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Ayako Idō, la voie alternative [Terminé]

Ayako Idō
Age : 25
Messages RP : 55

Feuille de personnage
Titre: Le Guide
Expérience: 440/500
Alter: Hologramme
Rang D+





Ayako Idō
Rang D+
Dim 27 Jan - 22:27
ガイド Le Guide
"Let me bring a way through this darkness."
Ayako Idō
Hologramme
Hologramme est un Alter de type activation consistant à permettre la projection holographique, de ce que Ayako prononce, par les yeux. À savoir une représentation 3D composée de lumière dans l’espace.
En soi, cet Alter n’a rien d’offensif ou défensif physiquement. Tout est à la libre interprétation de ceux qui voient les créations de notre possesseur. Ainsi, les hologrammes sortant des yeux, les limitations sont les suivantes : Le hologramme projette uniquement ce que sait son possesseur, les yeux doivent être ouverts, suivant la « consistance » voulue les deux yeux peuvent être nécessaires, un œil ne peut projeter qu’une image à la fois, et pour finir, toute projection doit rester dans son champ de vision. Tout ce qu’il voudra projeter devra respecter ces cinq règles. Une autre limitation qui relève plus d’une conséquence compensable que de l’absolu, plus l’image projetée est lointaine, moins elle sera nette. Cependant comme dit, cela est compensable par les lunettes de visée qu’elle porte. En effet, la projection est aussi nette que ce que voit le possesseur à la même distance.
Informations sur le personnage
NOM : Idō
PRÉNOM : Ayako
TITRE : Le Guide
AGE : 22ans
NATIONALITÉ : Japonaise
GROUPE : Vigilant
RANG : D
Avatar : Chifuyu Orimura de Infinite Stratos
Comment avez-vous connu le forum ? : Gneugneugneu Changement de perso gneugneu :U
CODE DU RÈGLEMENT : Ce n'était pas nécessaire mais bravo soldat. - Aslinn
o7 - Ayako
Description physique
Du haut de ses vingt-deux ans, Ayako mesure un mètre soixante-cinq et cinquante-quatre kilogrammes à la pesée. Pas des chiffres sortant de l’ordinaire donc, de quoi trouver assez facilement de l’équipement adapté à son « métier ». Métier qu’elle pratique d’ailleurs très bien habillée… du moins si l’on souhaite un cosplay steampunk. En effet sa tenue est ce qu’on appelle un complet fantaisie croisé et stylisé à capuchon. À savoir un costume composé d’un veston bleu à envers rouge et à capuchon, avec ses revers en pointe ainsi qu’une encolure ouverte, d’un gilet gris ceinturé et à fermeture croisée comme la veste, d’un pantalon renforcé gris et noir, et finalement des bottes noires. Ensuite pour garder son identité secrète, elle porte un masque gris à rembourrage rouge fait pas ses soins. Il semble complexe et improvisé via ses soudures, ses élastiques et autres vis apparents mais les diverses marques sur les surfaces un minimum planes témoignent de sa solidité.

Quant au corps lui-même, Ayako possède des formes plutôt avantageuses même si au travail elle préfère rester professionnelle et ne pas particulièrement les mettre en valeur. Il faut dire aussi qu’elle s’entretient avec ses « activités » mais elle arrive toujours à se débrouiller pour ne rien laisser transparaître au quotidien, lorsqu’elle se blesse. Il arrive qu’elle s’habille décontractée, à la limite du raisonnable, mais c’est plus par flemmingite aiguë à l’idée de se chercher une tenue décente dans l’armoire. Un manque d’effort peut être expliqué lorsqu’on voit les cheveux bruns toujours extrêmement soignés et longs en contrepartie.
Au quotidien, notre grande sœur de cœur aux yeux bruns s’habille simplement. Elle préfère les vêtements courts qui lui permettent d’exposer sa peau claire et douce, mais parfois il lui arrive de la cacher en présence de blessures. Comme avec des collants noirs et peu translucides ou encore un haut à manches longues.
Description psychologique
En parlant de grande sœur de cœur, Ayako est effectivement le genre à protéger et aider ceux dans le besoin. Que ce soit par la force ou la ruse, quitte à commettre l’irréparable si nécessaire. Très impulsive, elle se laisse très souvent guider par son instinct qu’elle a pu forger avec sa dure expérience. Ce qui généralement tape dans le mille et est à l’origine des éclairs de génie lorsque la tension fait monter l’adrénaline.
La plupart du temps, notre assistante sociale sait garder le sourire. Et s’il y a bien quelque chose qui la rend particulièrement heureuse, c’est de voir ses protégés progresser. Réaliser ce défi qu’est de recadrer les adolescents qui se cherchent, ou encore d’aider un dépressif à trouver un travail, lui procure une sensation d’accomplissement grandiose.

Une jeune adulte qu’il fait bon de vivre avec, si l’on met de côté ses penchants bordéliques et laxistes qui ont le don de surprendre tous ceux qui la côtoient et ont le malheur d’entrer dans son appartement par surprise. Même si à contrario elle fait très attention à ce qu’elle mange et réalise toujours ses étirements d’échauffement avant de partir au « travail ».

D’ailleurs, son Alter pour elle est plus un outil faisant part d’elle-même qu’un atout à faire valoir comme ont souvent tendance à faire les héros selon elle. Il ne lui permet certes pas directement de convaincre les vilains à se rendre, mais il sert d’appui visuel à ses propos. Et quoi de mieux qu’un film holographique pour représenter les scénari qu’imagine Ayako ? Un vendeur perdant peu à peu ses moyens au point de plus pouvoir nourrir sa famille en croulant sous les dettes, un enfant triste de s’être fait voler son cadeau de Noël offert avec les maigres économies de ses parents… Même si ce n’est pas forcément la réalité qui est reflétée, le fait de l’évoquer ainsi est toujours bienvenu.
Histoire
Et c’est donc avec cette magnifique introduction que je vais vous raconter l’histoire d’Ayako Idō, fille d’un grand homme d’affaires et d’une femme scientifique. Un résumé ci-dessous est disponible pour ceux qui le souhaitent.

