Le con, la brute et le truand

Un bar norvégien.

En son temps, Alucard avait parcouru les rues de Tokyo de fond en comble.
À l'époque, les bas fonds de la ville la plus fascinante du Japon n'avaient pas de secret pour lui. Il avait quasiment tout croisé : des gens qui se disait "bon", d'autres plus honnêtes moralement qui savaient parfaitement incarner leur nature comme bon leur semblaient. D'autres n'avaient pas la volonté de vivre dans un monde qui n'aimait pas les drogués, les imbéciles, les béni oui-oui et les faibles. Ceux la préféraient se contenter de survivre dans la rue, de vivre comme des rats. Et puis il y avait les Humains les plus méritants. Ceux qui étaient maître de leur destin, de leur puissance. Des gens comme lui, All For One, la ligue des vilains. All Might et sa bande de boy scout fanatique aussi.

Mais parmi tout ces gens, personne n'avait eu l'incroyable idée d'ouvrir un bar au style norvégien.

Le patron, aussi caucasien que les nordiques peuvent l'être, etait un vrai hirsute. Ses muscles saillants débordaient allégrement de sa tenue de barman, assez atypique. Il dégoulinait le poil, la sueur, l'alcool et la virilité à l'état pur. Malheureusement, il dégoulinait aussi l’hétérosexualité sous sa forme la plus brute.
Dommage. Un peu de chair fraîche aurait été appréciable.
Autour de lui divers clients, semblant plus ou moins sympathiques, étaient occupés à boire un liquide que l'on ne trouve pas sur cette île d'habitude. Voila qui était loin de déranger Alucard, accoudé sur le comptoir dans son costard cravate fait main.
Après avoir repris une rasade, Alucard se demanda ce que dirait le Général si il savait que son précieux évadé était posément occupé à boire de l'alcool, dans un bar fort sympathique au demeurant. La sublime sensation produite par le divin liquide est vivifiante, exaltante. Disons que boire un apéritif aussi fort permet de faire facilement disparaître les préoccupations de l'esprit humain, que ces humains soient des Alucard ou des brindilles. Qu'ils résistent aux événements ou qu'ils se fassent balayer par le vent n'a pas d’importance pour le grand Dieu Alcool. Cette réflexion philosophique sur le grand tube de l'existence permis au vampire de comprendre que son verre était vide.

"Barman je vous en supplie, soyez un commerçant de génie et remplissez mon verre."

Conscient de la nécessité d’agrémenter sa demande d'un argument de poids, le vampire posa, avec une certaine retenue, la somme d'argent requise sur le comptoir. Rien ne vaut l'alcool pour dépenser son argent. Alucard était parfaitement conscient que ce proverbe n'était qu'un créateur de médiocrité humaine, mais il avait bien l'intention de l'appliquer. Il fallait bien fêter son évasion. Et la vengeance qui s’annonçait pour ces dizaines d'années de jouissances perdues.

Les aspirants héros et les boy scouts de rue ne vont rien voir venir.

Les jours avaient la vie dure et ses ressources financières atteignaient un seuil de décadence non négligeable. Ce seuil qui faisait descendre le style de vie par paliers et qu'on pouvait retrouver dans le quotidien. Le signe avant coureur c'était dans sa salle de bain où le dentifrice fut la première chose à manquer. Un tube poussé à bout jusqu'à ce qu'il ne l'ouvre avec une paire de ciseaux pour racler le fond avec sa brosse à dents. Le dentifrice était devenu un produit de luxe et entre ce dernier et le papier toilette, le choix avait vite était fait. Il s'était donc retrouvé à utiliser de l'argile pendant quelques jours avant de se rendre compte qu'il n'utilisait pas le bon. Depuis, il piquait des échantillons de dentifrice ramenés par un collègue au travail, à sa grande honte. Mais ses soucis s'étaient vus ailleurs. Hésiter à fermer un sac poubelle au contenu déjà abondant pour les économiser, aller jusqu'à dormir d'avantage encore pour étouffer la faim et économiser les rations.



