1, 2 ,3, frayeur ! [PV: Yuki Fujiwara]

Une journée tout ce qu'il y a de plus classique, Yuki avait eu de nouveau le droit de servir de poupée vivante pour son père cette fois-ci qui avait envie de la voir dans une tenue un peu plus... Occidentale ? Quelque chose du genre. Pour la demoiselle, des vêtements, c'est des vêtements et rien de plus, tant qu'ils ne la gênent pas, ne sont confortable voir chaud suivant la période de l'année alors elle n'a rien à redire. Même si techniquement elle pourrait très bien se balader nue au vu de son apparence et de sa mutation, elle est tout de même éduquée et a intégré certaines règles sociales et mœurs et ne le fera pas, enfin hors cas particuliers. Une courte et sombre salopette donc, mais avec des collants, une chemise aux teintes pastel, un nœud papillon, parce que ? Allez savoir, dehors, elle ajoute au tout une veste tout de même et un sac à dos parce qu'il faut bien transporter tout son fatras, entre autres un porte-monnaie et un portable particulier. Le genre qui ressemble à un jouet pour enfant, simplifier avec des touches pré configurées appelant certains numéros d'urgence, la famille ou Tomoe, sa thérapeute. Elle a fait programmer aussi celui de Coy, un ami et héros en herbe et vu qu'elle va très souvent le voir au matin avec une boite de céréales elle a besoin de communiquer avec lui.

En, tout cas, c'est parti pour son habituelle sortie, celle avec un carnet à la main à sillonner la ville pour apprendre à s'orienter dans la capitale en employant principalement des points clef même si à force elle à saisie et utilise de plus en plus le principe de rue et d'avenue. Elle arrive même à lire une carte depuis peu, difficilement, mais elle y arrive ! Évidement, avec un GPS elle s'en sortirait mieux, mais le but et de s'assurer qu'elle puisse être autonome, pas de suivre aveuglément un appareil qui le jour où il flanchera la laissera démunie. Elle remet bien en place sa paire de lunettes, l'aidant à combattre sa mauvaise vue de loin et camarade obligatoire pour pouvoir s'orienter.

En tout cas, elle profite de ce beau jour pour marcher, observer, rencontrer aussi. Mais dans la rue elle a bien compris que les gens ont plus tendance à vouloir bouger que communiquer et donc ,elle préfère pour ça les lieux de restaurations, les parcs ou les magasins. À ce propos, une odeur des plus alléchante avait fini par l'attirer comme la flamme attire le papillon, ayant compris que parfois elle avait du mal à se restreindre et ayant une notion floue de l'économie même si elle comprend quelques calculs simples, elle a demandé à ses parents de l'aider à planifier, même si le terme est un peu fort, son budget pour avoir un peu de quoi s'en sortir à chaque sortie. Au final, sans s'en rendre compte, elle est certainement à la fois la plus naïve et manipulable de la famille, mais ironiquement aussi la moins dépensière et la moins sensible aux arnaques. Parce que si elle n'a pas assez sur elle, elle ne dépense pas au-delà et la monnaie que transporte une adolescente n'intéresse guère les gredins les plus fourbes. Enfin, ou alors elle a eu beaucoup de chance jusqu'à présent, ce qui est plus probable.

Trainant dans le quartier depuis un certain temps, certains commerçants la reconnaissent, la plupart du temps ils sont indifférant et espère juste qu'elle ne va pas créer trop de problèmes avec ses soucis, son handicap, même si comme le veut les habitudes japonaises, ils gardent un sourire et une patience d'ange en façade. En tout cas, elle va au comptoir quand c'est son tour, s'assurant que sa queue de plusieurs mètres de long soit plus ou moins en boule derrière elle pour ne pas gêner les autres ou créer d'incident. Elle commande avec une étonnante rapidité comparée à l'habitude, puisqu'elle a saisi des notions de mathématique élémentaire grâce au travail de l'équipe pédagogique qui la suit. Mais au moment d'aller vers le fond de la salle pour déguster ses friandises avec un taux de sucre bien plus bas que ça en a l'air.

"Mademoiselle, vous devriez éviter de... Enfin, vous aurez une meilleure vue à l'avant."
"Il y a un souci monsieur ?"