Résumé:

1 – Naissance d’une traîtresse

Une dyade, souvent confondue avec une dryade par les moteurs de recherche en ayant pourtant rien à voir – à croire que ce mot est bien trop peu utilisé – est la réunion de deux principes qui se complètent ou de deux éléments qui entrent en interaction. On pourrait associer cela à un couple, les parents avec leur enfant ou encore deux amies, mais ces éléments étant purement humains et donc imparfaits, on prévoit facilement que tout se passera toujours plus tristement jusqu’à son éclatement. La question étant le temps qui s’écoulera jusqu’au moment en question. Je pense qu’avec ces lignes se voulant tacitement de vous décourager à lire la suite, vous comprenez que ce n’est pas une histoire à lire au coin du feu à vos enfants aux joues roses. Et que si tel est le cas, rien ne vous empêche de réserver d’avance pour eux – et peut être vous aussi – quelques séances chez un psychologue. Profitez de votre libre arbitre tant que vous possédez encore votre intégrité psychique. Pour citer les sous-titres d’un monologue de Lemony Snicket dans la très ancienne série vidéo Les Désastreuses Aventures des orphelins Beaudelaire, « Si vous aimez les histoires qui finissent bien, vous devriez voir ailleurs. Cette histoire ne se finit pas bien, elle commence mal et il n’y a rien de réjouissant au milieu. ».

J’espère vous avoir prévenus.

Comme souvent dans chaque couple, lorsqu’on décide de mettre au monde un enfant, on se demande quelle éducation lui donner. Et contrairement à la jeunesse de rêverie que l’on pourrait lui penser avoir vécu, ses parents ont souvent dû la déposer à une crèche différente car la précédente finissait toujours par la refuser. Elle souhaitait tellement vivre une vie de famille normale et devenait exécrable, autant là-bas qu’à l’école plus tard, que ça a conduit la mère vers la dépression. La pauvre ne pouvant supporter de savoir son enfant profondément seule alors qu’elle se devait de poursuivre ses travaux. Car en effet, à cette époque, le père ne connaissait pas encore son succès. Pire, il connut la décadence juste après la naissance de leur fille. Et parfois joindre les deux bouts était difficile… quand les assistants sociaux ne cherchaient pas à leur retirer la garde. Aveuglés par leur compte bancaire très souvent dans le négatif, ils ne pouvaient se résoudre à s’occuper davantage d’elle. La laissant pour seule compagnie d’elle-même puisque ses camarades la fuyaient tout autant.

L’ennui pointait très souvent le bout de son nez, et les bêtises enfantines avec. Petit réconfort cependant, lors de ses premières années, son père lisait de temps à autre des histoires ou jouait par moments avec elle. Il garantissait le minimum recommandé par sa femme qui étudiait les sciences de l’éducation. Ironique vous ne trouvez pas ? Ne pouvoir s’occuper de son propre enfant en le délaissant au père qui en plus de ne rien y connaître sombrait dans l’alcoolisme, rebutant peu à peu les aides sociales déjà très limitées. Les moyens pour nourrir la soif de compréhension de la petite s’amenuisant, elle apprit rapidement à s’occuper toute seule. Les sociétés de protection des enfants toquant toujours plus fort à leur porte.

« Nous sommes désolés, mais plus aucune famille ni établissement d’accueil ne peut prendre en charge votre enfant. Nos psychologues sont formels, même l’adoption est impossible pour les risques encourus et elle est trop jeune pour le centre de redressement. »

Ce furent les derniers mots des derniers remparts qui finirent par s’écrouler aussi, les faisant disparaître des radars des aides sociales. Car effectivement, Ayako ne pouvait se résoudre à vivre loin de ses parents et faisait tout son possible pour faire vivre un enfer à tous les prétendants à sa tutelle, quitte à atteindre les autres enfants. Une ribambelle de psychologues et de psychiatres intervinrent par la suite, mais sans succès. Elle ne voulait pas se séparer de ses parents et savait comment s’y prendre. Ils étaient donc livrés à leur compte, vide certes, mais au moins plus personne ne menaçait de leur reprendre leur enfant. Même si au fond d’eux, ils savaient que ce n’était pas une bonne chose.

Puis avec le temps vint la pression pour savoir comment son Alter serait. Certains avaient déjà le leur et les suspicions concernant le fait qu’elle n’en aurait finalement pas un naissaient. Puis un jour une autre fille, très gentille et compatissante, décida malgré toutes ses sautes d’humeurs de devenir son amie. N’ayant toutes les deux pas encore passé leur radiographie. Elles se lièrent alors d’une amitié forte, se disant qu’elles n’auraient pas d’Alter, et se virent de temps en temps chez l’autre en-dehors de leurs jeux à l’école. Les parents de son amie n’étaient pas très joyeux à l’idée que leur fille rencontre un père alcoolique et une mère dépressive, mais la joie qu’elle semblait leur apporter les charma – par pitié probablement. Jusqu’au soir où notre enfant difficile, récitant seule dans sa chambre et à voix haute un cours de mathématiques, vit des formes géométriques apparaître sous ses yeux. Certaines sortant de son cahier.

La surprise mêlée à la panique la prit alors, non pas seulement à cause de cette farandole tout droit sortie de son imaginaire, d’un coup d’un seul, mais aussi pour la trahison potentielle provoquée si sa seule et unique amie l’apprenait. Comment allait-elle cacher cet Alter qui semblait agir de lui-même ? Comment allait-elle vivre dans ce stress permanent ? Chaque instant qu’elles passeraient ensemble serait un instant où son Alter pourrait se manifester, mais devait-elle s’éloigner de son seul et unique soutien pour autant ? Les larmes coulèrent, les pleurs suivirent, les cris de dispute des parents cessèrent pour accourir vers la petite. Les divers scénari possibles qu’elle arrivait à peine à prononcer prenait vie sur son cahier qui s’illuminait devant les adultes. Ils n’arrivèrent malheureusement pas à la consoler avant qu’elle s’endorme de fatigue, n’ayant pu dire quoique ce soit d’intelligible et les images étant trop floues.

