monta jusqu'à mon visage. Il commença par m'entailler une pommette, fendit le verre droit de mes lunettes, puis poursuivi en creusant un sillon le long de mon front. Ma retraite expéditive évita le pire mais la blessure restait douloureuse. Mon atterrissage fut accompagné d'un second assaut mais celui-ci fut aisément dévié. Je saisit simplement ma canne par le bas et coinçais le fil au sol avec la poignée. Le choc de mes pieds sur le sol suffit néanmoins à déloger le verre fracturé de sa monture. Deux éclats rouges sombres sautèrent devant mon regard puis vinrent glisser à nos pieds. Mon champ de vision s'éclaircit à moitié, mais je n'y prêtais aucune attention.

A ce stade du combat, la situation ne me permettait guère de relancer une attaque. La petite, cependant, avait compris qu'elle n'était pas non plus en position de frapper sans risque. Visuellement, je venais de subir une vilaine balafre mais j'étais presque certaine d'avoir fissuré son os avec mon coup de pied. Ses traits étaient toujours sombres et stoïques mais elle devait déguster. De mon côté, je me suis fendue d'un sourire avant de passer la langue sur le sang qui coulait le long de ma joue.

"Tu vois, tu ne te défends pas trop mal. Tu pourrais tenter ta chance ailleurs, comme héroïne par exemple."

Pas très subtil ? Peut-être, mais ça a marché. La réaction fut rapide et légère mais je vis sa pommette se crisper, signe qu'elle serrait les dents. Tout le monde a un point faible et je venais de prouver le sien. Restait à creuser, et accessoirement à la mettre au tapis.

Pour ça cependant, il fallait que je repasse à l'offensive. Notre bref échange de coups avait montré que la gamine savait se défendre, elle avait raison d'être sûre d'elle. Elle tirait efficacement parti d'un alter avec un bon potentiel – elle me rappelait un de mes associés, Spider, dont l'alter était également basé sur des fils, avec quelques différences de taille cependant – ce qui laissait deviner de mauvaises surprises si je n'étais pas assez prudente. Elle savait se battre, aussi, ses mouvements rapides et fluides m'évoquaient un ou deux arts martiaux – la suite a démontré qu'elle maîtrisait la capoeira. Elle pouvait simplement me sauter dessus, attaquer sans répit et essayer de me piéger dans sa toile, je me serais défendue vaillamment mais la situation aurait été à son avantage. Elle préféra, cependant, m'observer. Elle ne voulait pas frapper la première. Ça n'avait rien d'étonnant en réalité, elle n'avait réussi à m'atteindre qu'en me poussant à la faute. La défense lui seyait mieux que l'attaque, et c'était aussi mon cas. Nous aurions donc pu nous contempler comme deux chats en colère, ou j'aurais pu lancer des piques jusqu'à trouver comment la faire craquer, mais les cris impatients du publics auraient alors fini par couvrir ma voix. Je n'avais pas d'autre choix que de prendre les choses en main, quitte à me jeter dans un piège.

"Quoique, s'ils apprennent que tu étais ici, ou que tu as fricoté avec la Ligue, je doute que l’État te laissera devenir une héroïne !"

Thready ignora complètement cette remarque. Seule la fente qui accompagna ces mots retint son attention. Visiblement, redevenir une héroïne ne la tentait pas. Ma canne, tenue comme une rapière, était lancée droit vers son cou. Un mouvement fluide du bras suffit à la bloquer, mais l'élan me permit de poursuivre en avant. Je ramenais mon bras pour préparer ma défense pendant que je montais au contact. Son propre mouvement de parade lui permit de se lancer dans une pirouette et elle expédia prestement son pied vers ma tempe. J'allais bloquer quand je vis, du coin de l’œil, sa jambe commencer à se déformer. Vilain tour. Si j'avais effectivement tenté de placer mon bras sur la trajectoire du coup, elle aurait aisément pu enrouler son fouet autour. Ça aurait été catastrophique. J'ai donc simplement relâché mes jambes à la place. Je me suis laissée tomber sous le fil tournoyant, utilisant ma canne pour ne pas percuter le sol. Hors de question cependant de rester dans cette position inconfortable. Je me suis redressée presque comme un ressort avant de propulser un coude vers le flanc de l'adolescente.

Son fouet était encore en train de se remettre en place après sa contre-attaque ratée, elle parvint pourtant à le mettre sur le chemin de mon attaque. Il tissa comme un voile de chair, absorbant le choc initial. Poursuivre le coup jusqu'à son ventre n'aurait plus rien fait, et cela aurait laissé un instant à mon adversaire pour revenir dans la course. J'ai préféré me retirer aussitôt, lâchant cette fois mon arme pour mieux viser son menton avec ma paume. N'ayant pas mes réflexes, encore emportée par ses mouvements de danse alors que son visage se précipitait vers ma main, elle n'avait pas le temps d'esquiver ou de bloquer. J'étais trop proche et mes mouvements n'étaient pas assez amples. Ce qu'elle a fait, en revanche, c'est décomposer sa tête en une pelote qui explosa presque quand je l'ai frappée. Les filaments tournoyèrent dans les airs comme des tentacules furieux, absorbant entièrement le choc, avant de se rassembler en un instant. Et puisqu'elle avait ignoré ce coup, elle avait gagné le temps de riposter une fois de plus. Elle avait presque achevé un tour complet sur elle-même et son second bras se déplia. Grâce à sa rotation rapide, elle m'envoya un revers de main vif et douloureux. La technique manquait de précision, cependant, et elle n'employa pas de fil cette fois. C'était juste un coup très classique. Je pus aisément pivoter un pied, réceptionnant ma canne encore en train de tomber, avant de me la relancer en main pour parer.

"Pas de rondes dans la foule, de regards admiratifs ou de sauvetages flamboyants pour toi, j'en ais bien peur."

Si je devais absolument dire qu'elle réagit à cette insinuation-ci, je dirais qu'elle l'avait agacée, mais ce serait d'une part plus parce qu'elle se lassait de mes bavardages, et d'autre part si léger que je ne suis pas certaine de moi. La routine héroïque ne lui manquait pas et sa vie d'avant non plus. Elle avait tiré un trait. Quel que soit son problème avec l'héroïsme, il était à chercher ailleurs. Peut-être était-elle contente de ne plus être une héroïne, me suis-je dit en bondissant en arrière une fois encore. Elle avait fini de tournoyer et adoptait à nouveau une garde stable qui ne présageait rien de bon. Je préférais donc m'écarter… pour mieux revenir. Lançant ma canne dans les airs, je la saisis par le bas du manche avant de me précipiter en avant, maniant mon arme comme une massue.

