Akushu dit Le Démembreur

C'était un type normal au départ. Akushu vient d'une famille sans histoire - son père était coach sportif tandis que sa mère était professeur de yoga, tous deux des personnes intéressées par le bien-être et le développement personnel. Son alter s'est manifesté pour la première fois à ses quatre ans, comme pour la plupart des gens. C'était plutôt comique, il s'était simplement fait pousser un troisième bras d'enfant qui lui sortait du torse et passait la plus grande partie de la journée à l'école comme ça ! Les autres se sont moqués de lui : qu'est-ce que c'est que cet alter pourri ? Il en était totalement déprimé, mais heureusement pour lui l'école n'était pas peuplée que de méchants garnements. Il a rencontré son meilleur camarade ce jour-là, Mao. C'était un autre garçon ordinaire qu'on trouvait même plutôt gnangnan. Son alter à lui était des plus inutiles : pouvoir changer la couleur de ses cheveux sans aller chez le coiffeur... Bref, ils se sont liés d'amitié sur une conversation pour le moins improbable. "Ouah ! Trop cool, un troisième bras !" s'était écrié le garçon aux cheveux colorés avec beaucoup plus d'enthousiasme qu'Akushu n'en méritait. Ce dernier répondait par la négative ; il ne veut pas être un héros, pas avec cet alter là, non. Il ne savait pas quoi faire de sa vie, en faite. Heureusement pour lui, son nouvel ami en plus d'être un exalté était plein de ressources. En vérité, Mao rêvait de poursuivre des études de management pour un jour être impresario pour des héros. Débordant d'idées toutes plus folles les unes que les autres, il a aidé Akushu à trouver sa voie, se tournant vers la plus logique : les sports. Le père Dakkote étant coach sportif, c'était une idée qui trottait dans la tête du fils bien que celui-ci n'était pas encore sûr de sa décision avant d'être encouragé par Mao. Ils avaient un projet, le futur manager héroïque pourra sponsoriser la carrière du sportif et ensemble, ils se feraient riches ! Voilà comment Aku' et Mao se sont trouvés pour la vie.

Ils ont grandi ensemble. Mao était le plus grand supporter d'Akushu, étant derrière lui pour le pousser depuis le jardin d'enfants. Le bon camarade était présent à chaque compétition et en retour, Aku était tout aussi soutenant envers chaque épreuve que son ami traversait. Il était là quand la mère de Mao est allée à l'hôpital alors qu'ils avaient onze ans, et encore quand celle-ci décédait deux ans plus tard. Liés comme les doigts de la main, leur camaraderie est ce qui a permis à chacun d'eux d'aller au-delà des limites. Alors qu'ils avaient quinze ans, Mao rejoignait une école de management en accord avec ses projets tandis qu'Akushu rejoignait l'équipe d'athlétisme de son lycée général pour commencer à faire ses preuves. Ils ont tous les deux un départ sur les chapeaux de roues.

