City Hunter. [PV : Shirai Wasaka]

Les mains bien engouffrées dans son sweat-shirt, elle n'a pas l'habitude d'être dehors aussi tard. Comment en était-elle arrivée là ? Ça avait commencé par une simple erreur de lecture de son carnet, elle a toujours l'habitude d'avancer petit à petit, en notant des points de repère pour pouvoir retourner chez elle avant que la nuit ne tombe. Mais cette fois-ci, elle avait fini prise dans une foule à la sortie du travail, d'habitude elle évite d'être prise dans cette marée humaine, mais elle ne l'avait pas vu venir trop occuper à essayer de s'y retrouver. Du coup, elle a encore plus dérivé de son point d'origine, elle n'avait à ce moment-là plus aucune chance de s'en sortir toute seule...

En bonne demoiselle bien sage, elle ne voulait pas demander de l'aide avant d'avoir essayé de s'en sortir un peu seule, les adultes ont autre chose à faire, n'est-ce pas ? Sans s'en rendre compte à cause des lumières de la ville, la nuit tombait doucement et quand elle a enfin compris qu'elle était resté dehors plus tard que jamais... Les rues s'étaient vidées, mise à part quelques travailleurs plus ou moins alcoolisés sortant de certains établissements. Heureusement qu'elle est un peu plus couverte qu'habituellement, même si un short et des collants ne feront pas un bien grand couvert dans la froideur de la nuit... Elle se décide alors à sortir son appareil, une sorte de portable simplifié au vu de ses handicaps. Quatre gros boutons et sans qu'elle ne le sage, une puce de géolocalisation, sauf que...

"Pas... de... réseau ?"

Quelles étaient les chances qu'elle tombe dans une zone sans réseau ? Presque aucune et pour cause... Elle est surtout proche d'un brouilleur. N'importe qui se censé se dirait qu'il vaudrait mieux partir au plus loin d'une zone ainsi, mais pour une adolescente ayant le mental d'un enfant, un appareil qui ne fonctionne pas c'est... un appareil qui ne fonctionne pas. Elle essaye tout de même d'appeler, rien forcement... Elle observe autour d'elle, il semble y avoir du mouvement dans un immeuble plus loin, en construction ? Abandonnée ? Les deux en fait, stoppés dans son avancement et laissés à qui le veux, certainement vouer à être détruit plus tard, mais dans l'immédiat, il est squatter.
Bien évidemment, elle avait été repérée par les vigies des propriétaires autoproclamés actuels du dit lieux, elle avance lentement entrant dans ce qui est un début de parking qui aurait certainement dû servir à stationner les véhicules pour les bureaux commencés à être créé plus haut dans l'édifice. Il y a aussi une autre personne qui l'a vu, mais il n'était pas question qu'il ne s'approche de près ou de loin de ce nid de vipères, gosse ou pas gosse...

Elle avance, serrant ses bras contre elle, son souffle créant de la buée, allant droit vers la lumière et s'étant entouré de sa queue comme d'une sorte d'écharpe. Elle entend finalement des voix, puis finalement...

"Désolé de vous déranger, mais... Je suis perdu."

Ils se tournent alors vers elle...



Certains s'interrogent sur le pourquoi elle n'a pas déjà crier, d'autre s'amuse d'avance de la suite des évènements, en tout cas, aucun ne l'ignore et elle n'est pas trop sûre d'apprécier avoir autant d'attention pour une fois. Ils avancent lentement, l'entour sans trop la collée en étant près à courir, sauter au moindre mouvement qui donnerait l'impression qu'elle va fuir, prêts à fondre sur la proie venue d'elle-même dans la tanière des bêtes. Pourtant, puisqu'elle ne semble pas plus nerveuse que cela, trembler ou autre ce qui leur parait suspect et les obligent au cas où à rester prudent, on n'est jamais à l'abri d'un alter particulièrement étrange ou puissant qui pourrait faire des victimes.