Kass n'était pas dans un tel état de misère non plus, mais bon sang ce qu'il en était proche. La raison en était un peu stupide en réalité. Techniquement, il n'était pas encore licencié. Mais les ressources humaines avaient oublié de lui transférer son chèque avant de fermer le bureau pour les vacances, laissant l'idiot dans sa misère et dans ses larmes quand au bout du troisième jour, on finit par le déloger de la moquette bordant le dit bureau. Et maintenant, il devait se fournir en médicaments. Des médicaments qui n'étaient bien évidemment pas remboursés par quelqu'organisme que ce soit, ( pays capitaliste de merde ). Et de là lui était venue cette magnifique idée, se tourner vers le marché noir. Il avait entendu parler toute sa vie de trafic de médicaments importés de l'étranger mais avec les mêmes apports que les produits locaux sans les taxes. Et ce de sources sures ! Les films en étaient truffés ! Ils devaient bien tenir ça de quelque part non ?... Mais.. les ruelles étaient dangereuses, les zones portuaires trop loin, les hangars trop.. hangareux, il devait donc commencer par plus bas.



Oui, un bar c'était bas aux yeux de celui qui n'y mettait jamais un pied, ne pouvant de toute façon pas boire d'alcool, ce dernier et les médicaments se mariant mal. Mais il avait bon espoir d'y trouver quelque chose et ce bar là avait l'air.. atypique ? Sauvage ? Peut-être même mal fréquenté ? Non, il ne voyait pas souvent des bars de toute façon mais il n'était pas trop loin du centre ville et au moins il ne se ferait pas dépouiller sur place. Il n'avait pas grand chose dans le pire des cas.



Il finit par entrer, s'attendant à ce qu'un autre monde s'ouvre à lui, bordé de pirates, de bagarres sanguinolentes, d'alcool à foison, de dépravation avec une odeur de sang et de mort se dégageant du parquet sauf que... la première chose dont il se rendit compte, fut la proportion... masculine présente, la testostérone abondant jusqu'à lui emplir les narines et ne parlons même pas de ce barman... Cela ne faisait aucun doute. Il murmurait pour lui-même.


C'était un bar gay. Aucun doute à avoir, c'était clairement un bar gay, il avait mis les pieds dans un bar gay. Il n'y a pas de dealeur de médicament dans un bar gay n'est-ce pas ? Et terriblement maladroit en société, hors de question de s'incliner et de repartir comme il l'aurait voulu.. non, il se sentait forcé d'assumer et c'est ce qu'il fit, s'avançant jusqu'au comptoir pour s'asseoir, non loin du barman gay et de son client en costard tout aussi gay ? Il aurait voulu savoir sculpter pour détourner l'attention et s'évaporer. Mais il était assis à un bar gay... Merde. Il devait commander ? Il fallait éviter d'avoir une voix trop aigüe, il allait passer pour une victime. Il se raclait donc la gorge.





"Je vous retourne la question mon brave. J'aimerai bien savoir par quel miracle vous avez eu la magnifique idée d'ouvrir un pareil bar dans le ..."

"JE VOUDRAIS UN VERRE."

Le garçon qui venait de crier sa soif, et d'opérer une véritable substitution de conversation parmi les habitués du bar, était sans doute une des chose les plus étrangement drôle qu'Alucard avait vu depuis qu'il s'était évadé.
Un drôle d'adulescent à la musculature frêle associée à une touffe de cheveux grisonnante, portant un sweat à capuche agrémenté d'un jean ainsi qu'un petit crucifix autour du coup venait de pousser ce qui ressemble plus à l’aboiement d'un caniche qu'a une demande.
Se rendant rapidement compte que l’entièreté de l'assemblée l’observait avec un regard circonspect, le nouvel arrivant cru pertinent de baisser d'un ton.

"S'il vous plaît..."

