Painball : si Rambo était peintre

Contre toute attente, l’éventualité évoquée par Aizawa s’était concrétisée : Yuei avait de nouveau contacté l’agence Red Star afin de demander à ce que Zhihao revienne faire une intervention dans leurs murs. Étrange, car la militaire s’était plutôt attendue à tomber en disgrâce après ses récentes déconvenues, mais Nezu semblait penser que cela ne diminuait en rien la valeur de son expertise. Quoi qu’il en soit, la distraction était bienvenue ; mieux valait donner une leçon à une tripotée d’apprentis-héros plutôt que de broyer du noir.

Elle avait donc répondu par l’affirmative à l’invitation, puis avait passé plusieurs jours à échanger avec les professeurs du prestigieux lycée afin de préparer son cours. Comme le précédent, celui-ci se déroulerait sous la forme d’un module optionnel ouvert à l’ensemble des étudiants de filière héroïque, ainsi qu’à ceux de la filière support au vu du sujet abordé. Car en effet, il y serait question en grande partie des différentes solutions technologiques pouvant permettre à un sans-Alter de rivaliser avec un détenteur de pouvoir. Un séminaire sur les armes à feu en particulier aurait déjà dû avoir lieu, sauf que le héros invité à en parler avait été forcé d’annuler au dernier moment, et le programme avait été aménagé en conséquence.

Après avoir rassemblé tout le matériel dont elle avait besoin, elle s’était rendue en personne à Yuei afin de se coordonner avec Eraser Head, Vlad King, Power Loader et Snipe. Cet exercice-ci étant autrement plus ambitieux que le premier, il fallut un certain temps avant de terminer les derniers préparatifs, mais une fois cela fait, le moment de faire face aux élèves arriva.

« Je me demande si Hanna viendra aussi. » songea-t-elle en voyant les adolescents se regrouper l’un après l’autre face à elle, et surtout à leurs professeurs. Le lieu choisi pour la leçon était le même que lors du précédent exercice sur le Trigger, un vaste terrain d’entraînement simulant un environnement urbain, qui avait toutefois été partiellement réaménagé afin de permettre certaines démonstrations préliminaires avant l’événement principal. Malgré cela, l’équipe enseignante avait à sa disposition toutes les fonctionnalités d’une salle de cours, ce grâce à un petit groupe de robots avec de grands écrans en guise de tête, contrôlés par Power Loader. Une fois de plus, la chinoise ne put que se sentir envieuse de tous les moyens dont disposaient l’école ; celles de son pays natal n’étaient ni aussi grandes, ni aussi bien équipées.

« Bon, tout le monde a l’air d’être là... » murmura le professeur borgne. L’électrokinésiste acquiesça, promenant son regard sur les lycéens et notant la différence entre les futurs justiciers avec leurs costumes bigarrés et les ingénieurs en herbe munis de leur matériel. Elle était elle-même venue avec son exosquelette ce coup-ci, plutôt qu’en portant la tenue allégée de la dernière fois. Un exosquelette malheureusement reconstruit à l’identique après avoir été gravement endommagé par une certaine sociopathe mexicaine, la CSPH s’étant fait un plaisir de faire appel à ses pouvoirs d’obstruction bureaucratique pour lui refuser l’autorisation d’améliorer son armure après la confrontation qui avait bien failli lui coûter la vie.

