Je dois dire que j'ai été reconnaissant de la part de Manual pour cette grasse matinée ! J'en ai profité pour rester debout un peu plus longtemps la veille. J'avais encore ce livre sur le folklore japonais à terminer. Bon c'était écris en anglais, mais ce n'était pas si grave. De toute façon j'avais pris un peu l'habitude maintenant que je devais squatter avec mon père, j'ai eu droit au rappel de sa part dès qu'on s'est installé à Tokyo : "Je te demande juste de t'exprimer exclusivement en anglais entre nous, laisse tomber l'espagnol et habitue-toi." Pour lui c'est simple, il n'avait besoin de s'exprimer qu'en anglais et au pire il avait un traducteur pour comprendre le japonais lors de son boulot. Moi je dois m'y accomoder pour les cours et ma vie pro. Mais par contre "laisse tomber l'espagnol", il avait quand même un peu de culot. Tout ça parce que ça lui rappelle ma mère j'en suis sûr. C'est pas lui qui risquait de l'appeller pour prendre de ses nouvelles. C'est pas grave, je continuais quand même à utiliser mes jurons préférés en espagnol, que ça lui plaise ou non.
Mais laissons un peu de côté ma vie perso.
L'après-midi en compagnie de Manual s'annonçait des plus folles. L'ironie est bien sûr de mise. Je n'aime pas trop m'encombrer de lourdeurs administratives, mais il fallait bien passer par là. Je regardais attentivement comment il faisait et écoutait ses explications. Il est certains qu'au sein d'une société de héros, il était important de communiquer sur son activité. La patrouille était primordiale, et sachant le niveau d'informations à fournir à d'autres services de renseignement ou simplement aux autorités en matière de défense du territoire, le nombre de rapports pouvait monter en flèche et ils n'étaient même pas en période de crise.
Aussi venais-je de m'écrier "Alleluia !" intérieurement lorsque nous interrompîmes cette activité si répétitivement... épuisante, pour ne pas dire autre chose.
"D'accord."
Voilà bien un mot que je venais d'employer une myriade de fois depuis le début de mon stage et qui me servira encore un moment. En tout cas, mon attention remontait à présent à un pic assez élevé, maintenant qu'on allait pouvoir bouger un peu. Lorsque je fus fin prêt, j'attendis sagement devant le bâtiment. Le soleil avait pas mal baissé, j'aimais mieux ça. La folle nuit d'investigation pourrait commencer ! En vrai, je me vendais sans doute un peu trop de rêve, je risquais d'être déçu...