Yuki Fujiwara

Ah ! Hokkaidō ! Sa nature si belle, ses sources chaudes, ses reliefs enneigés, ses lacs, autant de trésors qui prouvent que le chemin de la Mer du Nord a bien des merveilles à montrer et parfois à raconter. Mais il est question ici d'une histoire d'une personne bien moins impressionnante.

Yuki est née et a vécu avec sa famille dans un petit village, bien que les villes les plus peuplées de l'île soient Sapporo, Hakodate, Asahikawa ou Otaru, celui-ci dépend de Shibecha, un bourg du district de Kawakami. Cadette, ses deux grand-frères Kenji et Yori lui menaient petit la vie dure pour l'endurcir, depuis ils se sont largement assagis. Dans ses peines les plus grandes ou simplement pour apprendre et grandir, elle allait se réfugier dans les bras de sa chère mère Saori, sous le regard amusé et bienveillant de leur père Kaze. On peut dire aussi que la globalité de la petite agglomération vivant principalement de quelques rares cultures, de chasse et pêche et aussi beaucoup du tourisme était comme une grande famille. Le genre d'endroit où tout le monde connaît tout le monde et où le moindre fait se propage bien vite.

Un cadre de vie agréable sans être idyllique, essayez de vivre avec des hivers aussi rudes pour voir... Bref ! Un autre fait intéressant, mais relevant plus de l'anecdote est la proximité d'une communauté pour ne pas dire réserve Aïnou. Avec le chaos créer par les alter, le monde ou plutôt ONU avait malheureusement mieux à faire que de continuer à les soutenir et les politiques visant à leur permettre la promotion et la préservation de leurs cultures est depuis des décennies en pleine stagnation, sans avoir disparu. En tout cas, bien qu'ils soient moins discriminés que dans le reste du Japon, ils ne se mélangent pas à eux pour autant.

C'est dans ce cadre que la petite a grandi, allant bien évidemment à l'école, apprenant un tas de choses et ses faisans des amis. Parfois, elle rencontrait des étrangers en voyage, et même des enfants de son âge ou pas loin ce qui était autant d'occasions de s'ouvrir et s'affirmer ce qui n'est pas forcément mauvais. La demoiselle a d'ailleurs développé son alter assez tard, les premières traces de celui-ci se faisant un peu avant ses quatre ans bien que cela n'aurait rien changé à l'amour porté par sa famille au sens large si elle en avait été dépourvue. Pas plus qu'elle ne l'a été alors que son développement intellectuel s'était grandement ralenti au fur et à masure que son corps se développait et ses particularités physiques avec... Ce qui était une coïncidence, puisqu'il s’avère que son alter n'altère pas ses capacités intellectuelles.

Cela avait commencé pendant une très vilaine grippe, ayant forcé celle-ci a consulté un médecin au sein de l'hôpital gouvernemental et ils ont bien failli l'envoyer à la capitale. En tout cas, petit à petit sa peau s'était blanchie, elle a perdu toute sa pilosité qui fut remplacée par une sorte de duvet et de longue et fine plumes soyeuse, douce qui ressemblent de loin à des cheveux. Sa vue ses troublées de plus en plus alors que des taches rouges sont apparues sur son iris avant de les colorer entièrement d'une couleur sang, qui de nos jours est plus d'un rouge clair légèrement pourpre. Sans aller trop loin, à ce moment le sens et les capacités de son alter semblaient évidents au vu de sa forme finale.

Rétablie et de nouveau chez elle, elle attira un moment les regards puis cela est devenu aussi normal et courant que les multiples alters que les jeunes pouvaient avoir. Quand ses parents essayèrent à cinq puis six ans de lui apprendre à lire et écrire, ils comprirent assez vite que ça allait être compliqué de l'élever. Ce n'est pas ça qui allait les rebuter pour autant, même si les difficultés ne faisaient que s'accumuler. S'il n'y avait que ça, elle aurait certainement grandi et se serait épanouie à Hokkaidō, ce qui changea la donne fut un simple et bête incident. Cela avait commencé par une simple bagarre entre deux enfants, rien de bien méchant d'ailleurs. Si ce n'est l'intervention d'un troisième venue avec ses parents en vacance et logeant dans une maison d'hôte. Il était à peine plus agressif, mais le fait que ce soit un étranger avait suffisamment déstabilisé et excité Yuki pour qu'elle sente sa famille en danger et le morde. Évidemment, ses parents avaient fait tout un scandale et malgré la gueule plus qu'impressionnante de la jouvencelle, le petit très robuste n'avait que des lacérations légères. Une blessure n'en reste pas moins une blessure et étrangement la victime elle-même défendait presque plus son agresseur que les propres géniteurs de celle-ci... D'ailleurs, malgré l'absence d'alter et même s'ils n'avaient pas encore fait le rapprochement, celui-ci avait une force surprenante à ce moment précis, mais ils avaient pensé que c'était dû aux circonstances, à l'adrénaline.

