Non mais sérieux ? J'hallucine, les prix sont franchement trop élevés. Je me demande bien comment on peut encore se payer des petits plaisirs avec un salaire moyen quand tout est aussi cher ! J'arrache l'étiquette de la veste en cuir en ricanant, heureusement que les mexicaines trop cool avec une crête rose sont exemptées de payer ! J'enfile la veste au dessus de mon débardeur et je me pavane devant une glace, dommage que les lumières du magasins soient éteintes... Il pourraient laisser allumé la nuit quand même ! C'est à ce moment là que je viens faire mes emplettes tss...
Bon, celle là me plaît. Je reprend le trou dans le mur pour sortir du magasin, mon butin sur les épaules, y'a pas à dire, c'est du travail de pro. Les magasins de fringues sont en alerte totale en ce moment, un cambrioleur inconnu dérobe des vêtements féminins en masse... En même temps, à force de me fritter avec tout Tokyo, mes habits ne font pas long feu, il faut bien que je me réapprovisionne de temps en temps.
Je soupire en marchant vers ma planque, ça va bientôt faire une semaine que je n'ai pas contacté la ligue, il doivent s'inquiéter pour moi non ? La pauvre petite Rosa qui fugue, c'est pas banal ! Bref, j'ai pu me trouver un petit appart abandonné tranquille en périphérie de Yokohama le temps de retrouver la forme... Y'a le minimum pour vivre, un lit, des toilettes et j'ai même de l'eau chaude pour mes douches ! La ville a dû oublier de couper l'eau pour cette petite habitation insignifiante.
Mais alors que j'arrive dans le vieux quartier, des bruits attirent mon attention. C'est étrange, d'habitude il n'y a personne à cette heure et... Hé ! Mais c'est chez moi que y'a des lampes torches qui se baladent là ! J'arrive à apercevoir la fenêtre derrière laquelle passent des lumières... Qui ça peut bien être ?
Je retrousse mes manches, je ne suis absolument pas rechargée et il n'y a pas de lampadaire dans le coin, il va falloir que je sois prudente. Je fais le tour pour m'approcher d'une fenêtre brisée et des voix parviennent à mes oreilles :
"Où est-il ?"
La phrase avec un horrible accent russe se termine par un bruit sourd, comme un coup de pied. Il se passe quoi ? Je jette un coup d’œil et je voix deux types, de dos, penchés sur un troisième, au sol. Pfff... Pourquoi il faut qu'ils se pointent chez moi pour leurs règlements de compte stupides ?
Je tends la main vers les lampes torches de deux russes qui s'éteignent subitement. Le premier lâche un juron alors que le deuxième tapote dessus, comme si ça allait la faire remarcher.
"Vous manquez pas de culot de vous introduire chez moi comme ça."
Les deux intéressés se retournent dans une sursaut pour faire face à une furie rose flamboyante.
"Illuminación ?"
Oh ? Il me connaît ? Normal, dans le monde du crime, c'est le fait de ne pas me connaître qui constitue un délit.
"En personne. Vous avez deux secondes pour dégager."
Le plus grand des deux éclate de rire et s'approche de moi en frappant dans ses poings :
"Pourquoi je devrais m'enfuir devant une froussarde ?"
Je baisse la tête, bouillonnante, les nouvelles vont vite à ce que je vois. Deux lames sortent de mes bras, sa lampe torche va lui coûter la vie :
"Alors c'est vrai ce qu'on raconte ? T'oses plus affronter les flics ?"
Il n'a pas le temps d'en dire plus que sa grosse tête prétentieuse se sépare de son corps subitement. L'autre pousse une glapissement surpris alors que je pose ma seconde lame sous sa gorge. Mes déplacements furent trop rapides pour leurs yeux encore peu habitués à l'obscurité soudaine.
"Je ne me répéterais pas."
Il acquiesce silencieusement et part la queue entre les jambes, laissant le cadavre de son pote sur place. Pff... Je vais devoir nettoyer tout ça, c'est chiant. Je me tourne alors vers le troisième gars, encore au sol :
"T'es qui toi ? Qu'est ce que vous foutiez ici ?"
Je le regarde avec animosité et je reste sur mes gardes, pas question de me laisser surprendre.
Le coeur battant et manquant d’air, le rat détalait à travers les coursives de l’ancien immeuble, escaladant les différentes grilles de chantier et les nombreuses structures métalliques laissées à l’abandon.
*Fump! Fump!*
Deux claquements étouffés vinrent d’une position éloignée, et un impact sur le mur de béton projeta des petits éclats au visage du fugitif. Le projectile n’était pas passé loin cette fois.
Il entendit derrière lui la clameur de l’un de ses poursuivants.
Du japonais. Le type qui hurlait avait un accent rauque, un caucasien, peut-etre européen. Kyumin avait entendu du coréen entre les coups de feu, ainsi qu’une langue inconnue. Heureusement leur leader était forcé de communiquer en japonais, au moins il pouvait saisir quelques bribes.
