Plancha et crustacés : Ca tourne mal [pv : Youlia et Mei]

Jupe et chemise, bottes et ruban violet. Rien de mieux qu’une sortie entre copines.

On avait pas toujours l’occasion de prendre pleinement part au festival de son école et encore moins avec la fille la plus Moe de ma classe. J’étais clairement chanceuse, même si un peu distraite au moment où on avait attribué les missions. Ce n’était techniquement, pas encore le festival de l’école et la classe n’avait pas vraiment, encore choisi l’animation qu’elle allait proposer. Alors quoi de plus logique que de faire des démos pour montrer que son idée était la meilleure ?

Une plancha géante, voici la vision du monde que je défendais aujourd’hui. Une collaboration possible avec nos voisins de la filière assistance pour que ce rêve devienne réalité. Pour des raisons d’hygiène injuste, il ne serait cependant malheureusement pas possible de cumuler viandes et fruits de mer sur une même surface. Je plaidais donc tout naturellement les fruits de mer. La viande était trop chère de toute manière.

« Des crevettes, des noix de saint-Jaques. Tu penses qu’on pourrait faire cuire des langoustes ? »

Bien sur qu’on pourrait faire des langoustes ! La mer offrait des variétés gustatives bien plus intéressantes. Et si ma partenaire n’était pas de cet avis, j’allais très vite la rallier à ma cause. Car la criée, ça me connaissait ! J’avais encore le souvenir de ce thon de 60 kilos et d’avoir senti le poisson pendant un mois. Bon, d’accord, si je devais reprendre un travail d’été, ce ne serait probablement pas celui-là. Mais j’étais persuadée que ces deux semaines d’apprentissage avaient fait de moi une experte, ce que je m’empressais de démontrer en tirant le bras de Youlia vers un stand exposant les spécimens les plus vivaces.

« Regarde comme ils gigotent. »

Signe de fraicheur ! Tout le monde le savait. Le budget d’exposition était assez limité mais mes capacités de négociante étaient suffisamment développées pour qu’ils soient incapables de dire non aux jolis yeux à la perle de ce marché. (Pas moi, Youlia.) Le marchand, habillé d’un tablier et d’un bandeau pirate était forcément familier.

« Vous avez l’oeil, pour votre première visite, je pourrais peut-être vous négocier un bon prix. »

Malgré la possibilité d’un prix défiant toute concurrence, je riais légèrement, agitant une main dans l’air comme pour éloigner la plaisanterie avant qu’elle ne m’étouffe. Il était drôle décidément et j’étais assez fière d’exposer ma complicité avec mon ancien employeur.



Je ne pouvais pas être la seule que ce travail saisonnier avait marquée ? Il ne pouvait pas déjà m’avoir oubliée ? Pas après tout ça ?! J’attendais, un peu anxieuse, sans l’admettre. Car soit il s’en souvenait, soit ce n’était pas le cas et je n’étais déjà plus qu’un fantôme sur ce marché. Après ce qui paru comme un temps de réflexion, il se pencha, attrapant un thon rouge de petite taille sur son étale, la tendant face à lui d’une main, comme pour nous comparer.

« C’est donc toi. »

Une énergie sans fin, un éclair bondissant partout, c’était comme ça qu'aujourd'hui se sentait notre petite ange des neiges, un flocon dansant dans une tempête de bonne vibration et de joie de vivre poussé par la fougue de son enfance ! Oui c’était une bonne journée pour la petite Youlia qui comme toujours trépignait d’impatience à l’idée de faire quelque chose… Quoi ? Elle n’avait pas vraiment suivi mais sa camarade aux cheveux blonds semblait savoir ce qu’elle voulait aussi Youlia avait elle accepté de la suivre pour leurs achats !
Prête dès le matin elle s'était rendue à la sortie des dortoirs se tenant de bonne humeur sur sa planche à roulette certe moins amusante que son outil héroïque mais elle était des plus attachée au fait de se déplacer de manière amusante quand elle en avait l’option…

