Fiche de présentation de Mizuna Okazaki (FINIE)

"Tout va bien à présent ! Pourquoi ? Car je suis là !"

Le cri des enfants retentit dans plusieurs pièces du manoir des Okazaki, dans la ville d'Hosu. Plusieurs maids, personnels d'entretiens et autres personnes travaillant au manoir passaient et entendaient les agitations se faisant dans la chambre de la petite Mizuna. Devant la télévision, le groupe d'enfants admirèrent la figure héroïque de celui qui était connu comme étant le plus grand héros de tous les temps... All Might ! Ce héros qui réussissait à se faire apprécier de tout le monde, les petits comme les grands... celui qui inspirait les plus jeunes à devenir des super héros ! Tous les enfants ici présents souhaitaient devenir comme lui. Ils criaient le nom avec admiration de celui qu'ils connaissaient comme leur idole. En chœur, ils prononcèrent avec engouement les deux mots fétiches à la fin de la vidéo en levant le bras en l'air :

"PLUS... ULTRAAAAAA !"

"P-Plus ultra !"

Un peu en retard, Mizuna prononça les mêmes paroles avec un peu plus d'hésitation. Elle se demandait... qu'est-ce que ça voulait dire, "Plus Ultra" ? Ses camarades n'arrêtaient pas de répéter ces mots, mais elle n'a jamais compris ce que cela signifiait. Comme beaucoup de choses chez les héros d'ailleurs. Elle avait un peu de mal à comprendre ce que cela signifiait "être un héros". À son âge, les autres enfants ne se posaient pas de questions, ils se laissaient simplement emporter par la vague d'excitation tout en regardant les héros briller... mais elle, elle était différente. Elle tenait à être responsable, car elle savait qu'elle devait devenir une super héroïne hors pair. Car après tout, c'était ce que lui répétait ses parents sans cesse !

Ses parents étaient un couple de héros... L'héroïne Pudding, et l'héros White Knight ! Deux héros pros, mariés et travaillant ensemble. Ensemble ils formaient un duo de chocs. Sans pour autant être super populaires, ils rentraient dans la norme des héros professionnels, et avaient un certain nombre de fans. Les deux s'occupaient des enfants. Pudding, de son vrai nom Meari Okazaki, s'approcha de sa fille avec un gros gâteau au chocolat en main. Le sourire maternel, elle posa la pâtisserie sur la table et donna un bisou sur le front de sa fille.

"Joyeux anniversaire ma chérie !"

Du haut de ses 6 ans, Mizuna se leva et fit sa grande. La petite se sentait déjà adulte ! Elle avait hâte de devenir une héroïne et de rendre fier ses parents. Elle les trouvait si cools en tant que héros qu'elle voulait faire comme eux. Et ses parents étaient fiers, et heureux que leur fille suive le même chemin qu'eux. Pour eux, être héros était la meilleure chose qui leur soit arrivé de toute leur vie. Et ne souhaitant que le bonheur de leur fille, ils s'efforçaient à donner le meilleur d'eux-mêmes en tant qu'héros, afin de la rendre fière et de l'inspirer à son tour.

"Chérie... je dois te parler en privé..."

White Knight, appelé Haruki Okazaki en dehors de ses heures de travail, venait d'interpeller sa femme pour un sujet urgent. Le couple s'éloigna alors un moment dans un coin du salon. Intriguée, Mizuna les observa de loin. Elle grimaçait. Vu leurs regards et l'attitude qu'ils avaient, elle se doutait de ce qui allait se passer. Elle avait l'habitude à force... elle arrivait à prédire quand CES moments arrivaient. Finissant leur discussion, la mère s'approcha de son enfant d'un air gêné et tristounet, avant de lui dire d'une voix douce :

"Ma chérie... je suis désolée mais papa et moi devons nous absenter un moment. Une urgence, on nous appelle..."

Bingo. Elle l'avait deviné. Elle aurait quand même préféré que ce soit autre chose. Elle commença à prendre une mine tristounette, avant de lui demander :

"Encore... j'aurais voulu que vous restiez papa et toi... mais vous allez rentrer bientôt hein ?"

"Avant la fin de la fête... promis. Et on continuera de fêter ton anniversaire ensemble ma puce. Hey... ça va, tu n'es pas trop triste...?"

"Non... ça va. Vous allez taper plein de méchants hein ?!? Vous êtes vraiment des héros trop cools ! Vous me raconterez hein, hein ?"

"Ah ah, oui ne t'en fais pas ! Morgan... je vous laisse vous occuper des enfants pendant notre absence."

"Bien monsieur."

La nourrice acquiesça en s'inclinant légèrement en avant. Donnant un dernier baiser à leur fille, ils se préparèrent alors avant de s'en aller, dans leurs costumes flambant neufs, le dos tourné aux enfants. Leur charisme resplendissait à travers leur marche coordonée. Ils allaient partir en beauté... ouvrant la fenêtre de la chambre de leur fille, qui se trouvait au 3ème étage, les deux sautèrent... il y eut un cours instant où on ne les vit plus. Leurs figures réapparurent d'un seul coup, avec la mère accrochée aux jambes de son mari, et celui-ci s'envolant avec ses grandes ailes de chauve souris déployées. Les enfants les regardèrent s'en aller, ébahis, et poussant des cris tout excités.

"Ouaaaaaah ! Ils y vont, les héros ! Mizuna, tes parents sont trop classes !"

"Hé hé ! Ouais, mes parents ce sont les plus forts ! Des super pros... tous les vilains perdent contre eux !"

