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Show up some moves ! [PV Maririn & Ryuji]

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Chikara Shokanuru
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Chikara Shokanuru
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Mer 13 Jan - 0:28
"Hmmmmm…"

La proposition m'avait prise vachement par surprise, quand même. Faut bien avouer un truc, je peux prétendre tant que je veux que "gna gna gna, j'ai rattrapé", ça ne changera rien au faut que j'ai pas été au lycée. Quand j'avais l'âge, j'ai séché complètement pendant plusieurs années, donc autant pour la vraie expérience. Et même après, au trou, quand j'ai pris des cours en ligne pour préparer la licence héroïque, bah c'était juste des cours en ligne, quoi. Ça ressemble pas, de près ou de loin, à la vraie expérience. Du coup, forcément, quand on m'a invitée à intervenir dans un lycée justement, bah ça m'a fait bizarre. Je savais même pas que c'était une possibilité, et j'y aurais jamais pensé de moi-même. Après une première lecture rapide, je me suis penchée vers l'écran en plissant les yeux comme une mamie du siècle dernier pour relire et vérifier que j'avais bien compris. Ça jargonnait vachement pour pas grand-chose, mais globalement, ils voulaient que j'intervienne sur mon séjour carcéral, ma réinsertion, et comment les héros pouvaient améliorer la société en aidant les criminels revenir à une vie civile. Un sacré paquet de conneries, si vous voulez mon avis. Je veux dire, ouais, la réinsertion c'est possible, et c'est bien. Ce serait vachement hypocrite de pas le dire. Mais si j'ai réussi à m'en sortir, c'est pas parce que des héros m'ont aidée, c'est parce que je le voulais vachement fort et que je me suis crevée pour. L'aide, j'ai été la cherchée, elle est pas venue à moi. Alors j'étais supposée dire quoi ? Puis ça se passait comment, une "intervention" ? Le nom était le même que les réunions pour camés et alcooliques, ça ressemblait à ça ?

J'en savais foutrement rien, et c'est pour ça que j'ai décidé de me renseigner avant. Et pourquoi m'embêter à poser des questions ou lire des articles quand j'avais la source sous la main ? Alors après réflexion, et après avoir galéré pour chercher mes mots, j'ai envoyé une réponse à Yueï. En gros, j'ai jamais eu ce genre de cours, bla bla bla, je saurais pas à quoi ça ressemble, bla bla bla, je voudrais pas vous priver de l'opportunité de parler de mon parcours unique… Bref, j'ai été honnête, et je leur ait demandé si je pouvais au moins venir voir à quoi ça ressemble leurs cours.  Histoire de…

"Maman…"

"Hey, ma puce ! Tu devrais pas dormir à cette heure ?"

J'ai replié l'ordi aussitôt. Le boulot passait après ma fille.

- - -

J'ai été la première surprise, je crois, d'avoir une réponse autre que "Lol, non." A savoir qu'on m'a proposé de venir visiter l'école, discuter avec certains des profs, et voir directement sur place comment tout le bousin tournait. Et ce alors qu'on était, quoi, quelques mois après la grosse attaque qui avait ravagé tout le quartier. Yueï avait pas fait exception, et après avoir failli perdre pas mal de monde, ils avaient encore renforcé la sécurité de l'établissement. Du coup, je m'attendais pas à ce qu'ils laissent entrer quelqu'un juste pour papoter et faire le tour du proprio. Mais hey, ils l'ont fait, et j'avoue que j'étais un peu curieuse. Mitsukeru aura à aller au lycée un jour, faut bien que je saches à quoi ça ressemble.

C'est pour ça que je me suis retrouvée, un matin, vers… onze heures, devant un énorme portail en métal qui ressemblait pas mal à celui de la taule. J'étais là pour découvrir un truc que j'avais loupé, et j'avais l'impression de revenir en arrière, pas cool. Heureusement, il y avait un maton à la porte, qui m'a vue approcher et qu'a dû me reconnaître, parce qu'il m'a fait signe d'approcher. Il a quand même demandé à voir mes papiers, et l'autorisation d'entrer, et l'invitation. Il était prévenu que j'arrivais, mais il a quand même fait toutes ses vérifications avant d'ouvrir l'espèce de porte ridiculement immense. Pour laisser passer les géants, je suppose. Je vais pas me plaindre, il reste encore pas mal de portes trop petites pour moi dans les vieilles baraques.

