Hiro Kotei. Criminel notoire dont les méfaits principaux tels que (mais non limités à) le vol, le kidnapping dans le but d'extorsion et même le meurtre avait rendu célèbre autant chez les autres criminels que chez les héros. Depuis plusieurs semaines, White Muse et son agence traquait le vilain sans succès. Traquait était le mot juste, car il s'agissait d'une vraie chasse, l'homme à l'alter de mutation qui lui donnait l'aspect et les capacités d'un manchot empereur étant un être plein de ressource et sachant très bien couvrir ses traces. Mais aujourd'hui, Sophia sentait que c'était la bonne journée. Ils avaient réussi à identifier sa base d'opération, soit dans les locaux de la décharge publique qui, autrefois, accueillait un incinérateur et qui étaient maintenant abandonnés par la ville.
Sous le couvert de l'obscurité, Sophia approchait lentement du bâtiment, à l'affut de tous les bruits suspects. C'était sa première mission d'infiltration depuis son arrivé au Japon. Elle en avait fait une ou deux Suède, avant son départ, mais rien d'exceptionnel. Rien de comparable. En back-up, ses deux sidekicks, Hanzo et Shinji, attendait dans le van. Mais Sophia savait à quoi s'attendre. Malgré leurs compétences, ils avaient leurs euh... "Particularités". L'ainé était probablement en train de dormir et le jeune attendait sûrement le moment pour venir voler la vedette. Elle était vraiment tombé sur des drôles de personnages...
- White Muse à base. Je suis en position. J'entre.
Avec l'aide de l'oreillette discrète qu'elle portait, elle était en communication constante avec les deux autres, qui attendaient son signal pour intervenir, lorsqu'elle serait prête à évacuer celui qui se faisait appeler "The Emperor". (Un peu pompeux, si vous vouliez son avis).
- Ici Vector, bien compris, en attente.
Le ronflement sonore qu'elle entendit en arrière plan confirma son hypothèse de départ sur l'autre sidekick. Sophia n'était quand même pas inquiète. Malgré tout, il avait l'expérience et elle savait qu'il serait prêt, le moment venu.
Elle ouvrit donc lentement la porte qui se dressait devant elle, entrant dans le bâtiment. Normalement, il ne devrait y avoir que trois personnes à l'intérieur, en plus de Hiro, soit ses deux généraux et sa victime du jour, soit une gamine qui avait été kidnapper deux jours auparavant et dont les criminels attendaient la rançon demandé aux parents. Celle-ci était sa première priorité. La mettre en sureté pour s'assurer que rien ne lui arrive pendant qu'elle s'occupait des malfrats. Elle se dirigeait donc d'un pas assuré, mais silencieux, vers l'arrière du bâtiment qui était l'endroit le plus probable pour une "cellule", quand elle entendit une bruit sourd derrière elle. Rapidement, elle sortie de sa poche une photographie d'elle qu'elle posa dans l'ombre avant d'entré à l'intérieur, dans le but d'observer ce qui se passait autour.
Avançant lentement dans le noir, ma lame à ma taille et le regard posé sur le vieux bâtiment, je progresse avec discrétion. Ma traque arrive à son terme, Hiro Kotei est doué pour couvrir ses traces mais ses derniers agissements n'étaient pas passés inaperçus, aujourd'hui, il en payera le prix.
Arrivant à l'entrée du bâtiment, face à un portail en tôle fermé, je sors Fukushu de son fourreau, passant doucement ma main sur sa lame aiguisée. Du sang coule sur le sol et je ferme les yeux, laissant la douleur se répandre dans mon corps et les souvenirs… Revenir...
"Tu t'es encore blessé ?!"
Le visage encadré par ses longs cheveux bruns, regardait ma blessure avec un air moqueur, sa main ébouriffant mes cheveux déjà en bataille. Un sourire franc illuminait son visage, elle trouvait ça drôle. La seconde d'après une bourrasque de flammes eclipse le souvenir, me laissant l'image de ce même visage, déjà dévoré par les flammes. Ses yeux vides se tournent vers moi, pourquoi me regarde-t-elle ?
Mes yeux s'ouvrent brusquement, mon corps est chaud, mon cœur bat à la chamade. Je vais le tuer. Doucement, je reprend le contrôle, ferme ma main et range Fukushu avant d'attraper une gouttière et de grimper.
Quelques secondes plus tard, j'arrive à une fenêtre, donnant sur l'intérieur du bâtiment. La lumière était allumée, mais pas de trace de ma cible. Il doit être caché à l'arrière. Alors, d'un pas vif et agile, je redescend et m'approche d'une fenêtre, prêt à rentrer. Cette nuit, je barre un nom de plus sur ma liste.
Soophia ne s'attendait pas vraiment à ça. Elle aurait cru que le bruit venait d'Hiro ou de l'un de ses acolytes, voir d'un animal sauvage qui se serait aventuré dans ces lieux "abandonnés". Mais non, la scène qui se déroulait de l'autre coté de la photo dans laquelle elle se trouvait était complètement inattendu. Un homme était en train d'entrer dans bâtiment par la fenêtre, juste à coté de l'endroit où elle se trouvait encore, quelques secondes auparavant. Un homme habillé en samurai. Un frisson parcouru l'échine de Sophia. Elle savait très bien de qui elle s'agissait et ça n'augurait rien de bon.
