GTA Japan City [Feat Haru]

"Je rêve ou tu es train de lui glisser un billet ?"

"J'ai trop de fric. Autant qu'il s'en serve pour se faire plaisir, il est jeune et manchot donc il va avoir du mal à draguer de la minette."

Vladimir Kazaikov, membre vétéran de l'agence héroïque répondant au nom d'Aegis, parcourait le portefeuille du jeune Haru Sasaki avec un sourire malicieux. Le billet qu'il venait de lui glisser était une vieille tradition qui datait de l'époque ou il jouait au mercenaire pour l'armée russe : lorsqu'on envoyait un jeune homme au casse pipe pour la première fois on remplissait son portefeuille, histoire qu'il puisse allez se détendre un coup après sa première expérience au feu. Il tourna la tête vers la droite pour dévisager ses collègues, qui le dévisageaient tous comme si il était fou. Cela faisait un bon moment qu'ils étaient coincés dans cette camionnette blindée, et l'ambiance était soporifique. Heureusement que Madonna passait à la radio.

"Attend un peu qu'il trouve une prothèse stylée."

Kaido, un jeune japonais qui camouflait son visage sous un casque intégral ridicule, pointa du doigt le passager "inconscient" de la fourgonnette en ricanant. Haru Sasaki, ingénieur de Yuei qui avait accepté pour dieu savait quelle raison de devenir le jouet de Mindfeel, dormait aussi paisiblement qu'un adolescent sous drogue le pouvait. Il était menotté, inconscient et bavait lentement sur son pantalon. L'américaine lui avait donnée rendez vous pour un entrainement "dangereux" dans les locaux de la boite, sans lui préciser une seule seconde la nature de la chose. Il s'était pointé, et elle lui avait serrée la main avant de lui coller un somnifère sous le nez. Autant dire qu'il avait été surpris, s'était effondré sans autres formes de procès, et était désormais coincé dans cette camionnette. Son "maitre de stage" avait glissée dans son oreille gauche une petite oreillette, qui révélerait son utilité plus tard.

"Pour ça il va lui falloir de l'argent. Au final, nos deux opinions se rejoignent."

"J'aime ça. La concorde des anciens via la corruption de la jeunesse."

"Silence bande d’imbécile. Vous êtes trop mignon avec vos conseils, vous allez presque me faire pleurer."

Sarah Lincoln, qui conduisait comme à son habitude, se demandait si elle n'avait pas fait une erreur en prenant cette petite escouade pour mener cet entrainement.

"Un plaisir mon Major. J'aime me faire dire que je suis mignon."

"Je ne suis pas certain de vouloir faire ça Sarah."

"Je te demande pardon ?"

L'attention se tournait désormais vers le sergent Lynx, mutant sans peur et sans reproche, qui s'était assis en tailleur juste à coté de leur "victime" étudiante. Il nettoyait son fusil à pompe en sifflotant depuis le début du trajet, mais il était loin d'être sourd.

"Je ne suis pas certain de vouloir abandonner un étudiant menotté dans une forêt ou on peut mourir de froid, le tout juste pour voir si il est capable de traverser la moitié du Japon en une journée."

Le mutant releva la tête, un petit sourire narquois au coin du visage. Il était sur le point de remonter le niveau de l'ambiance.

"Ce que j'essaye de dire, c'est que j'exige une prime de risque."

"Niquez votre race sergent putain ! Nous aussi on veut du fric !"

"Critique intégrée mais je ne suis pas monstrueuse à ce point. J'ai prévu des vêtements messieurs. Regardez dans la malle du fond."

Kaido baissa la tête vers l'objet mentionné, la tira vers lui avec son Alter télékinétique et se mit à fouiller sans trop d'empressement. Il en sortit un pull de prisonnier classique, un vêtement chaud et confortable si on exceptait le fait que, en le portant dans la rue, vous risquiez de vous faire plaquer au sol par un super-héros. C'était aussi pratique qu'infernal.

"Vous êtes vraiment une belle saloperie Major."

La jeune femme répondit par un rictus ignare. Elle venait de chier sur la décence, et elle le savait, mais c'était pour le bien commun. Haru avait subit des choses bien plus traumatisantes qu'un petit enlèvement par un professeur de confiance. Tout ce qu'il risquait, en vérité, s'était de se faire tabasser par un flic ou bien un héros. Autant dire qu'il ne risquait donc absolument rien.