Toujours est il que la jeune ange des glaces suivait donc Maririn à travers les étales des marchands ces grands yeux ronds observant le monde, faisant partie d’une famille privilégié elle n’avait pas l’habitude de voir la nourriture non transformé étant plus intéressé par l’étape dans l’assiette que celles avant, toujours est il que Youlia ne pouvait s'empêcher de fourrer son nez partout pour regarder comme une enfant, s'émerveillent d’un rien comme elle savait si biens le faire.
Malgré son comportement enfantin néanmoins Youlia soignait chaque mouvement, chaque avancée et chaque pas était millimétré pour faire preuve d’élégance et de grâce et cacher le vide intergalactique entre ces deux oreilles...

Toujours est il que son amie sembla choisir un marchant particulier avec lequel elle discuter alors que Youlia pencha son intérêt vers un blindé a armement de corps à corps appelé plus simplement crabes tandis que son amis négocier approchant la tête assez prêt pour que le malheur arrive à l’élégante andouille…

D’abords un cris suivis de jurons peu polie donner dans la langue de sa mère suivirent alors que la pauvre Youlia commença à se tortiller dans tous les sens piquant un sprint en paniquant alors qu’une autres créature en avait profité pour lui sauter au visage dans une catastrophe imprévue, une bestioles aux 8 tentacules visqueux qui avait visiblement décidé de profiter d’un moyens de locomotion gratuit sous la forme d’une andouille à haute vélocité qui avait démarré la course de sa vie en tentant de faire lâcher la bête qui s'était accrocher à elle...

Tous les jeunes de Yuei et Shiketsu étaient voués à devenir des célébrités, un jour ou l’autre. All Might, Endeavor, Best Jeanist, Mirko, Edgeshot, Ryukyu… Le top 10 débordait de ressortissants de ces académies prestigieuses. L’élite des héros… Et, quand on s’appelait Thready, l’élite des vilains. Tous, donc, allaient faire parler d’eux, tant qu’ils complétaient leur formation.

Mais dans le lot, certains partaient clairement de moins loin pour ce qui était de la célébrité. Les deux cibles du jour faisaient partie de cette élite parmi l’élite. Maririn Uyeno, la fille de l’ex-héroïne Kuma Kin. Et Youlia Ueda, ancienne enfant-star qui visait désormais un autre type de célébrité. Et aux yeux de Mei, ça en faisait des sujets particulièrement intéressants. C’est pour cette raison qu’elle avait mis en place un plan pour s’approcher des deux futures héroïnes. Son Contact à Yuei l’avait mise au jus : une plancha se préparait, et les deux apprenties seraient de corvée d’ingrédients.

À partir de là, c’était une simple question de filature… Étendue. Les photos de cette période d’attente n’étaient pas particulièrement fascinantes, mais au moins elle savait où chacune des deux filles habitait, désormais. Et le jour vint où, enfin, le duo de Yuei se retrouva pour partir en quête de nourriture.

Mei était haut perchée, sur le toit d’une camionnette un peu à l’écart de l’agitation du marché. Même à cette distance, elle arrivait à prendre des photos tout à fait correctes. Bien sûr, elle ne pouvait pas entendre leurs échanges, mais cela l’importait peu, pour l’instant. Elle comptait les aborder un peu plus tard et se présenter officiellement. Mais en attendant, l’occasion était trop belle.

Depuis son point d’observation, elle bombardait donc le duo qui évoluait à travers le marché.  Rien ne semblait inhabituel… Jusqu’à l’accident. L’ex-actrice, aux prises avec la faune marine, traversait le marché, véritable missile aveugle. La fille Uyeno sur ses talons. Voilà un événement qu’il aurait été dommage de rater de près. Mei se redressa et rassembla ses affaires. Elle était fin prête à descendre, mais...

"Ah peuchère ça gli… YIIIIIP !"

