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God Hand - Tour 1 - Hamlin VS Le Guide

Toshinori Yagi
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Titre: Symbole de la Paix
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Toshinori Yagi
Rang X
Jeu 25 Avr - 22:39


PREMIER TOUR


HAMLIN
VS
LE GUIDE
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Feuille de personnage
Titre: Hamlin
Expérience: 190/500
Alter: Vermine
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[X] Kyumin Pak-Jeong
Rang D+
Jeu 25 Avr - 22:59
- Nous y voilà mon pote, les paris sont verrouillés, tu rentres dans dix minutes.

Le jeune homme tirait sur sa vapoteuse dans l’encadrement de la porte, regardant son téléphone dernier cri qui éclairait son visage suffisant d’une lumière bleutée.

- Bien... Merci, Monsieur Tamano.

- Simple renvoi d’ascenseur, le rat. Disons qu’on est quittes pour l’histoire de la fille.

L’homme au veston bleu marine fit un pas en arrière, et mis la main sur la poignée.

- Tu sais, l'avantage des bookmakers intelligents, c'est qu'ils gagnent toujours de l'argent quel que soit le résultat. Amuses-toi bien.

Kyumin baissa la tête, yeux fermés, il entendit le loquet s’enclancher, le laissant enfin seul.

Synchronise-toi.

Il s’était échauffé, et ses muscles tressaillaient sous la tension des alentours. Il inspira profondément, puis bloqua sa respiration en contractant tout son corps.

Cet esclavagiste de Tonton, cette traitresse d’Utsuki, ce petit bourge de Tamano...

Il relâcha l’intégralité des sa musculature et vida l’air de ses poumons.
Il devait les enlever, les vider de son esprit. Libérer de la place pour pouvoir mobiliser tout son savoir et sa concentration.

Glitch.
Elle avait raison.

Il reprit son exercice, lentement, concentré sur son souffle, visualisant en lui cette énergie inutile qui l’alourdissait, et l’évacuait à travers l’air qu’il expirait. Elle lui avait appris cet exercice, et celui-ci l’adait parfois à se libérer de cette sensation permanante.
Celle d’une lourde cape de plomb, sur ses épaules, sur son esprit.
Il releva la tête, voyant au-dessus de la porte l’horloge de la fin des temps, qui lui prédisait deux minutes avant d’être jeté dans la fosse.
Un rat.
Contre des lions.

Kyumin se leva et avança vers la porte, vétu de son peignoir noir et or, capuche relevée, marquée dans le dos du signe du rat, en coréen.
Son combat contre le wendigo avait suffisemment tourné sur internet pour que son adversaire soit au courant de son alter, et sa prétendue mort était un secret de polichinelle.
Il n’y avait plus aucune raison de se cacher.

Derrière la porte, le bookmaker gardait son sourire de vendeur de voitures d’occasion et tirait sur sa vapoteuse aux vapeurs senteur kiwi. Il se tenait en retrait, les yeux vissés sur son téléphone, tandis qu’une assisstante approcha d’Hamlin.

- C'est vous qui ouvrez le bal, on va lancer votre entrée, vous êtes prêt?

Le rat opina du chef, et la jeune femme confirma à son oreillette.

Les premières notes se firent entendre.

La clameur de la foule suivit aussitôt leur chemin.

Kyumin tremblait, partagé entre la peur et l’excitation du combat. Il se mit à doucement sautiller sur place, comme pour échauffer ses chevilles.

Le speaker hurlait dans son micro, haranguant les spectateurs qui réclamaient d’être divertis, ils voulaient du sang, de la violence, des larmes. Criant leur désir de violence dans le soulagement de leurs places assises payées à prix d’or, bien à l’abri.

Le coréen murmurait les premières paroles du thème de ce vieux film, comme pour balayer le brouhaha de son esprit.

When the sun rises...

Le speaker continuait de faire monter la pression dans les gradins.

"Ladies and Gentlemen! Faites une ovation pour notre premier combattant!"

...I wake up and chase my dreams...

...I won't  regret, when the sun sets...

...Cuz i live my life like i’m a beast...

"Venu tout droit de Corée du Nord! Accueillez tous, Haaaaaaaaaaamliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin!"

Le stade retentit de sa musique d’entrée, sous les guitares saturées et les beuglements de son interprète.

Sous le crépitement des projecteurs, le rat s’avança dans le couloir de la douleur, marchant d’un pas décidé, mimant des passes de boxeur.
La musique hurlait, décuplant le grondement de la foule sanguinaire, voyant ce nouveau sacrifice paré d’ombre et d’or, aux pieds et poings écarlates.

...Focus on the finish...

Devant l’entrée de la salle, le rat ralentit son pas, abaissa sa capuche et ouvrit son peignoir. Le laissant choir derrière lui, il dévoilà son corps meurtri.
Les sévices du camps, les chaînes, le fouet, le fer rouge, puis les innombrables combats, les cicatrices, les brûlures, les impacts de balle...

Tout ceci il l’offrait à la vue de cette foule hurlante, et à son adversaire.

