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Un couloir après la bête [RP Solo]

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[X] Kyumin Pak-Jeong
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Dim 3 Fév - 17:16
Le silence.

Un long couloir sourd.

De la pierre claire bien taillée formant un arc, au mortier lisse et uniforme. Des appliques lumineuses disposées à intervalles régulières éclairent faiblement malgré la faible hauteur sous plafond de la salle.
Au sol, une lourde dalle de béton sans aspérités, d’un gris neutre.
Au loin, les points lumineux s’effacent avec la distance dans un léger brouillard.

Kyumin fixa un moment ce long tunnel, perdant son regard dans le vide.
Il eut un long soupir de découragement, puis un rictus.

Ces histoires à la con avaient peut-être un fond de vérité.

Il se retourna pour voir ce qui pouvait bien l’attendre derrière, un fantôme du passé, un gros rocher, un crocodile géant?.
La continuité du même tunnel, des poils noirs, et une longue queue fine. Kyumin regarda à ses pieds, deux petites pattes griffues.
Il était toujours en rat.

Restant un moment en silence, le coréen passa d’une extrémité à l’autre. Par où aller?

Il choisit un sens puis s’élança au petit trot. Inutile de croupir ici plus longtemps, il devait avancer, voir où ce fameux tunnel pouvait bien mener.
Le léger tintement de ses griffes aiguisées sur le béton nu résonnait dans la structure et troublait le silence sépulcral du lieu. L’air était neutre, pas la moindre odeur, et ses vibrisses ne décelaient aucun mouvement autre que son propre déplacement.
Il s’arrêta le long du couloir pour gratter un peu l’une des pierres, qui fit un bruit net en retenant une infime couche de kératine, la roche était extrêmement dure, et épaisse.
Le rat repris sa course aussitôt, toujours dans le silence, dans un effort continu qui lui sembla durer des heures, traversant les halos de lumière des appliques qu’il ne pouvait pas atteindre, même avec beaucoup d’élan, les murs lisses et le mortier sans aucune prise ne lui permettraient jamais de bondir ou grimper là-haut.

Il lui semblait sentir une légère variation. Très légère. Mais qui finit par venir à ses oreilles. Le son de ses pas avait changé, c’était presque négligeable, mais son ouïe de rongeur ne pouvait pas le tromper, le volume du tunnel n’était pas le même.
Les murs s’écartaient.

Hamlin s’assit un instant. Posé sur ses pattes arrières il se frotta le visage et lissa ses moustaches. Le museau pointé vers le ciel il huma longuement l’air.
Toujours rien, à part l’odeur de son propre pelage, il n’y avait rien de perceptible pour la vermine.

...

Il prit une grande inspiration et ouvrit grand la gueule, exhibant ses crocs acérés, pour lancer un puissant cri, ou plutôt un sifflement horrible. Le son partit au loin s’engouffrant à pleine vitesse dans le tunnel. D’où il ne revint pas.
Le petit rongeur s’élança de nouveau dans ce couloir grandissant.

La température était basse, et sa course laissait derrière de minuscules nuages de vapeur, il sentait le béton froid se dérouler sous ses pattes, filant droit dans cet immense entonnoir inversé. Plus le tunnel s’élargissait, et plus la température chutait.

Il eut un moment d’hésitation en levant les yeux au bout d’un temps interminable. Les lampes au loin étaient éteintes, s’il continuait ainsi, il devra avancer en aveugle.
La forme vermine n’offrait déjà qu’une vision médiocre face à l’oeil humain, mais sans lumière les autres sens seront plus lourdement mis à contribution.

...

Kyumin fit un arrêt au dernier rais de lumière que la lampe de queue daignait lui offrir. Il se retourna brièvement, balaya son visage de ses pattes et fit face à l’obscurité.

Un petit rat noir, perdu dans l’immensité de ce cercueil de béton, s’élança dans les ténèbres.
[Fin partie 1]
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[X] Kyumin Pak-Jeong
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Mer 13 Fév - 23:49
La température continuait de baisser, et Kyumin trottinait en suivant le mur situé à sa gauche, guidé par ses vibrisses et son ouïe de rongeur qui lui donnaient une idée des volumes.
Mais entre la fatigue qui commençait à s’accumuler, le stress d’évoluer complétement à l’aveugle et l’engourdissement progressif du froid polaire ambiant; ses sens devenaient de moins en moins affutés.