L'un d'eux, peut-être un chef, s'approche.



"Hé bien, qu'avons-nous là ?"
"Bonjour... Heu bonsoir, je suis Yuki !"
"Ok... Regarde-nous bien, tu te rends compte de la situation où tu es."
"Maman et papa m'on apprit a ne pas juger sur l'apparence. C'est vilain... En plus je suis handicapée donc... Désolé, mais je ne comprends pas où est le soucis."

Certains ris, d'autres hausses un sourcil, qu'est-ce que c'est que cette gosse ? Elle se fout d'eux ?! Finalement, la conclusion la plus logique...

"Une débile mentale, donc..."
"Je ne sais pas monsieur... Mais je sais que je suis perdu et que mon téléphone ne fonctionne pas. Vous pourriez m'aider s'il vous plaît ?"

Il la regarde bouche bée, elle est sérieuse ? Il avait dit ça pour l'humilier, l'insulter, la provoque, mais... Elle est peut-être réellement déficiente mentale ? Il a déjà vu bien des gens faire semblant de ne pas avoir peur, mais elle n'en présente pas le moindre signe. Il se met à rire, rire comme un dément alors qu'elle ne comprend pas.

"Si vous faites une tête pareille, monsieur, les gens risquent de vous juger, certains sont méchants."

Il n'arrive plus à se contenir, cette nuit, ils vont assurément bien s'amuser !



Pendant ce temps-là dans les rues proches.

"Je vous le jure, monsieur l'agent, j'ai vu une gamine rentrer dans ce bâtiment désaffecté ! Si personne n'y va, elle va se faire tuer !"

Il décrit alors ladite enfant, un mètre et demi, une très longue queue, blanche comme le lait et ses vêtements. Le policier essaye de calmer le civil qui s'époumone sans qu'il ne comprenne pourquoi, il n'est qu'un agent de circulation, ce n'est pas comme s'il pouvait intervenir, c'est le travail des héros ça.

Le cercle s'est formé, certains du tas se détournent, ce n'est pas comme si une gamine qui en plus ne se défend pas soit finalement si intimidante. Ils restent tout de même un minimum vigilant au cas où. Le monsieur le plus proche qui ne s'est pas spécialement donné la peine de se présenter l'observe, il continue de jauger la situation comme le fait une racaille, un délinquant, même si au fur et à mesure il semble de plus en plus évident qu'elle ne représente pas un grand danger. Il met sa main sur osn épaule, lui faisant un sourire comme seul les tordu en son capable et le fait qu'elle ne réagisse pas semble presque plus l'incommode qu'autre chose. N'importe quelle personne normalement constituée aurait au moins sursauté, mais non...

Ce n'est pas de l'insouciance ou de la stupidité, elle est réellement incapable de se rendre compte de sa situation, ça en est même plus drôle. Jouer à chat avec la petite demoiselle ou ces culs serrés de travailleur et autres bureaucrates, ça a du sens quand ils jouent le jeu et ont peur. Il pousse alors, pour la forcer à comprendre, réagir, la main glisse jusqu'a la joue de la demoiselle pendant qu'autour il  ya quelques rires gras. Mais non, elle penche la tête, elle est belle est bien déficiente. Il l'observe un long instant, des vêtements de bonnes factures, mais loin d'être luxueux, pas de bijoux ou de cacailleries apparente et vue la tronche de son appareil portable il ne doit pas valoir grande chose. Même si elle a quelques formes, il n'était pas descendu assez bas pour se taper une gamine qui n'est pas spécialement jolie en plus... Sans parler des mutations qui empirent le tout.

Il ne peut pas simplement la foutre dehors a coup de pied au cul, ils ont une réputation quand même ! On se foutrait d'eux jusqu'au fin fond des autres quartiers si on apprenait qu'ils ont laissé une enfant entrer sur leur territoire et en sortir comme une fleur.

"On la malmène un peu, puis on verra..."