La nuit passa et la boule au ventre, la traître Ayako dut aller à l’école, traînant des pieds et appréhendant la réaction de son amie. Quand alors sa mère, au moment de la laisser auprès d’elle qui l’attendait devant l’école, tenta de la rassurer :

« Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Avec le temps tu t’y feras. »

Ayako ne comprit pas tout de suite les implications de ces paroles, mais son amie, elle, les a entendus.
Les heures passèrent, non sans une pointe au cœur et un stress intense que même la maîtresse dut appréhender à plusieurs reprises, puis vint la récréation :

« Dis Ayako, pourquoi ta maman a dit ça ? »

« De quoi ? »

« Que tout ira bien. »

La petite trembla du menton, avant de fondre en larmes.

« Maîtreeeesse !? Ayako elle pleure. »

La maîtresse accourut alors vers le duo, vérifiant diverses parties du corps d’Ayako comme les coudes et les genoux :

« Ayako ? Qu’est-ce qu’il y a ma petite ? Tu t’es faite mal ? »

Elle pleura encore plus fort, ne sachant plus quoi faire. Et n’ayant pas encore appris à son âge à mentir…

« J’ai fait de la lumière avec mes yeuuuuuuuuuux ! »

« M’enfin Ayako c’est pas grave de faire de la lumière avec les yeux ! C’est même magnifique ! Tu as un magnifique Alter ! »

Les pleurs ne cessèrent pas, puis s’ajoutèrent ceux de sa meilleure amie :

« Mais que se passe-t-i… »

« T’avais promis que t’avais pas d’Alter Ayakooooo ! T’es méchaaaaante ! »

D’autres enfants se mirent à pleurer aussi à leur tour, voyant que la situation ne changeait pas. Le lendemain, le duo auparavant heureux ne se parla plus jamais. Ayako était de nouveau seule, et il en était de même pour l’autre.

Le temps est précieux, surtout lorsqu’on le passe avec ses proches. Mais c’est aussi votre pire ennemi en cas d’éclatement, parce que plus vous lui aurez donné de valeur, plus ce sera douloureux. Et encore, je parle de votre souffrance seule. Vous vous doutez bien du cocktail explosif une fois combinées ensemble. Et nous n’en sommes qu’au début de l’histoire, vous le savez.

2 – Naissance d’une battante

Némésis, avant de devenir un personnage oubliable d’un certain jeu d’horreur d’un temps révolu, est un concept inspiré d’une déesse de la mythologie grecque. Aussi associée au « karma » et au juste retour des choses, elle se voulait vengeresse et remettait à l’équilibre ce qui, évidemment, ne l’était pas. Et si vous pensez que cette Némésis allait allègrement aider Ayako à sortir de ce mauvais pas, vous vous trompez. Ainsi je vous recommande de vous arrêter là tant que cette histoire reste un minimum supportable. Lisez davantage à vos risques et périls.

Les années passèrent, les blessures toujours pas guéries et la solitude toujours de mise pour l’une. Et comme vous pouvez vous en douter par cette précédente tournure de phrase inutilement tacite puisque je viens de développer, l’autre est restée seule. Avec en plus une ennemie :

« Alors le projo, toujours à l’ombre ? Serais-tu partie à l’ombre parce que j’ai su m’illuminer lors des élections des délégués de classe et pas toi ? »

Des rires s’en suivirent. Des rires d’enfants, certes, mais même à l’adolescence ils étaient si désagréables pour les oreilles de notre Ayako. Elle qui les avait entendus quotidiennement depuis plusieurs années. Au moins, la bonne chose était que son amie sans Alter s’était faite des alliés, se disait-elle. Après tout, c’est elle qui l’avait trahie. Mais on sous-estime très facilement jusqu’où peuvent aller d’immatures créatures qui profitent de ce genre de résignation.
N’osant même pas les regarder en face, elle resta assise au banc, de dos. La tête dans son livre :

« Haahaha… Oui… bien sûr… tu sais à quel point je ne suis pas faite pour ça. »

« Oh mais c’est bien pour ça que je t’avais proposée aux élections ! Comment suis-je censée prendre mon pied si ma plus grande rivale pense m’atteindre à la cheville ? »

Ayako serra légèrement le cuir de son livre La technologie holographique pour les débutants, volume 2 avant de relâcher la pression :

« Alors ? On va dire quoi ? T’es énervée ? Tu sais que je suis pas seule, moi. »

Un craquement de phalanges accompagné d’un rire rauque se firent entendre :

« Henry ? Occupe-toi d’elle s’il te plaît. »

Pour des raisons évidentes, je vais vous épargner ce moment d’atroces souffrances loin de tout adulte responsable et d’enfant s’étant senti concerné. Qui voudrait tâter du poing du colosse de l’école pour avoir cafté ? Et qui serait assez stupide pour porter secours à une paria ? Ce serait la honte et la perte de ses amis, en échange d’une chance infime de s’en faire une autre à la place. Dès lors que sa Némésis a su se faire respecter ainsi que trouver des camarades pour se protéger, une enfance infernale a ouvert ses portes pour notre chère Ayako. Comme si son sort n’était pas assez équilibré. Mais… question que l’on pourrait se poser à ce stade, où se trouve l’équilibre ?

C’est une très bonne question.

« Qu’est-ce qui t’est arrivée encore ?! Tu t’es bagarrée ?! »

« Je… suis tombée des escaliers. »

Son père lâcha un lourd soupire avant de retourner à son travail, travail qu’il avait simplement interrompu pour aller se chercher son pack de bières premier prix. Un liquide utilisé comme huile du moteur crasseux qu’était son cerveau à peine capable de discerner les rares moments de joie de la tristesse de sa femme. Elle qui, malgré ses séances chez un psychologue un peu trop âgé pour penser clairement, ne sortait toujours pas de sa dépression. Difficile de manger et de se soigner sans aide. Et autant dire que chaque cadeau offert à leur petite se résumait à un livre ou une économie pour l’an prochain lorsque celui-ci dépassait l’équivalent de deux-mille cinq-cent yens. Évidemment celui-ci était choisi par la mère qui, avec sa fille, avait encore quelques fils de connectés. En parlant de la mère, la situation n’avait toujours pas changé. Son domaine restant sous-payé elle dut se résoudre à faire des heures supplémentaires pour préparer les économies des études de leur fille. Quand le père ne les perdait pas en les jouant en bourse. Ils en étaient arrivés au point où elle n’avait plus qu’une seule et unique chance de réussir : faire un sans faute à l’école supérieure.