Le sportif est la coqueluche de l'établissement, idolâtré par les lycéennes tandis que les professeurs plaçaient de grands espoirs en lui pour porter haut et fier les couleurs de leur équipe. Dakkote était effectivement très doué en quasiment tout. Épreuves de courses, de forces ou de précision étaient à sa portée mais ce qu'il aimait par dessus tout c'était le lancer. De javelot, de poids, il aimait simplement lancer des objets de ses mains entraînées. C'était une drôle de coïncidence, tenons-nous le pour dit : l'usage des alters étant interdit dans leurs épreuves son alter Multibras n'y était pour rien dans ses performances. Alors que le monde cultive un engouement énorme pour tout ce qui touche aux héros, le petit monde sportif d'Akushu était pour lui le seul qui comptait. Soucieux de sa forme, il était du genre à ne jamais manger de fast-food, refusant systématiquement les envies de burgers et de pizza de son ami Mao. Leur amitié était en péril à cause de leurs différences, Aku ayant l'impression que son meilleur ami était un frein tandis que Mao, lui, pensait que son pote prenait la grosse tête et n'avait plus envie de traîner avec lui. Ils se sont disputés et même battus, se soldant par un Mao au nez cassé tandis que l'égo de l'athlète grossissait jusqu'à crever. Akushu a éventuellement repris ses esprits et s'est excusé, prenant un nouveau de degré de maturité quand il commençait à faire attention à ne pas se laisser déborder. Un sportif se doit d'avoir l'esprit clair, un crédo auquel il s'attachait pour ne plus s'éloigner de ses repères. Il prouvera sa nouvelle sagesse le soir où les deux garçons se sont pris d'affection pour la même demoiselle. Les filles étaient attirées par les muscles à cet âge, c'était donc à lui que revenait la "victoire" amoureuse, mais  après une réflexion inattendue, il finit par laisser la fille à son cher compagnon pour diverses raisons. D'abord, c'était une question de sentiments. Pour Aku, ça n'aurait été qu'un coup d'un soir tandis que Mao était vraiment amoureux. Ensuite, c'était à cause de ses convictions. Selon lui, les filles étaient une distraction indésirable pour sa carrière de rêve, il devait se focaliser entièrement sur son entraînement qui comprend efforts diététiques et hygiène de vie en plus des nombreuses heures passées sur le terrain. Enfin mais non des moindres, il y avait une belle question d'amitié ; Akushu le faisait par grande bonté parce que Mao avait moins de chances que lui avec les filles en général !! Sur cette belle solidarité masculine, les garçons devenaient des adultes.

Les choses ont évolué plus ou moins comme prévu. L'année de la majorité était arrivée et avec ça, les vraies opportunités ! Pour sa part, Dakkote qui était devenu un membre-clé de son équipe d'athlétisme avait le grand plaisir d'être convié à de plus grands événements sportifs que leurs petits tournois de lycée. Il rencontrait de nouvelles personnalités et se faisait également de nouveaux rivaux. C'était le véritable départ vers un nouveau niveau.
De son côté, Mao avait ouvert sa petite boîte et avait déjà deux héros novices pour clients ! Son affaire était prometteuse et même s'il rencontrait des difficultés pour réellement toucher un large public, accusant les héros du top de monopoliser les médias au dépit des jeunes fraîchement diplômés, il se faisait ses premiers sous grâce à son bagou légendaire.

La vie sourit aux deux jeunes gens qui se forgent en hommes respectables. Éventuellement, Dakkote tombe sur une merveilleuse créature aux alentours de ses 24 ans. Elle s'appelait Tori, tout simplement, et était fidèle à son nom. Aussi délicate et gracieuse qu'un petit oiseau, Tori guidait Akushu vers le sixième ou le septième ciel. Il l'a rencontré au travail, Madame étant une journaliste qui s'acharnait particulièrement après son équipe d'athlètes japonais. Elle ne travaillait pour aucune grosse boîte, cherchait justement à s'en sortir en jouant des coudes sur le terrain. C'est cette hargne, cette détermination qui faisait d'elle l'élue de son cœur. Ils s'imaginaient déjà transcender le temps ensemble en une ligne droite vers leurs grands objectifs respectifs. Après deux ans de relation heureuse, ils décidèrent de se marier. Monsieur avait donc 26 ans, et avec Mao, ils ont décidé de se payer un voyage en Thaïlande pour célébrer leur réussite. Ils en avaient fait depuis l'enfance, c'était une idée bien venue que de lever leurs verres comme il se doit à toute la sueur versée.

Ils sont partis tous les deux pour un enterrement de vie de garçon de tous les diables. C'est le cas de le dire. Tout s'est très bien passé, ils ne devaient rester que pour deux semaines après tout alors pourquoi ça irait mal ? Ils ont fait la fête jusqu'à l'épuisement pour recommencer le lendemain, pendant 14 jours intenses à faire la tournée des bars et des clubs. Pendant tout ce temps, Aku n'avait qu'une idée en tête : rentrer au Japon pour épouser la femme de ses rêves. C'est au dernier soir que tout a dérapé. Ils avaient tiré le maximum de leur dernière journée à Bangkok et rentraient tard, comme d'habitude. Cette fois en revanche, ils sont épiés par des vilains locaux. Les malfrats les avaient déjà repérés, ayant pour mode opératoire d'attaquer les touristes en sortie de soirée. Ce cher Mao attendait le taxi pendant qu'Akushu décidait d'aller se soulager contre un mur pas loin. Une action bénigne qui vire au drame quand, alors qu'il a encore le sexe à l'air, une jeune femme s'approche de lui. Il essaie de terminer au plus vite pour se retourner mais une aiguille se plante dans sa peau et il perd conscience peu après...



