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Sous le masque (Septembre 2161) - Zhihao

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Kae Nakanishi
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Kae Nakanishi
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Dim 7 Aoû - 17:32
L'une des conditions sine qua non de l'accord de ses parents à son inscription à Yuei filière héroïque (accord et financement, si on voulait être exact), était que Kae ne négligeât pas totalement sa carrière naissance de starlette. Entre mannequinat et petits rôles à la télé, elle avait commencé à percer et ses vedettes de parents n'avaient pas envisagé pour elle une autre carrière, au point de ne pas l'inscrire dans un lycée en avril. C'était Kae qui avait décidé de continuer ses études. Certes, n'aurait-elle pas été prise dans la filière héroïque qu'elle n'aurait probablement pas dévié sa course vers la filière générale. Mais là n'était pas le point.

En son fort intérieur, la jeune fille savait que c'était une demande des plus raisonnables, à plusieurs niveaux. Déjà, elle ne savait pas si elle allait aimer la filière héroïque. Kae s'y était inscrite sans vraiment avoir de fibre "sauveur de l'humanité", mais plus comme un défi à elle-même, pour savoir si elle pouvait, et si c'était une chose qu'elle pourrait faire de sa vie, vu que la vie sous les projecteurs la frustrait plus qu'autre chose. De plus, de nombreux héros avaient une autre activité que les missions de capture des Vilains et/ou de sauvetage. A l'exception des membres du top 10 ou 30, peu pouvaient vivre exclusivement de leurs revenus de héros... et même là... vu le caractère super physique d'une telle activité, beaucoup de héros devaient prendre leur retraite tôt, à cause de blessures handicapantes.
Donc Kae pourrait toujours poser ou tourner, tant qu'elle gardait son visage et ses mensurations intactes. En fait, c'était presque évident qu'elle devrait le faire, ne serait-ce pour dégoter des sponsors qui financeraient ses équipements ou autre.

A cause de tout ça, elle avait accepté d'accompagner ses parents à la réception donnée par l'ambassadeur de Chine au Japon. Oui, elle avait râlé, mais pour le principe. Ne jamais accorder de victoires trop faciles! Elle avait fini par passer une robe cocktail, des talons, un peu de bijoux et de maquillage et zou, direction la soirée... où ses parents se gargarisaient de la présenter comme "Kae, notre fille, qui va intégrer la filière héroïque au prestigieux lycée Yuei"... comme s'ils avaient toujours été d'accord avec ce choix de vie... comme s'ils en avaient eu l'idée... comme si c'était eux qui allaient devenir des apprentis-héros. Pfff.

Kae ne s'était jamais trop intéressée à la politique. Une starlette de 15 ans n'en avait rien à faire. Qu'il vente ou pleuve, the show must go on, donc l'état du monde n'importait que très peu. Tout ce qui comptait, c'était que les grands méchants Vilains soient arrêtés avant que les gens aient trop peur pour aller au ciné ou faire les boutiques. La jeune femme aux cheveux bleus se doutaient que ça allait devoir sensiblement changer bien qu'un héros ne se souciait pas plus de la politique internationale, en fait. Qu'importe qui était premier ministre... un héros collaborait avec les forces de l'ordre et suivait les consignes. Maix Kae avait lu des oeuvres de science-fiction et des dystopies pour savoir que la mollesse d'esprit était le début de la fin. Or, s'il y avait bien une chose que Kae détestait, c'était bien le laisser-aller et la passivité.

Ses parents étaient invités car son père avait tourné dans un film fantastique sino-japonais, avec des parchemins magiques et des effets spéciaux dignes de grands studios américains. Il n'était pas la vedette mais avait un rôle non négligeable. Il espérait que ce film allait lui servir de tremplin pour une carrière internationale! Et Kae se verrait bien déménager aux USA, Californie.
Toutefois, elle était pour le moment ici, au Japon, et avec un verre de fruits frais à la main, elle déambulait dans la foule, suivant plus ou moins ses parents, à la recherche d'un truc intéressant à faire.
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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Dim 7 Aoû - 22:57
Certaines choses ne changeaient jamais, quelle que soit l’époque. Parmi ces choses, il y avait le fait que nombre d’hommes importants se sentaient obligés d’apparaître en galante compagnie lorsqu’ils devaient se rendre à un événement mondain. Par le passé il s’agissait le plus souvent d’actrices, de mannequins ou autres égéries connues dont la présence au bras d’un VIP lui permettait de faire étalage de son statut social. Mais en cette ère où un tout autre genre de célébrités obsédait les masses, le nec plus ultra était d’être escorté par une héroïne, au sens propre du terme puisqu’en plus de servir de potiche, l’une d’elles pouvait faire double-emploi en tant que garde du corps.

Aussi, lorsque l’ambassadeur avait annoncé qu’il comptait organiser une réception afin de célébrer et si possible resserrer les liens entre les deux pays, nombre de dignitaires chinois devant participer à l’événement s’étaient-ils tournés vers leurs compatriotes de sexe féminin opérant au Japon. Malheureusement pour eux elles étaient peu nombreuses, leur contingent étant en grande majorité composé d’hommes, et le fait que la plupart des femmes en question s’étaient empressées de trouver d’autres tâches urgentes à accomplir pour éviter d’avoir à répondre à l’appel n’avait guère arrangé la situation. Zhihao avait elle-même tenté de trouver un prétexte pour décliner l’invitation, sauf que ses supérieurs n’entendaient pas les choses de cette oreille et lui avaient intimé l’ordre d’accepter.

Bon, les choses auraient pu être bien pires : au lieu d’être forcée de passer la soirée en compagnie de l’ambassadeur – et de ses mains baladeuses, d’après certaines de ses collègues – ou de son attaché culturel en chef – dont la mutation porcine reflétait à merveille la personnalité, toujours selon les mêmes sources –, elle escorterait l’un des hauts fonctionnaires de la Commission Centrale de Contrôle des Alters chapeautant leur mission en territoire nippon. Pas de comportement déplacé à craindre de celui-là, car il était de notoriété publique que la CCCA n’avait aucune pitié pour ses employés qui se rendraient coupables de ce genre d’abus envers les héroïnes dont ils avaient la charge. Il se pourrait même qu’ils puissent avoir une conversation intéressante.

Ce qui la rassurait le plus toutefois c’était le fait que la réception aurait lieu à l’ambassade elle-même, c’est à dire sur le sol chinois. Ce qui voulait dire qu’elle n’avait pas à se préoccuper de l’interdiction de port d’arme imposée aux héros japonais ! Ç’aurait été encore mieux si elle avait pu venir avec son exosquelette, mais le but de l’événement était de permettre aux invités de s’amuser et non de les intimider. Il lui faudrait donc se contenter de son uniforme militaire – en tissu ignifugé, à l’épreuve des lames et des balles de petit calibre –, de ses armes cachées dans ledit uniforme, de la paire de lunettes à réalité augmentée reliée aux dispositifs de surveillance de l’ambassade et des pièces d’armure mechashift dissimulées dans les rabats de ses manches, de son col, dans ses chaussures ainsi que sa ceinture. Les lunettes et l’armure escamotable ne faisaient pas partie de son équipement habituel : elles lui avaient été fournies par le personnel de sécurité du bâtiment, assorties d’une promesse de la laisser examiner le matériel après la fin de la réception, ce qui avait également contribué à lui donner la force nécessaire pour endurer cette soirée...

Ou pas, car une heure après le début des festivités, il devint clair qu’elle avait surestimé ses capacités. Tous ces gens en habits hors de prix qui parlaient pour ne rien dire, ou n’étaient là que pour s’exhiber devant les journalistes – dont elle évitait consciencieusement l’objectif, au grand amusement de son compagnon – ou pour draguer ou jouer les piques-assiettes…

« Vous savez lieutenant, ce n’est pas avec du jus de fruit que vous arriverez à vous saouler pour faire passer le temps plus vite. » ironisa le fonctionnaire en trinquant sa flûte de champagne contre la boisson de l’électrokinésiste.

« Je vous ai vu re-remplir votre flûte trois fois avec le contenu de la flasque dans votre poche intérieure, et je suis quasiment sûre que c’est aussi du jus de fruit. Le vôtre est pétillant, c’est tout. » riposta-t-elle stoïquement. L’homme n’arriva pas totalement à masquer sa surprise, et elle savoura son maigre triomphe.

