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Tour 2 : Jiyūhito contre Ayako

Jiyūhito Kyōkan-no-miya
Messages RP : 62

Feuille de personnage
Titre: Zuijin
Expérience: 190/500
Alter: Entomosynthèse
Rang D+





Jiyūhito Kyōkan-no-miya
Rang D+
Mar 28 Avr - 17:03
La salle de conférence du Kōkyo de Tokyo, résidence des empereurs japonais depuis la restauration Meiji, était témoin d'une bien étrange agitation. L'empereur Kenkō, souverain de l'archipel, venait de convoquer une réunion de crise. Sa belle fille, la princesse héritière Himiko, son chargé de sécurité, Shinzo Nishimura, et le directeur de l'agence impériale, Saiko Nakamoru, avaient répondu présent sans faillir. Il y avait de quoi, la situation était aussi absurde que grave ! Le second fils de sa Majesté, le prince de sang Jiyūhito, avait (encore) trouvé moyen de prendre la poudre d'escampette et le personnel avait prouvé son incapacité à le retenir. Restait que cette fois c'était différent. L'adolescent royal avait fait profil bas pendant deux bonnes heures avant que son grand frère, le prince héritier Dōjōhito, ne le retrouve dans un endroit déshonorant : un tournoi d'arts martiaux libres violent et grotesque que la population japonaise surnommait le TFW.

"Votre Majesté, il faut faire quelque chose ! Le règne de terreur du prince impérial Jiyūhito doit cesser !"

Saiko Nakamoru, directeur de l'agence impériale, semblait sur le point de fracasser quelque chose. Il en avait plus qu'assez de subir les bourdes de cette horreur de Jiyūhito ! Le fait de le voir "s'évader" des palais japonais n'avait rien de nouveau, mais cette inscription... C'était un scandale, une torture, un cataclysme ! Le manque de respect de ce garçon pour les coutumes de sa propre famille était un désastre ambulant !

Shinzo Nishimura, de son coté, se contentait de regarder le mur du fond dans rien dire. Il ne pouvait s'empêcher d'apprécier la tendance qu'avait Jiyūhito à disparaître pour se vider les nerfs ailleurs. Le petit con était complètement fou, c'était un fait avéré, mais il avait au moins la politesse de l'être dans son coin, merde !  Nakamoru, de son coté, était né avec un balais dans le cul qu'il imposait aux autres depuis sa plus tendre enfance. C'était, en clair, un personnage détestable, et Nishimura rêvait chaque nuit de le balancer du haut du quatrième étage.

Le chargé de sécurité n'en pouvait plus des plaintes de l'autre lavette. Il décida de lui couper la parole.

"Cette discussion est inutile. Jiyūhito n'aurait pas réussi à s'inscrire au TFW si un adulte responsable ne lui avait pas fourni une autorisation écrite."

"Je suis l'adulte responsable."

La princesse héritière Himiko, qui venait de relever la tête de son téléphone portable, cracha son aveu de culpabilité avec un calme froid. Kenkō, définitivement choqué, tourna son visage vers sa bru avec une vitesse telle que la petite araignée qui dormait tranquillement entre son oreille gauche et sa touffe de cheveux manqua d'en perdre l'équilibre. Son inconscient lui soufflait qu'il aurait dût s'y attendre, mais il était trop tard pour prendre des mesures à ce sujet.

"Messieurs, me feriez vous le plaisir de quitter la pièce ?"

Nishimura, qui fixait le mur depuis le début de la réunion, se leva sans dire un mot et se dirigea vers la porte. Nakamoru, de son coté, semblait sur le point de faire une crise cardiaque. Son cerveau de conservateur fanatique n'avait jamais considéré la possibilité d'une querelle entre membres de la famille impériale : il était littéralement sur le point de surchauffer.

Kenkō attendit d'avoir la certitude d'être vraiment seul avec sa belle fille pour prendre la parole. Son visage était redevenu l'impassible masque de chair qu'il présentait aux citoyens japonais durant les allocutions publiques. Himiko, qui savait très bien ce que le monarque voulait signifier par cette attitude fermée, se contenta de s'appuyer sur la grande table qui se trouvait devant-elle. Contrairement aux autres membres de la maison impériale, elle avait bien assez de cartes en main pour gérer son beau père.

"Puis-je savoir ce qui vous est passé par la tête ?"

"Sa majesté présente ne peut pas contrôler Jiyūhito et, très franchement, je pense que personne d'autre n'y arrivera."

L'empereur du Japon soupira. Ce n'était pas la première fois que la princesse héritière lui pointait du doigt le problème que représentait Jiyūhito, mais cette absence de gants était une nouveauté. Encore une fois, il aurait dût s'y attendre : Dōjōhito lui avait bien fait comprendre que la soumission de son épouse aux règles de bienséance était plus utilitaire qu'idéologique. En clair, elle n'avait aucune intention de le ménager en privé.

En ce sens, elle ressemblait bien plus à son beau-frère qu'à son époux.

"Si nous ne pouvons pas le contrôler, nous pouvons en revanche l'encadrer. Nous avons l'autorité légale pour le gérer en cela, pas vous."

L'empereur marqua une pose pour réfléchir quelques instants. Il se voulait clair et précis. L'éducation de son garçon lui revenait, point à la ligne.

"Jiyūhito est mon enfant. J'exige que vous le considériez comme tel."

La policière qui sommeillait dans le cerveau de la jeune femme dût se retenir pour ne pas grincer des dents. Si Kenkō décidait de jouer à ce petit jeu il allait perdre, et vite.

"Sauf le respect de votre majesté présente, le cadre actuel est défaillant. Vous ne pouvez pas enfermer Jiyūhito dans une cage en verre et considérer qu'il se retiendra de briser une vitre. Votre enfant est malade, irresponsable. Il n'est pas capable de comprendre vos restrictions."

"Mon fils n'est pas malade."

"C'est faux, et vous le savez aussi bien que moi."

"Le second fils de l'empereur ne peut pas être malade."

Le souverain du Japon venait de cracher ses mots avec une telle verve que la jeune femme se demanda si il avait vraiment voulu affirmer quelque chose de ce style ou si les mots étaient sorties de sa bouche comme un automatisme. Elle lui jeta un regard froid et reprit son raisonnement à voix haute.

"Cet argument s'effondrera le jour ou il tuera quelqu'un."

"Ce jour n'arrivera pas."

"Sa majesté présente entretient un mensonge. Cette situation est intenable, elle met l'honneur de notre pays en danger. On ne peut pas laisser un prince de sang en roue libre. C'est une question de sécurité public."

La jeune femme, qui n'avait aucune intention de laisser respirer son monarque, enchaîna immédiatement vers la suite de son discours. Elle ne lâcherait pas l'empereur tant qu'il ne reconnaîtrait pas le problème, ne serait-ce qu'à demi-mots. Elle avait facilitée l'évasion de Jiyūhito pour une raison, et elle n'allait certainement pas lâcher l'affaire.

