Je suis peut-être seul la grande majeur partie de mon temps et je n'ai peut-être pas beaucoup de place pour m'amuser et décompresser mais aujourd'hui j'ai juger qu'il serait bon pour moi de prendre une journée pour me calmer, au moins une demi journée si jamais l'envie de retourner casser des méchants me revenait subitement. La vérité c'est que les passe-temps je n'en avais jamais eu vraiment mais j'ai toujours pensé que ça pourrait être bien d'aller voir un match, de n'importe quoi. C'est donc en me promenant que je suis tombé sur un match de baseball qui se préparait. J'ai acheté des tickets en toute spontanéité, chose plutôt rare pour moi que de sortir de ma zone de confort.
J'avais un creux alors je me suis arrêter à la cantine du stade pour ramasser un grand hot dog à la sauce chili épicée et une boisson gazeuse. J'ai hésité à le faire mais je me suis dit que ce n'est pas en faisant ce seul excès dans toute ma vie de personnage strict et coincé que j'allais perdre mes abdos sculpter par des dieux grecs. Fallait juste pas que j'en fasse une habitude trop récurrente.
Après quoi je suis allé m'asseoir pour observer le match, j'étais placé entre une vieille dame et un gamin, il devait avoir l'âge d'Astrid environs, mais je ne lui porta pas attention, sinon je savais que je culpabiliserais de me la couler douce ne serait-ce qu'un instant alors que sa responsabilité me revient.
Mon estomac me crie dessus et je compte pas lui en vouloir alors mieux vaut enfin croquer dans cet encas bien gras. Je croque dans le bun et aussitôt je sens mon visage devenir rouge vif comme un feu de camp bien nourri, mon visage s'égoutte de sueur un peu alors que mon œil se remplit d'eau. Rapidement je prends une grosse gorgée de ma boisson dans l'espoir d'y remédier mais c'est pétillant et ça empire le tout, maudit soit mon régime strict, et le fait que je n'ai jamais rien mangé d'épicé ou bu de boisson gazeuse.
- Putain mais c'est infernal ce truc ! Ma langue est en feu et cette boisson elle ne fait qu'empirer le tout. Ils devraient avertir les clients avant de servir cette daube !
Je me tourne vers le gamin, désespéré
- T'aurais pas de l'eau toi ? Je suis en train de mourir petit, tu serais mon héros !
Dai s'était installé très tôt dans les tribunes du petit stade, il sirotait un lait au chocolat avec une paille alors que le ciel alternait entre les éclaircis et un manteau nuageux d'un blanc cotonneux. C'était le week-end, ses camarades de classe en profitaient généralement pour rentrer chez leurs parents ou pour réviser les cours pour être prêts pour ceux qui les attendraient la semaine suivante. Le garçon aurait bien suivi cette voie, mais le hasard avait voulu que l'équipe B de Fukuoka soit en déplacement contre l'une des équipes de Tokyo.
Ils n'avaient pas eu droit à l'écrin du plus grand stadium de la ville, mais cela permettait au garçon d'être bien placé sans avoir eu à payer cher. Il connaissait certaines des personnes qui s'échauffaient. Il avait un petit sourire mélancolique alors que les équipes regagnaient leur côté du terrain pour entendre les instructions des entraineurs.
Les gradins se remplissaient, par chance, la place à côté de lui n'était pas prise, aussi, le garçon étira-t-il un peu ses jambes. Il sentait encore les courbatures des cours de la veille, ce n'était pas de la tarte. Le match commença avec Fukuoka en défense, le lycéen connaissait le lanceur, plutôt bon pour placer les balles, mais il manquait de puissance. C'était surtout au reste de l'équipe d'être réactifs pour réceptionner dans les airs les balles retournées.
Il y eut une agitation autour de lui, il se dit dans un premier temps que c'était le rang derrière lui qui essayait de mieux voir en se dandinant sur leurs sièges pour ne pas être géné par Daisuke. Il rougit un peu en se tassant, désolé de les embeter, avant de se rendre compte que c'était en fait dans son propre rang, la place vide ne tarda pas à se remplir avec un autre géant, pour le plus grand malheur des personnes derrière eux.