« Touché. On ne peut rien vous cacher, hein ? Je l’avoue, moi aussi je préfère garder les idées claires, même si cela peut être une torture lorsque je me retrouve obligé de supporter certains irritants. À ce propos… mademoiselle Nakanishi, vous aussi vous faites partie du club ? »

Son supérieur venait d’apostropher une jeune fille aux cheveux bleus passant non loin de leur table, juste à temps pour lui éviter de se faire accoster – ou plutôt prendre en embuscade – par un trio de membres de la jeunesse dorée qui avaient passé l’heure écoulée à boire comme des trous et à faire lourdement du gringue à toutes les femmes seules présentes dans la salle, y compris les serveuses, au point que la sécurité avait dû intervenir plus d’une fois pour qu’ils se calment.

« J’ai cru comprendre que vous alliez entrer dans la profession ? » poursuivit-il, comme si les parents de la japonaise n’avaient pas répété à qui voulait l’entendre que leur précieuse progéniture prendrait prochainement place à la plus prestigieuse préparation héroïque du pays jusqu’à ce qu’absolument tout le monde soit au courant. Les trois idiots en arrière-plan parurent hésiter, et Zhihao leur adressa un regard noir pour les encourager à aller importuner quelqu’un d’autre. Miraculeusement, l’un d’eux semblait encore relativement sobre et s’y connaissait suffisamment pour comprendre la signification des différents emblèmes et décorations de son uniforme ; il jugea correctement qu’il était plus prudent de battre en retraite et entraîna ses deux compères à sa suite.
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Kae Nakanishi
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Kae Nakanishi
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Mer 10 Aoû - 14:33
Il y avait une chose que Kae avait appris pour survivre dans le monde parfois impitoyable de la haute société, mêlant luxe, célébrité, pouvoir et politique: ne jamais être autre chose que ce qu'on attendait de vous. Tant qu'on lui donnait le rôle de la starlette montante, elle garderait envers elle son intelligence, ses remarques, ses ambitions. Aussi avait-elle eu du mal à se composer un rôle pour cette soirée: elle allait à Yuei donc elle ne pouvait pas jouer à l'évaporée midinette; elle entrait en filière héroïque, donc elle ne pouvait pas poser comme une fleur timide. Cependant, ce n'était pas le moment de jouer aux Don Quichotta et d'attaquer bille en tête toutes les petites frappes qui gangrenaient l'assemblée au seul titre d'être né de la supposée (parfois très, très supposée) union charnelle de leur mère et de leur père. Pourtant, elle en mourait d'envie, maintenant que son statut lui autorisait à se dresser droite et fière contre les insolences du monde.

A vrai dire, Kae s'ennuyait bien plus qu'ils ne l'ennuyaient. Qui? Eux, là. Tous. Que des blablas dépourvus d'intérêt. C'était bien par défaut que la jeune fille avait décidé de se frotter aux trois lourdauds, pour leur sortir deux-trois vérités et peut-être même une claque - sa robe ne permettant pas un fouetté du pied. Sinon, elle aurait utilisé les quelques bases d'arts martiaux à sa disposition pour humilier le trio d'imbéciles. Elle se voyait parfaitement prendre la pose de la chasseresse, un pied sur la dépouille de ses proies abattues, pendant qu'elle riait à gorge déployée. Huuum.... ça ressemblait presque à un cliché de Vilain, ça. Pas très héroïque, donc à éviter.

Elle en était arrivée à ce moment de ses réflexions quand elle fut interpellée par un homme qui l'amenait hors du champ d'actions de ses cibles. All Might soit maudit! Toutefois, elle reconnut immédiatement un membre de la Commission Centrale de Contrôle des Alters, autorité chinoise dont le nom était suffisamment évocateur pour ne pas mériter qu'on s'y attardât de plus. Ses parents l’avaient brièvement présentée à un groupe plus tôt dans la soirée, et ce duo faisait partie des personnes alors présentes. Sans savoir leur nom, la jeune fille savait plus ou moins de qui il s’agissait. De ce fait, Kae ravala sa contrariété et affichage un sourire poli.

- « Bonsoir. » Elle tenta de reprendre la conversation au vol mais la mention de « club », comme ça, à froid, hors contexte, la désarçonnait. Heureusement, l’officiel élabora un peu plus. Et cette question, c’était exactement le genre de question auquel Kae avait préparé sa réponse. Parce que honnêtement – et, bien qu’étant une apprentie actrice, elle privilégierait la vérité à l’hypocrisie inutile (certaines situations appelaient à ces simagrées de duplicité, moitié comédie, moitié mensonge) – Kae était bien en peine de donner quelque chose de tangible. « Oui, en tous les cas, je vais étudier en ce sens. » C’était totalement la réalité des choses. « Je suis encore loin de prétendre pouvoir entrer dans la profession, comme vous dites. » Il y avait quelque chose de terriblement troublant dans cette formule. Entrer dans la profession, comme on entrait dans les ordres… ou comme on entrait dans un restaurant. Comme s’il suffisait de pousser une porte. Comme si une simple inscription à un lycée faisait que vous étiez déjà sûrs et certains de finir héros. Comme si votre avenir, aussi spirituel, gastronomique ou insipide fut-il, était déjà entièrement tracé.

- « D’un autre coté, est-ce que ‘héros’ est une profession ? Est-ce que les héros cotisent pour une assurance maladie ? Pour une caisse de retraite ? Payent-ils des impôts ? » Pour le dernier, elle était à peu près assurée que la réponse était ‘oui’… comme si les états allaient se priver. Après tout, au Japon, les héros étaient payés comme des fonctionnaires, mais uniquement au rendement. Une sorte de free-lancing, en fait. Bref. « Je vais déjà suivre les trois ans d’études au lycée, et après, on avisera. » conclut-elle sagement, avec un petit sourire en coin sur les lèvres. Kae savait que son alter n’était pas des plus puissants. Elle pouvait donc facilement se faire recaler.


Dernière édition par Kae Nakanishi le Ven 12 Aoû - 10:05, édité 1 fois
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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Jeu 11 Aoû - 17:04
Plus concentrée sur les trois lourdauds que sur autre chose, la jeune fille sembla surprise que quelqu’un s’adresse soudain à elle mais retomba tout de même sur ses pattes avec aisance. Elle n’avait guère l’air reconnaissante de l’intervention du fonctionnaire, ceci dit ; peut-être qu’elle s’était préparée à remettre elle-même les rustres à leur place et qu’ils l’avaient privée de l’occasion de passer ses nerfs sur une cible acceptable ? De tels comportements étaient communs chez les jeunes de son âge ayant fait le même choix de carrière, ils se voyaient déjà en justiciers et cela se répercutait sur leur attitude. Nakanishi s’exprimait toutefois de façon bien plus modeste que la plupart des jeunes en question.

« Vous avez déjà réussi l’examen d’entrée de Yuei, tout le monde ne peut pas en dire autant. C’est l’une des écoles avec le plus faible taux d’admission au monde par-rapport au nombre de candidats, après tout. » fit l’officiel en levant son verre, comme pour la féliciter. « Le reste viendra avec le temps, du moment que vous faites des efforts et que vous écoutez les instructeurs que le Japon entier vous envie. »

L’homme se servit de sa main libre, placée dans son dos, pour faire signe à Zhihao qu’elle devrait elle aussi participer à la conversation. Très bien, puisqu’il insistait pour qu’elle sorte de sa coquille et qu’il s’était montré parfaitement plaisant jusqu’ici…

« Une profession à haut risque et à haute responsabilité est une profession quand même, le métier de héros n’est pas le seul à être dans ce cas. En tout cas si vous avez pris la peine de penser aux questions administratives et financières, cela montre que vous avez une meilleure tête sur les épaules qu’une bonne moitié de vos condisciples. À ce stade, ils passent généralement plus de temps à rêver de la rencontre avec leurs idoles et de tous les vilains qu’ils vaincront sous les applaudissements de la foule. »

« Ce qui ne veut cependant pas dire que ces considérations doivent prendre le pas sur votre entraînement ou l’acquisition de votre équipement. » compléta le fonctionnaire, sans prendre la peine de mentionner l’importance des relations publiques, avec lesquelles la jeune actrice devait déjà être plus que familière.

La militaire acquiesça silencieusement. Penser à l’argent et à la paperasse c’était très bien, mais la capacité à survivre sur le terrain devait toujours passer en priorité ; il était toujours possible – et même recommandé – de déléguer la tâche à des spécialistes, de toute façon. C’était tout l’intérêt d’avoir de multiples filières présentes à Yuei, les apprentis-héros n’avaient pas à chercher bien loin pour trouver du personnel avec lequel fonder ou rejoindre une future agence.

