Un lunch impérial [FEAT. Jiyūhito KYŌKAN-NO-MIYA]

Ajustant la casquette de son uniforme ,et remettant ses cheveux en place, Katsuko observa avec attention l'image de son reflet dans le miroir du vestiaire des filles. Elle lissa les plis de sa jupe et remonta un peu ses chaussettes. Un dernier coup d’œil à son allure et elle pris la porte la menant au couloir, suivant la direction de la cafétéria. Le soleil brillait avec un éclat merveilleux ! Quelques oiseaux chantaient et voletaient un peu partout, et toute une marrée d'élèves se rassemblait à la cafétéria.

Mais prenant son temps, alors qu'elle passait l'une de ses mains dans ses cheveux ,jouant des rayon chatoyant du soleil ,leur donnant des reflets magnifiques, Katsuko piocha son casquer audio sans fils et le connecta à son téléphone. Quelques scrolls plus tard ,sa chanson du moment jouait à ses oreilles. Et quelques secondes plus tard, elle fredonnait en marchant, dans sa bulle, entrant dans la cafétéria pour en faire la queue. Elle salua quelques camarades, sans jamais quitter sa bulle musicale. Elle n'avait pas vraiment d'amis. Elle s'entendait avec tous le monde, sans être proche de personne. Elle était jolie, très jolie même, ce qui lui permettait d'avoir presque toujours quelqu'un autour d'elle, mais pour autant, elle n'était pas vraiment abordée. La gentille brune se disait que peut-être son image ne donnait pas aux autres l'idée de l'approcher. Mais au fond peu importait cela, la jeune élève poursuivait son apprentissage et tâchait de toujours avoir de bonnes notes et de progresser dans la maîtrise de son alter et dans l'apprentissage de son objectif héroïque.

"C'est vrais que d'autres élèves ,et pas uniquement dans ma classe, ont un niveau de puissance supérieur au miens, et me surpasse en certains points. Je ne peux pas rester sur mes acquis et me laisser distancer !"

Cette pensée vagabonde entra d'ailleurs, comble du hasard, parfaitement avec les prochaines paroles de la chanson, que Katsuko se mis encore à fredonner, attirant quelques regards vers elle :

-Hero too, I am a hero too. My heart is set and I won't back down. Hero too, strength doesn’t make a hero. True heroes stand up for what they believe. So wait and see ...

***

Son plateau en main, et garnis de mets qui lui semblait bien appétissant, Katsuko se mise à la recherche d'une table. Manque de chance, à cette heure-ci, peu de table était disponible, et le fait qu'elle n'avait guère d'ami ne lui permettait pas de pouvoir aisément s'ajouter à un groupe préexistant. La jolie brune marcha donc calmement dans les allées, son casque toujours sur les oreilles, rejouant à nouveau la même chanson.

Après 3 bonnes minutes à chercher, elle remarqua comme une zone étrangement vide, pourtant quasiment en plein centre de la cafétéria. Katsuko s'en approcha, pour finalement découvrir pourquoi. Jiyūhito KYŌKAN-NO-MIYA était installé à une table de 12, seul. Lui et elle était dans la même classe, ce qui permettait donc à la gentille aspirante héroïne de savoir à qui elle avait affaire, de ne pas être une parfaite étrangère ou juste un visage connus. Mais aussi ,comme tout un chacun, de comprendre pourquoi cette table entière était inoccupée, et qu'un réel "périmètre de sécurité" c'était créé. Katsuko soupira, pleine de compassion pour Jiyūhito, puis ,utilisant son alter pour retirer son casque et couper la musique depuis son téléphone, sans lâcher son plateau des mains, elle s'avança vers le brun et s'adressa à lui ,avec beaucoup de politesse, du au rang du garçon, et une voix douce, comme à son accoutumé :

-Excusez-moi Kyokan-No-Miya-Sama. M'autorisez-vous à partager votre table pour le déjeuner s'il-vous-plais ?

Autour d'eux, depuis les tables, s'élevèrent des murmures et des spéculations discrètes "Vous croyez qu'il va jeter Katsuko-Chan ?" "il frappe pas les filles, si ?" "Vous imaginez si elle fait un impairs avec lui ? Sa famille et elle en paieront tellement le prix !" "Katsuko-Chan est tellement belle...." "Vous croyez qu'il l'a obligée à la rejoindre ? Ou obligé sa famille à l'obliger d'être avec lui ?"

Si il y avait bien une chose que Jiyūhito connaissait depuis l'enfance, c'était un relatif isolement.

La plupart des gens avaient peur de lui : le jeune prince représentait la monarchie constitutionnelle japonaise, il était une extension vivante de l’État, et, en ce sens, cette dernière le protégeait comme une mère poule. L'agresser, par exemple, ce n'était pas comme agresser un citoyen lambda. Si vous frappiez Jiyūhito sans l'assentiment de ce dernier, et que vous n’étiez pas membre d'un petit cercle de personne extrêmement fermé, vous pouviez vous faire coffrer pour terrorisme. Si vous vous trompiez dans le protocole, et que vous étiez japonais, vous risquiez très fortement de passer pour un incapable ou, encore pire, un ignorant. Bref, foirer son coup en présence du second fils de l'empereur Kenko n'était pas la meilleure des idées lorsqu'on voulait faire carrière au Japon.