Ses pattes nues toujours sur le béton glacé étaient insensibles, seuls les chocs de ses os sur le sol et les vibrations qui se répercutaient dans tout son squelette le guidaient dans ses pas.
Tout son corps le lâchait, et plusieurs mauvais pas le firent trébucher.

Le froid congelait ses fines oreilles, étouffant lentement les bruits de ses pas anesthésiés, ses moustaches faiblissaient et sa perte progressive de ses facultés de concentration provoquaient de courtes absences où il avançait mécaniquement.

Il lui fallut un instant avant de réaliser la gravité de sa situation.

Plus de signe de volume à sa gauche, rien à droite non plus.

Le rat venait de perdre son fil d’Ariane, dans l’obscurité la plus totale et des températures négatives qui le privaient de tous ses autres sens.

Il s’assit et tenta de lisser ses vibrisses pour réveiller au moins un sens. Mais rien à faire, ses pattes glacées ne seraient d’aucune aide pour raviver la sensibilité de son museau.
Plus de possibilité d’évaluer les volumes, la direction, ou une éventuelle menace.

Il resta un instant dressé sur ses pattes arrières, immobile, en silence.

Seogsa...

Kyumin se remis à quatre pattes, s’ébroua pour essayer de réveiller ce corps engourdi. Il pris appui et s’élança à pleine vitesse.

Hors de question de rester là à geler sur place sans rien faire, il donnera tout ce qui reste dans ce corps ridicule pour tenter de trouver une sortie, il s’assomera peut-etre contre un mur, ou finira par s’effondrer à bout de forces, mais il ne crèvera pas ici sans se battre.

L’air glacé congelait ses poumons, il sentait le givre se coller à son pelage et le froid raidir ses muscles, il ne sentait plus la morsure du béton sur sa peau, l’hypothermie était déjà bien installée.
Encore.

Son esprit épuisé divagait, les visions du passé revenaient.
Cette fuite vers le sud à travers le No Man’s Land, la nuée avait été sa seule planche de salut. Il pouvait passer où nul homme ne pouvait, traversait les champs de mines grâce à son petit gabarit et cet odorat qui lui permettait de repérer les explosifs.
Ce passage du poste frontière. Comme une ombre, comme personne ne pouvait rêver de passer.
Cette vie de voleur, l’arrivée dans les villes, la découverte du monde extérieur, celui caché derrière la prison, la propagande.
Séoul, trouver des endroits où dormir, où trouver à manger, éviter les pièges, la racaille, ces humains plus dangereux que tous ces prédateurs dans la montagne.

Glitch l’avait sauvé, lui avait montré la voie, comment survivre dans ce monde hypocrite, comment utiliser le monstre en chaque homme pour rester hors d’atteinte de leurs griffes. Lui, qui était si fragile, si chétif, avec cette malédiction qui avait tué sa mère.
Lui qui n’était rien, qu’un minuscule rongeur dans une jungle remplie de tigres.

Le temps et les pas défilaient, mais toujours rien.

Il se souvenait, les coups, la faim, la haine, les pleurs, les morsures du fouet, la peur, le froid, les nuits sous la pluie, le frisson du combat, l’extase, la douleur, l’épuisement, la culpabilité, le renoncement.

Non.
Hors de question.

S’il avait survécu jusqu’ici, c’était par sa seule force. Son pouvoir était son don. Il était sorti des camps qui avait brisé tous les siens, avait traversé seul une frontière infranchissable, tenu face à la rue, face à des adversaires bien plus forts que lui.
Hors de ques...

*Flash!*

Kyumin fut aveuglé par une puissante lumière et une violente sensation de brulûre.
Avant de retomber dans l’obscurité glacée.

*Flash!*

Hung! Mais qu’est-ce qu...

De nouveau le froid et l’ombre.

*FLASH!*

Il sentit le sol se dérober sous ses pieds, et tout son corps basculer dans le vide. La lumière était intenable, et ses yeux ne pouvaient pas s’ouvrir sans souffrir.
La chute fut courte, mais sembla durer des heures.

***

D’un coup, il fut plongé dans le feu. Toujours aveugle, il sentit son corps s’enflammer, comme rongé par de l’acide.
Immergé dans un liquide bouillant, impossible de respirer, ni de s’orienter.

Sonné encore par le choc, le rat ouvrit les yeux.