Le samurai vengeur, qui errait dans l'ombre. Elle n'était pas au pays depuis très longtemps, mais on lui avait parlé de lui presque dès son arrivé. Comment elle devait être prudente si elle croisait son chemin, car il ne laissait habituellement aucun témoin sur son chemin. Et s'ils avaient la même cible aujourd'hui, c'était problématique. Quand était-il de la fillette ? En sortirait elle intacte?
Elle se devait d'agir, mais comment s'assurer qu'il ne l'attaquerait pas dès le premier regard? Elle ne pouvait pas prendre le risque d'envoyer un message oral à ses sidekicks et elle n'avait pas son téléphone portable pour envoyer un texto... Elle était donc seule dans tout ça. Pour l'instant, le mieux serait sans doute d'observer sans rien faire et, peut-être, éventuellement le restreindre pour pouvoir évacuer sa cible alors qu'elle respirerait encore...
Sophia choisi donc de rester dans le Picture World en attendant que le samurai fasse le premier mouvement et prendre ensuite sa décision. Elle espérait que la gamine ne serait pas en danger le temps que sa prendrait, mais sa priorité était sans aucun doute de surveiller le nouvel arrivant.
Comment suivre discrètement un être qui était une vraie machine à tuer? Elle aurait du déposer des photos d'elle au sol de façon régulière afin de pouvoir sortir rapidement en cas d'urgence ou, dans le cas présent, suivre sa cible sans que celui-ci ne la remarque... Elle n'aurait d'autres choix que de sortir du monde photo dès que le samurai se serait un peu éloigné.
Maintenant, il fallait juste espérer que la curiosité de l'homme ne soit pas éveillé par la présence de la photo de mannequin dans un bâtiment désaffecté...
Alors que j'entre dans le bâtiment vide par la fenêtre, j'arrive sur une grande salle insalubre, des déchets entreposés ci et là et quelques chaises, tables, un bar… Sûrement une ancienne cafétéria pour les employés qui travaillaient ici.
Soudain un son attire mon attention et j'ai juste le temps de me baisser qu'une lance sombre me frôle le crâne, coupant quelques-uns de mes cheveux sur le coup. C'était juste.
"Rapide." Murmure une voix féminine dans un coin supérieur de la salle alors que derrière moi, la lance s'agite et pour repartir d'où elle venait.
Je plisse les yeux pour essayer de voir mon adversaire mais c'est finalement une autre silhouette qui sort de l'obscurité depuis l'autre côté de la salle. Un homme, à la carrure imposante, dont je pouvais très bien distinguer les yeux jaunes malgré l'absence de lumière, s'avance, dévoilant de larges griffes, avant de dire d'une voix rauque :
"Je t'ai senti à des kilomètres, tu empestes le sang…"
Ma main se pose sur le manche de Fukushū alors que je sens l'aura des deux prédateurs d'élite se focaliser sur moi. L'empereur a bien choisi ses gardes du corps.
Soudain, les portes de la salle à l'arrière s'ouvrent, illuminant la pièce, et un homme à l'apparence bien particulière en sort... Accompagnée par une gamine aux yeux apeurés. Mes yeux se posent sur l'empereur alors que je retiens ma rage, l'otage n'était pas prévu dans l'équation.
"Je sais qui tu es." Dis l'empereur d'une voix calme. "Nous t'attendions."
À ses côtés, l'apparence de ses acolytes m'est enfin dévoilée alors que je passe en position de combat, sortant ma lame de son fourreau. Moi aussi, je sais qui ils sont.
"Felinus."
L'homme dont le haut du corps est celui d'un félin au pelage noir extrêmement imposant me fixe intensemment, comme si j'étais un énorme point rouge. Ses impressionante griffes sont des armes redoutables, c'est un chasseur doué dans l'obscurité, agile et puissant.
"Et Arachna."
La femme svelte, à l'apparence plus humaine si ce n'est sa peau grise, esquisse un sourire quand je prononcé son nom. Du côté de son corps sortent six lances violettes qui lui donnent une apparence arachnéenne. Moins connue que son partenaire, elle n'en est pas une assassine moins douée pour autant.
"S'il le faut, je vous tuerais avec lui."
L'empereur, ses nageoires dans le dos, me regarde avec supériorité. Il ne semble pas inquiet. Contrairement à toutes mes proies jusqu'ici, il s'attendait à ma venue. Et avait préparé son coup.
"Vous savez quoi faire. Honk honk." Dit-il simplement à ses gardes du corps.
Et, sans même attendre, Felinus bondit, miaulant avec excitation. Je bondis en arrière, esquivant ses griffes de peu avant de basculer en arrière lorsque la lance d'Arachna tente de me transpercer. Ma lame s'abat sur le membre poilu de mon adversaire, faisant gicler son sang.
Je me replace, Fukushū devant mon visage, alors que le félin lèche sa plaie, son regard toujours fixé sur moi.
