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L'Homme n'ira jamais sur Mars (pv Zhihao)

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Kass Narita
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Kass Narita
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Mer 5 Oct - 4:39
Les expositions éphémères étaient des évènements souvent méconnus. Tout juste suffisamment dissimulées, quelques affiches répandues aux quatre coins de la ville et parfois une simple flèche dans le hall de la bibliothèque pour attirer la curiosité d’un habitué.

« Pourrait-on revenir à une vie sans alter ? »

Une vingtaine d’artistes s’étaient interrogés sur le sujet avant d’être exposés à l’étage parmi la collection d’ouvrages la moins explorée, les langues étrangères en format original. Le domaine artistique ne semblait pas avoir été clairement défini et d’un premier coup d’oeil, il était possible de distinguer des photos, peinture, scrapbooking et bien d’autres encore. Il ne semblait pas y avoir de réel sens à la visite et de bonnes chances de passer à côté d’un des portraits dressés par les artistes.

Une petite exposition, peu de moyens mis dans les oeuvres comme dans leur exposition, une entrée gratuite à la vue de tous et bien évidemment peu de public pour venir en profiter. De surcroit, qui voudrait s’intéresser à la vie sans alter de nos jours ?

Pour Kass, la visite avait commencé par une vieille photo d’une ferme où l’on cultivait des radis. Une photo assez peu parlante du fait qu’il ne lui semblait pas que la manière de cultiver les radis ait évolué tant que ça depuis la découverte des alters. En particulier quand la voiture postée dans le fond derrière la grange semblait indiquer une photo récente à laquelle un simple filtre noir et blanc avait été appliqué. Un choix visible du photographe, comme un moyen de dire que ce temps n’était pas si loin que cela et que certaines choses ne changeant pas, que les alters existent ou non.

Etait ensuite venue une maquette représentant une salle de chirurgie ou 3 médecins faits de petits batonets de bois et de mousse étaient train de triturer le pied d’un patient. Là… c’était un peu plus difficile et Kass avait du regarder le titre de la maquette pour commencer à comprendre où était l’intention de l’artiste. « réarticuler nos enfants ». S’il était question de l’articulation au petit doigt de pied, peut-être était-ce la représentation d’une dystopie où les alters seraient réprimés de manière barbare et incensé ? Une théorie comme une autre.

Et puis, il y avait ce tableau devant lequel Kass était allé jusqu’à retirer le casque posé sur ses oreilles pour être plus attentif. Il rangea ses mains dans ses poches, s’immobilisant à un peu plus d’un mètre de la peinture. Certes, elle était moins subtile que les deux autres mais… elle avait un charme qui lui parlait d’avantage que celles qu’il avait vu jusqu’à maintenant. Il s’agissait d’une petite fusée rouge dans un champ, une oeuvre dans un style cartoonesque tandis que le seul personnage présent était un homme pédalant sur un vélo raccordé à la fusée comme s’il essayait de la faire décoller à la seule force de ses mollets. L’oeuvre, pouvait sembler amusante mais le titre était criant d’une dure réalité : « L’homme n’ira jamais sur Mars ».


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Mer 5 Oct - 22:07
Ses blessures n’étant pas entièrement guéries, Zhihao n’était pas encore apte à reprendre du service. Elle se retrouvait donc avec du temps libre, mais l’oisiveté n’était décidément pas pour elle, aussi avait-elle décidé de mettre ce temps à profit pour réviser en prévision de son examen de promotion. Ses supérieurs l’avaient laissée faire au début, mais après qu’il soit devenu clair qu’elle travaillait tout autant que d’habitude alors qu’elle était censée se reposer – même si la charge était mentale et non physique –, ils étaient intervenus pour y mettre le holà.

Une fois de plus, on lui avait donc intimé l’ordre de sortir se vider la cervelle, ou à tout le moins se cultiver d’une façon qui n’ait rien à voir avec ses études. Elle s’était exécutée de mauvaise grâce, et le hasard de ses pérégrinations avait fini par la ramener à Musutafu. N’ayant aucune idée de ce qu’elle voulait faire pour passer sa journée, elle avait pris quelques brochures dans un office de tourisme, à la recherche d’un événement potentiellement intéressant… et c’était ainsi qu’elle avait appris qu’une exposition sur un certain thème qui lui tenait à cœur se tenait à la bibliothèque locale. Comme quoi, le hasard faisait parfois bien les choses.

Ou peut-être pas, se dit-elle en se promenant parmi les œuvres exhibées à l’étage. Au-delà du manque évident de moyens alloués à cette exposition, elle s’était attendue à quelque chose d’un peu plus… vivant, interactif et informatif, à l’image des précédents événements sur des sujets similaires auxquels elle avait déjà participé. Pas un seul spécialiste venu donner une conférence, animer un débat ou présenter son dernier livre, pas de textes livrant des informations concrètes, détaillant les différentes philosophies s’affrontant sur un sujet aussi complexe ou étudiant la faisabilité de diverses solutions politiques au problème. Rien que des visions d’artistes, une approche qui avait certainement du mérite en soi – certaines personnes trouvaient les œuvres d’art plus parlantes que les grandes dissertations socio-économiques –, sauf que ce n’était pas celle qui lui correspondait le mieux. Elle avait le sens artistique d’une brique, et sa capacité à interpréter une œuvre n’était pas la meilleure.