L’endroit était totalement désert, suite à l’annulation d’un chantier de reconstruction, les divers batiments étaient restés en plan depuis quelques années, et sans repreneur tout cela n’allait pas changer de sitôt.
Kyumin sauta une rambarde et s’engouffra dans la coursive semi-enterrée d’un parking souterrain inachevé. Courant à pleine vitesse dans la place vacante il s’élança vers l’entrée bétonnée d’un escalier. L’accès à ce qui aurait du etre des quartiers d’habitation.
Gêné par son sac à dos, le rat ne voulait pas se résoudre à abandonner trop rapidement ses maigres possessions terrestres. Même avec sa charge, il restait toujours plus léger et mobile que l’équipe armée qui le talonnait.
*Fump! Fump! Fump!*
Alors qu’il passait à peine l’encadrement de porte de l’escalier, le béton vola en éclat autour de lui, le recouvrant de poussière et d’éclats grisâtres. Il entendit de nouveau crier l’homme, mais cette fois-ci la salle fit résonner ses paroles qui vinrent aux oreilles du fuyard.
- Putain! A 2300 la cartouche!
Leurs armes étaient du matériel de professionnel, conçues pour le tir discret, ne faisant gère plus de bruit que des lanceurs de billes de peinture, mais les impacts que prenait l’environnement du rat étaient bien ceux de vrais projectiles létaux. Une équipe entrainée, bien equipée, capable de bouger très correctement avec du matériel de combat sur le dos, se déplaçant de manière organisée... ...Et prête à dératiser les environs.
Le coréen se faufila entre les couloirs des étages , passant de cage en cage aussi rapidement qu’il le pouvait. Il était désarmé contre six assaillants avec une discipline militaire, avec les moyens. Pour qui, pour quoi?
L’escapade en Corée? Le Poulpe? Une vengeance d’un ancien contrat?
En tout cas, quelqu’un avait fait chauffer son chèquier pour lui envoyer une équipe de mercenaires étrangers aux fesses. Et ce quelqu’un pense nécessaire d’envoyer une petite escouade pour chasser un seul homme. Dans un sens c’était flatteur, le rat devenait un être suffisemment dangereux pour qu’on y mette des moyens conséquents. Ou il s’était fait un, très, puissant ennemi, du genre de ceux qui sortent le canon pour tuer un moustique.
La nuit n’aidait pas, les fenêtres réduites à de simples ouvertures dans les murs laissaient pleinement entrer la lumière pâle d’une lune presque ronde, seule dans un ciel dégagé. Une nuit lumineuse à souhait, peu propice aux pièges dans l’ombre, d’autant plus que les hommes d’armes pouvaient balayer les environs de leurs puissantes lampes-torches embarquées sous leurs armes, et compter sur celles suivant leurs regards.
Le coréen était fatigué, devoir fuir en évitant les tirs consommait une grande partie de son énergie, et son dernier repas remontait à ce matin, il allait devoir de nouveau se battre le ventre vide. Décidément Yokohama est vraiment une destination de merde.
Et quelle idée avait-il eue de vouloir revenir à sa planque, celle-là même où il avait manqué de peu de passer l’arme à gauche, pour récupérer cette chose sans valeur. Chose qui pesait inutilement dans son sac à dos. Pour se retrouver à slalomer entre les balles. Quelle idée de merde, sérieux.
Kyumin entendit les différents pas se séparer, ils doivent se dispatcher dans les étages pour l’en faire sortir. Il entendit dans la cage d’escalier pres de son étage parler coréen. Puis un flash radio en japonais.
- Bravo, couvrez les pairs, Alpha les impairs, Charlie reste en position aux sorties basses, Delta en extérieur. Confirmez.
Le binôme coréen Bravo confirma, et commença à avancer très lentement dans le couloir, visitant chaque appartement l’un après l’autre, méthodiquement. Il pouvait toujours monter les étages en profitant d’une entrée dans un des locaux, mais une fois arrivé au toit il serait piégé.
Il pouvait toujours tenter de se diviser et laisser ses effets personnels à l’abandon dans le batiment, mais se posaient deux problèmes. De un, sacrifier son bien était une idée très désagréable, étant donné la rareté de sa cargaison et son attachement à celle-ci. De deux, il devait profiter au maximum de cette situation de combat en milieu confiné pour diminuer les rangs du groupe. Ils continueront de le chasser quoi qu’il advienne, alors autant retourner la vapeur.
Kyumin posa son sac dans le recoin de la salle et se divisa.
Le rat écoutait attentivement les pas du binôme armé. Ils entrent à leur droite, puis à gauche, puis avancent. Toutes les fois.
Le problème de l’entraînement sans réflexion, on reproduit le même schéma sans faire attention. Pas d’aléatoire, on devient prévisible. Les enseignements de Glitch étaient gravés dans son esprit et sa chair.