La tête lourde, il se réveillera le lendemain dans un endroit qu'il ne connaît pas. La sensation de froid dans le dos ne provient pas uniquement de la table en métal sur laquelle il était maintenu allongé... Il y a des médecins qui s'affairent autour de lui, masqués, gantés pour lui faire une opération qu'il n'a jamais demandée. Il a bien essayé de se débattre mais des liens lui font mal aux poignets et aux chevilles. Il est pris au piège, panique et replonge dans les méandres de l'inconscience.

Quand il ouvre enfin les yeux, une autre journée est passée. Il se sent alors flotter, totalement plongé dans un liquide inconnu tandis qu'un masque lui procure de l'oxygène. Il a encore la vue trouble mais il comprend tout de même être dans un tube comme on en voit dans les films de science-fiction. Alors qu'il recommence à paniquer, il voit deux silhouettes bouger devant sa prison transparente. Épuisé, il peine à rester éveillé mais doit bien s'y efforcer. En se concentrant, il perçoit quelques bribes de conversation entre ce qui semble être un homme et une femme. Il s'agissait en réalité du maléfique cerveau derrière tout ça qui vérifiait l'état de ses opérations. De ce qu'il pouvait entendre et assimiler, Aku comprit qu'ils avaient l'intention de transformer leurs rats de laboratoire en parfaits petits soldats à la solde de criminels. C'était une nouvelle qui enrageait le sportif... Avec toute la bonne volonté du monde, il essayait de donner un coup de poing dans le bocal... trop faible, son coup ne parvient qu'à susciter la joie de l'homme malveillant. Il revoyait bon nombre de moments de sa vie défiler devant ses yeux.
Mao... Tori... L'équipe... L'athlétisme... Le mariage... L'avenir...

Tout semblait se désagréger entre ses doigts alors qu'il était supposé rentrer et vivre heureux et avoir plein d'enfants. La réalisation de la fin de sa vie venait comme un coup de massue sur le haut de la tête. Il ne bougeait plus, ne pensait même plus à sortir d'ici. Pour une fois dans sa vie, il n'avait plus la force de se battre. Pourtant il n'avait jamais abandonné. Il avait toujours tout donné, mais cette fois il posait le genou au sol. Pendant deux mois, Akushu subissait des expériences diverses, toutes plus douloureuses les unes que les autres, torturés par des seringues et un personnel médical mal intentionné. Il était même amusé d'avoir tenu aussi longtemps, comme si l'univers souhaitait lui faire endurer chaque microseconde de son calvaire.

Jusqu'à ce qu'un jour la porte principale éclate, provoquant un chaos sans nom dans le laboratoire. Des héros. Et la police ! Les forces de l'ordre ont investi les lieux et maîtrisent tout ce beau monde après une lutte acharnée qui aura détruit le tube expérimental de Dakkote. Il était tombé au sol, étourdi et paralysé. Ses jambes ne répondent plus, il ne peut pas se lever et pleure de détresse espérant ne pas mourir ici alors qu'une dernière chance s'offre à lui. Il rampe comme il peut pour se mettre à l'abri alors que l'affrontement fait rage et que les coups de feu fusent. La surprise n'est pas complète avant qu'il ne soit rejoint par quelqu'un qu'il n'imaginait plus revoir ; c'est Mao, accompagné d'encore plus d'hommes casqués qui le prend dans ses bras à chaudes larmes.
Il se trouve que le meilleur ami et témoin du futur marié n'avait jamais baissé les bras lui. Le soir du kidnapping, il a pu voir le véhicule de ses agresseurs et depuis lors il n'a jamais cessé de travailler de concert avec eux pour le retrouver et le sortir de là. Deux mois d'enquête alors qu'il se rongeait les ongles pour Aku-kun. Voilà pourquoi il est bon d'avoir un ami, un vrai. Alors que tout semblait perdu, le voilà sauvé. Les deux japonais sont exfiltrés, Akushu reçoit une attention médicale particulière pour bien vérifier son état : il restera paralysé en dessous de la ceinture pour le restant de ses jours. Sa carrière est belle et bien finie, mais pourtant le jeune homme est heureux d'être seulement là. Ils sont renvoyés au pays peu de temps après et c'est ainsi que se termine son cauchemar.