« Les étudiants de la filière management se feront sûrement un plaisir de répondre à vos questions en ce qui concerne le système japonais. J’avoue ne pas m’être attardée sur ces aspects-là en venant ici, mais chez nous il y a un système d’assurance publique dédié, le coût des soins médicaux et de la récupération est pris en charge par l’État. Les auxiliaires spéciaux… pardon, les héros ne paient pas d’impôts sur leur salaire fixe et leurs primes, qui sont également versés par l’État. »

« Donner d’une main et reprendre de l’autre ne sert à rien à part à introduire des lourdeurs administratives inutiles. » opina l’employé de la CCCA. « Les revenus additionnels – issus de contrats publicitaires, de ventes de produits dérivés ou d’un second métier par exemple – sont taxés, par contre. »

« Quant à la retraite, encore faut-il y arriver mais là aussi cela est pris en charge. » termina l’électrokinésiste, dont la curiosité avait été piquée par cette discussion. Elle restait soumise au régime chinois même en opérant à l’étranger, cela ne devrait donc pas la concerner, mais elle s’interrogeait maintenant sur la façon dont les nippons faisaient les choses. Leur système à eux n’accordait-il pas davantage de place aux acteurs privés ?

« Je vous souhaite d’avance bon courage pour vos études en tout cas, vous risquez d’en avoir besoin. »
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Kae Nakanishi
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Kae Nakanishi
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Ven 12 Aoû - 10:35
- « Certes. » Elle n’allait pas jouer les fausses modestes. Déjà, parce que c’était la vérité : elle était reçue à l’un des plus prestigieux lycées, et s’il était prestigieux, c’était par la qualité de son enseignement, qui tenait à la qualité de ceux à qui il était enseigné. Cette même éducation, donnée à des zonards, n’aboutirait pas au même résultat. Et dire qu’elle s’était inscrite sur le tard, préparée presque à-la-va-vite, dans le dos de ses parents. Aurait-elle fini major de promo si elle s’était donnée les moyens d’y aller à fond ? Ah, regrets, regrets, sentiment infini de mélancolie. Et si…
Et plus… personne ne la prendrait pour une modeste. Elle était Kae Nakanishi ! Elle n’était pas n’importe qui, de naissance et de fait. Elle était une des jeunes stars débutantes repérées pour son talent… et tout le monde dans le milieu savait qu’elle était douée mais pouvait être redoutable si on se la mettait à dos. Et Kae n’avait aucun souci avec ça. Aucune pitié pour les losers, et pour ces midinettes si mauvaises actrices que leur façade de petites timides ou de flirt taquin en devenaient de très mauvaises pantomimes.

- « Mais j’ai appris à mes à mes dépens qu’il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers. Être admise à Yuei n’est que le début, le préalable. Il y a tout le reste, maintenant. » Elle s’adressa à l’officiel chinois avec fermeté mais aucune animosité. En fait, c’était très appréciable d’être appréciée. Pour une fois qu’on ne lui tenait pas une conversation vide de sens.

Kae se tourna vers la nouvelle venue qui s’était tenue à l’écart jusqu’ici. Elle l’avait rapidement sondé au départ mais vu sa posture, en avait déduit qu’elle était une sorte de garde-du-corps ou chargée de la sécurité. Maintenant, elle voyait l’uniforme, tout comme les armes et les équipements – enfin, ceux visibles. Elle y prêta une attention particulière puisque l’officiel mentionna cet élément… et qu’il se trouvait qu’elle peinait encore à trouver un design pour son costume. Quant aux équipements… Elle ne voyait pas ce dont elle aurait besoin pour son alter. Des barrettes brossantes, pour garder le cheveu bien lisse ? Des fioles de sérum pour hydrater les racines au fur et à mesure que les mèches poussaient ? Un sèche-cheveux intégré pour faire des brushings instantanés ? Vu qu’elle n’avait pas un alter très offensif et qu’elle se dirigeait dès à présent vers le soutien, à part une combinaison de protection renforcée pour pallier son manque de défense, elle ne voyait pas.

La conversation prit un tournant inattendu, pendant que les deux Chinois conversaient pour lui exposer leur système. Tout cela semblait assez cohérent, et oui, Kae prit note d’aller voir quelqu’un de la section gestion pour avoir un minimum de connaissance. Oui, elle pourrait prendre un livre sur le sujet, mais la jeune femme était plutôt sociale et préférait apprendre de bouche-à-oreille. Le système de mentorat de Yuei lui convenait parfaitement.

- « Je vous remercie, et oui, je vais avoir besoin d’encouragement. Je pars avec plusieurs désavantages. » Pourquoi avait-elle soudain décidé de se confier à ces deux personnes ? Probablement parce qu’elle ne les connaissait pas, et qu’il était peu probable qu’ils la connaissent. Et qu’ils se revoient. L’anonymat relatif de leur conversation lui permettait d’être bien plus ouverte qu’avec des personnes qui pourraient gagner un avantage en ayant des informations précieuses sur elle. « A vrai dire, je n’ai jamais réellement rêvé d’arrêter des vilains. Ce n’est pas particulièrement le sens de la justice qui me motive. J’ai surtout envie de voir si je peux faire autre chose que du mannequinat et de la comédie, et si oui… si ça me plaît. Enfin, je sais que je peux, puisque je suis admise à Yuei, mais la pratique est différente de la théorie. Et je n’ai jamais travaillé mon alter dans le but d’être une héroïne, alors que la plupart de mes futures camarades de classe, oui. Mais j’aime les défis. » Voilà, c’était dit. Allaient-ils désormais la regarder avec dégoût et la juger pour son manque de dévouement intrépide. Elle ne manquait pas de vaillance, mais elle avait surtout plus de jugeote que de bravoure. Elle n’avait pas peur de prendre des coups, mais n’était pas prête à se sacrifier pour autrui. Elle voulait bien aider, mais surtout, elle voulait réussir.
Ce n’était pas une question d’admiration. Si ce n’était que pour flatter son égo, elle serait restée concentrée sur sa carrière où elle était certaine de percer et d’être encensée. Non, elle voulait autre chose, mais elle ne savait pas ce que c’était.

- « Comment sont sélectionnés et formés les héros en Chine ? » demanda-t-elle ouvertement curieuse. Il n’y avait pas que le Japon, après tout. Une carrière internationale pourrait s’envisager, si le système local ne lui convenait pas. Kae se voyait parfaitement ambassadrice des héros nippons à l’étranger. « En fait, c’est à se demander pourquoi il n’y a pas un cursus universel pour les héros, le même partout dans le monde. Après tout, la « justice » et le « bien » contre « le mal » et « la violence », c’est partout pareil... » Non ?
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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Ven 12 Aoû - 21:30
Pas besoin de mettre en garde la jeune fille en lui conseillant de ne pas prendre la grosse tête : elle avait déjà conscience qu’il s’agissait d’un piège à éviter, tout comme elle semblait déjà connaître ses limites – ou du moins savoir qu’elle avait des limites, à défaut de pouvoir encore les situer précisément. Tant mieux pour elle, cette attitude devrait bien la servir à l’avenir, même si elle faisait sans doute preuve d’un excès de modestie dans le cas présent.

« Vous n’êtes pas si désavantagée que ça. À moins qu’un professionnel ne les ait pris sous son aile, il y a des limites à ce que vos camarades ont pu faire pour entraîner leur Alter sans équipement spécialisé ou supervision d’un instructeur expérimenté. » répliqua l’électrokinésiste dans une tentative de l’amener à une évaluation plus objective de ses capacités. « De plus, vous avez vos propres atouts : vous maîtrisez déjà sûrement une bonne partie des leçons liées à l’image, à la communication ou au marketing, ce qui devrait vous laisser davantage de temps pour rattraper un éventuel retard en ce qui concerne le développement de votre pouvoir – c’est un peu le but d’une école héroïque. Vos dons d’actrice et votre expérience du déguisement seront particulièrement utiles si vous vous orientez plus vers une spécialisation dans l’infiltration ou la recherche d’informations. »

L’officiel à ses côtés hocha la tête pour montrer qu’il approuvait ce discours, puis prit le relais pour aborder la question des motivations de la future apprentie, un sourire au coin des lèvres, comme si ce que Kae venait de raconter l’amusait au plus haut point. Ce qui était peut-être le cas, qui sait ?