Jiyūhito n'avait pas d'amis membres du bas peuple. Issus du bas peuple ? Bien sûr ! La société japonaise permettait des avancées sociales assez spectaculaire pour les chanceux, les malins, et les psychopathes ainsi que pour une petite poignée de travailleurs honnêtes. Sa belle sœur, par exemple, était l'incarnation de ce principe. Mais des amis toujours membres du bas peuple ? Non. Jiyūhito et les adolescents prolétariens ne trainaient jamais dans les mêmes endroits, enfin, sauf lorsque Jiyūhito "fuguait" pour une ou deux demie-journées. Reste que ce comportement était une exception et que, en règle général, il était mal vu pour un jeune prince de sang de trainer avec monsieur tout le monde.

Ce que les pauvres élèves de Shiketsu ne comprenaient pas encore c'est que, dans le petit monde d'All Might, les étudiants "héroïques" n'étaient PAS monsieur tout le monde. Il étaient, de fait, ce qui se rapprochaient de plus d'une aristocratie dans le Japon post-moderne. Ils étaient un "regroupement des meilleurs des meilleurs". Autant dire que personne ne viendrait les gronder si ils socialisaient avec Jiyūhito mais ce dernier n'allait pas les y forcer. Il avait toujours préféré compter ses amis sur les doigts de la main de toute façon. Il préférait être seul qu'entouré par des gens inintéressants.

C'était donc pour cette raison que le prince impérial, occupé à dévorer deux assiettes de nourriture, une pour lui et une pour les abeilles, mangeait seul sur une table de douze. Pourquoi de douze me diriez vous ? Certainement parce que le chiffre treize portait malheur et que Jiyūhito, assez considéré pour ne pas s'incruster sans prévenir en plein milieu du repas du midi, s'était assis sur le table la plus vide sans vraiment y penser. Il écrabouillait désormais sa viande entre ses dents tout en lisant un traité sur la survie des abeilles dans les milieux arides. Il fallait bien garder son Alter au fait de l'actualité.

C'est alors que la distraction de midi entra en scène.

Katsuko Sakuraï, 16 ans, un cul incroyable. Elle avait également un teint de peau "porcelaine" au naturel, ce qui était exceptionnel pour une japonaise, et un visage sans aucunes imperfections. Devait-on préciser qu'elle était issue de la haute bourgeoisie japonaise, que son Alter était fort pratique, que ses résultats scolaires étaient excellents et que sa moralité semblait à toute épreuve ? Non, on ne le devait pas. Il suffisait de la regarder pour le déduire. En clair, Katsuko était un exemple vivant pour les jeunes japonaises de bonne famille. C'était donc, en définitive, la personne parfaite pour aller s'encanailler le samedi soir.

Dans le même temps, les mauvaises langues jasaient en se croyant discrètes.

Jiyūhito, qui fut soudainement très heureux de ne pas avoir le nez remplit de miel comme à son habitude, venait de toucher le gros lot. Tout ce qu'il avait eu à faire pour ça s'était littéralement d'exister.

De temps à autres être un prince impérial avait du bon.

"Il me plait." Annonça doucement le garçon avec un sourire à faire tomber les jeunes femmes.

Incroyable ouverture espèce de petit connard chuchota le petit Shinzo Nishimura qui discutait les choix moraux du prince au plus profond de son cerveau.

"Mais s'il te plait ne me vouvoie pas, je ne suis qu'un étudiant ici de toute façon. Je me fond dans la masse comme la grenouille dans la mare d'eau trouble."

Le Prince impérial accepta que la jeune fille se joigne à lui. Katsuko le remercia d'un sourire charmant et poli, tout en s'installant en face de lui. Malheureusement, ou plutôt ,comme on pouvait s'y attendre, cela engendra une vive réaction des commérages alentours.

"Oh j'y crois pas ! Il mange avec elle !" "T'as vu son sourire ! Il lui a sourit ! Jveux dire ,il sait sourire ?!" "Ok, y'a pas moyen ! C'est le prochain scoop du journal du lycée ! T'as vu comme elle lui sourit ?!" "Tu crois qu'il lui prépare un mauvais coup ? Genre ....Jet de punaise dans les cheveux ?" "Arrêtes, il ferait pas ça à une fille comme Katsuko-Chan ! Elle mérite pas un truc pareil ...."

La jolie brune, comme toute bonne aristocrate, fit une abstraction totale des idioties ineffables ambiantes. Le port droit et l'allure indéfectiblement douce et poli, elle posa son regard violet dans celui du prince, l'encourageant à ne pas se laisser distraire par leur camarades.....Puis elle rougis comme une pivoine en se laissant perturber par le souvenir du sourire charmant de son compagnon de déjeuner. Mais elle tenta de son mieux de reprendre consistance en prenant le risque d'échanger un trait d'humeur avec lui :

-Si je puis me permettre cette observation, Kyōkan-no-miya-Sama, je dirais plutôt que vous auriez tendance à vous fondre dans la masse comme .....le pavé au milieu de la mare. Elle désigna, dans un geste sobre et élégant, l'immensité du vide à leur table, puis elle lui sourit de façon très protocolaire, avant de se saisir de ses baguettes et de souhaiter un bon appétit à son compagnon de table.

