Rencontre de la classe assistance [PV. Haru]

Haru n’avait rarement été aussi concentré. Toute son énergie était dirigée sur la même tâche depuis déjà une heure et il n’en démordait pas. Il était pratiquement en sueur et lorsqu’il entendit une petite voix derrière lui l’interpellé, il faillit faire une crise cardiaque.

“Euh… Haru”

Il se retourna très rapidement vers l’intrue, tentant du mieux qu’il pouvait de camoufler l’objet de son plaisir, mais c’était sans succès. Elle l’avait sans doute vue. Son cube rubik. En effet, il tentait de tester la dextérité des doigts de sa nouvelle main droite et c’était la meilleure activité qu’il avait pu trouvé. Avant “l’incident”, il pouvait réussir rapidement l’exercice, mais depuis, son temps record avec presque doublé. Il avait bien réussi à récupérer quelques minutes avec la pratique, mais on était encore loin du compte…

La personne qui venait de le déranger… Lui était totalement inconnu. Une jeune fille aux cheveux bleus (waaaa, spéciaaaaaal), probablement d’un âge proche du sien, qui connaissait son nom. Une fan? Elle avait peut-être vu sa performance explosive au tournoi et ne pouvait plus vivre sans penser à lui depuis? Ouais, c’était clairement le scénario le plus plausible. Rapidement il scanna son visage et chercha avec la reconnaissance faciale s’il pouvait retrouver cette personne dans le répertoire et finalement y arriva. Issuo Chiruki, Classe A, alter “Projectiles de puissance”, mensurations…

Ah, ouais, maintenant elle lui disait quelque chose, elle était présente dans la classe lors de la présentation de la fo… de l’héroïne Mindfeel. Héroïne qu’Haru avait entendu entre les branche avait poursuivi un gorille échappé du zoo dans une rue marchande en balançant des grenades un peu partout, détruisant complètement la rue. Un peu fêlé si vous voulez son avis.

Au cas où elle serait tout de même une fan, le PC sur pattes décida de la jouer un peu low-profile quand même.

“Sup’ Chiruki, qu’est-ce qui t’amènes dans mon antre?”

Voilà qui était bien. Mais, si elle ne s’attendait pas à ce qu’il la reconnaisse, elle allait penser quoi de lui? Oupsiiii.

Donc c’était l'irrésistible attrait d’un équipement qui l’avait attiré dans les ateliers aujourd’hui, pas le charme explosif du jeune Sasaki. Il se détendit un peu. Les accessoires de héros, c’était sa spécialité, pas maintenir son image. Sans doute aurait-elle mieux aimé tomber sur Oroshine, grand vainqueur du tournoi, plutôt que sur Haru, le fouilleur de poubelle manchot, mais il s’imaginait faire un prix de consolation pas SI mal. Il avait démontré savoir faire des explosifs après tout.

"Euh... Je venais voir un peu ce que vous faites ici... Ce sont des équipement pour les étudiants ? "

“Entre autre. On fait quelques équipements à proprement parlé, mais nous sommes libre d’utiliser la salle pour nos projets personnels ou pour faire des tests… Dans tout ce qu’on voit autour, peu d’ébauches finiront vraiment utilisé sur le terrain.”

Sur les tables voisines, on pouvait voir différents produits inachevés. Des gants protecteurs, des lentilles qui permettent de voir des “statistiques” lié à son alter (l’ingénieur eut un pincement au coeur, elles auraient appartenu à Tsuna, s’il n’avait pas mystérieusement disparu), un fusil qui tirait des bananes (mystérieuse commande qu’il avait un jour reçu par la poste, intrigué, il avait travaillé le concept). Mais rien de concret. Rien d’extraordinaire. Pour le moment.