Il semblait qu'elle n'aurait même pas besoin de sortir du Picture World, puisque tout semblait débouler juste devant elle. D'abord les deux acolytes, puis le big boss, Hiro lui même (accompagné de son otage, bien entendu), apparurent à tour de rôle dans la pièce où se trouvait le samurai et l'héroïne (même si personne ne la savait là, pour l'instant).
Après une courte discussion, le combat commença. Sanglant dès le départ. Felinus et Arachna était reconnu comme étant deux des mercenaires les plus efficaces du métier. D'innombrables victimes à leurs palmares. Sophia avait bien fait ses recherches et, à la base, avait une stratégie pour ne pas avoir à faire à eux, en subtilisant leurs patron de sous leurs nez, mais là, l'électron libre qu'était le vengeur avait attiré toutes les cibles au même endroit, rendant l'opération très difficile.
Elle n'avait pas le choix. Elle devait joindre le combat. Elle possédait deux exemplaires de photographies des trois criminels, pour lesquels elle avait du déboursé une fortune à l'un de ses contacts. Elle pouvait donc les capturer temporairement si le besoin s'en faisait sentir. 10 minutes était le temps pendant lequel une cible pouvait resté enfermé. Elle devrait donc faire vite. Une photo de la jeune fille était aussi en sa possession, afin de pouvoir l'évacuer plus facilement. Tout ça n'empêchait pas l'opération d'être extrêmement risqué, car face au samurai par contre, elle était complètement impuissante.
Elle passa alors à l'action. À la surprise général, elle sortie du Picture World et fondit directement vers le grand patron. Elle passa juste à coté d'Hiro et attrapa la jeune fille, sortant aussitôt le cliché de celle-ci de sa poche. La jeune fille disparu aussitôt, aspiré par la photographie.
L'héroïne appuya alors rapidement sur son oreillette.
- Changement de plan, Vector. J'ai la victime, je l'évacue dès que possible, soyez prêt.
Dans son oreille, une presque-cri.
- Quoi? Non mais ça v...
White Muse coupa la communication d'un coup. Face à elle se dressait un homme manchot empereur qui semblait en furie de s'être fait voler son gagne-pain de sous le bec.
- MOnsieur Kotei, laissez moi me présenter. White Muse, grande fan de tout ce que vous faites. Si vous pouviez gentillement me suivre maintenant...
Le grognement que poussa le criminel laissa entendre qu'il n'était pas autant fan de la Suèdoise que celle-ci ne l'était de lui...
- Tu vas voir qu'on ne reste pas impuni après s'être moqué de l'Empereur ! Honk Honk !
Arachna et Felinus ne me lâchent pas. Ils sont spécialisés dans l'affrontement et ça se sent. A peine leur boss leur avait ordonné de s'occuper de moi que le combat à mort avait commencé.
"Meow !"
La griffe du mutant frôle mon visage une nouvelle fois et je n'ai pas le temps de contre-attaquer qu'une lance de l'araignée manque de m'empaler. Ils ne me laissent aucune ouverture, la masse et les réflexes du félin m'empêchent même d'imaginer pouvoir atteindre la tirailleuse, je vais devoir trouver le bon moment.
Cependant, alors que le combat fait rage, un mouvement du côté de ma cible attire soudainement mon attention. Un femme, sortie de nulle part, fond sur le manchot, faisant disparaître son otage en une fraction de seconde.
Qui est-ce ? Non. Que fait-elle là ? Je n'ai pas le temps de réfléchir à qui elle est, je ne dois pas la laisser s'approcher de l'empereur. Par chance, l'imprévu détourne l'attention du mastodonte pendant une fraction de seconde, ce qui me donne une ouverture.
Je m'élance en avant laissant tomber une bombe fumigène qui explose aux pieds de Felinus, l'épaisse fumée embrouillant ses sens sur le coup.
"Me… ow !"
Plongeant sous ses jambes, j'esquive le coup de griffe qu'il lance a l'aveugle dans le nuage gris et taillade son mollet au passage. Dans un miaulement de douleur, son genou tombe au sol et il tente un dernier coup en arrière mais, trop tard, je suis déjà passé.
"L'empereur.."
Mes yeux sont fixés sur l'inconnue. Quoi qu'il se passe, je le tuerais ! Je n'ai qu'à l'atteindre, juste une seconde. Un sifflement rageur attire mon attention sur ma gauche et je bondis, esquivant dans une acrobatie une lance meurtrière.
"Est à moi !"
Hurle-je en lançant, la tête à l'envers, mes shurikens-bolas vers Arachna.
La mercenaire, qui avait baissé sa garde dans sa tentative de m'arrêter, se fait surprendre. Les chaînes de mon projectile s'enroulent rapidement autour de son torse, les lames se plantent dans sa peau et elle trébuche en arrière, ses bras immobilisés.
L'instant d'après, j'atterris, brandissant mon arme devant moi. Ils ne sont qu'à quelques mètres, je n'ai que quelques secondes. Je dois le tuer. Et, dans un grognement rageur, je m'élance vers eux.
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