Un court moment après cela, suite à quelques bouchées, graciles et parfaitement correctes dans le maintient requis en la présence d'un membre impérial, Katsuko tenta de converser avec Jyuhito.

-Avez-vous éprouvé de la difficulté à rédiger le manuscrit de 12 pages que Merutokin-Senseï nous a demandé sur les recherches et les avancées scientifiques du brassage génétique ,entraînant l'évolution ou la naissance des alters dans une branche familiale ?

"Super Kat'...Géniale, c'est l'heure du repas, l'heure de la pause, ou théoriquement tout le monde arrêter de penser aux études, et toi tu lui balance le plus gros dossier demander à votre classe , entre deux coup de baguettes ....--' ....ma pauvre fille ...."

"J'y crois pas, cette nana est bonne à s'en damner, et elle ne vis pour autant que pour les études ? Quelqu'un devrait lui montrer qu'une jolie fille à d'autre option pour occuper ses soirées de weekend ,ou sont temps libre.""Les études et encore les études, cette fille est déjà l'une des meilleures élève de sa classe, et elle passe son temps à étudier....Bon en même temps, avec un alter aussi glauque que le siens, tu m'étonnes que personne ne veuille passer du temps prolongé avec elle ...""Chuuuut ,tais toi un peu ! .....sérieusement ...."

Les remarques piquèrent, mais le masque de Katsuko resta bien en place. Elle s'arma d'orgueil et se contenta simplement de piocher une nouvelle fois dans son assiette, alors que son téléphone se mis à vibrer. Elle s'excusa auprès de Jyuhito et lus le SMS qu'elle venait de recevoir

" De Izumo Kurokuchi à 12h07


J'y crois pas ! Quelqu'un à la table du Prince "Bzzz Bzzz".
Et c'est toi ! Ne me dis pas qu'il t'a demandé de l'aider avec nos devoirs à faire ! Je serais presque jalouse ! :x :P.
Bon après ...t'es pas à l'abris d'une bonne surprise du genre ,miel qui lui coule encore chaud des oreilles, ou hoquet de pollen ou d'un nuage d'abeilles :pale:"

Katsuko referma le message sans y répondre, et alors qu'elle s’apprêtait à le ranger dans sa poche, elle reçus un nouveau message, cette fois de sa maman. C'était un MMS

"De Maman à 12h08

Regarde qui vient de passer à table avec son bavoir trop mignon ! On essaie les petits pots Carotte et navet aujourd'hui !"

*Image du petit frère de katsuko, dans sa chaise haute, la cuillère à la main, un grand sourire, et avec un bavoir ou un bourdon, la tête dans un pot de miel ,mange goulûment*

"Il est trop chou ! Fais lui pleins de bisous !!

Bon courage pour le petit pot....beurk , le navet....."

Tout en tapant son message, un grand sourire attendris étira les lèvres de la poupée de porcelaine, puis elle rangea son téléphone et s'excusa platement d'avoir délaisser leur conversation, auprès du prince.

"J'y crois pas, cette nana est bonne à s'en damner, et elle ne vit pour autant que pour les études ? Quelqu'un devrait lui montrer qu'une jolie fille à d'autres options pour occuper ses soirées de weekend, ou son temps libre."

"Les études et encore les études, cette fille est déjà l'une des meilleure élève de sa classe, et elle passe son temps à étudier... Bon en même temps, avec un alter aussi glauque que le sien, tu m'étonnes que personne ne veuille passer du temps prolongé avec elle..."

"Chuuuut, tais toi un peu ! Sérieusement..."

"Je suis d'accord, elle est bien montée, mais tu ne peux pas nier que son Alter c'est un truc de dégénéré."

Le jeune étudiant, qui n'avait manifestement pas prit en compte l'avertissement de son camarade, engloutit le contenu de sa fourchette d'un mouvement vorace. La jouissance apportée par la nourriture chaude fut cependant de courte durée : il commença à s'étouffer fort. Très fort. Suffisamment fort pour que le reste du self se tourne vers son visage de plus en plus bleu en se demandant ce qui lui prenait de faire autant de bruit.

Peut-être bien qu'il avait avalé de travers. Peut-être bien que son altesse impérial le prince impérial Jiyūhito avait discrètement demandé à l'une de ses abeilles de se glisser sur la fourchette du malotru. Peut-être qu'il n'avait même pas mal à la gorge et qu'il essayait juste de faire son intéressant. Quel que soit l’explication à ce phénomène, Jiyūhito était certain que la réponse ne sortirait jamais d'un certain estomac. Il faisait suffisamment de bêtise pour savoir que, durant une tentative de meurtre, il fallait mieux faire disparaitre les preuves.

"C'est le karma." Annonça prosaïquement le prince impérial en ingérant une partie du contenu de son verre.

Il n'était pas du genre à laisser les autres lui marcher sur les pieds.