La nuée se dispersa, pour former deux colonnes de chaque coté de la porte de l’appartement de gauche. Les hommes approchaient.
Trois appartements, deux, un...
Les rats collés contre les portants virent passer un puissant cône de lumière. Premier balayage bilatéral. Puis le projecteur bascula sur le coté.
Maintenant! Rush!
La nuée s’élança pour se rejoindre en arc de cercle comme face à la fille aux salves lumineuses de Tokyo, pour s’assembler en pleine charge. Le coréen percuta avec violence le premier des deux hommes, qui n’eut pas le temps de retablir sa ligne de mire et tira dans le vide, son arme plaquée contre la poitrine. Le deuxième, de dos, était pris dans un angle mort et fut repoussé en avant.
Projeté en direction de l’ouverture servant de fenêtre, il dut lâcher son arme pour se retenir de basculer dans le vide.
Le premier mercenaire, désormais au corps-à-corps avec l’homme nu qui venait de le frapper, tenta de se dégager d’un coup de crosse. Coup que le coréen accompagna pour l’emporter dans son élan. Il fit basculer le soldat sur ses appuis et se retrouva dans son dos, le tenant à la gorge par la sangle de son fusil. Le deuxième combattant se retourna et mis en joue son camarade devenu le bouclier humain du rat, qui projeta d’un violent coup de pied ledit bouclier contre le tirailleur qui ouvrit le feu dans la panique. Le corps frappé par les balles du combattant s’écroula sur le deuxième, aggrippé dans un effort desespéré, qui tenta de se dégager sans succès, alors que Hamlin se jetait sur lui.
Le rat fit une frappe de la main contre sa tempe, puis profita d’un instant d’étourdissement pour pousser de toutes ses forces sur ses jambes. Dans un râle il banda chaque muscle porteur pour soulever la masse immense qui se tenait dans une position précaire.
Les pieds du soldat blessé par son camarade quittèrent le sol, tenant toujours fermement celui-ci. Avant de basculer dans le vide, entraînant l’homme paniqué, l’arme bloquée par son accroche, qui déversa ses munitions contre le mur. Dans un hurlement de terreur, l’amas de chair tomba par l’ouverture, pour se taire dans un craquement humide. Six étages plus bas.
La nuée se reforma plus lentement pour enfiler les vêtements au sol de Kyumin, et celui-ci repris son précieux sac à dos.
Et de deux. Plus que quatre.
Le coréen sauta à travers la cage d’escalier pour atteindre le plancher suivant, les tirs avaient alerté les autres combattants et un des mercenaires hurlait depuis le bas de l’immeuble dans sa radio, ayant trouvé les corps de ses camarades.
Des bruits de pas montaient précipitamment la cage située plus loin, un seul homme.
Cette zone était une des rares raccordées à l’eau courante et servait autrefois de squat, mais son éloignement de la ville avait fini par décourager les rares clodos qui y trainaient, les lieux étaient parfaitement déserts. Personne n’allait pouvoir se mettre en travers du chemin du rat et les chasseurs à ses trousses, il était temps que la peur change de camp.
La cage s’ouvrait sur un hall large, l’escalier étant ouvert sur les cotés. Il devait surement etre destiné à accueillir un vitrage ou des grilles de sécurité.
Les pas continuaient de monter les marches en colimaçon, et Kyumin vit une petite margelle sur un des côtés, une gouttière en béton? Ni une ni deux il enjamba la rambarde grise et s’accroupit, les pieds serrés contre le petit promontoir, sous lesquels se dressaient des dizaines de mètres de chute libre.
L’homme en armes arriva à sa hauteur et dépassa Hamlin, caché au-dessus du vide.
Le rat attendit que le mercenaire s’engouffre dans l’étage pour se rétablir et repasser dans la cage d’escalier. Le hall étant plus loin, il devait encore monter un étage pour atteindre une zone plus ouverte. Un couloir contre des hommes armés n’était pas du tout une bonne idée.
En déboulant dans le nouvel étage, le coréen n’en cru pas ses yeux.
Des cloisons. Du contre-plaqué, avec des fenêtres aux murs, des portes.
Aucune peinture, des murs nus, un sol de béton, des plastiques de protection défraîchis et des multitudes de palettes chargées de divers plots, sacs de ciment, outils. Le tout dans un état déplorable, mais toujours présent.
Le chantier avait commencé un peu plus dans cette partie, mais tout avait été abandonné telquel en cours de route, le fond semblait plus abouti mais tout autant spartiate.
Après plusieurs minutes, à passer de couvert en couvert, les mercenaires balayant les étages à l’aide de leurs lampes-torches, l’un d’eux passa à proximité de Kyumin, caché en silence dérriere une pile de palettes.