Pas de salut à la foule, pas de bras levés ou de fanfaronnade. Le message devait être clair, il était là pour se battre.
Il restait là, pietinant doucement sur place, pendant que le speaker envoyait le deuxième chien dans la fosse.

"Et le deuxième à entrer dans l’arêne est une combattante!"

Les projecteurs délaissèrent Kyumin pour se focaliser sur la nouvelle arrivante, vêtue d’une combinaison de combat intégrale, avec des renforts métalliques aux points les plus sensibles du corps humain.

Le coréen toisait du regard la silhouette en équipement tactique qui approchait.

"Faites un tonnerre d’applaudissements pour... Le Guiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiide!"

Sous un déferlement de cris, son adversaire se mis en position de l’autre coté de la zone de combat.

Les portes de la cage s’ouvrirent, commandées à distance, dans un bourdonnement. Les glissières métalliques grincèrent légèrement en libérant l’entrée des combattants.

Hamlin grimpa le marchepied et foula le sol rigide de l’octogone devant lui une femme masquée, vétue d’une tenue ballistique.
Il s’avança pour se mettre en position, les mains levées en garde gauchère, la «fausse patte» apprise par Glitch pour contrer une faible partie des combattants droitiers mal préparés.

Les yeux plissés, il contrôlait son souffle.

Il n’avait eu aucun soutien. En doublant Tonton sur sa participation à ce tournoi, il avait du sacrifier une carte maitresse, le deuxième pilier de la victoire.
«Connais ton ennemi.»
Sans aucun informateur derrière lui, chaque adversaire qui se présenterait dans cette cage allait probablement être un parfait inconnu, qui lui aura peut-être été mis au parfum sur le rat et élaboré une stratégie en amont.

La femme en armure se plaça en garde face à lui, ses gantelets renforcés en avant, poings fermés.
Pas de paroles, et avec ce masque le coréen n’avait aucune indication sur l’état d’esprit de son adversaire.

"Combattants, prêt?
...


Hajime!"


Aussitôt Kyumin fit trois pas en direction de son adversaire, et lança un grand crochet du droit, très ample, en direction du visage de son adversaire, avant de basculer brutalement son appui et propulser son tibia depuis le coté opposé.

Feinte haute droite, briser l’appui à gauche.

Coup qui traversa le genou de l’opposante sans rencontrer la moindre résistance, et dont l’image disparut instantanément.
- Quoi?
Il eut juste le temps d’apercevoir cette ombre dans son champ de vision périphérique et de lever ses bras par réflexes quand une botte renforcée vint s’écraser avec fracas sur sa garde. Repoussé par la puissance de l’impact, le coréen perdit l’équilibre et se retrouva projeté au sol, où il se réceptionna tant bien que mal sur son épaule.

La semelle d’un deuxième coup visant son visage approchait dangereusement, son adversaire ne comptait pas laisser passer sa chance.

Au sol, lui non plus. Il devait faire plier l’appui de l’ennemi, pour gagner assez de temps et se relever.
Déviation droite, frappe basse gauche.

Le rat croisa ses poignets et accueillit la botte lancée sur lui par le coté, préparant son chassé en profitant de l’élan.
Mais sa parade n’eut à affronter qu’un nouveau mirage.
D’un autre angle le coup percuta son flanc et l’envoya rouler plus loin.

Le souffle coupé par la violence du choc, Kyumin se recroquevilla et sentit son dos frapper le grillage de la cage avant de se retrouver à plat ventre.
La forme approchait de nouveau et une masse sombre fondit sur le rat acculé.

Pas cette fois.

Il plaqua ses mains sur le sol et poussa de toutes ses forces pour se propulser en hauteur. Le pied de son adversaire, jeté initialement contre ses côtes, le pris par-dessous. Sentant la botte contre ses abdominaux, Hamlin la bloqua contre lui à l’aide de son bras.
Enfin quelque chose de tangible.

Il parvint à rabattre ses jambes pour se réceptionner sur ses deux pieds, et se redressa violemment pour soulever la jambe de la femme en armure.
Son bras libre du bloquer deux coups de poing, la gaine d’acier qui les recouvraient décuplait leur puissance d’impact et ses avant-bras devront accuser de plus en plus d’hématomes s’il se contentait de les bloquer bêtement.

Ayant réussi à repousser l’assaut, le coréen frappa du tranchant de la main au niveau de la gorge de son opposante.
Mais fut prit d’une violente douleur au bras qui enserrait la botte, douleur qui s’étendit brutalement et paralysa tout son corps. Une vive brûlure se fit sentir, puis le poing renforcé de son adversaire frappa le haut de sa mâchoire, le forçant à lâcher sa prise et reculer.

Il eut tout juste le temps d’esquiver le deuxième coup et fit quelques pas en direction du centre du ring.

Une décharge électrique?

Kyumin se secoua, fixant de nouveau celle qui se dressait face à lui.

Encore une de ces combinaisons d’alters issus de papa-maman?
Non le poing qui l’avait frappé n’était pas électrifié, et le premier coup de pied reçu ne l’était pas également.
La décharge n’avait eu lieu que quand elle s’était retrouvée en difficulté.
Des ressources limitées?