Il m'a pas accompagnée dedans, je lui ait dit que je saurais me dépatouiller. C'était qu'une école, le bâtiment. Un lycée. J'en avais vu, c'était pas si grand. Enfin celui-là l'était, si, comme je m'en suis rendu compte pas longtemps après. Et comme en plus j'avais pas bien écouté les instructions pour aller là où on m'attendait, à savoir la salle des profs, bah je me suis paumée. Rapidement, je me suis retrouvée à me balader un peu au pif dans les couloirs, à passer devant des classes pleines d'ado qui n'étaient visiblement pas la salle des profs, sans croiser personne capable de m'indiquer le chemin. Wep. Pas exactement glorieux. J'avais pris la peine de bien me saper pour l'occasion, en plus, j'avais  sorti mon costume...
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Maririn Uyeno
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Maririn Uyeno
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Mer 13 Jan - 6:11
C’était un complot. Un fichu complot. Je savais, je savais bien que maman ne voulait pas que j’entre à Yuei. « C’est pas si loin », « Ca va te faire des jambes ». Oui, bien sur. Quel mal pouvaient faire 45 minutes de train matin et soir. Encore si ce n’était ça, si ce n’était pas pour ce démoniaque dénivelé de 300 mètres pour atteindre la gare ou en revenir ! Mais je ne comptais pas me laisser abattre pour si peu et c’était donc avec un grand courage à défaut d’enthousiasme que j’affrontais cette épreuve tous les matins et tous les soirs. Je ne négocierais pas avec les terroristes.

Yuei était tout de même arrivé… plus vite que je ne l’aurais imaginé. A m’être noyée dans les petits boulots cet été, j’ai fini le dernier à la veille de la rentrée. J’avais donc un peu séché la préparation mentale pour cette première confrontation avec mes camarades de classe. Mais cela n’aurait pas du être bien grave. Après tout j’étais certaine de me faire des amis très vite, des futurs héros avec qui j’aurais pleins de trucs en commun.

Quelle erreur. Je ne pensais pas que l’expression « louper le coche » pouvait être aussi vraie. La veille, toutes les angoisses et appréhensions étaient revenues au galop et je m’étais fait un devoir de ne pas faire n’importe quoi. J’avais donc prévu un plan d’attaque stricte. Il me fallait du papier, des stylos, des chewing-gum au cas où quelqu’un voudrait à grignoter, des anti-douleurs pour un mal de crâne ? Non, ils iraient probablement directement à l’infirmerie plutôt que de prendre un cachet d’une inconnue… Un porte clé de ma série préférée sur ma sacoche, toujours un bon moyen de lancer une conversation. J’avais déjà fait quelques ajustements sur l’uniforme que j’avais parfaitement repassé. Restait donc mon téléphone, encore plus de stylos au cas-où mon voisin m’en demanderait un. Oh et un manga, on ne savait jamais.

Le lendemain au moment de partir, j’avais même séché le petit déjeuner. Détail important quand la veille j’avais déjà eu du mal à garder mon dîner à sa place dans mon estomac. Mais alors qu’est-ce qui aurait pu mal tourner ? Mon ventre aurait-il gargouiller, m’humiliant devant tous mes camarades ? Eh bien à ce jour, je n’en ai encore aucune idée. Dans ma précipitation et dans mes angoisses, j’avais oublié le plus important. Eteindre mon casque.

Visualisez donc la scène, notre premier cours et j’attendais impatiemment qu’on me demande un stylo ou un chewing-gum. Et voici qu’alors que le troisième élève montait sur l’estrade pour se présenter, soudain plus un bruit. Mon casque avait rendu l’âme, plus de batterie, je n’entendais rien. Rien du tout. Je ne voulais pas m’afficher alors… je suis restée silencieuse. J’ai bien essayé à la pause déjeuner de trouver un endroit où le recharger mais c’était peine perdue, car pour mon matériel sur-mesure, il fallait bien sur un cordon exotique.

J’ai donc… fait comme si tout allait bien jusqu’à la fin de la journée, évitant mes camarades, fuyant leur regard, ne leur répondant pas. Je ne lisais plus sur les lèvres aussi bien que je le faisais quand j’avais sept ans. Et le lendemain, ils avaient cessé d’essayer. Visiblement, la rumeur s’était répandue dans la classe que je n’aimais pas discuter et que je voulais qu’on me laisse tranquille.

Et je n’avais toujours pas à ce jour réussi à me sortir de cette situation. Si encore je dormais sur place j’aurais d’avantage d’occasion de leur faire changer d’avis mais avec le dernier train à attraper pour rentrer, à la fin des cours, je disparaissais aussitôt. Voilà où j’en étais, me dirigeant vers ma salle de classe, traînant légèrement les pieds dans le couloir et en fixant la pointe, lâchant de petits soupirs réguliers. J’avais évité les railleries, mais à quel prix ?
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Ryuji Ichihyo
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Ryuji Ichihyo
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Mer 13 Jan - 10:56
Ce que Ryuji attendait avec un mélange d'intérêt et d'appréhension était finalement arrivé. Son entrée à Yuei, ce pourquoi il avait travaillé d'arrache-pied. Le concours était désormais derrière lui, il allait pouvoir enfin entamer ce nouveau chapitre conséquent de sa vie.

C'était pour se vider l'esprit qu'il était allé à la plage de Dagobah avant la rentrée, afin de se vider la tête et de se remettre en forme. À cette occasion, il avait rencontré Yuki Fujiwara, qu'il avait sauvé de la noyade. Allait-il la revoir dans ce lycée ? Il n'en savait rien, mais ça ne lui aurait pas déplu. Seul l'avenir dira si ces deux adolescents allaient se revoir en tant que véritable camarades d'école ou non.