De l’eau.

Il était entouré d’eau, qui lui brûlait la peau et les yeux, mais chaque seconde qui passait semblait calmer doucement le feu.
Il vit une lumière dans un recoin de son champ de vision, un point lumineux d’un jaune maladif à travers le liquide.

Son petit corps se rétablit et se mis à réagir de nouveau, Kyumin se rééquilibra à l’aide de sa longue queue et se propulsa avec le peu d’air qui devait lui rester vers ce qui semblait être une issue.

Allez, continue.

Le point s’approchait. Ses poumons brûlaient.

Encore un peu.

Il n’était plus tres loin. L’air lui manquait, ses muscles s’engourdissaient de nouveau.

Allez putain, avance.

Un cercle de pierre se dessinait devant lui.

ALLEZ!

Dans un dernier effort, le rat s’engouffra dans l’ouverture et remonta le long du tuyau métallique.

Dans un râle où douleur et soulagement se mèlent, il sortit enfin la tête de l’eau, et emplit ses poumons d’un air vicié.
L’odeur était celle d’une poche d’air piègée depuis longtemps, mais cette bouffée salvatrice n’avait jamais été aussi appréciée qu’aujourd’hui.

Hamlin s’éffondra sur la petite margelle que lui offrait la jointure du tuyau, et resta de longues minutes allongé, le corps à moitié plongé dans l’eau chaude, à attendre que son corps accepte enfin de lui répondre après l’avoir tant poussé.

Un peu de répit, enfin.

Le rat grimpa mollement le long des fissures qui parsemaient le conduit, bien endommagé par le temps et la rouille, jusqu’à une petite ouverture.
Il n’était pas bien grand, mais son échappatoire ne devait faire que trois ou quatre fois sa taille, à peine de quoi passer une main pour un humain.

Enfin de nouveau sur la pierre, il s’ébroua pour alléger son pelage détrempé.

Autour de lui, un grand cercle de pierre et de béton, comme une plate-forme, autour de laquelle s’écoulait une eau verdâtre, qui tombait d’une ouverture grillagée, le débit était élevé.
Kyumin s’approcha de la fosse d’écoulement, elle était bien trop large pour sauter par-dessus avec une taille si réduite, et avec un tel courant ses talents de nageur ne lui seraient d’aucune utilité dans ce torrent opaque.
Il commença à trottiner le long du pourtour pour voir une éventuelle issue. Ses yeux de rat n’étaient pas des plus performants mais distinguèrent une ouverture de l’autre coté de la fosse.

Il  fit un tour complet puis s’assit. Bon, une sortie trouvée, il fallait maintenant prendre le temps de réfléchir à un pl...

- Eh bien, pour une surprise...

Une forme humaine apparu dans la pénombre de l’ouverture. Le rat distingait à peine la silhouette encapuchonnée.

Une voix familière...

Une voix de femme.

[Fin Partie 2]
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[X] Kyumin Pak-Jeong
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Dim 17 Fév - 22:36
La silhouette se tenait dans l’ouverture, fit deux pas rapides et enjamba le fossé rugissant.

Plus près du rat, celui-ci peinait toujours à percer les traits sous la capuche mais avait parfaitement reconnu le timbre si particulier, chargé d’un passif de fumeuse et de penchants sadiques.

De longs cheveux bleus noués en une longue natte, terminé par un bijou fantaisie en forme de martin-pêcheur...

- Squeek!
Merde. Forme vermine.
Exit larynx et autres trucs adaptés pour parler.

En abaissant sa capuche, la femme dévoila des traits tirés, le visage marqué d’une quadragénaire ayant eu d’innombrables combats.
Elle arborait un immense sourire, et ses yeux presques turquoise toisaient le petit rongeur, ne pouvant retenir sa joie.

- «Squeek» à toi aussi mon petit raton, je t’avais manqué? Tu m’as l’air en forme, t’as un beau poil.

Glitch s’esclaffa, et déambulait sur cette arène improvisée en tournoyant dans sa capeline noire. Ses mouvements étaient erratiques et l’image semblait sursauter, comme si les yeux de Kyu avaient une mauvaise connection.

Elle «glissait» par à-coups, sa signature.
Si un assassin avait su trainer son ombre et sa légende à travers les bas-fonds de Séoul, c’était bien le spectre de Gangnam, le monstre sans visage que personne n’avait jamais mis en échec.
Vouée à devenir une figure de croque-mitaine, de ceux que les truands de Corée racontent à leurs enfants pour les garder sages et qu’ils écoutent leur mère.