Le rat feinta un déplacement latéral, comptant sur son jeu de jambes pour prendre la combattante à revers. Celle-ci frappa du pied pour tenter de crocheter sa jambe, mais le coréen réussi à contourner le coup pour assèner un violent coup du plat de la main dans le masque.
Si la protection ballistique de son adversaire pouvait résister à des assauts directs, il pouvait toujours tenter de la désorienter pour frapper dans les parties difficiles à renforcer, comme les cervicales ou l’arrière des genoux.

La main d’Hamlin continua sa course à travers une image et un nouveau coup de pied frontal accueillit sa frappe avortée.
Il para le choc bras croisés et prit une nouvelle décharge au contact de la botte améliorée.

Deux pas en arrière l’envoyèrent de nouveau le dos contre la grille.

Réfléchis. Vite.

Un alter de glissement comme Glitch?
Non, quand il l’avait prise au contact, son adversaire s’était défendue avec un choc, pas un glissement.
Pas un alter de vitesse non plus, elle n’était pas constante.

Trouver une parade.

Un éclair traversa le crâne du coréen qui décrocha une de ses bandes avec les dents, la laissant pendre à son poignet. Il s’élança aussitôt, décrivant un arc de cercle en courant pour prendre son adversaire par la gauche, avant de changer brutalement de position en profitant de son jeu de jambes.

Feinte, frappe large, main ouverte.

Il avait déjà tenté ce mouvement...

L’adversaire disparu devant lui comme la première fois, avant de réapparaître sur son flanc. Kyumin balaya la jambe qui se présentait à lui avant d’empoigner l’epaule de l’opposante, profitant de son élan il assèna un coup de coude dans le masque ballistique qui amortit le choc dans un bruit sec.

Il fit reculer d’un pas son ennemie, et dans un petit saut latéral évita la contre-attaque du poing armé. Lançant un cri de guerre, le kihap, pour libérer davantage sa force, il propulsa son tibia directement contre les côtes de la femme en armure.

Mais devant lui une enfant en tenue de prisonnière nord-coréene s’accroupit en hurlant «Pitié».

Hamlin sursauta devant cette vision, et perdit ausitôt sa concentration. Avant d’être fauché par un crochet rageur en plein visage.
Il se jeta sur le coté et fit une roulade pour se rétablir.
Il cracha du sang, et une molaire tomba sur le sol dur de la cage de combat.

Devant lui la combattante reprenait son souffle et son équilibre. Le rat leva les yeux sur elle, grinçant des dents.

- Tu t'es bien informée, hein?

Son adversaire prit la parole pour la première fois.

- Nous savons ce que tu as vécu. Arrête-toi là, nous pouvons t'aider. T'aider à te libérer.

Kyumin se releva déroulant lentement la bande à son poignet.

- De quelle liberté tu parles?

- Te libérer de ce cycle de peur, de colère, de violence. Tu peux mettre ta force et ta volonté au service de causes plus justes.
- Tu te bats parceque tu es perdu, Kyumin Pak-Jeong, déposes les armes, et rejoins-nous. Tu ne seras plus jamais un outil, nous pouvons t'offrir la rédemption.

Le vieil homme silencieux jusqu’alors appuya les paroles de la jeune femme.

Le coréen se remis en position de combat.

- Réfléchis. Ta colère t'aveugle, et tu vas t'épuiser à me combattre en vain. Si tu penses être un guerrier, agis avec raison, ne restes pas seul dans l'obscurité. Nous pouvons t'accueillir, t’aider à effacer ton passé.

Pendant que la combattante en équipement tactique discourait, le rat restait concentré, se remémorant chaque enseignement de son maitre, comme s’il fouillait dans une bibliothèque mentale.

Armure. Glitch t'as appris comment en tirer parti. Maintenant, entre au contact.

Kyumin s’élança en hurlant sur son adversaire, qui prit aussitôt une posture défensive.

- Mauvais choix.

Il frappa droit devant lui, et la jeune femme s’évanouit sous son poing avant de réapparaître sur son flanc faible.
Contact.

Le rat empoigna le bras lancé contre lui et repoussa la jambe venue en renfort, s’épargnant un nouveau choc électrique.
Il croisa le regard surpris de la combattante et fit un sourire carnassier.

Les armures ont toujours eu le même défaut depuis que l’homme a commencé à les utiliser, les articulations doivent rester libres pour permettre à celui qui la porte de bouger correctement.
Il bascula son point d’appui et enroula ses bras autour de celui qu’il venait d’attrapper, puis recula pour éviter un revers de celui resté libre de la combattante.

A son poignet, la bande de tissu articulaire de Kyumin était désormais nouée, les liant tous les deux telle des menottes improvisées.
Contact verrouillé, fini les tours de passe-passe.

La gardant pres de lui, Hamlin profita de sa puissance musculaire pour effectuer une clé de coude aussi rapidement que possible. Utilisant son épaule pour faire levier, il mis le bras de la jeune femme en extension avant de pousser de toutes ses forces sur le coude désormais tendu.
Qui grinça sans plier suffisemment.