Le premier jour fut assez... Particulier, dira-t-on ? Bien qu'habitué à la présence de nombreux autres élèves dans le même espace que lui, Ryuji était toujours un peu déboussolé par la taille de Yuei. Le collège qui l'avait accueilli n'avait rien à voir, en termes de taille. C'était passer d'un pays à un continent entier, en terme de ressenti ! Et forcément, qui dit plus grand espace scolaire dit... Eh bien, plus de gens ! Et cet effectif plus fort que ce à quoi il fut habitué avait désarçonné l'étudiant aux dents de sabre. Il s'attendait à ce qu'il y aie plus d'élèves, mais ressentir l'impact de ce nombre avait quelque chose de plus inattendu.

En classe, Ryuji aurait préféré pouvoir se terrer au fond. Manque de bol, il avait fini à une table plutôt centrale. Il se démarquait de par sa taille et sa stature... Alors qu'il ne voulait même pas se faire remarquer à la base.

Lorsqu'il dut se présenter, Ryuji se fit assez concis. Cela posa bien les bases de son caractère. Aucune mention de son passé unique dans la jungle indienne, aucune vantardise sur sa situation familiale. Il pouvait apparaître comme quelqu'un de humble, mais il fut surtout vu comme un silencieux solitaire. Ce qui est une description pertinente.

Il avait également porté attention aux noms lors des présentations de chacun. Cela compensait le fait qu'il n'avait pas retenu les signatures odorantes des élèves.

Le premier contact entre la majeure partie des élèves et Ryuji fut assez... Perturbant. Son simple regard de fauve, bien que n'étant chargé d'aucune émotion négative, mettait les autres quelques peu mal à l'aise. Et encore, si ça n'avait été que le regard... Il y a toute sa stature qui vient corroborer cela. Sans parler de ses dents de sabre et de ses griffes acérées...

Eusse-t-il eu les yeux d'un être humain aux pupilles rondes et aux iris plus rassurants, il aurait vite capté l'attention de la gente féminine. Mais là... Il suscitait plus l'intimidation relative que les fantasmes. Le peu de questions qu'on lui posa pendant les pauses fut vite écarté par des réponses aussi brèves que directes, rendant le tout d'autant plus gênant.

"Tu sais que tu ressembles un peu à Tarzan ?"
"On me le dit tout le temps."

" Tes dents ne te posent pas de problèmes ?"
"Non."

Et d'autres questions du même acabit...

Aujourd'hui, Ryuji arpentait les couloirs, traînant la réputation que l'on lui donnait : celle d'un solitaire à ne pas provoquer.

Cherchant sa salle de cours il se déplaçait d'un air détendu et somme toute très normal. Après tout, le fait de se rendre en cours faisaient à nouveau partie de sa routine, au même titre que l'entretien de ses griffes.
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Chikara Shokanuru
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Chikara Shokanuru
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Jeu 14 Jan - 14:51
Alors que j’ai passé le coin d’un mur, une sonnerie a retenti. Ça je reconnaissais, comme quoi le lycée était pas si différent de ma primaire. Enfin, celui-là était vachement plus grand que mon collège, quand même. Mais il y avait toujours la cloche pour marquer la fin des cours. Les élèves allaient pas tarder à envahir les couloirs et… j’ai réalisé que si les cours venaient de finir, c’est que j’étais paumée depuis un moment, et probablement en retard, c’était pas cool. Il fallait que je me dépêche de trouver la salle des profs, et à ce rythme j’allais pas y arriver toute seule. J’étais en terrain inconnu, et pas loin d’être hostile. Du coup, j’ai fait la seule chose logique.

Coup de bol, alors que j’aurais pu tomber sur des flots de gamins trop occupés à papoter pour me prêter attention ou qui m’auraient esquivé comme… je sais pas, j’ai pas de bon exemple, mais qui m’auraient pas approchée en gros. Ben à la place j’ai trouvé une gamine toute seule qui marchait en traînant les pieds. Parfait, juste ce qu’il me fallait. Je me suis approchée à grands pas avant qu’elle soit rejoint par des potes et qu’elle veuille plus me parler.

"Hey, la grande !"

Et histoire de m’assurer qu’elle pourrait pas me manquer, je me suis posée bien devant elle, en plein dans le chemin, avec un bras appuyé sur le mur. Elle était pas si grande que ça en vrai, mais par rapport à la mienne de gamine, la seule que je vois au quotidien, elle était deux fois plus grande pratiquement. Elle regardait ses pieds, donc dur de voir son visage ou son expression, mais elle avait un gros casque sur les oreilles.

"Tu m’entends, au moins, avec ce truc ?"

J’ai glissé un doigt dans la bande qui maintenait les écouteurs sur sa tête et tiré un petit coup. C’était pas assez pour le déloger mais comme ça elle comprendrait de quoi je parlais. Et si ça pouvait la faire redresser la tête aussi, ça serait pas plus mal. J’ai l’habitude de regarder les gens d’en haut, mais quand ils me regardent pas en retour j’ai l’impression d’être une brute, que je les écrase. Surtout que pour cette fois, j’essayais pas spécialement d’être effrayante, c’était plutôt sourire un peu gêné et tête de côté. Bon, après j’avais le gros blouson en cuir façon biker, aussi, mais ça c’est mon costume. C’est non négociable. Si ça suffisait à faire paniquer la gamine, ben je l’aurais dans l’os mais ça serait comme ça.