Enfin, au moins ce n’était pas de l’art abstrait… elle n’avait jamais compris comment de riches collectionneurs pouvaient accepter de débourser des sommes aussi obscènes pour des gribouillis informes. De même, elle était de ceux qui pensaient que lorsque l’artiste passait plus de temps à expliquer le sens de son œuvre qu’il n’en avait fallu pour la créer, c’était qu’il y avait un problème. Ici au moins, il y avait vraiment un message, et pas juste du baratin…

« Pessimiste, mais pas irréaliste. » se dit-elle en contournant un jeune homme pour mieux examiner une caricature d’un cycliste moulinant comme un fou furieux dans une tentative désespérée d’arracher une fusée à l’emprise de la gravité. Pauvre homme. Mais qu’avait voulu dire l’artiste ? « Est-ce que cela représente le retour en arrière dû à l’émergence des Alters ? Est-ce une critique du drain de ressources au profit de l’industrie héroïque et de la réparation des dégâts causés par l’utilisation des pouvoirs, des ressources qui sans cela auraient pu servir à faire avancer l’humanité ? Est-ce un rappel du fait que l’humanité doit d’abord régler ses problèmes ici-bas avant de pouvoir se remettre à rêver aux étoiles ? Est-ce un mélange des trois, ou y a-t-il un tout autre sens ? Ou est-ce que c’est l’une de ces œuvres qui servent à faire parler les gens en laissant chacun se faire sa propre interprétation ? »

C’était ça l’ennui avec ce genre de produits culturels. Si certains créateurs adorant le son de leur propre voix aimaient à se répandre en boniments interminables, d’autres au contraire refusaient d’expliquer quoi que ce soit, laissant les spectateurs dans l’incompréhension. Il devait bien y avoir un juste milieu quelque part, non ? Parce que là, elle ne voyait pas avec certitude où l’auteur voulait en venir, et cela l’agaçait profondément.
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Kass Narita
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Kass Narita
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Jeu 6 Oct - 1:58
Ce n’étaient pas toujours les petites expositions qui étaient les plus intéressantes et… étalée maladroitement entre les bibliothèques, celle-ci ne manquait finalement pas de charme. Kass, même seul passait plutôt un bon moment, sans qu’il n’ait besoin de musique ou de distraction.

Il fit naturellement un pas de côté en entendant un voix, consciencieux à l’idée de partager les oeuvres avec les autres spectateurs. Et s’il crut d’abord qu’elle s’adressait à lui, il comprit rapidement qu’elle parlait probablement seule ? Un très léger sourire vint naître sur son visage. Il n’était pas en train de se moquer mais il fallait pourtant reconnaître que c’était un sacré flot de réflexion qui se déversait tel un torent. Si à l’origine il avait retiré son casque, c’était dans l’optique que le silence lui permettre de mieux se concentrer sur ce qu’il regardait. Cela dit, pas de quoi se montrer rancunier non plus.

Il y avait une sympathie naturelle que lui évoquait cette femme alors même qu’il ne lui accordait que quelques regards du coin de l’oeil. Il n’avait pas vu son visage mais sa manière de s’exprimer lui rappelait une vieille dame qu’il croisait souvent, à marmonner dans chaque rayon avant de devenir hostile lorsqu’on prêtait attention à ce qu’elle disait et plus encore si on l’avait ignorée. Pourtant elle lui avait toujours répondu, à lui. Alors pourquoi pas celle-là ?

« J’aime les couleurs »


Ce n’était pas nécessairement ce qu’on cherchait dans ce genre de peintures mais étant habituellement le premier à partir en vrille dans des réflexions avoisinant rapidement la paranoïa, il avait sa petite idée sur comment désamorcer la situation. Et rien de mieux que de répondre quelque chose de totalement subjectif, ne pouvant être contredit et sans aucun rapport.

Car si certaines pistes pouvaient être intéressantes, il n’y avait jamais rien de bon à faire suivre une dizaine de questions. A force d’interrogations sans réponse, il y avait rapidement de quoi devenir fou et bien évidemment, il ne recommandait cela à personne. Il était déjà suffisamment rare qu’il soit aussi calme, autant le partager.

Chacun pouvait en effet voir ce qu’il voulait voir et il n’y avait à priori aucune raison de s’emporter. Mais il était vrai, l’artiste était certainement pessimiste. Pessimiste mais suffisamment rêveur pour raccorder une fusée à un vélo. De son point de vue, l’artiste prétendait être certain de son postulat, tout en priant pour avoir tord.

« L’Homme ira sur Mars. Un jour. »


Car Kass était au contraire un optimiste. Dans sa conquête de l’espace, l’humanité avait été interrompue par l’arrivée des alters mais il ne voyait pas non plus de raisons d’être aussi défaitiste. Peut-être aussi cherchait-il à rassurer à sa manière la femme qui se tenait à côté de lui ?