Une fille pauvre dans un cadre pauvre. Voilà l’enfance que vivait Ayako jusqu’à sa réussite de justesse au concours d’entrée des études supérieures d’une bonne école, où l’on proposait notamment l’étude de l’assistance sociale. En effet, elle voulait plus que tout pouvoir aider les gens, mais l’école héroïque avec son Alter… certes elle avait appris à se défendre, mais à part mettre en lumière ce problème de la société actuelle qu’est la présence de vilains, un esprit éclairé saura facilement qu’elle n’avait rien de particulier. Du moins tant qu’elle agirait sous les feux de la célébrité.
Car s’il est bien une chose que l’on apprend lorsqu’aucune aide ne se propose et que l’on meurt à petit feu, c’est qu’il ne sert à rien d’attendre et qu’il faut savoir saisir sa chance, même si cette chance relève du vol. Car après tout, elle savait qu’elle le rendrait en sauvant les gens qui vivaient la misère comme elle l’a vécue. Et puisque Némésis ne souhaitait pas lui faire vivre une vie meilleure, ou au moins un signe de juste équilibre, alors elle serait celle qui agira à sa place.

Défier une divinité, comme pourrait en témoigner Ulysse, est rarement une option que l’on prend à la légère. Cependant cela a au moins le mérite de fasciner les lecteurs, mais ne vous attendez pas à ce que l’histoire tourne en la faveur de notre chère Ayako. Ce n’est qu’un moyen très subtil de vous proposer de finir votre lecture sur une note « joyeuse » et imaginer qu’elle a tabassé ses vils camarades au collège et réussi ses études pour devenir une grande assistante sociale. La suite se voulant bien plus difficile.

3 – Naissance d’une succession

Le guide, tel Janus dans la mythologie romaine, accompagne le changement. Que ce soit pour un voyage en terres inconnues, un embrayage de vitesse, ou encore une prise de décision aussi cruciale que de choisir entre les champignons et les lardons pour accompagner les pâtes carbonara du soir, il permet l’impossible tout en restant humble. En respectant son rôle. Quitte à finalement laisser choisir la carbonara telle quelle, par respect de la cuisine italienne.

Au menu du soir, à la cantine de l’école, pâtes carbonara. Avec les maigres aides qu’elle avait obtenus pour ses résultats au concours d’entrée, Ayako put s’inscrire à l’internat. Était-ce une bonne idée ? Évidemment que non. Car dans cette école des étudiants vouaient secrètement un culte quasi sectaire au Guide, le héros qui depuis l’apparition des Alters n’a cessé d’agir dans l’ombre. On lui attribuait autant de bienfaits que de méfaits et pourtant il semblait tant apprécié. Peut être parce qu’il a fait ce que le système a échoué à faire à de nombreuses reprises : aider les vilains dans le doute à retrouver une raison de vivre décente, loin de la criminalité. Même les plus violents. Certains s’étant même offerts à la police pour leurs crimes :

« Heureusement qu’elle a eu une mention à sa note de concours, j’suis sûr qu’elle n’aurait même pas pu manger ici. »

« T’es gentille toi, il paraît que son père buvait tellement qu’il obligeait sa femme à faire des heures supplémentaires… et d’autres choses si tu vois ce que je veux dire. C’est une pote à moi de son école qui me l’a dit. »

« Eh ben… Dégueu. »

Cependant, il y avait un hic. Ayant toujours refusé de décliner son identité par principe, il n’avait pu passer de formation et obtenir une licence héroïque. Restant donc dans l’illégalité et officiellement la criminalité. Ainsi on trouvait davantage d’articles le dévalorisant et pourtant il a toujours eu son lot de fans, cachés, discrets. Se réunissant régulièrement pour mettre en commun leurs dernières découvertes sur ses récentes actions, loin des huées. Des rumeurs planaient, mais guère davantage :

« Dis, tu crois qu’« ils » vont se rassembler ce soir ? »

« Non j’en doute. La dernière fois ils ont failli se faire chopper par le gardien de nuit, je dirais la semaine prochaine. »

« De vrais fanatiques ceux-là… »

« J’te l’fais pas dire. »

À croire que Le Guide éloignait plus qu’il ne rapprochait les gens. Annoncé tel quel il est sûr que l’on pourrait le penser en créateur de camps prêts à faire chanter les canons à la moindre étincelle, mais était-ce vraiment une mauvaise chose ? Après tout, ce n’était pas comme s’il créait un conflit pour renverser l’autorité en place. À l’inverse, au lieu de convaincre les gens de le rejoindre, il les poussait à réfléchir et à s’aventurer d’eux-mêmes sans son aide.
Une école bien plus intéressante que UA, aider tout le monde à vivre décemment. Même les vilains. Et pour cela, il fallait passer par celle de l’assistance sociale.

Grâce à l’internat, sa moyenne grimpa en flèche et ses parents purent davantage consacrer de temps à eux et à leur travail, motivant au passage le père à se trouver un vrai emploi et à laisser tomber sa réserve alcoolisée. Quant à sa mère, elle put se trouver un psychologue décent avec les nouveaux revenus de son mari. De quoi laisser Ayako se rendre compte que sa présence était l’origine de tous les soucis de sa famille. Ce qui n’arrangea en rien son état psychologique qui, malgré le progrès familial, ne manqua pas de lui faire passer du stade capricieux à celui du manque affectif :

« Tu sais, t’es pas obligée de t’attarder sur tout ce qui se dit sur toi. Tu m’as moi ça devrait suffire non ? »

« Oui t’as raison… »

« Si tu veux on a qu’à réviser ensemble tout à l’heure, ça te va ? »

« Oui… »

