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No walls are to high for us [PV - Zamian Magenta]

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Satoru Akameshi
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Satoru Akameshi
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Ven 2 Avr - 2:00
Passer toute la semaine enfermé dans son appartement à travailler avait particulièrement affecté le moral de Satoru. Celui-ci ne s’en était rendu compte que la veille au soir alors qu’il revenait d’un entraînement de boxe. Depuis plusieurs années déjà, il associait l’épuisement physique à la douleur d'hématomes et de fractures, aussi, quelle n’avait été sa surprise lorsque son introspection habituelle, ne lui avait révélé que quelques courbatures. Pouvoir s’endormir sans avoir à faire usage de son alter était sans doute une des raisons de son absence de migraine et c’est avec un sentiment de renouveau qu’il s’était réveillé à l’aube du lendemain.

Étant plus qu’en avance sur les deadlines imposées par la publisher Australienne et n’aillant couramment aucuns contrats pendants, il lui fallait penser à quelque chose pour occuper son dimanche.

C’est en défilant sur les réseaux sociaux tout en sirotant son café au lait que lui vint l’idée. Une de ses anciennes connaissances avait récemment posté une vidéo d’un run plutôt élégant sur un des spots d’Hosu que Satoru avait le plus fréquenté. Pratiquer un peu de parkour juste pour le plaisir n’avait pas traversé l’esprit du vigilant depuis longtemps et depuis plusieurs mois déjà, il escaladait les murs dans le seul but de fuir ou d’attaquer. C’est donc sans hésitation que, une fois son café engloutit, le Kyotoïte alla enfiler T-Shirt et jogging, se barbouilla de crême solaire et enfoui sa caquette dans son sac à dos avant d’enfourcher son vélo, direction, le parc.

Bien que l’air du matin ait été encore frais, la journée s'annonçait ensoleillée et sans doute l’espace verdoyant se remplirait bien vite. Une fois que les lieux grouillaient d’enfants courant dans tous les sens, s'entraîner devenait impossible. Aussi Satoru allait-il tâcher de profiter le plus possible de ces premières heures de la matinée.
Vingt minutes plus tard, il se trouvait entouré d’arbres. Face à lui, une fontaine murale de part et d'autre de laquelle deux escaliers de pierres menaient à une petite place ombragée. N’ayant plus le même corps indestructible qu’à ses quinze ans, le vigilant commença par s’échauffer tout en douceur en réalisant quelques mouvements quadrupédiques, handstand, roue puis macaco qui laissa ses obliques en feu.


* D’où j’ai perdu ma souplesse? *


Dérangé par cette constatation, Satoru testa son grand écart et découvrit avec horreur qu’il l’avait vraisemblablement égaré quelque part entre ses 20 et ses 26 ans.

Une fois ses genoux échauffés, il se décida à tester quelques sauts de précision entre les rambardes de l’escalier. Jugeant ses arrivées propres et légères à souhait, il conclut en exécutant un saut de la rambarde au rebord de la fontaine, suivi d’un élégant side flip vers le sol.

Le parc commençait à se remplir mais rien qui ne fut problématique. Voyant le lunatique faire des acrobaties sur un des escaliers, les badauds se contentaient de prendre l’autre tout en jetant quelques regards en coin vers cet étrange personnage. Un vieux monsieur assis sur un banc non loin l’observait franchement et une petite fille s’amusait à reproduire quelques acrobaties de gymnastique.

Satisfait de ces mouvements, Satoru décida donc de passer aux choses sérieuses. Cette fois si l'enchaînement consistait à franchir les deux rambardes de l’escalier et retomber sur le rebord de la fontaine. De là, il exécutait une rondade suivi d’un backflip avant de prendre son élan pour escalader le mur et s'asseoir sur la barrière de sécurité qui donnait sur la place surélevée. S’ensuivait ensuite le retour qui se voulait tout aussi fluide que l’allée. L’idée était de se laisser basculer en arrière, attrapant le bord du mur a passage et se maintenant ainsi pendu par les bras, les pieds appuyés sur la façade, avant faire volte face et réaliser un saut avec pour destination le sol. Un joli roulé boulé et le spectacle était fini.

L’idée était claire mais peut-être un peu trop ambitieuse. Satoru ne parvenait pas à passer le wall run. Le mur devait mesurer un peu plus de trois mètres, ce qui n’était généralement pas un problème, et quoi qu’il faisait, il n’en atteignait le rebord que de la pointe des doigts. La rondade suivie du salto le positionnant légèrement trop proche de la base du mur, lui laissant un demi pas de moins que nécessaire pour prendre son élan.
Sentant la frustration monter, le Kyotoïte se résolut à faire une pause et, tout en sirotant le contenu de sa gourde, entreprit d'analyser la vidéo qu’il avait réalisé de ses enchaînements.
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Zamian Magenta
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Zamian Magenta
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Ven 2 Avr - 10:51
Ce dimanche, comme la majorité d'entre eux lorsque je ne rentrais pas dans ma famille, je n'avais rien de prévu en particulier. La plupart de mes camarades de dortoir étaient rentrés chez eux pour profiter d'un week-end agréable dans le foyer familial, près de l'âtre d'un feu maternel. À l'adolescence, ce genre de petits moments privilégiés permettaient de prendre une bouffée d'air frais avec l'ardeur des cours qu'on nous dispensait. Mais moi, ayant grandi à Matsuyama, je n'avais pas le luxe de pouvoir rentrer chez moi chaque semaine. Aussi, et même si je me forçais à rentrer au moins une fois par mois, je passais finalement le plus clair de mon temps dans la capitale, seul et sans repère.

Bon après, pour être honnête avec vous, il y a tant d'endroits et de merveilles à découvrir dans cette ville que je n'ai jamais trouvé le temps de m'ennuyer. Loin de moi l'idée d'être un outrancier petit con qui s'enferme et joue aux jeux-vidéos sans même ouvrir les fenêtres de sa chambre d'adolescent nauséabonde. Moi, ce qui me fait vibrer, c'est le contact des autres. Je ne m'exprime pleinement que dans la relation, dans l'échange et le partage. Morne sans stimulation, j'ai besoin de vivre à travers quelqu'un, pour oublier la vie peu trépidante que je mène outre ça.

Ce jour-là, alors même que le soleil commençait tout juste à pointer le bout de son nez, j'ai enfilé mon meilleur outfit streetwear. Un pantalon de jogging bleu aux bandes bariolées donnant la migraine si on le regardait un peu trop longtemps, un tee-shirt gris uni, une paire de tennis blanche. Je supplantais le tout par une casquette salement posée sur le haut de mon crâne, qui protégeait tout au plus mes cheveux. J'attrapais mon sac à dos, y enfournant quelques barres chocolatées, mes tonfas rétractables – pas spécialement légal, mais on fera l'impasse dessus – un tee-shirt de rechange au cas où, et mon appareil photo.

Le nécessaire du parfait touriste dans ma besace, je sortais en trombe du dortoir vide, le lever du soleil dessinant sur les bâtiments de Yuei des ombres orangées rigolotes. Deux trois passages de mon badge d'étudiant sur les portiques plus tard, j'arrivais à quitter l'endroit qui hantait à la fois mes rêves et mes cauchemars. Les rues de la ville n'étaient pas encore bondées, surtout à cette heure si matinale. Quelques joggeurs acharnés, des mamies pressées par... je n'en avais aucune idée, et quelques autres marginaux qui profitaient du calme de la ville. Je m'engouffrais dans l'une des ruelles les plus calmes, là où les magasins n'avaient pas encore ouvert le rideau. Sans réel but, je naviguais un peu à l'aveuglette, profitant de la séreinité ambiante pour faire un peu de lèche-vitrine.