Elle croisa les bras avec fierté et arrogance. Oui, ses parents étaient géniaux et elle les voyais avec des étoiles dans les yeux. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir triste. Rentrer avant la fin de la fête, hein ? Elle savait déjà que ce ne serait sûrement pas le cas. Quel dommage. Elle espérait qu'ils seraient au moins restés pour son anniversaire... bien qu'elle admirait leur travail en tant que héros, elle aimerait passer plus de temps avec eux. Parfois, ils lui manquaient. C'est encore plus le cas avec son père, qui parfois travaille dans l'entreprise familiale. Au moins elle n'était pas seule, elle avait ses copains et sa nourrice qui prenait soin d'elle. Mizuna était en bonne santé, avait une bonne éducation, et sa famille avait l'argent avec lequel elle pouvait s'offrir tout ce qu'elle souhaitait. Elle avait la belle vie...

"Venez on joue au super héros !"

"Ouais !"

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"Ouah Mizuna... elle a fait le meilleur score de la classe !"

"Elle est vraiment la meilleure en tout ! Je l'envie..."

Mizuna avait désormais 10 ans, et enchainait les prouesses depuis l'école primaire. D'excellente notes dans toutes les matières, et une maîtrise de son alter excellente pour son âge. Tel était le résultat de ses efforts effrénés, de ses entraînements... elle était la meilleure de sa classe, et de loin. Une vraie graine de génie. En continuant sur cette lancée, elle deviendrait une héroïne excellente parmi les pros... du moins, c'était ce que lui répétait sans cesse ses parents. Elle se mettait la pression en travaillant beaucoup. Elle tenait à tout prix devenir héroïne, pour ses parents, mais aussi pour elle... elle veut dégommer du vilain ! Elle a hâte de ce jour. Elle s'entraîne tous les jours à combattre, à chaque fois en se donnant à fond... la baston, ça la passionnait énormément. Elle avait tellement d'énergie à revendre qu'on lui a offert un punching ball, un sac de sable, avant de céder à sa demande d'avoir une salle de sport pour elle toute seule. Elle pouvait passer des heures là-dedans à s'exercer, et chaque fois qu'on la voyait là-dedans elle était une toute autre personne. Là où en dehors elle était une fille douce, enfantine et féminine, à l'intérieur elle avait un comportement de garçon manqué, bruyant et agressif.

Quelques fois, c'était ses parents eux-mêmes qui l'entrainaient. Mais cela restait assez rare. Ils étaient toujours très occupés par leurs métiers de héros. À force, Mizuna avait prit l'habitude... même si ça restait toujours frustrant de les voir partir aux moments les plus inopportuns. Mais elle les aimait énormémement, et eux aussi en plus d'être fiers d'elle et de ses exploits. Et Mizuna était heureuse de les rendre heureux.

"Où pars-tu Mizuna ?"

"Mes gants de boxes sont trop abîmés... je vais au centre-ville à la boutique de sport pour en acheter des tous neufs !"

"Ah ? Tu n'as pas besoin de le faire, j'ai prévu d'envoyer du personnel demain aller t'en acheter, tu peux rester à la maison..."

"Non merci, je peux le faire moi-même ! Et puis aujourd'hui j'en profite, c'est les soldes ! En plus j'ai envie de les utiliser pour mon entraînement ce soir. Je serais pas longue !"

"Oh je vois... pas de soucis, à toute à l'heure !"

Ce n'est pas parce qu'elle était dans une famille de riches qu'elle devait s'abandonner à la paresse et l'oisiveté. Elle préférait éviter ce genre de facilité, elle savait que ça lui serait plus bénéfique lorsqu'elle serait une héroïne professionnelle. Mieux valait tout faire par soi-même ! Elle se dirigea alors au centre-ville, imitant les grands, du haut de ses 10 ans. Même à cet âge elle était assez responsable pour acheter ce genre de courses toute seule. Elle s'acheta alors de nouveaux gants, comme prévu, avant de repartir vers le chemin du retour. Cependant...

"À L'AIDE !!! UN SUPER VILAIN ATTAQUE LE CENTRE COMMERCIAL !"

Au même moment, une explosion se produisit. Il ne fallut pas longtemps avant que la panique prit le contrôle de toutes les personnes du magasin. Tous évacuaient les lieux petit à petit. Mais parmi eux, la petite Mizuna penait à s'enfuir. Chacun se bousculaient, et elle était trop petite... et contrairement aux autres enfants, elle n'était pas accompagnée de ses parents pour l'aider. Voyant qu'elle restait derrière, elle décida de prendre une mauvaise décision. Celui de chercher une autre sortie, plutôt que de suivre la foule. Elle s'éloigna alors, sans savoir où aller, et finit par se retrouver dans isolée. Et alors, en tournant dans un angle de magasin, elle vit une scène incroyable...

Un super héros faisait face au vilain. Elle se cacha en réalisant qu'elle se trouvait proche du danger, et les observa. Elle aurait pu faire marche arrière, mais une forme d'excitation se mêlait à la peur du danger. Elle allait voir un héros se battre contre un vilain pour la première fois, de ses propres yeux !

"À toi de me montrer ce que tu sais faire... héros !"