L'homme lance un regard vers une décoration en forme de chat ou dépasse deux cornes. S'il ne montre rien, une personne observatrice et donc pas Yuki remarqueraient quelques signes de gêne.

"Un client particulier est installé."
"Promit monsieur, je ne le dérangerai pas ! J'ai appris à ne plus me jeter au cou ou câliner les gens sans leur accord... Enfin la plupart du temps."

L'homme ne trouve pas réellement de manière de signifier poliment qu'une personne très, on va dire dérangeante hante le fond de son commerce...

"C'est que... Il est es... Un peu... Effrayant ?"
"Ah ? Mais alors... C'est un criminel ?"
"NON ! Je n'ai pas dit ça mon enfant !"
"Il est méchant ?"
"Non ! Enfin, je ne sais pas je..."
"Où est le souci alors ? En tout cas merci beaucoup pour le repas !"

Il l'agrippe par l'épaule pour la retenir, son masque de politesse s'effondrant alors qu'il se remémore ce qu'il a vu.

"Mademoiselle, vous devriez écouter les adultes, si vous voulez en devenir une responsable."

Elle tourne alors la tête vers lui, avec un sourire qui est passé de l'amicale à un plus triste voir désabusé même si elle-même ne comprenait certainement pas ce qu'elle ressent.

"Si être adulte, c'est juger ou jauger... Heu... L'un des deux, je crois ? Bref ! Si c'est penser que quelqu'un est méchant, juste parce qu'il a l'air méchant, alors je préfère encore être une enfant."

Il ne la lâche pas pour autant, il lui fait même un peu mal. Prise par la surprise, irritée même pour une raison qu'elle ne saurait comprendre, elle lui montre alors les crocs. C'était stupide, imprévu, incontrôlable. Elle ne saurait pas dire le pourquoi de sa réaction, le fait est que cette scène fait écho à une poignée de souvenirs peu agréables ou reluisants de la demoiselle, qui les larmes aux yeux demande alors en gémissant presque.

"Est-ce que moi aussi, je suis méchante alors ?! J'ai de très grandes dents, aiguisées, pointues, c'est des dents faites pour faire mal et pourtant je ne veux pas en faire !"

La surprise à fait lâcher son emprise, évidement vu le tintamarre qu'ils produisent les regards se sont tournés même si pour le moment personne n'intervient.

Alors que l'échange, enfin pas vraiment, mais on va faire avec. Donc ! Alors que la conversation avance et le ton monte, finalement le fameux client mystère qui ennuie ou plutôt créer indirectement des soucis fini par arriver. Cela fait des décennies que les mutations sont présentes aussi bien que les alters, si une bonne partie des actes racistes et basés sur l'unique physique se sont calmés, adoucis... Le Japon reste tout de même un pays qui à une culture qui a tendance à frapper très fort le clou qui dépasse, ce qui ne rentre pas dans le moule. Si l'eugénisme a tout autant muté et évoluer que le génome humain à cause des alters, cela reste tout de même un problème pour ceux qui n'ont pas choisi de ressembler à des monstres.

En tout cas, alors que le dit monsieur approche, Yuki n'a pas encore tourné la tête.

"Non ! Je vous en prie... Je ne veux pas que vous vous sentiez obligé de partir par ma faute !"

Elle lui attrape le bras plus par réflexe qu'autre chose. Forcement, après avoir replié une fois encore sa queue pour que personnes ne tombent, son second automatisme est de lever la tête et elle n'était, mais alors vraiment pas prête ! Ce n'est pas une question d'apparence, s'il ne s'agissait que de ça elle lui aurait déjà sauté au cou pour lui faire un bon gros câlin. Non ! À la seconde ou leurs regards se sont croisés... Elle a eu le souffle coupé, les pupilles se dilatent presque à l'extrême, même plus que si elle avait consommé un opiacé ou une drogue. Elle n'a jamais réellement eu à avoir peur, elle n'a pas ressenti ce genre de chose et se faire dominer par celle-ci de manière aussi brutale et violente l'avait tellement submergée qu'elle a presque littéralement failli faire une attaque. Sans exagérer, elle a réussi malgré sa teinte de base à avoir l'air réellement plus pâle, passant d'un blanc légèrement gris, à une apparence livide comme un cadavre avant de tomber à la renverse.