Il sortit sa radio et commença à déblatérer un speech dans sa langue quand il fut percuté juste derrière les cervicales par le coup de pied rageur du rat. L’interruption soudaine de son monologue alerta immediatement les autres combattants qui se jetèrent à l’assaut de son étage.
Le coréen battit en retraite à travers les appartements, seule destination n’étant pas gardée. Et emprunta la dernière cage d’escalier pour redescendre. Il entendait des voix fortes, étouffées par l’épaisseur de béton qui augmentait avec la distance.
Ca criait, tant mieux. Ils se désolidarisaient.
Kyumin continua de courir pour contourner le hall par les coursives, il les aurait un par un. Mais d’abord, il avait entendu les pas des trois hommes restant se précipiter à la rescousse de leur compère, donc les corps fracassés en contrebas n’étaient plus gardés.
C’est un homme apeuré, la barbe en bataille et les habits crasseux, qui me répond, la peur dans les yeux. Je soupire, juste un clodo assez stupide pour se balader dans ce coin paumé. Visiblement, il ne sait rien. Il s’éloigne du cadavre en crapahutant pour se coller au fond de l’appart. Je relâche ma vigilance pour fouiller le russe sans tête qui répand son sang sur le sol de mon appart. Il est bien équipé : un fusil d'assaut avec silencieux, un gilet pare-balle, de nombreuses balles et quelques grenades...
Ils semblent chercher quelqu’un ou quelque chose et apparemment, ce n’est pas n’importe quoi. Merde, j’aurais pas dû laisser l’autre se tirer.
“AAAAaaah…”
Un cri me fait sursauter et s’ensuit d’un bruit sourd. Je comprends qu’un type vient de tomber des hauteurs pour s’écraser un étage plus bas… Mais il se passe quoi ici ?! Je m’approche de la fenêtre et je jette un coup d’oeil discret pour essayer d’apercevoir la victime. Mais à la place, je vois un type en noir courir vers le site d'atterrissage, en gueulant des mots en russe.
Je me planque derrière le mur de ma fenêtre, ça sent pas bon. Le clodo gémit et je lui intime de se taire d’un regard sévère avant de retourner près du cadavre. Je récupère son arme et j’introduis un nouveau chargeur à l’intérieur, j’ai consommé tout mon alter, Il me faut de quoi me défendre au cas où, en plus l’autre va sûrement alerter ses potes de ma présence.
Bon, si une unité spéciale a décidé de se battre dans mon immeuble on va faire profil bas pour une fois. Surtout que je suppose qu’ils n'apprécieraient pas trop de voir que je me suis amusée à décapiter leur copain. Les bruits cessent un instant, le silence du quartiers reprend ses droits, c’est kiffant cette tension. Si l’un d’entre eux passe la porte, je le flingue direct, ces ruskovs vont regretter d’être venus se frotter à Illuminación ! Ce qui m’inquiète plus, c’est le gars derrière moi, il pourrait venir observer dans mon appart et je n’ai aucune info sur lui, il est devenu étrangement silencieux.
Soudain, derrière le mur, la radio du type gueule pleins de mots incompréhensibles puis la communication s'arrête subitement, comme si quelqu’un avait forcé l’orateur à se taire. Grâce au ciel, les bruits de pas m’indiquent que le soldat s’éloigne de ma position en courant. Tant mieux ! Il est temps de mettre les voiles !
Je fais un clin d’oeil à mon complice barbu avant d’enjamber ma fenêtre d’un bond gracieux, mon gros fusil à la main. Une petite chute de un mètre c’est pas très dangereux pour une dure de mon style, une petite roulade et je me retrouve face à deux types, l’un sur l’autre. Celui de dessous a les yeux et la bouche grands ouverts, comme figé dans un cri de douleur interminable.
Je me penche sur les deux cadavres, ils sont équipés comme les deux autres débiles, sûrement leurs potes. Peut-être qu’ils ont une carte de visite nan ? Genre “supers mercenaires à votre service - Appelez le putain de numéro”... Ça me permettrai de remonter la piste du planqué qui les a envoyés sur mes talons. Je ne supporte pas les petits peureux qui n’osent pas faire le sale boulot eux-même.
Accroupie près des deux morts, mon arme au sol, je commence à les fouiller.
Le coréen continuait de cavaler à travers les cages d'escalier quand il aperçu en contrebas une forme sombre, accroupie sur l'amas sanglant formé par les cadavres des deux mercenaires, ceux-là même qu'il avait précipités par la fenêtre quelques minutes plus tôt. De par la très faible luminosité, il n'arrivait pas à distinguer correctement la personne, et ne pu remarquer qu'une particularité, une silhouette plus menue que les trois hommes déjà affrontés.
Par expérience, lors d'un combat impliquant des armes à distances dans un espace confiné, il y a deux types de combattants particulièrement redoutables. Un mastodonte équipé très lourdement, taillé pour encaisser des impacts à bout presque touchant, et l'adversaire léger avec du matériel court très maniable, difficile à approcher sans être balayé par des vagues de projectiles.