Une fois déchargé de mes envies d'achat compulsif, j'arrivais finalement devant les grilles d'un parc. Étant donné qu'il n'était pas très loin de l'école, j'avais déjà eu l'occasion de m'y rendre, que cela soit avec quelques connaissances du lycée, ou bien seul pour faire un peu d'exercice physique – ce qui m'arrivait de plus en plus.

Me voilà donc rendu à me promener dans les allées quasi-désertes du parc, flottant allègrement entre les odeurs boisés et le bruit des oiseaux du matin. Peu de personnes pour l'instant, même si l'endroit ne tarderait pas à se remplir. Je m'enfonçais un peu plus sur les sentiers battus jusqu'à me retrouver devant un petit endroit plein de charmes. Ombragé, j'y aperçus une fontaine, encerclée par deux escaliers qui donnaient sur une placette sympathique. Un endroit un peu à l'abri des regards, où s'amusait un homme d'une trentaine d'années environs. Il sautait et tournait, effectuant des mouvements que j'associais à une forme de Parkour, cette pratique dont j'avais été adepte un moment au début de l'adolescence mais que j'avais finalement abandonnée avec le temps. Pour son âge, il avait des mouvements plutôt sympas, même s'il en rata quelques-uns.

Une gamine un peu plus loin s'amusait à essayer de reproduire les mouvements de l'inconnu. C'était à la fois charmant et bienveillant. Intrigué par cet homme, je décidais donc de m'avancer vers lui pour discuter un peu. Moi-même étant particulièrement féru d'acrobaties et de mouvements défiant la gravité, je ne pouvais que m'intéresser à ce qu'il était en train de faire. Les mains derrière la tête, plutôt nonchalant, je m'approchais en essayant de le déranger le moins possible.

Salut vieux ! Plutôt cool tes mouvements, on voit que tu bouges bien !

Le tact, tout ça, je ne connaissais pas. De toute façon, les gens passent par bien trop de manières détournées pour entrer en relation, alors que le plus simple à mes yeux est une approche directe. Inutile de passer par quatre-chemins quand le seul qui suffit est celui de la bienveillance et de l'honnêteté. Le mec venait de s'asseoir, portable à la main. Il avait sur le visage cette mine affreuse des gens qui sont déçus d'eux-mêmes.

Tu veux réussir à grimper au mur, c'est ça ? Franchement, t'as la foi. J'sais pas si j'en serai capable, perso.

Bon, ce gars devait sûrement se demander pourquoi un gamin impertinent aux cheveux roses venait lui parler. Mais je n'avais pas trop d'idées pour meubler la conversation, alors j'improvisais. Sa réponse me donnerait certainement une matière différente pour m'exprimer.
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Satoru Akameshi
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Satoru Akameshi
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Ven 2 Avr - 13:21
"Salut vieux ! Plutôt cool tes mouvements, on voit que tu bouges bien !"

Il fut un temps où Satoru eut simplement levé la tête de son écran, un grand sourire en travers de la face, et aurait répondu à l’insulte avec autant de nonchalance que son interlocuteur. Après cinq ans d’éducation, plus que de rééducation, d’alter, sa réaction était… malheureusement là même.

Ne pas bloquer spontanément toute émotions négatives était toujours un véritable défi pour le Kyotoïte. L’attaque l’ayant surpris, il n’était en aucun cas préparé à devoir tenir les chiens. Littéralement à la vitesse de l'électricité dans son réseau nerveux, sa frustration naissante et la potentielle colère causée par l’injure avaient laissé place à un étonnement allègre.

A en juger par la voix et les paroles, il aurait donné 13 ans au nouvel arrivant. Cette image ne collait pas du tout au garçon qui lui faisait face et qui physiquement en paraissait plutôt 17. Une petite moyenne ferait l’affaire, il devait avoir dans la quinzaine, à peu près l’âge auquel Satoru était venu étudier à Tokyo, plus d’une décennie auparavant.

"Tu veux réussir à grimper au mur, c'est ça ? Franchement, t'as la foi. J'sais pas si j'en serai capable, perso."


Réussir à grimper au mur? Là n’était pas le problème. Grimper c'était facile, mais encore fallait-il grimper avec fluidité et élégance.
L’idée de montrer deux ou trois trucs au lycéen plaisait au vigilant, avoir un partenaire avec qui s'entraîner était toujours plus amusant. Outre les défis contre productifs que l’on peut s’échanger, cela permet d’avoir quelqu'un pour tenir le téléphone, outil primordial pour l’évolution du tout Traceur. Ainsi il se contenta d’ignorer l’interpellation pour aller directement droit au sujet.

"Grimper au mur c’est facile."

A ces mots Satoru réalisa trois pas qui le placèrent aux côtés du garçon et d’une course cette fois ci parfaitement ajustée, parvint à se hisser jusqu’au sommet de la paroi puis delà barrière de sécurité sur laquelle il s’équilibra et s'accroupit face au vide.

"Ça m'étonnerait que tu n’y arrives pas, tu ressembles à un roseau! C’est juste une question de placer tes pas."

S’exclama le vigilant du haut de son perchoir. La carrure fine et allongée du jeune garçon était idéale. Lorsqu’il s’agit de sauter haut, un poids plume et des jambes de grenouille étaient sans aucun doute avantagés face à la carrure plus imposante de Satoru.
Du coin de l’œil il aperçut une grand mère clairement incommodé que sa balade soit troublée par ce boucan soudain et un étincelle de gène miroita au fond de l’esprit d’Akameshi, aussitôt submergée par la fierté que le jeune vieillard avait de n’avoir ne serait ce que ressentit quelque chose.
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Zamian Magenta
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Zamian Magenta
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Ven 2 Avr - 16:06
Outre l'outrecuidance que j'avais eue en interpellant de la sorte un pauvre badaud en train de s'exercer, c'était également mon attitude des plus nonchalante qui ne jouait pas en ma faveur. Sous les miasmes du printemps bourgeonnant, la candeur des passants révélait la beauté des lieux. Les branches fleurissaient à foison, l'herbe coupée courte dégageait une odeur alléchante et le vent frais apportait avec lui son lot de merveilleuses granuleuses. Une mamie, suspectant sûrement l'émergence de troubles concomitants aux pitreries de mon nouveau compagnon de jeu, lança un regard bien mal avisé dans notre direction. Il fallait dire que, avec nos allures de jeunes rebelles, on avait tout d'un duo d'adeptes des larcins. Mes vêtements bariolés n'aidant pas, j'observais avec une forme de dérision l'ego de ce trentenaire se gonfler de pouvoir impressionner un gamin de mon âge.

Grimper au mur c’est facile.

D'un bond habile, ses pieds quittant le sol aussi rapidement qu'un oiseau sur l'envol, il s'accrocha à la cime du mur fermement. Puis, tout aussi agile, il s'éleva, saisissant la barrière de sécurité au-dessus de lui puis finir par s'y accroupir, les pieds comme seul point d'appui, dans un équilibre des plus précaires à quelques mètres du sol. Envieux mais pas spécialement jaloux, je l'observais me toiser d'un regard franc. Il ne dégageait pas de médisance particulière mais semblait se plaire dans un rôle de pseudo-mentor que je ne lui avais pas demandé. Après tout, c'était là l'adage de ceux qui, sur le retour d'une carrière déjà pleine, enseignait au lieu de progresser.

Ça m'étonnerait que tu n’y arrives pas, tu ressembles à un roseau! C’est juste une question de placer tes pas.