Blocage anti-luxation, plan B.

Le coréen décrocha sa deuxième bande et pris la combattante à bras le corps pour la soulever.
Dans un cri de rage, il les projeta tous les deux contre la grille qui résonna dans un buit métallique.

- Hung... Je... Suis pas... Un guerrier...

Il serra la bande de toile entre ses dents et soudain ses yeux devinrent noirs.
Si Hamlin devait griller sa carte maîtresse au premier tour, qu’il en soit ainsi...

Son corps et son esprit se divisèrent, et l’humain qui se dressait face à l’auto-proclamée guide se mua en une nuée de rats noirs couinants et feulants, déroulant les bandes de toile, et encadrèrent l’opposante pour passer de l’autre coté de la grille.
Kyumin se reforma de l’autre coté, les mains empoignant fermement les bandes de tissu articulaire, totalement déboussolé par la vitesse de sa division-rassemblement, quasiment aveugle, et l’esprit encore morcelé, se mit à tirer aussi fort qu’il le pouvait.

A travers la grille, ses rats avaient enserrés le cou de la combattante, qui se débattait, le dos plaqué contre la cloison pour se libérer de sa strangulation, frappant désespérément contre la grille de ses poings et bottes. La toile crissait sous la tension alors que le coréen reprenait lentement ses esprits, réalisant que la jeune femme étouffait dans des râles paniqués, battant l’air pour trouver sans le pouvoir celui qui emplirait de nouveau ses poumons.
Le visage crispé par la rage, le rat continuait de forcer, sentant les fibres de la toile craquer lentement. Entièrement nu sous le regard ahuri du public, le rat étranglait son aversaire en se protégeant des coups à l’aide d’une grille d’acier.

La combattante flechissait, ses forces semblaient l’abandonner devant l’asphyxie qui engourdissait lentement ses membres. La toile avait glissé entre le masque et le gorgerin, et elle ne pouvait plus mettre les mains dessus, prisonnière de la chose qui était sensée la protéger.
Les mouvements etaient de plus en plus lents, et les bottes renforcées glissèrent, dérobant ses appuis toujours plus faibles, Kyumin sentait sa cible perdre conscience, dans quelques secondes tout sera fini.

Elle n’était désormais maintenue que par la toile autour de son cou, enserrée par le coréen, ne faisant plus que quelques spasmes de désespoir, prémices de l’évanouissement.

Le vieil homme qui se tenait en spectateur sur le coté du ring leva la main. Et une sirène retentit.

"Fin du combat!"

Hamlin relâcha la toile, et la combattante retomba lourdement sur le sol de la cage. Des assistants entrèrent immédiatement et l’emportèrent sur une civière plus loin pour la prendre en charge.
Il fit le tour du ring, essoufflé par ses efforts, et passa près du vieil homme, qu'il toisa du regard.

- Je suis une armée.

Passant la porte grillagée il récupéra son short et le remit.

"Vainqueur, Hamlin!"

Il leva les bras, en signe de victoire, sous les cris de la foule.
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Ayako Idō
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Ayako Idō
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Ven 26 Avr - 1:35


QUAND LE SPORT EST SÉRIEUX



"Tournoi God Hand"

Je marche le long d’un couloir sombre, accompagné par un gars apparemment chargé de me guider vers les vestiaires en attendant le début du match. Des néons éclairent d’une lumière tamisée, assez pour pouvoir mettre un pied devant l’autre mais pas pour percevoir clairement le visage de mon accompagnateur :

« C’est ici, attendez qu’on vous ouvre à l’autre porte du vestiaire. »


Arrivé au bout du couloir, il ouvre une porte grinçante et frottant le sol sur son battement, avant d’appuyer sur l’interrupteur. Un flash lumineux en surgit alors du plafond, mais plus rien.

« Putain d’merde. Je savais que ce coin était tranquille, mais pas qu’la lumière sauterait encore. »


Il sort sa torche et éclaire un banc à l’intérieur, proche de la porte d’entrée :

« J’espère que vous avez pas peur du noir, je vais devoir vous laisser. Je reviendrai si c’est pas encore ce foutu disjoncteur qui a sauté. »


Bon… ça commence bien.

« Merci bien. »


Habituellement j’aurais répondu qu’avec mon Alter les pannes de courant c’est pas ce qui m’effraie le plus, mais bon un certain vieux capricieux insiste pour que je l’utilise et en parle le moins souvent possible. Décidément…

La porte claque et me plonge dans le noir le plus complet, à part une toute petite lumière orangée sortant du bas d’une porte visiblement située sur le mur d’en face. Ce doit être cette fameuse « autre porte du vestiaire » j’imagine, je me demande bien à quoi il ressemble d’ailleurs.
Et après quelques instants de questionnement dans le noir la lumière revient, mais pour rester cette fois. Dévoilant une pièce vide de vie, avec des casiers muraux, des bancs passant devant chacun, une petite table adjacente à l’un d’eux et de la boisson. Une bouteille de whisky en l’occurrence, à côté d’un petit verre à shot.