"Bref, tu pourrais me filer un coup de main ? Je suis un peu paumée."
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Maririn Uyeno
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Maririn Uyeno
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Ven 15 Jan - 12:35
La grande ? Une autre paire de pieds que les miens rentrèrent dans mon champ de vision, m’incitant à relever les yeux. Et ce fut.. Bien plus long que ce qu’avais en tête. Pourtant la pointure aurait du me mettre la puce à l’oreille. J’avais déjà vu des femmes grandes, à commencer par ma mère mais peut-être pas à ce point là. Comment ne pas avoir l’air étonnée ? C’est bien à moi qu’elle parlait ? Pourquoi me paraissait-elle familière ? Non.. Ce n’était quand même pas…

« North… »


L’héroïne vigilante ! Le sourire m’avait fait hésiter mais c’était bien elle !! Celle qui avait forcé le concours d’entrée sans passer par un lycée spécialisé à sa sortie de prison. Celle qui malgré un alter visuel était connue pour sa brutalité. Celle qui ne laissait jamais un vilain indemne. Celle qui.. ! Je m’arrêtais soudainement dans ma contemplation quand je senti mon casque décoller de mes oreilles.

« Que… »


Je relevais soudain mes mains pour les poser de part et d’autre de l’appareil et le réarranger bien à sa place. Je voulais bien que ça paraisse contre-intuitif mais j’en avais quand même besoin pour l’entendre alors m’empressais de lui répondre.

« Je vous entend ! »


On ne pouvait pas faire attendre une héroïne. Et même si certaines des histoires circulant à son sujet comme le fait qu’elle ait menacé son sponsor actuel pour obtenir son soutien, on pouvait lui laisser le bénéfice du doute. De toute façon ça participait au lore du personnage. Un peu comme ce gros blouson. C’est avec une légère précipitation que je regardais cette fois autour de moi. Je ne pouvais pas garder ce privilège sans le partager. Tant pis si j’avais l’air collante. Et justement, je remarquais un peu plus loin un de mes camarades de classe. Par chance, j’avais pu entendre son nom.

« Ichihyo-san ! »


Il n’allait pas en revenir. Comment le pourrait-il ? Yuei qui laissait entrer une héroïne au passé si trouble, c’était iconique ! Justement je m’approchais à vive allure pour venir chercher sa manche et le tirer jusqu’à la géante.

« C’est North Star. »


Cette fois, tous l’air de mes poumons se vidait alors que je pouvais enfin l’appeler par son nom complet d’héroïne. Je savais que je serais d’avantage confrontée à des personnalités ici mais je ne pensais pas que ce serait si vite. Ma contemplation recommenca et c’est avec un train de retard que je repris après avoir secoué un peu la tête.

« Elle cherche son chemin. Tu pourrais… m’aider à l’aider ? »


Il fallait tout de même que je protège un peu mes arrières pour ne pas trop avoir l’air d’une groupie. De toute façon ce n’était pas faux, on était encore nouveaux ici, je ne connaissais pas le bâtiment par coeur et deux nouveaux valaient mieux qu’une. Au moins dans ce cas de figure.
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Ryuji Ichihyo
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Ryuji Ichihyo
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Ven 15 Jan - 19:18
Lorsque la sonnerie retentit, Ryuji pressa un peu le pas, l’idée d’être en retard le tracassant. Il fallait dire qu’au collège, il était particulièrement assidu, et qu’il s’interdisait tout retard, quitte à quitter son domicile plus tôt que prévu. Il en était allé de même pour aujourd’hui.

Toutefois, il n’eut pas vraiment le temps de penser à ce qui allait se passer une fois arrivé en cours… Car soudainement après avoir accéléré, il se fit interpeler. Et il ne s’attendait pas à ce que cette interlocutrice soit… Maririn ! L’homme-fauve écarquilla légèrement les yeux. Après tout, avec la rumeur qui circulait sur elle… Ryuji ne l’imaginait aller d’elle-même vers quelqu’un d’autre. Non pas qu’il la jugeait d’une quelconque façon.

« Uyeno- Fit soudainement Ryuji, assez surpris par la situation. »

Il n'eut même pas le temps de finir qu’il se fit, sans plus de cérémonie, tirer par la manche jusqu’à North Star, l’héroïne à la dégaine punk. Lorsque Maririn lui expliqua qui était cette femme, Ryuji fut encore plus surpris. Il connaissait cette héroïne de réputation, et ne s’attendait tout simplement pas à la voir ici.

Mais ce n’était pas tout…

Il s’attendait à ce que North Star soit imposante, étant donné ce qu’il avait pu entendre… Mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit SI imposante ! Il était assez surpris de voir une personne d’une telle stature face à lui dès ses premiers jours de cours.  Ce n’était pas un problème d’égo, Ryuji était bien trop humble pour ça. Mais disons qu’il n’avait pas forcément prévu l’éventualité de faire face si tôt à quelqu’un d’aussi, voire plutôt plus impressionnant que lui d’un point de vue physique.

