God Hand - Tour 2 - Alucard Dracula VS Cool Gorilla

ATTENTION. DES ÉLÉMENTS DE CE POST POURRAIENT CHOQUER LES ÂMES SENSIBLES

Le tournoi du God Hand, l’endroit où tous les figures dominantes du monde souterrain japonais, voir même mondial, s’étaient réunies afin de se tapper sur la gueule à la recherche de la gloire, de contrats, d’argent et… de bananes. Bon, ce dernier point était un cas isolé, mais notable, puisqu’il s’agissait du désir du futur vainqueur, soit l’hom… Le primate, qui menait la bande la plus connu (par ses propres membres) de la ville. Celui qui avait tué le symbole de la justice, All Might (en rêve, mais ça compte, bon.), j’ai nommé Cool Gorilla A.K.A. Miles Smith. Le plus grand (littéralement) combattant ayant foulé le sol de l’arène, celui qui… Avait presque perdu en levé de rideau.

Il l’avait échappé belle. La meuf contre qui il avait bastonné au premier tour n’avait rien d’une rigolote, malgré son alter qui lui donnait l'apparence d’un flamand rose ce qui, il faut lui pardonner, avait bien fait rire le gorille. Long cou étroit, des petites ailes feluettes, bec en forme de banane. Tout était là. Jusqu’à la couleur rose qui avait donné en partie son nom à l’animal. Lorsqu’il avait aperçu son adversaire, Miles s’était dit que le tout était dans la poche. Il s’était même permis de faire un petit clin d’oeil à Castorman et Goupy dans la foule. “L’affaire est dans le sac”.

Avec le recul, pas vraiment. Le combat de ménagerie n’avait pas vraiment tourné en sa faveur au départ. C’est que ça frappe fort un bec d’oiseau en colère. Cool Gorilla ignorait si c’était le petit surnom affectueux (Fla-maman) ou le fait qu’il avait refusé de partager la banane qu’il avait mangé à mi-combat, mais la piaf avait réellement pété une crise sur le ring et Miles avait éventuellement pu tourner le tout en sa faveur lorsqu’il avait érigé un champs de force avec lequel il avait pu bloqué un coup de bec de la demoiselle. L’impact était arrivé plus tôt que prévu et avec une grande force, trop pour le cou de son adversaire qui avait alors produit un son fort peu plaisant, avant que la femme-oiseau (on appelle ça une harpie quand même?) ne s’effondre au sol sous la douleur.

Le combat avait rapidement été déclaré conclu et on avait fait descendre l’organisateur pour qu’il les touche de nouveau, réparant alors les dégâts causés par le combat, allant du trou dans les vêtements, aux blessures bénignes (Miles s’était cassé un ongle) ou graves (cf le cou de la flamande rose). Par la suite, on renvoya Fla-maman chez elle et Cool Gorilla dans son vestiaire, où il se trouvait toujours en attendant que ce soit de nouveau son tour. Il observa de biais les autres combats depuis un vieux poste de télévision, se demandant qui serait le prochain à se mettre entre lui et le tas de bananes qui l’attendait à la fin de cette aventure. Ça ne manquait pas de mec bizarre, entre celui qu’il avait rencontré dans la maison du chef yakuza qui se transformait en nué de rats ou bien cet autre taré était habillé en personnage dessin animé. Bien entendu, aucun d’entre eux n’était aussi cool que le chef des Cool Gorilla’s cools gorillas, mais certains avaient du potentiel. Peut-être pourrait-il tenter un petit blitz de recrutement? Il aurait du penser de dire à Castorman d'apporter des flyers…

Alors qu’il mangeait une énième banane, on annonça enfin que le combat qui venait de se conclure était le dernier du premier tour et que l’on pourrait désormais commencer le second avec un nouveau tirage. Intéressant comme façon de faire. Quand il entendit enfin son nom, il se mit sur le bout de son siège, attendant de finalement connaître son second adversaire. Et il ne fut pas déçu. Alucard Dracula. Un membre de la Ligue des Vilains, la fameuse organisation criminelle qui aimait un peu trop les enfants, les ciblant pour 80% de leurs actes criminels. Le mec, torse nu, était venu sans peine à bout de son premier adversaire, une espèce de guêpe humaine. Il avait principalement utilisé des techniques de corps à corps sans lien avec un alter quelconque. La seule petite indication était qu’à la fin du combat, il s’était jeté sur le cou de l’insecte pour le mordre. Drôle de kink. Mais un peu inutile pour déterminer un alter. Celui-ci pouvait donc avoir un pouvoir quelque part entre l’utilisation de ses orteils comme ogive nucléaire ou avoir les ongles particulièrement sucrés. Pas très utile comme reconnaissance.

Quand le tour de leur combat arriva enfin, il sortit tranquillement de la pièce, marchant d’un pas lent en faisant de grands gestes de  bras de salutation sous les encouragements timides des supporters et le plein d’entrain “Coooooool Gorillaaaaa” du présentateur. Il n’avait pas offert un gros show lors de son premier affrontement, mais ça ne saurait que tarder. Bientôt, ils constateraient tous à quel point Miles Smith était le primate le plus cool du Japon. Et l’adversaire qui se dressait en face de lui était la première marche parfaite pour l’escalier de la coolitude qui se dressait devant lui. Ce fut ensuite justement le tour dudit adversaire de se présenter sur le terrain, pendant que l’annonceur s’occupait de le nommer. Moins cool (ça va de soi), mais accueilli un peu plus chaleureusement, Alucard était sans conteste le favori de la foule. De plus près, le poilu trouvait que l’autre mec n’avait pas l’air

Même manège que lors du premier combat, monsieur l’organisateur descendit de son piédestal pour venir les bénir, commençant par sir Dracula, avant de se tourner vers le singe. Ayant trouvé le processus un peu trop formel la première fois, notre participant favori leva l’un de ses grosses paluches vers le mystérieux homme, paume à l’avant.

-Tope là mon pote!

Moment d'hésitation de God Touch, regard dégoûté des gardes du corps, un léger amusement sur le visage de l’adversaire, quelques petits rires nerveux dans l’assistance. Une pensée commune à tous. Quel con.

Reprenant rapidement sa contenance, l’homme masqué se contenta de toucher du bout du doigt la paume de la main tendue vers lui avant de se retirer vers son point d’observation privé. Un peu déçu, mais se disant qu’il l’aurait au prochain tour, Miles se mit en position de combat, face à son adversaire. Voyons voir ce qu’Alucard Dracula avait dans le ventre…

Alucard Dracula.

-Hajime!

Au même moment où l’annonceur déclarait le début du combat, le gorille s’effondra de lui-même au sol, se tordant de… Rire? Il riait ce con? Intrigué et paraissant clairement un peu ennuyé par ce revirement de situation, son adversaire se sortit une cigarette et l’alluma avec l’aide d’un outil qui ressemblait grandement à un stylo plus qu’à un briquet, avant de s’approcher tranquillement du primate qui semblait ne plus pouvoir contrôler son rire.

-Qu’est-ce que tu trouves si drôle, Gorilla? Partages, que je puisse rire moi aussi…

-A.. Alu… Alucard Dracula… Ton.. Ton nom et ton… Ton prénom… C’est… Invers… Inversé…

Oh. Le. Con. De manière générale, rire d’un adversaire déjà motivé était une mauvaise idée. Rire d’un adversaire motivé ET armé était probablement sa pire idée depuis le fameux vol de banane de Budapest. Vous voyez, ce jour là, Miles, jeune et fringuant gorille laissé à lui même dans la plus grande ville de la Hongrie, s'était retrouvé accompagné d’un âne et d’un prosti… Non, reprenons notre sérieux, c’est une histoire pour une autre fois.