Sûrement est-ce là pour donner du courage, suivant les raisons des participants cela peut se comprendre : entre obtenir le pactole pour s’acheter plein de filles de joie et tout simplement assouvir ses désirs guerriers, un fossé peut vite se créer et le public n’est pas venu pleurer les sentimentaux. C’est vaincre ou être vaincu, il n’y a pas d’entre-deux. Un vrai paradis pour certains, ou une fosse à barbares pour d’autres. Personnellement, je ne me sens pas d’y mourir – et heureusement le règlement ne le permet pas – mais avec mon expérience de fille pauvre de la banlieue on développe assez facilement l’envie de tuer, par survie. Ne serait-ce que quand des gars, qui n’ont plus rien à perdre, prennent les filles dans un coin de rue plus vite que n’interviennent les héros.

Je me réinstalle alors à côté de cette petite table et me sers un shot avant de me l’enfiler d’une traite dans la seconde. Punaise, si j’avais su qu’un jour je me retrouverais dans l’équivalent morbide d’un lieu dont on ne doit jamais parler j’en tomberais de l’armoire… Devrais-je m’en servir un autre ?
Sans crier garde, le seul et unique néon du vestiaire grésille, pétille, au rythme des piétinements fracassants, incessants des spectateurs qui se trouvent de l’autre côté de cette fameuse porte face à moi. Tous chauffés et remontés à l’idée de voir du spectacle, du beau spectacle, deux combattants qui ne se connaissent pas et vont pourtant partager un moment mémorable dans le sport ou le sérieux le plus implacable. Et en effet, s’il y a bien quelque chose qui ne m’arrange pas, c’est bien le type d’adversaire auquel je vais avoir affaire.

Hamlin, le rat mercenaire.


« Ce mec est un taré entouré de tarés. Peu importe le contrat, si dedans des gens de tout âge doivent mourir, ils finiront dans une cuve d’acide, sur le toit d’une voiture, ou encore dans le casier d’un proviseur d’école suivant le tordu qui le lui a refilé. »





Généralement, c’est le genre de personne avec qui j’ai le plus de difficultés. Ces gens qui ont soit perdu toute notion d’humanité, soit complètement dérivé sur le darwinisme le plus absolu – quand les deux ne se croisent pas – pensent ainsi pour se protéger du monde terrible dans lequel ils ont grandi. Et malheureusement, ce n’est justement pas ce genre que l’on va pouvoir convaincre dans le cadre d’un tournoi de combat complètement libre, où sang et bestialité font loi. Pour eux, les mots ne font plus sens mais les actes oui. Du moins, la plupart du temps.


« Si tu veux un conseil l’apprentie, ne lui laisse jamais aucune issue. Au contraire, laisses-en lui autant que tu le peux. »





Et comme d’habitude, mon maître me donne toujours des indices aussi cryptiques.

Je remplis à nouveau mon verre, l’exaspération pouvant se lire dans le soupir que j’y joins au même moment. J’hésite même quelques secondes à prendre cette deuxième gorgée mais me ravise quand j’entends tambouriner du pied à l’unisson. Et il faut à peine quelques secondes avant que par la même occasion pète le peu d’accroche qui restait au néon, tanguant désormais de droite à gauche par son câble d’alimentation et luisant par à-coups en face de mon masque réfléchissant légèrement la lumière. Je reste impassible, le regard plongé dans cette obscure pièce que le tube finit par ne plus éclairer après quelques tressaillements lugubres comme pour se battre et garder le peu de présence qui lui reste, avant de disparaître dans le néant.

La porte face à moi s’ouvre alors, c’est le moment. Mon verre demeurant rempli sur la table, je me lève et approche cette nouvelle source de lumière qui ne sera pas celle de mon salut. À la place, un combat pour la voie du Guide.
Tandis que j’approche cette lumière, une voix vient perturber le chaos déjà présent parmi la foule que j’y perçois :

« Premier combattant à entrer, Le Guide ! »


Les cris bestiaux et appels au combat se changent alors en clameur lorsque je franchis le pas de la porte. La salle n’est pas tellement grande, mais pour la somme promise c’est tout de même impressionnant. À vue d’œil je dirais même qu’ils sont au moins une centaine présents ce soir, tous collés-serrés qu’ils sont c’est un exploit qu’une telle quantité de gens tienne autour de l’arène. En parlant d’arène, l’octogone semble au contraire copieusement large avec son carré au centre et la cage sans toiture encore suspendue en l’air. Ma démarche quant à elle reste sobre, réajustant ces nouveaux gantelets spécialement conçus pour le tournoi, jusqu’au moment où j’aperçois mon maître m’accueillant près du ring. Nos regards se croisent un instant sans échanger mot et je retire ma veste à capuchon pour la lui tendre :

« Tiens le vieux, je ne pourrai pas m’en servir contre lui. »