Un instant je fis mine de viser ses épaules, pour capitaliser sur sa clavicule fendue et empirer cette blessure. Elle répondit d'ailleurs comme je l'espérais. Ses bras se dressèrent devant sa poitrine en protection et sa jambe se prépara subtilement pour contre-attaquer. Son talon se décolla du sol, son mollet s'affina, elle allait essayer de me faucher en pleine course. Comme pour lui couper l'herbe sous le pied, cependant, je me laissai tomber en avant. Ma charge se poursuivit en glissant, les deux pieds devant. Elle fut assez vive pour se décaler sur son unique appui, se projetant pleinement dans les airs. Je lui suis passée dessous sans la faire trébucher. Elle tenta même de lancer son fouet dans ma direction, trop lentement car elle me manqua de peu. Je profitais cependant du passage pour redresser mon arme. Utilisant la poignée comme un crochet, je lui ait saisi la cheville pour la ramener de force au sol. J'espérais qu'elle ne réussirait pas à amortir sa chute, ses bras quittant tout juste une posture défensive. Elle fut cependant plus maligne. Alors que je pivotais sur moi-même pour me redresser d'un bond, elle étendit les mains vers le plafond. Ses doigts se changèrent en fils qui vinrent s'accrocher à la structure qui soutenait l'éclairage. Ainsi suspendue, elle se lança sur moi comme un balancier.

"Mais ce n'est pas ça qui fait un héros, non, ce sont les actes, la noblesse et le sacrifice."

Cette fois, alors que je serrais le poing et me préparait à l'impact, je vis ses sourcils se froncer. Bingo, problème avec la moralité de l'héroïsme. C'était ça, me suis-je demandé, qui lui manquait ? Faire le bien autour d'elle ? Elle pouvait toujours devenir vigilante, mais pas sûr que la Ligue apprécie. Elle avait le talent nécessaire, pourtant. Son coup de pied me frôla l'oreille et souleva mes cheveux. Le courant d'air tira sur ma perruque et manqua de peu de l'arracher. Mon nez aurait été brisé sur le coup si je n'avais pas penché la tête à la dernière seconde, sans parler de s'enfoncer dans mon crâne. Et ce n'était même pas la vraie attaque, juste une feinte. Sa seconde jambe toujours filiforme profita de mon mouvement pour s'enrouler autour de mon poignet. C'était un tout ou rien de sa part. J'étais déjà en train d'enfoncer mes phalanges dans le creux de ses reins. Elle y gagna cependant bien au change. Avec ses fils enroulés autour de mon bras, elle put aisément m'entraîner en arrière. Alors qu'elle me dépassait, elle me força à tourner avant de me tirer au sol pendant sa réception.

La chute elle-même ne me fit pas grand-chose, mais son fil labourait ma combinaison et s'enfonçait dans mes chairs. La douleur était cuisante et je ne pus retenir un grognement. Je ne crois pas qu'elle s'en soit rendu compte, cependant. J'étais presque face contre terre. J'ai alors tenté de me redresser, bien sûr. De m'échapper au plus vite. Mais elle me dominait, cette fois. Au sens propre. J'étais à ses pieds, ou à son pied plus exactement, et je lui tournais le dos. J'entendis seulement le second fouet fendre l'air avant qu'il ne vienne s'enrouler autour de mon cou et ne commence à m'étrangler. Un troisième partait déjà pour immobiliser mon autre bras, ce qui aurait sonné ma fin. Heureusement, j'avais anticipé. J'étais prête à me défendre. Quand le fil effleura mon poignet, je fis un geste vif et sectionnais son appendice avant qu'il ne m'atteigne. La surprise la fit hésiter un infime instant, juste ce qu'il me fallait. Je remontais la main jusqu'à mon cou et coupait un second fil, puis de me libérais du dernier de la même façon. Elle n'attendit pas de voir comment je m'y étais pris. Elle essaya plutôt de bloquer ma fuite, mais sans succès. Je roulais de côté, m'interrompis brusquement pour esquiver une attaque à la dernière seconde, puis lançais un coup de canne vers son talon qui la déstabilisa et faillit la faire tomber.

Elle fut forcée d'interrompre son déluge de fouets un instant pour préserver son équilibre, ce qui me donna l'occasion de me remettre sur pieds. Profitant du mouvement, je tentais de la frapper au ventre. Elle s'était reprise, malheureusement, et bondit en arrière. J'avais gagné une gorge en sang dans cet échange, et sans doute une entaille dans ma trachée car j'avais du mal à respirer. Mon poignet aussi était méchamment entamé. Enfin je pouvais sentir mes nerfs qui commençaient à surchauffer. Malgré tout je souriais quand j'ai levé une main, révélant une carte de visite au bord légèrement rougi.

"Tada, coupure de papier. Qui aurait cru que ma publicité s’avérerait utile, pas vrai ? Mais sérieusement, pourquoi est-ce que tu perds ton temps ? Te battre contre des dérangés, tuer des écoliers, frapper au hasard pour semer le chaos, c'est ça ta contribution à la société ?"

"Tu devrais vraiment arrêter de parler de ce qui ne te regarde pas. Si tu espères sincèrement que je vais changer d'avis maintenant, c'est toi qui perds ton temps. Et si tu veux m'énerver, tu risques fort de ne pas apprécier le résultat."

J'en ait presque reculé de surprise. Elle ne parlait pas beaucoup mais ce n'était pas faute de savoir choisir ses mots, sa langue était aussi acérée que le reste ! Je plaisante. C'était assez révélateur, en fait, un indicateur encore meilleur que ses mimiques de l'efficacité de ma provocation. Je tenais presque un truc, je le sentais, mais ce n'était pas encore tout à fait ça. Elle n'avait pas aimé que je lui rappelle à quoi elle participait en rejoignant la Ligue, elle n'était plus une héroïne mais elle avait encore des semblants de doutes à l'idée d'être une vilaine. Alors pourquoi le faire, pourquoi traîner avec certains des plus grands dérangés psychopathes d'Asie ? Si j'arrivais à comprendre ça, je le savais, j'aurais trouvé où appuyer pour la faire sortir de ses gonds. Pour poursuivre la conversation, je levais les mains devant mon visage, feignant d'être désolée.

"Hola, faut pas le prendre comme ça ! J'essaie juste de faire un peu connaissance, ce n'est pas parce que nous sommes adversaires qu'il faut se fâcher. Nous sommes collègues, après tout, pourquoi ne pas s'entendre ? Et puis, c'est vrai, si tu étais une héroïne tu pourrais faire la différence, aider les gens et rendre le monde meil-"

Même moi, j'ai dû me taire face à brusquerie de son attaque. Très clairement énervée, le visage plus fermé encore qu'auparavant, elle s'est jetée en avant sans même utiliser ses fils. Elle a seulement amorçé un vif coup de pied rotatif. Enfin en apparences, du moins. Ce n'était qu'une feinte. Les doigts de sa main droite, celle qui restait en retrait, se transformaient déjà en filins qui glissaient discrètement au sol. Cet assaut était très calculé, elle anticipait ma défense et savait déjà comment exploiter mes réactions. Il était toutefois très subit, elle ne m'avait même pas laissé le temps de finir ma phrase ! Elle restait réfléchie et maîtrisée, mais ses émotions influençaient indubitablement – enfin, elle avait mis le temps ! – son comportement.