C'est dans les films que les malfrats sont forcement des psychopathes assoiffées de sang, de stupre, même s'ils ne disent pas forcément non par contre à une bonne dose d'oseille ou d'adrénaline. S'ils étaient aussi clichés, comme dans les productions fictives ils auraient déjà un héros ou la police sur le dos au mieux et une partie serait certainement derrière les barreaux. Savoir faire ses petites affaires, sans trop donner de raison au dragon "justice" de se réveiller et venir leur sauter à la gorge est bien ce qui leur avait permis de perdurer assez longtemps pour être une bande aussi nombreuse, même s’ils se contentaient aussi dans ce principe de discrétion d'un territoire tout aussi modeste.

Il la lâche, la gifle, le son fait un bel écho dans le parking souterrain et les regards deviennent mauvais, mais aussi plus inquisiteurs. Si elle devait jouer à la faible fleur pour mieux les mordre à la jugulaire elle avait eux que trop d'occasions de le faire, elle est vraiment une faible civile tombée ici par pur malchance... Le cercle se referme, Yuki recule, se retrouvant rapidement acculée, entourée, elle ne comprend pas et supplie du regard les monsieurs de la laisser tranquille. Un coup, un second, elle se recroqueville au sol, les bras couvrant son visage, sa queue l'entourant pour former un pseudo cocon, quelques coups pleuvent. Elle pleure, ne cris pas vraiment et alors qu'un bras lui attrape le cou, par réflexe elle finit par mordre.

"La morveuse !"

Il la jette par terre, l'impact est bien plus violent qu'on pourrait le penser... Même le criminel lui-même semble surpris par la force de celui-ci, cela, avant de se rendre compte qu'il se sent bien, très bien, fort...

"Oh ! C'est toi qui as fait ça ?"

Question qui serait stupide si elle n'était pas visiblement rhétorique. Il attrape une portière rouillée, le cercle s'ouvre, ils ne veulent pas prendre sa dans la figure et c'est bien compréhensible. Monsieur attrape la portière à deux mains, se met à rire de nouveau et approche lentement, tel le bourreau qu'il est pour s'approcher de la condamner du jour. Lui qui ne voulait pas faire trop de vague, il se sent si fort, si puissant, si invincible... Un peu de violence ne fait pas de mal n'est-ce pas ? Une fois bien dressée, s'ils l'utilisent qui sait... Ils pourraient très bien pouvoir s'agrandir voir faire des choses extraordinaires ?

Malmenée, la petite victime est recroquevillée sur elle-même et... Ne cris pas, elle gémit un peu il ne faut pas non plus demander la lune, mais elle... N'est pas amusante pour le délinquant moyen. Elle n'est pas spécialement jolie, elle ne représente aucun groupe racial ou culturel qu'elle aurait le bon goût de représenter pour leur permettre d'exprimer et expurger leurs frustration, dédain ou dégout. En fait, la frapper n'a pas plus de sens que d'attrait et certains se demandent même s'ils ne ressentent pas la même chose que des ouvriers dans une chaine de montage... En plus sombre, violent et inutile.

Même pas un petit cris pour les amuser, une supplique, une menace peut-être ou au moins une réaction normale dans ce genre de situation est-ce trop demandé ? Mais non, elle est en position foetale, geins un peu à la rigueur et se laisse faire... Une petite voix leur dit au creux de l'oreille qu'elle ressemble presque plus à une enfant qu'autre chose et si pour la plupart cela ne leur fait aucun effet, d'autres... Bref, de manière générale le groupe perd en entrain et énergie si bien qu'elle a de bonnes chances de ne pas finir gravement blessée, par contre si elle se prend un coup de portière d'une personne qu'elle a eu le malheur de renforcer par une de ses morsures, la situation et surtout la conclusion sera toute autre.