Ce à quoi il répond en opinant du chef, avec cependant un léger grognement – certainement désapprobateur de la formule magique absente mais il faut avouer que le stress ne m’aide pas – pour l’installer sur son avant-bras. Mon identité est désormais protégée par mon masque seul, dont un petit espace circulaire à l’arrière habituellement caché par le capuchon laisse sortir ma longue chevelure attachée en bandoulière aussi pour l’occasion. Une fois placée sur l’un des côtés du carré, la voix retentit de nouveau tandis qu’au même moment mon adversaire apparaît sous les projecteurs, de l’autre côté de la pièce :

« Combattant suivant, Hamlin le mercenaire ! »


Nouvelle clameur, on ne sait pas pour qui le public crie mais l’un de nous deux semble davantage attirer l’attention que l’autre, le mercenaire. Entre la musique rap underground et l’arrivée en peignoir, ce n’est plus un hommage envers les sportifs américains mais un jeu de rôle à ce stade. J’en rirais presque sous le masque s’il n’était pas aussi sérieusement impliqué, mais il faut l’admettre, il sait soigner sa présentation. Et même une fois découvert, ses pectoraux, ses cicatrices et son short léger pour seul habit, c’est plus que suffisant pour séduire les plus habitués au MMA et autres sports de combat peu réglementés, les femmes incluses. Je n’irais pas jusqu’à le trouver mignon avec ses balafres mais c’est un sacré morceau. Il est d’ailleurs intéressant comme il semble exotique et proche à la fois, serait-il du continent ? Je lui poserai la question quand ce sera terminé, je ne voudrais pas l’offusquer avec une question complètement sortie du contexte.

Et pendant que ce dernier approche après avoir laissé tomber son peignoir, nos yeux fixant et jaugeant l’autre après une salutation cordiale mutuelle, la foule bruyante s’écarte en une ligne droite et laisse passer quatre hommes pas très commodes mais taillés comme des armoires. Et un plus chétif au milieu, masqué, dont les mains luisent d’une aura jaune. À ce que j’ai compris c’est celui qui a permis ce tournoi, Healing Touch. Tout le monde se met d’ailleurs à scander son nom à l’unisson, comme si lui aussi allait se battre avec nous, à la différence qu’il va jouer un rôle autre mais tout aussi important en apposant sa main sur ma nuque puis celle de mon adversaire. J’en sens une forte décharge électrique dans l’instant mais la douleur cesse dans la seconde, le temps qu’il rejoigne sa garde rapprochée qui s’était légèrement dispersée sur la frontière séparant le ring des spectateurs en l’attendant. L’un d’entre eux a même des avant-bras gatling approvisionnés par un énorme sac à dos de munitions, j’espère qu’il n’aura pas à faire feu.

L’homme du tournoi reparti avec ses hommes, le public resserre les rangs et se remet à appeler au combat. Je me mets en garde, les deux mains ouvertes, les bras levés vers Hamlin, et la jambe gauche légèrement devant l’autre :

« J’imagine que tu es prêt, avec une telle entrée difficile d’être plus explicite. »


Il se met alors en garde à son tour en guise de réponse, pas très causant mais ça me va. Et son sérieux témoigne sa hargne de vaincre, je sens que ce combat va être intéressant.

« Hajime ! »


La cage tombe et sans se faire attendre Hamlin fonce droit sur moi, approchant sûrement au plus près pour ne pas montrer comment il compte me frapper. Je riposte en me protégeant à l’aide de mes bras par un coup de tête dans les chicots pour stopper net sa course.
Cependant mon coup part dans le vide et je me retrouve étranglée sans comprendre comment il a pu s’effacer aussi vite, mais je devine à la pression des bras que je me trouve à sa gauche et tente un coup de poing au foie en apercevant sa jambe se armer, me libérant de peu de sa prise et frôlant donc son attaque.

Il souffle un instant sous la surprise mais ne s’arrête pas pour autant, reprenant confiance en donnant plusieurs coups légers successifs qui à chaque fois me rapprochent de l’erreur. Bordel s’il m’atteint ne serait-ce qu’une fois, c’est foutu, je ne peux le laisser me toucher. La tension naît, je finis dos au grillage, quand ce que m’a dit mon maître revient en tête :


« … ne lui laisse jamais aucune issue. Au contraire, laisses-en lui autant que tu le peux. »





Un éclair traverse mon regard et je souris sous le masque. Laisser plusieurs issues hein ?

« Doublure. »


Je semble me dédoubler, sans entièrement me détacher, ne me permettant plus de discriminer ce qui est projeté de mon vrai corps par la vue. C’est toujours aussi perturbant que d’habitude, mais c’est pas ma première fois. J’ose même pas imaginer le résultat sur lui, car même s’il peut essayer de se faire une représentation de ma posture en fonction des zones que je protège, je ne lui laisse pas le temps de s’y concentrer.

Et comme je m’y attendais d’un assassin professionnel, ses attaques sont précises et visent directement vers les organes vitaux. Une telle précision certes efficace en règle générale, du moins tant qu’on voit réellement sa cible. C’est suffisant pour me laisser réfléchir et reprendre du terrain pour l’obliger à reculer, mais pas assez pour l’atteindre. Même en utilisant ma doublure pour sembler frapper à deux endroits en même temps, il parvient à se dégager sans laisser d’ouverture. Nous sommes à armes égales.
Je le sens alors s’énerver et mettre de plus en plus d’énergie dans ses coups, brisant par moments ma garde mais n’arrivant pas à enclencher par la suite. Je sens mes bras faiblir de fatigue mais son regard se nourrit de haine, c’est à mon tour de réagir !