« Très bien. » poursuivit l’homme à l’écharpe en haussant la voix. « Pour ceux d’entre vous qui n’étaient pas là la dernière fois, je vous présente le lieutenant Meng, alias Lodestone, qui nous a aimablement été de nouveau prêtée par nos confrères chinois. Son rôle sera de vous exposer à une autre perspective sur le métier de héros, et plus particulièrement sur les risques qui vous attendent sur le terrain. Pour rappel, monsieur le principal pense qu’en ces temps troublés, il nous faut profiter de la présence de nos homologues étrangers pour vous faire bénéficier de leur expérience, au cas où la situation au Japon dégénérerait pour se rapprocher de celle du continent. Peut-être que nous nous inquiétons pour rien, mais un héros se doit d’être préparé à toutes les éventualités ; il vaut mieux que vous possédiez la connaissance et n’ayez pas besoin de vous en servir que l’inverse. »

Une pause pour reprendre son souffle, puis l’annulateur de pouvoirs conclut sa tirade : « L’exercice d’aujourd’hui aura pour but de remédier à une croyance erronée, hélas bien trop répandue dans notre société : celle que les individus dépourvus de pouvoirs sont faibles et qu’un héros n’a rien à craindre d’eux. C’est pourquoi nous étudierons diverses techniques de combat sans Alter, allant au-delà des rudiments d’arts martiaux que vous apprenez déjà dans le cursus normal et reposant sur l’utilisation d’armes et d’outils variés. Cela passera d’abord par une explication théorique assortie de plusieurs démonstrations avant d’arriver à la partie que vous attendez tous : une reconstitution de guerre urbaine sous la forme d’une grande partie de paintball… mais pas que. Des questions ? »

Hanna était en train de tracer sur les murs pour se rendre une nouvelle fois dans un cours spécial qui était animé par Madame Meng, enfin, Lodestone serait plus approprié au sein de l'académie.

Même si l'araignée avait eu l'information tardivement, ce n'était pas la raison de son retard, ce dernier était plutôt du au vilain qui avait décidé que c'était une bonne idée de se battre au milieu du passage et avait donc bloqué la route pas laquelle elle passai et, évidemment, elle n'avait pas pu l'ignorer et contourner.

Quoi qu'il en soit en se dépêchant, elle put arriver rapidement jusqu'au lieu de l'examen, visiblement le cours n'avait pas encore commencé, mais le professeur Aizawa la fusilla discrètement du regard avant de faire la présentation de l'héroïne chinoise pour ceux qui ne la connaissaient pas déjà.

Hanna préféra rester en retrait pour ne pas déranger les autres étudiants déjà installer, elle était contente de voir qu'il y avait pas mal de monde, dont des tète connues dans le tas.

Eraser Head expliqua ensuite le raisonnement du proviseur qui avait conduit à la mise en place de ces cours spéciaux et à l'intervention des Héros venus de l'étranger.

Puis vint l'explication de l'exercice du jour, en gros il s'agissait d'une initiation au combat avec des gens sans alter, un problème plutôt discret, mais malheureusement réel et qu'on oubliait facilement en comprenant que la majorité des Vilains et des Héros n'utilisaient pas d'armes autres que leur alter.

Ça sous entendait qu'il allait falloir faire la partie sans utiliser son alter, c'était intéressant... Et problématique, encore plus dans le cas des alter de mutation comme l'araignée, c'était compliqué de ne pas utiliser ses pouvoirs quand ce dernier était si présent.

Enfin, les professeurs expliqueront sûrement plus en détails le moment venu.

Ce fut au moment où Zhihao conclut qu’Hanna ne viendrait pas que cette dernière finit par faire son apparition, ce qui lui valut une œillade peu amène de la part du professeur borgne. Il ne laissa cependant pas cela perturber le cours, continuant de laisser les élèves poser leurs questions. En parlant des élèves, l’électrokinésiste remarqua que la plupart d’entre eux étaient déjà venus au module précédent, et que si l’on mettait de côté ceux de la filière support, il y avait en fait assez peu de nouvelles têtes. Celles-ci étaient toutefois bien présentes, et deux d’entre elles en particulier attirèrent son attention.