Maintenant que sa mère à l’autre bout du Japon ne pouvait plus lui témoigner son amour au quotidien, avec ses retards en expérience d’amitié, dans une ambiance compétitive, je vous laisse imaginer les horribles rencontres manipulatrices et dégradantes dont elle a fait… l’expérience.
Il restait des séquelles de toutes ces histoires et la culpabilité semblait avoir remplacé la peur d’aller en cours, la poussant à travailler toujours plus et obtenir de meilleurs résultats. Un peu comme un alcoolique qui boit pour oublier. Heureusement qu’elle ne savait pas que sa « meilleure amie » s’est couchée bien plus tôt que prévu parce qu’elle s’était « amusée » avec le « petit copain » d’Ayako, qui la considérait au passage comme un trophée plus qu’autre chose :

« Tu travailles beaucoup pour une élève de deuxième année. Tu ne penses pas que tu devrais aller te coucher à cette heure ? »

« Qu’est-ce que… ? »


L’étudiante, alors qu’elle révisait seule ses cours dans sa chambre, ne put se retenir de regarder aux environs, avant d’accourir vers la fenêtre sans faire de bruit pour ne pas réveiller sa camarade de chambre et « meilleure amie ». Soulevant une languette du store, elle aperçut une silhouette encapuchonnée et perchée sur la pointe de la tour de l’aile d’en face, telle une gargouille veillant sur ses paroissiens :

« Ne t’affole pas. C’est de la télépathie, mon Alter. Rassieds-toi à ton bureau, tu as certes une très bonne vue mais ta camarade va se poser des questions si tu restes là. »

« Vous êtes qui d’abord pour me donner des ordres ?! Je peux savoir pourquoi vous semblez m’entendre penser ?! »

« Je viens de te dire que c’est mon Alter. Je suis Le Guide, et je viens te voir pour faire de toi mon successeur. »


Soupir et exaspération. À peine les derniers mots prononcés un éclair s’abattit pour éclairer le capuchon volant au gré du vent, la marque du Guide luisant avec le reste de la tenue qui s’illumina brièvement de néons bleus.
Ayako n’en revenait pas, son modèle se tenait face à elle. Mais pourquoi elle ? La petite s’assit alors au bureau dans la seconde à cause du vertige, l’incompréhension et le soulagement brouillant son esprit :

« Oui, tu as bien compris. Je t’ai observée depuis maintenant près de quatre ans, et malgré ce que tu pourrais penser de toi, tu es tout à fait capable de devenir une héroïne. »

« Quatre ans… est-ce que ça veut dire que j’ai été stalkée pendant quatre années consécutives ?! »


Un soupir télépathique se fit lourdement entendre dans la tête d’Ayako :

« Oui ‘fin n’exagère rien hein, t’es pas la seule personne à qui je donnais de l’attention. Petite. »

« Mouais. »

« Où en étais-je… moi qui voulais rester pro sur cette rencontre… ah oui, l’observation. À ce que j’ai compris tu sembles vouloir aider – tout comme moi – les vilains à retrouver une voie auprès de la société. Sans avoir à forcément passer par la case prison, ni même par la case récidive. Quitte à parfois les empêcher de faire le… nécessaire, pour sauver d’autres. »

« Oui. Mais comme je ne sais pas comment je pourrais les aider… je me suis rabattue sur les gens qui pourraient se tourner vers la criminalité. En suivant les cours de cette école. »

« Tu sais, tu ne pourras pas toujours les aider avec les maigres ressources qu’on te donnera. »

« Oui… mais je vois pas comment faire autrement… »

« C’est pour cela que je suis venu te voir. »

« Mais comment comptez-vous m’aider ? Ma famille supporterait pas que je devienne une criminelle recherchée… »

« … »

« Vous êtes toujours là ? »


Elle se releva pour regarder par la fenêtre, mais rien à faire. Il avait disparu :

« Ayako ? » On entend de légers grognements, « Tu fais quoi ? »

« Euh… rien Kaede. Je regardais juste la pluie, les néons sont hyper forts je trouve la nuit. »

« Haha… T’es… bizarre toi… »

Sa camarade s’endormit alors, ronflant la bouche grande ouverte. Un spectacle amusant dans la pression qu’elle se faisait subir au quotidien pour réussir. Car de tous ceux qu’elle connaissait, c’est elle qui travaillait le plus. Et de tous ceux qu’elle connaissait, c’était elle qui allait très mal dormir durant les prochaines nuits.

Désormais sa vie va prendre une direction radicalement différente de celle qu’elle s’était destinée, une vie que je vous recommanderais fort de ne pas suivre davantage. Car de tout ce que je vous ai raconté, c’est encore pire. Ici l’imagination pourrait laisser place à l’idée que grâce à ses efforts acharnés, elle obtient son diplôme sans trop de soucis – en espérant que ceux qui agissent contre elle dans l’ombre cessent leurs actions – et s’est mise à aider les gens seulement officiellement de par son métier. Puisque finalement Le Guide a trouvé un meilleur candidat. Et pour ceux qui ont suivi, évidemment notre Ayako serait assez triste de ne pouvoir toujours assister correctement. Pour faire simple, même en restant optimiste il est difficile d’imaginer un futur radieux maintenant que vous savez tout cela. Je vous avais prévenu.

Et pour les plus courageux qui souhaitent malgré tout suivre cette aventure… Bonne chance.

4 – Renaissance

L’illusion est une interprétation trompeuse de la réalité, un stimulus certes présent mais non représentatif de ce qui est. Certains penseront aux mirages, d’autres à la poudre de perlimpinpin, mais peut-on parler systématiquement d’illusion lorsqu’elle ne fait qu’un avec la réalité ? Car en effet, l’Alter d’Ayako fait partie intégrante de cette particularité. Regardez votre cible, décrivez ses actions – voire son environnement, si cela vous chante – et vous verrez que rien ne se passe. Pourtant, vous êtes sûr et certain d’utiliser votre Alter, vous en êtes conscient. Vos yeux vous crient la douleur de la cornée qui s’assèche dangereusement, votre vue se brouille avec le temps, vous sentez votre rétine fatiguer et votre macula perdre en précision, mais rien ne se passe.