Devinant déjà l'enchaînement qu'elle avait en tête, je commençais par lever ma canne. La poignée pressa contre son talon pour détourner son pied vers le haut et le fit passer au-dessus de ma tête. J'avais établi qu'elle n'aimait pas être une vilaine. Elle n'avait cependant aucune envie de redevenir une héroïne. Sans quitter du regard les filaments qui s'enroulaient autour de mes pieds, je leur accordais un répit. Mon avant-bras se lança plutôt vers la gauche pour bloquer le sien alors qu'il suivait la rotation de son corps. Les deux premiers coups avaient été interceptés, le prochain mettrait une seconde ou deux à arriver, je pouvais donc me priver d'appuis solides d'ici-là. Je fis un léger bond vers l'arrière au moment où ses doigts se refermaient autour de mes chevilles et échappais à leur étreinte. Elle était en conflit moral au sujet de sa carrière.  Surtout, elle semblait énervée que je vante les héros comme un meilleur choix. A mieux y réfléchir, c'était quand j'avais parlé de leurs vertus qu'elle avait attaqué. Elle poursuivit en redressant ses fouets, essayant désormais de lacérer mes mollets. Le reste de sa posture changea également et elle leva sa seconde jambe pour un nouveau coup de pied. Elle ne voulait pas me laisser une seconde de répit. Ma gorge était en feu, ma respiration difficile, j'en avais du mal à parler ! Moi ! Et surtout, je saignais abondamment et je commençais à sentir la chaleur s'accumuler dans mon crâne, accompagnée de tambours qui frappaient encore et encore, assourdissant presque le brouhaha de la foule. Pourtant, je me sentais bien. En contrôle. La moindre erreur dans les instants suivants causerait une défaite brutale, mais soyons honnêtes un instant, je ne fais jamais d'erreur. Surtout pas après avoir réalisé ce qui la torturait. Après avoir été une héroïne, et avoir échoué, elle ne voyait plus les héros comme un idéal. Elle souffrait de ses désillusions, et j'étais lentement en train d'enfoncer les doigts dans cette plaie. Parfait !

Je me pliais en deux, me positionnant déjà pour passer sous son pied. Je profitais de cette position basse pour sectionner les filins à mes pieds d'un ample geste du bras, maniant toujours la même carte de visite imbibée de sang. Un coup de vent souffla contre ma nuque quand son pied freina au-dessus de mon crâne, cherchant désormais à s’abattre dessus. Je me saisis à deux mains de ma canne à deux mains et la fit tournoyer jusqu'à percuter son tibia, détournant encore une attaque. L'occasion était trop belle pour ne pas riposter. Je me détendis donc comme un ressort et expédiais le manche de mon arme vers son ventre. Elle eut un mouvement de recul pour se défendre mais cela me permit juste de poursuivre vers sa mâchoire, un peu plus haut. Les fils qui sortaient de sa main droite se relevaient pour la protéger mais ils ne seraient pas assez rapide, et elle le savait. Une seconde de plus et je lui aurait brisé la mandibule. Elle ne se laissa pas faire, cependant. Une fois encore sa tête se décomposa en une centaine de fils. Ils tournoyèrent autour de ma canne, frôlant le métal sans le toucher. Les autres lanières grimpaient encore, cherchant à me repousser. Je l'imaginais déjà refermer la pelote qui lui servait de tête autour de mon arme et essayer de me l'arracher. Je bondis donc en arrière en raffermissant ma prise sur le manche. Elle se contenta cependant de reculer elle aussi, reformant sa tête avant de prendre encore plus de distance et de raffermir sa garde. Ses poings, serrés devant son visage, laissaient échapper de fins filets de sang. Une petite flaque rouge se formait autour de son pied. La peau autour de sa clavicule, exposée par son décolleté, commençait à gonfler.

Elle était en meilleur état que moi, direz-vous. Ma propre garde laissait à désirer. Le sifflement qui s'échappait de ma gorge était assourdissant. Le poids dans mon torse rendait toute respiration pénible. Le manque de sang se faisait de plus en plus sentir. Un bref vertige manqua de me faire partir en arrière. J'allais mal. Il devenait difficile de le cacher, même en m'appuyant rapidement sur ma canne, et la gamine s'en rendait bien compte.

"Je t'aurais prévenue. Si tu continues à parler, ta défaite sera beaucoup plus douloureuse que nécessaire."

"Tu as raison, ça ne sert à rien. Je pensais avoir vu quelque chose, mais tu n'as finalement pas ce qu'il faut pour être une héroïne. Tu ne l'as jamais eu. Quelle déception, il ne reste qu'à-"

Cette nouvelle explosion de violence de sa part confirma mes soupçons. La colère ne la déstabilisait pas au point de lui faire faire des erreurs mais elle lui faisait définitivement perdre toute patience. Au lieu de continuer à observer et attendre pour m'attirer dans un piège, elle tendit les deux bras dans ma direction et frappa avec… je dirais une dizaine de fouets différents, de mémoire. Tous désynchronisés, tous visant un endroit différent, tous prêts à rectifier leur trajectoire si je tentais d'esquiver ou me défendre. Un adversaire normal se serait fait submerger, incapable de lire un tel déluge de coup et de tout esquiver. Au temps des alters, cependant, reste-t-il des gens normaux ? Moi, je ne le suis clairement pas.

La situation restait tendue, bien sûr. Je n'étais pas dans le meilleur état pour faire face. Je ne pourrais pas éviter de nouvelles blessures, il fallait que j'en finisse au plus vite. Alors que le premier fil s'approchait, je dressais ma canne et fis un rapide moulinet. Les lanières s'enroulèrent autour du métal, incapables de m'atteindre. Les suivantes étaient déjà sur moi mais je plongeais en avant et une seule parvint à me toucher. La douleur explosa dans mon dos, je dut serrer les dents pour ne pas crier, mais je continuais à avancer. Déjà les fils enroulés autour de mon arme commençaient à tirer pour m'entraîner de côté. Je n'eus pas d'autre choix que de me tordre pour trancher à nouveau les fils. Cette nécessité laissa une ouverture pour qu'une nouvelle attaque me lacère l'épaule. Il fallait que je continues, que je m'approches. Je bondissais et tourbillonnais pour me glisser entre les filaments qui tempêtaient tout autour de moi. Une nouvelle brûlure déchirante derrière mon genou me fit presque basculer, mais j'utilisais la perte d'équilibre et me lançais droit sur Thready.

Frappant par surprise, je me fendis de tout mon corps. La canne fonça en avant, la poignée projetée vers sa gorge. Un tel coup, avec la force de tout mon corps en extension, lui aurait bloqué la respiration. Il aurait peut-être suffi à l’assommer. Elle dût faire un pas en arrière qui déstabilisa son attaque. Ses fils se firent moins pressants. Elle préféra lancer un coup de pied dans ma direction à la place. Je l'arrêtais avec le coude, absorbant le choc qui remonta jusqu'à mon épaule. La douleur me fit encore serrer les dents. Elle en profita pour s'éloigner un peu plus mais j'approchais trop vite. Je puisais dans mes dernières forces, j'ignorais la douleur et le poids dans ma poitrine. Il ne fallait pas qu'elle s'enfuie. Plusieurs fils s'assemblèrent et me labourèrent tout le flanc droit, manquant presque de me couper le souffle. Cette fois tous mes efforts ne suffirent à m'empêcher de crier. Je sentis ma jambe lâcher prise et je m'effondrais pour de bon en avant. C'était ma dernière chance. Je brandis ma canne à bout de bras comme une matraque, pointée vers le plafond. Puis je l'abattis vers la tête de Thready en un large arc de cercle. Tout mon torse pivota en accompagnement. Mon second bras partit en arrière comme un balancier. Je sentais que je perdais l'équilibre. Les fils fusaient vers mon poignet pour le saisir. Le sol se rapprochait dangereusement. En levant les yeux, je pouvais voir la poignée sur le point de percuter sa tempe. Je ramenais ma jambe encore vaillante en avant pour stabiliser ma chute. Thready tenta de reculer mais j'étais trop proche. Alors, à la dernière seconde, elle transforma sa tête. Mon coup fila une nouvelle fois dans une pelote sans faire le moindre dégât. Ses fouets se refermèrent sur mon coude, mon poignet et mon épaule, mordant la chair avec rage. Son visage se reforma devant le mien alors que j'arrivais enfin à arrêter ma chute. Elle me regarda d'en haut, froide, impassible. Puis elle s'effondra.