L'homme semblait réellement avoir envie de m'aider. Comme s'il souhaitait que j'y arrive à mon tour, pour avoir avec lui un compagnon de jeu délicat. Et, vu que j'en avais besoin d'un également, je décidais de me plier aux règles qu'il m'imposait, en tapotant doucement du pied sur le sol pour m'échauffer. Libérant une légère volute du fumée sur les gravillons, je jetais un regard lent à l'obstacle qu'il me demandait de franchir. Tout au plus une formalité.

Je m'élançais, les jambes fermes et le regard fixe. Puis, mon pied percuta le mur à la verticale et je me servis de cet appui bancal pour me propulser au niveau du sommet de la paroi. Enfin, d'un dernier mouvement du corps, j'escaladais la barrière de sécurité, pour venir me percher à côté de mon nouveau partenaire de jeu. Ca m'avait pris tout juste quelques secondes, et vu la dextérité avec laquelle j'avais effectué mes mouvements, le trentenaire devait être passablement étonné. Après tout, j'avais laissé entendre la difficulté de cet exercice simplement pour ne pas le blesser dans son estime de lui-même.

C'est plutôt facile, en effet.

Un sourire niait sur le visage, j'observais de plus près cet homme. Des yeux en amande, des cheveux bruns coupés mi-long et coiffés en bataille sur le haut de son crâne. Sa barbe de quelques jours est éparse et inégale sur ses joues légèrement rosées. Il est musclé, ça je ne peux pas en douter. Son corps est svelte, bien dessiné. J'ai l'impression que ce mec s'entraîne quotidiennement, si ce n'est plus – est-ce possible d'ailleurs ?

Mais il faut dire que j'ai un avantage aussi : mon alter. À cause de lui, j'ai dû apprendre à me déplacer dans des positions pas spécialement faciles et à être toujours capable de franchir un obstacle. Un simple mur, c'est facile du coup.

Je n'avais aucun mal à révéler mon alter. Après tout, la base de celui-ci était plutôt simple à comprendre. Ce dont je ne parlais jamais cependant, c'était des spécificités de ce dernier. C'était sur ça que je basais mes effets de surprise, alors hors de question de transmettre des informations utiles contre moi sans rien en retour. Surtout que, ce n'étaient pas quelques mots échangés qui me permettrait de savoir si ce gars allait être un allié ou un ennemi.

Moi c'est Zamian, au fait.

Déjà le nom. Oui, le nom, c'est bien. Ça lui permettra d'éviter quelques sobriquets comme « La rose », « Grand dadet » ou « Gamin », dont on m'avait déjà affublé tant de fois. Perchés tels deux vautours en quête d'une proie qui ne venait pas, le temps filait et le parc commençait peu à peu à se remplir.
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Satoru Akameshi
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Satoru Akameshi
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Ven 2 Avr - 18:09
Le garçon avait répondu au défi de Satoru en s’échauffant plus pour l’image que pour la forme et en se hissant à ses côtés en quelques secondes seulement. Qu’il parviennent à attraper le rebord du mur n’avait pas tant impressionné le vigilant, comme il l’avait dit: C’était un roseau! Évidemment que cela allait être facile, il suffisait d’un bon timing et d’un peu d’audace. En revanche, l'exécution impeccable de son passe muraille démentait une certaine expérience. Un pur débutant réalisait généralement ce mouvement à la force des biceps, avec plus ou moins de succès, et ce n’était en aucun cas ce qui venait d’avoir lieu.



"C'est plutôt facile, en effet. Mais il faut dire que j'ai un avantage aussi : mon alter. À cause de lui, j'ai dû apprendre à me déplacer dans des positions pas spécialement faciles et à être toujours capable de franchir un obstacle. Un simple mur, c'est facile du coup.
Moi c'est Zamian, au fait."



Satoru était content de la situation. Il avait trouvé non pas un petit freluquet pour lequel il devrait baisser son niveau, mais un potentiel athlète dont il était curieux de découvrir les limites.


"Hehe Zamian le Roseau! Moi c’est Satoru l’ancien… a moins que tu n’ai dis vieux?"


Il appuya ses main sur la rambarde et posa les pieds au sol d’un petit saut délicat. Le pantalon bariolé de Zamian ne lui rappelait nullement la mode actuelle chez les jeunes de Tokyo et une petite idée germa dans l’esprit de vigilant. Yuei? Ou Shiketsu! Les lycéens qui commençaient une discussion en mentionnant leur alter étaient généralement ceux qui visait une carrière parmis les héros, même si la filière héroïque leur restait inaccessible. De l’autre côté il y avait des gens comme Satoru chez qui l’alter était plus une sorte de trait physique inutile dont ils préféraient ne pas trop se vanter.



“J’ai commencé à pratiquer à ton âge à peu près, mon alter me permet d’avoir deux bras et deux jambes que je peux utiliser pour faire tout un tas de trucs! Ha!”



Sur quoi le vigilant se hissa sur la rambarde à la force de son abdomen et se positionna en équilibre sur ses poignets, les mains repliées autour du métal. Si s’est précédentes démonstrations relevaient plus de l’agilité qu’il avait conservé depuis l’enfance, cet exercice était quand à lui purement basé sur la force brute et la facilité avec laquel il l’exécuta expliquait sans doute pourquoi son grand écart avait soudainement disparut.


“Je vais pas tarder à aller à un autre spot, ma présence ici ne semble pas trop désiré. Tu peux coller si tu veux!”


Parler la tête à l’envers n’était pas un exercice des plus plaisants mais avait certainement un aspect comique qui valait le désagrément. Habilement, Satoru pivota donc sur un bras afin de se laisser retomber sur le fin rebord, de l’autre côté de la barrière. Dans le même mouvement il se laissa tomber et comme dans son enchaînement un peu plus tôt, désescalada le mur et atterrit juste à côté de son sac à dos.

Le soleil était déjà haut et Akameshi pouvait sentir les rayons attaquer son visage endommagé. Il enfila donc sa casquette et rajouta de la crème solaire sur sa balafre avant de jeter coup d’œil vers Zamian. Devait il lui préciser qu'il avait aussi à peu près son âge la première fois qu'il avait passé la nuit chez les fliques?


*... Naaaa, il n'y à pas de raisons.*
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Zamian Magenta
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Zamian Magenta
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Sam 3 Avr - 15:01
Niché sur mon perchoir en ferraille délavé, j'observais les alentours. La présence de l'adulte à mes côtés me rassurait quelque peu, puisqu'il pourrait toujours gérer si jamais on venait à se faire interpeller pour une quelconque nuisance. Après tout, les vieux Tokyoïtes étaient réputés pour leur irritation passagère et facile, bien plus rapide que pour les personnes âgées de la campagne. Pour eux, les jeunes ne devaient aucunement troubler l'ordre public qu'ils s'imaginaient, n'évoluant absolument pas avec la société qui changeait autour d'eux, se contentant de s'attacher à des valeurs aujourd'hui bien désuètes.

Hehe Zamian le Roseau! Moi c’est Satoru l’ancien… a moins que tu n’ai dis vieux?

Apparemment, mon nouveau partenaire n'avait pas spécialement apprécié ma petite entrée en matière. Peut-être un certain complexe d'infériorité lié à son âge ? C'était souvent le cas avec les héros sur le retour, bien trop heureux d'avoir de petits subordonnés à rabaisser lorsque le besoin de prouver sa valeur ressortait. Mais Satoru ne semblait pas être de cette trempe-là. Lui, au contraire, me donnait l'impression d'avoir envie de s'amuser, peu importe la personne qu'il avait à ses côtés.