Sauf si il trouvait le moyen de tomber dans un trou ou de se faire renverser par une voiture, mais ça c'était une autre histoire...

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Zozio le petit oiseau, animal si typique des forêts Japonaises, venait de trouver quelque chose d'intéressant.

Il observait, depuis son arbre couvert de neige, un adolescent menotté qui dormait tranquillement sur la pelouse. Ce dernier, qui portait un pull de taulard recouvert d'une couverture de survie, ronflait comme un beau bébé. Si Zozio avait sût ce qu'était un somnifère il aurait compris que l'état d'inconscience du jeune homme était sur le point de se dissiper, mais Zozio n'était qu'un oiseau. Tout ce qu'il savait faire s'était manger, chier, se reproduire et embêter les insectes. Les actions plus compliquées étaient des affaires d'humains et, très franchement, Zozio n'y voyait aucun inconvénient.

Restait que ce n'était pas commun de voir un japonais dormir sur la neige.

Zozio était tout de même suffisamment intelligent pour comprendre qu'on était le matin et que, dans cette partie de l'archipel du Japon, le temps était relativement froid. Il faisait moins quatre degrés ce jour là, ce qui restait relativement doux. Le réchauffement climatique madame, ou allait le monde... Bref, le climat de la région ne dépassait jamais les six degrés en été et ce n'était pas une bonne idée de dormir sur la neige comme ça ! Zozio, quo ne comprenait pas ce qu'était une couverture de survie, ne cessait de s'émerveiller devant la stupidité des humains. Il ricana comme un oiseau et s'envola pour ne plus jamais revenir.

Le silence ne dura pas plus d'une seconde. Sarah, qui mourait d'envie de lancer l’exercice, sauta sur l'occasion.

"Sasaki. Réveille toi espèce de grosse brêle."

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C'est parti pour l'aventure :

Un mauvais rêve. Haru Sasaki, étudiant de Yuei, handicapé et poltron, était en train de faire un mauvais rêve. À l'intérieur duquel une dragon à trois têtes le poursuivait dans une plaine glacé. Étrangement, la tête du milieu de la créature sortie du plus profond de son esprit était une tête très féline. Très étranges comme rêve. Et réaliste aussi. Alors qu'il commençait à se réveiller et à se sortir du pays des rêves, il avait encore l'impression de ressentir le froid de la plaine du rêve, tout comme la neige qui lui tombait sur la tête. Aussi, les cris du dragon semblaient encore là, même s'ils ressemblaient maintenant un peu plus à des piaillements d'oiseaux... Et aussi....

Sasaki. Réveille toi espèce de grosse brêle.

La voix de Mindfeel dans son oreille réveilla définitivement le jeune ingénieur qui se leva d'un coup, avant de perdre de nouveau l'équilibre et de commencé à chuter vers l'avant. Alors qu'il tenta de stopper sa chute en étirant ses bras, il remarqua que ceux-ci était attaché ensemble avec des menottes métalliques avant de s'écraser tête première dans la neige. Il se redressa et lança des regards paniqués autour de lui. Des arbres, de la neige, des animaux. Mais où pouvait-il bien être? Ses souvenirs étaient atrocement flou et sa tête lui faisait un mal d'enfer.

Lentement, il se rappelait de détails. Mindfeel l'avait convoqué pour un "entraînement"... Il avait prit les transports en commun... Il était entré dans les locaux d'Aegis... Et puis... Et puis... Ça. Rien, puis ça. Ce bois. Sans aucun repaire. Aucun repaire sauf... La voix de Mindfeel qui l'avait réveillé. Il regarda de nouveau partout autour de lui. Il ne la voyait pas nul part. Sauf que... Dans son oreille. Une oreillette. C'était là qu'elle lui avait parlé.

-Mind.. Mindfeel? Vous m'entendez? Je suis où, qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce que je vais ici? C'est quoi, ici?

Beaucoup de question, peu de sens. En attendant la réponse de Sarah, Haru prit le temps de s'observer un peu. En plus des menottes, il portait des vêtements franchement étrange qui ne lui appartenait pas et qui semblait tout droit sorti de... D'un... D'un film de... D'évasion de prison. Voilà. Il commençait à comprendre le jeu malsain de l'héroïne. Un petit ping géographique avec son alter le rassura un peu, il était toujours au Japon. Mais il était loin. Et en terre inconnu. Wakkanai? Il n'avait même jamais entendu ce nom...

-Mindfeel, c'est pas drôle, vous attendez quoi de moi au juste? Y'a des caméras? C'est une blague?