Aucune chance en frontal, contourner.
Il s'arrêta au deuxième étage et se pencha par delà la rambarde. L'homme dans l'ombre semblait affairé sur les corps, il récupère des munitions? Kyumin passa en silence sur la corniche et descendit le long des fers à béton dépassant de la construction, tout autant de prises qui lui facilitaient la tâche.
Arrivé au premier étage, il s'accroupit sur la corniche au-dessus de la silhouette. Il n'avait pas encore été repèré, les autres sont éloignés dans le bâtiment. C'était jouable, une frappe lourde pour l'abattre en un coup, récupérer le matériel et finir ceux qui restent.
C'était Glitch qui appréciait particulièrement cette technique, attaquer en plongeant d'une certaine hauteur, amortir sa chute avec le corps de sa cible, et l'achever avec une lame bien affutée entre deux cervicales. "Avec la surprise et le fait qu'en les plaquant tu écrases leurs poumons, ils n'ont pas le temps de crier pour avertir les autres." Qu'elle disait.
Il la revoyait avec son sourire malin et ses clins d'oeil. "Et en plus c'est classe."
Par contre ça nique les genoux.
Kyu s'élança du haut de son promontoir, visant son atterissage pile entre les deux épaules du mercenaire situé en contrebas. La forme noire se retourna, alertée trop tard par le déplacement d'air, avant que le rat ne vienne fondre sur elle. Au moment où il toucha la silhouette, celle-ci s'illumina brusquement et Hamlin percuta de plein fouet une sorte de disque luminescent. Arrêté net dans sa chute, il rebondit sur le cercle avant de s'écraser lourdement sur le dos. Il roula rapidement pour se remettre d'aplomb.
- 'chier!
L'être d'ombre avait été projeté en arrière par les 80kg qui venaient de le télescoper, et s'était éclairé en activant son alter. Une femme, pas du tout équipée comme les hommes en armes lancés à sa poursuite, elle semblait encore déstabilisée par l'attaque surprise du coréen.
Pas le temps pour les questions, profiter de l'ouverture. La tête.
La jambe d'Hamlin s'élança violemment vers le visage illuminé de son adversaire.
Pfff, le gars n'a aucun signe distinctif spécial ou rien qui puisse m'éclairer sur la situation (vous l'avez ? "m'éclairer", comme la lumière héhé). Je n'ai pas de temps à perdre ici, pas envie de m'occuper de ces abrutis, c'est pas mes oignons.
Mais alors que je m’apprête à déguerpir, un léger bruit m'alerte au dernier instant et j'arrive à apercevoir une forme sombre fondre sur moi sans prévenir. Plus le temps de réagir, je lève le bras par réflexe et ce qu'il reste de mon alter repousse l’assaut de justesse. Mes membres tremblent, l'attaque était violente et je titube en arrière.
- 'chier!
Attaquer une fille par derrière et tenir ce langage, c'est pas très galant... Faut croire que c'est la soirée des machos suicidaires. J'ai du mal à cerner le gars qui me fait maintenant face, mon alter est épuisé, il fait très sombre donc je me doute bien qu'il n'y a plus une source lumineuse aux alentours, je ne suis pas en position favorable surtout que maintenant, les armes sont de son côté... En bref, s'il est costaud c'est la merde.
Je serre les poings et esquisse un sourire amusé, ça faisait longtemps que je n'avais pas combattu sans ma lumière et là, je n'avais plus vraiment le choix... Etre poussée dans mes retranchement m'a toujours stimulée, c'est l'opportunité de m'amuser un peu.
Et mon adversaire est bien décidé à ne me laisser aucune chance. Alors que je m'apprête à le provoquer pour gagner du temps, il envoie un coup de pied droit vers mon visage sans prononcer un seul mot. Je relève rapidement mon bras sous la surprise, pas le temps d'esquiver. Son coup s'écrase contre ma défense mais ma tête vibre sous la violence de l'impact et mon genou heurte le sol, il est fort.
En général, j'ai tendance à discuter avec mon ennemi pour pouvoir m'amuser avec lui mais ce type ne m'a pas laissé en placer une et ça, ça m'énerve. Je reprend appui immédiatement et m'élance vers lui, abattant mon poing sur sa mâchoire, bien décidée à lui rendre la monnaie de sa pièce et à l'empêcher de m'enchaîner de coups.
Malgré le fait que je sois légèrement déséquilibrée, il va en falloir bien plus pour m'achever, car le combat au corps à corps, ça me plaît ! Je ne cherche plus à savoir qui est mon adversaire, il veut se battre ? Il va être servi !
Sonné par l'atterrissage bien moins meuble que prévu, le coréen n'était pas aussi stable qu'il l'aurait souhaité, et ses jambes n'étaient pas bien placées pour le coup de pied latéral. Puissant mais imprécis. La jeune femme qui lui faisait face plia sous l'impact mais para sans dommage l'attaque avant de riposter.