J’ai commencé à pratiquer à ton âge à peu près, mon alter me permet d’avoir deux bras et deux jambes que je peux utiliser pour faire tout un tas de trucs! Ha!

Et, comme pour me prouver à la fois ses dires et sa souplesse, Satoru descendit de la barrière de sécurité, la saisie à pleines mains et exécuta un parfait poirier en équilibre. Il avait réussi à se hisser à la seule force de ses bras, véritable drapeau humain qui flottait au vent de cette matinée fraîche. Outre l'enchaînement quasi-parfait, le trentenaire venait de me montrer qu'il n'était pas seulement agile, mais qu'il avait également de la réserve concernant sa force physique. J'aurai dû m'en douter vu les bras développés qu'il exhibait.

Je vais pas tarder à aller à un autre spot, ma présence ici ne semble pas trop désiré. Tu peux coller si tu veux.

Tu peux coller ? Encore une expression que je n'avais jamais entendue. Depuis que j'étais arrivé à la capitale, j'étais sidéré par la manière qu'avaient les gens de la grande ville de trouver de parler en allégorie. Dans mon petit village natal, c'était tout juste si le wifi parvenait jusqu'à nous. Alors, inutile de dire que la façon de parler des jeunes d'aujourd'hui m'était particulièrement inconnue.

Quoiqu'il en soit, Satoru effectua une dernière figure acrobatique relevant de l'impossible pour un être lambda, avant de se laisser tomber jusqu'au sol trois mètres plus bas, récupérant au passage le sac à dos qu'il avait déposé là. Est-ce que je devais le suivre ? Après tout, je ne connaissais rien de ce gars, même s'il ne semblait pas particulièrement mauvais dans le fond. Ma curiosité prenant le pas sur la prudence, je relâchais ma prise sur la barrière à mon tour, me jetant dans le vide. Agile, je retombais en une roulade à peu près maîtrisée avant de me redresser, juste à côté de Satoru qui commençait déjà à partir.

Vas-y, j'viens avec toi alors. Tu connais des coins sympas ? Ah, et au fait, j'suis étudiant à Yuei. Donc si on pouvait éviter de faire des trucs répréhensibles, ça m'arrangerait.

Inutile de vous préciser que le casse-cou légendaire que j'étais trouvais bien avisée l'idée de Satoru. Trouver des endroits un peu isolés, loin des regards indiscrets, pour effectuer toute sorte d'acrobatie spectaculaire et s'entraîner par la même occasion à se déplacer correctement. Certes, le règlement de l'école était très clair sur le fait de ne nuire aucunement à l'ordre public sous aucun prétexte. Mais, dans un endroit tranquille à exécuter quelques pirouettes avec un inconnu, personne ne pourrait me reprocher d'agir en dehors des clous. Enfin, tout du moins, je l'espérais.
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Satoru Akameshi
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Satoru Akameshi
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Sam 3 Avr - 16:54
Le garçon était rapidement descendu de son perchoir, une chute de quatre mètres peut endommager les genoux et le dos si mal amorti, mais le roulé boulé qu’il avait réalisé permettait de répartir la force de l’impacte sur le reste du corps. Le lieu que Satoru avait en tête nécessitait d’effectuer un saut d'à peu près cette hauteur, ce qui ne serait visiblement pas un problème.


"Vas-y, j'viens avec toi alors. Tu connais des coins sympas ? Ah, et au fait, j'suis étudiant à Yuei. Donc si on pouvait éviter de faire des trucs répréhensibles, ça m'arrangerait."


En revanche l’absence de chose répréhensibles pouvait l’être.


"Hum. Invasion de propriété privée tu considère ça comme répréhensible?"


S'exclama-t-il avec un grand sourire.
Ceci étant dit, un vieil hôtel à l’abandon, ce n’est pas tellement une propriété privée. Toutes les issues étaient bouchés et les fenêtres barricadées à l'exception d’une, accessible en sautant depuis le parking à étages du centre commercial juste à côté. Bien que abandonné, le bâtiment était malheureusement encore considéré comme la propriété du milliardaire qui l’avait fait construire et un garde était chargé de patrouiller les rues adjacentes, probablement pour dissuader les gamins de venir peindre sur les façades sales.

Satoru avait beaucoup fréquenté le lieu quelques années auparavant, c’était un peu sa salle de jeu où il avait appris à se mouvoir en intérieur, se cacher derrière les hauteurs de porte et descendre des escaliers de façon plus efficace qu’en sautant dix marches à la fois. Au centre de l'hôtel se trouvait un puits de lumière sur lequel donnaient les portes de toutes les chambres ainsi que les cages d'ascenseurs et les escaliers, rendant ainsi possible d’escalader les dix étages du bâtiment depuis l'intérieur.
Qu’il ait été seul ou en groupe, jamais il n’avait rencontré qui que ce soit à l’intérieur, pas même le garde. Sans doute la fenêtre était-elle la seule réelle issue de l’hôtel.

Un pied sur la pédale de son vélo, Satoru laissait la douce inclinaison du chemin l’entrainer à vitesse d’escargot.



"Répressible ou pas c’est subjectif tu sais. Te tenir sur cette rambarde c’était carrément répressible, tu peux recevoir une amende pour détérioration de propriété publique et tu l’as fait devant une bonne dizaine de témoins."


Son ton n’avait rien d’une leçon, ou d’une réprimande. Il semblait plus annoncer une curiosité qu’il aurait découvert quelque part, dans une vidéo quelconque.



"Là où l’on va il n’y aura personne pour témoigner de quoi que ce soit."



Le centre commercial se trouvait à une trentaine de minutes à pied contre dix minutes en pédalant. Le porte bagage du vélo gris pouvait officiellement porter trente cinq kilos mais Satoru avait déjà fait office de taxi à plusieurs reprises, comme pour cette demoiselle incapable de marcher dans ses talons ou ce frère qui venait lui rendre visite et n’avait pas envie de prendre le métro pour se rendre à sa conférence de médecine. Sans doute pourrait-il ajouter cet adolescent en quête d’aventures à sa liste de clients.
En attendant, il était interdit de monter sur la bicyclette dans le parc aussi se décida-t-il à papoter pour faire passer le temps jusqu’à la sortie.


"Et du coup tu es en filière héroïque?"


Satoru avait posé la question sans vraiment attendre de réponse, il lui semblait évident que la réponse soit positive aussi ajouta t-il dans la foulée.


"Et ça fait longtemps que tu veux être un héros?


Le lycée qu’il avait intégré à Tokyo était totalement concentré sur une filière non pas générale mais mathématiques, le principal, voire unique, débouché était de poursuivre avec une licence en maths et éventuellement en sciences de l’informatique. Pour cette raison, il n’avait jamais vraiment fréquenté de héros ou d’aspirants héros et les amis qu’il s’était fait en dehors des études avaient tous mal tournés, la plupart étant morts ou au fond d’une cellule, ce à quoi le vigilant avait activement participé.

Arrivé à la sortie du parc, le Kyotoïte s’assit finalement sur la selle de son vélo.


C’est un peu loin à pied donc je te propose mon confortable porte bagage qui, je te le garantit, supporte ton poids. Après si tu préfères courir je comprends.

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Zamian Magenta
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Zamian Magenta
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Sam 3 Avr - 17:59
Hum. Invasion de propriété privée tu considère ça comme répréhensible?