« Oh, il n’y a aucun problème à ne pas traiter ce métier comme un sacerdoce, je vous rassure tout de suite. Si la carrière était uniquement réservée à ceux qui s’y lancent par pur altruisme et amour de la justice, il y aurait vite une pénurie de héros. Les gens que vous serez amenée à sauver se fichent que vous courriez plutôt après la gloire, l’argent ou l’adrénaline, du moment que vous faites votre travail avec sérieux et intégrité. »

Ce fut au tour de la militaire d’apporter son soutien aux paroles de son supérieur. Tout le monde ne pouvait pas être un parangon comme All Might, capable de risquer sa vie pour de parfaits inconnus ; ce n’était pas pour rien qu’il était vénéré à ce point, indépendamment de sa puissance. Elle-même se considérait d'abord comme un soldat et ensuite comme une héroïne, n'ayant acquis sa licence que dans le but de bénéficier d'un complément de solde ainsi que de meilleures opportunités de promotion – ça et le fait que quand la CCCA vous faisait une proposition, il valait mieux l'accepter car cela se rapprochait en fait davantage d'un ordre déguisé. Évidemment, la dernière partie des propos du fonctionnaire était la plus importante : quelle que soit la motivation, la carrière de héros n’était pas faite pour les fumistes ou les pourris, les pires représentants de cette catégorie étant ceux que l’on surnommait les « pompiers pyromanes ».

Quant à la question de Kae sur l’héroïsme à l’étranger… l’officiel et sa compagne échangèrent un regard gêné. Comment aborder délicatement le sujet, en respectant l’intelligence de leur interlocutrice tout en évitant de lui faire entièrement perdre ce qu’il devait lui rester d’idéalisme ?

« La sélection n’est pas si différente de ce qui se fait au Japon. » répondit finalement la chinoise, en commençant par le plus facile. « Test d’aptitude physique, évaluation psychologique, vérification des antécédents judiciaires, épreuves écrites et pratiques, plus un entretien oral. Pour ce qui est de la formation, les élèves sont envoyés à l’école la plus proche de leur lieu de vie, leurs capacités sont régulièrement évaluées pour déterminer le niveau des cours qu’ils doivent suivre, avec des enseignements de plus en plus spécialisés en fonction de leurs aptitudes individuelles à mesure que le temps passe. La grande différence avec le Japon, c’est que près du tiers de nos héros sont également militaires ou policiers – anciens ou toujours en service actif. »

« C’est le cas du lieutenant, elle est passée d’abord par l’armée et a suivi une formation abrégée afin d’obtenir sa licence. » compléta le fonctionnaire avant d’embrayer sur la partie la plus problématique. Elle ne le laisserait pas s’en occuper seul, ceci dit, ce serait bien mal le remercier. « Quant à imposer un cursus universel, ce n'est pas si simple. La chose a été tentée, et il y a bien des éléments que l’on retrouve quasiment partout, mais il est difficile d’aller plus loin. Les héros ne font pas face au même type de menaces d’un pays à l’autre, les lois diffèrent, ils ont leurs propres conceptions de ce que sont le bien, le mal et la justice, l’attitude des autorités concernant les dommages collatéraux ou le recours à la force létale change également... »

« Être un héros en Europe de l’ouest ou du nord, au Canada ou au Japon ce n’est pas du tout la même chose que d’exercer ce métier en Indonésie, au Mexique, au Brésil ou dans d’autres régions d’Asie centrale ou du sud-est, du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Amérique latine – quand ces endroits ont des héros. » poursuivit-elle d’un ton plus sombre. C’était à cause de ces différences que les justiciers de certains pays – dont la Chine – se traînaient une réputation de bouchers, certes souvent très exagérée mais rarement complètement usurpée. La distinction entre héros et vilains était parfois mince et subjective... après tout, les héros eux-mêmes ne faisaient-ils pas usage de violence pour accomplir leurs buts ? « J’espère de tout cœur que votre pays n’aura pas à apprendre cette leçon, maintenant qu’All Might et All for One ne sont plus là pour le protéger. »
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Kae Nakanishi
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Kae Nakanishi
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Mer 17 Aoû - 16:35
La conversation prenait un ton plus direct et plus sincère. Les deux Chinois ne la traitaient pas comme une enfant… enfin, pas complètement. Kae n’était pas idiote : il y a des choses qu’on ne disait pas à une jeune fille de seize ans, encore moins quand elle n’est pas votre compatriote. Parfois, c’était une bonne décision, que de cacher tout ou partie de la vérité… d’autres, non. C’était fou comme le monde actuel pouvait exposer les enfants à la violence, le sexe, la drogue, les inégalités, à travers tous les médias, et ce dès leur plus jeune âge, mais être extrêmement pudibond pour parler de ces mêmes sujets. Or l’ignorance était le creuset de la haine. Ou un truc du genre. (*)

- « Vous admettrez que c’est tout de même assez fou qu’on puisse appeler ‘héro’, quelqu’un qui n’en présente en fait pas la nature même... » Dans la mythologie grecque, les héros étaient des demi-dieux, fruits des amours olympiennes avec un ou une humaine (généralement un dieu, une humaine, merci la misogynie au passage), donc destinés de par leur sang à des grandes choses. De nos jours, un héros était une personne de grande bravoure qui se distinguait par ses exploits extraordinaires. Certes, avec la quasi-généralisation des alters, extraordinaire ne voulait plus forcément dire grand-chose. Certains pouvoirs semblaient bien plus puissants que d’autres, mais c’était un peu comme pour le poker, ça dépendait de ce qu’on en faisait, de ce qu’on nous distribuait. Quelqu’un de plus combatif ou philanthrope qu’elle aurait sûrement un usage bien plus…. Percutant qu’elle du Hair Dance. Du moins, le supposait-elle. Du coup, comment graduer les alters, pour que les vrais super-super-héros soient visibles ? Fallait-il seulement les classer et les classifier ?  « Que ce soit combattre les Vilains ou les catastrophes plus ou moins naturelles, il me semble qu’il faut avoir un sacré courage et don de soi. Le gain financier ou la récompense sociale suffirait-elle vraiment à contrebalancer le risque de se blesser ou de mourir. J’ai l’impression que les vrais héros… on va dire le top 10, peut-être le top 30, doit avoir des vrais sentiments de bonté et d’entraide. »

Elle pouvait critiquer, justement parce qu’elle n’était pas habitée par cet élan, et bien que les deux adultes confirmaient que ce n’était pas grave en soi, elle se sentait un peu déçue. Aurait-elle voulu qu’ils l’assurent qu’elle avait en elle la fibre, l’étincelle ? Oh, la connaissant, plus que probablement. Kae aimait être admirée, même si elle n’en avait pas totalement conscience.
 - « Je ne sais pas chez vous, mais ici, vous n’ignorez pas que le classement se fait notamment via la réputation. Ce qui fait qu’un héros, comme moi potentiellement, capable de gérer son image, pourrait devenir populaire et donc monter dans le classement, sans faire des choses très héroïques en soi. Alors qu’une personne qui risquerait sa vie mais qui aurait une mauvaise image, ou pas d’image, pourrait ne pas recevoir la reconnaissance durement mais dûment méritée. » Finalement, à l’entendre, Kae avait plus la fibre gestionnaire que héroïque, mais s’il y avait bien une chose qu’elle savait, c’était qu’elle ne voulait pas être dans l’ombre des autres, à les aider, malgré tout le talent qu’elle avait (forcément, puisqu’on parlait d’elle) dans le domaine. Non, elle voulait briller là où elle était plus en difficulté, pour réussir à s’améliorer, pour jeter ses cheveux en arrière et annoncer qu’elle l’avait fait. Parce qu’elle s’ennuyait et que la gestion l’ennuyait encore plus que le show-biz.  « Et oui, vous avez raison, je veux me spécialiser dans le soutien. J’ai bien conscience que mon alter seul ne va pas faire des merveilles… du coup, pas de super réput pour moi… mais pour le héros ou l’héroïne que j’assisterai. » Ce qui était en soi très détestable parce Kae ne voyait pourquoi les soutiens ne pouvaient pas engranger une partie des bénéfices de leurs actions et pourquoi tout devait aller vers la tête de file de l’équipe.