De retour au Soleil Levant, Akushu et Mao discutèrent de la suite des événements sachant que le mariage devrait être reporté et attendre que l'ancien athlète n'ait repris des forces. En l'honneur de son meilleur ami et sauveur, il a décidé d'investir dans son agence de management pour héros et aide Mao à faire décoller son activité. Les associés reprennent du poil de la bête pendant au moins 2 mois après leur retour.
Aku, toujours sous traitements médicaux, commença à présenter des symptômes pour le moins inquiétants... Au départ c'était des migraines et des bouffées de chaleur mais bientôt il enfle et passe du corps d'Apollon à l'obésité morbide en quelques jours. Sa peau prend une teinte de plus en plus verte alors que même le blanc de ses yeux devient jaunâtre.  La situation rechutait et pour ne rien arranger, traumatisé par les environnements hospitaliers il refusait tout bonnement d'être amené aux urgences. De ce fait, les médecins sont venus à domicile pour se pencher sur son cas, sans grand succès. On ignorait ce que les criminels de Bangkok lui avaient fait, tout ce qu'on pouvait affirmer, c'était qu'il était en train d'y réagir. L'espoir meurt à nouveau dans le cœur du pauvre homme qui perd ses cheveux et s'imagine déjà mort. Son état s'est stabilisé à ce niveau là, alité, trop gros pour même marcher, il recevait la visite d'une infirmière chaque jour pour s'occuper de lui mais restait majoritairement seul comme un légume. Quand Mao venait le voir, il pleurait et désespérait, souhaitant plutôt mourir que d'être d'une telle difformité. Son meilleur ami était la seule chose qui lui importait, oubliant jusqu'à sa fiancée qu'il repoussait de lui-même, honteux de son apparence, pensant que personne ne l'accepterait. Il a fait écrire son testament dans lequel il donnait tout à son comparse. Il lui a transmis ses derniers vœux, souhaitant uniquement que Mao réalise son rêve pour eux deux. Le manager refusait d'admettre l'état critique de son camarade de toujours et restait dans le déni et persuadé de pouvoir encore le sauver.

Seulement les choses ne vont pas en s'améliorant. Bientôt, le malade ressent d'énormes et douloureux appétits qui l'ont poussé à littéralement vider le frigo. Il ne pouvait pas se déplacer mais avec son alter, il avait au moins la possibilité de saisir les objets au loin et ramenait le garde-manger à lui. Sa maison s'encrassait à mesure qu'il y laissait les détritus s'entasser. Il avait pris la mauvaise habitude de trop manger, il ne pouvait plus s'en passer. Un jour, il a même téléphoné à Mao en lui mendiant de la nourriture : il voulait qu'il achète tous les stocks de nourriture de son restaurant préféré. D'un soutien éternel, il s'est exécuté. Il ne s'imaginait pas que le dicton qui dit que l'appétit vient en mangeant pouvait être aussi dangereux. Plus il se goinfrait, plus Aku avait faim jusqu'à un jour commettre l'irréparable. C'était son infirmière. Elle avait parmi ses attributions la tâche de le nourrir, se faire arracher le bras n'était pas prévu. On ne devrait pas mordre la main qui nous nourri, n'est-ce pas ? Le monstre qui émergeait de celui qu'on appelait Akushu Dakkote venait de faire sa première victime. Il l'a planquée dans sa chambre quand il a repris ses esprits. Sa descente aux enfers ne fait que commencer. Alors qu'il se morfond et devient chaque jour un peu plus dément, discutant avec le bras arraché, il décide d'en parler à Mao.