Le combat commença. Mizuna observa chaque mouvements avec de grands yeux ronds. Ils étaient très rapides... elle avait du mal à les suivre. Les deux adversaires s'échangeaient les coups en utilisant leurs alters, de manière spectaculaire. Mizuna encourageait le héros en son fort intérieur, étant incapable de crier ses encouragements. Le combat qu'elle regardait la fascinait... c'était comme ce à quoi elle s'imaginait en vrai : les impacts des coups qui résonnant sur plusieurs mètres, le vent soufflant lors des mouvements brusques et les cris des combattants montrant toute leur détermination... cependant plus elle regardait le combat, plus elle remarqua que quelque chose n'allait pas...

"Qu-Qu'est-ce que ça veut dire...?"

Le héros était en difficulté. Le super vilain commençait à le dominer. C'était la première fois qu'elle voyait ça. Mizuna constata alors que le vilain enchaînait les coups avec plus de force, plus de vitesse... et son endurance était supérieure. Il était le meilleur des deux, sans aucun doute. Ses mouvements étaient précis, coordonnés, il avait un véritable style de combat. Mizuna ressentit alors un sentiment étrange. Elle avait beau se mentir à elle-même, elle s'en rendait compte. Le vilain gagnerait cette fois-ci, car il était meilleur. Pas de fourberie ou autre, cette victoire serait méritée. Il s'était battu vaillamment... et il s'était battu avec classe. Elle ne pouvait se le cacher... elle ressentait une certaine admiration pour ce combattant. Jamais elle n'aurait cru admirer un vilain au combat. Ça lui fit comme un choc. Elle se moquait de savoir que le héros allait perdre ou non. Elle voulait juste continuer de les voir se battre afin d'admirer le combat épique, avec une personne briller de par sa puissance.

Le combat se poursuivit... mais au bout d'une ou deux minutes, le héros s'effondra, vaincu. Inconscient, son corps se vidait peu à peu de son sang. Le vilain, vainqueur, s'en alla alors sans dire un mot, le dos tourné vers Mizuna qui finit par sortir de sa cachette. Son cœur battait toujours aussi fort sous la pression. Elle avait du mal à croire ce qu'il venait de se passer. Elle avait beau être terrifiée par la défaite du héros et du piteux état dans lequel il était, elle ressentait aussi une immense satisfaction et excitation. Ce combat était spectaculaire. Le vilain avait fait preuve d'une force incroyable. Il méritait sa victoire. Mizuna ne savait plus où donner de la tête. Elle se rapprocha lentement du héros se trouvant à terre et l'observa.

"M-Monsieur le héros..."

Elle marcha dans le sang encore chaud, et qui continuait de se répandre. Elle s'immobilisa alors. C'était la première fois qu'elle voyait autant de sang. Le visage du héros était déformé par les coups. Pour la première fois, Mizuna vit une image faible des héros. Cette image était celle qui la suivrait toute sa vie, et avec cette pensée : "Une fois à terre... Le héros n'avait pas l'air si impressionnant que ça."

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"Tu as eu la note maximale Mizuna... félicitations."

Même au collège, Mizuna ne lâchait rien et continuait d'accumuler les excellentes notes. Elle avait maintenant 13 ans, et continuait son avancée pour devenir une super héroïne. Cependant... plus elle grandissait, plus cet objectif ressemblait plus à un rêve d'enfant. Les héros commençaient à la lasser. Elle s'était remise en question sur elle-même, sur ce qu'elle voulait devenir et sa vision des choses... elle se rendait compte maintenant que ce n'étaient pas les héros qu'elle adorait. Ou plutôt si, mais qu'une seule facette d'eux. Elle aimait les voir se battre, parce qu'ils étaient forts. Mais elle n'aimait pas les voir secourir les gens. Elle aimait simplement les bons combats, bien violents, et épiques. Son goût pour la violence s'est d'ailleurs accru au fur et à mesure qu'elle eut le droit de regarder des émissions plus "adultes" et les animés.

Elle se retrouvait donc dans une situation bien classique des adolescents de son âge. Elle ne savait pas quoi faire plus tard. Elle ne trouvait rien de spécial qui lui plaisait. Si elle continuait aussi ardemment vers la voie du super héros, c'est parce que c'est ce qu'elle a aspiré depuis sa toute petite enfance, elle et ses parents... mais franchement, secourir des gens, aider les plus faibles et démunis ? Bien que ce soit une cause très louable, elle ne se voyait pas faire ça toute sa vie. Les héros ne faisaient pas que se battre, et c'était là ce qui la gênait.

Sortant de l'école, elle y réfléchissait encore sur le chemin du retour. Prenant le chemin habituel qu'elle connaissait, quelque chose d'inhabituel se produisit. La route était bloqué à cause d'un combat entre un super héros et un vilain. Ça a touché un grand périmètre, et cela lui posait un gros problème pour rentrer. Souhaitant se débrouiller toute seule, elle n'appela ses parents avec son téléphone, et décida de prendre un chemin improvisé. Elle s'éloigna alors, et s'égara pendant quelques minutes. D'un coup, elle entendit de l'agitation en provenance d'une ruelle. Cela ne lui disait rien qui vaille mais la curiosité était plus forte qu'elle, alors elle décida d'observer discrètement...

Laissant sa tête dépasser l'angle de la ruelle, elle vit ce qui semblait être deux groupes de jeunes hommes se faisant tête. Ils avaient l'air de voyous... parmis eux, deux hommes plus en avant se battaient, tandis que les autres regardaient. Ils utilisaient leurs alters ! Mizuna savait que c'était illégal. Elle les regarda combattre, se remémorant le combat contre le héros et le vilain qu'elle a vu trois ans plus tôt. Comme cette fois là, Mizuna ne pouvait pas s'empêcher de regarder le combat. Il était bien moins impressionnant que celui avec le héros et le vilain mais... elle y donnait tout de même un certain intérêt. Elle observa jusqu'au bout. Lorsque le combat fut terminé, le vainqueur finit par remarquer la petite l'observer en douce... leur regard se croisèrent, et paniquée, Mizuna s'enfuit en courant.