- Regardes-toi.

Elle s’approcha du rat qui se mit en position défensive, crocs sortis et poils dressés.

- Tu m’auras déçu vraiment jusqu’à aujourd’hui. Je te laisse un moment tout seul et voilà comment je te retrouve, en petit rongeur ridicule.

Glitch s’accroupit, tout en lançant un regard sévère sur son protégé.

- Dis-moi à quoi tout ça a servi? Ces années d’entraînement? Tout ce temps et cette énergie dépensés pour rien. Je t’ai préparé, soigné, nourri, entraîné.
Elle changea subitement d’expression pour un air plus aguicheur, une main sur la poitrine.
- J’ai même fait de toi un homme...

Kyumin toujours sur ses gardes, fulminait.

- Je vois dans tes jolis petits yeux noirs. La colère. Ce mélange entre l’amour et la haine que tu éprouves envers moi...

Elle se releva et fit quelques pas.

- Je le sais. Je le sens. Ce flot de passion, la rage de vouloir vivre à n’importe quel prix, tu sais. Je l’avais en moi, moi aussi.

Kyu trottina autour du cercle sans quitter Glitch des yeux. Aucune sortie, piègé avec son ancien maître revenu d’entre les morts, qui n’avait surement rien perdu de sa folie. Et en prime il se retrouvait sous forme vermine, sans le reste du clan pour lui prêter assistance...

Bien sur, impossible de parler à cette psychotique, mais entre les questions et les comptes à régler, il valait peut-être mieux que le coréen reste muet pour ne pas déclancher d’éléments fâcheux trop hâtivement.

- Pourtant, j’ai besoin de savoir... J’ai tout vu, je connais tout de toi, de chaque centimètre carré de ta peau jusqu’au moindre de tes souvenirs... Et pourtant impossible de m’en rappeler...

Le spectre se tourna en direction du rat avec un sourire bienveillant.

- Pourquoi t’avoir choisi, toi?

Le visage de mère protectrice se mua en rictus carnassier.

Toutes les fibres du corps d’Hamlin furent comme électrisées. Merde. Il ressentit le déplacement d’air, cet aura menaçante l’envelopper rapidement.

Il se jeta sur le côté, manquant de peu de finir sous le violent coup de botte de sa seogsa. Le choc fit un bruit terrible.
Détalant à pleine vitesse, le rongeur attaqué traçait en zig-zag avant de s’arrêter, toujours sans quitter Glitch des yeux.

Elle se tenait, le corps vrombissant, au mileu du disque de pierre. Toisant du regard Kyumin, minuscule masse noire qui feulait, le pelage hérissé.

- Montre-moi!

[fin de la Partie 3]
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[X] Kyumin Pak-Jeong
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Lun 18 Fév - 14:19
Son maître s’élança sur Kyumin qui se mit à sprinter en zig-zagant pour éviter les coups de bottes.
La tornade noire semblait se téléporter entre chaque coup, dans un bruissement de toile sombre qui voletait par à-coups. Le rat sentait les impacts retentissants autour de lui, et fuyait dans cette arène improvisée.

Un petit être de 150g contre une humaine de 50kg.

Avec comme seule échappatoire un saut dans un torrent insalubre qui le balaierait comme une brindille avant de le noyer.

- Alors, Kyumin? C’est tout? Tout ce que tu peux rendre à celle qui t’as tout donné? Allez, montre-moi!

Ses petites pattes dérapaient sur le pavé mouillé, esquivant tant bien que mal les assauts de Glitch qui bondissait en hurlant. Ses coups étaient imprécis et matraquaient le sol sans vraiment viser, mais chaque impact marquait l’air d’une aura de violence sans pareil.

Il n’arriverait pas à fuir éternellement, et avec un si petit gabarit, son corps se briserait immédiatement si elle touchait au but.
Kyu ne pouvait compter que sur son agilité, son endurance et les facultés décuplées de son avatar animal pour éviter les coups, mais son potentiel offensif était négligeable.

Allez, réfléchis. Observe. Tu connais ces mouvements.

Le rat changea brutalement de direction pour passer entre les jambes de sa seogsa, qui glissa dans la mauvaise direction.