"Quand à l’exercice oui, je l'ai fait hier soir avant de me coucher. La génétique c'est une matière sympatoche. J'aime bien les matières sympatoches. Surtout lorsqu'elle sont enseignées par des robots assassins venu d'ailleurs pour analyser les comportements sociaux des humains."

L'élève qui s'étouffait fut accompagné à l'infirmerie ,se plaignant de douloureuses crampes à l'estomac et d'une très forte gêne dans la gorge. Très étrangement, ou presque, un silence de mort régna durant de longue minutes dans la cafétéria. Plus personne n'osait parler ni même faire trop de bruit en mangeant. Katsuko observa Jiyuhito boire à son verre ,après une énigmatique réponse concernant son pseudo karma, à moins qu'il ne veuille parler de celui de l'élève qui s'était mystérieusement étouffé alors que les commérages allaient bon train.

Mais peut-être plus sensible encore, ce fut sa réponse concernant leur devoir sur la génétique. Ou plus particulièrement cette réflexion que le jeune prince formula à propos de leur professeur principal. Poser des questions à ce sujet aurait été bien trop impolis, alors la jeune fille s'en abstint. Pour autant ,les convenances voulaient qu'elle trouve rapidement un nouveau sujet de conversation, sous peine de laisser s'installer un silence gênant et totalement inapproprié en présence impérial, alors qu'il était impératif que jamais un membre impérial ne ressente qu'une situation était épineuse de par ses actes. La jolie brune se lança donc avec la première idée qu'elle eut en tête.

-Dites moi, Kyokan-No-Miya-Sama, avec qui pensez-vous former votre binôme pour l'exercice pratique de mise en situation de sauvetage  de cet après-midi ? Demanda-elle avec beaucoup de politesse.

"Izumo-Chan m'a dit qu'elle voudrait faire équipe avec moi, mais .....elle n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler.....une partenaire sérieuse...."

Katsuko porta à son tour son verre à ses lèvres pour en faire couler le contenus, puis elle s’intéressa à l'observation de la seconde assiette que le brun dévorerait avec le même appétit, rapport à son alter bien particulier et aux besoins qui y étaient liés. Et suite à cela ,une réflexion germa dans l'esprit de la jeune fille.

"Si on part du principe que son alter est plus ou moins de contenir et à la fois d'être littéralement une ruche et d'avoir un contrôle sur les abeilles qui la compose. Est-ce qu'il est lui même "La Reine" ou y a-il une reine à l'intérieur même de son corps ? Et en conséquence, le miel qu'il est capable de produire, est-il le miel de la colonie de cette reine, ou le siens directement ? Peut-être qu'il est ....."

Soudainement, la jolie brune se rendit compte qu'elle venait de se perdre totalement dans ses pensées et de faire tomber l'une de ses baguettes dans son assiette.

-Oh ! Je suis vraiment désolée ! Pardonnez moi, j'était perdue à réfléchir à .....quelque chose qui n'a pas lieu de ...enfin qui peut attendre ....termina-elle gênée et rougissante.

Ramassant la baguette fugitive, elle entrepris de poursuivre son repas. Mais elle sentais toujours le regard du prince sur elle, ce qui d'une certaine manière n'était pas désagréable, mais en même temps extrêmement stressant. Jiyuhito n'était pas vraiment le genre de prince lambda ,facile à suivre et avec qui il était "simple" de se comporter. Sa réputation le précédait largement, et tous le monde était parfaitement conscient du risque et de la notion très instable de toute tentative de socialisation avec lui. Mais Katsuko était comme ça, foncièrement gentille et compatissante. Au fond d'elle, elle avait beaucoup de mal à imaginer qu'on puisse réellement apprécier et se satisfaire d'être constamment seul, face au pois de la responsabilité d'un titre.

D'ailleurs dans l'esprit de la brune, le comportement si atypique du jeune prince, n'était que l'expression d'un besoin de souffler et de s'émanciper de cette étiquette lourde à suivre. Sans parler du traumatisme de son passé.

"Papa et Maman m'on toujours dit qu'il n'avait pas une vie facile, que la famille impérial avait d'énorme devoirs et que représenter un tel symbole s'accompagnait de choix très difficiles à faire. Ils m'ont toujours dit de faire attention à ce que je pouvait dire ou faire en sa présence ou en présence de sa famille. Mais étrangement ...ils m'ont toujours dit que la meilleur chose que j'avais à faire, c'était encore de rester moi-même....mais avec ma cape en moins ^^"

"Pour l'instant j'ai pas de partenaire fixé. Le sauvetage c'est moins mon truc que la bagarre, beuah, mais je me demande si..."

"Oh ! Je suis vraiment désolée ! Pardonnez moi, j'étais perdue à réfléchir à... quelque chose qui n'a pas lieu de... enfin qui peut attendre..."

Jiyūhito leva discrètement un sourcil.

Il comprenait qu'il pouvait être intimidant pour le commun des mortels mais la famille de Katsuko faisait partie du 1% des 1%. Ils avaient l'habitude du pouvoir. Ce n'étaient pas le genre de cette caste de paniquer complétement devant le gosse d'un monarque constitutionnel qui, très franchement, ne possédait plus aucune influence politique sur le plan légale. Enfin, sauf devant les anglais, mais c'est parce que les monarques du royaume uni étaient tous complétements tarés depuis Jean sans terre. Les souverains japonais se contentaient juste d'être un peu excentrique, et c'était très bien comme ça.

