Ryou Hanazawa

Ryou Sophie Hanazawa, fille de Francis Hanazawa et Miwa Orito, est née et a grandi au Japon, dans la province du Kansaï. Son père, métis caucasien ayant grandi en France, a ramené avec lui sa langue, sa cuisine et ses mœurs. Ryou a donc grandi entre deux cultures, mais malgré ses excentricités, c'était une enfance heureuse.

Les premiers problèmes ont commencé vers ses cinq ans, et le début de l'école. La cause des dits problèmes était son Alter très particulier, combinaison inattendue de l'alter magnétique de sa mère et de l'Alter métallique de son père. Tout d'abord, celui-ci n'a pas été décelé, ce qui signifie que Ryou a été considérée comme sans Alter pendant des années. Elle a donc été la risée de ses camarades. Comme si cela ne suffisait pas, le dit alter était bien présent. Ryou était l'archétype de l'élève surdoué, trop vive pour ses cours et donc particulièrement mauvaise en classe. En plus de cela, la chaleur permanente de ses nerfs surexcités causait des fièvres et des maux de ventre quasi-permanents. Qui, en plus de la clouer au lit deux jours par semaine en moyenne, donnait d'autres sujets de moquerie à ses petits camarades.

Par chance, les docteurs finirent par comprendre qu'un Alter se trouvait derrière ses faiblesses chroniques quand elle avait sept ans. Enfin, elle avait un Alter comme tout le monde. Mieux, elle put être placée dans un institut spécialisé et recevoir des traitements pour aider son corps à supporter la chaleur. Elle eut donc droit à une fin de scolarité normale, ou presque. Même ainsi, elle était trop pleine d'énergie, trop spontanée, trop irréfléchie. Elle était une élève turbulente, s’attirant régulièrement des ennuis. Malgré tout elle se fit des amis, réussit à l'école, dressa des plans pour l'avenir. Un plan, particulièrement : elle voulait devenir une héroïne.

Elle était douée, d'ailleurs. Son Alter, s'il lui avait causé du tord dans son enfance, était désormais un atout majeur. Ryou apprenait à toute vitesse, y compris les arts martiaux. En plus de ça, elle pouvait voir les mouvements de ses adversaires plus vite, y réagir plus vite, et toujours faire le meilleur choix. Elle réussit l'examen d'entrée de Yuei sans difficulté, recevant de l'école la première version de sa combinaison dissipatrice de chaleur.

Si elle apprit beaucoup de choses à Yuei, elle découvrit aussi à quel point la vie héroïque n'était pas faite pour elle. Trop de contraintes, trop de paperasse, tant de choses à prendre en compte qu'elle n'avait jamais imaginées. Étant déjà impatiente à l'époque, Ryou détesta de suite toutes ces formalités. Elle renâcla à se plier aux règles, elle se mit à fréquenter des jeunes hors de l'école qui partageaient son envie de liberté. Malgré de bons résultats à l'école, les professeurs la prirent rapidement en grippe. Finalement, elle abandonna les cours après un an et demi.

Ce choix fut malheureusement mal accueilli par ses parents, qui ne comprirent pas sa décision. Étudier à Yuei était après tout une chance rare. Elle rompit peu à peu les ponts avec sa famille, restant à Tokyo au lieu de rentrer. Pire, elle se laissa entraîner par ses nouveaux amis, s'éloignant de plus en plus de l'idéal héroïque qu'elle poursuivait. Elle commença à voler, puis arriva aux agressions.

Sans surprise, une bande de petits voyous commettant des délits de plus en plus graves finit par attirer l'attention. Un jour, alors que Ryou braquait un bar avec deux complices, un héros se mit sur leur route. Un héros seul, un débutant qui cherchait encore à se faire un nom. Il parvint à peine à rendre les coups. En quelques secondes seulement, les trois voyous l'avaient mis au tapis. Le combat avait été bref et brutal. Le héros gisait à leurs pieds, le visage en sang. Les deux autres explosèrent de rire, se gargarisant de leur propre succès. Ryou, de son côté, gardait le silence. Pendant que le héros se défendait, elle l'avait vu retenir ses coups pour ne pas causer trop de dommages. En un instant, tous ses rêves d'enfant lui étaient revenus, ses cours aussi. C'était donc ça un héros, obligé de se laisser passer à tabac pour ne pas risquer un blâme ? Elle se pencha sur lui, lui murmura à l'oreille que tout allait bien se passer, que ce n'était pas sa faute. Puis, sous le regard railleur de ses amis, elle prit le corps du héros sur son épaule et l'amena à un hôpital.