Ne sachant pas trop si Satoru était sérieux ou non, je lâchais un petit rire nerveux. Si jamais une infraction venait à être noté dans mon dossier, je risquais le renvoi immédiat du lycée, et ça signerait très probablement la fin de ma carrière héroïque. Et je n'avais absolument aucune envie de retourner dans mon petit patelin paumé, à finir ma vie comme employé de bureau ou agent de manufacture. Autant dire qu'il ne fallait pas que je commette d'erreur, et que je devais réfréner au mieux mon tempérament un peu trop téméraire si je voulais voir un jour mon rêve se concrétiser.

Répressible ou pas c’est subjectif tu sais. Te tenir sur cette rambarde c’était carrément répressible, tu peux recevoir une amende pour détérioration de propriété publique et tu l’as fait devant une bonne dizaine de témoins. Là où l’on va il n’y aura personne pour témoigner de quoi que ce soit.

Là, franchement, Satoru me mettait de moins en moins en confiance. J'étais peut-être tombé sur un détraqué ? Ou un de ces membres de l'Alliance des Super-Vilains dont tout le monde parlait aux infos ? On disait d'eux qu'ils comptaient dans leurs rangs des gens de tout acabit. Le trentenaire qui me faisait face pouvait tout aussi bien être membre d'un groupuscule dans ce genre. Mais je ne décelais dans ses paroles aucune tromperie, ni aucune fourberie qui devrait m'alerter. Aussi, et malgré le fait que je sois sur mes gardes, je continuais à le suivre, veillant tout de même au grain quant à un possible coup en traître.

Et du coup tu es en filière héroïque? Et ça fait longtemps que tu veux être un héros ?

Voilà qu'il finissait par s'intéresser à moi. À moi, ou bien cherchait-il à obtenir des détails sur l'école en vue d'une attaque ? C'était déjà arrivé par le passé, et sûrement grâce à un informateur imprudent. Et autant dire que je n'avais aucune envie de tenir ce rôle. Moi, le gamin de la campagne facilement manipulable par les grands de la ville. Après tout, je n'avais aucun code, et une naïveté bien trop cynique pour ne pas être la cible idéale de redoutables prédateurs en quête de nouvelles proies.

Je respirais un bon coup, tapotant des mains contre mes cuisses tandis que nous marchions calmement l'un à côté de l'autre. Inutile d'entrer dans une paranoïa infondée. Satoru n'avait pas l'air d'être un mauvais bougre, alors j'allais me contenter de cette information pour l'instant et ne pas chercher à en savoir plus. On allait passer un bon moment tous les deux, et rien de plus.

Ouaip, j'suis en héroïque. À vrai dire, j'ai trouvé ma voie sur le tard, il y a tout juste deux ans. Un prof', ancien héros reconverti au collège, qui m'a donné l'envie. Du coup, j'me suis mis à bosser pour réussir mes études, et j'ai finalement intégré Yuei au début du semestre. Depuis... pas longtemps quoi.

À vrai dire, en tout juste quelques semaines de cours, j'avais l'impression d'avoir amassé les connaissances d'une vie entière. Les cours étaient très denses et les informations à retenir d'autant plus. Et les exercices physiques qu'on nous demandait mettaient le corps à rude épreuve, si bien que des muscles nouveaux commençaient à se dessiner doucement sur mon corps de jeune adulte.

Rapidement, Satoru et moi sommes arrivés à la sortie du parc. La circulation sur les routes commençait à s'épaissir au fur et à mesure que le soleil pointait dans le ciel. Déjà, le vacarme assourdissant de la capitale éveillait tous mes sens, alors que tout était paisible encore lorsque j'avais pénétré dans le parc quelques minutes plus tôt. Le trentenaire, son vélo à ses côtés, me lança un regard interrogateur.

C’est un peu loin à pied donc je te propose mon confortable porte bagage qui, je te le garantit, supporte ton poids. Après si tu préfères courir je comprends.

M'asseoir sur le porte-bagage ? Comme une héroïne clichée de film à l'eau de rose qu'on pouvait voir un peu partout dans les cinés pour adolescentes ? Autant dire que l'idée ne m'enchantait guère, surtout que ça ne devait pas être hyper confortable. Mais je préférais toujours ça à un footing bien trop matinal, surtout après la semaine de cours que je venais de passer. Aussi, me résignant à l'idée d'être transporté de façon aussi ridicule, je m'asseyais en amazone, tel une femme du dix-septième siècle sur son cheval de fer.

Vas-y. Fais gaffe à pas me faire tomber, par contre.

Un peu ralenti par ma présence, Satoru commença à pédaler. Sur le chemin, on discutait un peu, mais le bruit des voitures et le vent à mes oreilles entravaient légèrement la conversation. Le trajet ne fut pas très long – tout au plus une dizaine de minutes – et nous avons fini par arriver près d'un vieux bâtiment en apparence abandonné. Un écriteau sur l'immense façade indiquait clairement « Hôtel », ce que j'avais déduit aux persiennes condamnées par des planches de bois mal posées. Satoru passa devant le bâtiment, pour s'arrêter près d'un parking sur plusieurs étages, adossé à une grande surface. Puis, toujours en le suivant, nous nous engouffrèrent sur la voie piétonne de la mer bétonnée.

C'est ici ? Plutôt sympa. Mais on va faire comment pour entrer dans l'hôtel ? J'ai l'impression que tout est condamné, et c'est théoriquement une effraction si jamais on se fait choper.

Hors de question de subir les affres policières pour les beaux yeux d'un inconnu. De toute façon, si Satoru l'avait emmené ici, c'était qu'il devait connaître un moyen de rentrer sans se faire prendre. Je m'étais embarqué dans une histoire par spécialement honnête. Si jamais on ne se faisait pas surprendre, tout pouvait se passer pour le mieux et j'aurai juste partagé un moment d'urbex sympa. Mais si jamais quelqu'un finissait par nous attraper.... Bref, pensées positives.
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Satoru Akameshi
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Satoru Akameshi
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Sam 3 Avr - 19:39
De tous les passagers que Satoru avait pu transporter au fil des années, Zamian n’était certainement pas le plus joyeux à l’idée de s'asseoir sur le porte-bagages. Il accepta néanmoins de jouer les amazones au grand soulagement du Kyotoïte qui n'avait aucune envie de s'arrêter toutes les cinq minutes pour que le garçon aux cheveux roses puisse reprendre son souffle.

C'est ainsi que moultes banalités furent dites plus qu’échangés et que tout juste dix minutes plus tard, ils se trouvèrent dans l'ombre de l'hôtel abandonné. Comme toujours depuis cinq ans, toutes les entrées étaient scellées. Les plaques de contreplaqué qui recouvraient la porte principale devaient être la seule chose de toute la construction à avoir été récemment rénovée.


"C'est ici ? Plutôt sympa. Mais on va faire comment pour entrer dans l'hôtel ? J'ai l'impression que tout est condamné, et c'est théoriquement une effraction si jamais on se fait choper."


Satoru s’était dirigé vers l’entrée du parking du shopping adjacent à l'hôtel.
Le garage à vélo se trouvant au premier étage, ils n'allaient nullement attirer l'attention. Juste deux frères allant passer une journée à faire des emplettes au centre commercial, trouver un jogging un peu moins criard pour le plus jeune et un kit de soins capillaire pour le plus vieux. Peut être déjeuner des ramens au noodle bar! Qui sait?

"Si on se fait choper, on dit que l'on est là juste pour une vidéo, t'es mon cousin, je t'ai traîné la dedans, blablabla... Ce sera largement suffisant pour te sortir de n'importe quelle affaire."