Maintenant, revenons un peu en arrière. Il y a quelques trucs que je ne vous ait pas dit.

"Pas de rondes dans la foule, de regards admiratifs ou de sauvetages flamboyants pour toi, j'en ais bien peur."

Après ces mots, j'avais chargé en avant, faisant croire à une attaque haute avant de lancer un tacle et de lui crocheter la cheville. Cette feinte n'avait pas eu les résultats escomptés, j'ai failli perdre dans l'échange de coup qui suivit, mais elle m'avait donné l'occasion de glisser un peu au sol. Et pendant que toute l'attention de mon adversaire était tournée vers la main qui tenait mon arme, l'autre a pu se glisser sans difficulté vers un petit éclat rouge qui se confondait sans mal avec une goutte de sang. Un morceau de verre fumé, cassé tôt dans le combat, que j'ai dissimulé dans mon poing par la suite. Quelle importance ? Et bien…

"Tada, coupure de papier. Qui aurait cru que ma publicité s’avérerait utile, pas vrai ?"


Franchement, vous y avez cru ? Ses fils étaient bien trop solides pour être tranchés avec une vulgaire carte de visite, ils étaient aussi plus acérés que le papier. Si j'avais vraiment essayé quelque chose d'aussi insensé, c'est ma carte qui aurait fini en deux morceaux. Avec du verre cassé, cependant, c'est une autre histoire. La carte m'a seulement permit de dissimuler la vraie nature de ma petite arme secrète, de la garder pour plus tard. Plus tard comme ce moment où la petite a transformé sa tête pour la troisième fois, exactement comme j'espérais.

Si vous vous souvenez, c'est d'un coup particulièrement ample qu'elle s'est protégée. Une attaque désespérée, ralentie par ma fatigue et mes blessures, en apparence du moins. Je voulais qu'elle esquive, en fait. Je voulais qu'elle change son crâne en fils pour se protéger. J'avais imperceptiblement amorti mon geste pour lui laisser le temps de réagir. C'était en partie pour me défendre. J'avais pu remarquer que ses mouvements perdaient en précision quand elle transformait sa tête, et ses réactions prenaient alors un léger retard. Il n'était pas difficile de comprendre qu'elle perdait ses sens, c'était même logique puisque ses yeux ou ses oreilles perdaient leur forme. Tant que sa tête était déformée, elle n'avait plus aucun moyen de savoir ce que je faisais. Qu'est-ce que j'ai fait, alors, pendant cet instant ? J'ai lancé mon éclat de verre.

C'était un pari osé, mais j'étais confiante. De ma main gauche, celle que j'avais gardée en arrière, j'ai propulsé le verre avec le pouce. Il fallait qu'il soit dans sa tête au moment où elle la reformerait, coincé entre les fils sans pour autant les toucher. Qu'ils s'enroulent autour de lui sans que Thready ne le réalise. C'est assez contre-intuitif, mais il n'y a aucun sens du toucher dans le cerveau. Quelqu'un pourrait mettre les doigts dans votre matière grise sans que vous ne le remarquiez. Il y aurait des effets, bien sûr, mais vous ne le sentiriez pas. Et elle n'a donc pas senti que son cerveau se refermait autour d'un morceau de lunettes tranchant comme un rasoir. Elle n'a pas senti les lésions cérébrales, elle n'a en fait pas réalisé ce qui se passait. Elle est juste restée immobile un instant, incapable de bouger. Puis elle est tombée à genoux. Son alter s'est relâché. Son corps a reprit forme humaine. Et enfin elle a basculé sur le dos.

Le sang me battait les tempes. Je ne tenais debout que grâce à ma canne, une de mes jambes étant incapable de soutenir mon poids. J'étais brûlante et poisseuse. Je haletais, me noyant à moitié dans mon sang. Mais j'étais debout, consciente, alors que les yeux de la gamine fixaient le plafond, incapable de bouger. Sa poitrine se soulevait régulièrement sans être perturbée par l'adrénaline, presque mécaniquement. Autour de nous, toute l'audience s'était tue face à ce final abrupt. Impossible de douter cependant, c'était la fin. Alors j'ai ignoré la douleur dans mes muscles tendus et déchiquetés, j'ai tendu le poing vers le ciel et rassemblé mes forces pour une dernière bravade.

"C'est pour ça que, la prochaine fois que vous aurez besoin d'un coup de pouce, vous appellerez Lady Moriarty !"

Dire ça m'étrangla à moitié, et j'ai manqué de m'effondrer juste après, mais la harangue avait porté ses fruits. Toute l'audience explosa en cris, huées, vociférant tous en cœur et couvrant les voix les uns des autres, m'empêchant de comprendre quoi que ce soit. Seul notre hôte semblait encore garder le silence quand il s'avança sur le ring, droit et raide, toujours caché derrière son masque et ses secrets.

"Je suis impressionné, quel match dès l'ouverture. Essayez d'éviter ce genre de tours pour la suite, cependant. Vous n'êtes pas passée très loin de la tuer."

"Elle est en vie, non ? J'ai respecté les règles, et je ne fais jamais d'erreurs."

Il hocha la tête avant de tendre une main vers mon front, le touchant comme il l'avait fait avant le combat. Une sensation de gel se répandit à travers tout mon corps, effaçant le reste sur son passage. La douleur, la chaleur, tout recula jusqu'à ce qu'il ne reste rien, même mes nerfs avaient refroidi. Le monde avait retrouvé sa teinte légèrement rouge, signe que mon verre était réparé.

"Nous verrons."

Il rompit finalement le contact et se tourna vers la petite, guérissant toutes ses blessures comme il l'avait fait avec moi. J'ignorais son avis sur les relations entre participants et je m'en fichais un peu, j'ai donc saisi l'occasion pour m'accroupir auprès de Thready tandis qu'elle se redressait.

"Pardon pour ce que j'ai dit tout à l'heure, sans rancune, hein ? Tu m'es sympathique. Et si jamais tu veux quitter la Ligue un jour, tu sais où me trouver, tu as ma carte."