Maintenant, il se sentait comme un léopard face à un lion, un tigre face à un rhinocéros, un puma face à un ours, un megantereon face à un deinotherium, enfin bref, vous avez compris l'idée. Surplombé, bien que seuls cinq ou six centimètres les séparaient. Ryuji ne manqua pas de déglutir légèrement, preuve de sa surprise et de l’impression qu’elle lui laissait.

Maririn lui fit un résumé de la situation : l’héroïne s’était perdue. Qui pouvait lui en vouloir ? Difficile de se repérer dans un tel lycée quand on n’y est pas habitué !

La camarade de Ryuji tenait à aider North Star à retrouver son chemin, c’était la moindre des choses, surtout pour des héros en devenir. Maintenant, tout allait dépendre de la destination précise de la star du jour pour voir à quel point Ryuji pouvait être utile. Après tous, il était vrai, Maririn et lui étaient tous deux nouveaux, pas les propriétaires des lieux.

Délaissant sa surprise, Ryuji se ressaisit pour revenir à son sérieux habituel, du mieux possible en tous cas.  

« … Très bien, faisons au mieux. Dit-il à sa camarade avant d’interroger l’héroïne avec respect et retenue. Où devez-vous vous rendre ? »

Finalement, l’idée de potentiellement arriver en retard passa au second plan pour lui. Aider une héroïne à se retrouver dans ce lycée lui parut plus prioritaire sur l’instant.
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Chikara Shokanuru
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Chikara Shokanuru
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Sam 16 Jan - 22:38
La gamine a relevé le regard et m'a répondu en rajustant son casque, signe qu'elle m'avait bien entendue. C'était au moins ça on va dire, parce qu'elle a pas proposé de m'aider. Plutôt le contraire. Elle avait un regard bizarre, intense. J'arrivais pas à dire si elle était terrifiée ou émerveillée, en tout cas elle était sous le choc ! J'aime bien faire ce genre d'effet, et je crois que j'y arrive plutôt bien. Là, cependant, si ça la rendait muette, ça me rendait pas service. Elle était pas muette, hein, elle a parlé et elle m'a répondue, après m'avoir reconnue je dirais. Mais après le choc initial… Ben elle m'a collé un vent.

"Hey, attends !"

J'ai essayé de la retenir mais elle m'avait prise par surprise à filer comme ça, et je voulais pas non plus la choper par le cou ou le col pour l'étrangler. Si je blessais une élève avant même d'avoir tapé la discute avec les profs, ça le ferait mal au moment de parler d'une intervention. Du coup, elle m'a glissé entre les doigts pour aller se jeter sur un autre gamin. Un camarade de classe, sans doute. En tout cas ils se connaissaient, parce qu'elle lui parlait plutôt familièrement. Elle lui a dit qui j'étais, comme si ma présence était exceptionnelle. Peut-être qu'elle l'était ? Je me rend pas compte. En tout cas elle a continué en lui disant de l'aider à m'aider, ce qui est confus en plus de pas être super utile. Je voulais juste la salle des profs, c'était pas dur à trouver normalement, si ? Elle avait vraiment besoin d'un coup de main juste pour ça ? Enfin bref, l'autre était un genre de géant lui aussi, presque autant que moi alors qu'il devait avoir, quoi, dix ans de moins ? Pour un ado, c'était vraiment pas mal.

"Salut."

J'aimais bien sa dégaine, il avait un côté bourru qui me parlait. Et il avait l'air un peu plus sérieux que la petite, ou mieux informé. Enfin c'est ce que j'ai pensé avant de percuter. Le nom que le gars avait utilisé, je le connaissais. Uyeno, c'était pas commun, et c'était aussi le nom de kana Uyeno. Kuma Kin. Une star du catch féminin, et une casseuse de gueule que je voyais régulièrement à la télé. C'était pas la numéro un mais elle avait une bonne cote et elle était dans pas mal d’événements. Elle était connue pour être une ex-héroïne, donc quelqu'un qui savait vraiment se battre (oui, ça ne se fait pas de le dire comme ça, mais je résume), et pour avoir arrêté quand… Machinalement, et en me désintéressant d'un coup du gars qui se proposait pourtant de m'aider, j'ai levé un doigt vers elle.

"Attends, t'es pas la gamine de Kuma Kin ?"

Si c'était le cas… ben c'était une sacré coïncidence. J'étais pas fan de sa mère, dans le sens où je ne la suivais pas particulièrement plus que les autres catcheurs, mais j'adorais ses matchs. Alors si je pouvais gratter pour avoir un autographe…
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Maririn Uyeno
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Maririn Uyeno
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Lun 18 Jan - 2:36
J’avais ce sentiment d’être quelqu’un de privilégié. Dans ce couloir, il y avait beaucoup d’étudiants, dont plusieurs aux yeux étonnés face à l’héroïne. Des incultes qui ne savaient peut-être même pas de qui il s’agissait. Enfin, il n’y avait besoin de le savoir pour être impressionné par le morceau. Je ne pouvais même pas la pointer du doigt, la proportion rendrait ça ridicule.