Le garage à vélo était encore quasiment vide et quelques secondes suffirent à l'habitué pour pendre le sien à un des crochets les moins accessibles, histoire de ne pas le laisser à une pauvre vendeuse de 1m52 dont le seul crime était d'avoir voulu protéger la planète.

"Mais ne t'en fais pas, en cinq ans je n'ai jamais croisé qui que ce soit là dedans. Probablement parce que c'est trop compliqué d'accès pour les alcoolos et les junkies et je vois mal des vilains à la queue leu leu dans un parking de shopping hehe."

Tout en exposant ce qu'il considérait comme des faits, Satoru avait continué suivit le chemin piéton jusqu'à la cage d'escalier qui permettait d'accéder aux étages supérieurs. Trois paliers plus tard, il ressortait sur un étage en tout point similaire à celui qu'il venait de quitter à la différence près qu'il était vide.

"Tant que tu ne fais pas la une des informations, que tu n'apparais pas sur une photo ou dans une vidéo virale, tu ne risques pas de te faire renvoyer de quoi que ce soit."

A plusieurs mètres, sur la droite de la cage d'escalier, se trouvaient de grandes ouvertures horizontales donnant sur la façade condamnée du vieil hôtel. La création de ce centre commercial à la place d'un petit parc public était sans doute une des raisons de la faillite de l'établissement car les fenêtres barricadées donnaient sur des chambres. Le vigilant longea donc la façade jusqu'à l'extrémité la plus éloignée de la rue principale. En contrebas, les fenêtres se suivaient, il s’arrêta devant la dernière. Sa vitre avait disparu et l’on pouvait voir qu'elle était fermée depuis l'intérieur par un morceau de contreplaqué. Pour n'importe qui d'autre, l'entrée semblait tout aussi condamnée que les autres mais Satoru savait que la plaque n'était pas fixée et que, une fois sur le rebord, il pourrait simplement la désemboiter.

"Tadaaaaa! C'est ici. Je vais y aller en premier pour enlever la plaque, comme ça tu ne risqueras pas de tomber en arrière. Juste, tu sautes le plus loin possible, quittes pas le rebords des yeux et si tu dépasses, tu te laisses tomber de l'autre côté, roulée boulé et voilà!"

Les deux façades étaient éloignées de un peu moins de trois mètres et la fenêtre se trouvait à peu près à la même distance en contrebas. Debout sur le muret de béton qui séparait les badauds du vide, Satoru sentit la peur serrer son estomac et rigidifier ses muscles. Il se laissait temps bien que mal envahir par l'angoisse, son cerveau le priant de retourner à la sécurité du sol stable et une seconde avant d'effectuer son saut... plus rien, juste l'adrénaline. L'esprit clair, il étendit ses muscles et se lança au-dessus du vide. Ne pouvant réaliser de roulé boulé pour amortir la chute, le vigilant avait opté pour une autre technique. Ses pieds heurtèrent la façade, bien en amont de la fenêtre. Ses basquettes citadines émirent un crissement semblable à celui de pneus sur le bitume. Ainsi ralentit, il saisit une rainure de la façade ( piètre tentative d'imitation des immeubles haussmanniens) et se retrouva simplement pendu par les bras, accroupis à la verticale à une hauteur potentiellement dangereuse. Après s'être laissé tombé sur le rebord de l’ouverture, il glissa ses doigts dans les trois petits trous de la plaque prévus à cet effet et la souleva. Celle-ci bascula simplement vers l'intérieur du bâtiment, laissant un trou béant dans la paroie.

Tout content de lui, Satoru se retourna vers le lycéen et lui tendit les deux pouces levés avant de sauter dans la chambre et libérer la piste d'atterrissage.
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Zamian Magenta
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Zamian Magenta
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Sam 3 Avr - 22:00
Quelques familles, sortant de leurs voitures mal garées, nous observaient de loin. Rien de bien méchant. On devait certainement nous prendre pour deux amis venus acheter quelques bonbons – même si ça ne collait pas particulièrement à l'image de mec de trente ans de Satoru – ou venus pour une après-midi shopping.

Si on se fait choper, on dit que l'on est là juste pour une vidéo, t'es mon cousin, je t'ai traîné la dedans, blablabla... Ce sera largement suffisant pour te sortir de n'importe quelle affaire.

Si tu le dis...

En parlant, Satoru accrocha son vélo directement sur l'un des crochets les plus hauts du garage à vélos. Puis, continuant notre discussion, je le suivis jusqu'à l'embrasure d'un escalier, qui indiquait clairement l'accès aux étages supérieurs. Sans trop comprendre où il voulait en venir, je lui emboîtais le pas. La cage d'escalier était nauséabonde, n'engageant rien de bon sur l'endroit où voulait m'emmener Satoru.

Mais ne t'en fais pas, en cinq ans je n'ai jamais croisé qui que ce soit là dedans. Probablement parce que c'est trop compliqué d'accès pour les alcoolos et les junkies et je vois mal des vilains à la queue leu leu dans un parking de shopping hehe.

J'espérais vraiment pouvoir le croire. De toute manière, pas vraiment le choix. C'était maintenant trop tard pour reculer, pris dans cet engrenage maudit qu'étaient les conventions sociales. Et puis, un peu de nouveauté ne pouvait pas me faire de mal. Après n'avoir connu que les quelques escapades en montagne dans mon patelin natal, ou les excursions près du château du mont Katsuyama, j'étais content au final de pouvoir découvrir les occupations des gens de la capitale. Même si, je m'en doutais bien, pénétrer dans un ancien hôtel abandonné n'était pas une activité aussi courante qu'aller au supermarché un dimanche.

Tant que tu ne fais pas la une des informations, que tu n'apparais pas sur une photo ou dans une vidéo virale, tu ne risques pas de te faire renvoyer de quoi que ce soit.

Il est vrai que l'administration du lycée n'était pas des plus strictes. Elle laissait passer pas mal d'effractions, sûrement pour ne pas perdre les quelques subventions de l'Etat. Mais les règles s'étaient durcies récemment, avec tous les événements qui avaient ébranlé le monde des héros et la société actuelle. Peut-être donc que je risquais bien plus que Satoru ne pouvait le penser, bien que je ne lui en faisais pas la remarque.

Finissant de monter les escaliers aux murs bétonnés, nous avons fini par arriver au troisième étage, un palier tout aussi similaire que celui dans lequel on avait laissé le vélo. L'unique différence, c'est qu'il n'y avait aucune voiture ici, ni aucun badaud pour venir nous déranger. Une idée, certes fugace, traversa mon esprit. Si jamais Satoru se révélait être un mec un peu trop louche, ça aurai été l'endroit parfait pour m'emmener et me tuer. Même si, finalement, les quelques rambardes de bétons n'empêchaient pas le son de se diffuser, et qu'il aurait fini par être interpellé grâce aux quelques caméras de surveillance qu'il y avait sûrement çà et là. Mettant vite ces idées de côté pour me concentrer sur le moment, j'observais le trentenaire se rapprocher du bord, l'hôtel nous faisant face de l'autre côté du vide, à trois mètres de distance environs.

Tadaaaaa! C'est ici. Je vais y aller en premier pour enlever la plaque, comme ça tu ne risqueras pas de tomber en arrière. Juste, tu sautes le plus loin possible, quittes pas le rebords des yeux et si tu dépasses, tu te laisses tomber de l'autre côté, roulée boulé et voilà!

Plus facile à dire qu'à faire. Franchement, c'est légèrement inconscient de...