Au sol, elle n'entend, ne comprend plus rien, ses lunettes au sol elle ne voit plus que des taches de couleurs floues, plus qu'habituellement et peu importe la distance, elle est envahie par tellement de signaux divers, surtout ceux de son corps essayant de faire mille et une chose à la fois pour fuir la source de danger autoproclamée par son organisme et ses instincts. Si elle n'avait pas perdu toutes ses forces dans la manœuvre, elle aurait certainement couru jusqu'à l'autre bout du quartier en un temps record.

Le serveur ne sait pas où se mettre, il ne peut ouvertement accuser le monsieur à la peau ocre ou lui demander de se hâter de partir, mais dans un autre sens malgré le fait qu'en bon japonais il est censé avoir un air de façade amical, avenant envers les clients, il ne peut entièrement retenir une aversion certaine pour le pauvre Bari qui n'a rien demandé à personne.

Alors que le monstre au grand cœur quitte les lieux, poussés par son envie de limiter les dégâts, Yuki finit par se ressaisir. Elle aura eu besoin de l'aide de deux adultes pour s'en remettre et ils ont fortement hésité à appeler les secours. Quand elle est de nouveau sur ses jambes, même si encore chancelante, elle transpire encore a grosse goûte et elle a respirée de manière si rapide et erratique qu'elle crachote quelques gouttelettes de sang. Heureusement, elle a eu le réflexe de tirer un mouchoir en tissus et de le placer devant sa bouche, si les gens autour avaient constaté cela, elle aurait forcément fini par la case hôpital.

Remise, ayant attiré étrangement plus de sympathie qu'autre chose, surtout au vu de son état, de sa taille et de sa bouille quand elle ne montre pas les crocs. Elle s'excuse platement en faisant une révérence si basse qu'elle aurait pu embrasser les souliers du pauvre vendeur, qui n'en demandait pas tant même s'il pensait bien mériter réparation. Il a tenté de la prévenir, elle a fait la maligne, les enfants, je vous jure a-t-il pensé...

Prenant son sac, ses affaires et sa collation, elle sort vite, suffit vite pour apercevoir le monsieur au loin, juste au moment où il est passé au coin d'une rue. Bon, avec sa vue elle aurait pu le confondre avec n'importe quoi d'autre, mais une forme floue vaguement plus grande que la moyenne et très rouge, elle ne pouvait pas trop se tromper !

Elle entame alors sa poursuite dans le but de s'expliquer et de lui demander pardon. Elle tremble encore, elle est littéralement obligée de se mordre la lèvre pour réussir à aller en dessous des vingt mètres du dit individu. Plus elle s'approche, et plus une voix dans sa tête lui intime l'ordre impérieux de fuir, d'aller à l'opposer, de sauver sa peau. Mais elle refuse, elle refuse d'être comme ces gens qui le prennent pour un vilain juste parce qu'il ne ressemble pas au Japonais moyen. Elle refuse de ne pas au minimum s'excuser correctement pour l'avoir chassé par son comportement.

Elle se force à pousser la cadence, parfait, il s'arrête à un feu de signalisation et au moment où elle approche, le vois de nouveau, elle fini à quelques mètres de lui, planté au sol comme un bibelot... Elle n'arrive plus à réfléchir, de nouveau sa vue, son ouïe, tous ses sens se brouille et avant même de s'en rendre compte, comme un flash elle est derrière une benne à ordure en train de reprendre son souffle... Bon en vrai elle ne s'est pas téléportée bien sûr, elle a juste couru très vite dans la ruelle la plus proche.

Mais pourquoi ? Pourquoi ! Est-ce qu'elle aussi est devenue... Une personne qui juge sur les apparences et ne laisse pas la chance aux autres de se démarquer, de montrer leurs caractères uniques par leurs actions et leurs paroles ?

Bon ! Elle se sert de sa queue pour escalader un petit bâtiment et repérer depuis le toit la direction du monsieur en rouge. Parfait, elle la vue... Oh ! Si elle s'assure d'approcher sans le voir, elle réussira certainement à lui parler ! Un plan parfait... Parfaitement idiot ! Elle observe de loin son parcours, se met sur une trajectoire d'interception et quand finalement il arrive à in nouveau croisement, elle déboule à celui-ci.

"Monsieur ! Je suis dé... dé..."