"Il n'y a pas de juste milieu. Soit votre majesté consent à utiliser les pulsions de Jiyūhito pour le bien de la famille impériale, soit elle met en place des mesures médicales pour les faire disparaître."

"Ce qui reviendrait à enfermer mon fils dans une existence misérable pour le restant de ces jours."

Kenkō posa lentement son visage entre ses deux mains et poussa un profond soupir. Sa bru avait raison, il ne pouvait pas ignorer l'état de son enfant éternellement. Le garçon était hors de contrôle depuis la mort de sa mère, et il ne pouvait pas y faire grand chose sans briser l'image de marque de la famille impériale et, encore plus important, sans réveiller les démons de son fils de manière frontale. Il n'était pas très compliqué de deviner la raison du dédain de Jiyūhito pour les règles, les lois, les restrictions. Le jeune aristocrate ne voulait pas redevenir un otage : il ne se laisserait pas enfermer dans un établissement médicalisé sans produire une violence excessive.

Cela ne changeait pourtant rien au fait que Jiyūhito était un véritable enfer.

L'empereur secoua la tête pour sortir de ses pensées. Ruminer ne lui servait à rien. Il fallait faire quelque chose, c'était certain, mais il n'allait certainement pas laisser sa belle fille prendre le contrôle de la situation.

"Vous m'avez donnée à réfléchir mais mon point reste valide. Jiyūhito est mon enfant. Si vous en désirez la garde je vous invite à me coller un procès."

Il ne le savait pas encore, mais il venait de se faire une raison.

"Vous pouvez disposer. Je dois m'entretenir avec le chargé de communication."



"Trois quatre cinq, trois quatre cinq, trois quatre cinq..."

Le prince impérial Jiyūhito, frustré par la manière dont son affrontement contre Tenshi Kasai s'était transformé en victoire molle, enchaînait les coups de poings dans le vide avec une énergie que son grand frère, le prince impérial Dōjōhito, trouvait aussi impressionnante qu'inutile.

"Est-ce que c'est bien intelligent de gâcher tes forces de cette manière ?"

"Je ne veux pas perdre l'adrénaline..."

L'adrénaline... Jiyūhito n'avait vraiment que ce mot à la bouche.

"Tu es vraiment complètement taré."

Dōjōhito, qui venait de cracher ces mots avec un sérieux presque scientifique, observait son petit frère avec un œil de plus en plus pragmatique. Fût une époque ou il aurait empêché son épouse de surnommer Jiyūhito "le petit psychopathe", même en privé, mais plus le temps passait plus le colonel de l'armée de l'air qui grandissait en lui comprenait les réactions instinctives de sa femme. Elle avait été flic, et un bon flic de surcroît. Elle savait de quoi elle parlait lorsqu'elle affirmait que Jiyūhito avait le profil d'un homme violent.

"C'est pas de ma faute... C'est le tournoi... Je suis pas supposé m'arrêter..."

Le prince héritier jeta un regard sur sa montre. Le prochain combat de l'autre tête de mule commençait dans trois minutes. Mieux valait le faire décoller avec un peu d'avance.

"Deux minutes."

"Yep yep yep yep yep !"

Jiyūhito ne se le fit pas dire deux fois. Il dévala littéralement les quelques marches entre le vestiaire et le couloir pendant que son grand frère sortait une cigarette de sa poche. Il avait décidé de rester dans le coin pour garder un œil sur son cadet, faire en sorte qu'il retrouve le chemin de la maison après son inévitable défaite, mais quelque chose avait changé. Jiyūhito avait gagné contre Poings Ardents ! Son petit frère, un adolescent d'à peine 17 ans, venait de dégager un combattant professionnel de la compétition ! C'était certes une sortie de terrain mais cela restait très, très, impressionnant. Trop impressionnant... La famille impériale tentait de rester à l’écart de la violence physique depuis fin 1945 pour une raison.

Le prince héritier du Japon alluma sa cigarette et s’engouffra dans le couloir. Quelque part, dans le fond du stade, Present Mic hurlait quelque chose sur l'incroyable capacité des combattants du moment à garder la tête chaude. Dōjōhito, de son coté, posa son corps ciselé dans le coin de la porte, juste à la sortie du couloir des vestiaires. D'ici il avait une bonne vue sur le tatami, et sur le stade en général.

Le combat de son cadet s'annonçait particulier.

Sur la gauche se trouvait son petit frère, visiblement très excité à l'idée de frapper une femme. Il sautillait sur place, comme à son habitude, et son empressement à se battre explosait littéralement son kimono. Sur la droite se trouvait "Ippo", la femme en question, une japonaise bien coiffée, bien apprêtée dans un kimono de bonne qualité, qui dévisageait Jiyūhito avec un sourire en coin. Il se dégageait d'elle quelque chose de sérieux, de chaleureux, une certaine aura protectrice assez typique des institutrices ou des professeurs des petites sections. Elle travaillait certainement dans le social, d’où la volonté de camoufler son nom au grand public.

Le prince héritier la voyait mal mettre son dégénéré de petit frère en difficulté.

Ippo salua amicalement l'adolescent royal, non sans mettre en place un certain formalisme, et se mit en position de combat. Jiyūhito lui répondit avec une petite formule enjoué avant de se concentrer sur son propre corps. Il n'avait manifestement pas peur de se prendre des coups de lattes.

Le garon baissa la tête en souriant et se mit à chuchoter lentement, et juste pour lui même :

"Vibes checks !"

"ET C'EST PARTI MESDAMES ET MESSIEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU..."

Present Mic, qui venait de lancer le combat avec sa frénésie habituelle, fit instantanément planter son mixage son. Il hurlait beaucoup trop fort pour le matériel de la mairie. Ippo, perturbée par l'horrible crissement qui en résulta, plissa des yeux. Jiyūhito, de son coté, n'en avait pas grand chose à faire. Il fonça immédiatement, histoire de placer quelques coups gratuits, mais la jeune femme n'était pas née de la dernière pluie. Elle leva le bras et, sans dire un mot, coinça le coup de latte du jeune homme contre son propre membre. Les deux opposants se retrouvèrent instantanément épaule contre épaule alors qu'un Present Mic hilare reprenait le contrôle de son micro, qu'un Kashiwaken mort à l'intérieur le dévisageait avec des envies de meurtre, et que, sur le terrain comme dans la loge, la situation devenait de plus en plus tendue.

Le jeune aristocrate ne pût s'empêcher de laisser échapper un rictus narquois.

Poings ardents était une montagne de muscle, un héros taillé pour le corps à corps, ce qui n'était pas le cas de cette combattante. Ippo l'hippopotame n'avait de l'animal que le nom. Elle n'avait rien de massive. Ses muscles n'étaient pas des machines de guerres, et elle ne dégageait pas cette aura si spécifique que l'on retrouvait chez les étudiants, les héros pros et les criminels bien formés. Elle savait se battre, ça c'était certain, mais elle n'avait pas de quoi le stopper bien longtemps. La preuve : encaisser le choc l'avait fait reculer de quelque centimètres. La jeune femme ne pouvait pas contrer sa musculature de front.