Toujours couché au sol, Miles ne vit pas le regard hautain que lui lança Alucard, mais il sentit très bien le coup de pied que celui-ci lui logea dans les côtes. Le gorille de 200 kilos fut projeté à un bon deux mètres de distance et plus d’avoir le souffle coupé par l’impact. Puissant. Beaucoup plus puissant qu’un humain “standard”. Si un mec lambda avait tenté un truc du genre, il se serait heurté contre la musculature du primate et serait probablement celui qui aurait le plus souffert. Là, Cool Gorilla se relevait péniblement, une main sur les côtes, du côté gauche, tout en regardant son adversaire, cigarette aux lèvres et main dans les poches. Les yeux d’un rouge brillant, un sourire mauvais se dessina lentement sur son visage, laissant apparaître deux canines blanches anormalement longue.

-Voyons voir si tu peux me divertir un peu maintenant...

Un. Vam. Pire.

Ça, c’était… Cooooooool. Pas aussi cool que lui, ou que par exemple se battre en chevauchant une moto ou un truc du genre, mais définitivement top 5 de la coolitude des choses vu cette semaine. Juste devant l’écureuil qui faisait du ski nautique. Cela dit, il restait dangereux. Plus que l’écureuil.

-J’te déconseille fortement de me mordre, c’est très gras du sang de gorille… Et honnêtement, quoi de plus désagréable que du poil entre les dents?

Tentative de persuasion se soldant (bien entendu) par un échec. Le vampire fondit vers lui à une vitesse folle et le singe eut à peine le temps de claquer des doigts pour faire apparaître un champs de force complet autour de lui avant que l’autre vilain ne l’atteigne. Par contre, contrairement à la fl’emme-ande du premier tour, la grande perception d’Alucard lui permit de voir apparaître à la dernière seconde la protection, qu’il réussi à ne pas se manger en pleine figure, contournant plutôt Miles, tentant de le prendre par derrière, mais se heurtant à la même surface qu’à l’avant. La tentative de reconnaissance du vampire était évidente. Il se savait un peu inférieur en terme de capacité physique, alors il tentait le hit & run. Dommage pour lui, il ne frapperait pas grand chose comme ça.

-Tu as tes petites surprises et j’ai les miennes, mon ptit Lulu

Le vampire donna un coup du bout de sa chaussure sur la sphère pour tester sa solidité, ce qui lui permit de faire le constat qu’il ne pourrait pas en venir à bout avec des moyens standards, peut-importe sa force physique. Il recula donc de quelques pas, question de réfléchir à une stratégie. Un sourire s’élargit sur le visage du gorille, l’autre ne pouvait rien lui faire tant qu’il resterait dans la sphère. Il n’aurait donc qu’à s’assurer d’avoir un timing impeccable et ça ne devrait pas être trop dif…

*CLACK*

Pardon, quoi? Une sorte de lasso qui semblait sortir du poignet de son adversaire s’était enroulé autour de la sphère qui englobait le gorille. Il déduisit qu’il s’agissait surement d’un autre aspect de son alter, comme “l’arme” ne semblait pas être fait de corde classique, le truc étant plutôt d’un rouge… Sang. C’était du sang. -10 sur l’échelle de coolitude du Cool Gorilla. L’écureuil venait définitivement de reprendre sa place au classement.

D’un mouvement rapide du bras, le vampire ramena le lasso vers lui et, par la même occasion, le singe dans son bouclier, tel un yo-yo, suivit le mouvement et alla s’écraser dans l’un des grillages, amochant salement celui-ci à l'atterrissage. Bien sûr, toujours dans son champs de force, Miles ne fut pas impacté par la surface en tant que tel et, les propriétés de son alter déterminant qu’en tant qu’ancrage, il restait toujours au centre de la sphère, ne se cogna pas du tout. Cependant, l’expérience n’eut rien d’agréable, la projection et le freinage rapide l’ayant quand même sonné. Deuxième chute, alors que l’autre n’avait toujours pas prit un seul coup. Justement, Alucard s’approchait lentement de lui, lançant le mégot de sa cigarette maintenant terminé au sol et l’écrasant du talon.

-Intéressant... Tu as piqué mon intérêt. Je me demande qu’est-ce qui te ferait craquer?

Alors que Miles se relevait, il aperçu du coin de l’oeil que le truc sanguin revenait vers lui et d’un claquement rapide, désactiva son bouclier général, en créant un plus petit qui ne recouvrit que son poing droit, puis, malgré le dégoût que ça lui causait, laissa la “corde” s’enrouler autour de sa main gauche, grimaçant de douleur. Bien sûûûûr il fallait que ces trucs moches soient tranchants en plus. Résistant à l’envie de relâcher, il tira à son tour dans le but de rendre la pareil à son adversaire. Celui-ci tenta de résister un peu, mais, malgré sa force surhumaine, en terme de puissance brute, la montagne de muscle qu’était le gorille eut le dessus et les pieds d’Alucard se soulevèrent du sol alors qu’il s’approchait dangereusement du gorille qui préparait son poing droit pour accueillir le visage blanchâtre du bellâtre qui, malgré la vitesse à laquelle il approchait, réussi à effectué un mouvement vif, ramenant son bras qui n’était pas lié par le lasso devant son nez au même moment où le poing recouvert de sa bulle protectrice arrivait à sa cible.

-GO. RI. LLAAAA.. MEEE… GAAA…. TOOOOON….. PUNCH!

*Crrrack*

Plutôt que le nez du vampire, ce fût son avant bras gauche qui réceptionna le coup du gorille et, bien que Miles ressenti une résistance beaucoup plus forte que ce qui aurait été attendu d’un humain normal, le son qui résonna au travers de toute l’arène ne trompa personne. Tout comme la forme peu conventionnel du membre d’Alucard et le petit bout blanc que l’on voyait pointer au travers de la chair meurtri de l’autre. Un bout de cubitus? Ou peut-être de radius? Miles en avait aucune idée, mais repris légèrement ses distances. Le grand sourire aux lèvres, il nargua un peu l’autre alors qu’il se relevait, prenant seulement appuie sur son bras droit.

-Ça ne fait pas mal tout ça mon p’tit pote? Tu ne seras pas mieux d’abandonner tout de suite?

Un petit rictus se dessina sur les lèvres du vampire qui jeta un regard désintéressé vers son bras devenu inutile. Soit il ne ressentait pas la douleur, soit il savait fort bien contrôler ses émotions. Et selon ses agissements depuis le début du combat, le Cool Gorilla pencha pour la seconde option. Le primate décela cependant quelque chose d’autre dans la posture, dans le faciès de son adversaire. Quelque chose qui lui fit un peu peur. Du plaisir. Le vampire, malgré sa blessure, semblait s’amuser. S’éclater même. Alors que Miles faisait un pas vers l’arrière pour reprendre ses distances et ses esprits, Alucard plongea de nouveau.

“Rapide”. Tel fut la seule pensé qui eut le temps de traversé l’esprit avant de ressentir une douleur intense dans les doigts de sa main gauche, déjà souffrante des lacérations subit un peu plus tôt par le lasso. Instinctivement en voyant l’autre approché, il avait voulu utilisé la même approche que plus tôt et ériger une barrière protectrice. Il avait donc levé la main gauche dans le but de claquer des doigts, mais c’est ce que l’autre avait visé. Les dents acérées de la créature s’étaient fichées dans son gros index, juste avant qu’il n’ait pu compléter son mouvement et aspirant de son sang. En frappant le vampire au ventre de son autre poing, il réussit à le forcer à lâcher, mais quand il tenta de re-claquer avec sa main gauche, la douleur qui le transperça lui fit rapidement abandonner le projet. Il tenta de fermer et d’ouvrir sa main gauche, ce qui le fit grimacer. Additionnant ses nouvelles blessures aux précédentes, sa main gauche était maintenant pratiquement H.S.. Ils étaient donc de nouveau à armes égals. Voilà qui était chiant.