 - « Des héros militaires ou policiers…. » répéta-t-elle, songeuse.  « J’avoue que je ne suis pas assez calée pour juger du pour ou du contre de chaque système, mais ça me semble presque plus crédible qu’ici, où être héros, c’est presque du free-lancing. » Honnête, Kae ne voulait pas être impolie en donnant une opinion fondée sur les seuls jugements qu’une grande ado assez mal informée en géopolitique pouvait avoir. Mais il y avait quelque chose de plus rigoureux dans le système chinois qui n’était pas sans déplaire à la starlette… système qui pour autant l’aurait totalement tenu à l’écart de la profession de héros.
Car à défaut de savoir ce qu’elle voulait, elle savait parfaitement ce qu’elle ne voulait pas, et porter l’uniforme en faisait partie, sauf pour un rôle. Et on en revenait au souci principal qui la taraudait : au final, est-ce que « héros » était la voie pour elle, la solution à ses soucis ? Elle cherchait la gloire et l’adrénaline, pas autre chose.

Elle secoua la tête, non pas pour contredire la militaire, mais pour exprimer son désaccord.
 - « Aussi horrible que cela puisse être de prime abord, la perte d’All Might ne peut être que bénéfique pour nous. Nous nous reposions tous bien trop sur une seule personne. Les autres héros ne sont pas à la hauteur essentiellement parce qu’ils n’avaient pas besoin de l’être. All Might n’a jamais cherché à s’accaparer toute la place, mais il l’a fait malgré lui. Maintenant que nous sommes « seuls », c’est à nous de prendre soin de nous. A nous d’affronter notre futur au lieu de se cacher derrière une seule personne portant à elle-seule le fardeau du destin de toute une nation. » Elle haussa les épaules, fataliste. Arrivera ce qui allait arriver, mais elle se doutait que le moment de flottement actuel ne serait que passager.  « C’est vrai que la notion de justice humaine change d’un pays à l’autre. La déclaration universelle des droits de l’homme n’est pas si universelle que ça. Mais imaginons que notre prochain super-héros devienne une sorte de tyran, qui au nom de la protection des innocents et du Japon, commet des actes plus ou moins répréhensible. Mais que la foule l’adore, parce qu’il a des résultats, parce que les conséquences à long terme de ses actions ne sont pas déchiffrées. Finalement, on aurait un pays sous la coupe d’un super-vilain… mais sous la coupe volontaire... » Elle n’osa pas dire le mot de totalitarisme vu le passé politique de la Chine. Mais imaginons des gens comme Mussolini ou Hilter en super-héros en tête du top 10… aussi effrayant que cela était… le système actuel japonais pourrait le permettre.

Et ça, dans l’indifférence générale et l’impuissance internationale.

(*)L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... voilà l'équation.
Averroès (1126-1198, médecin et philosophe arabe, né à Cordoue)


Dernière édition par Kae Nakanishi le Lun 22 Aoû - 20:26, édité 1 fois
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Zhihao Meng
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Mer 17 Aoû - 22:28
Sous ses airs cyniques, la jeune fille n’en conservait pas moins une très haute idée des qualités qui faisaient un véritable héros. Mais qu’était l’héroïsme, au fond ? Était-ce simplement l’altruisme, ou fallait-il y ajouter les notions d’effort ainsi que de mépris du danger, et dans ce cas pouvait-on réellement qualifier quelqu’un d’aussi puissant qu’un justicier du top 10 d’héroïque dans la mesure où l’immense majorité des criminels qu’ils appréhendaient ne représentaient pas une menace pour eux et pouvaient être neutralisés avec un effort minimal ? Méritaient-ils vraiment d’être autant adulés, ou fallait-il considérer qu’ils ne faisaient que leur devoir, le minimum syndical qu’on était en droit d’attendre de n’importe quel individu doté de telles capacités ? Et c’était bien sûr sans compter le fait que les rôles du héros ou du vilain pouvaient n’être affaire que de perspective, et n’être cimentés qu’après-coup dans une histoire écrite par les vainqueurs.

« C’est bien pour cela que notre gouvernement préfère employer le terme d’ASFP, ou auxiliaire spécial de la force publique. C’est moins connoté, mais la plupart des gens disent « héros » quand même. » répliqua l’électrokinésiste. « Quant à ce que vous dites sur les héros du top 30, permettez-moi de répondre ceci : Mirko. »

« Endeavor. » ajouta le fonctionnaire en levant son verre pour en boire une gorgée, laissant sa compagne poursuivre après cette courte intervention.

« Voilà. Ils sont extrêmement efficaces, à n’en pas douter, et j’irai même jusqu’à dire que je considère Endeavor comme un meilleur modèle qu’All Might, mais la bonté ou l’entraide ne semblent pas faire partie de leurs motivations premières. Leur courage est certes indéniable, cependant c’est une qualité qui peut être difficile à évaluer tant que la personne ne se retrouve pas réellement en danger. »

« C’est là que nous en arrivons à la question du calcul bénéfices / risques. » reprit l’officiel après avoir terminé sa boisson – et ressorti la flasque cachée dans sa poche pour remplir à nouveau son verre. « Un héros doté d’un Alter puissant, bien entraîné, bien équipé, bien épaulé et avec le soutien des autorités peut exercer longtemps en ne prenant au final que des risques modérés ; les criminels du calibre d’All for One ne sont pas légion, après tout. Pour ces héros, le jeu en vaut tout à fait la chandelle. De toute façon, les gens qui risquent leur vie pour l’argent, la célébrité, le pouvoir ou l’amour du combat ne sont pas exactement un phénomène nouveau. Il y en a même qui aiment prendre des risques. »

La jeune actrice et future apprentie héroïne conclut ensuite sa tirade sur les injustices du système japonais actuel en s’en prenant au critère de la popularité et à la trop grande place qui lui était accordée, un critère qui pourtant l’avantagerait sûrement lorsqu’il serait temps pour elle de faire ses débuts. Une preuve de la valeur que l’intégrité de la profession avait pour elle.

« La pondération des critères est différente chez nous mais nous tenons également compte de la popularité, oui. » acquiesça l’homme, en évitant toutefois pudiquement de mentionner le fait que le classement d’un ASFP en Chine dépendait aussi de sa loyauté envers le régime. Pas question pour les autorités de Beijing de laisser un contestataire avoir accès au mégaphone dont étaient métaphoriquement dotés les plus haut classés, pas sans des résultats véritablement exceptionnels pour leur forcer la main. « Vous n’avez rien à craindre : mes homologues de la CSPH prennent leur travail au sérieux, un héros qui sait se vendre peut devenir le chouchou des médias à sensation et du public mais il en faut plus pour impressionner l’administration et le propulser au sommet. Sans résultats concrets, le seul fait de jouer de son image ne permet pas d’avancer au-delà d’un certain niveau. »

Ce point-ci étant traité, la discussion se reporta sur Nakanishi et ses capacités propres. Elle se sous-estimait, encore une fois, mais ses professeurs seraient plus à même de l’aider à comprendre tout le potentiel de son pouvoir.

« Votre carrière d’actrice vous garantit une certaine réputation, tant que le succès continue d’être au rendez-vous de ce côté ; à vous de voir ce que vous en faites, mais même des héros dotés d’Alters peu impressionnants peuvent se servir de leur statut et de leur influence pour accomplir des choses tout aussi utiles que leur activité principale. Attirer l’attention sur des problèmes de société, par exemple ; à vous entendre discourir, je doute que cela soit un problème pour vous. »

« Sur le plan du travail de terrain, le fait d’avoir une chevelure préhensile est une capacité très utile et polyvalente. Même si ce n’était pas le cas, tout ne se résume pas à votre pouvoir ; comment font les héros sans Alter, à votre avis ? Du moment que vous utilisez correctement votre don, que vous êtes bien entraînée et bien équipée, je pense que vous vous en sortirez. »

Tout dépendrait de la jeune fille elle-même, au final. Zhihao était curieuse de savoir quel type de soutien elle envisageait d’apporter à ses futurs collègues mais cela allait devoir attendre, car la conversation continuait d’avancer.