Voilà qui était excitant !

Face à Poings Ardent Jiyūhito avait dût se résoudre à employer des tactiques d'évitement. Ça n'arriverait pas contre Ippo, et c'était franchement pour le mieux. Il se dégagea de l'emprise de son opposante et lui asséna une balayette qui, à son grand étonnement toucha. La jeune femme poussa un glapissement et chuta sans demanda son reste !

Jiyūhito, qui n'avait pas tout à fait branché son cerveau, la suivit au sol presque immédiatement. Il avait l'intention de coller le visage de son opposante sur le tatami, de lui rabattre les bras dans le dos, et de laisser ses jambes gambader inutilement dans l'air. En bref, il avait l'intention de la soumettre aussi rapidement que possible.

Dōjōhito, qui observait toujours le combat de loin, poussa un soupir exaspéré. C'était bien évidemment un piège, et son petit frère était tombé dedans tête la première.

Ippo, qui avait détournée son regard pour feindre la surprise, se glissa entre les pattes du jeune homme avec une telle aisance que Present Mic retint un hoquet d'admiration. Il ne lui fallut qu'une seconde pour caler sa main dans le cou de Jiyūhito, désormais en dessous d'elle, et tirer violemment sa tête vers l'arrière, le tout avec un petit sourire suffisant. Le jeune aristocrate, qui avait l'intention de coincer Ippo au sol, se retrouva rapidement dans une position humiliante. Voilà qui était bien ironique !

"Il semblerait que son altesse impériale ait encore beaucoup de choses à apprendre." chuchota une Ippo assurée de sa supériorité technique.

En guise de réponse Jiyūhito grogna, littéralement, avant de se tirer vers l'avant aussi fort que possible. Ippo refusa de lâcher, mais sa prise fut déstabilisée. Elle se laissa entraîner par le mouvement du jeune homme qui se releva aussi vite que possible, mais sans s'être débarrassé de la "grosse punaise" qui complotait dans son dos. Il se trouvait dans une situation complexe : la jeune femme lui tenait fermement le bras gauche avec une main et le cou avec l'autre. Elle affrontait un adversaire un peu foufou, mais elle avait mâté des hommes biens plus dangereux. Elle ne comptait pas laisser passer cette opportunité de gagner son duel.

"Faut dégager..."

Jiyūhito, qui n'avait aucune intention de se laisser balader plus longtemps, poussa son corps musclé vers l'arrière avec tout ce qu'il avait en stock. Ippo, qui se rendit compte assez vite qu'il était tout à fait capable de la pousser hors du tatami, se décala gracieusement sur la droite et lui colla un coup de pied retourné dans le visage. Le jeune homme, qui mit un moment à stopper son dash arrière, tressaillit sous l'impact et se mit en position défensive.

Cette fille avait beau avoir une petite carrure elle frappait fort. Jiyūhito l'adorait. Elle lui faisait mal, et ça c'était trop bien ! Il en voulait plus !

Ippo chargea, le prince aussi. Les deux combattants se retrouvèrent au centre du tatami pour une véritable démonstration de boxe plus ou moins traditionnelle. Pieds, poings, et coups en traître étaient au rendez vous. Jiyūhito tentait de prendre avantage de la carrure de son adversaire pour la pousser vers le fond du tatami, Ippo tentait d'utiliser sa superbe agilité pour retourner la force du jeune homme contre lui. Elle esquivait une attaque, ripostait avec un coup sur le coté, avant de se remettre dans une position stable. C'était un jeu très particulier. Jiyūhito se savait résistant, mais il ne pouvait pas laisser son opposante le mener à la baguette de cette manière. En temps normal il aurait utilisé ses abeilles pour évacuer la pression posée sur sa personne, mais son Alter ne l'aiderait pas cette fois si. Il allait falloir qu'il trouve une distraction, ou bien ce combat allait se terminer par un désavantage aux points.

Jiyūhito savait ce qu'il devait faire. Ce qu'il ne savait pas, par contre, c'est si son karma lui pardonnerait l'utilisation d'une technique aussi osé.

Le jeune homme concentra tout le souffle qu'il pouvait trouver et cracha un horrible mélange de bile, de sang et de salive sur le visage de son opposante. Ippo tenta de l'esquiver, mais le destin en avait décidé autrement. Le prince impérial, ayant derrière lui une dizaine d'année d'expérience en crachats divers, savait parfaitement comment cibler un visage qu'il n'appréciait pas. Un horrible splash retentit sur le tatami et la jeune femme, qui s'attendait à tout sauf à une attaque aussi "naturelle", se retrouva sans
vision pendant une petite seconde.

Dōjōhito, qui avait compris ce que son frangin comptait faire une seconde à peine avant le moment fatidique, ne savait plus ou se mettre. Le principal intéressé, de son coté, fonça aussi vite que possible pour pousser son opposante vers la droite. Son coup d'épaule, préparé dans un coin de sa tête depuis quelques secondes, fut un véritable boulet de canon sur pattes.

Ippo, qui venait de se nettoyer les yeux en un temps record, se rendit compte une seconde trop tard que son opposant l'avait balancé dans un coin du tatami. Son regard s'alluma sous la funeste réalisation, mais c'était bien trop tard pour réagir. Il n'y avait pas de protections sur les bords de l'arène : perdre du terrain c'était tomber hors de la zone, et tomber hors de la zone c'était la défaite ! Elle était acculée, et il allait falloir encaisser ou perdre.

Jiyūhito, qui montrait à tous un rictus de plus en plus jouissif, ne comptait pas laisser l'opportunité lui filer entre les doigts.

Un coup de poing vola. Ippo l'esquiva aussi vite que possible avant de se retrouver avec un direct du gauche en plein milieu des côtes. Elle hoqueta, fort, et n'eut pas le temps de se remettre en état de marche que fusait déjà une balayette en direction de ses jambes. Jiyūhito, qui n'avait pas à s'inquiéter vis à vis de son positionnement, était libre d’enchaîner son opposante comme il le voulait. Il profitait des difficultés de son adversaire, qui avait du mal à garder son équilibre, à respirer, à se concentrer sous la pression des coups, pour se payer une sacré tranche de viande. Il lui fracassa le visage avec son poing droit, puis son gauche, puis son droit, le tout dans une boucle infernal qu'il n'avait aucune intention de stopper. Ce n'était franchement pas beau à voir.

Kurokishi, l'héroïne qui arbitrait le match, considéra que cette démonstration de force était amplement suffisante pour faire une petite pause. Elle intercepta le poing droit de Jiyūhito au vol, le poussa doucement sur le coté, et reporta son attention sur Ippo. Elle lui mit quatre doigts devant l’œil gauche, désormais recouvert d'une sacré bosse, et lui demanda si elle était capable de les compter.

La combattante, qui peinait à rester debout après le martelage, fut incapable de lui répondre.