Ses blessures, bien que moins sérieuse en apparence que celles de son adversaire, lui faisait perdre plus de sang, ce qui serait certainement déterminant sur le long terme. C’était le moment de sortir le grand jeu. Il mit une main dans sa poche pour y prendre... Une banane. Bien sûr, quoi d’autre hein? Sans quitter son adversaire des yeux, il engloutit le fruit d’une bouchée, puis mis son plan à exécution.

*Snap*

Un champs de force apparu d’un coup autour du vampire. Selon les propriétés de l’alter, il aurait très bien pu se déplacer et le champs de force l’aurait simplement suivi, mais dans l’ignorance de cette caractéristique, il resta en place, légèrement surpris, alors que le primate rendait digne hommage à son espèce en escaladant la grille, puis sautant assez haut, s’accrocha au plafond avant de se déplacer rapidement jusqu’au dessus de la position d’Alucard, se laissant tomber vers lui, désactivant au dernier moment le champs de force. Ayant bien entendu assez facilement anticipé le plan simpliste du primate, le monsieur Dracula réussi à éviter le gros de l’impact en s’écartant dès que la barrière disparu, mais il fût tout de même projeté dans la grille, où Miles le suivit aussitôt, le mitraillant de coup de poing. Avec sa vivacité, le vampire réussi à en esquiver la majorité, mais le fardeau qu’était son bras “mort” le ralentissait un peu et permit au Cool Gorilla de le toucher quelques fois avec des frappes bien placées. Chaque fois que c’était son poing gauche qui touchait le vampire ou la grille derrière, le singe faisait une grimace de douleur. Il n’en avait plus pour bien longtemps avant de devoir se résoudre à n’utiliser que son poing droit.

Après une bonne minute d’esquive, la créature qui commençait à être salement amochée réussit finalement à se sortir de sa vilaine posture, passant sous le bras droit du singe et en profitant pour le mordre au passage près du coude. Il était fatiguant le moustique. En priorité Miles devait faire quelque chose contre cette vilaine manie qu’il avait de vouloir lui prendre son sang. Claquement vif, le champs de force (le plus petit invoqué jusqu’à maintenant dans ce combat) apparaissant autour de la tête du vampire qui, pour la première fois du combat, paru réellement surpris, cherchant un peu son air, comme s’il craignait de s’étouffer. Profitant de cette pause, Cool Gorilla s’approcha d’un bond et attrapa de sa main droite le champs de force et souleva Alucard du sol, par la tête. Celui-ci saisit alors le poignet du grand singe, et le serra, comme s’il avait voulu tenter de se dégager. L’effort futile fit une nouvelle fois sourire le pugiliste poilu, car il avait beau être combatif, l’autre n’avait clairement pas assez de force avec un seul bras pour tenir tête au grand primate.

L’instant suivant cependant, le vampire tombait au sol sur son dos et Miles poussait un cri de douleur, son sourire s'évanouissant aussi rapidement qu’il était apparu. Une lame faite du même matériel sanguin que les lassos de plus tôt était sorti de la main du vampire et lui avait transpercé au complet le bras, sectionnant net la main du primate au niveau du poignet. L’appendice mort tomba au sol dans un *sploush* humide et le sang se mit à couler à flot de la blessure. Il déchira rapidement son haut avec sa main gauche déjà meurtrie et se mit à apposer de la pression sur son moignon. Couché sur son dos au sol, appuyé sur ses coudes et toujours avec la tête dans sa bulle tel un scaphandrier, le vampire souriait. Le Cool Gorilla lui, commençait à voir rouge, les instincts animaux qui l’habitait commençant à en avoir assez.

-Encore une fois, très intéressant, Gorilla, je reconnais ta force. Mais cette fois-ci s’en est assez, je crois que…

Miles avait posé son pied gauche sur la poitrine du vampire, expulsant ce qui restait d’air des poumons de celui-ci et interrompant sa phrase. Sans bouger de ce point d’appuie, il posa son second pied sur la bulle qui protégeait de visage d’Alucard et la ramena près du sol.

*Snap*

La bulle entourant la tête d’Alucard et permettant au pied du gigantesque gorille de rester à distance disparu et la patte velu s’écrasa alors sur le beau visage du membre de la Ligue, enfonçant légèrement la tête du vampire dans le sol en ciment. Un humain normal n’aurait pas survécu à une telle violence, mais la résistance surhumaine dont il avait déjà fait preuve depuis le début de combat lui permit encore une fois de survivre, en perdant simplement connaissance. Pour faire bonne mesure, l’imposant primate releva puis redescendit le pied une seconde fois, puis une troisième. Voilà qui devrait être suffisant. Quand il retira sa grosse paluche maintenant couverte de sang (et pas le sien), Miles vit que le visage n’était pas sans dégâts. En fait, il n’était pas reconnaissable. Le nez complètement écrasé, les yeux cachés sous l’enflure sanglante du reste du visage, tous les os de la face fracassés, ce qui donnait l’aspect d’une espèce de bouilli ensanglanté au visage habituellement “beau” de son adversaire. Des dégâts impressionnant, mais qui seraient de l’histoire ancienne dès que l'auto proclamé “God Touch” aurait (littéralement) mis la main à la pâte. Ce qui marqua le plus le Cool Gorilla cependant, ce fût les dents. Les dents parfaitement intactes et blanche du vampire. Son arme de prédilection semblait donc indestructible. Pratique quand même.

Les décomptes réglementaires se fit et l’annonceur fit état du résultat du combat, annonçant donc Cool Gorilla comme étant le vainqueur de cet affrontement sous les applaudissements de la foule. Si sa première victoire avait été sans honneur, celle-ci avait été impressionnante et sanglante, soit exactement ce qu’une telle foule était venu pour voir. Ils voulaient un spectacle et ils avaient bien été servi par le combat de second tour d’Alucard Dracula (toujours aussi ridicule comme nom, on est d’accord) versus Cool Gorilla (l'epitome de la coolitude et première place sur le classement officiel, affiché dans la cabane des Cool Gorilla’s cools gorillas). En parlant de sa bande de rigolo, ils étaient ceux (pas Goupy. Goupy n’était pas très bavard) qui criaient le plus dans le foule tandis que l’organisateur redescendait de son stand pour appliquer les premiers… Les soins. Tous les soins. En deux secondes, le vampire avait repris toute sa vitalité (un vampire étant techniquement un mort vivant, parle-t-on réellement de vitalité?) et s’inclinait devant son adversaire.

-Toutes mes félicitations Gorilla, tu l’emportes pour cette fois… Bonne chance pour la suite et, qui sait, peut-être nous recroiserons nous un jour dans un contexte un peu plus favorable à la discussion… Une cigarette pour célébrer?

God Touch venant de le remettre lui aussi en bon état, Miles sourit au membre de la Ligue, mais rejeta son offre du revers de la main. Main nouvellement réapparu comme par magie.

-Non merci mon pote, mon corps est un temple! Mais si jamais tu passes par la plage, passe dire bonjour aux Cool Gorilla’s cools gorillas et déguster une bonne banane! Quoique ton truc, c’est peut-être plus les oranges… Sanguines

Sur ces mots, il tourna les talons et, toujours sous les applaudissements des spectateurs, rentra dans son vestiaire. Il l’avait fait, il était devenu le plus cool dans le coeur de tous ces gens. Et en plus il avait pu conclure avec une blague énorme de fruit. Peut importe la suite, il considérait déjà son passage ici comme un succès.