Anticipe, elle ne voit pas dans son dos. Impossible de voir ses mouvements, mais tu peux les prévoir.

Le temps sembla ralentir quand ses vibrisses l’avertirent d’un déplacement d’air. Celui qu’il cherchait, dans le bon angle. Hamlin bondit, pour voir passer sous lui la jambe nue de son assaillante.

Maintenant.

Le rongeur s’agrippa et planta fermement ses incisives dans le mollet de Glitch qui hurla de douleur avant de le balayer sauvagement. Kyu fut projeté et amortit sa chute en roulant sur lui-même avant de se rétablir.

- Sale petit futé...

Il se tenait face à elle, prêt à vendre chèrement son pelage, malgré le rapport de force manifeste.

- Ta morsure très douloureuse, pour handicaper l’aversaire... Tu aurais retenu quelque chose finalement?

Elle tentait de masser sa jambe marquée d’une trace profonde, qui ne saignait presque pas, mais la faisait boiter.

- Tout ce temps utilisé pour rien, tous ces sacrifices pour te voir en arriver là...

Le visage de Glitch fut parcouru d’interférences, et fit progressivement place au visage d’une autre femme.

Des traits doux, encadrés de courts cheveux noirs.

Maman?

Qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer? D’abord Glitch, puis sa mère?

Où était-il?

Etait-ce ça le tunnel de la mort dont lui parlait son maître? L’endroit où tout ce que l’on fait devait se payer? Etait-il simplement devenu fou? Etait-il déjà mort et plongé dans un enfer voué à le briser encore et encore?

- Kyumin, pourquoi?

Elle fit un pas dans sa direction, ce qui éveilla la méfiance du rat qui se remit en garde, crocs apparents.

- Tu étais un si gentil garçon... Qu’est-ce qu’il t’ont fait?

Des larmes se mirent à perler aux coins des yeux de la femme, qui s’agenouilla.

- Je... Suis désolée... J’ai échoué...

Les pleurs de sa mère étaient terribles, et le coréen relâcha son attention. La seule femme qui aie pu vraiment compter pour lui était en train de fondre en larmes sur cette plate-forme.
Il n’osait approcher, craignant un nouveau piège, tout en ayant le coeur déchiré de voir cette âme si douce dans une telle détresse.

Maman... Tu...
- Allez le rat, reviens! Reste avec moi!

Cette voix, il la reconnaissait entre mille.
Cette blondasse d’Utsuki.

La voix venait du couloir sombre d’où était sorti Glitch.

Sa mère se tourna vers la voix.
- Il y a quelqu’un? Ici?
Puis refit face à son fils en essuyant ses larmes.

- Tu es attendu je crois... Une fille?

Le petit rat opina du chef, ce qui arracha un petit rire de sa mère entre deux pleurs.

- Resté un petit malin...

Un rugissement se fit entendre au loin, et le sol fut parcouru de tremblements. L’eau dans les douves ceinturant l’arène redoubla de puissance, et le niveau commença à s’élever.
Les deux protagonistes restèrent un instant sans bouger, voyant leur salle se muer progressivement en aquarium.

La mère se releva et tendit la main.

- Tu dois sortir d’ici. Viens vite.

Kyumin resta sur ses gardes, ne sachant quelle décision prendre.

- Fils, dépêche-toi. Je vais t’aider à sortir, viens vers moi.

Le rongeur fit un pas en direction de la main tendue, hésitant.

- S’il te plaît, fais vite, l’eau va monter et le conduit est trop loin. Je vais t’aider à traverser.
Allez Kyu, s’il te plaît, fais-moi confiance.


Il posa sa petite patte griffue sur la main tendue, la main abimée d’une travailleuse aux champs de la prison, aucun doute, il s’agissait bien de celle de ses souvenirs.
Par-delà son inquiétude, il grimpa et la femme le souleva jusqu’à son visage, avant de lui caresser la tête.

Cette chaleur, cette douceur, cette bonté. toutes ces choses qui lui avaient tellement manqué depuis sa fuite du camp de travail. Toutes ces choses qu’on lui avait arraché.
Le moment fut bref, il ferma les yeux et logea sa tête contre la joue humide de cet être merveilleux.

- Mon bébé...

La femme l’empoigna fermement et le lança en direction du conduit, Kyumin arriva à se rétablir en vol et retomba sur ses pattes. Il se retourna vers sa mère.
Il couina dans sa direction pour qu’elle le suive.