Si la jeune dame était ici, c’était surement qu’elle désirait passer commande. Et à la voir, elle ne semblait pas trop comment procéder. Il n’y avait pas de façon concrète de faire une demande entre étudiants. Pas de formulaire à remplir, pas d’honoraire fixe à payer, etc. Il s’agissait simplement d’entente gré à gré, du style “je te fais ça et en échange tu me fais ça”. Il faisait plaisir à l’étudiant de monter un petit quelque chose pour sa camarade, même si elle n’avait rien à lui offrir en retour. Après tout, dans sa profession, un petit coup de pub était toujours le bienvenue.

”Allons, pas de cachoterie, si tu es ici, c’est fort probablement que tu as besoin de quelque chose! Un costume? Un arme? Un pochette à collation?

Bien sur, si on parlait d’équipement spécifique, il aurait besoin de beaucoup plus d’information. Il ignorait tout de l’alter de la demoiselle, la fiche de Yuei ne comportant que le nom, pas les pouvoirs associés à celui-ci. Si elle voulait quelque chose en lien avec ça, elle devrait lui donner ces détails précieux.

Mais bon, comme les étudiants n’avaient pas le droit d’utiliser leurs alters en situation réel, celui-ci ne serait surement jamais utilisé hors situation d'entraînement, du moins avant qu’il n’ait pu l’ajuster et ce à plusieurs, plusieurs reprises, non?

Son temps était un peu serré, entre le Y.E.S. et les améliorations constantes qu’il devait faire sur son bras, mais si un autre projet pouvait un peu lui changer les idées et lui permettre de se renouveler entre temps, il n’était certainement pas contre cette possibilitée.

Convertir son énergie vitale en projectiles. Oulah. Pas étonnant qu’elle s’épuise vite lorsqu’elle utilise ce pouvoir. Pour le corps à corps, c’était pas si dur, car il n’y avait rien qu’un bon entraînement, couplé à un “arme” ou un “armure” compatible avec ses capacités physiques ne pouvait pas régler, mais pour ce qui était du plus gros problème des deux… Plus compliqué. Comme elle avait déjà des pistes de solutions pour le côté physique, il décida de plancher sur le côté Alter. Il aimait les défis notre Haru.

Quand elle lui énuméra les points de son alter, il retint principalement les trois choses suivantes : elle tirait depuis ses mains, elle utilisait sa propre énergie et elle devait garder contact visuel avec le projectile.

Après plusieurs questions afins de préciser certains aspects qu’il captait un peu moins sur les concepts fondamentaux de l’alter (“de quoi les projectiles étaient constitués, de lumières?” “Non, carrément d’énergie vitale” “Comme dans les mangas?” “...Oui”. ou encore “si tu ne vois que le reflet de ton projectile, tu peux le maintenir actif quand même?” “Oui”), il avait deux idées un peu vagues en tête. Une facile comme tout à mettre en place et une un peu plus difficile à mettre à exécution. Commençons par la plus simple des deux, question de tester le marché.

”Deux concepts me viennent en tête. Un des deux concernants tes problème, l’autre étant plus pour améliorer le côté disons, pratique, de ton alter commençons par celui là.”

Il fouilla un peu sur son bureau, regarda sur le voisin, vit ce qu’il cherchait et se leva pour récupérer l’objet convoité. Une paire de lunette de sécurité, avec sangle ajustable, qui ressemblait beaucoup à des lunettes de ski. Question de ne pas nuir à la vision, il ne s’agissait que d’une seule vitre, qui allait plus loin sur les côtés. Pour démontrer la base de ce qu’il voulait, ce serait idéal.

Spoiler:

”Des lunettes à champs large. En plus d’apporter une certaine protection, il est possible de modifier les verres pour te donner un champs de vision plus large, voir de distinguer un peu à l’arrière. On pourrait surement passer du champs de vision normal d’environ 150° à quelque chose qui avoisine, voir dépasse, les 200°”

Il préférait y aller une étape à la fois. Avant de lui présenter son idée un peu plus compliqué, il souhaitait avoir le feedback pour celle là, voir si elle lui plaisait. En plus, le tout était facilement ajustable pour lui plaire au mieux.