Du calme, du calme. Je devais clairement apprendre à gérer mon excitation et finissait donc par sceller mes lèvres, les pinçant avec force pour éviter d’en rajouter même si au sol, mes pieds piétinaient légèrement, surexcités, et non à cause d’une envie pressante. J’en venais à multiplier les regards vers Ichihyo-san, espérant voir sa mâchoire tomber.

Bon, sa réaction n’était pas tout à fait à la hauteur de ce que j’attendais mais à l’intérieur il devait bouillir, il n’était peut-être tout simplement pas très expressif. Je me réjouissais quand même de partager ce privilège avec lui. Et quand bien même North Star s’adressait à lui, je m’empressais de répondre.

« Ah, bonjour ! »


Oui, zut, dans la précipitation. J’avais oublié ce détail. Peut-être devais-je poursuivre les courtoisies et lui demander comment elle allait ou si elle pouvait teindre mon casque. Visiblement ce n’était pas non plus la peine puisqu’elle posa une question assez surprenante ? A vivre avec, on oubliait parfois qu’on côtoyait au quotidien une célébrité. Ce n’était pas mon cas. J’avais suivi ma mère dans de nombreuses tournées à l’étranger, avais pu voir les salles pleines à craquer. Et j’étais très fière. Mais je n’avais plus huit ans et je ne voulais pas avoir l’air trop prétentieuse à ce sujet. Je me contentais donc de frotter un peu ma joue de mon index.

« C’est ça. »


Réponse simple, concise, concentrée. North Star était une héroïne, elle ne voulait peut-être pas les détails sur ma mère. Et puis elle devait avoir d’autres choses à faire. Surtout que ce genre d’information créait en générale des attentes du genre à ce que je puisse dégainer des oreilles d’ours. Donc mieux valait éviter. Par contre, si North Star devait se lancer dans le catch et connaissait personnelement ma mère, j’aurais du le savoir non ? Ou peut-être était-ce une info exclusive qui n’était pas encore sortie ? Son alter était adapté à un ring en soit.

« Vous pensez vous lancer dans le catch ? »


C’était en général les alters de mutations ou de transformation qui y étaient le plus représentés mais avec sa corpulence, elle était un alter de mutation à elle seule ! Sans compter qu’avec tout le drama de son histoire, elle avait déjà le back-ground idéal.
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Ryuji Ichihyo
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Ryuji Ichihyo
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Mar 19 Jan - 15:44
Contrairement à ce que Maririn pouvait penser, Ryuji ne bouillonnait pas intérieurement, mais était plus en proie à de l’intimidation face à North Star, intimidation face à laquelle il avait finalement fait abstraction. Cependant, lorsque l’héroïne lâcha un « salut », l’homme-fauve sursauta légèrement, ayant complètement oublié les bonnes manières.

« O… Oui, bonjour… Balbutia-t-il. »

Ryuji se passa la main sur le visage, ne pouvant s’empêcher de marmonner: « Mais quel imbécile je fais... », avant de revenir à une posture normale

Mais alors qu’il s’attendait à ce que Chikara lui dise où elle devait aller, elle sembla avoir… Complètement ignoré l’enfant sauvage, qui sembla dépité par ce vent, et surpris lorsqu’il entendit la question que North Star adressa à Maririn.

Kuma Kin ? Ce nom disait vaguement, très vaguement quelque chose au jeune homme. En effet, son oncle Daisaku avait regardé un match de catch la mettant à l’honneur, il y a quelques temps maintenant… A vrai dire, Ryuji n’était pas vraiment porté sur le catch, même si il avait de quoi se distinguer de la masse : son background qui ressemblait à un crossover entre Tarzan et Le Livre de la Jungle… Mais également son style de combat très peu orthodoxe, dont il pratiquait souvent les bases chez lui. Un style de combat digne d’un véritable animal, qu’il avait appris en observant sa mère terroriser des intrus humains ou chasser des herbivores.

Dans une telle situation, un élève aussi sérieux et carré que ce que laissait présager Ryuji aurait gentiment recadré la situation pour inciter les deux filles à se dépêcher. Cependant… Le dents-de-sabre n’intervint pas, laissant sa camarade et l’héroïne papoter entre elles. N’étant pas du genre à s’imposer aux autres, il avait choisi de s’effacer le temps qu’elles finissent. Voilà bien une chose que l’on pouvait reprocher à cet adolescent : le fait d’être trop silencieux, à ses risques et périls.

Mais il n’avait pas envie de se montrer irrespectueux envers Chikara en l’interrompant. Le simple fait d’imaginer la sanction lui arriver en pleine figure le dissuada de dire quoi que ce soit !