Il pensait que son meilleur pote ne le jugerait pas et saurait l'aider mais la réaction n'était plus aussi compréhensible quand il s'agissait de tuer des gens. Mao a voulu appeler la police alors il l'a tué, lui aussi. Broyé dans un ultime câlin fraternel entre les multiples bras du Gros Démon, cette deuxième victime marquait le franchissement d'une ligne qu'on ne devrait jamais dépasser. Il en est devenu totalement fou et s'est mis à chérir les 4 bras magnifiquement inertes.
Il s'est passé deux ans depuis qu'est né le Démembreur. A ce jour, on compte tout juste 5 paires de bras à son actif. Il y avait donc son infirmière, puis Mao, deux alcooliques qui l'ont agressé en le traitant de monstre et enfin, un jeune héros fraîchement diplômé. Akushu a dû faire de son mieux pour quitter la ville. Il a trouvé refuge dans des entrepôts abandonnés autrefois utilisés par des marins pour sa proximité avec les quais, aujourd'hui ils servent de tanière au Gros Démon qui s'était mis à sévir au Japon.

Un monstre aussi balèze que ça est plutôt difficile à cacher. Bien assez tôt, le meurtrier a été confronté par un héros confirmé. Au départ apeuré, le Démon s'emballe quand le justicier lui parle de ses 5 victimes, causant sa perte car énervé, il réfléchit encore moins que d'habitude et finit par se faire battre. Alors qu'on commençait à penser que le Gros Démon n'était pas humain et relevait de quelque chose d'encore plus surnaturel que les alters, voilà que son arrestation est confirmée par les médias ! L'événement fit l'objet de petits articles servant à rassurer les civils qui ont pu sortir de nuit sans se soucier, attendant joyeusement son jugement qui, selon les pronostics, étaient entre la perpétuité et la peine de mort... Un an s'est écoulé avant que la Bête ne parvienne à s'évader de prison plus forte et plus assoiffée de sang qu'à l'accoutumée. De nos jours, le Gros Démon semble bien déterminé à retirer aux jeunes gens la vie qu'il n'a pas pu avoir lui-même. Mais quelque chose a changé.

"Il n'a pas pu s'échapper tout seul" - c'est ce qu'on pense tout bas quand la rumeur de son évasion circule. Le monstre agit en fonction de ses pulsions et de son instinct comme un animal sauvage, comment aurait-il pu fomenter un quelconque plan de fuite ? La réponse tient en un long nom de vilain : Le Roi Déchu des Mers. Un autre criminel plus expérimenté que le Démembreur était derrière tout ça.
Pour la petite histoire, celui que le Gros Démon surnomme désormais L'Homme-Poisson était autrefois un héros méconnu car agissant le plus souvent en mer, sa réputation n'atteignait pas la côte. C'est son orgueil qui aura eu raison de lui. Il a lui-même expliqué qu'il voulait juste protéger le monde marin, mais quand il a commencé à montrer un excès de zèle, se montrant peu regardant en coulant des bateaux de contrebande, il a fini par provoquer la noyade d'un contrebandier et s'est reclus on ne sait où plus loin au large. Le bonhomme avait une histoire presque attristante, il disait que c'était un accident et qu'il ne devrait pas être lynché pour son erreur... mais comme il n'a pas l'air d'être le plus honnête, le peuple exige tout de même sa destitution, une chose qu'il n'a pas apprécié. Il est devenu un vilain pour se venger et, à défaut de régner sur les mers, souhaite régner sur le pays. C'est pour ça qu'il a choisi cette petite prison où était retenu le Démembreur. Le Gros Démon avait un poids considérable quand il s'agissait de la peur des habitants, l'avoir libéré et recruté n'était que la première étape de son plan pour gagner en puissance. C'était donc le Roi des Mers qui permettait au tueur obèse de goûter une nouvelle fois à la liberté. Ensemble, ils se cachent dans une grotte marine très rarement fréquentée utilisée par le criminel aquatique comme planque. Là-bas, impossible de les retrouver. Cela dit, l'Homme-Poisson demandait à son nouvel allié de faire profil bas. Ils se sont bien entendu disputés, le Mille-Pattes n'était pas du genre obéissant. Il fut forcé de se plier parce que l'alter hydrokinétique de son comparse et sa ruse lui suffisaient à prendre le dessus. Le meurtrier suivait donc les directives, qui étaient au final pour son bien, car grâce à la fourberie de la poiscaille, Démembreur pouvait garder sa liberté plus longtemps que s'il était seul.