Il n'en fallut pas plus à Kurokishi pour stopper immédiatement le combat et déclarer Jiyūhito vainqueur par KO technique. Ce dernier, qui tournait en rond depuis qu'on l'avait séparé de son opposante, était tellement drogué par l'adrénaline qu'il mit une vingtaine de secondes à se rendre compte qu'on venait de lui donner la victoire. Present Mic hurla quelque chose portant sur le courage des deux combattants au public et Jiyūhito, qui sentait monter en lui une pulsion ancestrale, dût se retenir pour ne pas faire éclater sa victoire en direction du ciel. Il leva immédiatement son poing ensanglanté vers son grand frère, qui fumait toujours sa cigarette, et laissa entrevoir un horrible sourire. Une satisfaction primaire, animal, se dégageait de son visage en sueur.

"YEAH ! VIBES CHECKS !"

"Charmant."

Dōjōhito écrasa sa cigarette sous sa chaussure. C'était terminé. Jiyūhito avait vaincu, une fois de plus... Quelque chose lui disait que cette "bonne nouvelle" n'allait pas plaire à l'agence impériale ! Il n'avait pas pût s'empêcher de remarquer la présence de journalistes dans l'assistance. Des journalistes qui, comme d'habitude, portaient des caméras et des appareils photos.

Le prince impérial Jiyūhito en train de cracher au visage d'une opposante dans un tournoi officiel. Voilà qui allait faire vendre.
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Ayako Idō
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Ayako Idō
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Mer 29 Avr - 3:02


TOTAL FIGHT WINTER



"RP évalué"

« Un affrontement sans merci ni honneur explicite. »


C’était de cette manière que l’Ancien résumait ma rencontre avec Zuijin alias le Prince Jiyūhito de la famille impériale japonaise. De ce qu’en disait Internet ainsi que mes très vieux cours d’Histoire, cette descendance n’avait que très peu de pouvoir exécutif, mais possédait ce devoir qu’était de représenter l’origine de ce que nous étions, face à la mondialisation qui avait tendance à effacer les traditions au profit des affaires internationales. Une flamme de la nation qui avait survécu aux crises terroristes liées aux apparitions des Alters, qui avait rassuré nombre de gens en pleine crise identitaire, et qui avait toujours été un de mes exemples au quotidien. Dans la lumière de la légalité comme dans l’ombre de l’illégalité.
Cependant, dans le contexte qu’allait être ce deuxième tour du tournoi, cette flamme n’avait aucun droit particulier sur le déroulement du combat : Aussi éclairée que je pouvais être par son halo, je ne pouvais me laisser aveugler, ma flamme devait éblouir à son tour et surpasser le faisceau qu’était mon adversaire. Ainsi, après mon affrontement rude contre Pink Plague je profitai de mon repos de quelques heures pour appeler certaines personnes et m’aérer l’esprit. À commencer par mes parents.

C’était l’occasion de raviver quelques souvenirs et chasser les spectres qui me hantaient depuis mon départ à l’école d’études supérieures en psychologie, grâce à de sérieux éclaircissements avec mes parents. En effet, même si mon enfance fut catastrophique du fait de nos pauvres moyens de l’époque, depuis ce départ mon père et ma mère sortaient tous deux de leur pénombre professionnelle, faisant chaque jour augmenter l’intensité de mon mal-être vis-à-vis de mon existence au sein de ce ménage, que je résumais davantage à un trou noir aspirant ses dépenses plutôt qu’un soleil irradiant la maisonnée.

Lors de l’appel, malgré leur joie de pouvoir prendre des nouvelles et constater ce qu’ils venaient de voir à la télévision, la tension était palpable de mon côté. Du fait de ce malaise, un instant de silence s’installa, l’air d’avoir compris ce qui n’allait pas comme si cela faisait des années qu’ils préparaient ce moment. Puis, mon père initia ce que je supposais être la lecture d’un texte rédigé en avance, à peine cachée par son intonation qui donnait l’impression d’un dialogue tout droit sorti d’une pièce de théâtre japonaise :

« Ne t’inquiète pas pour nous Ayako, tu as un grand avenir devant toi. Même si ça n’a pas toujours été facile par le passé, tu restes notre enfant adorée pour qui nous nous sommes mis dans ces difficultés. Au contraire, au lieu de penser être l’origine de ces malheurs, sois fière d’avoir des parents dévoués à leur fille comme ta mère et moi, fais-nous honneur en retour comme tu l’as toujours fait. Illumine-nous par la lumière qui grandit en toi. »


« Ton père a raison Ayako. Les plus grandes découvertes ne se sont pas faites sans qu’une lanterne, qu’un éclair de génie illumine la pénombre de l’inconnu. Sans cette lumière, tu devras subir tes cauchemars dans le noir complet et la chercher ailleurs, au risque de faire de mauvaises rencontres. N’oublie jamais que même si tu ne la vois plus, ce n’est pas qu’elle n’existe plus, mais qu’elle se cache quelque part en toi, attendant d’être de nouveau alimentée. Nous t’avons transmis notre flambeau et continuerons de le faire, alors sèche ces larmes grâce à sa chaleur éternelle. »


Et comme ils le pensaient, car après tout ils me connaissaient sur le bout des doigts, c’était exactement ce dont j’avais besoin pour me rassurer… Et me faire sourire au passage quant à mon père et sa mémoire approximative :

« Merci papa… Merci maman… »



Mon esprit enfin dégagé de cet épais nuage qui cachait mon soleil intérieur, je pus sereinement entamer la suite de cette pause et retirer l’obturateur altérant mes souvenirs d’enfance. Désormais, je ne voyais plus un passage flou et chaotique de ma vie, mais un phototype net et empli d’espoir que je pouvais ranger dans mon diaporama biographique mental. Je pouvais enfin avancer sans regrets vers le nouvel obstacle qui ne comptait pas me faire de cadeau, du fait de ses études en école héroïque et son statut de Prince. En plus d’être plus jeune que moi je devais lui montrer le minimum que l’on attendait dans ce genre de métier auquel il s’exposait. Lui et ses camarades étaient en partie la raison pour laquelle je tenais à participer : le Guide devait photographier leurs faiblesses afin qu’ils pussent les retoucher, et je devais mêler mon style naturel à celui de Vigilante pour me l’approprier. Ainsi, la défaite n’était pas envisageable pour pouvoir en rencontrer le plus possible.

Cette fois, même s’il était difficile d’observer sur Internet un quelconque style avec ses faiblesses, car malgré son imprévisibilité il visait des points vitaux du peu que j’en voyais, j’étais au moins certain que Zuijin était capable d’encaisser bien plus facilement que la moyenne. Là où Pink Plague maîtrisait l’aléatoire de par son absence de normes, il semblait davantage proche de mon stéréotype : il maîtrisait suffisamment ses connaissances pour adapter sa stratégie en fonction des circonstances, et son champ des possibles semblait bien plus large que le mien car jamais il ne me venait à l’esprit de cogner volontairement mon crâne contre le genou de mon adversaire. En outre, si je jouais le même jeu de calcul que d’habitude je prenais de très gros risques. Je devais donc reposer sur mon instinct, tenir bon sans trop encaisser et faire confiance à mon sens de la psychologie, car il possédait certainement plus de connaissances que moi dans la stratégie et rendait donc les prédictions obscures.