Cela aurait pu en rester là et n'être qu'un événement sans importance. Mais étrangement, Mizuna se sentait le besoin de revenir à cet endroit. Elle ne savait pas trop pourquoi elle voulait faire ça. Elle avait l'impression que c'était son inconscient qui le voulait. Était-ce parce que cela l'avait intriguée ? Ou bien, elle espérait revoir une autre bagarre ici ? De toutes manières, elle se disait au fond d'elle qu'elle ne risquait rien.. que probablement il ne se passerait rien en y retournant. C'est ce qu'elle fit alors, elle prit le même chemin qu'hier en sortant des cours et aperçu la ruelle où avait eu lieu la bagarre. Elle s'y dirigea alors et l'observa discrètement... il n'y avait rien. Elle s'y attendait...

"C'est malpoli d'espionner les gens tu sais ?"

Mizuna sursauta et se retourna vers la voix qui l'avait interpellée. Elle recula alors de quelques pas, reconnaissant le jeune homme qui s'était battu et l'avait vu l'autre jour. Mizuna le fixa du regard, prise de peur. Celui-ci avait maintenant un bandage aux bras et un pansement sur la joue, sûrement dus aux blessures d'hier. Son sourire laissait entrevoir une attitude amicale... à moins que ce ne soit de la moquerie suite au comportement de la jeune fille perdue. Allait-il lui faire du mal ? Mizuna commençait à regretter amèrement sa décision de revenir ici, qu'est-ce qui lui avait pris de se remettre en danger à nouveau ? Ses parents lui crieraient dessus pour son imprudence...

"Q-Qu'est-ce que vous voulez ?"

"C'est plutôt à moi de dire ça ! Pour commencer hier je te vois nous espionner tranquille, et là je te vois à nouveau dans le quartier. Et pour revenir à l'exacte même ruelle en plus. Alors dis moi, tu veux quoi ? T'as un problème ?"

Mizuna détourna le regard, intimidée. Il venait de prendre un ton bien plus sérieux d'un coup. Que pouvait-elle lui répondre ? Elle-même était confuse à propos de la raison de sa venue. Le croirait-elle si elle lui disait que c'était seulement de la curiosité ? La pauvre enfant était soumise au stress. Les pensées défilaient dans son esprit, tant qu'elle ne savait quoi dire... alors elle improvisa.

"V-Vous... Vous vous êtes bien battu hier..."

Sa phrase laissa un blanc. Son interlocuteur la regarda avec de grands yeux ronds, s'attendant à tout sauf à cette phrase. Mizuna se rendit compte à quel point elle paraissait comme une personne bizarre et rougit alors. Puis d'un coup, sans prévenir, son interlocuteur se mit à éclater de rire.

"Ah ah ah ! Sérieusement ?!? Elle est bien bonne celle la... tu me fais marrer. Je dois te remercier je suppose ? M'enfin bon... en vrai, cette baston était pas si ouf que ça. Par contre celle qui va venir va être plus intéressante... sortez de votre cachette vous deux."

Mizuna l'écouta sans comprendre. Elle vit alors deux personnes aux airs malsains arriver derrière le jeune homme. Tenant chacun une batte de baseball en main, Mizuna assuma qu'ils étaient également des voyous. Les deux portaient un regard énervé en direction de l'autre garçon. La situation prenait un tournant innatendu, et Mizuna se trouvait au milieu d'histoires qui ne la regardaient pas...

"Enfoiré ! T'as su qu'on était là ?!?"

"Même un aveugle vous aurais remarqué bande de bouffons. Vous vous êtes cru discrets ?"

"T'aurais du t'enfuir quand tu le pouvais p'tit con... t'as cru que tu pouvais t'en prendre à notre bande comme ça ? Tu vas payer pour ce que t'as fais à Hanjiro !"

Hanjiro ? Mizuna ignorait de qui il s'agissait, mais vu ce qu'ils racontent il devait sûrement s'agir de l'homme qui a été tabassé hier. Mizuna recula, complètement désamparée.

"Venez j'vous attends. J'vous gère, sans Alter."

Mizuna resta au loin observer le début de la bagarre. Les deux hommes armés foncèrent en même temps vers leur adversaire. Pourtant, malgré leur avantage, celui-ci réussissait à leur tenir tête en esquivant les coups. Cela n'avait rien de professionnel ou technique, tout comme les coups qu'il infligeait, c'était simplement du combat de rue... et pourtant, Mizuna restait fascinée par ce qu'elle voyait. Ce défilement de force brute était impressionnant, et arrivait à battre les deux hommes. Le combat ne dura que quelques secondes, les deux qui l'avaient provoqué finirent au tapis. Ayant reçu quelques blessures, le jeune homme se tourna vers Mizuna. Debout et droit, il l'a regardait comme s, il ne s'était rien passé. Okay, ce genre de scène avec ce plan là était complètement cliché, se disait-elle. D'habitude elle déteste ce genre de gimmick avec les super héros. Mais là, après avoir vu la scène de ses propres yeux, elle ne pouvait s'empêcher de trouver ça classe.

"Au final c'était pas si dingue que ça. À peine de quoi s'échauffer..."

"Pfft ! Comment vous vous la pétez !"