Sa phrase était bien évidemment accompagnée par tout les symptômes d'une gêne profonde.
C'en était trop pour le vampire, qui ne pu retenir un bref éclat de rire en observant plus de cinq secondes le condensé de honte qu'était devenu le nouvel arrivant. Il n'aurait même pas besoin de chasser pour obtenir du liquide rouge ce soir, il lui suffisait de se servir sur cet incarnation vivante du malaise en société après l'avoir chargé d'un alcool que sa constitution ne supporterait pas.
C'est incroyable, l'humanité avait plus de dix millénaires d'existence et elle était encore capable de produire des faiblard pareil. Ce type avait l'air d'être intimidé par tout : par les buveurs de l'assemblée, par les rares femmes présentes dans l'assistance, par le regard du barman, par la constitution de l'oxygène. Le genre de jeune qui fond en balbutiement quand vous lui adressez la parole dans la rue pour obtenir un renseignement. C'est à se demander comment ce genre de personnes réussissent à survivre jusqu’à la vingtaine.

"Aller, je suis d'humeur agréable, versez donc à ce charmant jeune homme de quoi gagner en assurance. Sinon il risque de faire une crise cardiaque."

Une partie de l’assistance accueillie la parole d'Alucard avec des petits cris d’approbations suivi de rire plus ou moins audible tandis que ce dernier planta de quoi payer une chope sur le comptoir. Le vampire n'avait pas besoin de savoir grand chose sur le nouvel arrivant pour comprendre que la pression sociale, beaucoup trop forte pour sa petite personne, le pousserait à consommer tout ce qu'on lui servirait. Un autre petit rire surgi de sa gorge tandis qu'il entama sa nouvelle chope, avec la ferme intention de montrer l'exemple à son nouveau sac de sang sur patte.

La première chose à faire dans ce genre de situation était d'éviter de fixer son auditoire. Car d'un simple lieu dont il n'était qu'un protagoniste, il avait eu la sensation de passer à une pièce de théâtre. Certes les lieux bondés lui plaisaient particulièrement mais de là à lui imposer ce genre d'environnement.. il n'était même pas bondé ! En même temps aurait-il vraiment souhaité se retrouver dans un lieu entouré de ce genre de personnes jusqu'à finir sur les genoux d'un à force de manque de place dans l'établissement. Il restait réaliste, l'inverse était impossible. 



Et il pouvait même s'estimer rassuré de constater que finalement.. on se moquait de lui ?.. hahaha.. au moins on ne le prenait pas en chasse. Il était tout sauf homophobe ! La preuve il s'était assis ! Et cette barricade de nordique avait peut-être à voir avec ça. Il ne lui plaisait pas ! Mais il aurait pu êté du genre à dire, "t'ouvres la porte tu consommes". Comme si l'usure de cette dernière causait un déficit. Puis soyons franc, il n'y avait pas de femmes, que des drague queen. Quoi ? Il avait l'air de faire une fixation là-dessus ? Que néni et la preuve en étant qu'il tenterait de l'effacer de sa mémoire !



Un bon exemple, ce type qui lui offrait un verre, c'était de la courtoisie, c'était une chose qui se faisait parfaitement entre hommes ! Non pas que ça lui était déjà arrivé en dehors de cet endroit mais savait-on jamais, le monde était vaste ! Et peut-être que les cultures occidentales plus frivoles se ressentaient dans cet endroit. Lui allait.. arrêter de crier pour tenter un ton plus acceptable en société.





Difficile de mettre un pied à côté en restant polis. D'ailleurs rien ne l'empêchait de chercher à trouver ses médicaments ici..? Il n'y avait pas de raisons que ces gens s'y connaissent moins que d'autres. Et ce ne serait pas les prendre par derrière que de demander malgré tout ? Le verre gratuit aurait pu sonner comme une gâterie pour le type fauché qu'il était. Mais il ne pouvait pas avaler n'importe quoi. Sucer le bord de se verre ne devait pas se faire en publique, entouré de ses compères hommosapiens.

Bon au moins il savait ce qu'était un panaché et après avoir senti aussi discrètement que possible la contenance de son verre, il osait y goûter. Il n'avait que ce qu'il avait mérité pour ne pas avoir demandé précisément ce qu'il voulait, c'était bien vrai. Mais maintenant il devait poser la question fatidique, se pinçant un peu les lèvres en reposant son verre qu'il avait à peine entamé. Il n'en mourrait pas. Et avec ce gérant alcoolisé, il avait du mal à se dire qu'il pouvait être celui à qui s'adresser et comme ironiquement le type en costard s'était montré plutôt.. convenable, il finissait par lui adresser un regard. En fait non, il avait peut-être des vues peu catholiques, le barman était peut-être mieux, il l'interpellait donc d'un signe de main.