Mon objectif fixé et les appels des proches réalisés, je contactai l’Ancien pour focaliser mon optique vers un brainstorming autour de mon endurance et de mon souffle, pour être certain de maîtriser cet aspect qui allait selon moi être la clé de la victoire. Il me rappela que lors de nos patrouilles après le God Hand, il me faisait faire quelques exercices comme de l’apnée en mouvement pour me familiariser à ses sensations. Car même si Kyumin m’en avait fait subir un aperçu lors du tournoi underground, que je savais donc ce que c’était que de manquer d’air sous adrénaline, je ne savais pas tout ce que je pouvais en retirer puisque cette fois j’allais devoir en avoir le contrôle pour dépasser mes limites respiratoires. La panique n’allait pas motiver mes muscles, et le vieux confirmait mon analyse avant de me donner quelques éléments de réponse à exploiter sur le tas. L’heure approchant et tout juste revigorée, je n’avais pas l’impression d’avoir revu avec lui tout ce que je pouvais faire, mais l’Ancien me rassura quant au peu de temps qu’il nous était attribué. Au moins, je n’arrivais pas le jour-j complètement désarmée devant le stade de Sakai.

« Bonjour, je suis la participante numéro cent quarante-deux. »


Je faisais face à une réceptionniste qui me rappelait vaguement quelqu’un que j’avais déjà rencontrée, mais je n’arrivais pas à me rappeler qui jusqu’à entendre sa voix :

« Ippo c’est bien ça ? »


Elle jetait à peine son regard sur ses notes avant de répondre, ce qui me surprit sur l’instant avant que je ne comprisse mon impression de déjà-vu :

« Oui tout à fait. »


C'était la réceptionniste de l'école de ce fameux Francesco-truc-absolument-pas-japonais. Elle m'avait faite une fleur la dernière fois pour m'aider à me faire bien voir devant lui.

La jeune femme décrocha un léger sourire en même temps que moi, apparemment une force invisible cherchait à nous mettre sur le même faisceau du destin :

« Heureuse de vous revoir, j’espère que vous êtes prête ? Vos vêtements sont prêts et vous attendent dans le vestiaire. »


« Prêts ? Comment ça ? »


Puis elle chuchota en passant son torse par-dessus du bureau, la main au niveau de la bouche :

« Je me suis occupée de votre insigne sur le kimono, j’avais vu qu’il était prêt à tomber après votre précédent combat alors je l’ai raccommodée un peu… »


Flippante ! Non seulement elle touchait à mes affaires mais en plus elle avait réussi l’exploit de recoudre l’insigne en deux heures ?! Sur son lieu de travail ?! Et d’où avait-elle un tel matériel sur elle ?!

Trop de questions me passèrent par la tête, même après avoir été suivie quelques années par un vigilant, la pilule était difficile à avaler. Et à peine le malaise grimpant, la blonde aux cheveux courtes pouffa :

« Je plaisante ! J’ai juste cousu un motif similaire à votre logo sur le brassard que vous portiez tout à l’heure. » Elle sortit le brassard en question d’un tiroir de son bureau : « Ils avaient dit qu’ils allaient s’en débarrasser après le tournoi ! Alors qu’ils sont tout moelleux tout doux… »


Vrai qu’ils étaient extrêmement confortables… mais je ne savais pas comment réagir. Malgré mon expérience elle n’avait absolument pas l’air de mentir et semblait vraiment les adorer. Et ce qui devait arriver dans ce genre de situation arriva :

« Euh… bah… je… oui. »


Des étoiles passèrent devant ses yeux à ma réponse :

« Vraiment ?! Avouez-le, vous aussi que vous voudriez le garder comme souvenir ! En plus j’ai mis du temps à le faire… »


Deux heures, à tout péter.

« … Vous en voulez pas c’est ça ? »


Les étoiles se transformaient en trous noirs, sa vie venait d’être happée par je ne savais quelle entité divine, et surtout je n’avais plus de Joker. Après… avec mûre réflexion…

Mes joues rosirent un tantinet, le visage légèrement détourné comme pour cacher le visage dans une ombre imaginaire :

« Si, si bien sûr ! Mer… Merci, mais… Pourquoi cette attention ? »


Pour je ne savais quelle raison non plus – et autant dire que je n’étais plus à ça près, les trous noirs de ses yeux avaient réussi l’exploit d’exploser sous la forme de supernovas. Une seconde plus tard, la blonde lâcha un petit rire, visiblement satisfaite de ma réponse :

« Disons que je suis votre plus grande fan. Si ça se trouve, ça vous portera chance ! Bonne chance pour tout à l’heure ! »


Elle fit signe de la main en me tendant le brassard tandis que je la remerciais à nouveau en me penchant rapidement en avant, avant de rejoindre le vestiaire en trombe et redescendre cette pression avec un léger rire nerveux.

Ma plus grande fan hein… ? Je me giflai des deux mains : Qui qu’elle fût, je ne pouvais laisser s’estomper ma concentration lors du match. Zuijin devait rester ma priorité !

J’ouvris le casier du vestiaire qui grinça mollement, découvrant mon kimono étendu avec le pantalon. Le brassard numéroté avait évidemment disparu, puisque je l’avais rendu et qu’il servait surtout à identifier les participants lors de la phase de chacun-pour-soi, et nous étions libres ensuite de le porter ou non lors des combats qui suivaient. Pour moi, aussi illusoire que cela pouvait paraître, cette couture faite main sur le brassard était le signe attestant que j’avais passé un cap, que j’avais progressé, et que désormais il fallait tester les limites que je pouvais dépasser.
Je me changeais alors, arborant la tenue blanche à la ceinture rouge cette fois, couleur du champion en boxe tandis que Zuijin devait certainement détenir la ceinture bleue, couleur du challenger. Je ne pouvais m’empêcher de faire le lien avec notre match respectif : le Prince avait passé le premier tour à cause d’une erreur de son adversaire tandis que j’avais pu exposer un peu de quoi j’étais capable de mon côté ; ce qui m’arracha un sourire, jusqu’à ce que j’aperçus sur le kimono le tournesol du Projet Bishamon, reflété par le miroir de l’abreuvoir situé à quelques pas du casier.

En effet, j’étais aussi participante pour donner mon rapport au projet une fois le tournoi fini, et aller le plus loin possible me permettait de prendre des notes plus poussées sur mes impressions. Une raison de plus pour remporter le tître qui potentiellement pouvait exposer au grand jour le groupe.

Je serrai le tissu rouge, les mains quelque peu tremblantes par la pression. Mais mon regard gagna en intensité sur le miroir :

« Illumine-nous par la lumière qui grandit en toi. »


« Nous t’avons transmis notre flambeau et continuerons de le faire, alors sèche ces larmes grâce à sa chaleur éternelle. »


Papa… Maman… Les gens du Bishamon… La réceptionniste et le vieux… je dépasserai mes limites.