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Jeu 6 Oct - 21:53
Zut, elle avait donné voix à ses pensées sans le faire exprès, et elle ne s’en était même pas rendu compte. Peut-être que le commissaire avait raison après tout, et qu’elle manquait réellement de sommeil. C’était soit ça, soit tous les coups qu’elle avait reçus sur la tête au cours de sa carrière qui commençaient à la rattraper.

« Pardon, je n’avais pas réalisé que je parlais à voix haute. » s’excusa-t-elle auprès du jeune homme dont elle avait interrompu la contemplation silencieuse. Il ne semblait heureusement pas s’être offusqué de cette prise à parti involontaire, bien que sa réponse puisse être vue comme une gentille remontrance. Zhihao, quant à elle, n’avait pas d’opinion quant au choix des couleurs, et doutait que la signification profonde que l’artiste avait voulu imprimer à sa création s’étende à la sélection des teintes. Il y avait des limites à la sur-interprétation, contrairement à ce que croyaient certains « connaisseurs » qui s’ingéniaient à inventer des messages cachés là où il n’y en avait pas.

Son interlocuteur lui fit ensuite part de son propre avis concernant le message véhiculé par le tableau. Il ne partageait clairement pas celui du peintre, même s’il modérait son propre optimisme par l’emploi du « un jour ».

« Un jour peut-être, mais ce ne sera pas de sitôt. » acquiesça la chinoise.

Comment pourrait-il en être autrement ? Les divisions introduites par l’apparition des pouvoirs n’avaient pas supplanté celles qui existaient dans le monde d’avant, bien au contraire : elle s’y étaient ajoutées et les avaient exacerbées. Résultat, l’espèce humaine était de nouveau désunie, comme si les progrès des siècles précédents n’avaient jamais existé. La lutte contre le crime, le terrorisme et les accidents liés aux Alters monopolisait des moyens financiers faramineux, et la seule solution pérenne au problème passait par des investissements encore plus considérables dans des programmes gouvernementaux d’une envergure sans précédent. Dans un tel contexte, nombreux étaient ceux pour qui l’aventure scientifique sans bénéfice immédiat qu’était l’exploration spatiale ne représentait qu’un gaspillage d’argent public.

Et au-delà des grandes considérations socio-économiques ou des questions de priorités politiques, il y avait des problèmes pratiques : le métier d’astronaute était déjà l’un des plus exigeants qui soient – plus encore que celui de justicier assermenté, c’est dire –, très peu d’individus pouvant se vanter de posséder les aptitudes physiques et mentales nécessaires pour l’exercer, mais il était devenu encore plus compliqué d’en recruter depuis que les Alters avaient introduit toute une ribambelle de risques et contraintes supplémentaires. C’en était au point que plusieurs agences spatiales recherchaient en priorité des sans-Alters pour remplir ce rôle.

« Il y a tellement d’obstacles à surmonter... » résuma-t-elle sa pensée d’une voix on ne peut plus morose.
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Kass Narita
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Kass Narita
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Ven 7 Oct - 1:43
Même si les priorités avaient changé, en définitive il y avait toujours quelqu’un pour continuer de rêver et transmettre ce genre de rêve un peu fou. A commencer par le peintre visiblement. Même si relativement peu s’intéressaient encore à l’espace, cela finirait forcément par revenir car c’était une de ces choses que chaque personne pouvait encore voir en levant les yeux le soir. Cette histoire de n’être qu’un grin de sable dans l’immensité qu’est l’univers finissait toujours pas retomber un jour où l’autre.

Kass ne répondit pas aux excuses car il n’y avait à son sens pas vraiment à s’excuser. Oui, il était en train de regarder un tableau mais est-ce que cela le dérangeait vraiment pour autant ? Ou pouvait-on au contraire considérer que ceux qui étaient venus contempler l’exposition en faisaient partie à leur manière ? Non, en réalité rien d’aussi sophistiquée, il en demeurait assez courtois de la part de cette inconnue de s’excuser pour si peu.

Un peu d’optimisme sur lequel elle rebondissait pour appuyer sur le pessimisme. Il y avait toujours un juste équilibre à trouver. Et que le verre paraisse à moitié vie ou à moitié plein, cela avait souvent plus à voir avec la personne qu’avec le contenu réel du récipient. Peut-être que cette femme était un peu tourmentée ? Avait passé une mauvaise journée ou en avait beaucoup en tête, pourquoi pas des enfants turbulents. En tous cas, si elle continuait de parler à voix haute, c’était bien qu’elle souhaitait discuter un peu, même si le sujet ne touchait pas le coeur du problème, peut-être pourrait-elle faire d’elle-même un rapprochement plus positif.

« Mais nous y viendrons. Quand on aura fini de déblayer un peu le reste. »


Les alters occupaient beaucoup l’esprit mais ils étaient encore relativement récents dans la vie en société. Dans quelques générations, ils n’auraient peut-être plus rien d’exceptionnel. Déjà dans un monde où les alters étaient devenus la norme, ce point se rapprochait à vue de nez.