Le premier, dont la petite taille le forçait à se placer parmi les premiers rangs s’il voulait y voir quoi que ce soit, faisait plus jeune que son âge, paraissait bien inoffensif dans son léger costume blanc et ne parvenait pas à masquer son malaise. Ce n’était pas forcément un problème, la chinoise avait connu plus d’une recrue timorée qui était parvenue à surmonter ses peurs à force d’entraînement ; l’adolescent était justement à Yuei pour apprendre à faire preuve de ce genre de courage, et il semblait faire de son mieux pour faire face à la source de son appréhension. Le second, à l’inverse, était venu préparé pour la castagne. Confiant et engoncé dans une massive armure métallique, il avait engagé la conversation avec l’araignée et examinait d’ores et déjà le matériel qui allait leur être présenté. Deux attitudes diamétralement opposées, donc.

Le flot des questions s’étant tari juste au moment où elle achevait de se faire une première impression des nouveaux arrivants, la militaire prit la parole.

« Bonjour. Ce que votre professeur veut dire par « mais pas que », c’est que l’équipement mis à disposition lors de la partie pratique de l’exercice ne se limitera pas à des armes à feu factices. En effet, les fauteurs de trouble sur le continent se servent de tout un arsenal pour commettre leurs méfaits : armes blanches et à feu bien sûr, mais aussi explosifs, armes chimiques et autres gadgets divers. Le plus souvent, il s’agit d’objets qui étaient déjà employés avant même l’émergence des Alters, mais dont l’utilisation a pu changer et qui ont parfois été remis au goût du jour. Nous tenterons d’en faire le tour de la façon la plus exhaustive possible, mais je vous avertis que nous traiterons au final assez peu des dispositifs les plus sophistiqués et customisés comme ceux vendus par la Forge. Nous nous concentrerons essentiellement sur du matériel plus aisément accessible, que n’importe quel criminel suffisamment débrouillard peut potentiellement se procurer ou fabriquer lui-même. »

Nul doute que plus d’un adolescent serait choqué par certains des objets de la sélection qu’elle avait préparée avant de venir. Leurs réactions seraient très intéressantes à voir… même si la majorité d’entre eux avait appris à s’attendre à l’inattendu lors de la dernière séance.

« Je vais tout d'abord vous demander de faire preuve d'un peu de patience, car avant de passer à la pratique, nous commencerons par une partie théorique qui aura pour objectif d’expliquer l’utilisation du matériel en question, illustrée par des démonstrations de la part de vos professeurs. J’attire votre attention sur les mannequins préparés dans ce but. »

L’héroïne désigna la section du terrain d’entraînement derrière les professeurs, où étaient disposés de macabres répliques d’êtres humains faites de gel balistique transparent recouvrant un faux squelette et de faux organes. Certains de ces mannequins étaient nus et à découvert, d’autres vêtus de gilets pare-balles ou abrités derrière divers obstacles. Les écrans servant de tête aux robots flanquant l’équipe d’enseignants s’allumèrent afin de permettre aux élèves de mieux voir ces cibles distantes.

« Vous avez peut-être déjà entendu parler de ce genre de mannequins ; ils sont faits de matériaux qui reproduisent fidèlement les propriétés mécaniques de leurs équivalents biologiques, et sont utilisés pour des tests d’armement. » intervint Snipe, l’expression indéchiffrable derrière son masque à gaz. « D’ordinaire, les leçons de Yuei dédiées aux armes à feu se focalisent surtout sur des pistolets ou fusils assez basiques qu’un criminel avec un minimum de ressources peut se procurer sans trop de difficultés en dépit de la loi japonaise. Ceux d’entre vous qui sont en première année n’y ont pas encore eu droit, mais vous y apprendrez principalement comment désarmer un opposant et manipuler l’un de ces objets sans causer d’accident. Aujourd’hui, nous irons plus loin, et je dois avouer que je suis assez excité. J’avais demandé à All Might de m’assister mais il a refusé ; pas très américain de sa part, ça. »