"Je peux pas être si beau que ça, si ?"

Cette pensée furtive fut soudainement interrompue par une part de sa conscience que le jeune aristocrate connaissait bien. Son esprit fit le vide pour révéler un autre petit Nishimura, un peu plus énervé que le précédent. Plus la situation évoluait et plus le prince impérial se laissait allait à présager le plus agréable. Ça n'allait pas du tout.

"Non. Tu es horriblement laid Jiyūhito, assume TOUJOURS que tu es horriblement laid. La drague est un jeu de pouvoir, et dans ton cas c'est politique. Elle veut ton corps, mais pas pour les bonnes raisons."

Le regard de Jiyūhito passa très discrètement du visage rouge de honte de sa camarade à sa poitrine d'adolescente. Le coup d’œil, qui n’avait duré qu'un quart de seconde, confirma à cet adolescent un peu pervers sur les bords ce qu'il voulait vérifier.

Le destin lui avait quand même filé une sacré touche.

"Sérieusement, réfléchi un peu espèce de honte pour le Japon ! C'est pas un peu trop facile ?"

Le jeune homme, qui ne répondait toujours pas aux remarques sa conscience, décida de tenter une petite percée contre sa tendance à la paranoïa.  

"Peut-être qu'elle est... juste en chien ?"

"Lorsqu'une jeune fille de bonne famille est en chien elle va voir le jeune jardinier, pas un fichu PRINCE IMPÉRIAL !"

Ou pas. Cette fille là était clairement du matériel à marier, papa et maman l'avaient certainement bien dressée. Elle devait pas être du du genre à trainer avec des mauvais garçons si souvent que ça. Peut être que la réputation du deuxième fils de l'empereur avait tiqué son intérêt. Peut être qu'elle avait juste eu pitié de le voir manger tout seul. On était dans un lycée héroïque après tout, les gens suivaient une idéologie qui les poussaient à filer des coups de mains. Attendez, c'était pas mal ça ! Des "coups de mains"...

Il fallait qu'il trouve le moyen de faire une blague sur son Alter à un moment ou à un autre.

"Jiyūhito..."

Le prince impérial jeta un dernier coup d’œil interne à l'avertissement et le détruisit sans autres formes de procès. Si katsuko tentait vraiment de profiter de lui il s'en rendrait compte bien assez vite. Il n'en avait peut être pas l'air comme ça mais il se savait très intelligent, bien plus que le reste des usagers de ce self. La preuve : cette petite joute interne n'avait couté à Jiyūhito que quelques secondes tout au plus.

Il craqua un sourire en direction de la belle Ko-no-Hana et revint en force dans la discussion.

"Il y a pas de mal. Moi aussi ça m'arrive d'être un peu bizarre. Enfin, ça m'arrive un peu tout le temps mais il faut pas le dire tout haut si tu vois ce que je veux dire..."

Smooth... Le jeune aristocrate aimait bien parler comme un mec cool de temps en temps. Quel dommage, en revanche, que sa définition du "cool" ne collaient pas avec celle du reste de la race humaine.

"Et toi, est ce que contrairement à moi tu as un partenaire super-hyper-cool pour l'exercice de sauvetage ?"

Le déjeuner devint étrangement, et assez vite, très différent de ce qu'il promettait. Katsuko s'était assise à sa table, premièrement parce qu'elle avait écouté sa compassion naturelle et sa bonne éducation, mais aussi parce qu'il était tellement difficile d'approcher ce prince au comportement si imprévisible, qu'elle s'était dit que le meilleur moyen d'en apprendre plus, c'était encore de profiter d'un des seuls moment ou elle pourrait converser avec lui, sans ....avoir directement toute une populace autour d'eux, et que cela ce passerait ailleurs que dans un cadre "officiel" de cours ou d'inter-court. Impossible pour la jeune fille d'envisager de proposer à un prince impérial de passer chez elle après le lycée.

Assez rapidement ,ou plutôt, précisément au moment ou Katsuko s'était laissée rattrapée par sa maladresse rêveuse et sa tendance à beaucoup se poser de questions pour comprendre ce qui l'entoure. Quand elle s'était mise à rougir de honte, en repiochant sa baguette fugueuse dans son assiette. Jiyu' changea d'aura. Disparut la "Bête folle" ,maintenant il semblait comme ...joueur ou ...curieusement sociable. Bien entendu, Katsuko n'allait pas s'en plaindre, et refuser de converser avec un membre impérial serait d'une insolence catégorique !

"Et puis ....même si je crois bien qu'il vient de poser les yeux ou je pense ....c'est un prince impérial, il est ...dans son bon droit. Si il souhaite poser les yeux sur moi, je ne peux le lui interdire même si ......Oh c'est terriblement gênant .... :oops: "

Horreur et damnation, déjà que le fils de ses pensées la faisait rougir de nouveau, avec un léger hâle, le sourire plein, et terriblement charmeur du prince la cueillit mieux qu'un placage en règle en plein match de rugby. Katsuko rougit de façon prononcée, à tel point que son corps réagit de lui même en lui faisant détourner les yeux et baisser la tête pour se dissimuler un minimum derrière ses mèches de cheveux , retombants en partie sur son visage.