God Hand - Tour 1 - Lady Moriarty VS Thready Signal11
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Yoko Kotsuki
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Titre: Thready
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Yoko Kotsuki
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Jeu 25 Avr - 22:53
Elle inspira. Puis expira. Lentement, et attendant sa confrontation qui approchait à grands pas.
Ils étaient plusieurs membres de l’Alliance à être venus à ce tournoi. Se battre ici pour promouvoir leur groupe n’était clairement pas une tâche qui la dérangeait, c’était dans ses cordes. Sans mauvais jeu de mot. Elle rattrapait progressivement les quelques fois où elle avait refusé certaines missions pour cause morale, gagnant un peu plus de confiance de la part des autres membres chaque jour. En plus de la nécessité de confiance mutuelle, cela lui permettait aussi une meilleure intégration, ce qui était tout de même très important dans un groupe dont les idées s’écartent autant de la société.

Mais ce premier tour s’annonçait déjà compliqué pour Yoko. Son premier opposant était Lady Moriarty, une criminelle dont la réputation n’était pas tant à refaire. Le point noir était la méconnaissance de son alter, là où celui de Thready commençait à se faire connaitre. Alucard lui avait aussi dit comme quoi c’était un adversaire dont il fallait se méfier. Histoire d’en rajouter une couche. Mais cela ne perturbait pas son calme. Au moins, cette fois, ce n’était pas directement sa vie qui était en jeu sur ce combat. Surtout grâce à l’alter de l’organisateur. Ce type pouvait faire plein de choses formidables avec ce pouvoir, et il avait choisi la gestion de tournois illégaux. Allons bon, elle n’était pas là pour juger, et certains pourraient dire qu’elle serait mal placée pour ça. Et elle était actuellementfixée sur une seule chose : sa victoire.



« Sans attendre, c’est l’heure du combat suivant, mesdames et messieurs ! »

La voix de l’annonceur résonnait, suffisamment fort pour être clairement entendue malgré la foule qui s’excita soudainement davantage. Yoko se tenait face à son adversaire, droite et bras croisés, l’observant de haut en bas. Rien de bien particulier à signaler dans sa tenue, si ce n’était sa paire de lunettes qui masquait son regard. Il était plus perturbant d’affronter un adversaire dont on ne pouvait voir les yeux, un organe expressif mais également un outil important dans un combat. Une information même, sur laquelle l’ex-héroïne ne pourra donc pas compter. Il y avait aussi cette canne. À première vue, elle semblait normale, mais peut-être cachait-elle quelque chose. Une chose en plus dont il fallait se méfier.

« Celui-ci opposera Lady Moriarty à Thready, de l’Alliance des Super-Vilains ! »

Elle décroisa ses bras et fléchit ses jambes, plaçant l’une d’entre elles à l’avant, et fixant son adversaire.

« Hajime ! »



L’instant suivant, Lady Moriarty chargea Yoko pour la frapper au visage, du poing. Qu’est-ce que… ? Elle était presque prise de vitesse, mais parvint à former une garde de ses bras à temps. Thready avait le sentiment qu’elle avait foncé sur elle avant même que l’annonceur n’ait terminé de donner le signal. Elles étaient suffisamment éloignées l’une de l’autres au début, mais la déstabilisation procurée par cette accélération aussi soudaine montrait qu’elle n’était pas aussi concentrée qu’elle le pensait. Une réactivité impressionnante, qui sut déjà la mettre en désavantage après si peu de temps. Ça allait être rude.

« On ne s’endort pas durant les examens, la miss. »

Au même instant, elle reçut un coup dans les côtes. Elle réfléchissait déjà trop, et cette criminelle ne comptait pas lui laisser l’occasion de développer ses idées. Cette dernière ne s’arrêtait pas sur cette réussite et reprit l’assaut, frappant sans s’arrêter. La kunoichi se reprit, tentant tant bien que mal de parer les coups. Des coups rapides, et dont les positions semblaient calculées de manière à ce qu’elle finisse par être débordée. Tantôt haut, tantôt plus bas, tantôt sur les côtés, et tout cela sans réelle pattern, ce qui forçait une défense à la réaction et non à l’anticipation. Et réagir face à une série de poings au corps à corps n’était pas chose aisée. Elle devait se sortir de là, et vite. Alors qu’elle allait recevoir une nouvelle frappe, elle la réceptionna, cette fois-ci de sa pleine main. Profitant de la cadence ainsi réduite, elle décomposa le côté de son corps ou le coup suivant allait frapper, puis lâcha la main avant de se déporter sur le côté, d’une roue. Esquivant ainsi l’attaque, elle réussit à prendre de la distance et s’accorder un peu de répit. Elle remarqua pendant son déplacement que la rousse avait réagi au quart de tour en essayant de frapper en gagnant l’allonge accordée par sa canne, mais rata de peu.
C’était un début de round qui commençait assez mal, mais elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même.

« Tu fous quoi Thready !? Tu vas quand même pas te laisser taper dessus par une femme ? »
* Putain Twice, boucle-la. *

Il n’y avait pas pire que lui pour raconter des conneries dans ce genre de moment. Était-ce vraiment une bonne chose de l’avoir dans son camp ? Elle se demandait si ce n’était pas un choix stratégique de lui demander d’encourager Lady Moriarty à la place. Bref, écartons un peu ce parasite de notre esprit pour se préparer à la suite. Il ne fallait plus qu’elle la laisse la mettre en désavantage ainsi. Et à ce stade, il semblait présomptueux d’attendre une erreur de sa part pour pouvoir contre-attaquer ensuite. Alors c’était elle qui allait attaquer. D’un geste rapide, elle dirigea son bras vers la rousse tout en l’allongeant, alors qu’il prit la forme d’un amas de fils. Il était temps de mettre en avant les atouts de son alter. En plus d’attaquer à distance, il s’agissait d’une approche assez prudente. Même si elle pouvait se faire saisir ses câbles, ceux-ci pourraient tout autant saisir un membre adverse en retour. Et au jeu de celui qui serrait le plus fort, c’était toujours elle qui gagnait.
Bien sûr, son adversaire ne se laissait pas faire, mais Thready avait juste à balayer latéralement ce qui se trouvait devant elle de ce bras filiforme. Un saut de la part de cette criminelle de renom ne ferait que retarder l’inévitable. Elle allait bien finir par attraper quelque chose. L’avant-bras allait bientôt être saisi, et subitement la canne s’interposa. L’ex-héroïne lâcha un sourire, de confiance.

* Je savais que tu allais faire ça. *

Les fils esquivèrent habilement le bâton et saisirent la cible initiale. Attraper la canne aurait sûrement mené à un bras de fer, ce qui n’assurait aucune réussite. Néanmoins, Lady Moriarty ne montrait aucun mouvement de sourcil ou de bouche qui semblait exprimer un mécontentement au sujet de la situation. Thready ne se laissait pas avoir, cela pouvait être simplement de l’auto-conditionnement. Après tout, c’était comme ça qu’elle-même se montrait aussi peu expressive. De la même manière qu’on pouvait sourire pour simuler de la positivité, on forçait ici une expression neutre, et cela permettait de mieux contrôler ses émotions. Voyons donc si son hypothèse se vérifiait. Elle commençait à serrer les câbles. Au même moment, la martialiste à la chevelure rousse tripotait les liens, essayant de voir si elle pouvait les défaire, et comment. Elle ne s’y attarda pas bien longtemps, comme si elle voulait juste tâter la chose, voir ce qui était possible ou non, au toucher. Puis, elle finit par engager, s’approchant rapidement du membre de l’Alliance. Yoko tirait sur le côté, tentant de la dévier de sa trajectoire. Si elle voulait la garder, elle allait devoir garder ses appuis au sol, un défi qui s’avérait difficile tout en se déplaçant. Résistant comme elle le pouvait, elle sortit d’une poche à sa ceinture ce qui s’apparentait à une pile de cartes… Hein ?