Mizuna se surprit à rigoler avec un parfait inconnu. Un parfait inconnu assez dangereux en plus de ça. En la voyant ainsi, le garçon se contenta de sourire, et se retourna vers la sortie de la ruelle.

"Viens on va parler un peu. J'mappelle Aiden. C'est quoi ton nom le microbe ?"

"M-Mizuna !"

Cette rencontre avait pris un tournant innattendu. Mizuna ne refusa pas l'invitation d'Aiden, de peur qu'il le prenne mal. Elle décida donc de traîner avec lui, tout en restant sur ses gardes. Mais elle ne savait pas que cette décision allait bouleverser sa vie...

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Au départ, Mizuna pensait que cela ne se produirait qu'une seule fois. Mais au final, elle-même s'est surprise à vouloir reparler à Aiden. Après tout, il n'avait pas été méchant avec elle, bien au contraire. En plus de cela, ce garçon l'intriguait par sa force. Il ne lui en fallait pas beaucoup pour qu'elle recommence à le voir plusieurs fois. Malgré cet acte inconscient, Mizuna se retrouvait sans problèmes à le côtoyer. Ils commencèrent alors à s'entendre. Aiden l'avait également présentée à une bande de voyous dont il faisait parti, et étrangement Mizuna arrivait à bien s'entendre avec. Elle commença alors à les voir plus régulièrement. Plus elle leur tenait compagnie, plus elle commençait à voir une autre facette du monde. Elle qui appartenait à un environnement bourgeois, elle découvrait les classes plus basses, ainsi que leur état d'esprit. Un jour, lors d'une discussion avec Aiden, les deux abordèrent le sujet des super héros...

"Les super héros... tu penses vraiment qu'ils sont si utiles que ça ? Okay, ils tapent sur les vilains et sauvent les gens des accidents. Mais en fin de compte, est-ce qu'ils aident vraiment ceux dans la nécessité ? Qu'en est-il des gens malades, et de ceux dans la misère qui ne demandent qu'un peu de pain et d'eau pour manger ? Ces gens là qui souffrent au quotidien, la société ne leur vient pas en aide. Et c'est pareil pour les super héros. Qu'ils soient là ou non, la société change pas. Ce sont toujours les plus friqués qui sont aidés."

Mizuna l'écouta attentivement. Ce qu'il disait était-il vrai ? C'est vrai que dit comme ça c'était crédible... mais est-ce qu'il fallait diminuer les super héros pour autant ? Mizuna réfléchissait. La voyant ne pas lui répondre, Aiden reprit son monologue.

"Tu veux savoir l'ironie dans tout ça ? Les vilains, ceux que les héros et la police arrêtent tout le temps. Certes, y a bien certains qui sont des grosses ordures, psychopathes ou tout ce que tu veux... mais au final, les plus courants sont les petits voleurs lambda. Les petits crimes commis par des gens qui volent par nécessité, car ils n'arrivent pas à survivre avec ce qu'ils ont. Et ces gens là, ils sont tout autant arrêtés que les super vilains par les policiers et les héros. Ces gens qui sont punis car on ne les aide pas et qu'ils nous prennent tout. Dis moi, tu trouves ça héroïque toi ?"

Mizuna le regarda avec de grands yeux ronds. C'est vrai qu'elle a eu l'habitude de ne voir que les "gros" vilains à la télévision. Mais pour les vilains lambda ? Elle y avait peu pensé, même si elle se doutait qu'ils soient comme l'ai défini Aiden. Les héros ne seraient donc pas héroïques ? En y réfléchissant, elle se rendait compte que c'était vrai, cela faisait depuis longtemps qu'elle a arrêté de les voir ainsi. Bien qu'ils sauvent des gens et arrêtent des vilains, pour elle ils ressemblaient plutôt à des guignols en costumes, qui ne se prenaient pas au sérieux. Montrant leur charisme et se faisant beaux pour vendre des goodies. Mizuna connaissait tout cela. Son père travaillait dans l'entreprise familiale Okazakis, qui mettaient en valeur le marketing autour des super héros à travers les jouets et les goodies. Mizuna savait donc que les héros étaient aussi des outils pour vendre. Certains se donnaient une fausse image de la justice dans leurs propres intérêts. C'est une chose que son père lui a toujours appris, il y a parfois des "mauvais héros" dans ce monde. Mais avec ce qu'avait dit Aiden, Mizuna se demandait si finalement ce n'était pas le cas de tous.

"Vu comment je t'ai parlé, j'pense que t'as compris que j'appartiens à cette catégorie de personnes. Mais au final, je m'y suis fais. La vie est comme ça, et on pourra rien y changer... alors... j'ai décidé de ne jamais me lamenter. Et surtout de vivre librement, sans me soucier des règles instaurées par cette société injuste ! Afin de vivre heureux et sans regrets. C'est mon crédo !"

L'admiration. C'était ce qu'elle ressentait envers son ami, et du mode de vie qu'il empruntait. C'était la première fois que Mizuna admirait autre chose que la bagarre. Quelque chose de nouveau s'imprégnait d'elle... cette idéologie du monde s'imprégnait peu à peu dans l'esprit de l'adolescente. Ce soir là, par ce simple discours, Mizuna fut complètement changée.

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Des mois passèrent, mois où Mizuna continua de traîner avec la bande. Ils se rapprochèrent, jusqu'à devenir très proches. Et ils lui trouvèrent même un surnom ! Les garçons s'appelaient les "bro's", et la plus âgée du groupe, Brody, la "Sista"... alors ils ont décidé d'appeler Mizuna "Lil'Sis", comme pour "Little Sister". Ce surnom la plaisait beaucoup, et bien que les noms "frères et sœurs" n'étaient que des rôles, elle considérait leur relation comme tel.