« Sch ! »


J’esquive un poing haut en passant dessous, faisant disparaître ma doublure, et j’assène un uppercut qu’il parvient à bloquer avec son autre bras. Mais son déséquilibre réduit grandement sa garde et mes bottes appuyant ma posture permettent de passer à travers, atteignant sa mâchoire. Et c’est maintenant que j’ai enfin l’occasion d’apercevoir l’Alter d’Hamlin en action.
Il se décompose et une volée de rats traversent l’arène par mon poing. Et avec plus de rongeurs qu’il n’y a de public sur le terrain, une bonne partie de l’assistance panique devant la projection que nous venons tous les deux de réaliser. Certains de ces mammifères passent même de l’autre côté de la cage sous les cris de dégoût avant d’essayer de rejoindre l’arène, quand ils ne se font pas découper en deux sur le grillage.

Avec cette énergie de propulsion complètement ignorée, je me retrouve en l’air, presque au niveau du plafond, avec une nuée de rats au sol recouvrant tout le terrain de brun et de leurs petits cris. Je ne peux pas atterrir simplement, sinon ils vont me submerger et je ne pourrai pas faire grand-chose… Et si…

« Miaou. »


C’est complètement désespéré, mais ça semble fonctionner. Une partie d’entre eux à proximité semble totalement effrayée et tente de fuir devant la demi-douzaine de chats qui vient d’apparaître parmi les spectateurs, un chaos qui semble séparer en deux les rongeurs effrayés désordonnés et ceux regroupés autour d’un seul, un poil plus gros et que je distingue à peine grâce aux lentilles et la hauteur. Attendant mon atterrissage pour m’affronter à plus de cent contre une. Mes chats semblent jouer avec eux en ratant exprès leurs coups, mais ça ne risque pas de leurrer longtemps. Quant à moi j’atterris sur la cage en équilibre très précaire :

« Si tu comptes te battre sous cette forme, tu vas en décevoir plus d’un. Et je ne parle pas de la réputation que tu vas en retirer, c’est pas très courageux de ta part, » dis-je en tournant légèrement la tête derrière moi pour crier « n’est-ce pas public ?! »


En réponse, le cri de chauvins du beau jeu et des citadins apparemment très friands de mes félins dans cette situation, que je salue en descendant du perchoir. Une manière de défier la nuée qui se rassemble plus loin pendant que les gentils chatons repartent et se noient dans la foule avant de disparaître.
Bien, maintenant que j’ai restreint l’utilisation de son Alter, place au deuxième round. J’ai pu reprendre des forces mais je pense que les choses sérieuses vont bientôt commencer.
Aussitôt pensé, aussitôt fait. À peine l’essaim réorganisé il comble l’espace nous séparant à une vitesse fulgurante, si bien que même avec mes bottes je n’arrive à l’esquiver, malheureusement dos à la grille.
Trop tard. Je me prends un… coup de genou au visage ? Et… qu’est-ce que… qu’est-ce que je viens de voir une demi-seconde avant ?!

Et alors que j’essaie de comprendre ce qu’il se passe, ce que je voulais absolument éviter se produit. Je subis ses assauts tous les côtés et avec une douleur intense à chaque coup. Parfois en flottant littéralement à quelques centimètres du sol sous les attaques ascendantes sans que je puisse capter quoique ce soit. Ça résonne, je tombe le genou à terre, j’ai mal partout, mais je tiens. Je l’entends respirer ou baragouiner quelque chose mais les acouphènes sont encore plus forts, je le vois devant moi mais même avec les lentilles augmentant le champ de vision je ne perçois que ses jambes, je me sens lourde mais rien d’autre sous la douleur qui me stérilise.

Je pensais que ma stratégie serait suffisante, maintenant son Alter restreint. Mais ce n’est pas le cas.

« Haaaamliin ! Haaaamliin ! Haaaamliin ! Haaaamliin ! … »


Il doit penser que je suis tombée dans les vapes, maintenant que je bouge plus.


« Alors ? On va dire quoi ? T’es énervée ? Tu sais que je suis pas seule, moi. »


J'entends un craquement de phalanges accompagné d’un rire rauque :

« Henry ? Occupe-toi d’elle s’il te plaît. »


« … Inspire, expire. Inspire, expire… »




Mais ce n’est pas le cas.

« Inspire. »


D’une main je saisis fermement sa paire qui pendouille depuis trop longtemps tandis que de l’autre je profite des bottes pour refaire un uppercut surprise.

« Expire. »


Il se change alors à nouveau à peine la saisie faite, j’en retiens mon poing et cette fois mon surplus de vitesse engrangé par mes bottes ne sert pas à me propulser en l’air.

« Inspire. »


Cette fois c’est pour préparer la hauteur nécessaire au coup de pied circulaire descendant, atteignant dans une bouillie de chair et de sang la majorité de la nuée n’ayant pas encore pu se disperser.