« How about a magic trick ? »

Pardon ? Non, c’était juste de la distraction, Thready ne devait pas y prêter attention. Elle tira d’un coup sur les ficelles, et son opposant faillit chavirer. Il s’était réceptionné assez vite, et passa à la phase suivante… Une carte fut lancée subitement, frôlant la joue de Yoko. Ces bouts de papier, c’étaient des armes ? Elle tirait à nouveau sur les cordes pour tenter de la déconcentrer, mais elle montrait plus de résistance. Cette fois-ci, l’ex-héroïne était visée au visage. Ne voulant pas lâcher cette position avantageuse, elle décomposa sa propre tête et dispersa l’amas de câbles de manière à ce qu’il n’y ait plus rien dans la trajectoire du projectile. La reformant rapidement, elle constata déjà la prochaine cible. C’était ce fil tendu qui les reliait. Trop tendu d’ailleurs, elle ne pourrait baisser assez rapidement sa hauteur sans qu’elle n’ait à se jeter en avant, ce qui la mettrait dans une position bien trop désavantageuse. Les cartes avaient l’air tranchantes, peut-être était-ce du bluff, mais elle ne pouvait prendre le risque de perdre un bras aussitôt dans le combat. Même sous cette forme, un membre de son corps restait un membre de son corps. Rapidement, elle rembobina son bras droit afin de lui faire éviter cette attaque, puis le reforma.

Elles se fixaient l’une l’autre, sans bouger. Puis soudainement, Yoko sentit une grande douleur dans son bras. Cette fois-ci, elle ne put contenir son expression faciale qui trahissait maintenant sa mauvaise situation. Les yeux écarquillés par la surprise, elle tourna son regard vers la source de ces maux. Le bras saignait, mais surtout, il y avait une carte au travers. Voilà donc sa « magie ». C’était ça qu’elle visait depuis le début. Elle avait vu Yoko utiliser son alter une fois pour esquiver, puis a ensuite forcé une occasion pour exploiter une faiblesse fraichement et rapidement trouvée. La carte, cachée par le lancer précédent, avait été placée là pile à la reconstitution du bras, où des veines ainsi qu’un muscle se sont reformés. Le fait de voir le même processus de métamorphose avec la tête juste avant a permis à Lady Moariarty de s’assurer d’avoir un meilleur timing. Au final, c’était comme si Thready s’était fait poignardée à cet endroit. Bienheureusement, l’os a été épargné. C’était aussi pour cela que cette antagoniste paraissait aussi peu affectée tout à l’heure, quand elle s’est faite compressée son propre bras. À cet instant, elle avait déjà dû se dire qu’elle allait bientôt avoir l’occasion de faire clairement tourner le combat à son avantage.

« Tu t’étais dite que tu avais bien anticipé la parade de la canne tout à l’heure non ? faisait-elle en s’approchant dans une marche sereine. L’illusion aurait été moindre, si je m’étais laissée faire. »

Elle la trainait dans la boue, mais l’ex-héroïne ne devait pas craquer. Son bras se déforma juste le temps de libérer la carte, qu’elle récupéra de sa main.

« Lady Moriarty, criminelle consultante. Je ferai une distribution au public plus tard, disait-elle en continuant sa marche. Et à partir de maintenant, peut-être magicienne-illusionniste à temps perdue... T’en penses quoi toi ? »

Le bras se reconstituait, mais bien sûr, la blessure causée par tout cela ne disparaissaient pas, ça faisait toujours un mal de chien. Les cartes étaient rangées, Lady Moriarty avançait vers elle en faisant tournoyer sa canne en variant les angles, la faisant tantôt passer d’une main à l’autre. Depuis quelques instants, elle se croyait vraiment sur une scène. Yoko avait le sentiment de n’être là qu’en tant que volontaire du public dont elle se servait pour pouvoir montrer l’intégralité de ses petits tours. Ça lui donnait une folle envie de lui déboîter la mâchoire pour la calmer un peu, mais c’était vraiment la pire idée à cet instant. La rousse accélérait le rythme de plus en plus. Préférant prendre les devants sur l’attaque à venir, Yoko plaça ses mains au sol et commença à monter son corps afin de tenir en équilibre. Son poids entier était à présent sur ses deux paumes et ses dix doigts. Elle s’apprêtait à réceptionner l’attaque avec ses pieds, avant de se faire rattraper par sa blessure. La douleur dans son bras se manifesta, brisant l’équilibre sur lequel elle se tenait. Le bras se plia, et son corps s’inclina sur le côté. Une ouverture qui ne tarda pas à être exploitée, lorsque Lady Moariarty la bouscula subitement, la faisant heurter le grillage de l’arène juste derrière. Elle n’avait même pas réalisé qu’elle était si proche des limites de l’arène.
Un nouveau coup allait partir, auquel elle sut réagir au quart de tour. Le corps toujours à l’envers, elle enroula ses deux pieds plus haut autour du quadrillage et leva son bras fonctionnel pour l’enrouler à peine plus bas, afin d’élever tout son corps. Relâchant ensuite chacun de ses membres un par un, elle bondit sur l’ennemie pour la plaquer au sol. Utiliser de la hauteur ainsi que de sa mobilité pour foncer vers une cible et l’immobiliser… c’était une méthode qui ne venait pas d’elle, et dont elle avait failli être victime de l’efficacité un autre jour. La réaction ne fut pas assez rapide, et la kunoichi avait finalement réussie à entraver les jambes avec les siennes, et les bras avec ses mains. Puis, avec sa jambe droite, elle lia les deux jambes de Lady Moriarty entre elles. Avec sa jambe gauche libre, elle écrasa le ventre de son pied. En conséquence, de la salive s’échappa de sa bouche, qui s’était subitement ouverte.

« J’en pense que mon numéro est un peu plus à couper le souffle, non ? » répondit-elle enfin, en gardant une mine sérieuse.

Bien sûr, elle se débattait, tandis que Yoko exécutait en continu des pressions sur le ventre.

« Vas-y Thready, bute-la ! »

Illuminación était déjà plus encourageante que ne l’était Twice. Ce n’était pas bien dur, certes. Mais elle n’allait pas prendre un excès de confiance pour autant, les imprudences lui avaient déjà trop coûtées. Le règlement ne lui permettait pas de la tuer, mais elle n’avait encore rien de personnel contre elle de toute façon. Lady Moriarty parvint tant bien que mal à attraper la canne qu’elle avait lâché suite au plaquage, puis frappa l’ex-héroïne au visage avec celle-ci. Le bras étant immobilisé, il ne s’agissait donc que de la force que pouvait offrir un mouvement de poignet, sans compter le périodique coup à l’estomac qui l’affaiblissait davantage.