Mais elle rit de bon cœur en entendant le marmonnage très amusant du prince sur son auto-critique. Portant une main polie devant sa bouche, elle releva la tête, le regard trahissant largement le sourire franc qu'elle tentait de dissimuler.

Et, comble de l'audace pour une "petite noble" ,suivant sa spontanéité, comme le lui avait appris ses parents, elle se penchant vers Jiyūhito et lui glissa à voix basse.

-Rassurez vous, les fleurs savent mieux que quiconque garder les petits secrets inavouables des insectes qui s’épanchent sur elles.

Puis la jolie brune se redressa, ayant retrouver un peu de ses couleur d'origine, mais conservant des pommettes encore un peu brûlantes. Ce petit "jeu interdit" mais innocent et de leur âge, entre le prince et elle, grisait beaucoup l'espièglerie de la fleur de Shiketsu. Mais la prochaine question de Jiyūhito ,força une nouvele fois Katsuko à baisser le ton.

-En fait, pour être parfaitement honnête, Izumo-Chan tiens absolument à ce que je fasse équipe avec elle. Sauf que ....elle n'est pas vraiment le genre d'élève à prendre très au sérieux les mises en pratique, enfin ....plutôt, elle aurait tendance à trop s'en enthousiasmer. Sans parler du fait que .....son alter n'a que très peu de potentialité avec le miens. Donc ...je ne voudrais pas me montrer impolie ou lui faire de la peine.. Mais ce n'est pas exactement le genre de partenaire auquel je pensais.

[Note Rp : Izumo (Alter de mutation Luciole) se moque totalement de Katsuko en elle-même, elle pense uniquement au fait que Katsuko possède un alter polyvalent et qu'elle est l'une des meilleure de la classe. Donc qu'elle fera tout, et qu'elle n'aura plus qu'à profiter des lauriers. Ce qu'elle cherche chez elle, c'est son niveau scolaire.]

Katsuko poursuivit son repas, en continuant d'observer les traits du prince et sa façon d'être. C'était très intéressant à observer, la façon de son corps de bouger, ses tic vocaux, l'éclat de la lumière dans ses cheveux de jais, la manière dont son regard se plante sur l'objet de son attention, ses mains loin d'être dans l'état que devraient être celle d'un membre impérial, et mine de rien, derrière sa tenue, les formes de sa musculation bien présente. Et pourtant ,derrière tout cela, Katsuko continuait de voir l'enfant meurtris et marqué par un passé violent.

"J'aimerais tellement l'aider, un passé comme le siens, ce n'est pas facile à porter. Et être seul pour le faire ,au milieu de centaines d'étudiants ....Il doit certainement tous nous trouver immatures et superficiels ...Oh je ne peux pas lui en vouloir, comment pourrait-il savoir, ne serais-ce pour ma propre histoire."

Jiyūhito avait l'habitude de faire effet sur les autres, en général pas pour ce que la décence considérait comme "de bonne raisons", mais avec Kastuko c'était sur un tout autre niveau. La jeune femme était une tomate qui ne cessait d'imploser avant de reprendre des teintes plus vertes. Elle avait clairement des pensées à son égard, comme le démontrait son petit rire cristallin après son ouverture à la discussion. Le jeune aristocrate, de son coté, était content d'avoir de la compagnie pour midi : ça lui changeait. Dans ce lycée héroïque ou on le laissait se battre contre tout et n'importe quoi, la plupart des élèves avaient paradoxalement plutôt peur de lui. Katsuko était "de son rang" : elle était peut être un peu intimidée, mais au moins elle ne s'écrasait pas comme une mouche dans du beurre. C'était agréable.

Il fallait rester vigilant bien sûr, mais la jeune femme ne semblait pas s'aventurer dans des sujets "tendus" pour le moment.

"L'impolitesse c'est pas bien grave, surtout si le gens ne l'entendent pas."

"Izumo chan" c'était vraiment le pire plan du monde. Cette fille était l'incarnation sur terre du concept de gros boulet, sauf qu'elle se permettait en plus de ça d'aller baver devant les profs lorsqu'on faisait des bêtises. C'était la seule personne à avoir grillé Jiyūhito en pleine séance de "tire cannabis" qui avait actuellement portée le problème devant une autorité supérieur. Le prince impérial s'en foutait : il avait le droit de fumer de la beuh, c'était médical, mais il n'aimait pas vraiment que les gens se mêlent de ses affaires. C'était les siennes pour une raison. Lorsqu'elles atterrissaient dans les mains des autres elles finissaient toujours par exploser quelque part et ça, ça puait vraiment du cul.

Jiyūhito avala une nouvelle bouchée avant se se baisser vers sa camarade et de chuchoter discrètement.

"Izumo c'est pas le bon plan... Enfin, sauf si tu considères qu'un bon plan c'est quelqu'un qui te colle pour profiter de tes notes."