« Expire. »


À peine l’attaque portée, j’enchaîne avec un push kick dans le tas difforme qui tente de reprendre apparence humaine.

« Inspire. »


C’est bloqué et l’ensemble brun est de nouveau humanoïde, mais détail, mes bottes peuvent provoquer des décharges. Sa garde se brise alors et son expression de surprise apparaît clair comme le jour. Et maintenant le voile sur ma vision levé rien ne m’empêche de lire cette surprise mêlée à la rage de vaincre dans ses yeux. Je ne m’arrête pas et profite de sa récente transformation pour attraper sa tête à la main d’un bond, vomissant de la bile sous l’effort que je m’impose.

« Expire. »


Il tente de répliquer en mettant son bras sur la trajectoire mais il se retrouve submergé et le bras déboîté qu’il crie de douleur.

« Inspire… »


Nous volons à environ un mètre du sol et traversons le ring d’un bout à l’autre. Je redirige mes jambes et change de main qu’il mord comme il peut pour lâcher prise et rater notre entrée en contact avec ce qui semble être la grille.

« Expire ! »


À peine la cage sous mes pieds je nous propulse droit vers ce qu’aussi je perçois comme le gris du ring. Si vite que lorsque sa tête entre en contact avec le sol un très gros bruit sourd résonne dans toute l’arène et ses jambes flottent un instant en l’air, moi aussi manquant de prendre les dégâts en roulant lamentablement avec une légère traînée sanguine sur mon passage et mon épaule aussi déboîtée sur le coup.

J’inspire.

Je me retrouve au centre du carré, en étoile et la tête tournée vers Hamlin mais encore consciente. Contrairement à ce dernier qui ne bouge plus d’un pouce avec son regard vide et ses jambes appuyées au grillage. Je pense que j’ai gagné.

J’expire.

Je tente de me relever d’une main, difficilement, et crache une nouvelle flaque de sang avant d’arriver à quatre pattes puis basculer en arrière, me reposant presque entièrement sur mes exo-bottes pour me maintenir en équilibre. Comme un pantin qu’on ne tient que par les jambes et agite dans tous les sens.
Je n’arrive même pas à lever mes bras ballants par la fatigue et la blessure, mais à ma respiration forte et saccadée mêlée à un rire faible et bête, on devine que j’en bave pour exprimer mon exultation.

« Et notre vainqueur est… Le Guide ! »


Le public exprime alors sa plus grande joie, sans que je puisse comprendre quoique ce soit de ce qu’ils prononcent sur l’instant. Alors qu’ils ignorent complètement Hamlin qui finit par glisser sur le grillage en cachant enfin ses attributs, allongé sur le ventre. La cage s’élève à nouveau pour laisser passer le vieux et les quelques intéressés que je zappe complètement sans trop m’en rendre compte, mon maître se chargeant de discuter avec eux.
Je manque de m’évanouir sur place, toute mouillée de sueur que je suis, mais dans un dernier effort je ramasse le short du mercenaire pour le déposer sur lui de ma main valide. Certes il a le droit de se mettre à nu comme ça, ce n’est pas interdit par les règles, mais il faudrait quand même pas abuser de son inconscience pour l’humilier en public. Et puis je pense qu’une discussion avec lui quand il ira mieux sera plus faisable, s’il ne nourrit pas plus de haine que nécessaire à mon égard. Après tout, Le Guide est bien ici pour agrandir son cercle, pas se faire des ennemis.


« Au fait, il semblerait que nos contacts à son sujet le pensent mort, et quasiment tous. Je pense qu’il travaille pour du gros poisson si tu vois ce que je veux dire, l’apprentie. Il est rare d’annoncer la mort d’un simple second couteau pour seulement le protéger, la plupart du temps on s’en débarrasse. Soit le parrain lui en devait une, soit c’est actuellement l’inverse. Et je pense que nous en avons tous les deux une petite idée au vu de sa participation. »




Des larmes coulent sur mes joues. Je viens peut être de réduire à néant ses chances de sortir rapidement de sa condition terrible, mais je l’ai juré à mon maître : Le Guide ne le laissera pas tomber. Il ne les laissera pas tomber.


« Même si notre lumière éclaire le monde entier, il y en aura toujours qui utiliseront un filtre pour en changer la couleur. Notre travail n’est donc pas d’éclairer ce monde de notre lumière, mais d’allumer la lanterne de ceux qui ne veulent plus rester dans l’obscurité, qui sont prêts à éclairer à leur tour avec leur propre teinte, afin de préserver la plus grande diversité possible. Ainsi, grâce à nos efforts et le panel de couleurs qui en naîtra, nous permettrons à l’humanité de choisir de lui-même sa propre teinte, d’être son propre guide. »



Dernière édition par Ayako Idō le Ven 26 Avr - 1:46, édité 1 fois (Raison : oubli d'un détail extrêmement important (les coups électriques des bottes))
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Toshinori Yagi
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Toshinori Yagi
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Lun 24 Juin - 18:55
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