« L’essentiel est que des personnes continuent d’y penser. »


Et c’était mission réussie. Le peintre, maintenant eux deux et potentiellement les spectateurs à venir. Il était peut-être temps de passer à l’oeuvre suivante mais le japonais prenait cette opportunité au moment de s’écarter pour s’incliner légèrement en direction de l’inconnue.

« Kass Narita. Enchanté madame. »


S’il était toujours très respectueux, c’était particulièrement le cas en présence de ses aînés. Il s’en serait voulu d’avoir agit d’une autre manière.


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Zhihao Meng
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Ven 7 Oct - 23:08
Le jeune homme était décidément plein de confiance en l’avenir ; la militaire ne pouvait qu’envier sa capacité à entretenir de tels espoirs. Il était difficile pour elle de penser de la même façon, dans la mesure où son métier lui imposait d’adopter le point de vue opposé.

« Sacré déblayage en perspective. Il y a des jours où on a l’impression que les nouveaux problèmes apparaissent plus vite qu’ils ne sont résolus ; un pas en avant, deux pas en arrière. »

Et à quel point… Les Alters n’avaient de cesse de devenir de plus en plus nombreux, de plus en plus puissants, de plus en plus complexes à mesure que les années s’écoulaient. Les politiques censées faire face aux nouvelles réalités avaient systématiquement un temps de retard, un décalage qui coûtait nombre de vies innocentes. Les grandes organisations criminelles tiraient avantage de leur absence totale de scrupules pour mener des recherches immorales qui leur permettaient de combler peu à peu l’écart avec les États qui leur faisaient face, prouvant une fois de plus que la connaissance était synonyme de pouvoir, et qu’en prenant le parti de l’ignorance, les gouvernements avaient également fait le choix de la faiblesse.

Tout n’était cependant pas perdu : le point de non-retour n’avait pas encore été atteint, il était donc toujours permis d’envisager un futur où le cap aurait été redressé et où les choses pourraient s’améliorer. Leurs perspectives d’avenir avaient beau être déprimantes, cela ne constituait pas pour autant une raison valable de baisser les bras.

« Vous avez raison, l’essentiel est de continuer d’avancer. Le pessimisme n’a pas que des défauts, toutefois : si les choses se passent mal, au moins on a eu le temps de se préparer au pire, et si elles se passent bien, on est agréablement surpris. »

Finalement, ce petit tableau avait plutôt bien rempli son objectif, si le but était effectivement de faire parler les visiteurs. Zhihao s’éloigna de l’œuvre en même temps que le jeune homme, qui choisit ce moment pour se présenter Kass Narita, donc ? Drôle de prénom pour un japonais. Un parent étranger peut-être, ou simplement à la recherche d’un peu d’originalité dans une nation connue pour son esprit conformiste.

« Meng Zhihao, enchantée également. » répliqua-t-elle à son tour en lui rendant son salut. Quelques secondes plus tard, et ses pas l’amenèrent devant l’item suivant de l’exposition : encore un tableau, représentant cette fois un détournement de la célèbre « marche de l’évolution ». Si la partie haute de la toile reprenait telle quelle l’image du singe se transformant peu à peu en humain moderne à mesure qu’il se dirigeait vers la droite, la partie basse, elle, montrait les marcheurs fuyant en sens inverse, poursuivis par un mutant cracheur de feu. La légende en-dessous de l’œuvre était concise mais néanmoins évocatrice : « Évolution = Progrès ? ».
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Kass Narita
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Kass Narita
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Sam 8 Oct - 4:00
Etait-il vraiment d’accord avec ça ? Maintenant, les choses allaient un peu mieux. Il avait un travail stable qui semblait lui plaire, un appartement qui n’était pas insalubre, un chat. Toutes ces petites choses qu’il n’avait pas avant et qui lui donnaient enfin l’impression que les choses étaient en bonne voie pour s’arranger. Mais avant cela, il était passé par différentes étapes, plus… difficiles à gérer. La petite cicatrice sur sa mâchoire en était un souvenir, même s’il ne se souvenait pas des circonstances exactes qui lui avaient causées cette trace.

L’essentiel était que lorsque sa vie était au plus bas, que sa santé était constamment en train de se détériorer, qu’il venait de perdre son travail, qu’il allait se retrouver à la porte car son immeuble menaçait de s’effondrer et qu’il n’avait personne vers qui se tourner, il avait encore cet optimisme qui était devenu la seule chose qui lui permettait de se lever le matin. L’idée que les choses devraient s’améliorer à un certain point. Que la vie ne pouvait pas être une succession de bas. Et…à cette époque, il en avait réellement besoin.