Zhihao ne savait pas s’il avait voulu faire une blague ou non, son ton étant resté parfaitement sérieux tout du long, mais comme il en avait apparemment terminé, elle prit le relais : « L’un des buts de la démonstration sera de corriger un certain nombre d’idées reçues sur toutes ces armes, leur représentation dans les médias souffrant souvent d’un cruel manque de réalisme. Connaissez-vous certaines de ces idées fausses ? »

Entre deux explications à propos du cour, Hanna entendit quelqu'un qui s'approchait et lui parler, évidemment l'étudiante le reconnu très facilement et elle lui répondit avec le sourire


-Oh bonjour Genji, en effet ça fait un moment, content de te voir, je vois que tu t'es déjà mit en armure.


Elle observa les professeurs et les autres élèves présents.

-Oui j'espère que je pourrai m'améliorer au moins un petit peu, je n'ai jamais tenu une arme donc je ne suis vraiment pas sûre de moi, mais dans tous les cas, les cours spéciaux sont toujours intéressants, ils offrent d'autres points de vues que ce qu'on apprend à Yuei.

J'essaie de faire un maximum d'entre eux.

En tout cas toi tu vas s'en doute cartonner au paintball !


L'araignée reporta son attention sur les explications quand elles reprirent et observa les mannequins qu'elle n'avait pas remarquée auparavant.


-Oh chouette, j'en ai jamais vu en vrai des comme ça.


Hanna avait l'habitude d'en voir dans les films ou dans certaine série, en général pour tester des armes et trouver un coupable potentiel, la branche du cursus assistance en avait sûrement à disposition afin d'être sûr que leurs créations ne soit pas mortel pour la cible ou dangereux pour le porteur.

Elle avait hâte d'en apprendre plus sur les armes à feu et si possible voir comment ses toiles pouvaient y résister, en première année, Yuei n'en parlait pas dans les cours, c'était l'occasion.


Madame MENG demanda ensuite, après ses explications, quelle genre d'idées reçues couraient sur les armes à feu,

La mutant réfléchit à ce qu'elle avait l'habitude de voir à travers son écran.

Finalement, elle leva la main pour en dire une à son tour.

-Que le recul de ces armes est négligeable même pour une gatling ou un lance roquette ?

Les japonais avaient beau ne pas partager la fascination malsaine des états-uniens pour les armes à feu, ceux-ci se révélaient relativement bien informés sur le sujet. Oh, il y eut bien quelques oublis, mais la militaire reçut un nombre satisfaisant de réponses, émanant de façon à peu près égale des étudiants de filière héroïque et support. Même le petit aux cheveux et au costume blancs qui avait semblé si inquiet lorsque le mot « explosifs » avait été prononcé surmonta sa timidité pour apporter sa contribution.

« En effet, s’il peut suffire d’une balle bien placée pour terrasser le plus grand des héros, la mort est rarement immédiate. » confirma l’électrokinésiste. « Contrairement à ce qu’on voit dans les films, même un tir en plein cœur ne tue pas tout de suite, et il arrive que la personne ainsi touchée puisse encore contre-attaquer ou tenter de fuir, particulièrement si elle dispose d’une physiologie altérée comme c’est le cas pour certains hétéromorphes. Dans la mesure où nombre d’Alters peuvent toujours être utilisés tant que leur détenteur reste en vie, les affrontements les plus impitoyables voient parfois l’utilisation de ce que les américains appellent « zombie protocols », c’est à dire que les combattants visent la tête afin d’éliminer instantanément l’ennemi. L’autre tactique la plus communément employée dans ce genre de situation est le tir longue distance au fusil de précision, afin de rester hors de portée au cas où l’ennemi voudrait riposter avec son dernier souffle. »

Zhihao n’était peut-être pas capable de lire dans les pensées, néanmoins elle n’en avait pas besoin pour deviner que plus d’un membre du public était en train de reconsidérer son choix d’un costume sans casque. Tant mieux : même en enlevant les armes à feu de l’équation, beaucoup trop de héros mouraient chaque année après avoir pris un mauvais coup à la tête, tout cela parce qu’ils accordaient davantage d’importance à leur apparence qu’à leur protection. En ayant fini avec ce sujet, la chinoise passa ensuite à la réponse d’Hanna.