Il espérait de tout coeur que la réponse serait oui. Mais il avait appris depuis longtemps qu'il valait mieux ne pas trop espérer, si on ne voulait pas être trop déçu...

Il prit la décision difficile de commencer à marcher en direction de la ville, mais il savait qu'il devait rester discret. Avec ces vêtements là, il ne serait sans doute pas accueillis avec les bras ouvert nul part, sauf peut-être dans un pénitencier quelconque...

"Mindfeel, c'est pas drôle, vous attendez quoi de moi au juste? Y'a des caméras? C'est une blague?"

La jeune femme, qui était accoudée contre sa LawHammer depuis maintenant quelques minutes, laissa échapper un éclat de rire cristallin avant d'allumer sa cigarette en ricanant. Elle ne pouvait pas voir Sasaki de là ou elle était, juste l'entendre placer sa position sur un GPS, mais elle imaginait très bien sa tête. Il avait tendance à lui pondre un superbe visage de chiot battu lorsqu'elle exigeait de lui quelque chose qu'il voyait comme une folie et, dans l'esprit du jeune japonais, Mindfeel en elle même semblait incarner la folie. S'en était d'autant plus rigolo que Sasaki se montrait tenace : il avait beau être manchot et poltron, il n'en était pas moins persévérant.

Elle avait connu des "apprentis" qui flanchaient après la première gifle, c'était dire.

"Tu sais ce que j'aime chez toi Sasaki ? Ton énergie. Je refuse de te voir gâcher tes talents, donc je vais prendre la place des idiots de Yuei pour une journée. Ils manquent cruellement d'inspiration ces derniers temps, c'est pitoyable. Enfin bref..."

Mindfeel, qui n'avait aucun intérêt à maintenir son étudiant dans le noir, se lança dans une explication passionné de son plan maléfique visant à apprendre à Haru les rouages de la fuite. Garé juste à coté d'elle, toujours assis dans leur camionnette blindé, les hommes d'Aegis discutait stratégie et type de munitions. Il partirait après Haru lorsque leur supérieure leur donnerait le top départ, et pas avant. Le meilleur ? Elle n'allait certainement pas les aider à le localiser. C'était, en vérité, l'exact inverse. Sasaki avait reçu une oreillette pour une raison.  

"Ce n'est pas une blague, il n'y a pas de caméras dans le crâne des petits animaux de la forêt et tu es toujours au Japon. Tes deux yeux sont fonctionnels, je n'ai donc pas besoin de te présenter tes habits. Ils sont véridiques, avec un numéro de série relié à Aegis sur le coté, donc autant te dire que si tu croises une figure d'autorité tu es vraiment mal barré."

Ce que seul Lynx savait, en vérité, c'était que Sarah faisait d'une pierre deux coups avec cet exercice. Elle apprenait à Sasaki à s'enfuir en courant d'une manière efficace, une technique dont il avait désespéramment besoin si il comptait survivre au prochain Alucard, et elle testait deux de ses soldats sur le terrain. Ces derniers, qui observaient la structure d'un lance filet relativement maniable, ne s'attendaient pas à faire face à une grande résistance. Dans leurs têtes, un adolescent citadin et manchot n'allait pas trouver de quoi leur poser de gros problèmes.

Ils se trompaient.

Lynx trouvait Sasaki naïf et un peu idiot sur les bords, mais ça ne voulait pas dire qu'il était inoffensif. C'était un petit génie asiatique dont l'Alter était une mine d'information sur patte. Ses hommes feraient mieux de le prendre au sérieux si ils ne voulaient pas se faire tourner en ridicule.

"Maintenant que ce petit détail est réglé parlons de la nature exacte de ta situation. Je t'ai balancé dans la campagne japonaise, inutile de me demander ou exactement. Tu as un cours d’ingénierie à Tokyo demain matin. L'objectif de ma petite farce est simple : je t'ordonne d'aller y assister, et de t'y pointer à l'heure ! Et c'est pas tout couille de loup ! Je t'interdit d’appeler Aslinn, Aizawa, tes parents ou sa sainteté le Pape pour qu'ils viennent te chercher. Tu vas trouver ton chemin tout seul, comme un grand garçon, et te tracer une route aussi prudemment que possible."