Prenant la parole d'un ton un peu plus enjoué, le jeune homme se redressa lentement. Katsuko était intéressante, compétente et bien foutue. Il y avait peu de meilleure partenaire qu'elle lorsqu'on voulait survivre à un exercice barbant.

"Ça te dirait de conclure un pacte de sang pour le sauvetage de cette aprem' ? Tu me prend comme partenaire, et je te jure que je vais tenter de servir à quelque chose ! Benzai, comme dirait nos ancêtres ! Alors, qu'est ce que tu en dis ?"

Katsuko se mit à sourire une nouvelle fois quand le prince lui expliqua que l'impolitesse était permise ,tant que personne ne pouvait l'entendre. Cela lui rappela les nombreuses fois ou elle s'était rebellée, avec candeur et espièglerie, de certains de ses précepteurs privés et parfois même de certains responsable d'association durant des gala de charité, encore récemment. La jeune fille fut soudainement, mais de façon très brève, si à l'aise, qu'elle en perdit la notion de rang entre eux ,et s'imagina l'espace d'un instant ,parler avec un simple autre étudiant. Elle se pencha encore une fois vers lui, trop proche pour que le protocole n'en soit pas outré ,et lui glissa sur le ton de secret des bêtises :

-Très honnêtement, ça aurait été du gâchis de ne pas mettre mon alter à profit dans certaines situations qui avaient le bonheur de briser l'étaux si étroit de l'étiquette et du maintient. Sans oublier que .....étant enfant c'était très facile d'atteindre le pot à cookies entre les heures de repas. Termina-elle en riant, un peu trop librement pour les codes.

Puis se rappelant de la place qu'elle se devait de tenir, Katsuko se redressa prestement en rougissant, et avala trois bouchées de son assiette rapidement, en regardant ailleurs que vers le prince, qu'elle espérait ne pas avoir induit en erreur avec une pareille attitude.

"Sérieusement ! Déjà qu'il laisse ses yeux se balader du côté charnue de ton anatomie, ne va pas en plus lui proposer un service buffet !! Franchement ma pauvre fille --' ....."

Quelques un de leur camarade reprirent ,beaucoup plus discrètement, leur commérages :

"...crois qu'elle est.....lui ?" "...pas....d'anormal à ça ,si ?" "C'est quand même ......non ?" "Tu crois toi ?" "...veau social. Ça reste intéressant."

Katsuko eut bien dans l'idée d'utiliser son alter pour mieux comprendre ce qu'ils se disaient, mais après tout ....peu importait les "ont-dit". En revanche, alors qu'elle avait poursuivit la conversation avec le brun à la réputation si trouble, sa réponse, penchée vers elle ,la laissa intriguée.

-Izumo-Chan ? Vous pensez réellement qu'elle serait capable de faire ça ? Je veux dire ....oui ce n'est pas la camarade la plus assidue en cours, ni forcément celle qui démontre le plus d'ardeur aux études mais ....elle est toujours agréable avec moi, et elle reste toujours avec m... soudain la jolie brune se souvint du texto d'Izumo reçus il y a quelques minutes, et aussi de différent exemple ou,certes, elle avait passé de longs moments avec elle. Mais ces période suivaient ou précédaient toujours un événement particulier.  Le visage de Katsuko s’assombrit alors, à la lumière de cette révélation qu'elle venait de se faire. Mais même si effectivement ,elle était peinée d'avoir été ainsi si facilement utilisée et bernée, son regard trahis surtout une flamme colérique et le reflet d'une jeune fille de bonne famille ,dont l'image et l'honneur venait d'être entaché.

-Votre Altesse Impériale. Je vous remercie beaucoup d'avoir apporté la lumière sur ce fait déshonorant ma personne. Expliqua-elle sur un ton d'une froideur aristocratique cinglante, tout en posant ses baguettes sur le bord de son assiette.

La jeune fille passa très dignement une mèche de cheveux derrière son oreille, puis elle croisa les bras en "X" devant sa poitrine. Pour qui en aurait l'idée, en regardant au plafond, on y verrait une multitude d'yeux ,ouvert à la recherche d'Izumo. Il ne fallut qu'une poignée de seconde à Katsuko pour les repérer, elle ,ses antennes de luciole lumineuses ,ses ailes incapables de la soulever plus haut qu'un mètre du sol, et son énorme cul de percheron lumineux ! Tout les yeux ,sauf un ,utile pour savoir ou viser, disparurent dans une petite implosion de pétale.

Puis le grand spectacle se mit en place. Discrètement deux pieds poussèrent sous le sac d'Izumo, et l'emportèrent au petit trot vers Katsuko. Une fois arriver à bon port ,la jeune fille ouvrit le sac et sorti la trousse à maquillage d'Izumo. Elle déboucha le rouge à lèvres liquide et le vida dans un des verres sur la table ou étaient assis Katsuko et Jiyuhito. Puis elle remplaça le liquide par de l'encre d'écriture rouge. Elle reboucha le rouge à lèvres et le replaça dans la trousse. Puis elle fouilla dans la pochette de cours de la luciole et en sorti les copies que la brune avaient écrite pour elle, pour le prochains cours. Elle les rangea dans son propre sac. Puis elle renvoya le sac, toujours doté de pied, à sa place. Et finalement la dernière étape se lança, juste à temps.