Le lycéen replia ses jambes en s'excusant à demi-mot, il regarda l'homme du coin de l’œil. Il détonnait au milieu des japonais avec sa longue chevelure blonde et surtout le cache œil qu'il arborait. Le garçon fronça les sourcils, essayant de se remémorer où il avait déjà vu ça, ce n'était pas banal. Ne retrouvant pas immédiatement, il se reconcentra sur le match. On s'approchait de la fin de la manche avec plus qu'un batteur en lisse, il donnait du fil à retordre à Fukuoka en renvoyant les balles hors limite, fatiguant déjà plus que de raison le lanceur.
Il soupira enfin ils réussirent à l'éliminer 1-0 avant le passage à l'attaque. À côté de lui, c'est comme si un volcan d'invective était entré en éruption ! Le blond qui avait jusque là était assez stoïque était à présent quasiment en train de suer. La nourriture était si épicée que ça ? Dai arqua un sourcil avant de paniquer un peu avec l'appel à l'aide du héros.
"Euh... Oui attendez, j'ai ça dans mon sac !"
Il commença à regarder dans son petit bagage à taton, comment pouvait-il avoir du mal à retrouver quelque chose là dedans ?
"Si je peux me permettre... Je pense qu'il vaudrait mieux du lait monsieur..."
Enfin, Daisuke se saisit de la bouteille d'eau en se relevant. Il entendit la fin de la remarque de la dame de l'autre côté du blond. Dans un éclair, il attrapa aussi sa brique de lait fraise entamée avant de tendre les deux boissons au héros.
Les flammes des neufs enfers n'auraient pas été autant cuisantes que la sauce extra piquante étalée sur le pain du hot dog. Mon visage est d'un rouge pivoine profond et j'arrive à peine à maitriser mes sueurs froides des serviettes de tables qui venaient avec la commande. Mais je suis sauvé, parce que mon voisin de siège semble activé par ma requête désespérée, je fais moins le gros dur en ce moment. Je vais m'en souvenir comme une leçon d'humilité bien particulière.
Le conseil de la vieille dame est important, elle a raison que le réflexe est souvent de prendre de l'eau alors que ce qui aide vraiment c'est le lait. J'agrippe donc sans trop hésiter le lait du gamin et je le bois sans retenue. Délicieux, onctueux, chocolaté, je me sens retombé en enfance quand après une longue journée d'entraînement intensif elle me servait des biscuits et un lait au chocolat pour me requinquer, quelques heures avant d'aller dormir. C'était la belle époque, une époque assez douce pour calmer l'ardeur de mes papilles enflammées, alors que je termine le breuvage dans une plainte de contentement.
Je redirige alors mon attention vers le jeune adolescent qui viens de me sauver la peau et la bouche. Tiens, il me dit quelque chose en fait.. Je l'ai déjà aperçu quelque part mais je ne me souviens pas où exactement. C'est peut-être un étudiant héroïque de Yuei ? Surement vu que je ne vois pas vraiment d'enfants ailleurs que là. Ou alors je l'aurais peut-être sauver quelque part mais il m'aurait parler avant non ? Il m'aurait reconnu.
- Merci petit, t'es vraiment mon héros en fait, je te suis redevable ! Je te repayes un lait si tu veux, ou une collation, comme tu veux.
Je vois un distributeur de snacks qui descend justement les marches entre les rangées et je lui fais une signe pour qu'il approche en même temps que je sors mon portefeuille.
- Sers toi petit, tu l'as mérité. Et pas question que tu me dises non, ça ne ferait que me mettre dans l'embarras. Surtout que tu es un élève de Yuei si je ne me trompe pas, si ? Tu dois apprendre à accepter de telles récompenses spontanée si tu veux être apprécié du public.
Je regarde le vieille dame ensuite et je lui fais une légère courbette de respect.