WHACK !
Kyumin pris l'uppercut sur le coin de la mâchoire. Déséquilibré par sa position et son sac à dos, il bascula en arrière avant de se reprendre.
Son adversaire avait gagné le temps de se rétablir pour l'affronter directement, magnifique. Il venait de perdre l'intégralité de son avantage tactique en 3 secondes. Les autres allaient débarquer sous peu et arroser la zone dans une trentaine de secondes au mieux.
Soit il abandonnait son maigre butin en se divisant, soit il neutralisait rapidement la combattante pour rejoindre le parking. Celle-ci décida pour lui en attaquant immédiatement d'une droite précise au visage.
Parade-riposte. Blocage droite, frappe gorge.
Le rat glissa le long du bras tendu de la jeune femme et lança le tranchant de sa main contre sa glotte. Son adversaire baissa la tête pour intercepter l'attaque avec son menton et donna un puissant coup de pied frontal qu'il bloqua avec sa cuisse.
Un style brute, sans pattern particulier. Mais malgré des mouvements brouillons elle savait rester concentrée en plein contact et continuer d'alterner attaque et défense sans discontinuer. Très surprenant pour une mercenaire, d'habitude formés aux arts du close européen ou moyen-orientaux.
Aux prises avec la combattante de rue basanée, Kyumin échangeait avec elle comme deux sparring partners, riposant inlassablement aux assauts de l'un et l'autre. Deux écoles très différentes. Entre la guerrière de la rue qui frappait en boucle tout en évitant les attaques d'un technicien, et un adepte martialiste qui multipliait des enchaînements répétés des milliers de fois. Dans un autre lieu et autre temps le spectacle aurait été superbe.
Ouverture. Prise puis bascule.
Le coréen empoigna fermement le bras offert par son adversaire et entrepris de la projeter par-dessus son épaule, mais la jeune femme avec une grande souplesse se rétablit en pleine bascule et retomba sur ses deux pieds en gardant les bras de Kyumin empoignés en menottes avec elle.
Ils étaient bloqués en pleine prise, côtes contre côtes, jambes opposées, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre sans pouvoir frapper, gênés par leurs épaules. Ils devaient lâcher pour continuer le combat. L'heure tournait, et le reste de l'équipe approchait dangereusement, il allait devoir se diviser et laisser tomber son trésor. Mais autant essayer de profiter de la quinzaine de secondes qu'il lui restait.
Il lança un regard provocateur à son adversaire et dit avec un sourire :
Le combattant mystérieux se débrouille bien, il est violent et rapide mais je suis trop agile pour lui et l'empêche de me porter un coup décisif. Après quelques échanges, je me retrouve coincée au corps à corps avec lui, si proche que je peux presque sentir son souffle sur son visage, je ricane à son commentaire. Mes potes ? Qu'est-ce qu'il raconte ? Il parle de l'alliance ? Ou des russes armés ?
"Oh. Donc, il parle."
Dis-je avec malice, essayant de distinguer son visage à travers l'obscurité. Il n'est pas équipé comme les russes de tout à l'heure… Il n'est pas avec eux ? Ce serait lui qu'ils cherchent ? Bah, je m'en fiche, c'est lui qui a décidé de m'attaquer après tout.
Alors, sans lui laisser le temps de répondre, je me tourne d'un coup, tordant violement son bras pour desserrer sa prise avant de remonter mon genou et l'enfoncer dans son estomac. L'inconnu, surpris par mon attaque, se plie en deux et j'en profite pour abattre mon visage sur le sien et lui asséner un coup de boule puissant.
"T'as raison chéri, je me bats bien mieux que beaucoup de monde… Ma langue carresse doucement mes lèvres alors que l'adrénaline monte doucement. Même sans mon alter."
Il m'a attaqué alors, peu importe qui il est, je vais le faire déguster. On agresse pas Illuminaciòn impunément. Et, sans lui laisser le temps de me répondre, je bondis en avant. Son bras se lève instantanément alors qu'il essaye de me surprendre et m'intercepter en pleine charge, mais je suis plus rapide. Je me penche sur le côté et relève ma jambe, écrasant mon talon en plein dans son visage avant d'effectuer une rotation et de frapper avec ma seconde jambe pour l'achever.
"Héhé… Oh."
Mais le bougre est bien plus résistant que je ne le pense et esquive à son tour ma seconde attaque, plonge en avant et se saisit de ma taille pour me plaquer au sol. Oups. Si ce guerrier me chope au sol, je ne suis pas sûre de pouvoir me libérer de son poids, il est doué. Alors, dans une acrobatie digne de moi, je me laisse entraîner, pivote, me saisit de son bras et utilise sa propre force pour l'emmener au sol en le coinçant dans une prise de soumission puissante.
"Je te l'avais dit beau gosse. Ce n'est pas parceque je suis une fille que tu peux gagner contre moi."