« Effectivement, le recul de ces armes ne doit pas être sous-estimé, autrement il est facile de se blesser ou de voir ses tirs partir dans la mauvaise direction. Je trouve d’ailleurs cela d’autant plus drôle que beaucoup de films montrent comme vous dites un recul négligeable pour le tireur, alors même que celui qui reçoit le tir est soulevé de terre par la force du projectile ; demandez à votre prof de sciences, ce n’est pas comme ça que marche la troisième loi de Newton, et ce d’autant moins dans le cas de projectiles qui transpercent la personne en ne lui transférant qu’une partie de leur énergie cinétique. Ceci dit, je dois vous corriger pour le lance-roquette : il ne s’agit techniquement pas d’une arme à feu mais d’un dispositif d’artillerie portatif sans recul, le tube étant ouvert des deux côtés pour permettre l’échappement des gaz de propulsion de la roquette. À la place, il faut faire très attention à ne pas se tenir derrière l’utilisateur au moment du tir. Il ne faut pas non plus en employer avec un mur derrière soi ou dans une pièce fermée. »

Elle fit un signe de tête à Power Loader, qui d’une manipulation discrète de sa télécommande modifia l’image affichée par les robots. L’un d’eux se mit à diffuser une vidéo de Snipe, un bazooka sur l’épaule, s’apprêtant à faire feu sur une carcasse de voiture… mais la cible était moins importante que le mannequin qui se tenait dans son dos, en plein dans le cône de dégagement de l’arme. La caméra zooma et ralentit pour montrer ce qui arriva à l’infortuné pantin : sa « peau » brûlant sous la chaleur du panache de gaz, ses côtes se fracturant et ses organes internes se rompant sous la pression. Un deuxième écran servit à illustrer le second cas de figure qu’elle venait d’évoquer : un mannequin à l’équipement similaire – mais déclenché à distance – tira alors qu’un mur se trouvait à quelques mètres derrière lui, et se retrouva projeté au sol lorsque l’obstacle lui renvoya l’onde de choc.

Power Loader laissa les deux extraits se répéter en boucle plusieurs fois avant de revenir aux images précédentes, grommelant dans sa barbe qu’il ne s’attendait pas à ce qu’ils se servent de ces vidéos-là, mais qu’ils avaient bien fait de les préparer au cas où. En effet, Zhihao aurait tout aussi bien pu fournir ses propres fichiers vidéo pour cette leçon, sauf que ceux utilisés par l’armée chinoise étaient souvent bien plus gores, étant tirés d’enregistrements de combat réel.

Après cela, elle réagit à la remarque d’un élève de la filière support, confirmant qu’un coup de feu était bien plus bruyant que la plupart des gens le croyaient – généralement autour de 160 décibels, plus qu’un avion au décollage et au-delà du seuil de douleur –, à tel point que certaines villes avaient mis en place des réseaux de capteurs sonores capables de détecter ce bruit et d’en trianguler l’origine. Elle compléta son propos en précisant que même avec un silencieux, la plupart des armes dépassaient toujours les 100 décibels, bien loin donc d’en faire des outils furtifs.

Enfin vint le tour de l’adolescent caparaçonné, qui offrit même deux réponses pour le prix d’une.