Intriguant n’est-ce pas ? Comment un Alter peut se contenter d’exister dans le simple but de se confondre à ce qui existe ? C’est cette question que s’est posé Le Guide, avant de proposer à notre jeune fille de visiter divers musées d’art contemporain, fantaisiste et surréaliste pour ainsi transcender la réalité à travers ses projections. Car de ce qu’ils ont pu découvrir lors des exercices quotidiens qu’elle réalisait à l’abri des regards, faire des références et mélanger les œuvres était possible. Ils en ont donc conclu que tant qu’elle prononçait les mots clés associés à ce que cela lui évoquait, il était projeté exactement ce qu’elle voulait. Pour faire simple, annoncer « Gernica » projette la fameuse peinture de Picasso, mais l’imaginer remplacer l’environnement changera l’apparence de ce dernier. Permettant à la peinture de prendre vie dans le décor.

Évidemment ce genre d’exercices ne s’est pas fait dans un lieu public fréquenté, généralement cela se passait dans des lieux clos qu’une personne oubliait mystérieusement de fermer, avant de se rappeler tout aussi mystérieusement de le faire seulement l’entraînement terminé. En fait, on ne pouvait pas vraiment dire que Le Guide possédait l’équivalent d’une batcave, du moins si l’on refusait que Tokyo et ses alentours puissent être surnommés ainsi. Avec l’aide de son réseau Ayako put obtenir une formation décente mais il lui restait encore beaucoup à apprendre. « Pourquoi ne pas avoir continué l’ellipse jusqu’à la fin alors ? » vous demanderiez-vous, parce que tout simplement ce dont je vous avais prévenu jusqu’ici intervient durant l’un de ces fameux entraînements nocturnes.

Cette fois-là, cela se passait dans un gymnase tout ce qu’il y avait de plus normal. Plus précisément son stade clos multi-sports. Avec ses paniers de basket-ball muraux et sur perches, ses cages de but rétractables et son parquet ; des gradins pour le public et des volets électriques avec la climatisation pour les temps chauds. La lumière était tamisée même si un néon clignotait quelque peu, mais le nécessaire était là. Néon qui après quelques heures d’entraînement s’éteignit avec le reste tandis qu’une voix familière à Ayako se fit entendre :

« Tu devrais faire davantage attention à la manière dont tu mets à l’ombre ton activité illégale, ma chère Ayako. Malgré les efforts du vieux, ça a été un jeu d’enfant de vous pister. Le moment est venu pour vous de passer sous les projecteurs ! »

« Cette voix… C’est toi ?! »

Et la lumière fut. Une rousse enjouée et vêtue de guenilles apparut les doigts d’une main en V sous l’œil et la langue tirée :

« Oui c’est moi ! Celle que tu as trahie et lâchement agressée malgré mes efforts pour me protéger de ta présence ! Celle dont on oublie toujours le nom d’un simple regard ! Celle que tu as humiliée et fait transférer alors que tout ce que je faisais c’était te remettre à ta place de menteuse ! »

Ayako la regarda alors d’un air circonspect avant de répondre :

« J’étais qu’une gamine à l’époque. Tout le monde fait des choses que chacun regrette après. Si j’avais su que tu serais transférée je ne l’aurais sûrement jamais fait. »

« Eh ben c’est, trop, tard ! Tu sais ce que c’est de vivre avec un Alter que personne ne peut comprendre quand de toute façon on finit par oublier ton identité ? D’avoir des parents qui n’arrivent même plus à prononcer ton prénom quitte à parfois oublier le lien de parenté ? À cause de toi je n’ai pas pu aller où je voulais pour mes études, et j’ai bien l’intention de te le rendre ! »

La petite sortit alors un pistolet de calibre neuf millimètres avant de le pointer sur sa pire ennemie. Les yeux d’Ayako s’illuminèrent et non sans un stress dans l’intonation de sa voix – plutôt compréhensible dans un tel scénario, répondit :

« Écoute, il y a encore moyen de fermer les yeux sur tout ça et ne garder que nos regrets respectifs. Est-ce que me tuer t’apportera quoique ce soit ? La police te retrouvera en un rien de temps et tu finiras soit en prison soit au couloir de la mort. »

À ces mots, une représentation réaliste en trois dimensions de ce qu’elle venait de prononcer apparut alors. Se plaçant entre elles et grandissant rapidement pour atteindre la taille réelle. En réaction Némésis, au lieu de se calmer, trembla des mains pour lever l’arme au visage. Elle respira fortement, fermant quelques instant les yeux, avant de remettre en joue la brune. De nouveau calmée et le sourire aux lèvres :

« Pff, qu’est-ce que j’en ai à cirer de crever ? Que ce soit sous perfusion, la pendaison ou que sais-je encore, chaque seconde que je vis est une seconde de trop. Et comme tu peux le voir, je ne suis absolument pas prête à mourir seule ! » Elle jette un regard rapide vers le Guide : « Et toi là qui caches aussi ton visage sous ton masque, ne pense même pas perturber ma pensée si tu veux pas que je te bute en premier ! »

Celui-ci, qui jusqu’alors se tenait assis parmi les gradins, ne bougea pas d’un pouce en se contentant de regarder la scène :

« Hm, tu as fait tes devoirs à ce que je vois. »

« Pas difficile quand on existe depuis plus de cent ans, plus précisément depuis que les Alters sont apparus au Japon. Certains disent que vous changez d’Alter, d’autres que vous en possédez un dont encore personne n’a pu découvrir le secret, mais nous pensons plutôt que vous vous passez le flambeau. Comme maintenant. »

« Nous ? »

« T’aimerais le savoir hein ? Je vais te proposer un défi, je te dois bien ça puisque tu vas bientôt mourir. »

Des pas lourds se firent entendre, un géant dont on douterait son aptitude à passer le cadre d’une porte sortant de l’ombre :

« Mets-le hors d’état de combattre et je parlerai. Attention, il ne sera pas aussi douillet qu’à l’époque. Tu te souviens de lui n’est-ce pas ? »

« J’y crois pas… Henry ? »

Il fit alors craquer ses doigts en riant d’une voix grave et… avouons-le de manière assez peu distinguée :

« Casser colonne Ayakoooo ! »

« … Au moins tu as appris un peu de vocabulaire, depuis la dernière fois. »