À force de traîner avec eux, Mizuna fut forcément influencée, et pas de le bon sens. Elle assista à plusieurs de leurs activités. Principalement du vol et de la baston de rue. Elle faisait en sorte de cacher son identité, et de toujours regarder si on l'observait lorsqu'elle allait les voir. L'enfant modèle qu'elle était depuis toute petite commençait à se rebeller. Elle se mit à moins réviser, et à être moins bosseuse en classe. Elle pouvait très bien réussir sans de toutes manières. Elle se laissa aller à la décadence, bien qu'elle restait toujours très "coincée" pour tenter certaines choses. Son éducation la bloquait toujours un peu. Elle restait plutôt jeune aussi, donc c'était compréhensible. Elle réussi néanmoins à l'âge de quatorze ans à voler un porte feuille... mais la simple pensée du stress qu'elle ressentit lors de l'acte la dissuadais de le refaire à nouveau. Elle avait bien cru que son cœur allait lâcher ! Et puis, il y avait autre chose qu'elle tenta à leur côtés...

Les combats de rue.

"Whoa, elle le rétame sérieux ?"

"On dirait un animal enragé !"

La voilà d'ailleurs. Posée sur le corps d'un homme plus âgé, elle le rouait de coups. Ses compagnons l'observaient faire, étonnés par le changement radical dans le comportement de la jeunette. Elle qui était d'habitude plus réservée, timide et qui se mettait à l'écart, jamais ils ne l'auraient imaginé agir ainsi. Elle enchaînait les coups sans s'arrêter, on aurait dit une folle ! Normalement elle n'aurait pas du agir. Ce groupe de voyous étaient venus leur chercher des problèmes, alors ils ont commencé à se battre. La bande de Mizuna eurent du mal à les gérer, et l'adolescente finit par se retrouver sans le vouloir au milieu de la bagarre. Et les voilà désormais. Ils avaient battu le gang adverse, mais Mizuna elle était loin d'avoir fini. Elle continuait de tabasser son adversaire inconscient, giclant du sang à chaque coup de poing.

"Heeeey, tu veux le tuer ou quoi ? Calme toi !"

Aiden s'approcha et tira Mizuna par le bras Ils avaient beau être des voyous, ils n'étaient pas encore des assassins. Et il faut dire que le comportement de la jeunette était assez flippant pour eux. L'éloignant de l'homme à terre, Aiden observa Mizuna. Ses pupilles dilatées fixaient l'homme au visage déformé par les coups. Sa respiration était rapide et saccadée, sa poitrine gonflant à chaque inspiration. Tout son corps était pris de tremblements, causés par un surplus d'excitation. Elle se tourna alors vers Aiden, l'air surprise, semblant l'avoir ignoré jusqu'ici.

"Il t'a pas loupé... hey, ça va ?"

Mizuna cligna des yeux, puis fut prise d'une vive douleur à l'épaule. Elle ressentit d'un coup la blessure causée par le coup de poignard qu'elle avait subit. L'adrénaline tombant, elle commença à gémir de douleur. Le groupe trouva un endroit où se poser, et Aiden commença à examiner la blessure. Du slime coulait de son corps, comme le ferait du sang sur un corps humain... mais Mizuna ne s'inquiétait pas, grâce à son alter ce genre de blessure n'était pas si grave. C'était juste très douloureux...

"H-Hey, vous inquiétez pas pour moi ! Mon Alter va me soigner, ça sera bon dans une petite heure ou deux..."

"Y a encore l'hémorragie, puis tu dois avoir super mal... on va pas te laisser dans cet état Lil'Sis ! Brody donne moi ton couteau vite fait..."

Le jeune homme retira alors son haut et son T-shirt, qu'il commença à découper avec le couteau. Sous la vue du torse nu, Mizuna eut un frisson, tandis qu'un sentiment nouveau nacquis en elle. Gênée, elle détourna le regard pendant qu'il lui appliquait un bandage improvisé. Aiden... en plus de bien s'entendre avec lui et d'admirer sa manière de penser, il était très beau garçon. Mizuna eut une pensée farfelue pour la première fois, un fantasme... mais réalisant qu'il avait fini, et qu'elle était perdue dans des pensées qu'elle-même trouvait étranges, elle se ressaisit et se leva en le remerciant. Toute gênée, elle avait du mal encore à comprendre ce qui venait de lui arriver...

"Bah alors, tu cachais ton jeu en fait ! Jamais je te pensais capable d'un truc pareil, t'as été ouf ! T'as un grain un peu, nan ?"

Il lui tapota la tête. C'est vrai, elle avait complètement perdu le contrôle de ses émotions. On aurait dit une folle à ce moment là. En y repensant, ça l'effrayait elle-même. Et pourtant lui, il continuait de la caresser et de lui sourire comme si de rien n'était... ça renforçait encore plus son admiration envers lui. Un jour elle aimerait partir avec la bande, vivre au jour le jour à leurs côtés, sans se soucier de rien ni personne... mais elle ne pouvait pas. Elle n'arrivait pas à défier l'autorité de ses parents. En plus, aller à l'aventure comme ça lui faisait encore un peu peur. Mais bientôt... bientôt elle le ferait. Car elle veut suivre ses amis à tout prix... elle veut rester aux côtés d'Aiden.