« Vous pensez à tous ces films où le héros prend une balle dans l’épaule par exemple, et traite cela comme une nuisance mineure ? Oui, les choses ne sont pas si simples dans la vraie vie : si le mauvais nerf est touché, il peut perdre l’usage de son bras, ou se vider de son sang en quelques minutes si une artère est sectionnée. J’ajouterais à cela que contrairement à ce que pensent certains, retirer la balle n’est pas toujours une bonne idée et peut même aggraver la blessure ; cette décision-là doit être laissée aux professionnels médicaux. Pour ce qui est de l’idée selon laquelle tout objet peut servir d’arme à feu… vous voulez parler de ces gadgets faits pour tromper les mesures de sécurité ? Pistolet dissimulé dans un briquet, un stylo, ce genre de choses ? S’il est effectivement possible de créer toutes sortes d’armes cachées de ce genre, il n’en reste pas moins qu’il y a une raison à leur forme habituelle : les gadgets dont vous parlez brillent rarement par leur fiabilité, sacrifiant souvent puissance, portée, précision, maniabilité ou nombre de munitions au profit de la discrétion. Sinon, il y a bien le parapluie bulgare et ses dérivés, mais il s’agit d’une catégorie à part. »

Quelques minutes supplémentaires furent consacrées à la réfutation d’autres clichés et idées reçues, puis vint le moment de la première démonstration pratique, qui aurait notamment pour but d'illustrer le propos du lycéen en armure en montrant le genre de dégâts que ces armes pouvaient infliger.

« Parfois, une image vaut mieux que tout un discours. » fit Snipe d’une voix enjouée – et pour cause, ce ne devait pas être tous les jours qu'il avait l'occasion de partager sa passion avec ses élèves. Il empoigna un fusil à pompe, et passa un fusil d’assaut à la militaire avant de se placer sur le pas de tir aménagé face aux mannequins. « Nous allons maintenant vous montrer que si les gilets pare-balles sont utiles, ils ont cependant leurs limites, et qu’un meuble en bois ou une portière de voiture ne sont pas des boucliers adéquats pendant une fusillade – sauf si la voiture est blindée, bien sûr. Même un mur en béton n’est pas toujours une protection suffisante, en fonction du matériel à la disposition du tireur. Oh, et vous vous rappelez ce que le lieutenant a dit sur le volume sonore d’un coup de feu ? Je vous recommande vivement de mettre les casques anti-bruit qui sont sur la table à votre droite. Croyez-moi, vous allez en avoir besoin. »

Hanna écoutait attentivement les précisions que Lodestone apportait après chaque énonciation d'un cliché sur les armes à feu, des précisions rétablissant la vérité et permettant de mieux connaître « l'ennemi » d'une certaine façon, comme ses collègues, l'araignée n'avait pas l'intention de manier ce type d'arme elle-même, mais c'était toujours intéressant d'en apprendre plus en sachant que c'était de plus en plus probable de rencontrer des personnes mal intentionnées les utilisant.


Les explications sur le lance-roquette étaient les bienvenus également et dévoilèrent une autre idée reçue en exposant les scènes ou le Héros du film utilisé ce type d'arme dos au mur ou dans une pièce fermée, dernièrement elle avait put le voir dans un film d'action être utilisées dans le wagon d'un train.


La mutante ne se fit pas prier pour mettre le casque anti-bruit que le professeur proposa et se prépara à regarder la démonstration.


Avant de mettre le casque elle put voir une tête connue s'approcher de Genji et d'elle, lui demanda s'il pouvait rester avec eux.


-Bien sûr, avec plaisir !


L'araignée se posait de question sur l'alter de son collègue tout en blanc, en rapport avec leur cour, son papier pouvait il arrêter les balles ? Jusqu'à quel calibre ? Pouvait il s'en faire une armure pare balle ?

D'ailleurs, l'armure de Genji pouvait résister à quel point également ? Elle semblait invulnérable.

En y pensant, la même question se posait pour la carapace d'Hanna elle-même.

Enfin, ce n'était pas le moment de leur poser des questions pour le moment et puis, avec de la chance, ils n'auraient pas besoin de le découvrir l'un comme l'autre.

Les étudiants mirent leurs casques et se concentrèrent sur la démonstration qui n'allait pas tarder à démarré.