Car si de l'Angleterre, madame était la reine, de ce bar monsieur était le président. Le rapport et la différence ? Il espérait que cela se rapproche un peu d'une démocratie, qu'il n'ait pas à craindre pour sa tête s'il disait un mot de plus de travers.

Le barman parti préparer son panaché en grommelant dans sa barbe, tandis qu'Alucard continuait d'observer le drôle de phénomène avec une attention quasi fétichiste. Il se retiens subitement d'activer son Alter, malgré le fait qu'il aurait voulu augmenter la perception qu'il pouvait avoir du garçon. Voir le regard de celui qui viens de vous payer à boire virer au rouge sans signes avants coureurs n'était sans doute pas une chose qui augmentait votre bien être.

Et pour l'instant il n'était pas question d'enfoncer cette misérable brindille dans son malaise.

"Merci."

"Il n'y a pas de quoi, vraiment."

Le ton suave du vampire sembla intimider sa cible plus que de raison. Il ne fallut pas longtemps à l'évadé pour se rappeler la croie que l'autre portait fébrilement autour du cou. C’était décidément toujours la même chose avec les jeunes chrétiens. Leurs esprits formatés via le concept ridicule de péché en faisait des cibles idéales pour tout les prédateurs possibles. Alucard réfréna pourtant la réplique qui lui montait à la bouche pour rester en arrière plan. Après tout, son objectif restait de faire consommer l’olibrius, histoire de s'assurer une cible facile pour ce soir. Il venait de sortir de prison, il n'était pas question de s'enticher d'une cible trop compliqué. Les complications pourraient s'avérer embarrassantes.

Il ne fallut pas attendre bien plus longtemps pour voir l'hirsute sortir de son arrière boutique, une collation à la main. Le garçon lui demanda, toujours avec son ton caractéristique d'une proie en territoire hostile, s'il pouvait poser une question.
C'était trop de niaiserie innocente pour Alucard, qui n'avait jamais aimé les pucelles. Le vampire décida de laisser couler la conversation pour le moment, et de retourner à son verre adoré.

Ah.. Au fond, il n'aurait même pas été surpris d'entendre les remarques qui étaient à faire à son sujet. Son ton de voix, son hésitation, son manque d'expérience sexuelles, toutes ces choses finalement assez vraies et sans importances. Pourquoi ? Il n'allait pas faire sa vie dans ce bar, il venait se renseigner, dans les pire des cas ses médicaments n'étaient pas illégaux donc il aurait tout juste un avertissement. De là à dire qu'il en voulait un ? .. En fait, pour celui qui avait peur de se faire virer, c'aurait été le parfait tremplin. Quel dilemme de craindre son licenciement mais de vouloir quitter son travail en même temps.

Mais revenons à notre bar gay et cet homme qui a lui seul projetait 92% de la testostérone de ce bar. il ne connaissait pas beaucoup d'occidentaux mais ils n'étaient pas tout comme ça n'est-ce pas ?.. Ils n'étaient pas tous des vikings au muscle saillants et à l'odeur puissante émoustillant les jeunes filles. Enfin.. les jeunes hommes à regarder autour de lui. Il était plutôt rassuré à constater que son voisin en costard bavait principalement sur l'alpha. Il lui aurait simplement payé un verre pour impressionner le guerrier nordique ? Ou juste attirer son attention après que le boulet en ait trop fait. Il valait mieux qu'il lui fasse comprendre qu'il n'était pas dans la compétition, qu'il puisse se rouler librement dans les bras du gérant comme raciste dans une blanchisserie.