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"Passe ! Fait moi la passe !"

Le soleil colombien est tapant, mais ce n'est jamais assez pour dissuader la jeunesse prolétaire de s'amuser. La chaleur ne tue pas, les gamins des rues le savent bien. Ceux qui craquent sous le climat ne font pas long feu dans cet enfer tropical, encore plus lorsqu'ils commencent une vie sans rien pour eux. Rien si ce n'est la rue, le foot, et quelques semblables pour surveiller leurs arrières. Dans les quartiers pauvres du monde latin le sport est un rituel, il est presque sacré. Il est une option, un espoir, une porte vers un avenir meilleur. Les enfants du coin rêvent tous de la même chose : se faire remarquer par un gros bonnet, sortir de la survie via leur maîtrise du ballon rond. Mais il y beaucoup de gamins des rues, et les places dans les clubs cotés ne s'obtiennent pas en claquant des doigts.

"Attrape !"

Le petit Vampire se distingue aisément de ses camarades. Il a dix ans, comme eux, mais la ressemblance s'arrête là. Il n'a pas le teint bronzé des gens du coin, il ressemble plus à un gosse de riche. Personne ne connaît ses parents. Tout ce qu'il sait d'eux c'est qu'ils l'ont abandonné dans un bidonville. Le prêtre du coin s'est occupé de lui, il se charge de tout les orphelins depuis que l’État a jeté l'éponge, et il gambade désormais dans les rues avec sa famille d'adoption. Son groupe de copain est tout pour lui. Il mange avec eux, dort avec eux, et parfois, lorsque c'est nécessaire, il tue avec eux. L'existence des gamins de rue est loin d'être idéale. La Colombie des années 2170 n'est pas aussi calme qu'elle le prétend.

Le garçon fonce, un ballon au pied. Un défenseur adverse tente de l'arrêter mais il n'obtient qu'une traînée de poussière. Alucard est dur a intercepter, c'est l'une des raisons qui ont poussé ses amis à lui coller ce sobriquet. L'autre et bien... L'Alter du garçon est suffisamment explicite. Mais il n'est pas dangereux. Se faire sucer un peu de sang de temps en temps ne dérange pas les enfants. La présence d'un tel mutant à leurs cotés les rassurent, surtout la nuit. Lorsque leur camarade est debout leurs affaires ne disparaissent pas mystérieusement, et eux non plus. C'est bien assez pour laisser passer sa différence. Et puis, tout les petits savent que le mutant est doué au foot. Il est rapide, intelligent et précis. C'est un bon attaquant qui n'hésite pas à demander de l'aide lorsqu'il sent que la défense adverse va lui couper le trajet.

"Lorenzo, j'ai besoin d'une issue !"

Le meilleur ami d'Alucard réagit au quart de tour. Lui aussi est doué au foot, mais il l'est encore plus avec les filles. Il faut dire que son visage est très aidant. C'est un enfant magnifique, avec un sourire ravageur : un vrai modèle en devenir. Les adultes ont l'habitude de dire qu'avec une gueule pareille il trouvera un moyen de sortir du bidonville. Il y a toujours des opportunités pour les beaux visages. Le petit Vampire pivote vers son frère de rue. Il ne lui faut pas beaucoup de temps pour aligner ses jambes, respirer un grand coup, et tenter la passe du match.

"Attra..."

Le ballon décolle vers Lorenzo, mais ce dernier ne réagit pas. Alucard se retourne vers lui d'un air indigné mais un détail accroche son attention. Le visage de son ami à changé. Son front, autrefois si gracieux, n'est plus qu'une masse informe. Morceaux de crânes et bouts de cervelles se partagent la tête de l'enfant, qui s'effondre comme une brique. La peau du petit Vampire vire au cadavérique tandis que ses yeux passent au rouge. Sa respiration s’accélère. Sa jambe se lève, bientôt suivi par son torse et sa tête. Le garçon n'hésite pas. Sa mutation le propulse vers la droite avec une violence telle qu'il a l'impression de décoller. Son cœur manque d'exploser alors que ses yeux se tournent furtivement vers la vieille tribune. Sur les vieilles planches se tient un homme. Un homme tatoué et cagoulé, avec un fusil silencieux. La bouche du petit Vampire se contracte avec l'espoir de calmer sa respiration mais c'est trop tard. Le canon de l'arme se déplace lentement vers...

"M'sieur Vampire, z'êtes encore là ?"

La Colombie s'effondre sur elle même.

Alucard rouvre les yeux. Le vestiaire de la petite arène est plongé dans l'obscurité, la faute à une ampoule en fin de vie. Le bourreau passe une main interrogative sur son torse nu, craignant d'y trouver quelque chose. Mais il n'y a rien. Pas de trace des balles, des coups ou du sang de son ami d'enfance. Il n'y a que lui, le Vampire de la Ligue, allongé sur un banc dans l'espoir de calmer ses sens avant le prochain duel. Non... Ce n'est pas tout à fait exact. Il n'y a pas que lui. Feather Fall, apprenti criminel et disciple officieux du bourreau, se tient dans le cadre de la porte. La faible ouverture causée par sa présence laisse filtrer un rayon de lumière, mais il n'y voit pas grand chose. L'absence de réaction humaine ne lui dit rien qui vaille. Son maître n'est pas connu pour être quelqu'un d'explosif, mais il y a tout de même des indices clairs. Reste que le Vampire lui avait demandé d'aller chercher quelque chose avant le début du combat, quelque chose de "crucial" pour la suite. L'adolescent pousse la porte et se retrouve nez à nez avec l'obscurité. Un grognement contrarié sort de sa bouche. Il se dit que le Vampire a vraiment quitté les lieux pour aller boire un coup avant de se figer. Quelque chose l’observe depuis le fond de la pièce. Quelque chose avec un regard rouge.

"Entre. Tu as ce que je t'avais demandé ?"

"Oui."

Théo est pâle, plus que d'habitude. Il a l'air stressé, mal à l'aise dans sa tenue qui respire pourtant le zonard commun. Est ce l'obscurité ou les bouteilles de sang qu'il transporte qui le mettent dans cet état ? Le Vampire n'est pas certain. Reste que son disciple prend son courage à deux mains. Il rentre dans la pièce avec une fausse assurance, mais il y rentre tout de même. Il s'attend sans doute à un coup fourré, ce ne serait pas la première fois que le bourreau lui sortirait un exercice surprise. Il lui suffit de poser son colis sur le sol pour se rendre compte que tout va bien. Pas d'embuscade pour aujourd'hui. Alucard se lève, ravi de la tournure des événements. Cette quantité de sang est idéale. C'est largement assez pour survivre à plusieurs combats, même si sa victoire est loin d'être certaine. Il sait parfaitement que la place d'un homme comme lui n'est pas en première ligne, mais Venom Strike est occupé. Et puis désobéir à Shigaraki ne fait pas parti de ses priorités. Pas pour quelque chose d'aussi futile tout du moins. Il faut bien s'exercer au combat de temps en temps.

"Tu m'as l'air excessivement pâle."

"J'avais pas trop l'habitude de... de... enfin voilà."

C'est donc le sang qui le gêne. Rien d'étonnant, un garçon comme Théodore n'a pas l'habitude de vider des cadavres. Voir des choses perturbantes est une part de son apprentissage. La seconde étape étant bien évidemment d'y participer. Les criminels, plus que tout autre groupe, ne font pas d’omelettes sans casser des œufs. C'est un mode de vie impitoyable qui demande un estomac solide, la nutrition du bourreau étant le parfait exemple de « petits détails » capable de faire tiquer.

"Ça te passera avec l'âge."

"J'suis pas sur d'avoir votre longévité..."