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Son quotidien continuait tranquillement. Mizuna avait maintenant 15 ans. Un pas de plus vers la maturité, bien qu'en soit pas grand chose n'a changé. Sa relation avec la bande est toujours la même. Ses sentiments envers Aiden étaient plus forts encore, et parfois elle avait du mal à les comprendre... son admiration était forte, si forte, qu'elle de demandait si cela ne cachait pas autre chose... mais elle n'arrivait pas à y croire ! De l'amour, envers son "bro" ? Ce serait ridicule ! Alors elle s'efforçait de croire que ce n'était que de l'admiration, rien de plus.

Plus le temps passait, et plus vite elle devait choisir une solution par rapport au chemin à suivre. La fin de l'année approchait, et la prochaine c'était le début du lycée. Ses parents lui disaient que son collège allait très certainement la recommander pour Yuei, la plus prestigieuse école de héros. Si elle y allait, vu la distance du trajet et le temps qu'elle y passerait, elle ne pourrait plus voir la bande. À côté, ses parents eux étaient fiers d'elle, et continuaient de l'encourager. Mizuna ne voulait pas devenir héroïne, mais elle ne souhaitait pas non plus les décevoir. Alors que faire ? Quelque soit le choix qu'elle devra prendre, elle devra le faire vite. La fin de l'année approchait à grands pas. La pression que cela lui mettait était insupportable. Petit à petit cela affecta sa santé, gardant constamment un haut niveau de stress et aillant des difficultés à dormir. Et alors, un jour elle finit par craquer...

"Insulter un professeur et frapper un élève ?!? La même journée ?!? Mais qu'est-ce qui t'as pris ?!?"

C'était la première fois que son père lui criait dessus comme ça. C'est vrai, elle avait fait une grosse connerie... elle n'avait jamais fait ça avant. Elle qui était si modèle, elle n'avait pas l'habitude de subir la colère de ses parents, et cela l'effrayait. Elle restait debout sans bouger.

"Cela fait depuis un moment que tu t'aventures sur la mauvaise pente. Tes notes ont baissé, tu es moins sérieuse... cette fois-ci tu as dépassé les limites jeune fille. Je suis obligé de te punir. Ce week-end tu seras privée de sortie."

Même si au fond ce n'était rien de grave, cela lui faisait du mal. Ridicule pas vrai ? Ne pas sortir un week-end, ça paraît ridicule comme punition... et pourtant ça la touchait beaucoup. C'était sa première vraie punition, et symboliquement, cela montrait le manque de confiance que ses parents lui portaient. Elle les avait déçu, et cela lui brisait le cœur. Actuellement, elle était une gosse qui s'en voulait après avoir commis une grosse bêtise... et elle ne voulait plus recommencer à sortir avec la bande, pour un long moment. Elle accepta sa punition sans hésiter. Le week end arrivé, elle restait dans sa chambre, plongée dans ses pensées en repensant à ce qui est arrivé. Elle était remplie de doutes... elle n'avait toujours pas pris sa décision, et était encore plus effrayée par les conséquences. Et puis, elle reçut un appel des plus importants sur son portable...

"Mizuna ? Hey, tu as oublié quel jour on était ? Tu peux plus reculer maintenant... alors, tu viens ou tu viens pas ?"

Mizuna écarquilla les yeux. Elle avait failli oublier. Demain allait marquer un grand tournant chez la bande... pendant des mois, Aiden et les autres avaient préparé leur "grand coup". Ils allaient s'attaquer à du lourd, à savoir la banque d'Hosu. Ils passaient à une étape supérieure en faisant ça. Avec ce coup ils n'allaient sûrement plus être de simples voyous, mais de vrais vilains. Sans pour autant être un objectif voulu, c'était une étape nécessaire pour leur idéologie de vivre comme ils l'entendaient. Ils ne pouvaient pas rester dans l'ombre pour toujours. Et avec l'argent qu'ils auraient, ils pourraient se la couler douce pour un long moment. Cambrioler une banque, cela semblait fou comme idée, et pourtant ils y croyaient vraiment et s'étaient préparés longuement. La dernière chose à savoir c'est... est-ce que Mizuna allait être dans la combine ou non ?

"J-Je suis désolée... mes parents m'ont privé de sortie et je... je sais pas..."

"Bordel, tu peux pas continuer comme ça Lil'Sis ! C'est à toi de choisir, pas tes parents, bouge ton cul !"

"J-Je sais... mais non, non, je peux pas... je suis désolée..."

Quelque part, c'était prévisible. Mizuna était encore très jeune. Et elle n'avait pas vécu comme eux. Elle n'était pas indépendante. Aiden le sait, et c'est pour cela qu'il a dit qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur si elle refusait. Mais malgré tout, il ne pouvait s'empêcher d'être déçu, et Mizuna le ressentait clairement dans sa voix.

"Je vois... pas de soucis Lil'Sis. On se rappelle. Hey, juste... on compte sur toi okay ? J'espère que tu resteras avec nous plutôt qu'à Yuei. Oublie pas... c'est toi qui doit faire ta vie, pas les autres. Tchuss."

Et il raccrocha. Mizuna n'osa pas le rappeler. Elle resta dans sa chambre, à se lamenter jusqu'à la fin de la journée...

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Le lendemain, Mizuna était préoccupée par cette histoire... elle hésitait à appeler Aiden ou les autres. Mais elle se résigna, ayant peur de leur réaction. En vérité, elle aimerait les aider, ou au moins les soutenir. S'en prendre à une banque, c'était pas rien... mais elle restait positive, Aiden était un pro. Mizuna décida alors de ne plus s'en préoccuper. Plus tard ses parents partirent de la maison travailler.