Alors il se contenta de les écouter en attendant qu’elles aient fini. Qui sait.. Peut-être qu’elles allaient attirer son attention d’une manière ou d’une autre.
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Chikara Shokanuru
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Chikara Shokanuru
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Ven 22 Jan - 1:18
Hah, c'était bien elle ! Je l'avais jamais vue, sa mère est une personnalité publique mais elle garde le privé privé. C'est pas plus mal, hein, ça nous regarde pas comment elle élève sa gamine et ce que celle-ci fait. Si je l'avais pas croisée au hasard, j'aurais pas été la chercher. Là cependant, ben c'était fait, elle était là et… et elle a pas tout à fait réagit comme je m'y attendais. Enfin je m'attendais à rien de précis, c'était un peu sorti comme ça, mais je pensais pas que ça aurait l'air de la gêner comme ça. Comme si elle aimait pas qu'on lui parle de sa mère ? Elle en avait peut-être marre, tout simplement. Surtout qu'elle a vite détourné le sujet, ce qui m'a un peu prise par surprise.

"Hein ? Euh, non, je regarde seulement. Pour l'instant l'héroïsme ça me va bien."

Puis c'était nécessaire aussi. J'avais besoin de la respectabilité que ça donne, et de tout ce que les gens imaginent quand ils entendent que je suis héroïne. Pas sûr que j'aurais eu la garde de Mitsukeru aussi facilement en faisant du catch. Enfin bref, vous voyez bien qu'avec sa question, elle m'a complètement cassé dans ma réflexion et que je savais plus où j'en étais. J'ai planté un instant, à essayer de reconnecter les fils, à essayer de me souvenir où je voulais en venir en même temps que je cherchais quoi lui dire.

En plus de ça, il y avait les autres élèves qui commençaient à arriver et qui nous regardaient de loin sans oser approcher. Je l'avais abordée parce qu'elle était toute seule à la base, je pensais qu'on pourrait passer inaperçu et en finir rapidement avec cette histoire. Ce qui, alors que je les aient remarqués du coin de l’œil, m'a aidée à remettre mes idées en ordre et à me concentrer sur le plus important, à savoir que j'étais à la bourre. Sans y penser, j'ai claqué des doigts vers le grand gaillard alors que je me retournais vers lui.

"Pas le temps, j'ai un rendez-vous. Tu saurais me dire où trouver la salle des profs ? Ce bahut est un labyrinthe, je sais absolument pas où je vais."

Ce qui pourrait expliquer pourquoi la petite pensait pas pouvoir m'aider, à la réflexion. C'était le début de l'année, ma Mitsu aussi apprenait encore à connaître les nouveaux instituteurs et camarades de classe. Si Uyeno avait pas encore bien appris le plan des lieux, seulement le chemin entre sa classe et la porte et le self, elle pourrait pas m'aider. L'autre, Ichihyo, était plus grand et sans doute plus vieux, là depuis un peu plus longtemps. Sauf si il était dans sa classe, comme j'avais cru au début ? Enfin bref, elle le connaissait forcément mieux que moi et elle pensait qu'il pouvait nous guider, alors j'ai fait confiance. Cela dit, maintenant que j'étais aussi lancée sur cette histoire de catch, je savais que j'allais pas réussir à me la sortir de la tête, alors après avoir relancé le grand, je me suis retournée vers la petite.

"Et… Pourquoi t'as cru que je voulais me mettre au catch ?"

J'y aurais jamais pensé, pour tout dire. Comme pas mal de gens auraient jamais pensé à devenir héros où mangaka je suppose. C'est le genre de métier qu'on voit de loin, sans toujours se dire que ce sont des vrais gens derrière, et qu'on peut le faire aussi. Enfin je suppose que tous les gamins qui ont grandi dans un quartier normal rêvent d'être héros, c'était plus chez moi que c'était moins une option. Et de toute façon, comme j'y réfléchissait là, ça me disait rien. C'était plus sûr que la vraie baston, c'est sûr, et c'est sûr que j'éviterais bien les risques si possible… Mais j'aime vraiment me bastonner à fond, avec le genre de tension qui vient que quand il y a de vrais enjeux.
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Maririn Uyeno
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Maririn Uyeno
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Mar 26 Jan - 17:42
Oui, le catch c’était bien mais l’héroïsme devait avoir un petit quelque chose en plus, l’authenticité. Mais pour ma part, j’aimais bien les histoires, les rumeurs et les fictions en tout genre. Tant que ça sonnait bien, tout était bon à prendre et parfois, faire le choix de croire une chose qui n’est pas vraiment… vraie pouvait se comprendre. Exactement comme j’avais envie de croire qu’en prison elle en avait tellement imposé que ses camarades de cellules lui avaient juré fidélité au moment de sortir à leur tour.

C’était un peu comme libérer les cavaliers de l’apocalypse. Mais pour le bien puisqu’elle était une héroïne. Ou peut-être de manière moins tranchée que ça ? Seul l’avenir le dirait et déjà je sentais mes doigts s’agiter, les descendants deux fois pour aplatir ma jupe et éviter d’attirer l’attention sur ce détail. Il ne fallait pas non plus abuser de sa présence, pouvoir la rencontrer était déjà… wah. Alors je me tournais à mon tour vers mon camarade de classe, espérant qu’il puisse répondre à sa question.