"Ça prend beaucoup moins de temps que ce que tu veux bien croire. Retourne dans les gradins maintenant. J'ai un combat à préparer."

"Z'allez gagner hein ?"

Alucard ne semble pas entendre la question. Son regard est ailleurs, planté vers le mur du fond. Théo peux discerner son corps malgré l'obscurité ambiante. La silhouette de son maître semble vibrer sous l'excitation, comme si il essayait de contenir quelque chose. Sa respiration reste calme, mais le reste semble lentement monter en puissance. Le Vampire sent la violence arriver. Il sait qu'il va devoir affronter un primate mutant, et que ce genre de profil n'est jamais bon signe. Il sait qu'il va devoir se limiter si il veut conserver l'image de marque de la Ligue. Il sait que, malgré son habitude de fuyard professionnel, il va devoir affronter un combattant sur un terrain neutre. Ses yeux se reportent vers son disciple. L'enfant semble inquiet, assez pour mériter une réponse.

"Je suis bourreau pas soldat. Mais bon, quoi qu'il se passe sur ce ring, n'oublie jamais que leurs règles m'interdisent de tuer."

"Qu'est c'que ça change ?"

"Tout mon garçon. Ça change absolument tout."

Des bouts de mémoires repassent dans la tête du Vampire. La vision du crâne de Lorenzo refuse de sortir de sa psyché. Il n'aime pas ça. Son enfance n'est pas la meilleure période de sa vie. S'en rappeler avant le tournoi n'est pas bon signe. Peut être qu'une cigarette lui videra la tête ? Un rapide tapotement sur son paquet lui permet d'en sortir une, et de la coincer entre ses canines. Le stylo laser volé à Yuei éclaire la pièce d'une lueur terne avant d'allumer le tabac. La première bouffée est agréable, et elle porte conseil. Ses visions ne sont pas un hasard. Son corps essaye de lui dire quelque chose, de lui rappeler d'être sur ses gardes. Alucard ne peux pas fuir, et il ne peux pas tuer. La situation est compliqué. En matière de combat, la chauve souris avait toujours préféré les coups létaux. Rien ne vaut un couteau dans la nuque pour débloquer une issue. Mais pas cette fois. Cette fois, il allait falloir qu'il réfléchisse.

Les choses sont plus simples quand vous avez les mains libres.

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Un pas. C'est tout ce qu'il faut au Vampire pour sentir la présence de son opposant. Cool Gorilla empoisonne l'arène avec une aura d'imprévisible. Alucard connaît ce genre de profil. Le gorille est capable de vous fracasser le crane pour une broutille, mais il le fera en souriant. C'est un tueur, même si il ne le montre pas. Ce ne sera pas un combat facile. Le gorille est imposant, il respire la puissance physique et son Alter de protection n'arrange pas la situation. Il frappe fort, et il se défend tout aussi bien. Quelques pas supplémentaires suffisent pour rejoindre le primate au centre de l’arène. Healing Touch est déjà là, occupé à analyser la structure du grand singe. La scène est assez pittoresque, le gorille prenant un véritable plaisir dans le fait d'exhiber ses muscles au public. Un rugissement parcourt la salle, celui d'une foule qui demande du sang. Le présentateur annonce quelque chose, mais le bourreau ne l'entend pas. Il n'entend plus rien depuis un moment, pas même les encouragements des autres Liguards.

Tout ce qu'il discerne derrière sa cigarette, c'est l’impeccable sourire du primate.

"On va rire l'humain. Des mecs comme toi j'en mangeais au petit déj' en Tanzanie."

Healing Touch, qui vient de terminer son analyse du gorille, se tourne vers le Vampire. Il pose deux mains attentives sur son torse blanc et commence sa politique d'assurance vie. Alucard ne lui prête pas grande attention. Celui qui l’intéresse est juste devant lui, et il mâchouille une banane.

"Fait moi plaisir, évite de te retenir par gentillesse. Ce serait ridicule sur mon CV."

"C'est comme tu veux mon frère, mais on ne t'as jamais dis qu'un homme torse nu ne résiste pas longtemps face à un gorille ?"

Cool Gorilla gobe ce qu'il reste du fruit avec un horrible bruit de scission avant d'en jeter la peau sur le grillage. Son sourire de primate est maintenant taché d'une couche de jaune, ce qui ne semble pas le déranger pour un sou. Il se passe tout de même les doigts sur les dents, plus pour récupérer les restes que pour la propreté du tout. Alucard se fend d'un sourire et, d'un mouvement plus lent qu'a l’accoutumé, écrase sa cigarette sur sa chaussure. Il est de plus en plus confiant. Tout les voyants tactiques sont au vert. Le Vampire est torse nu, comme à son habitude, mais ça ne veux pas dire qu'il est sous équipé. Sa ceinture est relié à de multiples flasques en métal, toutes chargées en sang, sans oublier son Alter, un véritable miracle de la génétique, et son stylo laser. Il peut abattre le gorille, il le sait. Tout ce qu'il lui faut, c'est un peu de temps.

"J'ai terminé."

Healing Touch, en véritable ombre, disparaît comme il était venu. Il laisse les deux combattant en face à face et part rejoindre ses deux gardes du corps sur le coté de l'arène, avant de s'éclipser pour de bon. Un longue respiration traverse le torse livide du Vampire. Le primate est fort, les coupures des journaux le prouvent, mais il lui manque quelque chose que le bourreau possède. Il lui manque de la bouteille.

Des lances sanguines sortent lentement du dos du Vampires avant de se retrouver mêlées ensemble dans une posture défensive. Des véritables lames de contacts, suffisamment acérée pour trancher la peau du gorille sur le coup. L’intéressé contracte ses gigantesques muscles. Son absence de posture et son attitude joueuse de singe savant ne parviennent pas à cacher l'extrême tension qui parcourt son corps.

"Je n'aime pas perdre mon temps, mais nous savons tout les deux que notre combat risque de durer. Autant s'amuser un peu."

"Hajime !"

L'ouverture est si rapide qu'un véritable coup de vent balaye l'arène. L'énorme main du Gorille vient s'éclater sur la joue du Vampire avec une telle force que ce dernier ne peut s'empêcher de se demander si son adversaire se rend compte que son coup aurait décapité n'importe quel humain un peu trop faiblard. Reste que, pour un mutant aussi imposant que la créature d'All For One, le primate va devoir frapper plus fort. Les yeux de Cool Gorilla se tourne vers sa main droite avec un flegme impeccable. Il se rend compte avec quelques micro-secondes de retard que cette dernière s'est éclatée contre les lances du bourreau, qui s'est contenté de parer son coup en rapprochant sa protection de son visage. Elle n'a pas résisté au choc, mais la droite du gorille est maintenant parsemée de plaies ouvertes.

"Cher Gorilla, il va falloir frapper un peu plus fort que ça..."

Le sourire du Gorille s’agrandit, il a parfaitement compris le message.