Malgré le calme absolu, Mizuna n'arrivait toujours pas à réfléchir. Alors, plutôt que de rester inactive elle alla alors dans sa salle de sport pour s'entraîner, et y resta toute la journée. Lorsque le soir arriva, Mizuna commença alors à dîner avec ses parents... mais quelque chose de spécial se produisit. D'habitude, lors des dîners en famille ils conversaient autour de la table de leurs exploits de super héros, par nostalgie. Mais ici, c'était légèrement différent.

"Mizuna ! Viens voir, ta maman et moi avons quelque chose de spécial à te montrer !"

Ses parents avaient l'air très joyeux. Une fois la famille rassemblée dans le salon, le père s'empressa d'allumer la télévision, et de zapper plusieurs chaînes, jusqu'à tomber sur une chaîne parlant d'une interview sur les parents de Mizuna. Elle se produisait après une scène de crime où les parents de Mizuna avaient brillé une nouvelle fois en duo. Toute enjouée, la mère s'excita en réagissant face au programme.

"Ooooh, ça y est on y est ! Oh la la, j'y suis ! Dis chéri, je passe bien à la télé ? Si j'avais su je me serais fais plus belle..."

"Qu'est-ce que tu racontes, évidemment que tu es belle mon cœur..."

"Je n'avais pas réalisé, j'avais vraiment le trac tout du long ! J'ai vraiment du mal à m'habituer aux caméras..."

Mais pendant que les parents discutaient entre eux de manière joyeuse, Mizuna était tétanisée. L'interview qui se déroulait devant ses yeux, elle datait d'aujourd'hui. Et l'endroit où se déroulait l'interview, Mizuna le reconnaissait très bien.

Il s'agissait de la banque d'Hosu. La cible du cambriolage d'Aiden.

Pendant un court instant, Mizuna refusa d'y croire. Son cœur manqua un battement lorsqu'elle vit un plan de caméra d'Aiden et la bande menottés, près à être emmenés dans un fourgon de la police. Ils venaient d'être arrêtés... et c'étaient ses parents les responsables. Mizuna était sous le choc. Son corps tremblait, pris de plusieurs émotions qui s'entremêlaient dans son esprit.

"J-Je... désolée, j'ai pas très faim... je vais remonter dans ma chambre..."

Ses parents trouvèrent son comportement curieux, mais pas assez pour éveiller des soupçons et la retenir d'y aller. Mizuna pressa alors le pas et sortit du salon, et se dirigea jusque dans sa chambre. Elle ferma la porte à clé, puis resta immobile plusieurs secondes. Son cœur battait fort dans sa poitrine, et sa respiration s'accélèrait. Sa gorge se nouait en se ressassant les images qu'elle vient de voir il y a quelques instants. Les émotions finirent par avoir raison d'elle. Elle craqua alors, et s'effondra sur son lit en sanglots. Elle pleurait sans arriver à s'arrêter, n'arrivant pas à accepter la dure réalité. Ils allaient finir en prison pendant longtemps, de longues années... et elle ne les reverrait plus pendant ce temps là. Elle était complètement abbatue par ce coup du sort. Et plus que ça, elle se sentait coupable.

*C-C'est ma faute... si j'étais venue... ça se serait sûrement pas passé comme ça ! Ils ne méritaient pas de finir en prison ! C'est pas juste... c'est pas juste...*

Elle se lamenta pendant plusieurs longues minutes. Elle réussit à se calmer au bout d'un temps. Toujours avec cette peine qui l'accablait, un sentiment nouveau naissa en elle. Elle serra les poings, puis se jura que plus jamais cela n'arrive... cet événement l'avait traumatisée à tout jamais, et l'avait fait prendre une nouvelle résolution. Maintenant elle avait décidé de la direction à suivre.

*Tout ça parce que je les ai écouté... mes parents... je n'aurais jamais dû ! Et c'est eux qui les ont capturé, je leur pardonnerai jamais... plus jamais je ne les écouterai ! C'est parce que j'ai écouté à leurs stupides règles que j'ai perdus mes amis... Aiden avait raison. Maintenant j'écouterais moi, et juste moi !*

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Début août. Mizuna est portée disparue.

Ses parents étaient sous le choc. Leur fille se comportait froidement envers eux depuis quelques temps... ils se doutaient qu'elle avait un problème, mais ils ne s'attendaient pas à ça. Elle est partie du jour au lendemain, sans rien dire, et en même temps que la carte de crédit de son père. Ça ne pouvait pas être qu'une coïncidence. Mais les parents restaient dans le doute... pourquoi ferait-elle une chose pareille ? Elle qui était si irréprochable ? Ils ne pouvaient mettre la main sur les causes de sa disparition... mais ils allaient donner tous les moyens possibles pour la retrouver.

Dans la ville voisine, la jeune fille se promenait sans savoir où aller. Elle avait décidé de vivre sa vie comme elle le voulait. Elle était très effrayée par le changement de sa vie qu'elle allait entreprendre... mais elle avait décidé de ne plus laisser place à l'hésitation. Elle allait vivre sa vie comme elle le voulait, en toute liberté. Elle aura sûrement des ennuis avec la police, voire même avec les héros... mais elle s'y était préparée. Et quelque part, si elle pouvait se battre contre la police et les héros qu'elle méprisait, cela l'arrangeait. Dans tous les cas, pour elle c'était fini la vie pleine de règles et de contraintes... vive la liberté !