Elle s'arrête, l'observe, croise malgré elle son regard même un laps de temps incroyablement court et... Disparais si vite qu'on aurait pu croire à un mirage. Quand elle reprend de nouvelles consciences, elle est encore derrière une benne.

"Pourquoi encore une grande poubelle ? Il faudra que j'en parle à Tomoe c'est peut-être important ?"

Le temps de se calmer, elle prend plusieurs longues minutes pour finir par retrouver par où il est parti, entre autres en demandant aux passants ce n'est pas comme s'il était très discret. Mais comment faire ? Pourquoi est-ce qu'elle manque autant de volonté ? Est-elle si faible ? Elle le savait, mais se le voir jeter à la figure ainsi ou le penser lui fait encore plus mal au cœur. Elle tousse encore, ce n’est rien, elle a juste la gorge sèche, elle s'en occupera plus tard. À chaque fois qu'elle le regarde... Le regarde ? Oh ! Elle a une idée.

Une nouvelle embuscade, on peut parler de ça à ce niveau, elle attend à un croisement, encore, mais cette fois, avec une vraie bonne idée ! Sa paire de lunettes dans sa boite, elle retire un de ses collants, le plie en deux sur la longueur et fait un bandeau avec. Elle respire, applique un exercice de respiration qu'on lui a appris. Rien que l'idée de retirer le bandeau pour s'assurer qu'il est bien là, la tétanise, créer un début de panique et même la fait trembler de tout son être. Mais elle se force à rester calme, un peu... Elle pourrait se mordre, mais elle a peur du comportement qu'elle pourrait avoir sous l'effet de sa salive. Non ! Ce serait tricher, comme les adultes qui boivent de l'alcool pour réussir à parler aux autres, elle a vu ça à la télévision donc ça doit être vrai !

Parfait, il est là, elle la entraperçut du coin de l'œil avant de remettre son bandeau. Elle passe, place doucement sa queue dans sa direction et quand il approche vient lui attraper le torse avec celle-ci sans trop forcer ou serrer.

"Attendez s'il vous plaît !"

Crie-t-elle d'un ton plaintif, avant d'être prise d'une nouvelle quinte de toux. Elle s'approche, se servant de sa queue comme d'un fil d'Ariane. Une fois près de lui, elle regarde en bas et soulève juste assez sa protection oculaire pour vérifier qu'elle n'embête pas la mauvaise personne. La peau rouge, de grands vêtements, c'est lui et rien que cette pensée l'horrifie. Mais, elle réussit à avoir une autre réaction que la fuite cette fois-ci, elle se colle à lui, l'attrape dans ses bras et même si elle tremble plus qu'une machine à laver en plein essorage réussi à ne pas fuir cette fois.

"Je suis désolé ! Je... Je... Je ne sais pas pourquoi... Pourquoi j'ai peur... Mais... Vous n'avez rien fait pour... Pardon ! Pardon monsieur ! Pardon d'être idiote et faible !"

Rien que le fait d'avouer ça, de s'avouer même par erreur qu'elle est aussi sujette que n'importe qui à ce genre de problème et erreur de jugement, lui retire un petit poids. Enfin, même si au milieu de ses quintes de toux elle n'est pas certaine qu'il a compris.

"Je suis certaine... Que vous êtes quelqu'un de gentil... Doux... Certainement timide... Mais ce n’est pas une mauvaise chose ! Mais... Je n'arrive juste pas... Juste pas à m'empêcher d'avoir peur sans aucune raison !"

Ayant déjà de grands efforts, elle est à bout de force, si bien qu'elle tient à peine debout, elle finit même à genoux et exténué par toutes ses émotions n'arrivent pas à contenir celle-ci, elle fond alors en larme collée autant que possible au dit monsieur qui décidément n'aura jamais était aussi visible malgré lui. Pauvre Bari, Yuki en fait certainement le centre de l'attention, une attention dont il se passerait bien à ne pas en douter. La réalité est qu'elle est obligée de mettre à profit toutes ses maigres forces et sa volonté pour ne pas repartir aussi vite qu'elle est venue, se dire qu'elle va lui faire du mal par son comportement, remuer le couteau dans la plaie lui brise le cœur, mais elle n'arrive pas à comprendre pourquoi elle veut autant le fuir et lutte en vain contre cette force qui veut la contraindre à partir.