C’était peut-être vrai, les personnes les plus optimistes étaient souvent celles qui avaient tout perdu à un moment donné ou qui n’avaient plus à rien à perdre. Les personnes seules, pauvres, malades. Celles qui voulaient continuer de vivre mais qui avaient besoin de justifier ce besoin d’aller de l’avant. Sa remarque pouvait paraître idiote mais…

« L’espoir est un puit sans fond. »

Sans optimisme, sans espoir, il n’y avait rien. Ce qui en faisait un peu le dernier refuge des oubliés de la société. Car la supposition de se réjouir quand quelque chose de bon finissait par arriver supposait que quelque chose de bon finisse en effet par arriver. Et ce n’était malheureusement pas toujours le cas. En résumé, l’optimisme était aussi un effroyable mensonge que l’on se faisait. Mais un mensonge nécessaire et sain.

Madame Meng donc. L’oeuvre suivante était un peu plus « proche de chez lui » dans sa perception, au moins il y avait quelques années. Il avait un peu honte de l’admettre mais encore maintenant il n’était pas rare qu’il garde ses distances avec les alters les plus voyants, même s’il n’en était plus au stade de son entrée au lycée où il avait attrapé un extincteur pour se défendre.

D’accord, il était peut-être encore un peu alterophobe. Plus que la moyenne en tous cas et forcément, voir ce genre de tableau, s’il n’était pourtant pas le public visé le faisait se sentir un peu coupable. Mais qu’y avait-il de plus normal quand il était dans la partie « faible » de la population.

« Là j’admets que cela rend peut-être un peu nostalgique. »

C’était plus facile avant, il suffisait de voir un grand gaillard pour se dire « celui-là pourrait m’assommer d’un coup ». Et on ne risquait pas de finir empoisonné en faisant un baby-sitting, troué car un type aurait éternué ou emmailloté dans une pelote de poil pendant un braquage. Prévisible et… plus équilibré. Il y avait seulement un certain nombres de dégâts que le grand gaillard pouvait faire. Maintenant, Kass était quasiment certain qu’il y avait des personnes capable d’envoyer un bus sur une autre personne.

« J’ai assisté à l’attaque d’une centre commercial l’an dernier. Ce type se servait de ses… poils pour pourchasser les gens. Je pense que j’aurais préféré le dragon. »

Car quelqu’un qui crachait du feu était un dragon, oui. Encore que les aînés étaient de plus en plus tranquilles avec cette réalité. Certainement car beaucoup d’entre eux avaient maintenant également un alter. Est-ce qu’elle allait elle aussi l’enrichir d’une anecdote ?


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Sam 8 Oct - 18:43
« Je crois que c’est la première fois que j’entends quelqu’un comparer l’espoir à un puits. » répondit la chinoise, quelque peu étonnée par ce choix de mots. L’analogie du puits sans fond était plutôt négative en général, mais en tordant un peu sa logique pour s’éloigner des schémas de pensée conventionnels, elle pouvait voir à peu près en quoi elle pouvait être retournée pour en faire quelque chose de positif.

Elle se tut ensuite, laissant Kass s’imprégner de l’œuvre devant laquelle ils se trouvaient à présent – si c’était bien là l’expression, le vocabulaire artistique était parfois déroutant. Là, le message était plus clair : si la stagnation était habituellement une mauvaise chose, cela ne voulait pas dire pour autant que tout changement s’effectuait nécessairement dans la bonne direction. Celui-ci était trop rapide, trop brutal, trop chaotique ; un retour en arrière serait donc préférable et, si ce n’était pas possible, alors il fallait trouver un moyen de le juguler, de le maîtriser.

C’était hélas plus facile à dire qu’à faire : il ne s’agissait pas là d’un changement voulu par l’humanité mais d’un changement subi, arrivé de nulle part à la manière d’une épidémie ou d’une catastrophe naturelle. Il y avait bien des solutions, cependant celles-ci étaient moralement douteuses et d’une efficacité discutable. 80% de la population était déjà « infectée » après tout, et il ne resterait plus grand-chose de leur société si tous les possesseurs d’Alters devaient disparaître. Même les approches eugénistes les plus radicales semblaient vouées à l’échec dans la mesure où faire se reproduire les sans-Alters entre eux aboutissait tout de même à une écrasante majorité d’enfants dotés de pouvoirs, qu’importe le degré de « pureté » des lignées des parents.

La remarque du jeune homme fit tiquer derechef la militaire. Nostalgique ? Comment ça ? À moins qu’il ne soit beaucoup plus vieux qu’il n’en avait l’air – ce qui était une possibilité, il fallait l’avouer, s’il avait tiré le gros lot à la roulette génétique –, la situation actuelle avait toujours dû être la norme pour lui. Zhihao elle-même n’avait entendu parler du monde d’avant qu’au travers des livres et des histoires de ses grands-parents et arrières-grands-parents. Et encore, ces derniers étaient seulement nés à une ère où ces aberrations étaient bien moins répandues, pas totalement absentes.

Ou alors peut-être qu’elle se faisait des idées et qu’il avait simplement grandi dans une famille de sans-Alters.