Alors que l'arrivé à l'improviste, qui semble bien plus vivant, réactif et surtout enclin à la reparti est arrivée, l'attention se détourne de plus en plus d'elle. De toute manière, elle restera certainement au sol sagement et il vaut mieux pour elle que ce soit le cas. Le leader toise l'homme comme une sorte de régent ou de noble le ferait avec le petit peuple, comme un insecte. De ce regard, en levant sa tête, il soulève la porte et la fait s'abattre au sol juste à côté de la tête de la dites demoiselle qui s'est contentée se se recroqueviller encore plus sur elle-même. C'est une provocation on ne peu plus classique pour un loubar de son genre.

Avec des petits rires, restant prudente face à ce qui pourrait très bien être un héros, la nué en faisant un grand détour forme un demi-cercle autour de lui et si aucun signe, geste ou danger ne les en empêche ils l'entoureront doucement en restant à une distance raisonnable de lui. Dans un réflexe animal, voulant montrer sa supériorité au nouveau venue, il attrape une canette vide et l'écrase dans sa main... L'effet est particulier, puisqu'en plus de le faire avec une simplicité assez étrange, il semble être le plus surpris de tous ce qui casse l'effet d'intimidation qu'il a tenté de mettre en œuvre. À la place, une tête ahurie est vite remplacée par une chaude félicité. Peu importe ce que lui a fait la gamine, il sent, il sait qu'il est plus fort. Assez pour écraser le moucheron qui vient de se présenter.

"Testons ça, dans un bon duel à l'ancienne."

Habituellement, il profiterait de la force de sa meute, il lui donnerait des ordres tacites ou implicites via la voix ou des gestes, mais il n'est pas dans son état normal. Avec un grand sourire, il tend le bras vers un de ses compagnons qui semble surpris. Il lui fait un signe, insiste puis on lui tend une masse de chantier, normalement ce genre de chose se porte à deux mains au vu de sa taille et de sa... Masse... Mais il la porte d'un bras comme s'il ne s'agissait que d'un simple marteau de bricoleur. Le cercle s'élargit pour leur laisser de la place, il approche. Il est certainement évident pour une personne ayant une expérience martiale comme Shirai que si le monsieur à une allure de gamins des rues, il semble avoir un minimum d'entrainement. La manière de se mouvoir, la posture, le regard...

À voir qu'est-ce qui est le plus étrange, le fait qu'il se place comme s'il avait une simple matraque avec un engin de cette envergure, ou le fait qu'il semble manquer de concentration... Ce n'est pas juste un narcissique qui se surévalue, il semble dans un état second qu'il compense par une puissance extraordinaire.

La gamine étant encore dans le cercle, il l'attrape par la nuque comme un chaton de sa seconde main et la jette négligemment dans les bras de ses collaborateurs, avant de se remettre en place.

L'homme prend les devants, l'initiative d'un assaut aussi rustre que bestial, envoyant un coup vertical qu'il sera à même d'esquiver sans le moindre mal et qui ressemble plus à une technique d'intimidation ou un moyen de tester sa force qu'un réel assaut. Néanmoins, la réalité est aussi, que lorsque son coup allant de haut en bas par-dessus lui atteins le sol, l'impact est aussi violent qu'impressionnant, il en soulève littéralement des débris et de la poussière. Un nouveau rire dément le parcours, il se prépare a foncer à nouveau tel un ogre des comptes japonais, comme ces démons à la peau rouge, une paire de cornes et une grosse massue sauf qu'il a une apparence tout à fait humain si on exclut son visage dément et la puissance brute qu'il dégage.

Les hostilités sont lancées et tant qu'il sera debout, son cercle de sous-fifre ne bougera pas un muscle, néanmoins il est fort à parier qu'une fois à terre, ils ne s'avoueront pas vaincus et lui fondront dessus sans la moindre hésitation... Enfin certain si certainement, mais il y en aura toujours pour attaquer c'est certain.  