Après ce jour, elle s'éloigna peu à peu de ses anciens camarades. Poursuivant sa vie de crime, elle tenta cependant de s'accorder un peu plus avec sa morale, en sourdine depuis trop longtemps. Les plans audacieux prirent la place des agressions et des cambriolages. Cela ne lui valu que peu d'amis parmi les truands. Certains la trouvaient trop arrogante. D'autre, trop casse-pieds. Elle se trouva rapidement seule, incapable de collaborer avec qui que ce soit pendant plus qu'un coup. Ainsi isolée, elle ne put que se sentir différente de ces voyous sans ambition, ces truands sans élégance. Ils n'étaient que des petits criminels, elle voyait au-delà. Elle était… comme Moriarty. C'est durant ces années de solitude qu'elle composa son alter-ego criminel, Lady Moriarty.

Comme le personnage dont elle empruntait le nom, elle proposait son génie à ceux qui voulaient enfreindre la loi en toute tranquillité. Elle en fit même un business officiel, s'assurant peu à peu que son nom soit connu. Si quelqu'un avait besoin d'un esprit affûté pour contourner les règles, il n'avait qu'à la contacter et elle trouverait une solution. Et si son plan échouait, elle n'hésitait pas à intervenir directement pour prendre le blâme et casser la figure des problèmes. Son business de criminelle consultante devint si stable, si régulier dans ses revenus, qu'elle put établir la Hanazawa Consult Inc., bureau de conseil fictif à la clientèle jamais bien définie qui ne servait qu'à blanchir son argent.

Son "travail" comme criminelle consultante eut une autre conséquence qu'elle n'avait pas prévue. Comme il a été évoqué plus haut, les plans de Ryou n'étaient pas toujours parfaits. Enfin si, mais ceux qui les avaient commandités ne les exécutaient pas toujours parfaitement. En conséquence, ils faillirent dégénérer plusieurs fois et à chaque fois, Lady Moriarty dut intervenir en personne, en profitant pour se faire remarquer. Par les médias, volontairement ; par la police, inévitablement ; par des héros, malheureusement. Les premiers à poursuivre celle qui n'était à l'époque encore qu'une anonyme, une criminelle débutante, n'étaient pas les plus grands héros de la ville. Même eux, cependant, représentaient un danger pour la vilaine débutante. A chacune de ces heureusement rares rencontres, la lutte fut âpre et elle fut forcée de battre en retraite, parfois même sans avoir pu accomplir son plan jusqu'au bout. Ces combats étaient intenses, excitants, mais ils causaient toujours un pincement au cœur de Ryou. Elle était devenue l'ennemie de ceux qu'elle admirait.

Puis elle réalisa qu'être l'ennemie des héros était peut-être exactement ce qu'il lui fallait. Ainsi elle pouvait les côtoyer, les observer de près et faire partie de leur monde. Mieux, elle pouvait peut-être les libérer des entraves idiotes de la loi et du public. Si elle se montrait suffisamment menaçante, suffisamment dangereuse, le monde n'aurait d'autre choix que de donner aux héros plus de latitude pour la neutraliser ! Elle-même ne pourrait pas en profiter, puisqu'elle serait la méchante de l'histoire, mais c'était presque pour la bonne cause, au final.

Depuis qu'elle a pris cette résolution, trois changements majeurs ont pris place dans la vie de Ryou. Tout d'abord, elle a redoublé d'efforts pour s'entraîner et se maintenir en forme, pour pouvoir rivaliser avec des héros comme Best Jeanist ou Endeavor – elle en est encore loin mais ne ménage pas ses efforts – le jour venu. Ensuite, elle apparaît plus souvent en personne dans ses plans, s'assurant d'être progressivement plus connue et plus recherchée. Enfin, elle a clairement séparé sa vie criminelle de sa vie publique, redevenant presque une personne normale aux yeux du monde, avec un travail – factice – des amis – qui ignorent tout de Lady Moriarty – un appartement, des loisirs, bref, une vie ordinaire.