Sans spécialement écouter mon avertissement – et le comble, c'est que c'est à lycée de quinze ans de mettre en garde un mec de quasiment le double, vous vous rendez compte ? - Satoru s'élança dans le vide depuis le muret en béton qui le séparait du vide. Apeuré, je m'avançais en vitesse pour observer sa chute. Je le vis heurter la paroi, se rattraper maladroitement et manquer de chuter pour s'écraser sur le bitume, plusieurs mètres en dessous. Mais, malgré le peu de confiance que j'avais mis dans son acrobatie, il avait finalement réussi sans trop de difficulté. D'un geste souple de la main, à moitié en équilibre sur l'encadrement précaire de la fenêtre, il fit tomber la plaque de contreplaqué à l'intérieur de la pièce, avant d'y pénétrer lui-même, un sourire sur les lèvres et les pouces levés dans ma direction.

Attendez, est-ce qu'il est vraiment en train de m'inciter à faire la même connerie que lui ? J'veux bien être agile, toussa toussa, mais je prends pas de risque inconsidéré, surtout quand il s'agit de mettre ma propre vie en jeu sans réelle raison derrière. Mais moi, j'ai un avantage qu'il ne connaît et qui, surtout, m'évitera d'avoir à potentiellement finir en tâche informe au milieu de la chaussée. Je me penchais donc un peu plus dans le vide, par-dessus le muret de béton, afin d'avoir un meilleur visuel de la pièce dans laquelle venait de rentrer Satoru, quelques mètres plus bas. Mon angle de vue est trop mauvais depuis ma position, mais je parviens à apercevoir une petite lampe en ferraille explosée à même le sol de la chambre. Ça fera l'affaire.

Me concentrant un peu pour activer mon alter, je ne lâchais pas du regard la lampe brisée. Puis, en quelques instants, le sol sous mes pieds changea. Du bitume froid et humide du parking, voilà que mes baskets traînaient maintenant sur une moquette usée. En un clignement d'yeux, j'avais utilisé Wormhole pour inverser ma place avec la lampe, qui devait maintenant trôner quelque part aux abords du parking. Anticipant une question ou un regard surpris, je décidais de m'expliquer à Satoru, qui ne devait pas avoir compris comment, en moins d'une seconde, j'avais pu le rejoindre.

C'est mon alter. Il me permet d'inverser ma place avec un autre objet dans l'espace, à condition que je puisse le voir. Disons que c'est bien moins risqué que ton saut dans le vide.

Un regard panoramique dans la pièce me permit de remarquer l'usure ambiante. L'hôtel avait dû, à un moment, être le refuge de squatteur. Sûrement la raison des barricades et donc de l'impossibilité d'accéder à l'intérieur. Mais bon, la chambre ne devait pas être le plus intéressant. Aussi, les mains derrière la tête, je m'avançais vers la porte qui, je le pensais, menait vers un couloir.

Tu me montres les choses sympas qu'il y a à faire ici, du coup ?
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Satoru Akameshi
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Satoru Akameshi
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Dim 4 Avr - 3:03
Une fois le large morceau de contreplaqué en dehors du chemin, il n’y avait plus grand chose pour obstruer l'atterrissage de Zamian, à part sa possible crainte de réaliser un tel saut. N’importe qui d’autre que Satoru eut sans doute fait preuve de compréhension mais pour lui cela aurait été une hérésie. Le garçon avait clairement les capacités physiques nécessaires, il n’aurait aucune raison de se blesser. Ce n’était pas plus compliqué que la chute du haut du mur de la fontaine. Seulement, le lycéen n’avait toujours pas sauté et le vigilant commença à inspecter l’espace devant la fenêtre à la recherche de quelque chose qui puisse être source d’hésitation. Il aperçut une lampe brisée qui, bien que hors de portée en sautant du rebords, pouvait être visible depuis l'extérieur. Peut-être étais-ce la raison de l’attente? Satoru s'apprêtait à se diriger vers l’objet afin de le retirer du sol, lorsque Zamian apparut soudainement debout devant lui. Le vigilant s’avait très bien qu’il venait de voir le garçon se matérialiser au-dessus de la lampe et pourtant il était encore en train d’essayer de trouver une autre explication lorsque l'intéressé finit par le tirer de son débat interne.

“C'est mon alter. Il me permet d'inverser ma place avec un autre objet dans l'espace, à condition que je puisse le voir. Disons que c'est bien moins risqué que ton saut dans le vide.”


L’explication avait été extrêmement claire et sans plus s'attarder, le lycéen s’était déjà dirigé vers la porte menant sur le grand couloir circulaire qui entourait le puits de lumière. A peine avait-il entrouvert la porte que déjà Satoru remplaçait la plaque, plongeant la pièce dans l’obscurité.

“Tu me montres les choses sympas qu'il y a à faire ici, du coup ?”


Akameshi avait été extrêmement surpris par la démonstration mais était demeuré silencieux. En découvrant les détails de l’alter de son nouvel ami, son premier réflexe avait été d’envisager comment il pourrait en venir à bout si le besoin se présentait.
On pourrait argumenter que ce comportement avait tout de celui d’un malade mental mais rappelons-nous qu’il s’agit ici d’un homme tabassant des civils qu’il juge dangereux tout en se déguisant à l’image d’un héros de série télé vieille de deux siècles. Juger sa sanité n’est pas notre travail mais celui de sa psy. De plus, ce genre de réaction l’avait malheureusement déjà sauvé à plusieurs reprises par le passé et c’est donc sans vergogne qu’il décortiquait le problème dans ses pensées, tout en sortant de la chambre.

*Si ce n’est que les objets qu’il voit, lui enlever la vue est le remède le plus efficace. Donc plonger dans le noir, immobiliser face contre terre… aveugler bien entendu donc il est sensible aux changements de lumière… pas terrible pour combattre en intérieur ça… enfermé dans une pièce vide il ne peut pas faire grand chose...*

Arrivé aux côtés de l’adolescent, le vigilant brisa le silence d’une voix qui ne laissait guère transparaître ses étranges calculs.

"Honnêtement, c’est à peu près tout. Le bâtiment n’est plus alimenté en électricité, du coup c’est le seul endroit où tu pourras voir quoi que ce soit. Les cuisines sont marrantes à explorer, les piscines aussi mais ce n’est qu'avec la torche d’un téléphone, du coup pour s'entraîner c’est ici.”

Le ici en question n’avait rien de petit. Les couloirs circulaires devaient mesurer une trentaine de mètres de diamètre et s'empilaient sur 10 étages. Le plafond était recouvert d’une gigantesque coupole de verre qui laissait les rayons du soleil s’engouffrer jusqu’au grand salon en contrebas. Salon qui n’avait de salon que le nom affiché sur les divers panneaux indicatifs. Tous les meubles avaient été vendus dès la fermeture de l’établissement. Il ne restait plus qu’une structure solide qui avait dû servir d’estrade et, sur laquelle,  un piano, une chanteuse et une demi douzaine de danseuses aurait pu se tenir aisément.

“Vient on va jeter un coup d'œil en bas!”


Des panneaux réfléchissants sur les cages d'ascenseurs permettait au rez-de chaussé d’être étonnamment bien éclairé par la lumière du jour. Satoru avait pris la direction de l’escalier le plus proche quand il aborda le sujet qui ne quittait pas son esprit.

Me déplacer dans des positions pas spécialement faciles, tu parles!! Tu peux te téléporter!! Avec une capacité pareille, tu ne risques rien du tout, tu peux te tirer de n’importe quelle situation. Une chute du quatrième étage d’un parking? Pouf, t’échange de place avec un sac poubelle. Un tas de fun et aucune conséquences! Ça doit être cool d’apprendre à utiliser un tel alter.”