Tout ça pour dire, qu'ils avaient portait plainte, ce qui avait forcé la petite famille à se rendre à Sapporo pour y témoigner et que la petite consulte des spécialistes pour s'assurer qu'elle n'est pas un danger pour elle-même et les autres. Malheureusement pour elle, l'incident, comme les malheurs, n'a fait qu'en appeler un autre. Elle sentait la nervosité de ses parents, celle de ses ainés bien qu'ils aient été aussi heureux de pouvoir visiter une grande ville. N'ayant pas de véhicule et encore moins le permis, ils s'étaient fait conduire jusqu'à centre-ville par un membre de la famille d'un de leurs chers voisins et ils devaient faire un peu de marche à pied. Avec trois enfants qui ont été enfermés dans une voiture un long moment, ce n'était pas plus mal d'ailleurs. C'est alors que la petite, tenant sa mère par la main et elle-même perdu, effrayée par tant de bruit, de chose étrange et différentes pour elle à bousculée par mégarde un passant. Malgré des excuses de celle-ci, le monsieur s'est énervé et lui a tiré l'oreille d'un air très mauvais, s'il avait des armes à la place des yeux elle aurait fini en steak haché sur le trottoir.

Mais, même si elle a l'air sage, presque timide, tirer l'oreille d'une enfant qui de toute évidence à un physique si singulier est loin d'être la décision la plus heureuse qu'il aurait pu avoir et c'était plus une impulsion qu'un raisonnement. En deux mots comme en cent, comme l'aurait dit un certain gouverneur d'un état américain : "monumentale erreur"

Comme un diable a ressors, elle avait sauté sur son bras pour le mordre, sur la veste en jeans avait bien heureusement amortie le plus gros des dommages possibles, il n'en avait pas moins fini avec une marque effrayante et en sang. Mais étrangement, il ne s'était jamais senti aussi bien de sa vie, il avait même soulevé le père de la petite d'une main alors que celui était tout de même bien bâti et pendant que la mère tenant Yuki dans ses bras pour la retenir et la protéger. Saori et Kaze se sentaient plus faibles que jamais, incapables de guider, gérer seuls leur fille sans que celle-ci ne risque de faire du mal à elle-même ou aux autres, ils avaient peut-être plus besoin d'aide qu'ils ne l'imaginaient ou osaient le penser.

Il ya eu des témoins, des regards curieux ou horrifié, des voix arrogantes expliquant que le monde cours à sa perte avec de mauvais parents comme cela, que les alter rend les gens fous et... Une personne beaucoup plus intriguée et discrète. Passant son chemin en chantonnant et en mémorisant le plus d'information possible a porté de ses oreilles pendant l'incident.

Plusieurs jours plus tard, alors que les examens étaient encore en court, Yuki avait disparu sans laisser de traces. Elle aurait pu effectivement s'enfuir, elle en avait les capacités, mais personne n'y croyait au vu de son comportement et au regard de la sécurité de l'hôpital. La police et les Héros furent rapidement contactés. Suite à une longue enquête, ils avaient fini par la retrouver et démanteler par la même occasion un réseau de combats clandestin, dernier refuge de son ou ses ravisseurs et qui l'avaient abandonnée en se disant que le jeu n'en valait plus la chandelle... À moins qu'ils n'aient d'autres plans ?

La où elles se trouvaient, elles servaient à rendre les combats plus impactant, impressionnant, sanglant et donc rentable en gonflant les opposants et les d'inhibant. Très bien traités, surtout au vu de la situation dans laquelle elle s'est retrouvée, certains indices leur avaient permis de conclure que certains vilains s'étaient servis d'elle pour de plus sombres desseins. Cette affaire fut suivie peu de temps après par l'apparition d'une nouvelle drogue de combat : "Bloody roar", qui fut une véritable étoile filante sur le marcher noir, mais qui sais, peut-être que celle-ci réapparaîtra un jour ou l'autre ?

En tout cas, tout ceci amena à conclure que la demoiselle ne pouvait pas être laissée sans surveillance ou suivi pour l'aider à vivre sereinement, une vie constructive et épanouissante. Suite à une longue discutions, la famille Fujiwara allait déménager à la capitale, Yuki pourrait être suivi par un spécialiste et être près de héros professionnel en cas de problème, ça rapprochait grandement les deux ainées de meilleures écoles et opportunités, surtout que l'un deux souhaitais et est entré à l'école de police par la suite. Les deux parents avaient dû trouver du travail et s'adapter, cela avait demandé du courage et de l'abnégation, mais ils en sont sortis grandis.

Depuis ce jour, la petite est très régulièrement suivie par des spécialistes, elle apprend et se découvre, s"épanouie entre autres grâce à l’excellent travail du professeur Tomoe Tanaka. Pour l'anecdote, Tomoe est une ancienne élève de Ketsubutsu qui une fois diplômée a choisi de se réorienter. Elle est à la fois son thérapeute, sa référente et sa tutrice, elle est disponible à toute heure par téléphone et si Yuki a besoin d'être accompagnée pour aller dans une partie de la ville trop éloignée ou pour une tâche complexe, elle viendra la soutenir bien volontiers. D'ailleurs, elles s'entendent merveilleusement bien pour le moment, mais même ainsi la petite qui devient grande doit faire un tas de rencontres et Tomoe la pousse à le faire. Êtes vous prêt à être son prochain ami ou qui sais, une nouvelle épreuve à surmonter ?