« Héhéhéééé merciii Ayakooo… Vraiment tapeeer ? Ayako gentiiille. »

Henry regarda l’autre, inquiet, même si le vide constant de son esprit rendait le tout difficilement compréhensible. Mais fort heureusement, sa comparse ayant appris ses manières parfois au prix de côtes cassées, elle comprit ce qu’il voulait dire en soupirant. Rangeant son arme :

« Écoute, c’est sa faute si on en est arrivés là. Elle est peut être gentille mais oublie pas ce qu’on a dû sacrifier pour avoir cette occasion de nous venger. Tu te rappelles de Doudou ? »

Sans même se faire attendre, la simple prononciation de ce dernier mot mit en larmes le géant qui clama son nom sous le désespoir. Pour éclairer votre lanterne, il se trouve qu’avant d’en arriver là Henry dut se séparer de son Doudou, un lapin en peluche noir qui certes n’était pas très beau mais qui avait le don de le calmer dans les moments difficiles. C’était un cadeau de sa défunte mère et sa comparse s’accola alors à lui :

« Tu veux que son sacrifice soit inutile ? »

Son sang fit un tour, gonflant dangereusement les veines et artères et les yeux rougis par la haine, il la repoussa presque violemment et rugit si fort que les vitres vibraient et des néons sautaient. Ce qui était maintenant sûr, c’est qu’il restait quelques minutes avant qu’un certain gardien appelle l’intervention de la police pour garder son boulot.
En position de combat, Ayako retira ses mains de ses oreilles meurtries avant de crier :

« Séisme aveuglant ! »

Le sol se fissura sur un cône devant elle, laissant échapper de la poussière qui vint rapidement camoufler le terrain entre le duo et la jeune brune en tenue d’apprentie, plongeant la furie qui venait de charger dans le noir complet. Henry n’avait pas l’impression de respirer de la poussière ni besoin de se protéger le visage, et pourtant il n’y voyait rien. C’était étrange surtout avec l’absence de son, était-il devenu sourd ? Pourtant il entendait crisser les chaussures sur le parquet, tout ne serait qu’illusion ?

« Foutue poussière ! »

Pas seulement pour lui apparemment. Il se remit en marche mais ne vit toujours personne là où il pensait trouver sa cible. La couleur brune sembla alors tournoyer autour de lui tandis qu’il se prit un coup de pied à la nuque, coup qu’il ne sentit pas trop sur le moment mais qui pour une raison inconnue se propagea sur tout le reste du corps et le fit tomber genou à terre. Il ne comprit pas pourquoi, mais ça lui brûlait légèrement. Lorsqu’il porta sa main à sa blessure, quelques gouttes de sang y étaient présentes. Il leva alors la tête et sans réfléchir balaya ses alentours de ses immenses bras musclés et remplis de cicatrices qui étonnamment firent mouche. Mettant fin à tout ceci dans un clignement et projetant la novice dans les cages rétractés, non loin de la rousse qui se tourna vers elle, enjouée :

« Tu t’es améliorée depuis la dernière fois, j’ai vraiment cru que tu avais appris à provoquer un séisme silencieux qui pouvait projeter assez de poussière pour qu’on n’y voit plus rien. Euh… C’est vrai que dit comme ça c’est assez farfelu, mais qu’importe ! Relève-toi si tu ne veux pas que mon camarade marque un but avec ta tête ! »

De petites étincelles s’échappaient des bottes-taser de la brune qui péniblement, alors que son adversaire fonçait droit sur elle, se releva et annonça d’un coup sec et imperturbable :

« Océan ciblé ! »

Du sol sortit alors de l’eau, jaillissant comme si de rien n’était en faisant des ondulations grandissantes :

« Effacement ! »

Jusqu’à ce que leur vue bascule vers le bas, effaçant leurs membres ainsi que le parquet qui était désormais caché sous l’eau. Ils avaient maintenant l’impression que leur vue ne leur appartenait plus, ils avaient beau cligner des yeux, les plisser ou encore les gratter en gesticulant dans tous les sens, cette vision restait :

« B-b-bordel qu’est-ce que t’as fait ?! Où sont mes jambes ?! Mes bras ?! »

« Tu ne les verras pas, tout comme tu devrais commencer à ressentir les effets secondaires… Henry commence à les ressentir lui, je le vois. »

« Henry ?! »

Des lamentations et bruits sourds vinrent aux oreilles de Némésis, cependant même en se tournant vers lui elle ne vit rien d’autre que l’océan et ses vagues. Ce qui sur la longue, malgré les brefs moments où elle put voir la vraie réalité, lui procura la sensation de nausée. C’est comme passer trop de temps sur un jeu en réalité virtuelle, mais sans le son. On ne voit pas ses membres du corps et les sens autres que la vue sont perturbés par ce que l’on peut observer, mais pourtant nous restons spectateurs de cette dissonance. Dissonance qui finit tôt ou tard, selon les personnes, par provoquer divers effets secondaires : La nausée, une perte de l’orientation dans l’espace réel, le vertige et parfois même une crise d’épilepsie pour les plus malchanceux. En effet, cela peut paraître dangereux exposé ainsi, mais selon vous, qui manie une arme à feu en étant épileptique ?

Apparemment Némésis en faisait partie.

Le Guide sortit alors des gradins pour la rejoindre :

« Je m’occupe d’elle, finis ton combat avec lui. »

Il restait donc Henry à gérer, lui qui agitait ses bras dans tous les sens en fermant les yeux. Contrairement à sa camarade, lui avait compris que garder les yeux ouverts ne servait à rien. Ou plutôt disons qu’il avait suivi à raison ses instincts primitifs d’archétype de géant. Le temps s’égrainait mais il y avait encore une marge, la question étant comment trouver une faille chez cette montagne de muscles. Heureusement, puisqu’il avait désormais pris le réflexe de garder les yeux fermés, la technique ne fut plus utile. Elle put se concentrer sur les préparations du terrain sans avoir à le gérer.