Le bourreau s'élance. Une lance de sang vole vers le primate, qui l'esquive sans difficultés, mais Alucard n'en reste pas là. Son poing vole vers le visage du singe. Les muscles d'un tel mutant ne sont pas quelque chose de facile à frapper, encore plus quand l'on prend en compte l'existence de son Alter de protection. Mieux vaut viser quelque chose de sensible. Le gorille ne se laisse pas désarçonner. Son énorme main gauche vient enfermer le poing d'Alucard tandis que la droite vient saisir le deuxième, qui se dirigeait vers les parties basses du primate. Ce n'est qu'au corps à corps que le Vampire se rend compte de la résistance du singe : sa main droite est couverte de sang, ainsi que de minuscules bouts d'os, mais il tient bon avec force. Quand à ses jambes, et bien... Disons que les singes sont beaucoup plus souples que les humains, et que le bourreau ne réalisait pas la force du double coup de jambes qu'il allait se manger dans les testicules. Le choc est violent, beaucoup trop pour un mâle moyen, mais Alucard n'est pas un quelqu'un de moyen. L'avantage de savoir faire mal aux autres, c'est que l'on a appris à souffrir pour se faire la main. Un énorme coup de tête vient s'abattre sur le bandana du gorille qui lâche les mains de son adversaire par réflexe. C'est largement assez pour permettre au Vampire de reculer et enchaîner avec un violent un coup de pied. Sa jambe s’abat sur les côtes du primate, qui se propulse vers l'arrière avec un grognement outré. Il ne lui faut qu'un instant pour activer sa sphère-bouclier, histoire de se lécher les plaies. Le désavantage de cet Alter de protection, c'est qu'il empêche les deux combattants de se frapper. Votre adversaire gagne du temps. L'occasion est trop bonne pour ne pas s'envoyer un petite gorgée de sang, et régénérer quelques parties basses. Cool Gorilla, occupé à se faire un garrot rudimentaire avec une peau de banane, en profite pour taquiner son opposant.

"T'as une bonne nutrition mon ami, je te l'accorde. Faudrait manger plus de poivrons par contre."

La sphère protectrice donne à son utilisateur une apparence assez rétro. N'importe quel homme centenaire ferait le lien entre Cool Gorilla et les vieux Donkey Kong. Comment dame nature a elle pu laisser sortir quelque chose semblable à cet olibrius du ventre d'une humaine ? Pour le challenge, sans aucun doute. Le singe est loin d'être un imbécile, comme le prouve sa nouvelle technique : la fuite par boule de hamster. Un Cool Gorilla replié sur lui même lui fonce désormais sur le bourreau avec toute la puissance de son autisme, juste assez rapidement pour faire de l'esquive un vrai cauchemar. Mais il est mal tombé, et le dodge éclair du Vampire ne lui facilite pas la tâche. La sphère finit inévitablement par rejoindre le grillage, ce qui permet au singe de se relancer dans une nouvelle direction encore, et encore, et encore... Alucard voit clair dans ce petit jeu. Le primate essaye de lui faire perdre la sphère des yeux, de lui donner le tournis, mais il ne se laissera pas dominer aussi facilement. Le bourreau lève la jambe droite au dessus du sol, solidifier ses appuis lui paraissant nécessaire, avant de la reposer sur ce qui semble être une vieille peau de banane bien glissante.

"D’où est ce que..."

"Je suis une république bananière à moi tout seul mon frère. D'ailleurs, si tu veux des réductions sur..."

Le singe vient de stopper sa course infernale pour se moquer de son opposant.

C'est une occasion qui ne se présente pas deux fois.

Alucard saisit sa chance. Ses mains se collent au sol, faisant craquer ce dernier comme du gruyère alors qu'une multitude de lances sanguines fondent vers le primate. L'objectif est simple : immobiliser cette boule par le dessous ! Cool Gorilla, pris au dépourvu, ne peut faire grand chose face à une étreinte aussi soudaine. Les lances, enroulées comme des ronces sur la sphère de protection, commencent à percer le bouclier tandis que le Vampire fonce vers l'action, le poing au clair. Un coup vole, puis un autre... Les attaques s’enchaînent à une telle vitesse que les membres du bourreau semblent se téléporter. Cool Gorilla pousse un long grognement tandis que son bouclier s'effrite avant de s'écraser en morceau, faisant chuter son invocateur au sol. Le bourreau de la Ligue ne réfléchit pas. Il se lance sur son adversaire, les crocs au clair et la mort dans les yeux. L'épaule du primate est gorgée de vie, gorgée de sang. En dépit des hurlements du principal intéressé, la morsure est divine.

"Lâche moi espèce de... C'est de la colonisation ! Va boire du sang ailleurs !''

Le primate lutte pour son sang, et il finit par réussir. Une étrange combinaison des pieds et des mains lui permet de projeter son opposant vers le fond de l'arène et de se relever en grognant. Une blessure sérieuse est visible sur son épaule, et le dégagement impromptu du parasite n'a pas arrangé son cas. Elle saigne abondamment, assez pour que la main du gorille se précipité pour colmater. Alucard, quand à lui, se relève en riant. Une main malheureuse vient essuyer le sang qui déborde de sa bouche, révélant un sourire de contentement plus proche du nourrisson que de l'homme adulte. Le fluide du gorille est exotique. Il a un goût assez distinct de celui des humains. La faute à la mutation sans aucun doute. Tout deviens savoureux avec un peu de mutation.

"Ton bouclier ne te protégera pas éternellement. Il craquera, encore."

Les lunettes de Cool Gorilla sont embêtantes. Elles empêchent l'analyse, un regard hermétique ne laissant rien transparaître. Tout ce que le bourreau peut remarquer sont les muscles, une fois de plus. Des muscles de grand singe qui se contractent comme ils ne se sont jamais contracté... Voilà qui n'est jamais bon signe. Un effort intense à venir ? Le primate est loin d'être au sol. Il suffit de regarder son attitude pour se rendre compte qu'il ne se sent pas en danger. Quelque chose ne va pas dans le bon sens. Cette perte de sang n'a pas fait autant de dégâts que chez un opposant classique.

"Ton tempo est trop lent mon p'tit pote. Tu dois pas être un Dieu du danse-flore, mais bon... Je te pardonne ! Il faut dire que Cool Gorilla est un adversaire exceptionnel !"

Une provocation, encore. Le Vampire connaît cette technique de déstabilisation, c'est la sienne. Elle n'est juste pas assez appropriée pour le moment. Le bourreau ne sait rien sur que ce que disent les médias sur le primate. Sur le sujet des criminels, ces mêmes médias se trompent tellement de fois que ça en devient comique. Mais il comprend au moins une chose sur le gorille : c'est un adversaire redoutable, et si il veut se préserver il ferait mieux d'en finir rapidement. Deux lame sanguine sortent lentement des mains du bourreau tandis que le gorille se met en position de défense. Alucard s'élance, les armes au clair, et vient massacrer la position du gorille à coup de cristaux tranchants. Mais les lames ne rencontrent rien, si ce n'est de l'air. De l'air et du vide. Le regard du Vampire se lève, lui révélant un Cool Gorilla en hauteur, mais il est trop tard pour se défendre. Une douleur fulgurante explose au niveau du nez du Liguard, suivi d'un second coup au visage d'une telle portée que le Vampire décolle littéralement vers les bords de la cage.

"Tu vois ? Je te l'avais dis. Tu es trop lent."

Le choc est rude, quelque chose craque dans le dos du Liguard. Mais ce dernier ne s'en préoccupe pas. Le gorille est rapide, beaucoup plus que ce qu'il a daigné montrer jusqu'à maintenant. Rien d'étonnant. La règle numéro un de ce tournoi est "pas de meurtre", cet échauffement n'était qu'un moyen de jauger les limites du bourreau. Les muscles des mutants simiesques sont vraiment terrifiants. Alucard se redresse rapidement pour un homme sortant d'un choc d'une telle violence, mais ce n'est pas assez rapide. Un saut et une maigre roulade suffisent à Cool Gorilla pour combler la distance entre lui et sa cible, et enchaîner le Vampire avec un coup de poing d'une puissance dévastatrice. Une attaque qui, de fait, est tellement violente que la chauve souris se demande si ce n'est pas la plus létale qu'elle ait encaissée depuis son évasion. Son torse se déforme dangereusement mais sa mutation rattrape le coup de justesse. Une énorme quantité de sang est expulsé de la bouche, le Vampire se retrouvant à peindre les lunettes du gorille. Le Liguard est dans une très mauvaise passe. Sans la cuvée de tout à l'heure, ce coup de maître aurait été la fin. Mais il est hors de question d'abandonner. Une contre attaque part, aussi faible soit elle, et étonnamment elle touche. Le bandana du singe se détache sous le tranchant d'une lance de sang. Son cuir chevelu commence à saigner mais il est trop tard, une fois de plus.