Izumo se leva , mis son sac sur son épaule, puis voletant à un mettre du sol, portant son plateau, elle se dirigea vers le rail de vaisselle, et commença à le débarrasser. Sauf que soudainement, depuis son plateau, l'assiette fut soulevée pour atterrir en pleine tête de la luciole et étaler sur son visage, les restes de son contenu. Le bras disparut aussitôt le méfait accomplis, de sorte que personne ne put voir comment Izumo, hurlant de dégoût et dégoulinante de reste alimentaire, avait put se trouver dans cette posture.

Katsuko déplia ses bras et posa le regard sur le prince.

-Vous et moi seront d'accord, qu'il se produit des choses vraiment étranges dans cette cafétéria aujourd'hui. Un élève à la langue pendue s'étrangle, et une élève au taux de progression scolaire non mérité se voit faire preuve d'une incroyable maladresse. Si nous terminions rapidement notre repas, et quittions cette endroit avant d'en être nous aussi victime ? Demanda-elle ,parfaitement détachée.

Les deux adolescent finir donc rapidement leur plateau, pendant que le prince fit une proposition à Katsuko.

-Vous ne serez pas surprit d'apprendre que ma partenaire prévue pour cette exercice ne sera certainement pas très apte à assurer sa présence à mes côtés. Je serais plus qu'honorée, et ravie, de me rapprocher de vous lors d'un exercice comme celui'ci. lui répondit la jolie fleur avec un sourire polie et une révérence.

-Oh ! Et il est inutile de verser notre sang. Izumo-Chan nous à déjà servit le liquide rouge qui lie notre "pacte". Ajouta-elle doucement en posant le verre de rouge à lèvres liquide devant eux.

Puis elle s'excusa auprès du prince, se leva de table, et emporta son plateau à débarrasser.

"J'ai hâte de voir ce que peut donner notre union cette après-midi. Oh ! :shock: euuuh ....Non. Non non non ! Ne penses pas à ça ! :oops: ......."

Katsuko se leva avec la grâce associée à son rang et alla vider les restes de son plateau dans la zone dédiée. Jiyūhito, qui en profitait pour mater sa camarade, était plus que content de lui. Katsuko était une win-win, un petit plaisir que personne ne lui reprocherait : elle était magnifique, intelligente, attentionnée, courtoise et de son "rang". En clair c'était une amitié parfaite à afficher dans les médias, surtout pour un casse cou de première comme lui. Et puis, il n'y avait pas que la politique dans la vie... Cette rencontre était certainement le début de quelque chose d'intéressant même si, pour le moment, le jeune homme ne pouvait pas affirmer comment cette relation se transformerait. Sa courte vie lui avait apprise qu'il ne fallait jamais confondre le général et son uniforme, surtout lorsqu'on était quelqu'un comme lui et qu'il s’agissait des femmes.

Restait que bon, il était stérile. Son petit "accident" l'empêcherait de faire une grosse bêtise.

"Cool." Annonça doucement le jeune aristocrate qui préférait rester dans le self pour pouvoir continuer à lire dans le calme. Il n'eut même pas le temps de se concentrer sur son bouquin qu'une main ferme et métallique, une pince infernale, se referma sur son épaule. Jiyūhito n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qui avait choisi de l'interrompre dans sa poursuite du savoir suprême. C'était bien évidemment Soichiro Merutokin, alias Tetsujin, alias le robot tueur venu faire du repérage tactique sur la planète terre, alias le professeur principal de la classe 1-B de Shiketsu.

Il lui suffisait d'ouvrir la bouche pour annoncer quelque chose de terrifiant.

"Je sais tout."

Jiyūhito dût se retenir pour ne pas laisser échapper un grognement d'angoisse.

"Vous me recopierez votre excellent manuscrit de douze pages quarante fois, à la main uniquement, pour demain après midi, quinze heure."

Tetsujin, qui prenait un malin plaisir à faire tourner Jiyūhito en bourrique, rapprocha son visage mécanique de l'oreille du garçon. Comme l'avait démontré Machiavel, la peur était un excellent moyen de se faire obéir des nobles.

"Je vous observe, vous comme vos abeilles. Ne l'oubliez jamais."

Jiyūhito déglutit péniblement tandis que son professeur principal s'éloignait sans grand empressement. Il avait échoué : il avait attiré l'ire du robot venu d'ailleurs qui avait certainement bien assez de données dans son processeur pour le tuer de 90 manières différentes, avec le petit doigt uniquement. Il ne savait, en vérité, même pas pourquoi il avait été puni : est-ce que c'était pour avoir fait avaler une abeille à l'autre connard ou bien est-ce que c'était une revanche, pour avoir divulgué à un autre membre de l'élite japonaise le plan maléfique d'une intelligence artificielle ? Les deux causes pointaient toutes deux vers la même faiblesse de toute manière : Jiyūhito se devait d'être plus prudent, plus discret.

Il allait falloir se concentrer si il voulait survivre dans cette école.