Bien sûr, le design est à travailler, selon tes goûts et pour aller avec ton costume. On peut y aller plus rond, plus carrée, rose, avec des petites fleurs sur la sangle...

Tant que son logo y figurait, le reste il s’en fichait un peu après tout.

Les émotions qu’Haru déchiffra du visage de Chiruki passèrent de la déception, à l’étonnement à finalement l’excitation. Apparement, le concept de base ne l’avait pas vraiment convaincu, mais les explications de l’apprenti-ingénieur étaient suffisantes pour la conquérir, ce qui était en soit une bonne nouvelle. Elle lui posa alors une question qui le fit sourire.

"C'est... Très bien ! C'est toi qui a fait ça ? Je peux l’essayer ?

Il rejeta les “félicitations” d’un geste du revers de la main. Toujours avec un petit sourire aux lèvres.

”Je ne peux malheureusement pas revendiquer la paternité des lunettes à champs larges. Celle-ci, modèle extrêmement de base, proviennent simplement de la quincaillerie du coin. Par contre, je suis en mesure de les modifer et de les rendre conforme à tes besoins sans problème.”

Il lança les lunettes en direction de sa camarade et sans attendre de voir si elle les avait attrapé, se retourna pour chercher de nouveau quelque chose dans les différents outils que l’on voyait sur les tables et bureaux les entourant.

”Essaie-les, essaie-les, on va en profiter pour prendre des mesures! Sois pas surprise par contre, c’est possible que tu développes un léger mal de tête la ou les premières fois, mais s’habitue vite à leur utilisation!”

Il se retourna enfin avec plusieurs accessoires dans les mains. Une règle et un ruban pour prendre des mesures, une lampe torche et un crayon dont il se servirait pour constater le champs de vision que les verres actuels lui donnait.

”Le fait que les verres soit concaves nous permet de voir un peu plus large et donc sur les côtés. Pour ce qui est de l’arrière, les extrémités des verres agissent comme des miroirs et permettent d’avoir une idée de ce qui ce passe. Ce n’est pas parfait, mais si ton objectif est simplement de voir ton projectile, ça peut fonctionner.

Il s’était machinalement mis à expliquer le fonctionnement des lunettes tout en faisant les tests. Mesurer les yeux, s’assurer que les verres étaient de la bonne grosseur, la sangle bien ajusté. Aussi, il demanda à l’apprenti-héroïne de suivre des yeux le crayon mais aussi la lumière et lui dire quand ceux-ci sortait du champs de vision.

Des questions?

Un seul regard en direction de Chiruki permit à Haru de bien voir que si elle pouvait poser toutes les questions qu’elle voulait, il devrait répéter exactement tout ce qu’il venait de lui dire. Peut-être deux fois plutôt qu’une. Heureusement, sa camarade sembla juger en avoir suffisamment compris et décida d’aller vers quelque chose de nouveau dans l’orientation de ses questions. Les délais et honoraires.

"Euh... oui, il te faudra combien de temps pour l'optimiser pour moi ? Et tu veux quelque chose en échange de cette invention ?"

Combien de temps… Hmm, avec le Y.E.S., l’optimisation de son bras robotique, les projets personnels commencés avec Oroshine (ils devaient retravailler le programme Buddy bientôt), il avait peu de temps pour ce genre de projet, ça risquait d’être long un peu…

”Malheureusement, pour les lunettes… Certainement pas avant après-demain, désolé...

Oui, 48h pour un projet déjà tout préparé, pour lui, c’était long, bon. Question paiement maintenant.

”Pour ce qui est de la rémunération… En tant normal, j’aurais demandé au moins que tu fournisses les pièces, mais comme j’ai déjà tout, ma demande sera plus simple. Mon logo sera apposé quelque part sur le produit fini, puis sinon, une pizza devrait faire l’affaire.”

Il allait faire le plein de pizza à se rythme. Avec déjà Léo et l’autre mec noir qui lui en devaient aussi. Quoique il n’avait pas croisé le truc noir depuis un bon moment dans les couloirs de Yuei. Avait-il disparu lui aussi, comme Tsuna? Après tout c’était le mode depuis quelque temps, les disparitions d’étudiants. Il avait lui-même pris part à tout ça, mais il avait eu la décence de réapparaitre après une nuit lui au moins.