« Alors dis-moi de ce que tu penses de ce nouveau petit tour. Là tu me tiens… »

Puis elle frappa dans le nez. La tête de Thready eut un mouvement de recul, par surprise. Ensuite elle tapa dans les dents, puis les yeux. À l’exception de ces deniers, c’étaient des éléments dispensables pour ce combat. La criminelle aux cheveux roses tenait le coup pour le moment, mais même si un nez cassé pour si peu de temps ne lui dérangeait pas, une douleur restait une douleur, et ces parties du corps pouvaient se révéler être assez sensibles. Et elle ne pouvait utiliser l’un de ses quatre membres pour attraper la canne, au risque de libérer la détenue. Alors elle allait immobiliser la main. Elle fit glisser sa propre main le long du bras, jusqu’à arriver à la canne. À présent, elle était n’avait plus d’options disponibles.

Mais Yoko commençait à sentir une douleur à sa main. Non, ce n’était pas vraiment une douleur comme quand on reçoit un coup, quand on se fait pincer, ou même transpercer. C’était de la chaleur. La main était super chaude. Pas assez pour la brûler dès le premier contact, elle avait pris un bref instant à s’en rendre compte. Sans vraiment contrôler cela, elle avait instinctivement retiré sa main, libérant le membre de Lady Moriarty. Immédiatement, elle leva un peu son dos et saisit la kunoichi pour la pousser sur le côté. Leurs jambes étant liées, elle ne put vraiment échapper à ce roulé-boulé forcé, dont la rousse sortait vainqueur.

« Et maintenant c’est moi qui te tient. Que comptes-tu faire maintenant ma jolie ? Attendre le soutien moral de tes petits copains bruyants ? »

En fait, en utilisant la canne, elle avait juste forcé son erreur, tout s’était passé comme elle le voulait. C’était son nouveau tour de magie. Mais du coup, son alter, c’était d’augmenter la température des membres de son corps ? Ça pouvait être assez discret, ça expliquerait pourquoi il était si peu connu.
À présent, les positions étaient inversées. Yoko enroula son bras droit autour de celui de la rousse, puis tira. La prise de cette dernière commençait à devenir instable, permettant à la kunoichi d’exécuter un mouvement similaire à celui que son opposant avait exécuté quelques secondes plus tôt pour se dégager, en parvenant à lever le bras gauche puis en la poussant. Pas d’inversion de position cette fois, elle reforma son bras et s’écarta rapidement. Ce petit jeu devenait trop risqué. Si le contact avait été prolongé, elle se serait retrouvée avec les épaules cramées. Il fallait éviter le contact au maximum, mais c’était compliqué. Il allait bien falloir en venir aux mains pour la mettre à terre et la forcer à capituler. Lady Moriarty ramassa sa canne qu’elle avait laissé par terre, et revint directement à la charge. Elle semblait… pressée. Bâton en avant, elle s’approchait dangereusement. Dès qu’elle était à portée, Yoko parvint à intercepter l’arme… qu’elle lâcha directement. C’était… brûlant ? Autant que ses paumes, est-ce qu’il y avait un lien ? Il n’y eut pas le temps d’y réfléchir car elle s’était déjà pris un coup de coude dans le ventre, qui força son corps à se courber.

« Je me suis assez amusée, on va abréger ça. »

Yoko se l’était dite avant que le duel ne commence : le manque d’informations sur son alter allait engendrer un désavantage. Elle n’avait pu réfléchir à une stratégie par rapport à tout cela, et était maintenant prise de court. Là où son adversaire, elle, semblait savoir exactement ce qu’elle faisait et pourquoi elle le faisait. Ce n’était pas seulement une épreuve physique, mais également une épreuve mentale. Et c’était d’autant plus vrai face à quelqu’un qui allait exploiter chacune de nos erreurs, en tendant parfois des mauvaises perches. La kunoichi avait des solutions en tête, mais maintenant qu’elle était au courant pour la chaleur, on pouvait dire qu’elles partaient en fumée. Il fallait porter une offensive qui ne laissait pas d’issue, ou qui soit assez imprévisible pour fonctionner. Cette canne était aussi un problème.
Elle eut un mouvement de recul, exécutant quelques petits pas en arrière, mais redressa son corps assez vite. Une autre attaque de canne arrivait. Elle se concentrait, observant bien le mouvement, et gardant en tête le précédent. Elle baissa et déporta légèrement son corps pour éviter le coup, puis attrapa le bras armé avec sa main. De l’autre main, elle attrapa le poignet pour tenter de stopper les mouvements de la canne. Mais tout cela cachait autre chose : au même moment, c’était son pied qui se déformait, et le bas de sa jambe… Une méthode qu’elle avait déjà utilisée contre Red Assassin, qui consistait à saisir les jambes adverses discrètement, et en tirer un avantage complet. En profitant de la déstabilisation causée, elle pouvait complètement ligoter l’ennemi. Et une fois immobilisé, il était aisé de l’achever.

Lady Moriarty luttait pour se débarrasser de ce problème, bien que celui-ci n’était qu’une illusion. Le clou du spectacle même, pour Yoko. Elle ne regardait pas en-bas pour éviter de donner le moindre indice sur ses réelles intentions. À elle aussi, des lunettes auraient bien pu servir, mais il allait falloir faire sans. Elle avait fait attention en amont à la position de la jambe, et elle faisait confiance à son intuition. De toute façon, le cercle filiaire était un peu large, une fois qu’elle allait le serrer, il y avait peu de possibilités de manquer sa cible. Et en parlant de cela, le moment venait. Son pied filiforme s’enlaça autour de la cheville, prise au p…

Quelque chose clochait. Pour le coup, elle ne put s’empêcher de regarder ce qu’il se tramait. Portant son regard vers le bas, elle constata que… elle n’avait rien attrapé du tout. Lady Moriarty était sur une seule jambe, l’autre était redressée à l’arrière. Elle avait tout vu venir…

« Disparue, lâcha-t-elle dans une langue européenne. Il semblerait que tu ais mordu à ton propre hameçon, Dory. C’était ma dernière illusion, mon clou du spectacle. »

La criminelle aux cheveux roux frappa de son pied la seule jambe sur laquelle l’ex-héroïne se tenait encore, lui faisant perdre l’équilibre et entraînant sa chute. Sans attendra, elle posa non sans retenue sa semelle sur le crâne de la vaincue.

« Merci pour ta coopération, tu peux retourner aux tribunes. »

Elle était vraiment là juste pour son show, se pensant au-dessus de tout le monde. Eh bien aujourd’hui, ce sera elle qui servira à la gloire d’un autre. Thready allait lui montrer, qu’un spectacle était bien plus divertissant lorsque son issue était imprévisible. Elle avait sa solution. Mais il fallait d’abord qu’elle sorte de là.