Non, non quoi ? Elle ne sait pas trop comment il va réagir vu qu'elle est un peu occupée à essayer de comprendre pourquoi elle-même réagit comme elle le fait. Mais elle a réussi, elle a combattu sa propre ? Elle ne sait pas ce qui ne va pas en elle, le faisant en y mettant le plus de volonté possible. Le pauvre, à cause d'elle il avait dû quitter sa place et partir sans manger.

Mais surtout, elle reprend son souffle, éreinté par ses essais répétés, ses exercices de respiration et sa gorge en feux, irrité de manière très aiguë n'aide en rien. Elles toussotent alors qu'il essaye de la rassurer. Alors qu'il lui demande de regarde, elle arrive à peine à se relever, mais le fait quand même pour le rassurer. Mieux ? Oui, ce serait mentir que de dire l'inverse.

"Oui... Même si... Même si c'est... Un peu triste de... De ne pas pouvoir se regarder dans les yeux."

Maintenant qu'elle est plus calme, plus prise de frayeur plus intense les unes que les autres, elle peut reprendre un peu des forces. En tout cas assez pour récupérer sa bouteille d'eau dans son sac et boire une gorgée, tousser encore un peu, mais aller globalement mieux. Alors qu'elle reprend son souffle, est toujours fatiguée, branlante et tremblante, mais va vers un mieux, il demande si elle est encore là. Elle ne fera pas de réflexion, ça fait plusieurs fois qu'elle fait des aller-retour face à lui, il peut bien se dire que c'est encore le cas, mais non.

Légère, elle utilise sa queue pour l'aider à se hisser au niveau du visage du monsieur, elle prend alors son cou dans ses bras et fait bien attention à ne pas cagner les dents de monsieur tout rouge pour placer sa joue contre la sienne et les frotter ensemble. Elle fait ça en venant lui caresser l'arrière du crâne, c'est ce qu'elle peut faire de plus proche d'un câlin dans son état.

"Toujours là."

Puis elle se dit qu'ils n'iront pas loin comme ça, s'ils doivent marcher avec l'un des deux les yeux fermer il va forcement y avoir un souci a court ou long terme. Alors elle se retire, délicatement pour ne pas frapper dent ou corne, passe dans son dos et serre les dents. Décidément, pour une personne à bout de force elle en fait des bêtises, à défaut du fameux second estomac pour les sucreries, elle a une réserve de force pour faire des âneries. Enfin soit, une fois son bandeau de fortune retiré et remis sur sa jambe, elle se hisse assez haut pour entourer son cou avec ses bras encore, mais depuis derrière. Elle entour son buste avec ses jambes, puis se serre de sa queue pour faire comme une sorte de corde autour d'eux ce qui l'aide à se maintenir sans consommer trop de ressource.

"Comme ça, pas besoin de se regarder ou devoir marcher les yeux fermés."

Sa voix est encore un peu roque, un peu cassé, mais elle va mieux. Enfin si on exclut son coeur qui bat encore à toute allure, après toutes ses aventures. Elle recommence à frotter leurs joues ensemble.

"Bonjour, moi c'est Yuki, je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous aime déjà très fort !"

Au ton, bien qu'un peu cassé, il est évident qu'elle ne parle pas d'attirance romantique pou pire. Vu sa taille elle passe au mieux pour une adolescente, mais la plupart du temps surtout à cause de son mental, plus pour une enfant. Les deux sont vrais dans un sens...

"Je suis désolé que... Que vous ayez dû partir du restaurant. Si je ne vous dérange pas trop, vous voulez bien qu'on apprenne un peu à se connaitre ? Par exemple... On pourrait manger ensemble ? Si on reste côte à côte, ça ne posera pas de soucis ?"

Elle a beau avoir un peu demandé son avis, elle agit comme s'il n'avait pas le choix. Elle a de bien vilaines habitudes la demoiselle ! Mais au fond, elle meurt d'envie de le connaitre, de battre son instinct qui l'a forcé à rompre un lien qui pourrait se créer entre eux. Plus qu'avec n'importe qui, elle souhaite se lier à cette personne qui semble à la fois si seule et pourtant si douce. Il mérite certainement qu'on s'intéresse à lui, en tout cas, elle souhaite essayer de lui tenir compagnie... À sa manière.