La foule se déchaînait dans le stade, je l’entendais résonner de l’autre côté du couloir que je parcourais. Elle nous appelait, elle demandait ce match qui allait avoir lieu, et la voix de Present Mic surgit parmi elle :

« À la ceinture rouge, soutenue par Bishamon et ayant passé le premier tour par KO contre Pink Plague, voiciiii Ippooooooo ! »


Nouvelle clameur des spectateurs. Brassard au bras droit, assurée, les yeux perçants et la fureur de vaincre au ventre, je les saluais ainsi que les commentateurs sur mon chemin vers le tatami, en adressant ensuite un remerciement solennel aux arbitres.

« Woah, elle a l’air sacrément remontée ! »


« Fais-nous rêver Ippo ! Montre-nous le Dempsey Roll ! »


Mon esprit bouillonna et ma flamme intérieure semblait s’alimenter toujours plus intensément.

C’était donc ça d’être reconnue…

Mais avec cette alimentation grimpait aussi une pression que je devais gérer, j’avais l’impression que je ne devais pas décevoir le public en plus de ceux qui me soutenaient. J’étais leur lanterne, je devais les éclairer sur ma voie, leur montrer qu’ils n’étaient pas invisibles.

« À la ceinture bleue, Prince de la dynastie japonaise ayant passé le premier tour par sortie de tatami contre Poings Ardents, c’eeeeest Zuijiiiin ! »


Les spectateurs s’enflammèrent. Present Mic avait un véritable don en ce qui concernait l’embrasement des cœurs, on sentait sa conviction exciter l’entièreté du stade. Quant à moi je foudroyais le Prince que je maintenais dans le collimateur. Peut être s’attendait-il à ma démonstration de volonté, peut être n’était-il tout simplement pas affecté par ce genre de choses, mais il ne semblait pas particulièrement impacté par cela. À la place il continuait de saluer joyeusement comme si de rien n’était pendant que Kurokishi, une des arbitres chargée du contrôle du poids des participants, palpait et vérifiait ce qui semblaient être des poids, alors que l’adolescent me fixait, un grand sourire jusqu’aux oreilles et les yeux fous en retour. Nous attendions de pouvoir nous saluer correctement pendant que les présentateurs prononçaient leurs pronostics :

« So !* En attendant que notre participant soit vérifié devant nos yeux par Kurokishi, que pensez-vous de cet affrontement qui se profile ? J’ai l’impression que ça promet du lourd mais on a pas vu tout ce dont Jiyūhito était capable ! »


« En effet, moi aussi j’ai cette impression que le combat va être rude, peut être plus pour Ippo qui ne fait pas partie d’une école héroïque en plus de ne pas avoir reçu le genre d’éducation que l’on donne à un Prince. Surtout si l’on prend effectivement en compte la courte durée de l’affrontement de Jiyūhito qui l’a peut être moins épuisé. Mais qui sait, peut être que Poings Ardents lui a laissé quelques souvenirs. En tout cas je ne pense pas que ce match se décidera par sortie de tatami. »


« Reaaaally ?!* Comment pouvez-vous le deviner ?! »


« Observez-les, Ippo est focalisée sur Jiyūhito depuis qu’il a posé le pied sur le tatami. De plus, ce dernier était extrêmement déçu de l’issue de son précédent combat, ils sont beaucoup trop motivés pour le permettre. »


En effet, nous ne nous connaissions pas mais j’étais persuadée que tout comme moi il avait fait ses devoirs en étudiant les rediffusions, ou du moins qu’il savait ce qu’il voulait, avec son expression bien trop heureuse. Comme s’il attendait avec impatience le début du combat pour tester ce qu’il avait en tête. Cependant, je n’étais pas là pour jouer avec lui. Trop de personnes comptaient sur moi, et je devais le pousser dans ses derniers retranchements pour illustrer ses faiblesses. C’était donc pour cela qu’une fois les vérifications terminées, je saluais en même temps que lui, les yeux presque illuminés involontairement par l’Alter :

« Que notre volonté ne faiblisse pas, votre Altesse impériale Zuijin. »


« C’est yip… Jiyūhitopwet… Wop. »


Je relevai la tête et observai en direct ce qui semblait être un gamin dont on avait complètement fondu le cerveau, mais qui au lieu de se comporter telle une larve était complètement surexcité… Au moins, cela avait le don de détendre l’atmosphère qui me mettait une pression dingue. Et ce mélange étrange entre son pseudonyme et son appellation lorsque je l’avais nommé…

Confuse dans mon erreur, je ne faisais pas attention à l’avertissement de Present Mic – qui avait peut être percé trop de tympans les fois précédentes pour crier comme à l’accoutumée – et compris au dernier moment qu’il me fallait me mettre en garde, au moment où l’arbitre criait « Hajime ! ».

« C’est une charge de la part de Jiyūhito qui lance les festivités ! »


Il fonçait sans attendre vers moi, la garde légère avec les mains entrouvertes atteignant sa mâchoire pour lancer une attaque au dernier moment. Contrairement à Pink Plague, il savait clairement s’avancer sans téléphoner ses coups, ce qui m’arrangeait d’une certaine manière. Ma garde en Peek-a-Boo, je m’attendais à une attaque du poing beaucoup moins risquée qu’un coup de pied en pleine course. Car si j’interceptais sa jambe je pouvais retourner son inertie contre lui et…

Je sentis une force atteindre mon torse que je contractai par réflexe, tandis que Zuijin ralentit radicalement pour sortir un crochet du droit. Dans cette posture, je ne pus reculer pour éviter le coup et dus me plier en avant pour passer en-dessous, mais un uppercut me claqua la garde dans le mouvement. J’eus mal aux mains sur le moment mais la douleur s’estompa rapidement sous l’effet de l’adrénaline :

« Un crochet feinté associé à un uppercut ! Malgré l’appui du pied sur le torse d’Ippo pour la perturber, il semblerait que le Peek-a-Boo soit extrêmement résistant ! »


Ce n’était pas uniquement pour me perturber qu’il avait réalisé cet enchaînement, il voulait tester ma garde !

Satisfait du recul de quelques pas qui suivit son attaque, il ne me laissa aucun répit et continua son avancée. Cependant, contrairement à solidifier ma posture pour me préparer à une suite, je resserrai la garde et avançai vers lui en lançant un jab du gauche pour contrer. Jab qui atteignit son épaule droite au lieu de la tête, je ressentais le coup, mais en plus de sourire de nouveau il ne semblait pas vouloir s’arrêter en armant son bras gauche pour un direct.

Une vraie éponge à coups ce gosse.

Je pris donc appui sur mon jab pour m’extirper sur le côté hors de sa portée, son direct frôlant mon visage de quelques centimètres malgré son allonge, et ce sourire presque malsain qui eût perturbé plus d’un. Il fallait dire qu’il mesurait presque dix centimètres de plus que moi, quelques centimètres de plus et je n’évitais pas son assaut.