« Sans vouloir trop vous assommer avec une leçon d’histoire ou lancer un grand débat philosophique, vous n’ignorez pas que les États-Unis sont le pays d’origine des héros, les premiers d’entre eux étant des vigilants dont l’action a ensuite été légitimée par leur gouvernement. » expliqua le fonctionnaire lorsque Kae s’interrogea sur les mérites comparés des systèmes chinois et japonais. « Nombre d’autres nations leur ont ensuite emboîté le pas, et la World Heroes Association a donc logiquement hérité d’une partie de ces valeurs, voyant l’indépendance relative de ces justiciers et leur statut d’agents privés comme une bonne chose. En Chine et dans certains autres pays, les choses ne se sont pas passées comme ça : nous n’avons jamais accordé ce genre de reconnaissance à nos vigilants, nos premiers héros à nous provenaient des unités spéciales de la police et de l’armée constituées afin de maintenir l’ordre lors des premières décennies de l’ère des Alters. Nous avons dû nous rapprocher du modèle de la WHA afin que ceux-ci puissent exercer à l’international, raison pour laquelle ils ne sont plus que 30 % à travailler directement sous l’autorité hiérarchique de l’État. »

« De plus, le modèle freelance a ses avantages du point de vue du contrôle social. Le métier ne serait pas un exutoire aussi efficace pour tous ces gens en mal de reconnaissance ou à la recherche d’occasions de se servir de leur Alter dans un cadre légal s’il n’offrait pas davantage de liberté et d’exposition médiatique qu’un emploi de fonctionnaire. » ajouta la militaire, tandis que son compagnon reculait dramatiquement en portant une main à son torse, feignant d’avoir été touché au cœur.

Cynique, certes, mais il suffisait de réfléchir un peu pour se rendre compte que le système avait plus d’une façon d’assurer la sécurité des citoyens d’une nation, certaines moins évidentes – et moins avouables – que d’autres. L’une d’elles était notamment sa capacité à transformer des vilains potentiels en défenseurs de la paix en leur faisant miroiter ce genre d’opportunités.

Vint ensuite la question de l’avenir du Japon et de ce qu’il pourrait se passer si un individu certes incroyablement violent mais également puissant et démagogue parvenait à imposer une sorte de dictature au nom de la sécurité et du maintien de l’ordre. Ah, elle était peut-être plus naïve que Zhihao ne l’aurait cru finalement, ou alors elle ne s’intéressait tout simplement pas assez à ce qu’il se passait en-dehors des frontières de son pays natal.

« Je suis d’accord avec vous en ce qui concerne All Might, c’est en partie pour ça que je pense qu’Endeavor est un meilleur modèle. All Might est un parangon de puissance, de contrôle, d’abnégation et de charisme, c’est vrai, mais il est trop parfait, inimitable dans le mauvais sens du terme : l’immense majorité de ceux qui cherchent à l’égaler ou à le surpasser sont condamnés à la déception. J'espère juste que la transition vers un modèle où la tâche sera mieux répartie ne sera pas trop violente. Quant à vos inquiétudes au sujet d’un possible tyran… il y a déjà des endroits où c’est arrivé, vous savez ? Aujourd’hui encore, des régions entières sont sous la coupe de seigneurs de la guerre impitoyables… et dans bien des cas, une bonne partie de la population les considère comme des héros. Même sans en arriver là, un criminel peut faire un tout aussi bon, voire meilleur épouvantail à vilains que le plus grand des héros, c’est pour cela que j’ai mentionné All for One. »

Il suffisait de se mettre deux secondes à la place d’un de ces vilains pour comprendre pourquoi : la pire chose qui pouvait arriver à l’un d’eux s’il se mettait All Might à dos, c’était de faire un crochet par l’hôpital suite à un SMASH ! bien senti avant de finir en prison, ou pendu si son casier le justifiait. Un empereur du crime comme All for One par contre n’avait pas à se préoccuper de respecter la loi pour éliminer ses ennemis ; il pouvait torturer et tuer à loisir, s’en prendre à la famille et aux amis de ses cibles... il n'y avait pas de limite aux tourments qu'il pouvait infliger à ses victimes. Sachant cela, il n’était guère difficile d’imaginer laquelle des deux perspectives était la plus terrifiante.
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Kae Nakanishi
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Kae Nakanishi
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Lun 22 Aoû - 22:55
Il lui semblait qu'elle passait à côté de quelque chose d'important. Elle avait beau écouter et prendre le temps de réfléchir avant de parler, non seulement pour formuler ses pensées mais aussi pour analyser celles qu'on venait de lui proposer... Kae avait largement l'impression d'être dépassée. C'était donc ça, le "tu comprendras quand tu seras plus grande", qu'on lui avait peu servi à son âge, vu que la petite était à la fois intelligente mais peu poussée à être curieuse - si ce n'était pour avoir un rôle ou un contrat.

- "Il me semble qu'on oublie quelque chose d'important dans notre débat. Imaginez quelqu'un qui a un alter fort, parfait pour une carrière de héros.... mais qui n'a envie d'être un héros. Faut-il l'y obliger? Faut-il le ou la faire se sentir coupable? Et que se passe-t-il si une personne qui n'est pas un héro se retrouve devant une situation où son alter pourrait sauver des vies? Est-ce un cas de non-assistance à personne en danger? Quand on sait que 80% de la population mondiale a un alter, faut-il envisager un cursus basique plus élaboré que celui qui se déroule actuellement au collège, de soutien aux héros?"
Ne serait-ce pas un devoir civique après tout, que de mettre ses atouts naturels au service du public, si les conditions le nécessitaient? Où était la limite entre altruisme, civisme, individualisme, sens de la survie.

- "Madame, Lieutenant..." Elle bafouilla un peu. "Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous enrôler? ... si ce n'est pas indiscret ou secret défense..." L'art de s'enfoncer encore un peu plus. Mais Kae tenait à aller au bout de son idée. Elle était persuadée qu'il y avait un certain appel du cœur, ou des tripes dans cette décision.
Finalement, freelance ou fonctionnaire, il y avait du bon dans chaque solution. La seule chose qui faisait l'unanimité était clairement que les Vilains dépassaient une limite intangible mais qu'on sentait au moment du franchissement. Les Vilains... et les Vigilants. La tentation de faire justice soi-même était là, chez chacun d'entre eux. On avait quasiment tous des pouvoirs, et la tentation de les utiliser, surtout pour faire "le bien" ou rectifier "un mal" picotait tôt ou tard. Les Super-Héros des Comics n'étaient au final que des Vigilants qui ne tournaient jamais (ou que rarement) Vilains. Batman, Iron-man, Spiderman, The Flash.... rien que des Vigilants.

- "Finalement, pourquoi ne pas laisser tout le monde faire comme il veut en Vigilant, et punir via les forces de l'armée et de la police, qui possède 80% d'effectifs avec des alters?" fit-elle avec ironie et acidité dans la voix. "Je comprends mieux pourquoi certains courants sont au final contre les alters. Au bout du compte, ça pose plus de soucis que ça n'en crée. On avait déjà de la violence et des crimes avant les alters, mais c'est encore pire depuis. Les alters, ça peut servir à beaucoup de choses, mais on faisait sans avant." Bien sûr, elle disait ça comme ça, sans trop y croire. Elle était de ces générations qui n'avaient jamais connu que le monde avec des alters. Ne pas avoir son Hair Dance semblait.... non naturel. Indécent presque. Elle pourrait vivre sans, elle supposait, mais.... Bref, ce n'était pas le coeur du débat.
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Zhihao Meng
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Mar 23 Aoû - 21:22
Nul doute que tout cela commençait à faire beaucoup à digérer pour la jeune japonaise. Elle continuait néanmoins à s’accrocher, bien déterminée à retirer tous les bénéfices qu’elle pourrait de cette conversation ; admirable résolution, vraiment. Combien de jeunes de son âge prenaient la peine de s’interroger sur le système héroïque en vigueur et surtout de s’intéresser aux alternatives existant dans d’autres pays plutôt que de faire aveuglément confiance au dispositif qui avait produit All Might ?