Elle connaît donc maintenant son nom, ce qui est un plus indéniable dans une relation amicale ! Car, c'est ce qu'elle espère créer ou à défaut s'assurer d'avoir une entende la plus cordiale possible, assez pour pouvoir s'excuser proprement et ne plus le gêner ce qui dans la position qu'ils ont va être dur pour la dernière partie avouons le ! Mais alors qu'il parle de moyens de transport, elle gonfle les joues dans son dos l'air légèrement irrité.

"Hé ! Vous..."

Bon, vu qu'il la tutoie autant en faire autant en fait.

"Hé ! Tu n'es pas plus un objet, qu'un monstre ou un animal de monte ! Tu es une personne sensible et adorable qui... Qui a des soucis comme tout le monde."

Puisque c'est son alter qui la force à avoir peur de lui, maintenant qu'elle n'est plus sous son influence elle arrive à comprendre qu'elle doit mettre à part la capacité de l'humain et c'est bien ce qu'elle perçoit de lui. Un humain, qui a certainement dû en voir des vertes et des pas mûrs. En tout cas, elle soupire puis plus calmement.

"J'habite à Tokyo depuis des années, mais avec mes soucis mentaux je... Je n'arrive pas à entièrement retirer, effacer mon accent d'Hokkaido, de quand j'étais encore une personne normale..."

Mais c'est ce qui la rend unique et elle s'aime bien, les autres l'aiment bien généralement, donc tout va bien en théorie.

"Le parc, c'est plus raisonnable oui."

Même si elle a eu un doute sur le terme au moment de l'employer, mais au final c'est ce à quoi elle pensait, au moins les gens pourraient faire un grand détour pour l'éviter et ne pas l'empêcher de profiter d'un moment de calme. Ce qui lui ferait plaisir ? Elle se met à rire.

"Un bisou sur la joue ou un câlin, mais sinon peu importe, tant que je mange avec toi ça me va."

Elle rigole, elle a l'habitude de se moquer un peu des gens qui demande ce qu'on veut de manière trop floue ou large, à cause de Tomoe qui lui a fait la leçon sur le sujet vu sa tendance a pouvoir comprendre de travers certaines choses qui sont évidente pour d'autres, ou à ne pas pouvoir ou savoir jauger certaine limite sociale. Elle voit, perçoit, récent tous les efforts qu'il fait pour qu'elle se sente bien et cela la met légèrement mal à l'aise à bien y réfléchir, mais elle ne peut pas laisser cela se perdre.

"Merci beaucoup Bari, tu fais d'immenses efforts pour me rassurer, t'assurer que je me sente bien, et ce malgré le fait que je te suis tombée dessus et te gênes. Je le redis, tu es une personne merveilleuse et j'aurais énormément de chance de pouvoir être ton amie si tu le veux bien."

Tout comme elle adorerait pouvoir l'inonder de tendresse et d'affection, autant par envie et pour récompenser un être qui doit certainement en baver au quotidien et qui mérite un peu d'amour en retour de toute l'énergie qu'il met pour entrer dans le moule, ou à défaut, ne pas trop l'ébrécher. En tout cas, une fois qu'ils ont atteint le parc, elle descend et se place à côté de lui sur un banc. Elle s'assure de ne pas le regarder, surtout son visage. Mais par contre ne se gêne pas pour caresser tendrement le bras du grand homme à la peau écarlate.

"Désolé de rendre ta journée plus chargée, déjà que tu dois avoir des soucis vu que les gens ne doivent pas aller plus loin que ton apparence ou ton alter... Un peu comme moi..."

Ensuite elle s'arrête, se rappelant de certaines discutions entre autres avec Coy ou Tomoe.

"Pardon, j'ai tendance à envahir facilement l'intimité des gens, à les toucher sans leurs accords et briser l'espace personnel... Je suis trop tactile."

Elle arrête donc de le coller sauf s'il réagit et lui fait comprendre clairement que ça ne le gêne pas, le tout avant de prendre sa part du repas.

"C'est plus agréable de manger en bonne compagnie, bon appétit !"

Il est temps de se remplir ou plutôt pour elle se re remplir le ventre... Oh ça va, elle est jeune elle a besoin d'énergie pour grandir !

"Merci."