L’apprentie photographe n’eut pas le temps de finir sa phrase, la surprise coupa son souffle, ne lui laissant le coffre nécessaire que pour émettre un couinement aigu. Un choc, causé par le plaquage de la jeune Ueda contre la camionnette, lui avait fait perdre l’équilibre. Elle tomba d’un coup, du côté du véhicule opposé au choc et à la populace. Par un miracle quelconque, ni ses lunettes fétiches ni son précieux appareil photo ne furent endommagés dans la chute. Son crâne, par contre, accusa un choc qui lui fit perdre connaissance.

Et, cerise de l’étrangeté sur ce gâteau de coïncidences malheureuses, Mei était une fille particulièrement spéciale, qui avait l’habitude de se promener avec un bien étrange arsenal dans son sac à dos. En l'occurrence, lorsqu’elle se livrait à des filatures de ce style, elle avait, parfois, des poches de faux sang sur elle. Au cas où. Des poches que la chute n’avait pas manquée d’ouvrir en grand, répandant une flaque rouge autour de la jeune fille inconsciente...

J’étais… Vexée, un peu. J’aurais voulu être plus mémorable mais ce n’était pas le cas. Je devais faire de réels progrès sur mon image si je voulais devenir une héroïne digne de ce nom et quel meilleur moyen de commencer qu’auprès de mes anciens employeurs ? J’avais laissée Youlia se promener, observer et s’imprégner de cet endroit, sans forcément en prendre l’odeur. Visiblement, on aurait pas de réduction sur les produits mais on pouvait au moins commencer par regarder. Les crevettes avaient l’air fraiches et ma camarade avait vraiment eu l’oeil pour cette preuve qui serait largement suffisante pour nourrir toute la classe pour la demonstration.

« Elle est.. parfaite ! »

Je m’extasiais devant tant de vivacité, de l’une comme de l’autre. Youlia dominait, faisait quelqu’un pas d’un côté, puis de l’autre ne se laissait pas abattre et pour ma part, je ne comptais pas lui enlever sa victoire. Je restais à ses côtés, le poing en l’air, sautillant parfois sur place d’excitation.

« Tu vas y arriver ! Ne lui laisse pas le dernier mot ! »

Mais alors qu’elle commençait à s’éloigner, ce qui fit d’abord quelques pas de plus se transforma en une course dans les parties les plus sombres du marché. Réalisant la tournure de l’évènement, je prévenais le marchand de notre retour, filant pour suivre ma camarade. Et soudain, face à celle qui était probablement la waifu de notre classe, je prenais conscience de tous les dangers.

Qu’il s’agisse des piliers, des cordes ou tout simplement des planches de bois cloutées trainant au bord des étales vides, tout était un danger potentiel. La situation était critique et tandis que je la voyais se rapprocher de zones encore plus dangereuses, je finissais par me jeter sur elle pour arrêter sa course, n’hésitant pas à me servir de mon propre corps pour faire bouclier au moment de la plaquer.

« Attention ! »

Le choc de la camionnette passé, je saisissais la pieuvre d’une main, la brandissant victorieusement, visiblement également chamboulée par cette course. Après une telle bataille, elle ne pourrait que finir dans nos assiettes, il était maintenant temps de rentrer. C’est du moins ce dont je me persuadais jusqu’à voir quelque chose d’étrange par terre qui n’était pas là avant. Une fille ?

« Heu… »

Que faisait-elle là ? Elle n’était pas là avant ? Elle ne pouvait pas être apparue par magie ? Maintenant que j’y pensais, c’est vrai que j’avais entendu un autre cri. Le sien ? Pourquoi elle ne bougeait pas ? Et c’était quoi cette flaque de sauce tomate dans laquelle elle trainait ? Je baissait doucement ma main, laissant les tentacules de la pieuvre trainer par terre en dépit des contre indications sanitaires. Puis je me tournais doucement vers Youlia, soudain… pâle.

« Qu’est-ce… C’est nous qui ?… »