Une banane au sol commence à luire d'une drôle de manière avant de générer une onde de lumière. Cette dernière finit par exploser dans une sphère-bouclier. Une sphère suffisamment grande pour englober le Vampire. Ce dernier se rend compte avec horreur que l'alter du singe n'est pas centré sur son utilisateur, il est mobile. On peut le fixer sur un objet. Et, si quelqu'un se retrouve coincé dans cette sphère senteur banane, il ne sera pas le point de gravité... Ce qui veut dire que...

L'éclair de compréhension qui passa dans le regard du bourreau fit hurler de rire son opposant. Le primate sait que c'est le genre de coup de pute qui fonctionne, et assez bizarrement il apparaît qu'il aime bien les choses qui fonctionnent de temps à autres.

"Le secret de ma vie t'es ouvert mon frère, l’entièreté de ma philosophie t'es désormais accessible... Parfois, quand ça ne va pas bien, il faut savoir rebondir !"

Un coup de pied magistral vient frapper la sphère, transformée en instrument de torture par un gorille un peu sadique. Cette dernière dégage violemment vers l'autre coté du stade avant d'écraser le grillage anti-alter avec une force capable d'en faire plier quelques morceaux. Alucard hurle de douleur alors que son dos se "brise" sur les rebords de la boule. Il ne lui reste que quelques micro-secondes avant que les règles de la physique ne le projette en avant, en plein sur la seconde paroi de la sphère. Le choc est tout aussi rude. Son crâne s'ouvre le rebord du bouclier tandis qu'une de ses gourde de sang se fend sous la violence de l'impact. Le Vampire n'est pas mort, mais nom de Dieu ce qu'il a mal. Plusieurs de ses côtes sont dans le rouge et une sérieuse commotion crânienne lui hurle dans les oreilles. Il n'a plus connu ça depuis les meilleurs "moments" de son passé de Liguard. Quelque chose lui chuchote que ça va recommencer, et cette  chose à parfaitement raison. Le regard rougeâtre du bourreau se tourne vers son opposant, très occupé à préparer le coup de point propulsé le plus violent de toute sa carrière de sociopathe.

"Hasta la vista man ! MONKEYYYY BAAALL!"

Un sourire se forme sur la bouille du Vampire. La seule chose qu'il peut faire à ce stade, c'est fermer les yeux devant le massacre.

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La Colombie des années 2175 n'est pas un paradis fiscal. Le concept de commerce a progressivement disparu au profit de la survie, la faute à une large série de crise économique. Les habitants ne se posent plus de questions. Se faire de l'argent est difficile, voir impossible, si vous n'êtes pas capable de vous salir les mains. On n'est pas obligé se se doucher dans le sang des autres, mais on ne peux pas rester complètement propre non plus. La propreté ne remplit pas les assiettes, et tout le monde sait que l'argent n'a pas d'odeur.

C'est du moins ce que Alucard, adolescent mutant d'une quinzaine d'années, essaye de se dire pour oublier que deux flics cagoulé sont en train de le tabasser dans une planque miteuse. Personne ne l'entend grogner pour sa vie, le désavantage des cachettes au beau milieu de la jungle. Mieux vaut s'éloigner de la civilisation quand on veut stocker de la cocaïne, mais cela peux s'avérer à double tranchant.

Le garçon ne se souvient plus vraiment de la raison des coups. Il se rappelle qu'on lui a dit de la fermer pendant qu'on "interrogeait" son grand frère adoptif, et qu'un des flics lui avait hurlé à la gueule qu'il n'était qu'une pauvre merde fourrée à la cocaïne. Les deux hommes cagoulés ont finit par abattre son camarade, sans doute parce qu'il ne leur donnait pas les bonnes informations ou parce que, justement, il leur avait déjà donné. Dans les deux cas, l'adolescent se contente de déguster depuis un petit moment. Il est à peu près certain que la flaque de sang qui s'étend sur son pantalon vient de son nez, mais il n'a pas la force de demander. Il n'a pas la force de faire grand chose en vérité, mais il est tout de même capable de voir un des flic sortir un couteau de combat de sa ceinture. Son collègue s'interpose immédiatement.

"Arrête Bravo, c'est juste un gosse et on reste flic. Le commissaire n'aime pas les coups de couteaux sur les mômes."

"C'est un mutant. Quand il boit du sang humain il se régénère. Donc, ça veux dire que les seules blessures graves sont celles qui saignent trop ou qui l'empêche de marcher. Le cadavre de l'autre balance est juste à coté de toute façon, c'est pas comme si il allait devoir courir, donc laisse moi lui couper quelques trucs pour lui apprendre à se tenir et tout le monde sera content."

"J'avoue ne pas y avoir pensé."

"Quelques... trucs... Vous êtes marrants..."

La seule chose qu'Alucard peut faire à ce stade c'est rigoler un bon coup. Il n'y a rien d'autre à tenter, il est trop faible pour s'en sortir via la parlote. Quelques coupures ne sont rien après tout, il y survivra. Plus la situation évolue, plus l'adolescent essaye de se dire qu'il a de la chance. Il sait pertinemment qu'un cartel rival ne lui aurait pas laissé la vie. Un large sourire s'étend sur le visage du jeune dealer. Il n'a pas peur de ce qui va se passer, il essaye de s'en convaincre tout du moins. Il ne veux pas mourir ici, pas maintenant. Ça va passer... Tout ce qui est mauvais finit par passer. Il se contente donc de jeter un regard vide au flic en espérant qu'il soit miraculeusement appelé ailleurs.

"Apprend à ne pas dévisager tes aînés."

Le jeune homme ouvre la bouche mais il est trop tard. Une lame vole vers son visage. Un éclair de douleur lui traverse les yeux, et quelque chose de chaud commence à couler sur son menton. Alucard hurle, de tout ses poumons, alors que ses mains se lèvent vers son crâne par réflexe, ou tout du moins l'endroit qu'il assume être son crâne. Depuis le coup de couteau tout est devenu noir, complément noir. Il n'y a plus rien. Plus rien, si ce n'est un tiraillement dans ses côtes. Un tiraillement beaucoup trop énorme pour que le flic colombien en soit l'auteur. Quelque chose de massif se tient sur le torse du Vampire. Quelque chose qui l'étouffe. Quelque chose comme... un primate ?

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La Colombie s'effondre sur elle même, encore.

La sphère du primate a finit par exploser en morceau, laissant un Alucard en sang s'effondrer sur le sol froid de l'arène. En sang non seulement à cause des blessures internes et des multiples plaies, mais aussi parce que les flasques n'ont pas survécus aux chocs. Le bourreau est littéralement couvert de sang humain. La vision est assez poétique. Dommage que la seule personne capable de s'en rendre compte soit un singe qui, plutôt que de l'achever, préfère lui tripoter le front avec deux doigts.

"Mon pote, dit quelque chose ! Je t'entend respirer là. Je sais que t'es conscient. Je suis crevé mais je suis content, j'ai pas massacré ton CV ! Youhou, y’a quelqu'un dans le cerveau ? Allez mon frère, on se relève ! Smiles for Miles !"