Cette fois-ci, elle savait que la grille était juste derrière elle, à environ deux-trois mètres. Le bas de son corps s’étira et s’assembla pour former une sorte de grappin qui fila pour s’accrocher à ces carreaux. Puis, une traction s’effectua pour tirer l’autre moitié de son corps. Lady Moriarty forçait son écrasement sur la tête, et saisit également l’un des bras pour la retenir prisonnière. Ce dernier se déforma aussi pour lui filer entre les doigts sans tarder, tandis que la tête finit également par partir, non sans une belle trace rouge en forme de pied sur le côté. Maintenant échappée, elle reforma l’ensemble et se tenait maintenant debout. Son adversaire s’approcha à nouveau sans attendre, ne voulant pas lui laisser de répit. Yoko respirait à un rythme fort, une faiblesse dont elle devait profiter, étant actuellement dans une meilleure condition. La kunoichi, plutôt que tenter de parer ou de contre-attaquer, préféra s’échapper, se déplaçant vers la droite.

« Je vois que ça joue la lâcheté à présent. »

Non, ce n’était pas de la lâcheté. C’était juste de la configuration… Bien sûr, la criminelle aux lunettes rectifiait sa route continuellement en conséquence, longeant les bords de l’arène derrière elle. Les pas de Yoko montraient sa fatigue physique, elle s’efforçait à courir comme elle le pouvait. Elle braqua à nouveau sur le côté pour effectuer un quart de cercle vers la gauche et en arrière, revenant à la même hauteur que Lady Moriarty. Parfait. Elle arrêta cette présumée fuite et balança son corps en avant, vers l’ennemie qui s’approchait. Elle se réceptionna au sol et leva son corps… d’une unique main. L’autre bras n’était pas un appui fiable, alors il allait falloir faire le préserver, pour l’instant. Mais le mouvement ne s’arrêtait pas là. Continuant de se balancer en avant, elle plaça ses deux pieds sur les épaules de son adversaire, serrant maintenant son cou de ses deux chevilles. D’une impulsion de la main, elle utilisa ce nouveau point de rotation pour tourner latéralement autour de la rousse, en passant par le côté où elle ne portait pas sa canne. Arrivant rapidement derrière elle, elle posa ensuite ses deux mains au sol, se faisant violence malgré la douleur procurée par le bras de la deuxième. Elle se devait de supporter ça, elle n’aura plus d’autre occasion.
Par la force des muscles de tout son corps, elle rabattit ses jambes, soulevant et amenant vers l’arrière le corps de la magicienne auto-proclamée. Tout cela se déroulait rapidement, mais peu après que les pieds de Lay Moriarty quittèrent le sol, au moment où sa tête bascula vers l’arrière, elle comprit qu’elle était l’objectif de ce petit jeu de fuite et de cette ultime attaque : le grillage. Elle percuta celle-ci avec force, dans un impact peu silencieux qui ne se retint pas de la faire vibrer. Un choc suffisamment puissant pour la faire lâcher cette canne si problématique. Les jambes de Thready qui avait accompagné le mouvement se dématérialisaient déjà, entourant sans attendre sa proie qui avait la tête à l’envers, la fixant à la grille. Le reste du corps de la kunoichi suivit, ligotant ensemble les deux jambes entre elles, ainsi que les bras avec le buste. Tout le corps de l’ex-héroïne s’était emmêlé dans ce quadrillage pour retenir la nouvelle prisonnière. Seule la tête gardait encore sa forme, se situant maintenant à la même hauteur que les cuisses de cette petite maline, qui se faisait regarder de haut.

« Une belle prise aujourd’hui. Un vrai poisson-clown, t’en penses quoi ? »

Elle ne lui laissa pas spécialement l’occasion de répondre. La gorge était déjà entourée, et les câbles se resserraient, bloquant la respiration. À part ces quelques moqueries, Thready n’avait pas vraiment de problème contre cette femme, actuellement. Mais ces combats n’étaient pas là pour rigoler, et elle savait qu’elle n’abandonnerait pas d’elle-même. Alors si ce n’était pas pour avouer sa défaite, elle n’avait pas besoin de parler. L’étreinte s’insistait et Lady Moriarty, ne parvenant plus à recevoir de l’air, finit par perdre connaissance. Le corps amorphe de Yoko la lâcha directement, la laissant ainsi s’écrouler, sans manifester de signe de résistance. Elle gisait au sol, évanouie.



« Nous avons un vainqueur ! Des applaudissements pour Thready ! »

Un final qui laissa le public peu silencieux. Certains criaient de joie, heureux du résultat ou du spectacle, d’autres huaient. Ce que pensaient tous ses déchets importait peu. Ce qui comptait pour elle dans cette salle, c’était uniquement sa relation avec ces « petits copains » de l’Alliance, bien qu’ils n’étaient pas tous aussi expressifs. Avant de partir, elle ne manqua pas de récupérer un petit quelque chose sur le sol. La carte de visite qui avait été coincée dans son bras, tâchée de son propre sang. C’était un cadeau, et on ne refuse pas les cadeaux. Et surtout pas les trophées. Elle quitta le ring, rejoignant ses collègues, alors que le personnel compétent s’occupait de récupérer celle qui avait été battue.

« Beau travail ça, quelle raclée ! » lança Twice en levant son pouce.

Une raclée ? Toujours à côté de la plaque lui. Lady Moriarty était une ennemie redoutable, et sans intervention d’alter, elle la battait sûrement haut la main. Avec l’échec de Yoko plus tôt dans le combat, elle ne s’attendait peut-être pas à l’exécution d’un mouvement de capoeira efficace. Cette dernière manœuvre avait quasiment tout fait dans sa victoire. Il faudrait peut-être un nom à celle-ci.

« T’as grave géréééé ! »

Thready avait mis cela en place subitement, et avait profité de la confusion pour l’achever directement. Avec les articulations complètement immobilisées et les bras le long du corps, les paumes étaient mal orientées pour être utilisées, et elle était plutôt confiante sur le fait que la canne lui échapperait des mains suite au choc. Le seul risque qui était présent était celui de la stabilité dans la posture qu’elle arborait avant le lancer. Un risque qu’elle n’avait regretté de prendre. Et c’était sûrement en ce point, que les quotidiens vilains et héroïques se ressemblaient tant.
Son expression était des plus neutres mais… elle montra finalement un discret sourire. Elle pouvait être contente d’elle et de sa performance, et l’exprimer. Il n’y avait pas de mal à cela. Peu importe ce pour quoi on se vit et on se bat, chacun de nous reste un humain qui a le droit de profiter des plaisirs et fiertés de sa propre vie.

« Merci.
- Hé, tu pourrais appeler cette attaque la Toile Fromagère ! »

L’expression de Yoko changea subitement. Elle n’aura pas profité de cette victoire bien longtemps. Qu’est-ce qu’il raconte encore…

« La Toile… Fromagère ?
- Bah ouais ! Quand tu mets du gruyère sur tes raviolis bien chauds, ça colle et ils n’arrivent pas à s’en échapper ! Et après, le fromage fond, comme l’énergie de ton ennemie !
- Twice, ce que tu dis n’a aucun sens.
- Mais siiiiii… bon écoute, et si on disait que… les gruyères les empêchent de s’échapper, pour que ce soit la fourchette qui les achève ! Sauf que là, la fourchette, c’est toi !
- Je croyais que j’étais le gruyère, fit-elle en haussant un sourcil
- Ah euh, bon, alors dans ce cas… »



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Toshinori Yagi
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Toshinori Yagi
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Lun 24 Juin - 18:55
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LADY MORIARTY
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