Et, accompagnant mes paroles d'actes, je tord violemment son bras de façon à lui faire (très) mal tout en gardant le contrôle. Mais, avant que je ne puisse le provoquer de nouveau, j'entends soudainement des bruits et des lumières éclairer légèrement le coin.
"Ah, on a de la compagnie. Ce sont tes potes ? Tu penses qu'ils vont kiffer si je leur laisse ton cadavre ? Héhéhé."
Je ne sais toujours pas qui ils sont ni qui il est… Et je ne sais toujours pas si je vais encore devoir me battre. Mais ce qui est sûr, c'est que s'ils se frottent à moi, je vais les massacrer.
Décidément cette fille n'avait pas l'intention de lâcher l'affaire, et sans montrer le moindre signe de frayeur ni colère, elle passait le niveau supérieur dans la violence sans même grincer des dents. Cette fois-ci, aucun doute, Kyumin avait à faire à une professionnelle. Malgré son style brouillon, elle connaissait parfaitement son propre corps et n'avait sûrement pas tardé à cerner les capacités physiques de son adversaire du moment.
"T'as raison chéri, je me bats bien mieux que beaucoup de monde… Même sans mon alter."
Le coup de tête soudain sonna le coréen, qui pu à peine accompagner le mouvement du coup de pied sauté qui suivit pour ne pas prendre trop de dégâts. Elle enchaînait les frappes variées de plus en plus rapidement.
Ennemi percussif. Passer en préhension.
Le combat contre la rouquine du God Hand lui avait clairement fait comprendre que son art du corps-à-corps tout en percussion n'était que la moitié du travail, et cet excès de confiance lui avait fermé bien trop de portes dans l'échange. Ces derniers mois passés seul à faire son introspection depuis la rencontre avec la fille à langue de serpent lui avait fait déconstruire sa vision des choses. Sa colère permanente l'aveuglait, et il ne voyait pas le combat comme il aurait du l'appréhender. C'était une danse, une danse où le vainqueur était celui qui imposait le rythme.
Essayant de garder l'esprit au plus clair malgré le stress et la douleur, le rat réussit à esquiver le coup de pied sauté et vit son ouverture.
Taille découverte. Ceinture.
La jeune femme était rapide, très rapide, et ses attaques en rafales lui permettaient d'avoir le dessus. Kyumin n'avait pas d'intérêt à combattre sur la longueur, d'autant que les renforts débarqueraient sous peu. Il devait profiter de sa plus grande puissance physique pure pour passer à travers la tempête de coups. En exposant les parties les plus résistantes de son corps pour passer en force, il enserra la taille de la guerrière au bouclier lumineux.
Plaquage. Briser le pas. Fuite.
Le plan était clair, il placerait un coup incapacitant en plaquant tout son poids sur les abdominaux de la jeune femme. Vidant douloureusement de force ses poumons, il devenait gagnant de quelques secondes de répit, il roulerait sur le coté, et pourrait reprendre sa course en attrapant à la volée son sac perdu durant l'affrontement. Il ne laisserait pas une des seules possessions de valeur qui lui reste dans un terrain vague.
Mais en plus d'être très bonne percuteur, elle fut suffisamment souple pour éviter le plaquage et retourner la prise contre son adversaire. Elle maîtrisait aussi la préhension. Kyumin désormais plaqué au sol le bras en clé, se retrouvait dans une position de déjà-vu très désagréable.
"Je te l'avais dit beau gosse. Ce n'est pas parce que je suis une fille que tu peux gagner contre moi."
Le coréen manqua de peu de refaire la même erreur que dans la cage, forcer bêtement pour renverser la prise, alors qu'il y avait plus intelligent à faire. Mais un peu paradoxal. Il repris ses esprits, même coincé dans cette position douloureuse, et se contenta de verrouiller ses articulations, économisant ses forces pour uniquement résister à la pression. Il ne se libérerait certes pas, mais même en forçant elle ne pouvait pas lui luxer le coude où l'épaule avant de longues minutes, ce qu'elle n'aurait pas, et lui non plus.
Kyumin murmura, de la façon la plus calme possible, régulant son souffle.
-Tu as raison...
Les lumières approchaient. Et avaient éveillé un plan.
Rester concentré. Imposer son rythme.
"Ah, on a de la compagnie. Ce sont tes potes ? Tu penses qu'ils vont kiffer si je leur laisse ton cadavre ? Héhéhé."
Cette retraite et tous ces livres lui avaient montré une voie. Comme dans toutes les danses en duo, le meneur est celui qui donne le pas, demandant à l'autre de s'aligner pour conduire à un tout harmonieux. Il avait arrêté le combat et mis son adversaire en position victorieuse, mais celle-ci ignorait un détail, qu'il est une force qui domine tout le reste et écrase les deux danseurs sans distinction, quels qu'ils soient et quelle que soit la salle de bal...