J’avais reçu le plan du bâtiment mais avec la pression de la mission, j’avais peur d’un peu dévier de la route. Car même si la faire traîner un peu pour la bombarder de questions était très tentant, elle avait certainement mieux à faire pour avoir mis sa fierté de côté pour demander à des élèves de la guider. C’est donc assez optimiste que je lançais un regard confiant à Ichyhyo-san. Tout reposait sur lui, et je ne doutais pas qu’il se montrerait méritant de toute cette confiance. Toute.

« Vous avez le style, l’histoire, ça vendrait bien. »


Je ne me la jouais pas manager mais sans m’en venter, je connaissais suffisamment le milieu pour savoir ce qui fonctionnait. D’ailleurs on discutait souvent avec ma mère des nouveaux visages. Alors pourquoi pas ? Le catch n’était pas toujours compatible avec l’héroïsme pour des raisons de crédibilité mais certains avaient bien une double casquette, surtout quand il fallait une licence pour pouvoir utiliser son alter. Mais maintenant que j’étais dans ce type d’observation, je me devais de jauger mon camarade de classe.

« Ichihyo-san, toi aussi tu es impressionnant. »


Oui, c’est maintenant que je m’en rendais compte. Il faut dire que j’étais régulièrement entourée de géants, ma mère comprise. Mais le catch ce n’était pas que le physique, c’était aussi une histoire qu’il fallait raconter et pour l’instant, il n’y en avait aucune de suffisamment connue autour de mon camarade de classe pour que j’en sois au courant.
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Ryuji Ichihyo
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Ryuji Ichihyo
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Sam 30 Jan - 17:23
Une discussion pendant des minutes interminables, tout en oubliant l’objectif initial… C’était l’un des scénarios auxquels Ryuji s’attendait. Mais fort heureusement, il n’en fut rien. North Star reprit vite les choses en main et répondit enfin à la question que l’homme-fauve lui avait posé auparavant. Son simple claquement de doigts attira tout de suite l’attention de Ryuji, qui se retourna aussitôt pour la regarder, après que ses oreilles eurent un peu papillonné.

L’héroïne devait donc se rendre dans la salle des professeurs. Plutôt logique, elle y serait certainement briefée par le personnel de l’académie avant de commencer à intervenir à proprement parler. Ryuji avait prit connaissance du plan de l’école et en avait une assez bonne mémoire. Il était donc le mieux indiqué pour guider l’héroïne. Et puis, il avait la bonne habitude de « baliser » le terrain lorsqu’il débarquait dans un nouveau lieu. Du moins, autant qu’il le pouvait, et en plusieurs fois si nécessaire. Il estimait qu’il devait bien connaître le lieu où il étudiait pour être capable de mieux s’adapter aux situations.

Un élève qui ne connaît pas son école est comme un tigre qui ne connaît pas son territoire. Voilà qui résume plus ou moins son état d’esprit sur la question.

Lorsque Maririn lui adressa un regard plein de confiance, Ryuji comprit vite que c’était vraiment à lui d’intervenir. Il acquiesça donc. Certains éléments de ses indications étaient présents dans son champ de vision. Eux qui étaient au rez-de-chaussée, ayant croisé Chikara peu après

« Vous devrez aller au premier étage ; prenez l’escalier juste là. Continuez ensuite dans le couloir sur votre gauche, jusqu’à une grande porte coulissante. C’est la salle des professeurs. Expliqua Ryuji, en pointant l’escalier à quelques mètres d’eux lors de sa première phrase. »

Il s’était limité à des explications pour l’instant, mais comptait bien accompagner North Star si elle le lui demandait.

North Star demanda pourquoi Maririn pensait qu’elle voulait se lancer dans le catch. Cette dernière n’eut, en soit, pas tort dans sa réponse : l’héroïne avait le profil de l’emploi. La carrure, le passé… Tout pour en faire une étoile montante dans le domaine !!

C’est alors que Maririn dit à Ryuji qu’elle le trouvait impressionnant. Cela n’étonna pas Ryuji, non pas qu’il était arrogant au point de se croire exceptionnel, mais il était habitué aux réactions assez… Intimidées de certains des camarades qu’il avait eu. Après tout, un combo « grande taille + musculature développée + dents de sabre + regard de fauve » ne peut qu’être remarqué.

« Si… Si tu le dis… Lui répondit Ryuji, assez neutralement. »

Peut-être que Maririn lui aurait dit la même chose qu’à North Star si elle connaissait son histoire. Mais Ryuji avait décidé de taire son passé, du moins envers ceux à qui il ne faisait pas vraiment confiance. Et pour le moment, il ne connaissait pas assez Maririn pour estimer pouvoir lui faire confiance ou non.

Et puis… Est-ce qu’elle croirait à l’histoire d’un enfant qui a été élevé par une tigresse ? La plupart des gens croiraient à une farce, à un repompage de scénario de film… Et comment leur en vouloir ? N’importe qui d’un minimum cartésien se serait dit que la tigresse soit ignoré ou soit dévoré l’enfant humain.

Mais bon, qui sait… Peut-être qu’une histoire pareille n’est pas forcément si farfelue que ça aux yeux de la totalité des gens.
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