- Et vous, merci de votre sagesse, elle a bien sauvé ma langue et le creux de mes joues.
Je fais le fier pour compenser pour ce que je viens de faire et le visage que j'ai eu, mais la vérité c'est que moi même je n'arrive pas à me faire aimer ou connaitre du public depuis ma longue pause de trois ans. Je sais comment faire pour y parvenir mais je suis trop strict et à cheval sur le code moral que je me force à maintenir obsessionnellement. C'est depuis la mort de ma mère et le comma de mon père, toujours en train de culpabiliser et de vouloir être parfait sans vraiment savoir ce que cela veut dire.
Le batteur parvient alors à frapper un home run ce qui se mérite les acclamations de la foule en délire alors que le joueur célèbre son coup avant de courir lentement sur le trajet, je suis perplexe un peu car je ne connais rien du sport alors je demande malgré mon orgueil.
- Attends, je comprends pas du tout ce qui vient de se passer, c'est rendu 1 - 1 pourquoi là, il marche pratiquement entre les coussins au sol sans se faire plaquer au sol ?
Le géant nordique s’était jeté sur le lait au chocolat du garçon après un instant d’hésitation. Son visage se calme un peu, le feu semble quitter ses joues. Est-ce que les hot dogs tokyoïtes sont si épicés ? Daisuke garda bien en tête l’information pour ne pas se faire avoir. Ou bien le blond était simplement peu habitué à la cuisine locale.
Maintenant que la situation semblait se calmer, et qu’une brique de lait avait été bue, Dai remarqua que son voisin, malgré son apparence, ne s’exprimait avec aucun accent notable. Sigmund se mit à l’observer, le garçon détourna la tête avec un sourire confus, il n’aimait pas trop être le centre de l’attention, ni des remerciements. "Oh… de rien ! Non, vous inquiétez pas j’ai ce qu'il faut."
Le lycéen s'apprêtait à sortir une autre boisson de son sac. Il économisait autant que possible et préférait donc amener ses propres collations durant les matchs. Il n’eut pas le temps de réagir plus que le héros avait déjà harangué un vendeur ambulant qui se rapprochait. L’odeur du popcorn chaud était assez alléchante, on aurait dit que le garçon maintenait la température de tout à la perfection. Peut-être grâce à son Alter!
"Oui je suis à Yuei et je… Je vais prendre des popcorns, merci !"
Il le remit alors, sa mémoire lui revenant. Il ressemblait à une de ses camarades et avait déjà fait irruption dans leur salle de classe. Le garçon n’y avait pas prêté attention sur le moment. Alors qu’il saisissait les popcorns, la foule se leva. La balle filait dans les airs et Dai serra un peu les dents, les locaux revenaient au score au détriment de Fukuoka. Sigmund semblait découvrir le sport, le lycéen entrouvrit la bouche de confusion. Se faire plaquer au sol ? "Ah ! Non en fait y a rien de tout ça au baseball. Le batteur vient d’éjecter la balle hors du terrain il n’y a donc pas moyen de l'empêcher de terminer son tour de piste. Il a donc pas besoin de se fatiguer à courir. Il doit juste passer sur les bases, enfin les cousins, pour valider le point."
Le garçon n’avait pas vraiment l’habitude des grands discours, mais il adorait ce sport et s’il pouvait faire profiter de ses connaissances en la matière à quelqu’un, pourquoi pas !
Dans ce genre de situation, avec un home run en début de match, le mental en prenait forcément un coup. Il voyait assez bien de là où il était, l'entraîneur continuait de faire confiance à son lanceur. Pas de quoi s’affoler quand, ensuite, il expédia le reste de la rotation adverse. Les équipes échangent leurs places, il anticipa donc la question après avoir machonné un popcorn. "Le lanceur a éliminé trois joueurs, les deux équipes échangent donc leur position et les défenseurs deviennent les attaquants dans cette nouvelle manche."
Il tendit son sachet au blond.
"Vous voulez des popcorns ? Je me sens un peu mal que vous les ayez payés juste pour moi, on peut partager !"