L'américaine fit une pose, juste assez de temps pour laisser respirer le jeune homme... Il n'allait pas aimer ce qui suivrait, mais c'était tout le sel de la chose ! Après tout on ne faisait pas d'omelette sans casser des œufs, et on ne faisait pas d'un étudiant en ingénierie un agent de terrain en lui parlant gentiment.

Haru voulait devenir plus fort, plus rapide, plus aware ? Pour Mindfeel il n'y avait qu'un seul moyen : la pratique.  

"J'insiste sur la prudence pour une raison. Tu as trois de mes collègues au cul Sasaclaque, et ils ne vont pas hésiter une seule seconde à abuser de leurs pouvoirs pour te mettre des coups de pieds au cul. Je sais, je sais, les héros ne frappent pas les handicapés, mais tu es suffisamment tête à claque pour que l'on se permette une exception. Il va falloir te bouger le cul mon petit Haru, parce que mes soldats ne vont pas hésiter une seule seconde à mordre dedans. Capish ?"

Capish ? Rien n'avait jamais été aussi capish dans toute l'histoire du capish occidental. Il allait mourir avant d'avoir atteint Tokyo. Que ce soit aux mains des agents d'Aegis, au pattes d'un ours mal léché ou aux griffes du froid prenant de cette région du Japon. Peut-importe, Haru Sasaki avait assurément moins de 24 heures à vivre. Il regarda autour de lui un peu, puis continua à marcher. Il devait bouger rapidement. Il acceptait volontiers de mourir, mais idéalement, il ne voulait pas trop souffrir. Il devait donc rapidement atteindre un endroit civilisé. Une fois dans une ville, advienne que pourra, si la police l'arrêtait, au mieux il irait dans une cellule et quelqu'un remarquerait son absence un jour et viendrait le chercher, mais au moins, il serait au chaud.

- Oui Mindfeel. Bien sûr Mindfeel. À vos ordres Mindfeel. Un café avec ça, Mindfeel?

Sans attendre la moindre réponse et sans savoir s'il allait même en avoir une, le jeune Sasaki se mit à courir un peu, pour se garder au chaud. Selon son ping géographique, la ville la plus proche n'était vraiment pas très loin et il devrait voir les premiers signes de civilisation assez rapidement. En effet, après à peine quelques minutes de marche, il déboucha devant une station service qui semblait pratiquement déserte. Derrière la caisse enregistreuse, Haru aperçu une employée qui devait avoir à peine son âge, qui lisait un magasine tout en tappant du pied au rythme d'une musique qu'elle seule pouvait entendre, émise depuis des écouteurs dans ses oreilles.

Rapidement, il s'approcha du batîment et entra, poussant les portes comme il le pouvait.

- À L'AIDE ! On me poursuit ! Une folle furieuse a envoyé des tueurs à mes trousses !

La soudaine irruption d'un adolescent hystérique en habit de prisonnier fut trop à supporté pour la jeune fille qui poussa le cri le plus strident qu'Haru n'avait entendu avant de tomber dans les pommes derrière son comptoir. Désemparé, Haru se pencha au dessus d'elle pour être certaine qu'elle ne s'était pas blessé, faisant du mieux qu'il pouvait, malgré les menottes...

Les menottes.

En oubliant presque la jeune fille, Haru maudit sa propre stupidité. À quoi servait des menottes pour attacher un manchot ? Il se rendit dans la petite section quincaillerie de la station et se saisi d'un tournevis rudimentaire qu'il utilisa pour détacher sa main artificiel du poignet métallique. Il put par la suite retiré l'anneau enserrant ce bras, avant de replacer la main à sa place. Un problème de moins. Ensuite...

Près de la porte du magasin se trouvait quelques vêtements adaptés aux températures de la région, Haru fouilla un peu, ne trouvant rien exactement à sa taille, mais réussissant quand même à trouver mieux que l'habit de prisonnier. Il jeta un coup d'oeil en l'air... Des caméras. Rapidement, il se connecta au réseau grâce à son alter, désactiva celles-ci et effaça l'enregistrement de la dernière heure. Il se servit de quelques provisions, un peu d'argent de la caisse...

Une fois changé et équipé, il sorti dehors et, posté devant les portes, il posa un doigt sur son oreillette.

- Ok Mindfeel, je vais jouer à votre petit jeu. Mais si je meurs, c'est vous personnellement qui aller l'annoncer à mes parents et je m'attends même à ce que vous versiez une petite larme pour moi...

Encore une fois sans savoir si on l'écoutait vraiment, il se mit en route vers la ville dans le but d'attraper le prochain train...