La femme aux yeux embués de larmes resta sans rien dire, debout au milieu de la plate-forme. Drapée dans la capeline de Glitch.
Son visage respirait la tristesse et la bienveillance, elle posa sa main sur sa poitrine tandis que le rugissement s’intensifiait.

Le rat se remit à siffler, trépignant de l’autre coté de la fosse.
Allez, saute, viens toi auss...

Avant que ces yeux ne repèrent la profonde morsure imprimée dans le mollet de sa mère.

Même si elle le voulait, elle n’arriverait pas à sauter cette distance avec une telle blessure.

Le bruit sourd augmentait. Puis un souffle.
Le bruit d’une vanne énorme, qui déversa un flux diluvien dans la salle, emportant dans un tourbillon écumeux la frèle silhouette drapée de noir.

Kyumin voyant l’eau monter dangereusement en direction du conduit, s’élança à pleine vitesse dans le passage obscur.
La voix d’Utsuki résonnait au loin.

La lumière faiblissait de nouveau mais ne le plongea pas dans la parfaite obscurité.

Puis il fut aveuglé par un intense flash lumineux.

***

- Docteur! Le patient se réveille!

[fin Partie 4]
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[X] Kyumin Pak-Jeong
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Dim 3 Mar - 23:34
- Hung?

L’image était d’une blancheur éclatante, et le spectacle n’était qu’un ballet d’ombres claires dans un halo céleste.

- Quoi? Déjà? Faites-lui un bolus, doublez si besoin dans cinq minutes, et rappelez-moi dans un quart d’heure, on m’attend au scan.

Kyumin n’arrivait pas à discerner les formes autour de lui, même son propre corps, dans l’épais brouillard qui brisait sa vue.
Une forme plus sombre se tenait dans une percée vaguement rectangulaire. Plus massive, sa voix était aussi déformée que celle des autres, mais le coréen ressentait un certain agacement.

- Il est réveillé? Je veux l’interroger.

L’autre forme, plus fine et plus claire, semblait barrer le passage à son interlocuteur.

- Hors de question. On l’a placé en coma artificiel, et on va le maintenir encore quelques temps, une fois tous les examens effectués, on envisagera une procédure de réveil, pas avant.

- J’ai mes ordres, Docteur, la place de ce criminel est au fond d’une prison.

- Et la place d’un de mes patients est dans mon service, cet homme est lourdement sédaté et contentionné, selon vos exigeances. Maintenant laissez-moi passer, j’ai à faire.

- Mais c’est un assassin! Il travaille pour la mafia, il a kidnappé une lycéenne, il a même allumé un incendie dans un lieu bondé, c’est une ordure sans la moindre forme d’humanité! Il mériterait qu’on le...

-...soigne comme n’importe quel être humain! Je suis docteur, inspecteur, pas juge, encore moins bourreau.
Je suis aboslument d’accord avec vous sur le fait qu’il a fait des choses horribles et qu’il doit payer pour ses crimes.

- Mais...

- ...Ce n’est pas parce que cet homme n’a aucune valeur morale que nous devons nous comporter comme lui. Alors, inspecteur, laissez-moi faire ce pourquoi j’ai prêté serment, soigner un homme, quel qu’il soit. Vous ferez votre devoir quand j’aurai terminé avec le mien.
Maintenant, si vous permettez, des personnes bien plus vertueuses attendent leurs soins, et vous me retardez.

La forme sombre s’écarta en grommelant, et la claire disparu.

Il se passa de longues secondes sans mouvement ni bruit, hormis le battement régulier d’une assistance respiratoire.
Toujours la vue brouillée, Kyumin balayait la zone sans pouvoir discerner précisément les alentours, quand la forme noire réapparut, déclanchant une voix de femme.

-Monsieur, vous ne pouvez pas...

- Du calme. Je ne touche à rien, j’en ai pour deux minutes.

La femme tenta de s’interposer mais la carrure massive s’approcha du lit, la faisant s’écarter du passage, intimidée par l’homme à la voix grave.
La forme se tenait au-dessus de lui, un visage carré, puissant, qui se tourna vers la soignante.

- Il est réveillé?

- Pas...pas vraiment, n-non.

- Ses yeux bougent.