Au risque de passer pour un gros toxico. Non, il ne voulait pas qu'on le fournisse en pomme et qu'on l'inonde dans un verger propice au plus fin des nectars. Il ne lui demandait pas non plus une coupe de champagne, il n'avait pas les moyens. Pourquoi était-il si dur de demander les contacts d'un contrebandier ?! Car c'était illégal ?! Ah. peut-être en fait.. Son panaché aurait d'ailleurs bien besoin d'un peu plus de jus de pomme. Il se demandait combien de gorgées il pouvait encore accumuler avant de finir dans un état de délabrement. Il n'était pas dupe, la plénitude ne se mariait pas avec l'alcool et il en avait vu des types bourrés venus faire signer leur paperasse à son bureau à 11h du matin.

Bon d'accord le désespoir était tel qu'il finit par regarder le type en costard dans l'espoir qu'il puisse finir sa phrase. Comme si c'était possible bordel. Allait-il répondre à son appel ? Les auras de prédation et les yeux jaunes ? Connait pas.

Quelque chose venait de se passer avec le barman. Alucard le sentait.
Un Alter ? Une agressivité naturelle ? Une chose était sur, ce type avait un potentiel de destruction que n'importe quel humain, pourvu d'une perception un peu plus développé que la moyenne, aurait senti. Sans se dépeindre de son sourire, l'homme en costard remercia l'hirsute pour sa superbe cuvée.
Et manqua de cracher son verre en entendant la demande du phénomène de foire à sa droite.

"Des pommes hein..."

Voila donc de la cause de la présence. Un drogué. Ce petit gosse paumé est rentré dans ce bar, beaucoup trop ancré dans le réel pour sa petite personne, dans le seul objectif de trouver de quoi se droguer pour une journée de plus. Incroyable, vraiment.
Le vampire japonais n'avait plus vu une brindille pareil depuis un sacré bout de temps. Voir cet ersatz d'être humain avoir autant de difficultés sociales n'était donc qu'une juste punition de mère nature. Les drogués n'avaient jamais représenté une catégorie sociale respectable pour Alucard. Il n'avait pour eux que mépris et violence. On ne pouvait pas faire confiance à quelqu'un qui ne pense qu'a déserter ce monde, par des moyens dignes du plus lâche d'entre nous.

"Si c'est des "Pommes" qui vous intéresse mon garçon, il vous suffit de finir votre verre et de me suivre. En trouver n'est pas difficile dans le coin, mais vous devriez savoir que ce n'est pas le genre de question que l'on pose dans un bar."

Alucard ne mentait pas.
Il connaissait vraiment un endroit ou cette carcasse en devenir pouvait trouver ce qu'il cherchait dans le quartier. Médicaments volés, drogues, armes et munitions... ces mecs vendaient de tous tant qu'on pouvait leur montrer qu'on était digne de confiance. Ce qu'il pensait franchement impossible de la part de son interlocuteur.
Mais de toute façon, le gosse n’atteindrait jamais les vendeurs ce soir. Après lui avoir montré le bâtiment à deux - trois rues d'ici, le vampire ne manquerait pas de saigner sa cible. Le laisser en vie ou pas... tout dépendra du moment. Et de ses envies les plus profondes.

Avec un petit rire enjoué, l'homme en costard s'envoya une gorgée sous le regard de son interlocuteur médusé.
Parfait, vraiment. C'est pour ce genre de moment que le vampire avait choisi ce mode de vie : le moment d'excitation qui précède le crime. Sanglant de préférence. Alucard se mis à secrètement espéré que ce petit drogué ai une famille bien rangé. Un père affligé par son mode de vie décadent, une mère qui pleure toute les nuit en pensant à sa loque de fils, des frères et sœurs qui parle de lui avec honte à la moitié qu'ils viennent juste de rencontre. Comment réagiraient ils en apprenant la mort violente de leur fils, de leur frères, de leur honte dans des circonstances tragiques.
"Nous sommes désolé madame... votre fils a beaucoup souffert..."
Alucard pouvait même imaginer la tête de l'agent de police. Décidément, un vrai dialogue de série télé.

C'est à ce moment la que le vampire sut qu'il voulait tuer le gosse. Lentement. Un autre petit rire parcouru la gorge de l'évadé, rire qu'il noya dans l'alcool.