C’était donc pour cela qu’il était si heureux même le visage éclaté sur son premier tour. Pour tout le respect que j’avais envers Sa Majesté Impériale, son gamin était un foutu maso. Même Iluminación l’eût trouvé complètement illuminé, pour sûr.

Et d’un coup d’un seul, un poids énorme s’envola : Je n’avais plus affaire au descendant d’un flambeau de la nation, mais à sa tête brûlée qui se battait par caprice et sans une once de responsabilité. De l’adolescent exemplaire pour son âge, il était devenu la brute qui se servait de sa tête pour encaisser et taper en retour.

Autrement dit, j’espérais sérieusement ne pas avoir à être sauvée par ce taré avant que ses professeurs n’eussent fait leur travail.

« C’était pas passé loin ! »


« Il semblerait qu’Ippo ait cerné à quel genre d’adversaire elle fait face. Cette démonstration de réflexes était très tendue. »


Et ça ne s’arrêtait pas là : À peine dégagée je profitai du dégagement pour lancer à mon tour un direct du droit au visage, ce qui l’atteignit à la tempe malgré sa garde mais il ne flancha pas pour passer par-dessous et contrer aussi d’un direct du droit mais au foie. En réflexe, je pivotai le torse pour qu’au lieu du foie les abdominaux contractés prirent le coup, comme ce fut le cas avec la charge de Pink Plague. Un claquement résonna et la faible douleur au ventre confirmait l’impact :

« Double échange ! Mais le coup d’Ippo semble avoir fait plus de dégâts ! »


« Ippo a une maîtrise quasi-parfaite du poids de ses coups. Aussi simple était-il, son direct ne pouvait que traverser la garde légère de Jiyūhito, reprise en expresse à cause de son direct précédent. Sans oublier la marque de fabrique des boxeurs in-fighters – ou inside fighters si vous préférez : L’essoufflement des attaques aux abdominaux. Et avec le poids amoindri de Jiyūhito par Kurokishi mis côte à côte à l’atteinte de la tempe, autant dire que Ippo pouvait largement prévenir les dégâts. »


Maintenant que je détenais l’avantage de la posture, mon adversaire encore un peu sonné et moi prête à frapper de nouveau, je m’apprêtai à sortir de son champ de vision en usant de mon jeu de jambes. Ainsi j’évitais un accrochage puis un placage au sol qui eût été à mon désavantage.

Et apparemment, j’eus raison.

« Ippo esquive de peu les bras de Jiyūhito avant qu’ils n’attrapent sa ceinture ! Elle tourne autour de lui ! Quels réflexes ! »


« Non, cette action était beaucoup trop rapide et calculée. Ippo n’aurait jamais eu le temps de réagir aux bras de Jiyūhito déjà à quelques millimètres de son ventre grâce à sa précédente frappe. »


Oui. J’étais déjà en mouvement parce que je ne pouvais décemment rester aussi proche de lui, malgré mon style censé me favoriser. Avec cette attitude, ce gamin avait certainement appris en encaissant des coups. Autrement dit son style favori devait être celui qui l’exposait le plus : C’était aussi un in-fighter et je n’étais absolument pas une spécialiste du combat au sol.

Je devais donc alterner out boxing et corps-à-corps pour éviter d’encaisser aussi.

« Pour dire vrai, Ippo vient tout juste de réaliser quelle posture adopter contre son adversaire. »


« J’arrive à peine à la suivre ! »


« Malgré ses tentatives, les assauts de Jiyūhito pour stopper Ippo ne touchent pas ! »


« En usant de son impressionnant jeu de jambes, Ippo se place de sorte à se retrouver hors de portée ou dans les angles morts de Jiyūhito, ce qui lui permet d’enchaîner avec des jabs surprise en contre-attaque ainsi que des feintes. »


« Absolutely unbelievable !* Le sort du combat serait-il déjà scellé !? Ippo va-t-elle arracher la victoire de ce second tour ?! »


Non, car cette stratégie avait ses faiblesses :

« Il l’a fait ! »


La foule s’excita sous l’impact sourd.

« Jiyūhito a attrapé le bras droit son adversaire et vient de lui envoyer un coup dévastateur aux abdominaux ! Ça a l’air sévère ! »


Un cri de douleur m’échappa alors que la seule chose qui traversait mon esprit était son sourire défiguré par mes jabs. Merde… je le savais que je ne devais jamais essayer de le frapper d’un direct aussi hasardeux. Malgré ces efforts, il continuait de tenir debout. Fier.

Cependant, il respirait fort.

« L’impatience d’Ippo devant le flegme de Jiyūhito a joué en sa défaveur. Les jabs ne sont pas connus pour faire de gros dégâts mais pour perturber l’adversaire, aussi bien placés étaient-ils grâce à sa stratégie. Et le Prince semble avoir une endurance incroyable en plus de pouvoir voir ce genre de coup venir. »


Maintenant déstabilisée et sous sa poigne musclée, il m’empêchait d’user de mes jambes pour disperser les dégâts. J’avais à peine eu le temps de contracter, mais je sentais la douleur me traverser de part en part.

« Il continue de frapper au ventre ! »


Foutu…

« Il l’emmène au sol ! Comment Ippo va s’en sortir ?! »


«« En enchaînant les body blow, Jiyūhito atteint les jambes par la douleur qui les affaiblit et l’a faite tomber. À part en l’empêchant de lui donner ces coups, Ippo n’avait aucun moyen de se protéger. Chose difficile puisque sa main forte était prise en plus d’être elle-même déséquilibrée. »


« Tch ! »


Ça ne pouvait pas se terminer ainsi, ma lumière n’avait pas terminé de briller. Pas maintenant que je pouvais faire mes preuves devant tout le monde, que leur flamme s’associait à la mienne !

De toutes les prises de soumissions qu’il pouvait tenter au sol, le bras qu’il avait déjà en sa possession le dirigeait vers l’une d’entre elles : La clé de bras.
À peine ses jambes placées et ses bras tirant le mien pour provoquer une douleur au coude ainsi forcé, je ramenai difficilement mon autre main pour les refermer entre elles et prendre appui sur sa force pour me retrouver à genoux, face à lui qui peinait vraiment à respirer.

« C’est un combat intense au sol qui s’annonce ! Mais Ippo semble sortie de l’emprise de son adversaire ! »


Je tenais à peine en équilibre, mon ventre me criait d’abandonner et mes jambes suppliaient de rester à terre, mais je ne voulais pas laisser l’espoir de ceux qui croyaient en moi insatisfait !

« Debout ! »


« À défaut de pouvoir te former efficacement à ce sujet, puisqu’il nous restait tout juste une semaine et qu’il fallait te ménager, tu devras finir ta maîtrise sur le tas. »


« Non… Ne me dites pas que c’était son intention… »


« C’est pas terminé ! »


« Quoi donc monsieur Kashiwaken ? »


Je me relevai lentement, inspirant tout le long.