Répond-elle en réaction à la boite tendue vers elle, une boite de nouille ne lui fera pas de mal, encore moins à son estomac qui se remplirait bien un peu plus. Toujours contre lui, elle le laisse s'installer sans outre réaction au petit choc au sol, tout le monde à ses propres soucis, tout le monde à un corps bien à lui, elle c'est le fait d'avoir une queue si longue, que par inattention elle pourrait la laisser trainer et se faire rouler dessus ou faire chuter des gens. Il lui demande alors si elle est souvent seule dans ses balades, question légitime d'ailleurs surtout au vu de ses révélations, même si elle ne comprend pas trop le principe de l'équipe, enfin pas tout de suite. Elle est maintenant assez grande, a asses évolué pour pouvoir et devoir se forcer à être autonome, mais ce n'est pas forcement évident quand on l'entend parler et surtout vu le contenu de ses paroles.

Elle le laisse finir et en sentant la main griffue sur sa tête, la laissera faire avant de venir se frotter dessus comme le ferait un chat à la main d'une personne qu'il apprécie ou simplement quand il réclame des caresses. Elle aime bien faire ça, même si ça ne la met pas sous son meilleur jour forcement. Une fois fini, c'est le moment de répondre.

"Je vais régulièrement à une clinique spécialisée pour me faire suivre et ma thérapeute et tutrice encore plus. Grâce à eux, en quelques années, j'ai pu rattraper un certain retard accumulé et actuellement, j'en suis à l'étape où je dois apprendre à m'orienter seule et à gagner un minimum d'autonomie."

Elle utilise sa queue pour se surélever, assez pour être contre son dos et déposer un bisou sur sa nuque à défaut de la joue... Ce n'est pas le moment de croiser son regard.

"Je note tout un tas de points clef et de lieus notables sur mon carnet, ça me permet de savoir où je suis quand je n'en suis pas sûr. Depuis peu, j'arrive même à retrouver mon chemin en reconnaissant le nom de certaines rues, avenue, impasse ou place que je n'ai vu que sur des cartes que j'étudie le soir."

Elle dit ça d'un air un peu fier, en même temps vu la taille de Tokyo, elle peut l'être.

"Dans le pire des cas, ce qui arrive de moins en moins, je peux demander mon chemin à un monsieur de la police ou en appelant Tomoe... Ma thérapeute. J'évite de prendre un appareil avec un... "

Elle attrape son sac après avoir arrêté de coller le dos de Barī pour vérifier sur le second carnet le terme.

"G.P.S ? L'application qui permet d'être guidé par le dessus comme si on voyait la route du point de vue d'un oiseau ou d'un œil dans le ciel. Si je commence à tricher en utilisant un outil, je ne pourrais pas m'améliorer, n'est-ce pas ? En tout cas, ne t'inquiète pas, je ne suis pas perdu, de ce parc je connais par cœur le chemin à prendre... En fait, j'en connais au moins quatre différents dont celui en passant par le métro."

Elle finit son repas, s'essuie la bouche et en profite pour se coller au dos de son nouvel ami ou presque, en tout cas du monsieur gentil.

"Je n'ai pas d'équipe d'exploration, mais j'ai des outils ! Et le chroniqueur, enfin, l'est à la maison et elle entendra parler du gentil monsieur à la peau écarlate qui a été si gentil."

Elle a déjà assez profité de la gentillesse du monsieur, s'il est comme 90% de cette ville il doit être assujetti à certains devoirs et horaires, elle ne veut pas trop le mettre en retard.

"Ferme les yeux une petite seconde s'il te plaît."

Même s'il ya très peu de risque qu'elle croise son regard, elle vient depuis derrière lui déposer un bisou et une caresse joue contre joue des deux côtés.

"Merci pour tout, j'espère que je pourrais te revoir ?"

De manière pas très subtile elle laisse un certain blanc pour le laisser répondre et éventuellement lui laisser un numéro de téléphone ou un lieu où elle pourrait le croiser de temps en temps ? Bref !

"Je peux rentrer d'ici sans soucis, mais si tu t'inquiètes, tu peux me laisser au métro, la ligne s'arrête littéralement à deux minutes et vingt à trente-quatre secondes de chez moi."

Les meilleures choses ont une fin, mais peut-être qu'ils se recroiseront plus tard ?