- Ca s’appelle un ny-nystagmus, c’est quand l’oeil bouge t-tout seul. C’est le cerveau p-primitif qui guide l’oeil v-vers la lumière...

- Il nous entend?

- Peu p-probable, il est déjà lourdement traité, on lui a fait un bolus de sédat-tif, et même si il entendait quelque chose, le cerveau ne peut pas traiter des informations complexes dans cet ét-tat. Au mieux il entend des bruits.

L’homme s’approcha très près du visage du rat, sanglé de toutes parts et incapable de bouger le moindre muscle.

- Il est bien attaché?

- Oui inspecteur, et le docteur a mis en place une curarisation comme selon votre demande, ça provoque une paralysie musculaire. Les sangles sont même presque de tr...

- ...Cet enfoiré nous a faussé compagnie quelques fois, dont une dans un hôpital. Il a cassé le bras de mon adjoint et blessé trois agents.
On s’est affrontés à Nagoya, il m’a luxé une épaule, un genou, cassé deux orteils et l’arcade.

Il fit une pause.

- Croyez-moi, doc, je boxe depuis le lycée, poids lourd, et j’ai continué un bon moment durant ma carrière de flic, j’entraîne même les recrues, je sais me défendre. Il m’est tombé dessus par surprise et m’a désarmé, quand on s’est battus cette raclure en a pris plein la tronche et continuait de se battre.
Je suis sur de lui avoir cassé des côtes, le nez et les arcades, mais il n’arrêtait pas de frapper encore et encore.
C’était pas comme contre un toxico tellement chargé qu’il sent rien, non.
Je voyais qu’il souffrait, qu’il ressentait chaque coup, mais qu’il ne lâchait pas un pouce de terrain, c’est comme ça qu’il m’a échappé...
...Rien à voir avec un voyou doué en baston, c’était comme s’il avait été entraîné pour faire la guerre, comme un soldat.

L’interne s’approcha du policier pour poser une main compatissante sur son épaule.

- Ce gamin n’a pas appris ça tout seul. Il a été torturé, conditionné, entraîné, formé, avec une discipline militaire, pour servir d’homme à tout faire aux pires criminels qui sévissent dans ce pays.
Et je veux savoir par qui, que ce soit une organisation criminelle ou un programme nord-coréen. Je veux savoir si d’autres gosses comme lui vont être lâchés dans nos villes...

- Vous devriez vous reposer, inspecteur, vous êtes là depuis longtemps.

L’homme acquiesca, et s’éloigna lentement du lit, accompagné par la soignante jusqu’à la porte.

De longues minutes silencieuses s’écoulèrent, et Kyumin vit s’approcher un visage féminin potelé, plutôt jeune, à l’air inquiet, il reconnu la voix de l’interne qui lui chuchota dans l’oreille d’une voix trembolante:

- V-votre oncle me charge de vous transmettre ses amitiés…

[Fin Partie 5]
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[X] Kyumin Pak-Jeong
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Jeu 7 Mar - 15:07
- Bonjour Monsieur, je suis Hanako, votre soignante pour la toilette.

Le rat ouvrit lentement les yeux, le flou lentement dissipé laissa place à un spectacle plaisant. Au-dessus de son lit, un visage souriant, les yeux embués, lui parlait à voix basse.
Un visage d’une douceur bien rare, encadré par des cheveux blonds attachés en queue de cheval.

Penchée sur lui, une main chaude posée sur son torse, Utsuki se tenait à sa portée, dans une tenue d’infirmière, un petit badge nominatif accroché à sa poitrine.
Sans aucun maquillage, les ongles nets, sans bijou, la jeune femme était drapée dans son seul charme, un chouchou violet rassemblant sa chevelure dépeignée.

- Bon, nous allons vous laisser. Vérifiez les points d’appuis et faites bien les préventions contact. Et pour les contentions...
- ...Jamais plus d’une à la fois, et au moindre incident, je décroche mon badge.

L’interne acquiesca, positionnée à l’entrée de la chambre, elle était accompagnée d’un policier en uniforme. Elle se tourna vers celui-ci.

- Nous allons laisser notre collègue faire les soins d’hygiène de M. Hamlin, je vais devoir vous demander d’attendre devant la porte pendant ce temps.