Est-ce que c'est un héros ? En tout cas, il est évident que la personne qui vient de mettre à terre le chef de la meute n'est pas n'importe qui. S'ils s'étaient tous jetés dessus sans réfléchir en profitant de l'effet de masse, de l'avantage du nombre, leur chance aurait été mince... Mais au moins elle aurait existait. Mais comme le prédateur oisif qui laisse ses crocs et ses griffes s'émousser et son instinct diminuer, l'orgueil, la stabilité et un certain confort les as ramollis. Ce qui dans un sens est très bien pour eux comme pour les autres, car, ils ont aussi appris à utiliser un minimum leur tête, à ménager la chèvre et le chou plutôt que de se sentir invincible et de peut-être dépasser le niveau d'un gang de petites frappes de base sans pour autant dépasser la cheville d'un groupe de criminel endurci.

C'est pour cela qu'après des regards échangés, une longue attente se comptant en secondes, finalement l'un d'eux finit par réagir. Il n'est pas spécialement fort, beau, intelligent ou quoi que ce soit, mais c'est le seul qui semble avoir un moment de fulgurance. Dans son regard, on y voit derrière un lourd rideau d'incompréhension et de crainte, une certaine forme de respect. Le fait est qu'il pose délicatement son arme, même si c'est plus un outil, au sol. Il approche doucement sans entrer dans la portée du vigile et approche doucement de la demoiselle. D'un regard rapide il vérifie certainement qu'elle n'est pas trop blessée et retire la main de son confrère qui la maintient, l'aide à se tenir plus ou debout et se met derrière elle pour... La pousser lentement vers l'intrus ayant trophée de leur supérieur bien qu'il soit dans un état... Étrange.

Ce qui amène à cette situation un peu singulière et surréaliste et une accumulation d'éléments et de détails qui le sont tout autant, même trop pour qu'ils puissent le gérer certainement. Ils n'ont pas l'expérience pour gérer une situation aussi, bizarre c'est certainement le terme. Il la pousse donc gentiment, délicatement vers Shirai. Yuki ne comprend pas trop, mais se laisse faire heureusement, elle serait capable d'envenimer la situation s'en comprendre qu'elle le fait.

Une fois qu'elle est à moins de trois maîtres du vigile, il la pousse doucement en avant, pour lui faire comprendre d'avancer certainement, fait un pas sur le côté, s'accroupit pour placer ses mains au-dessus des épaules de son chef sans entrer en contact avec celles-ci, mais ne fait rien de plus. Il interroge du regard l'adversaire dominant qui est encore présent. Il réagit presque comme un oméga de meute, s'attendant à prendre un coup à tout moment, mais étant prêt à prendre la foudre pour le bien commun. Si l'homme portant l'âme du samouraï le laisse faire, il le tirera en arrière pour qu'avec un autre confrère ils puissent retirer l'homme qui est blessé et est inconscient, hors de portée de l'ombre de la nuit.

Dans tous les cas, la volonté commune semble être au retrait, à l'abdication. Ils semblent plus que conscient qu'ils ne sont pas de taille et leurs aptitudes ont perdu autant d'énergie que de mimiques provocantes ou belliqueuses. Certaines reculent même, quelques-uns ont lâché leurs armes et il est évident que sans signe de menace ou d'agressivité de celui qui s'est avéré être un puissant prédateur, ils le laisseraient partir. Sinon... Difficile de dire comment ils réagiront, mais ça serait un mélange divers d'actions aussi inutiles que désespérées.

De son côté, malgré les coups qu'elle a pris, Yuki semble... Calmée. C'est ridicule à dire, mais au vu de la situation elle semble inconsciente d'être debout dans une poudrière prête à exploser à n'importe quel moment suivant les actions des deux parties en présence. Elle sort d'une poche un mouchoir et essuie distraitement le sang et les larmes du haut de son visage. Cela sera peut-être perturbant de voir qu'elle semble se remettre un peu trop vite de ce qu'elle a vécu, certes, elle n'a fait que prendre quelques vilains coups et n'a pas subit de réel outrage ou monstruosité, mais au vu de son âge apparent et de sa taille... Non, elle regarde Shirai droit dans les yeux, si elle le peut, les yeux pleins d'étoile comme le fait un enfant face à un héros, un samouraï, un ninja ou n'importe qu'elle figure d'autorité qui semble "cool" et on ne peut pas retirer un certain charisme dans la manière de faire du monsieur tout de même. Elle lui fait un sourire doux, bien que crispé à cause de la douleur et lui tends une main comme la petite fille qu'elle est, prête à lui attraper la manche ou même simplement le suivre sagement.