« L’avantage, c’est que tu as déjà sombré par asphyxie et que le « soigneur » du God Hand t’a évité les séquelles nerveuses à l’origine de réflexes de panique, tu n’en gardes donc que le souvenir encré par l’adrénaline. »


« Regardez les yeux de Jiyūhito, ils sont cyanosés ! »


« Vous voulez dire qu’Ippo a… »


« Profite de cette fausse blessure de guerre et de tes premiers essais sur Pink Plague pour surprendre Zuijin. »


À mon tour de sourire.

« Ippo a volontairement utilisé sa stratégie d’épuisement de tout à l’heure pour placer Jiyūhito aux bords du tatami et le forcer à consommer ce qu’il possédait d’oxygène ! Et ce, en changeant constamment de rythme pour lui interdire le repos ! »


Alors que je le dominais de ma hauteur, Zuijin n’hésita pas à se relever pour éviter le KO Technique, prenant un temps fou à le faire du fait de l’asphyxie qui l’empêchait de récupérer. Cela dit, même si je ne le montrais pas mes organes internes souffraient le martyr. Et ce n’était qu’une fois tous les deux debout que je lançai les hostilités sur un duel complètement dans notre style respectif :

« Deux in-fighters qui s’affrontent en combat de boxe, c’est le climax de ce match ! »


« Les abdominaux d’Ippo contre les poumons de Jiyūhito ! La force amoindrie contre l’endurance à ses limites ! Qui s’effondrera sous la puissance de ce combat de longue haleine ?! »


La douleur me déchirant, ma rage de vaincre était telle que mes échanges ne se faisaient qu’à l’instinct. Les yeux emplis de volonté pouvaient briller si je ne prononçais ne fusse qu’un mot. Mais je n’avais pas besoin de parler de ma voix.

« Je t’ai choisie car tu incarnais l’esprit du Guide, ne l’oublie pas. Nous ne sommes pas ces héros et ne voulons pas le devenir. »


Le sang emplissait ma bouche, je devais donc la maintenir fermée pour éviter le KO technique, l’arbitre surveillant le moindre signe de dangerosité.
Je faisais un pas après l’autre, balançant péniblement ma tête de droite à gauche en rendant coup sur coup ce que je parais de celui qui ne pouvais plus s’échapper. Son sourire était à peine discernable entre l’asphyxie et mes coups portés à la tête, mais il n’y avait pas de round pour se reposer. Juste de la volonté et de l’instinct à ce stade du combat.

« Tout ce que nous souhaitons, c’est aider le peuple à se reprendre en main pour lui éviter une dépendance à la criminalité. »


Cependant, aussi endurant à la douleur fut-il, si le corps était incapable de faire le moindre mouvement sa volonté ne pouvait s’exprimer.

« Tant qu’il y aura au moins une raison de commettre un crime ou un délit… »


Le jeune garçon lança sa tête vers l’avant pour me frapper front contre front et me faire reculer, en me postillonnant au visage à cause de sa taille et de sa respiration saccadée. Je fermai donc les yeux mais rassemblai mes dernières forces en un mouvement final…

« … Nous serons là. »


Son front m’atteignit et ma vue devint trouble, me faisant reculer d’un pas, mais suffisant pour m’octroyer de l’espace et profiter de l’élan que j’initiais lors de nos échanges. Du peu que je voyais, Jiyūhito écarquillait légèrement des yeux car il savait ce qui allait se produire. Mes mouvements de tête devinrent de plus en plus amples jusqu’à ce que le reste de l’assistance criait de plus en plus fort l’instant tant attendu.

« Serait-ce… ? »


Après quelques ondulations elles se synchronisèrent avec les attaques de Zuijin dont je devinais désormais le timing, puis enfin mes coups tombèrent entre chaque tentative de sa part.

Le public explosa :

« Le Dempsey Roll ! »


Tempe, foie, côtes… Même si Zuijin pouvait encaisser, ce n’était qu’une question de temps avant que son corps asphyxié ne pusse le soutenir. Mes coups passaient presque systématiquement sa garde et il ne pouvait plus esquiver sans risquer la chute hors du tatami, mais malgré tout il continuait de sourire… Je serrais les dents comme jamais je ne l’avais fait auparavant, mais il n’y avait plus que le grincement sourd dans mes oreilles pour me le confirmer. Je ne sentais plus mes poings l’atteindre.

« Stop ! »


Un bras traversa mon champ de vision, puis un visage, celui de l’arbitre. Avais-je perdu ? Je ne sentais plus ma mâchoire à cause des douleurs au ventre, peut être l’avais-je trop relâché par mégarde ?

« L’arbitre intervient ! Et… c’est un nouveau down ! Est-ce que Jiyūhito va pouvoir se relever ?! »


Un down ? Mais il était encore debout devant moi ! Je le voyais avec son sourire…

« L’arbitre est en train de vérifier son état… Oh, Elle fait signe que le combat est terminé ! Ippooo gagne son second tooour contre Jiyūhitoooooo ! Quel combat époustouflaaaaaant ! »


À cet instant, je venais de me rendre compte que ce n’était pas lui que je voyais, mais une image que mon instinct m’avait créée en réponse à la douleur. Avec le peu de forces qu’il me restait, j’essuyai mes yeux qui en plus d’avoir des postillons larmoyaient de joie par cette pression relâchée avec la victoire. Je ressentais une joie telle que je manquais de sourire accidentellement en crachant le sang restant, pendant que je saluais tout le monde du mieux que je pouvais sans pouvoir définir clairement l’état du Prince emmené sur un brancard. Cependant…

Cependant voilà, quelque chose venait de me sauter à l’esprit : Même après avoir évité le KO Technique, il fallait me retenir devant eux pour préserver mon image. Parce que ça faisait pas très pro si je me retrouvais photographiée sur un article traitant de Bishamon avec la mâchoire et le cou sanguinolents :

« Bishamon ! Une entreprise qui saigne ses employés ! »


Je devais, absolument, éviter ça.

Mon objectif était donc de rejoindre le vestiaire et vite recracher ce foutu liquide que je goûtais depuis bientôt quatre minutes sans pouvoir ouvrir la bouche ni parler aux journalistes qui se mettaient sur mon chemin. Et plus je progressais, plus les douleurs revenaient avec toujours plus d’hémoglobine pour gonfler mes joues. La détresse me prenait, le couloir jusqu’au vestiaire semblait s’allonger, et je peux vous le dire, c’était la première fois que je devenais un vrai poisson globe.

À peine le vestiaire fermé derrière moi, la tête penchée dessus l’abreuvoir et l’eau prête à entraîner ce foutu liquide, une tape sur l’épaule me surprit et me fit lâcher tout le leste sur mon kimono.

« Vous avez réussi ! Je le savais que mes dons de couture vous porteraient chance ! »


« C’est donc ça d’être reconnue… »


*:


Dernière édition par Ayako Idō le Mer 29 Avr - 17:52, édité 4 fois (Raison : correction code)
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