Lors de l’entraînement, avant l’arrivée inopinée de ces gêneurs, Ayako avait aperçu les filets des cages déployables, rangés dans une caisse transparente verrouillée près des gradins. Mais étant en plastique, avec la force du géant il serait possible de l’ouvrir, encore faudrait-il qu’il l’aide. Quelques dizaines de secondes seulement s’étaient écoulées depuis le cri mais il fallait faire au plus vite pour mettre le plan à exécution. Elle déplaça alors la caisse vers le milieu de terrain, toujours éclairé d’une lumière tamisée avec les cris de panique d’Henry en fond qui camouflaient le son d’un moteur. Celui-là même tenant la perche d’un panier de basket-ball se trouvant juste au-dessus de la caisse :

« Hé mon gros ! Tu peux rouvrir les yeux ! »

Quelques instants après avoir arrêté de crier et s’agiter, il rouvrit enfin ses paupières et n’aperçut plus que la novice, toujours dans sa tenue. Ne voyant pas sa camarade, il s’énerva alors :

« Où est amie ?! »

« « T’aimerais le savoir hein ? » qu’elle disait, viens m’affronter si tu veux la revoir ! »

Il ne se fit pas attendre, ni une ni deux Henry se retrouva à sa hauteur mais dans sa marche perça la caisse des filets qu’il n’avait pas vue. Lui faisant échapper un grognement de surprise mais pas s’arrêter, tandis que la vision de sa cible se brouilla l’espace d’un instant. Apparemment Ayako avait un peu trop forcé sur son Alter et son illusion intriguait plus sa cible qu’autre chose désormais, une nouvelle preuve que les géants comme lui peuvent apprendre :

« Viens te battre ! Écrabouiller Ayako pour retrouver amie ! »

Même si en attendre davantage de leur part semble futile.

C’était le moment, la caisse percée et le géant distrait il fallait marquer le slam dunk avant qu’il ne la cherche activement. La chasseuse descendit du panier en silence et s’empara donc d’un filet avant de le jeter tout de suite après, enchaînant avec le deuxième par sûreté alors que son image ait disparu. Une chance que celui-ci était résistant aux Alters de force, le gymnase étant très souvent utilisé par des enfants. Et Henry n’étant pas une lumière, il s’emmêla très facilement et ce fut le coup final avec le deuxième. Henry le géant criard était vaincu et Némésis ne put revenir à elle qu’une fois tout ceci fini. La novice s’approcha d’elle en jetant rapidement un regard vers le saucisson avant de commencer :

« Alors ? Vous êtes qui ? »

« Ha, dans tes rêves… »

« Nous n’avons plus le temps, la police va bientôt débarquer. J’ai pu effacer nos traces mais nous ne pouvons rester davantage ici. »

« Et nous ne pouvons nous permettre de les emmener… je vois. Laissons la police enquêter sur eux, nous en saurons davantage plus tard. »

« Bon choix. Je t’expliquerai en route d’autres raisons mais partons d’ici. »

Ils quittèrent donc les lieux, laissant Némésis attachée et désarmée dans les gradins et Henry tel quel. Plus tard, on parlera d’entrée par effraction mais l’équipe de police dépêchée fut venue avec une idée tout autre. Celle de retrouver des pistes sur les récents témoignages d’activité inhabituelle, qui avaient des points communs et c’était ce que notre cher inspecteur Keisuke Iwasaki était venu retrouver :

« Je sais pas qui c'était... mais j'peux te dire qu'il nous a laissé des jolis paquets cadeaux... »

Après tout ceci, la police put obtenir quelques informations mais l’identité d’Ayako restait tue. Némésis voulait garder sa proie pour elle toute seule et ce n’étaient pas les dires difficilement intelligibles de Henry qui allaient aider à trouver une piste concrète. Ils ne donnèrent plus signe de vie depuis, peut être ont-ils fini en prison, mais il était désormais limpide que risquer davantage d’entraînements et de se faire prendre de vitesse par la police n’était plus envisageable. Ayako devait venir sur le terrain à ses côtés. C’était peut être avouer que Le Guide n’était pas un seul et unique héros sans âge, mais le mensonge devait arriver à sa fin. Les problèmes de la société ont évolué et Le Guide aussi devait changer, aujourd’hui All Might a remplacé son triste prédécesseur qui cherche toujours à reprendre ses droits. Ce dernier ayant apparemment décidé d’activer le pas.

C’est ainsi que Le Guide devint L’Ancien et qu’Ayako prit sa place. Cependant gardant chacun leur tenue respective.

5 – Conclusion ?

Les années passèrent et le diplôme obtenu après maintes difficultés dues à la concurrence, Ayako put enfin s’installer dans un appartement. Prenant parfois des nouvelles via téléphone à ses parents et commençant à se faire son propre réseau pour son métier et son « métier ». Les rumeurs disant que Le Guide se serait trouvé une apprentie. Une personne agissant dans son ombre et qui l’assistait dans chacune de ses actions, avec une voix détraquée, des bonds gigantesques et un Alter encore peu compris aujourd’hui. On commençait à entendre de plus en plus parler d’elle, mais la route était encore longue avant de remplacer son prédécesseur.

Le suspens, aussi appelé cliffhanger, est une manière simple et efficace pour créer une forte attente. Elle consiste à s’exprimer sous la forme d’une fin ouverte à un moment dit crucial pour l’intrigue. Vous avez dû remarquer à quel point j’insistais sur une fin tragique et terrible que vous auriez dû découvrir ici, pas forcément une fin même, une histoire entière de tragédie.

Je vous ai menti.

Citation de Keisuke Iwasaki proposée par les soins de son joueur, tous droits réservés – 28 Novembre 2018


Dernière édition par Ayako Idō le Mer 13 Mar - 15:53, édité 35 fois (Raison : Correction selon les conseils de Kass)
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Toshinori Yagi
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Toshinori Yagi
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« Fiche Validée ! »

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Enfin ta validation ! Mais avant de commencer à nous conter tes récits et aventures fascinantes avec les autres membres du forum, il va te falloir :

→ Recenser ton avatar. (Ici.)

→ Faire une fiche technique. (Ici.)

→ Faire une fiche de Prouesses. (Ici.)

Encore bienvenue et bonne aventure à toi parmi nous !


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