Alucard est mal en point, et il le sait. Son bras gauche ne lui répond plus, ses nerfs ayant du être écrasés. Il crache du sang, signe assez direct de côtes fêlées ou brisées qui profitent de leur nouvelle liberté pour être en roue libre vis à vis des entrailles. Il est bloqué, complètement bloqué, par une énorme masse de muscle mutante qui lui oppresse les muscles avec toute la puissance de son poids. Il a un bras libre bien sur, ce que le primate ne sait pas encore, mais on ne peux pas battre un adversaire de cette consistance avec un seul bras de disponible. Encore plus lorsque, derrière les muscles, il y a un cerveau correct. Ce qu'il faudrait au Vampire c'est une surprise. Quelque chose auquel ce balourd de Cool Gorilla n'aurait pas pu penser. Quelque chose comme une lame laser camouflée en stylo peut être ?

"..."

La main droite du Vampire se dirige lentement, très lentement, vers sa ceinture alors qu'il essaye de reprendre son souffle. Ce n'est pas possible. C'est beaucoup trop simple comme plan, ça ne peut pas marcher. Mais cette arme... Cette arme est une chose redoutable.

Depuis le début du combat, Cool Gorilla n'a rien affronté de redoutable.

"Qu'est ce que tu dis ? Tu veux une banane, c'est ça ? Combien tu payes mon p'tit pote ?"

"Apprend à ne pas dévisager tes aînés."

Le laser s'allume avec une telle violence que son crépitement brûle presque la jambe du primate. Elle fond immédiatement vers le visage du grand singe, transportant avec elle un espoir fou : gagner avec audace ! Le gorille lève une main dédaigneuse pour parer ce qu'il prend pour une broutille mais c'est trop tard, il n'a aucune conscience de ce qu'il affronte.

Ses doigts sautent, tous sans exception.

Un horrible hurlement retenti dans l’arène alors que le bourreau continu sur sa lancée, balafrant le visage du primate avec une arme aussi redoutable que douloureuse. La deuxième main du gorille est aussitôt levée en un poing ravageur, un réflexe sans doute, mais elle ne peux rien arrêter. Elle aussi saute, emmenant avec elle une insupportable odeur de poil brûlé. Le Vampire se déchaîne à grand coup de lame laser contre un adversaire de plus en plus inconsistant, poignardant tout ce qui lui semble être une zone douloureuse avec une lucidité de professionnel. Un ricanement décharné sort doucement de sa gorge. Tout ça pour ça ! Tous ces efforts, toute cette abnégation du primate n'aura servit qu'a le coincer au corps à corps quelques secondes, juste assez pour que le Vampire se rappelle de la lame ! Juste assez pour qu'il se débarrasse de sa peur de tuer, de mettre ses camarades dans l'embarra avec un meurtre stupide ! Mais pourquoi avoir eu peur de tuer alors qu'il avait le droit de faire souffrir ?

Après tout, la souffrance, c'est son métier.

Perdu dans sa douleur, le primate finit par s'éloigner en boitillant. Il ne met pas longtemps à s'effondrer, ses pattes étant criblées de liaisons profondes. Le Vampire aurait juré que, vu l'état de son pied droit, il s'en désolidarisait totalement dans une scène aussi gore que jouissive mais la chute brise tout espoir de souffrance inutile. Reste qu'il ne peux pas rester comme ça. Il ne peux pas rester au sol. Son adversaire pourrait se relever avant lui, et lui faire passer l'envie de retourner la situation. Se remettre sur le ventre est horriblement douloureux, mais nécessaire. Ramper jusqu’au grillage le plus proche en s'aidant du laser comme d'un piquet à glace l'est encore plus, surtout pour la côtes qui est visiblement sorti à l'air libre. Mais le mouvement finit par se faire, lentement, et c'est un Alucard défoncé mais souriant qui se remet sur ses pieds en s'agrippant sur le grillage.

"Incroyable, absolument... aaaaAAAAAAAAAH !"

Le cri est un véritable mélange de douleur et de jouissance. Le bourreau est juste assez stable pour s'appuyer sur le grillage et sortir sa dernière flasque de sang, son précieux sang. Il y en a juste assez pour ressouder son bras ainsi que quelques côtes rebelles, mais ça suffira amplement pour gagner.

"Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi léger."

Cool Gorilla git toujours au sol. Il ne baigne pas dans le sang, mais dans la fumée. L'odeur qui se dégage de son corps est insupportable. Son torse n'est plus qu'un amalgame de plaies violacées, et les blessures les plus profondes atteignent ses entrailles. La chaleur de la lame laser a limité les dégâts mais la douleur est vive, brûlante. Alucard s'est assuré de viser ce qui faisait mal, mal à en crever. La respiration du grand singe est difficile, il est plus proche du bovin que du bipède. Son visage est une horreur à regarder. Les globes oculaires sont carbonisés, tranchés en leur centre par une coupure presque parfaite. Quelques larmes de douleurs en sortent, mais elles s’évaporent immédiatement face à la chaleur laissé par la lame. Les lunettes de soleil ont explosé au contact de l'arme, laissant des coupures sur le museau de l'animal qui ne peut que renifler pour limiter les dégâts. Quand à ses mains, elles ne ressemblent plus à rien. Le criminel essaye de se redresser, mais cela impliquerait d'utiliser des doigts. Et des doigts, il n'en a plus. Ses mains sont devenu des vulgaires moignons poilus ou deux bases de pouces, semblables à des saucisses apéritifs, gigotent en l'air d'une manière pitoyable. La aussi la coupure est nette, presque fantôme.

"Je ne pensais pas que me faire lyncher me mettrai dans un état pareil, mais bon... la douleur c'est mon terrain. Je suppose que je suis incorrigible."

Les pas résonnent sur le terrain, suffisamment pour qu'un Cool Gorilla écrasé par la douleur se rende compte de la présence du bourreau. Un reniflement sort des narines du primate blessé, qui projette un énorme caillot de sang en direction de l'adversaire. Le projectile, véritable balle en caoutchouc, viens s’écraser sur les pectoraux de la chauve souris qui pousse un grognement. Un bleu se forme rapidement, signe de l'incroyable force conservée par le singe. Un énorme sourire commence à se profiler sur le visage en sang du Vampire de la Ligue. Il adore qu'on lui résiste.

"Et toi Cool Gorilla, est ce que tu es incorrigible ?"

"Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah..."

Le grognement du terroriste est erratique, incohérent, mais il est bien conscient. Et pourtant, malgré la douleur, malgré son état, il ne se rend pas. La créature d'All For One s'approche, lame laser à la main, avant de reconsidérer et d'appuyer sur le bouton off. Ça ne sert plus à rien. Le Gorille est finit, son corps l'a lâché. Il est seul. Son seul moyen de défense est ironique, désespéré. Il n'y a plus rien à tirer de ce combat, si ce n'est une victoire. Une fois encore, le bourreau à gagné. Et, malgré près de cent ans d'existence, cette sensation ne vieillit jamais.

"À l'envers... C'est à l’envers... Alucard et Dracula... Son prénom c'est son nom de famille à l'envers... C'est... Je suis désolé pour toi mon frère..."

"Ce n'est pas grave."

Les mains du Vampire se posent délicatement sur le coup du blessé et commencent à serrer. Le primate résiste, mais sa respiration s’amenuise de seconde en seconde. Dans le fond de la salle un Twice dopé au hormone explose de joie, bientôt suivi par une bonne partie du public. Mais Alucard ne les entend pas. Il n'entend toujours rien. Il ne remarque même pas Healing Touch sur le bord de la cage, prêt à intervenir dès qu'il en aura terminé. Tout ce qu'il voit ce sont ses mains qui serrent Cool Gorilla, l'odeur des plaies du primate, le sang qui fracasse ses tempes. La Victoire, la victoire une fois de plus...

"Tout le plaisir est pour moi."