...La musique.
Maintenant !
Sous le coup de la division, le corps de Kyumin se déboîta intégralement, comme un mannequin fait de chiffes, et se transforma en une masse noirâtre grouillante et sifflante. Désormais libre de l'entrave de la combattante, sans plus de prise que les habits vides du nord-coréen, il créa une marée de fourrure griffue l'enroulant tel un linceul féral. Une nuée de rongeurs grimpants sur elle pendant qu'elle se relevait, surprise par la soudaine nuée de crocs feulant, s'accordèrent en un instant en cordons organisés, parcourant chaque courbe de son corps. Puis les rats fusionnèrent dans une mêlée informe qui resserra sa prise avant de redevenir des membres humanoïdes.
Le visage du rat se reforma, désormais à l'oreille de la demoiselle, lui plaquant un bras dans le dos, et passant le sien autour de sa gorge. Profitant de son poids pour la tirer en arrière et gêner ses appuis, lui parla le plus posément possible.
-...Garde ta victoire. Si t'es pas avec eux, tu ne vas pas en profiter longtemps.
La combattante était suffisamment souple pour se débattre et se libérer, elle pourrait attaquer ses pieds ou ses genoux, mais le coréen avait tablé sur une autre situation. Les mercenaires survivants étaient sortis du bâtiment et avançaient vers eux, toutes torches dehors, mettant en joue la jeune femme et le rat, nu comme un ver, qui l'avait placée en travers du chemin des embouchures de canon. Timing parfait.
Lui faisant faire face aux lumières aveuglantes des fusils, Kyumin lui susurra à l'oreille dans un instant de concentration optimale:
-Moi aussi j'ai un bouclier maintenant, alors choisis vite.
Les lumières et les murmures approchent petit a petit, s'approchant de notre position alors que je maintient mon adversaire mystérieux au sol m, un sourire en coin. Maintenant que je pose mes mains sur son corps, je peux sentir sa musculature sous ses vêtements et.. C'est plutôt plaisant. Dommage que je n'ai pas de quoi observer son visage, je suis sûre qu'il est craquant : en général les mecs costauds capables de me tenir tête me plaisent… J'imagine bien un regard sombre contrastant avec un visage de lover... Alors, savourant ma position de domination, je lui chuchote :
"Tu sais, tu es…"
Et soudain, alors que je m'apprête à lui dire qu'il est tout à fait mon style, son corps éclate subitement entre mes mains.
"Que.."
Qu'est-ce que c'est que ça ?! Un frisson glacial me parcourt alors que des centaines de bestioles poilues se mettent à parcourir mon corps, se glissant sous ma veste et griffant chaque centimètre de ma peau exposée. Je n'ai même pas le temps de comprendre en quel genre de bestioles dégoûtantes ce type s'est transformé que je me relève instinctivement, essayant de chasser ces trucs horripillants de moi !
C'est son alter ?! Et dire que je le trouvais presque mignon ! Je n'ai pas peur des rats d'habitude mais, il m'avait surpris et, sous le coup de la surprise, j'ai flippé et oublié ma situation. Et, alors que je suis occupée à chasser les nuisibles, ils se regroupent derrière moi, s'enroulant autour de mon bras et de mon cou jusqu'à ce qu'ils se durcissent, reprenant un aspect humain.
L'enfoiré ! A peine je comprends ce qu'il vient de m'arriver, qu'il ressere sa prise, bloquant mon bras et perturbant mes appuis… La situation vient de s'inverser et c'est maintenant lui qui me sussure à l'oreille :
"...Garde ta victoire. Si t'es pas avec eux, tu ne vas pas en profiter longtemps."
J'essaye de me débattre en vain et ravale mon insulte latine a cause de la pression sur ma gorge alors que je vois les lumières se braquer sur moi.
"Moi aussi j'ai un bouclier maintenant, alors choisis vite."
Il m'a niqué mon entrée en scène. Et, sans me laisser le temps de me libérer, l'un des russes hurle un ordre à ses camarades, celui d'ouvrir le feu. Pas question que je meure ici, pas de cette façon. Alors, mes muscles se tendent et j'hurle de rage alors que les lumières s'éteignent d'un coup.
Mon corps, rempli de lumière, se met soudainement à briller, émettant un flash éblouissant et ma main tordue dans mon dos se met à fortement chauffer. L'homme-rat a tout juste le temps de se dissoudre en milliers de petites bestioles juste avant d'être tranché en deux que les russes ont déjà ouvert le feu.
"Los mataré a todos."
Je m'élance en avant, repoussant les balles et dansant à travers les tirs. Une intense douleur me traverse la cuisse mais l'adrénaline contrôle mon corps et je tombe sur mes adversaires, assoiffée de sang.
L'instant d'après, deux têtes tombent et un troisième voit une épée de lumière se planter dans son torse. Illuminaciòn est entrée en scène.
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