« Ah, la conscription des détenteurs de pouvoirs puissants… très mauvaise idée, ça. Il y a des pays qui s’y sont essayé, et cela s’est toujours mal terminé. » répliqua le fonctionnaire lorsque Kae demanda ce qu’il fallait faire de ceux qui ne cédaient pas aux sirènes de la profession héroïque, quand bien même ils posséderaient les capacités nécessaires pour y exceller. « Quand ni l’altruisme, ni les promesses d’argent, de statut social ou d’adrénaline ne suffisent à motiver un individu, la meilleure chose à faire est encore de le laisser tranquille. Si ce sont le manque d’ambition, l’instinct de survie ou le refus de faire des efforts qui la retiennent, il y a peu de chances que la personne se tourne vers une carrière de criminel, ce qui est déjà une victoire en soit. Et pour ce qui est de la non-assistance à personne en danger, tout dépend. La loi prévoit des dérogations à l’interdiction pour un civil de se servir des Alters dans certaines circonstances, mais le bien-fondé d’une intervention de ce genre n’est généralement déterminé qu’au cas par cas et après les faits. De plus, les autorités interprètent souvent ces lois de façon assez restreinte pour dissuader les quidams dépourvus d’entraînement de compliquer la tâche des professionnels en voulant bien faire. »

L’homme interrompit son explication pour prendre une gorgée de sa boisson, faisant dans le même temps signe à Zhihao de poursuivre si elle avait quelque chose à ajouter. Elle n’avait pas beaucoup à apporter sur ce point, même si cela lui rappelait effectivement toutes ces fois où de bons samaritains s’étaient eux-mêmes mis en danger ou avaient aggravé une situation déjà tendue en essayant de faire son travail à sa place. Il y avait des fois où ce genre d’assistance était utile, certes, mais trop de gens ne savaient pas jauger correctement leurs capacités et se mettaient en tête de jouer les héros, en oubliant que ce n’était pas pour rien si ceux qui en avaient le titre avaient besoin de plusieurs années de préparation avant de décrocher leur licence.

Elle choisit donc plutôt de répondre à la question suivante de l’apprentie en devenir.

« Ce cursus universel dont vous parlez, il y a des endroits où cela se fait, le plus souvent dans le cadre de cours d’éducation physique spécialisés ou du service militaire obligatoire, et cela s’accompagne parfois de l’acquisition d’un brevet de secouriste. C’est rarement très poussé cela dit, et l’objectif est généralement de faire en sorte que la personne ne risque pas de provoquer un accident. Quant à savoir si cet enseignement doit être plus approfondi, cela est sujet à débats : d’un côté, un demi-savoir peut se révéler plus dangereux qu’une ignorance complète, et de l’autre il y a des inquiétudes liées au fait que ces connaissances peuvent également bénéficier à de futurs criminels, rendre la population plus difficile à contrôler si elle se soulève contre le gouvernement, ou que les pays voisins peuvent se sentir menacés par une abondance d’utilisateurs de pouvoirs. »

« Plus le fait que cela demande d’importants moyens humains, matériels et financiers, ainsi qu’une forte volonté politique derrière. C’est une question de priorités, de coûts et de bénéfices, comme toujours. » conclut l’officiel. C’était une réponse à laquelle la jeune actrice risquerait de se heurter de nouveau si elle persistait à aborder de tels sujets : les règles en vigueur l’étaient pour une raison, mais quant à savoir si cette raison était bonne ou mauvaise… c’était souvent hautement subjectif, chacun ayant sa propre idée de ce qui constituait le système idéal. Il y avait toujours des insatisfaits au final, ce qui était inévitable quand la solution adoptée était un compromis.

Vint ensuite une autre question, plus personnelle celle-là, et également plus simple. Pas besoin de se lancer dans toute une dissertation pour satisfaire la curiosité de Kae, en tout cas.

« Je ne vois aucun problème à vous répondre, mais parlez-vous de mon enrôlement dans l’armée ou dans la profession d’ASFP ? Dans les deux cas, ce sera rapide : je me suis engagée dans la première par sens du devoir, parce que je voulais contribuer à rendre le pays plus sûr et enfin pour suivre une tradition familiale. Pour la deuxième, même raisons moins la tradition familiale, et en ajoutant les meilleures opportunités d’avancement de carrière ainsi que les plus faibles chances de se faire tuer. » résuma-t-elle en toute franchise.

Pas de mention de patriotisme débordant, d’amour immodéré de la justice ou de désir d’éradiquer les ennemis de la nation : ce type de discours était fait pour être récité devant les caméras, pas en petit comité. De plus, il y avait peu de chances qu’une japonaise se montre réceptive à ce genre de messages alors que même le public chinois avait du mal à les avaler lorsqu’on forçait autant le trait, raison pour laquelle son compagnon n’exigeait pas qu’elle se comporte en parfaite petite icône de propagande – il y en avait de bien meilleures qu’elle, de toute façon.

Ayant été mise face à toute la complexité de l’équation auxquels étaient confrontés ceux qui devaient décider des lois réglementant l’utilisation des Alters et la pratique héroïque dans le pays, Kae se mit à évoquer rhétoriquement ce que certains appelaient « la solution Far West », où les gens étaient plus ou moins laissés à eux-mêmes entre cow-boys, indiens et desperados, et où la cavalerie n’intervenait que lorsque les choses partaient réellement en vrille.

Cette solution n’en était pas une, son ton indiquait qu’elle en était bien consciente ; là encore, ce n’était pas pour rien qu’un vigilant n’était considéré que comme une sous-espèce de criminel animé de bonnes intentions. Beaucoup d’entre eux ne savaient pas se retenir et punissaient leurs cibles de manière complètement disproportionnée, allant parfois jusqu’à les tuer, provoquaient d’importants dommages collatéraux, détruisaient ou rendaient inadmissibles devant les tribunaux les preuves dont la police avait besoin pour faire condamner les criminels, poussaient lesdits criminels à riposter avec encore plus de violence… Non, vraiment, ils feraient mieux de laisser faire les professionnels.

« Une petite correction : chez nous au moins, l'armée est l'un des bastions où les sans-Alter sont sur-représentés. En tout cas, vous n’êtes pas seule à penser que les Alters sont l’une des pires choses à être arrivées à l’espèce humaine, je vous l’assure. Vous n’imaginez même pas à quel point vous avez raison, en fait : essayez de retrouver les chiffres du début du XXIème siècle concernant le taux de criminalité et les dégâts matériels et humains provoqués par cette criminalité, puis faites la comparaison avec ceux d’aujourd’hui. Vous verrez, la différence est de taille. Et bien sûr, si le nombre de catastrophes naturelles reste stable, les accidents liés aux Alters représentent une toute nouvelle catégorie de menaces qui n'existait pas au commencement du siècle dernier. » fit l’employé de la CCCA, ponctuant sa réplique d’un soupir fatigué et levant les mains en signe d’impuissance. Il y avait de quoi.

« C’est un problème pour lequel il est difficile de trouver une solution permanente. Il est plus facile d’amplifier un Alter que de l’inhiber ou de le supprimer totalement – si l’on veut que la personne s’en sorte vivante, entière et en bonne santé du moins –, une barrière qui ne peut être surmontée qu’à condition de relancer la recherche scientifique en la matière. Ce qui est prohibé par les traités internationaux, dont nombre de groupes criminels ne tiennent évidemment pas compte, mais c’est un autre sujet… Bref, même si une procédure-miracle existait, il serait de toute façon impossible de l’administrer à tous sans commettre la plus grande violation des droits humains de l’Histoire. »

Son compagnon acquiesça, la mine sombre, avant de relever la tête et de chercher à orienter la conversation vers des sujets plus légers et moins déprimants : « Au fait, vous nous avez dit quelles étaient vos motivations pour entrer dans le métier, mais pas quelle était votre inspiration. Avez-vous un modèle en particulier ? »
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Kae Nakanishi
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Kae Nakanishi
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Mer 7 Sep - 16:21
Au moins, elle avait "ça" de bon: forcer les quidams à devenir des héros n'était pas une solution. Kae savait qu'elle n'était pas en train de subir une interrogation, et qu'elle n'allait pas être notée à la fin de cette discussion, mais son esprit de compétition la poussait toujours à être "la première", ou "la meilleure possible". Certes, une partie non négligeable d'elle-même était égocentrique, et elle voulait être plus ou mieux que les autres; mais c'était surtout contre elle-même qu'elle luttait. Elle désirait s'améliorer, constamment. Que ce soit en tant que mannequin en photo ou sur le podium, en tant qu'actrice ou désormais en tant que héroïne. Or, pour être la meilleure, il fallait connaître son environnement. Prouver qu'à défaut d'un Alter puissant, ou d'une motivation légitime autre que je m'ennuie donc je tente l'héroïsme, elle avait de la jugeote et pouvait aider les autres, civils comme héros, à naviguer dans les eaux tumultueuses de l'administration. Ses deux interlocuteurs l'avaient souligné: sur tout ce qui était relation presse et people, elle avait un avantage indéniable. Or, ce qu'elle faisait devant les journalistes, pour attirer sur elle les photos et questions, elle avait largement l'intention de le faire pour les gratte-papiers, pour être une de leurs favorites.
- "Je m'en doutais... c'était une question plus rhétorique pour connaître l'avis des experts que vous êtes. Par contre, là où je n'arrive pas à trancher et à former ma propre opinion, c'est la question de tenir un registre des Alters. Savoir qui fait peut faire quoi. Peut-être pour identifier les Alters plus puissants et orienter si nécessaire l'individu vers un cours de maitrise plus poussé. Pour savoir à qui faire appel en cas de crise. Mais avec tous les dangers que représentent un tel enregistrement et les déviances qu'on peut en faire." La tête penchée sur le côté, Kae observa les deux Chinois, très intéressée par leur opinion. Elle ne mentait pas en disant qu'elle était partagée. Cette question était abordée dans son livre d'héroïsme, dans la dernière partie consacrée à l'éthique et à la gouvernance des héros. En lisant ce chapitre, elle avait été tour à tour enthousiasmée et horrifiée à cette perspective.