L'excitation qui perçait les paroles de l’adulte était on ne peut plus honnête. Plus que les héros en soit, l’idée d’écoles où des élèves étaient encouragés à utiliser leurs capacités toutes plus hautes en couleurs les unes que les autres le faisait rêver depuis petit. C’est peut être dans l’espoir d’attirer l’attention sur ses propres capacités qu’il s’était jeté du toit de la maison familiale onze ans plus tôt. Cela ne lui avait rien apporté, à part deux autres cicatrices dues à la chirurgie qui en avait suivi. Il lui aura fallu accumuler des blessures bien plus graves pour avoir finalement accès à des cours d’alter et malgré toute sa bonne volonté, il avait fini par se faire une raison et avait renommé ces sessions hebdomadaire pour ce qu'elles étaient, des sessions de rééducation pour alter défaillant et potentiellement dangereux. Les séances n’avaient rien d’amusantes et Satoru était persuadé que son médecin mesurait son succès au nombre de boîtes de mouchoirs qu’il lui fallait pour sécher ses larmes.
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Zamian Magenta
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Zamian Magenta
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Dim 4 Avr - 12:22
J'ouvrais la porte qui donnait sur un grand couloir circulaire. Une coupole en verre, loin au niveau du plafond, faisait baigner dans la lumière les dix étages. Comme une immense tour à ciel ouvert, d'où s'échappaient des escaliers et des portes menant à des chambres abandonnées. En contrebas, j'aperçus ce qui devait être à l'époque un hall d'accueil, même si les mobiliers semblaient avoir été vendus depuis. Satoru venait de me faire découvrir un endroit génial pour m'entraîner, surtout concernant la mobilité. Réussir à évoluer dans ce dédale de couloirs, de rambardes et de meubles fantômes sur une dizaine d'étages, ça donnait à la fois le tournis mais également un sentiment d'excitation intense.

Honnêtement, c’est à peu près tout. Le bâtiment n’est plus alimenté en électricité, du coup c’est le seul endroit où tu pourras voir quoi que ce soit. Les cuisines sont marrantes à explorer, les piscines aussi mais ce n’est qu'avec la torche d’un téléphone, du coup pour s'entraîner c’est ici.

Passant outre l'envie de lui demander d'explorer plus en détails les lieux, je me contentais d'approuver d'un signe de tête. De toute façon, je ne ressentais pas spécialement le besoin de me retrouver dans un endroit mal-éclairé avec un mec que je connaissais depuis pas plus d'une heure. Certes, je venais de la ville, mais je n'étais pas né de la dernière pluie non plus. Surtout que je ne connaissais pratiquement rien des capacités de Satoru, hormis l'apparente force qu'il avait déployé pour se maintenir à la verticale sur la barrière de sécurité au parc. Autant dire qu'il devait être passablement plus entraîné que moi, et qu'il pouvait me maîtriser sans aucun mal. Dans un endroit aussi vaste, j'avais mes chances de m'enfuir si jamais ça tournait mal. Inutile de s'enfermer dans un endroit exiguë, où mon alter aurai bien moins de chance de pouvoir me sauver la vie.

Ca reste cool malgré tout. Puis ce hall est vachement grand.

L'hôtel avait dû, dans son temps, être resplendissant. Peut-être même étai-il le centre névralgique de son quartier. C'était franchement dommage qu'un spectacle d'architecture comme celui-là soit aujourd'hui à l'abandon. Sûrement y avait-il une raison. À Matsuyama, dans ma ville natale, il y avait eu un cas similaire. Un hôtel, bordant le château hirayama-jiro, pourtant foisonnant de touristes, s'était éteint après la disparation de son propriétaire et la perte de l'engouement pour le monument aujourd'hui constamment en restauration.

Vient on va jeter un coup d'œil en bas!

Je suivais avec une certaine nonchalance Satoru, qui se dirigeait vers une des cages d'escalier qui ouvrait sur les étages inférieurs. Marchant côte à côté, je sentais bien que le trentenaire était en train de ruminer.

Me déplacer dans des positions pas spécialement faciles, tu parles!! Tu peux te téléporter!! Avec une capacité pareille, tu ne risques rien du tout, tu peux te tirer de n’importe quelle situation. Une chute du quatrième étage d’un parking? Pouf, t’échange de place avec un sac poubelle. Un tas de fun et aucune conséquences! Ça doit être cool d’apprendre à utiliser un tel alter.

Apparemment, ma petite utilisation de Wormhole avait fait son effet chez le trentenaire. C'était souvent le cas chez ceux qui découvrait mon alter pour la première fois, même s'il n'y avait rien d'exceptionnel au final. Comparé à des mecs capables de jeter du feu ou de se transformer en animaux féroces, le mien n'était tout au plus qu'une attraction de foire mal définie. Certes, il m'offrait une certaine mobilité non-négligeable, mais les restrictions qu'il imposait et le fait que j'avais encore du mal à le manier avec habileté m'empêchait de puiser son plein potentiel. En l'état, hormis de façon très situationnelles, il ne m'avait pour l'instant jamais été d'aucune utilité pour me sortir de quelconques situations houleuses.

Celui de ma mère, par exemple, était bien plus utile. Il lui permettait simplement de se téléporter, sur de courtes distances. Vous ne voyez pas la différence ? Tout simplement que le mien m'empêchait de l'utiliser dans des endroits vides, ou encore si jamais ma vue était masquée. Autant dire que c'était tout autant de contraintes qui ne me permettait pas d'être efficient en situation de crise.

Pour être honnête avec toi, c'est pas aussi simple que ça. J'suis encore en train d'apprendre à le maîtriser correctement. Dans les situations d'urgence, j'ai du mal à focaliser mon attention, du coup, le switch ne marche pas. Puis y a quand même pas mal de restrictions auxquelles faut que je fasse attention. Bref, c'est beau sur le papier, mais difficile à manier dans la réalité.

Je baissais les yeux, tandis que nous étions en train de continuer à descendre les marches. Généralement, je n'aimais pas trop m'attarder sur mes propres difficultés à utiliser Wormhole. Après tout, c'était aussi le but de ma scolarité que d'apprendre petit à petit à m'en servir au mieux. Mais, contrairement à la plupart de mes camarades qui pouvaient compter sur le potentiel offensif du leur, le mien n'avait son utilité qu'en matière de placement. J'avais tout juste réussi l'examen d'entrée à Yuei grâce à la ruse et à ma capacité de réflexion. Sans ça, j'aurai sûrement été recalé sans trop de mal.

D'ailleurs, si t'as quelques idées, j'suis preneur.

Nous avons fini par atteindre le rez-de-chaussée. Malgré l'absence d'électricité, l'endroit était baigné par la douce lumière du jour qui s'échappait du puis de lumière. Je m'avançais sous les rayons de soleil qui révélait la poussière flottant dans l'air. La surface était énorme, si bien que le hall eût certainement pu accueillir à son époque facilement une centaine de convives sans trop de mal. Toussotant légèrement, je me tournais vers Satoru.

T'as envie de trucs en particulier ? Genre, on va pas faire un trap-trap quoi...

Une idée germait dans mon esprit. Autant se servir de cette exploration légèrement illégale pour progresser. Après tout, l'endroit se prêtait fortement aux manœuvres habiles et fluides. Et c'était le principal atout en ma possession, donc autant faire en sorte de le développer au maximum.

Quoique ! Je tente de t'attraper, toi t'essaie de me fuir. On a tout l'hôtel comme terrain de jeu après tout. Juste, pas le droit aux alters. Ça te dis ?
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