”Pour les lunettes, j’ai tout ce dont j’ai besoin, je te ferai signe dès que ce sera complet. Maintenant, on passe aux choses sérieuses. Idée #2.”

Il reprit les lunettes à l’apprenti-héroïne et déposa tous ses outils sur la table avant de s’asseoir sur une chaise face à l’autre.

”On entre dans le domaine du complexe là. Il n’y aura pas vraiment de test aujourd’hui et pas d’échéancier, je dois d’abord établir les tests et, juste ça, ça risque d’être long.”

Avait-il piqué sa curiosité? Il l’espérait.

”Le “concept” que j’ai en tête en ce moment, serait de créer des amplificateurs pour tes rayons, sous forme de gants. Du genre en mettant 50% de l’énergie que tu mets normalement dans une attaque, tu obtiendrais quand même 100% de leur force. C’est techniquement possible, mais pour celà, je dois analyser les projectiles en tant que tel. Et je n’ai pas d’outil pour le faire en ce moment. Je vais réfléchir à ce problème et, quand tu viendras chercher tes lunettes, j’aurai idéalement trouver un moyen de faire l’analyse. Ça marche?

Le procédé ne serait pas facile, mais Haru avait déjà quelques idées en tête sur comment il allait s’y prendre… Si l’idée plaisait à sa cliente bien sûr. Le client était roi.

Il était à la bourde et le savait. Il avait prévu être à l’atelier dès très tôt le matin, puisqu’il avait dit à Chiruki de passer en journée et qu’il ne pouvait pas savoir exactement à quel moment elle viendrait, mais il avait bossé toute la nuit sur son projet du Y.E.S. et n’était tombé endormi qu’aux petites heures du matin, il avait donc fait une grâce matiné non prémédité et là, il était déjà un peu dépassé midi et il courait dans les corridors en direction de l’atelier. Il n’avait pas pris de petit déjeuner et crevait de faim, son bras n’était pas encore ajusté et ses système n’avait pas été correctement interrompu, il lagguait donc un peu, mais il avait une promesse à tenir.

Il ouvrit à la volé la porte de l’atelier pour voir que l’apprenti héroïne l’y attendait déjà seule, une boîte dont le contenu n’était un secret pour personne reposant sur une table à côté. “Parfait” pensa l’ingénieur. Un coup d’oeil sur l’horloge accroché au mur lui indiqua l’heure. 12h11. Il espérait qu’il ne l’avait pas trop fait attendre (et surtout que la pizza était encore chaude) et qu’elle ne lui en voudrait pas trop (et qu’elle accepterait quand même de lui donner de la pizza). Il salua rapidement la jeune femme de son bras droit (son poignet robot se désarticulant suite au mouvement, il le replaça d’un geste machinal), puis s’approcha rapidement de son poste de travail habituel sur lequel il prit la paire de lunette qui y trainait et la lança vers Chiruki.

”Essaie!

Pendant qu’elle faisait ce que l’ingénieur lui avait dit, celui-ci se lança vers la boite et l’ouvrit pour y découvrir… Des ananas. Il réfléchit quelques secondes, puis haussa les épaules. S’était son petit déjeuner après tout. Il englouti la première pointe, puis, en mangeant sa deuxième, se retourna vers sa cliente.

”Y a de cib la é la, fé fac la é vi’”

Il avalla sa bouché

”Hum, je disais. Il y a des cibles là et là, fait face là et vise les côtés”

Il avait installé deux cibles, sur deux murs opposés. Puis, il lui avait pointé un troisième mur, entre les deux autres, auquel elle devait faire face. Le meilleur des tests possible était clairement le test pratique. De plus, les cibles étaient équipés d’appareil qui lui permettrait d’analyser la composition des rayons et donc de savoir comment les amplifier...