Son interlocuteur lui parla ensuite de l’une de ses précédentes expériences en matière de vilenie. Elle eut un peu de mal à se représenter la scène ; un type qui se servait de ses poils pour pourchasser les gens ça d’accord, mais de quelle manière ? Est-ce qu’ils s’allongeaient et se comportaient comme des tentacules, est-ce qu’il pouvait en faire des projectiles à tête chercheuse, ou une espèce de golem? Dans quel monde de cinglés vivaient-ils pour qu’il y ait tant de réponses possibles à cette question...

« J’ai connu quelqu’un avec des traits de… et bien, de putois. » raconta-t-elle à son tour, offrant l’une de ses propres anecdotes. « Il pouvait empester tout un quartier, et l’odeur était si atroce qu’elle pouvait vous faire tourner de l’œil. Il n’avait aucun contrôle là-dessus, n’était même pas immunisé à son propre pouvoir, et il devait brûler ses vêtements à chaque fois que ça lui arrivait. Pauvre homme. J’ai aussi rencontré une fille-requin, adorable en temps normal, mais qui devenait complètement berserk dès qu’elle sentait l’odeur du sang, et comme elle pouvait en détecter la moindre goutte à plus de 100 mètres, je vous laisse imaginer son calvaire. »

L’homme avait pu se faire retirer chirurgicalement les glandes qui lui pourrissaient la vie, heureusement pour lui. Pour la fille c’était plus compliqué, les récepteurs olfactifs fautifs ne cessant de repousser lorsqu’on les lui enlevait ; de plus, sa physiologie s’accoutumait aux médicaments, obligeant les médecins à augmenter régulièrement le dosage. Comme quoi les capacités de régénération d’une ichtyomorphe n’avaient pas que du bon.

« En quoi trouvez-vous ça nostalgique, si ce n'est pas indiscret ? » demanda-t-elle afin de se changer les idées.
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Kass Narita
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Kass Narita
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Sam 8 Oct - 23:38
Les traits d’un putois ? Est-ce qu’elle parlait littéralement d’un putois ? Kass avait beau fixer la représentation troublée de l’évolution qu’il ne parvenait pas à ne pas imaginer ce que Madame Meng lui décrivait. Une première situation qui, même si elle ne paraissait pas désastreuse à première vue le poussait à plisser le nez comme s’il pouvait sentir l’odeur d’ici et une seconde lui faisant froncer un sourcil face à cette histoire de requin. C’est vrai, de nos jours les attaques de requin pouvaient aussi avoir lieu sur la terre ferme.

Mais forcément, ces mentions lui rappelaient autre chose. Ce temps pas si lointain où il était assistant social. Peut-être avait-elle vécu une expérience un peu similaire ? Au contact des personnes en difficulté pour avoir ce genre d’histoire à raconter. A côté, son anecdote reposait plutôt sur combien une situation terrifiante pouvait maintenant avoir l’air ridicule sur le papier.

Et… en temps qu’assistant social, s’il avait parfois du évoquer avec des jeunes leur alter. Et il n’avait jamais été très bon à ça, loin de là. Car ces personnes venaient le voir en espérant ne pas être jugées. Il n’était donc pas rare que lorsque ce sujet devenait central, il les redirige vers ses collègues. Car comment aurait-il pu évoquer les alters sans commettre de jugement de valeur.

Avec un peu de chance elle avait été plus compétente dans son métier que lui ne l’avait été. Finalement, ce n’était pas plus mal qu’il ait perdu son travail là-bas.

De manière générale, Kass n’étalait pas sa provenance, son histoire, sa généalogie. Il n’avait pas honte de ses parents, ils restaient ses parents et sans aucun doute il avait de l’affection pour eux, même si cela faisait des années qu’il tombait sur la messagerie en appelant la maison. Néanmoins, quand 80% des personnes possédaient un alter, mieux valait ne pas crier sur les toits qu’il venait d’un foyer intolérant à cet égard.

« J’ai grandi dans une zone un peu plus isolée. Les alters sont parfois encore un peu trop exotiques de mon point de vue. »

Kass conservait un petit sourire ainsi que ses mains dans ses poches. Il fallait dire que dans son village il n’avait jamais vu l’ombre d’un héros ou d’un vilain. C’était peut-être pour ça qu’il avait peur des chiens et non de quelque chose de beaucoup plus bizarre et spécifique, comme un lavabo à huit membres.

« On en oublie parfois le normal. »


Et cette fois, un léger rire lui échappait. Rien ne valait l’auto-dérision après tout. Il repensait à toutes les crasses qui lui étaient arrivées et quand il faisait le bilan, absolument aucune n’étaient due à un alter, même cette altercation au centre commercial, bien qu’impressionnante ne lui avait causé aucun dommage.

« J’étais là pendant la bataille de Musutafu. Tout le monde a sa petite histoire à raconter. Comment ils ont vu un vilain, été secouru par un héros. Personnellement j’ai été renversé par une voiture en train d’évacuer. »

Il n’avait donc pas besoin de faire face à un alter dangereux pour que cela lui tombe dessus. Mais elle ne serait pas la seule à avoir une question car venait le tour de Kass de la regarder du coin de l’oeil plutôt que l’oeuvre.