Le policier recula, fit un signe d’approbation et se repositionna sur sa chaise dans le couloir.
Le rituel de la toilette quotidienne avait marqué les agents de garde, désormais rodés au ballet incessant des soignants. Soignants qui, tels de blanches fourmis, arpentaient sans cesse les couloirs, les bras chargés de mille dossiers, sacs, draps et chariots, à chaque heure du jour et de la nuit.
Un hôpital ne s’endort jamais.

- Bien, Mademoiselle, à tout à l’heure pour les transmissions.

L’interne sortit de la pièce à son tour et ferma la porte, laissant désormais Kyumin seul avec son aide de soins.
La belle blonde alluma le voyant de présence, se tourna de nouveau vers lui et lui prit doucement la main, caressant son torse du bout des doigts à travers la chemise fendue.
- Kyu? Tu m'entends?

Il cligna une fois des yeux.

Toujours paralysé par le traitement, et bien endormi par les sédatifs, le coréen avait du mal à suivre le mouvement des lèvres de l’apparition devant ses yeux.
Utsuki parlait doucement, d’une voix très basse.
Ayant toujours la main de la jeune femme dans la sienne, il déploya des efforts immenses pour lutter contre le curare qui paralysait ses muscles.
L’index pouvait bouger par à-coups, parfait.

Il tapota trois coups sur la paume de son infirmière, deux courts suivi d’un long. Puis un autre long. Puis trois courts...

- U... T... S...

Son visage s’illumina dans un sourire radieux, l’oeil humide. Elle passa sa main dans les cheveux de son partenaire d’infortune.

- Salut Kyumin.

Le rat était alité, les quatres membres solidements attachés au cadre métallique du lit, allongé sur un matelas à air. Sous un drap jusqu’à la poitrine, il voyait autour de lui les différents moniteurs, tuyaux et câbles qui le reliaient aux machines. Avec une vue imprenable sur le masque transparent de l’assistance respiratoire.
Ainsi harnaché, Hamlin n’allait plus présenter une grande menace pour les autorités. Et les poisons servant de camisole chimique paralysaient entièrement son corps, même divisé, les membres de la nuée seraient incapables de bouger pour s’enfuir.
Utsuki prit un air plus grave.

- C’était il y a un mois, tu étais couvert de blessures, tu avais perdu beaucoup de sang, tu allais mourir et..., je t'ai amené à l'hôpital... je savais qu’ils allaient appeler les flics mais comprends-moi, j’avais pas le choix...

La jeune femme fixa le regard de Kyumin, qui se contenta  de cligner des yeux lentement, quoi que cela aie bien voulu dire.

- Ecoute, Tonton va t’aider... On sait tous les deux ce que ça veut dire, mais c'était la seule solution...
Il a prit les choses en main pour te sortir de là.
Demain matin, les médicaments qu'on te donne ne feront plus effet. Mais restes immobile, ils ont grillagé toutes les aérations.
Tu as un scanner de prévu le soir, le manipulateur radio aura du retard et la salle d'attente sera bien engorgée. Tu pourras sortir par l’issue de secours. Un flic sera avec toi tout le long, mais tu sauras te débrouiller seul à partir de là. Rendez-vous chez moi, je laisserai ma lucarne ouverte.


La jolie blonde chuchotait à son oreille ses indications, tout en restant concentrée sur la porte de la chambre pour éviter toute interruption.
Elle s’étendit au-dessus du lit pour replacer les coussins de maintien autour du coréen comateux.

- Reviens-moi, d’accord?

Elle resta un instant face à face avec son patient les yeux plongés dans les siens. Malgré la sédation et un état physique compliqué, elle voyait doucement la flamme se rallumer dans le regard du rat, cette lueur de volonté qu’elle avait vu la première fois.
Quand, dans une cave sordide, un homme balâfré et nu comme un ver avait passé la porte de sa cellule, les poings couverts de sang, un regard noir plein de rage, pour déferler sur son geôlier.

- Tu me fais peur des fois...

Elle prolonga leur regard croisé, puis jeta un oeil furtif à la porte.

- Oh et puis merde.

Avant de poser un rapide baiser sur le masque respiratoire. Elle ne traîna pas à reprendre ses affaires, éteignit sa présence et tourna les talons. Laissant Kyumin seul, le regard interloqué, enfoncé dans son lit médicalisé.

De longues heures passèrent sans voir âme qui vive, hormis l’infirmier relevant les constantes et les policiers de garde.

***

Demain, ma horde, demain...

[FIN du RP]
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