"Merci."

Sa voix reste tremblante, son corps tout entier l'es aussi, même si elle ne le montre pas ou plutôt semble essayer de manière maladroite de le faire, elle est et reste remuée, ébranlée par sa mésaventure qui n'est pas encore réellement terminée. Comme une enfant tentant de cacher sa peur ou son chagrin à ses parents pour ne pas les inquiéter.

Il ne reste qu'à voir comment allait réagir le samouraï, écraser la bande comme on le fait avec la vermine, quitte à devoir rattraper ceux qui prendrait leurs jambes à leur cou ou remettre à leur place les malheureux qui dans un élan de désespoir tenteraient de le frapper pour donner une maigre avance aux autres... Ou simplement sortir la demoiselle de la gueule du loup. Dans tous les cas, il est fort à parier que la bande se diviserait, se dissipant comme une forme dans le sable balayé par le vent avant qu'une autre sous une autre forme se recréer un jour ou l'autre. Qui sait, peut-être qu'il y aurait bientôt quelques sièges de plus occupés sur les bancs de certains établissements scolaires ou sur des chantiers et autres petits boulots honnêtes et plus ou moins difficiles, ou d'autres effets du même acabit.

Dans tous les cas, c'est au héros de la nuit de choisir sa voie, d'écrire par ses actions la fin de cette histoire.

Elle se tourne rapidement vers les racailles et en bonne Japonaise fait une très rapide courbette avant de se diriger vers la sortie. Il est clair que le monsieur ne souhaite pas sa compagnie et si habituellement elle aurait été bien plus collante ou insistante... Mille est un signal, comme autant de petites voix provenant de son corps lui font comprendre qu'il est plus que temps d'arrêter les idioties et d'aller voir un docteur, maman ou n'importe quel endroit pouvant la réconforter, la soigner, ou mieux les deux !

Elle le suit, un ou deux pas en retrait pour ne pas le courroucer et surtout ne pas le provoquer. Elle a déjà vu bien des visages, des regards, mais elle ne connaît pas trop celui-ci, mais même elle sent que ce n'est pas une personne et encore moins le moment d'insister. Si elle savait comment le recontacter, elle lui apporterait des friandises et un câlin plus tard, mais elle ne le peut pas, alors elle ne peut que se contenter de respecter son espace vital et obéir à la seule instruction qu'il a émise.

Une fois sortie, elle accélère, au moment de passer à côté de lui, elle laisse distraitement sa joue frotter son bras et tente une dernière fois de croiser son regard, finalement inconsciemment elle le provoque quand même cette idiote. Mais il y a très peu de chance qu'il ait le sang assez chaud pour avoir une réaction très violente, même s'il a pu très bien la repousser ? En tout cas, elle s'éloigne en ligne presque droite, dans le but de tomber sur une personne capable de la conduire ou au moins lui indiquer un poste de police, une patrouille ou n'importe quels lieux pouvant la guider et l'envoyer se faire ausculter par la suite.

La nuit serait encore longue pour elle, elle se demandera pendant longtemps quel est le nom de celui qui l'a sauvée ? Mais au moment où on lui demandera ce qui s'est passé, sa réponse sera tout simplement :

"Je me suis perdu, mon portable a cessé de fonctionner et je suis finalement tombé sur une bande de personnes en colère qui m'ont fait mal. J'ai eu de la chance qu'un héros au costume sombre et au regard d'acier m'a sauvé. Je ne sais pas qui il est, mais il aura toujours une petite place dans mon coeur."