« Vous aidez les gens depuis longtemps ? »

En tant qu’assistante sociale ou bénévole peut-être. Et s’il avait arrêté, il aimait savoir que d’autres personnes étaient encore en train de faire ce métier.


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Dim 9 Oct - 19:48
Kass prit quelques secondes pour digérer ce qu’elle venait de lui dire avant de répondre. Ainsi donc, il venait d’une communauté où les Alters étaient peu nombreux, voire inconnus. Cela avait dû être une drôle d’expérience : sauf aberration statistique, ces oasis de normalité – hélas en voie de disparition – n’étaient pas le produit du hasard mais d’un regroupement délibéré de sans-Alters, suivi d’une isolation tout aussi délibérée. Il ne pouvait en être autrement quand 4 personnes sur 5 étaient porteuses de la mutation, il fallait vraiment chercher pour trouver des gens chez qui ce n’était pas le cas. Surtout parmi les jeunes générations, car le chiffre de 80% concernait la société dans son ensemble, toutes tranches d’âges confondues ; chez les moins de 20 ans, le chiffre se rapprochait plutôt des 95%.

Quoi qu’il en soit, la création de tels refuges pour « l’ancienne humanité » ne faisait que retarder l’inévitable : le phénomène ne s’était pas propagé à la manière d’une mutation ou d’une pandémie classique, mais avait au contraire touché simultanément toutes les populations, même lorsqu’elles n’étaient pas en contact les unes avec les autres, des citoyens des mégalopoles les plus cosmopolites aux membres de tribus primitives habitant les recoins les plus reculés de la planète. Tôt ou tard, des enfants mutants finissaient toujours par naître, qu’importe que la communauté ait entièrement coupé les ponts avec l’extérieur ou non.

En tout cas, Zhihao ne savait que penser à l’idée que son interlocuteur ait pu vivre dans ce genre d’environnement.

« Je ne sais pas si je dois vous envier de ne pas avoir eu à craindre un accident d’Alter ou une attaque de vilain pendant votre enfance, ou vous présenter mes condoléances pour le choc que vous avez dû subir en sortant de votre isolation. »

Un rire de la part du jeune homme, puis celui-ci se mit à lui rapporter une autre de ses expériences personnelles. Une mauvaise expérience qui n’était qu’indirectement le produit d’un déchaînement de pouvoirs, cette fois-ci, et avec laquelle elle sympathisait tout à fait.

« Échapper aux terroristes et à leurs créatures, tout ça pour presque se faire tuer par un chauffard ? Vous n’avez pas de chance. Enfin, je suppose qu’il y a une leçon à en tirer... »

La leçon en question étant que les Alters n’étaient pas les seuls dangers menaçant la population ; ceux de l’ancien monde n’avaient pas disparu, loin de là. Cette vérité se rappelait à son bon souvenir à chaque fois qu’elle remettait le pied sur le champ de bataille.

« J’ai eu le privilège discutable d’assister à plusieurs affrontements entre héros et criminels, moi aussi. » répliqua-t-elle en minimisant le nombre ainsi que l’ampleur de sa participation auxdits affrontements. « On a parfois l’impression de n’être que des insectes coincés au milieu d’un combat entre titans, et la seule chose qu’on peut faire c’est prier pour ne pas se faire écraser. »

Elle réprima un frisson alors que certains souvenirs remontaient à la surface, des choses qu’elle aurait préféré oublier mais qui hantaient tout de même ses nuits, ainsi que ses journées lorsqu’elle échouait à les garder enfouies au plus profond de son inconscient. Ce n’était pas la façon la plus saine de procéder, en plus d’être une approche vouée à l’échec, mais c’était tout ce qu’elle avait.

Kass reprit ensuite la parole pour poser une bien étrange question. Qu’est-ce qui avait bien pu lui donner l’idée qu’elle aidait les gens ? Zhihao n’était même pas sûre que la description correspondait réellement à ce qu’elle faisait dans la vie. De très nombreuses personnes auraient certainement l’avis inverse, en tout cas.

« Tout dépend de ce que vous entendez par « aider les gens », mais on va dire… un peu plus d’un an et demi. Qu’est-ce qui vous a fait dire ça, au juste ? Dois-je vous retourner la question ? »
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Kass Narita
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Kass Narita
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Lun 10 Oct - 2:32
Une chance ? Peut-être pas. Il aurait sans doute mieux valu qu’il sache à quoi il s’exposait avant d’arriver dans le « vrai monde ». Il aurait aussi pu tout simplement ne pas avoir d’alter de telle sorte que sa place aurait été plus facilement acquise dans son village. Il était clair que s’il lui était arrivé tous les accidents qui l’ont suivi en ville dans sa jeunesse, il ne serait peut-être pas arrivé à Tokyo en un seul morceau.

Pour autant, et au vue de sa situation, la ville était plus dangereuse pour lui que les alters. Même s’il était donc encore relativement trouillard à ce sujet, il n’avait pas de réelle raison d’être aussi anxieux qu’il ne l’était. Ce qui ne semblait pas être le cas de Madame Cheng ?