"Si c'est des "Pommes" qui vous intéresse mon garçon, il vous suffit de finir votre verre et de me suivre. En trouver n'est pas difficile dans le coin, mais vous devriez savoir que ce n'est pas le genre de question que l'on pose dans un bar."


Le barman leva le regard un instant, fixant les deux personnes fassent a lui, sa journée banal n'étant plus si banal vu qu'un dandii et un frêle en recherche de drogue se trouve désormais devant lui depuis de longues minutes, la musique du bar resonne en fond, violemment apparu a ce moment comme si le destin décida que ce moment la était le coup d'envoi a quelque chose de bien plus grand, plus sombre qui risque de survenir.


Il baissa le regard et nettoya son verre en main, il ne fit rien pour le moment, après tout ils faisaient affaires, un drogué et un fournisseur ou une relation de fournisseurs, au choix mais l'homme loup n'en ferait rien tout simplement tant que rien ne l'y force, après tout il devait se contrôler, ne pas rechuter, ne pas redevenir la bête juste pour un fragile parmi les fragiles et un distingué étrange et raffiné a l'aura malsaine.

" - Oubliez pas de revenir au "Root of All Evil", le bar ou tout les maux sont enterrés."

Petit instant de promotion avant le probable départ des deux hommes pour les rues ou drogues, armes et sexe dominent, le barman eu tout de même un malaise, son instinct sans doute, encore envers l'homme en costard, comme un pressentiment du futur, Aleister bifurqua de choix, il allait sans doute les suivre, par curiosité envers celui qui lui colle ce malaise bouillant au creux de son ventre.


Qui sait ? Peut être que cela sera productif… Ou que l'homme laissera place...Au Loup…

Aussi étrange que cela puisse paraître, "ne suit pas les inconnus" n'a jamais été un crédo dans la famille de Kass. Que ce soit par sa mère ou par son père, il n'en était même pas question car dans ce village qui s'apparentait à une secte, tout le monde se connaissait, tout le monde était de paire, et finalement rien ne pouvait mal se passer dans le monde de dieu. Les choses étaient... pas terrible sur la fin mais sur le papier ça faisait bien. Quand on oubliait pas qu'il ne fallait pas suivre des inconnus.

Mais si on ne pouvait pas poser cette question dans un bar aussi louche que celui-ci, où pouvait-on donc la poser ?! Il n'avait pas d'amis dans la pègre ! En termes de contacts, il était aussi doté qu'un jeune bourgeois cachant sa dépendance à sa famille aimante avec ses substances.. non, sérieusement en voyant la boite il serait difficile de le prendre pour un drogué.. Ce genre de psychotrope était loin d'avoir des effets agréables, à moins d'avoir une préférence franchement absurde. Il avait des cernes, l'air un peu paumé, mais de là à le voir comme un drogué..



Les pommes étaient devenu son "mot de passe" et franchement, quel plaisir de réaliser que.. c'était possible qu'il allait l'introduire à un endroit où il pourrait trouver ce qu'il voulait, se sortir de cette impasse quelques jours de plus et surtout... sortir de cette ambiance locale un peu malsaine digne d'un remake vidéo des village people.. Mais il devait vraiment finir son verre ? La réaction du barman ne l'aida pas à se méfier car peu importe le milieu, s'il avait bien compris une chose, c'était que celui-ci était censé aiguiller ses clients, ne pas laisser les souls prendre le volant, aider une draguequeen en détresse qui menacerait de se faire violer sur un banc, ce genre d'action de tous les jours, il avait la carrure pour !



Alors pourquoi se méfier ? Il ne finissait pas son panaché, c'était trop pour lui de toute manière, il devrait prendre ses médicaments assez vite au risque d'avoir de nouvelles visions déplaisantes. Il descendait donc de son tabouret, un peu plus détendu à l'idée de quitter cet endroit, s'inclinant malgré tout poliment vers le barman. A peine sorti, ses propos s'adressaient à ... au gars en costard ?




Il y avait de l'honnêteté dans ses propos et un brin de naïveté ? Forcément. Il ne cherchait pas à le coller, lui laissant un pas d'avance pour suivre sa direction sans lui rentrer dedans.