En tous les cas, la jeune femme en face d'elle n'hésita pas à parler des raisons de son engagement, dans l'armée comme dans les forces héroïques, et comme Kae s'en doutait, il y avait une composante morale, avec un fort sens du service, impliquée dans ce choix. Un élément totalement absent du raisonnement de la jeune starlette. Bien que la conversation l'ait un peu rassurée sur le fait qu'elle n'était pas "mauvaise" à se servir du système pour l'aventure et la popularité, Kae restait sceptique. Pour elle, sans cette facette, personne ne resterait bien longtemps héros. .... elle comprise. Elle ne se voyait pas combattre les Vilains et les catastrophes naturelles toute sa vie.

Et elle soupira doucement. La vie n'était pas rose, à voir de regarder de plus près à la réalité, surtout si on s'obstinait à soulever le tapis pour examiner la face cachée des choses. Mais la nouvelle question eut la bonne chose de la faire éclater de rire.
- "Moi? Un héros fétiche? Ah, je dois être l'une des rares à ne pas être particulièrement fan des héros. J'ai grandi dans une famille du show-biz, donc je suis beaucoup plus proche des chanteurs ou des acteurs en terme de modèle. C'est pour ça que si je devais choisir un héros, j'irai vers Best Jeanist ou Hawk, pour leur côté belle gueule et popularité médiatique." Elle n'avait absolument pas honte de ne pas avoir un poster d'un héros dans sa chambre. Ceux et celles qu'elle admirait l'étaient pour leur seconde carrière de mannequin ou d'acteur, tout simplement. Non, il n'y avait pas plus alien qu'elle sur la planète héros. Tout tendait à prouver qu'elle n'avait rien à faire dans ce cercle. "Et vous? Chez les héros japonais, qui serait votre favori? et pourquoi?" questionna-t-elle avec curiosité et taquinerie.
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Zhihao Meng
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Zhihao Meng
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Mer 7 Sep - 21:29
« Ne nous emballons pas : nous sommes certes plus expérimentés que vous, qui n’en êtes qu’à vos premiers pas dans cette industrie, mais de là à nous qualifier d’experts, c’est un peu excessif. » tempéra le fonctionnaire. Zhihao ne pouvait qu’être d’accord : il lui restait encore beaucoup à apprendre, et l’apprentissage ne se terminait de toute façon jamais véritablement, le métier étant en constante évolution.

« Là encore, vous n’êtes pas la seule à vous poser ce genre de questions. L’existence de tels registres est une nécessité, ils sont indispensables aux forces de l’ordre ou aux personnels médicaux, pour ne citer qu’eux – pour aider à l’identification de criminels ou s’assurer qu’une procédure médicale ne risque pas de tuer accidentellement un individu à la biologie anormale, vous comprenez – et notre travail serait beaucoup plus difficile sans eux. Toutefois, les informations qu’ils contiennent sont souvent assez superficielles, et ne sont pas toujours mises à jour avec autant de rigueur qu’il le faudrait. Du reste, ce ne sont pas les outils les plus pratiques qui soient : la très grande variété des Alters et de leurs modes de fonctionnement peut compliquer considérablement les recherches dans la base de données, et il n’est pas rare que celle-ci ne soit pas interfacée avec d’autres répertoires, ce qui force à faire des recoupements manuels... je vous laisse imaginer l’ampleur de la perte de temps. L’un dans l’autre, la qualité de ces registres est très variable d’un pays à l’autre. »

Bel euphémisme, surtout dans la mesure où l’absence de standards internationaux faisait que deux pays pouvaient avoir des systèmes à l’architecture radicalement différente, ce qui avait posé problème à l’électrokinésiste lorsqu’elle avait dû apprendre à se servir du registre japonais. Heureusement qu’il y avait du personnel dédié pour s’occuper de ce genre de choses la plupart du temps.

« Ce n’est pas idéal. » opina la militaire. « Et bien entendu, quand on parle de réformer le système pour le rendre plus ergonomique et approfondir son contenu, il y en a toujours pour dire que c’est liberticide, que cela enfreint le droit à la vie privée… et plus sérieusement, que cela contrevient là aussi à l’interdiction d’étudier les Alters, ou pose un risque au cas où ces données seraient piratées. Ajoutez à cela la question de savoir qui doit avoir accès à ces informations, et à quel degré – les employeurs, par exemple – et vous avez la recette parfaite pour provoquer des polémiques qui n’en finissent plus. »

« Les polémiques en question sont cependant moins présentes chez nous, et vous ne serez sans doute pas surprise d’apprendre que nous avons recours à des méthodes que d’autres nations trouvent intrusives pour maintenir nos registres à jour. »

« Tests génétiques de filiation pour tout le monde. » confirma Zhihao. « Trop de gens innocents sont morts à cause d’enfants trop jeunes pour se contrôler et pour qui les bonnes mesures de sécurité n’avaient pas été prises, parce qu’ils étaient le produit d’un adultère et avaient donc un Alter différent de ceux auxquels on pouvait s’attendre. »

Dystopique ? Peut-être, mais on ne lui ferait pas croire que de telles mesures n’étaient pas justifiées, et les familles des victimes seraient sûrement d’accord avec elle. Elle se souvenait encore de l’événement qui avait poussé le gouvernement à faire passer cette loi ; elle avait sept ans à l’époque, et puisque l’affaire en question impliquait un électrokinésiste, ses camarades de classe l’avaient traitée comme une bombe à retardement pendant des semaines. Elle n’avait jamais blessé personne  – contrairement à certains de ses condisciples – mais elle ne pouvait même pas leur en vouloir, vu à quel point il était difficile pour sa propre mère d’éviter d’électrocuter quelqu’un par accident…

Et bien, leurs échanges avaient décidément le chic pour partir dans des tangentes d’une gravité complètement opposée à l’atmosphère des célébrations environnantes. Les gens autour d’eux faisaient ami-ami, plaisantaient, partageaient les derniers ragots… mais pas eux. Zhihao avait beau préférer les discussions sérieuses aux inanités, même elle devait avouer qu’il y avait des sujets plus réjouissants. Son compatriote sembla arriver à la même réalisation, à en juger par son sourire gêné, et les deux se saisirent d’un commun accord de l’échappatoire que leur tendait la jeune fille.

« C’est plus commun que vous le pensez, tout le monde ne se lance pas dans la profession pour suivre les traces d’une idole, et il est tout à fait possible de respecter un héros sans l’aduler. Quant à savoir qui sont nos héros japonais préférés… en nous limitant aux noms les plus connus... »

Les deux adultes se tournèrent l’un vers l’autre, se concertant sans même avoir à faire usage de la parole. Ils s’étaient déjà trahis, d’une certaine façon, mais Kae apprécierait sans doute d’avoir plus de précisions. Après avoir pris le temps de la réflexion, ils lui répondirent enfin :

« Endeavor pour commencer, son professionnalisme, ses qualités de meneur, sa capacité à contrôler un Alter aussi destructeur et son pouvoir d’intimidation sont exemplaires. »

« Hawks est très fort pour pousser les criminels à baisser leur garde et pour les neutraliser avec un minimum de dommages. C’est aussi quelqu’un d’éminemment raisonnable et qui a ses priorités dans le bon ordre. »

« Gang Orca est un excellent porte-parole pour la cause des hétéromorphes, et quelqu’un de très engagé même en dehors de son activité principale. »

« Crust utilise son don avec beaucoup de maîtrise et de créativité, en plus de pouvoir travailler en équipe avec n’importe qui. »

Il y en avait d’autres, mais comme elle l’avait dit, il fallait s’arrêter aux personnalités les plus reconnaissables et se montrer synthétiques, autrement ils en auraient pour des heures.
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