Le sens de l’observation du japonais n’était pas des plus développés. Il n’avait pourtant aucun mal à déceler l’inconfort dans la gestuelle de sa voisine. Des souvenirs déplaisants, marquant. Une position à laquelle il s’associait particulièrement de manière générale. Mais de là à s’en plaindre… Ne jamais avoir réellement été exposé au danger était le réel privilège. En revanche, les autres étaient rarement épargné de la même manière. Un syndrome post-traumatique n’arrangerait certainement pas son cas. Heureusement que les chances de croiser un vilain dans une ruelle restaient minces.

Difficile de trouver quoi répondre dans cette situation puisqu’il était plutôt d’accord. D’un point de vue théorique, les héros protégeaient la population des alters mais étaient en réalité au moins aussi terrifiant que les vilains qu’ils combattaient. Bien sur, les affrontements ne se faisaient jamais dans des lieux clos ou loin des populations. Il y avait donc toujours de potentielles victimes collatérales. Qui auraient voulu vivre leurs vies sans ces inepties.

Kass avait donc vu juste. Comme quoi il lui arrivait parfois encore de ne pas être totalement à côté de la plaque. Il ne pouvait tout de même pas accepter la reconnaissance qui allait avec le fait d’aider son prochain. Avec le recul, son travail avait certainement eu bien peu d’impact sur les personnes venues à sa rencontre.

« Il est rare que l’on rencontre toutes ces personnes sans les avoir cherchées. Et non, je suis serveur dans un bar. »

Il ne s’en cachait pas. Il sous-entendait peut-être aussi avoir fait autre chose mais il préférait ne pas rentrer dans les détails. Il n’allait plus au contact des gens qui pourraient avoir besoin de son aide, il n’avait pas grand chose à leur apporter. Il devrait agir en fonction de l’opportunité. Et pour l’heure, il était temps de passer à l’oeuvre suivante. Une série de portraits de familles ayant à chaque fois une chose en commun. Des parents d’apparence très humaine et un enfant, souvent très jeune témoignant d’un alter de mutation extrêmement visible : « Ce sont nos enfants ».


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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Mar 11 Oct - 22:56
Ah, voilà qui expliquait pourquoi Kass la prenait pour plus altruiste qu’elle ne l’était réellement, il supposait – non sans raison – qu’elle avait dû chercher pour tomber sur le genre d’individus à problèmes dont elle lui avait parlé. La logique était solide, mais fausse dans le cas présent, ou du moins elle opérait dans le mauvais sens : Zhihao ne faisait pas exprès d’avoir affaire à de telles personnes, c’était plutôt qu’on l’appelait pour limiter la casse lorsque l’une d’elles se manifestait. Et dans le cas des exemples qu’elle avait cités, la rencontre était véritablement due au hasard.

« Ce n’est pas parce qu’une chose est rare qu’elle n’arrive jamais. La fille dont je vous ai parlé est la petite sœur d’une ancienne camarade de lycée – elle a failli m’arracher un bras, soit dit en passant –, et le pauvre homme avec les problèmes de sécrétions malodorantes habitait dans le même quartier que mes parents, qui ont leurs propres difficultés en matière d’Alters, d’ailleurs. Les gens qui ont la vie dure du fait de leur mutation sont partout, il suffit de se montrer attentif à leur présence. »

En parlant de mutation, au sens impropre du terme cette fois, c’était l’élément central de la création suivante, un assortiment d’images illustrant un choc générationnel bien plus flagrant que tout autre dans l’histoire de l’humanité. Quel était le message qu’avait voulu transmettre l’artiste, ce coup-ci ? L’aspect inexorable de la transformation de leur espèce ? Une exhortation à regarder au-delà des différences physiques pour que le visiteur se rappelle de ce qu’il en avait en commun avec ses congénères ? La nécessité pour l’ancienne génération de préparer la nouvelle aux défis et épreuves qui l’attendent ? Une fois de plus, le créateur n’avait pas pris la peine d’exprimer explicitement son intention, ce qui ennuyait légèrement la militaire : elle préférait quand les questions avaient des réponses claires, nettes et si possible concises.

« C’est drôle quand on y pense. » poursuivit-elle en faisant défiler son regard d’un portrait à l’autre. « Vous venez d’une communauté où les pouvoirs sont rares, et moi j’ai grandi entourée de gens à l’Alter défectueux. Belle opposition. Ceci dit, vous devez avoir votre lot d’histoires du genre à raconter : en tant que serveur, vous croisez sûrement beaucoup de gens dont les langues se délient avec l’alcool. J’imagine aussi que les choses dérapent parfois. »

Bon, tout dépendait du type d’établissement dans lequel travaillait le jeune homme, mais il avait dû en voir de belles si ce qu’on lui avait raconté sur la culture de l’alcool au Japon était avéré, surtout en ce qui concernait la propension des salarymen à boire comme des trous après le bureau. Alcool et Alters faisaient rarement bon ménage, c’était bien connu. Il ne manquait plus qu’à ajouter des ados pour avoir la recette d’un désastre assuré.
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