Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

 :: SUR LE TERRAIN :: Hosu (Tokyo) :: Quartiers résidentiels Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

The Court of the Crimson Queen [Ryou]

Aller à la page : 1, 2  Suivant
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Lun 11 Jan - 2:22
"Hello, my Dearest,
J'aurais encore besoin de tes services, pour plusieurs commandes cette fois. Sans avoir des plans précis, j'ai quelques demandes détaillées à te transmettre, certaines extravagantes ou idiotes mais qu'y puis-je, elles ne sont pas de moi.
Je te laisse choisir le lieu et l'heure, mais ne tarde pas trop, mon agenda sera bientôt rempli.
XXXX"


Préparer un rendez-vous professionnel, dans mon milieu, était quelque chose qui venait naturellement à certains, et qui nécessitait une intense réflexion pour d’autres. J’estimais être plutôt douée pour adapter mes préparations en fonction du client. Mon souci principal venait de l’organisation avec les clients que je ne connaissais pas. Les petits truands étaient un risque conséquent, et de plus en plus je faisais le choix de ne pas les rencontrer directement. Je pouvais me le permettre, maintenant que ma carrière était lancée. Par contre, à l’opposé total des marauds de basse catégorie, il y avait Lady Moriarty. Ma plus grande mécène, non pas en terme de revenus, ce privilège revenant à l’Alliance, mais tout simplement en terme d’importance. Elle était celle qui avait lancé ma carrière, et pour cela je lui serais redevable à jamais.

Alors quand, aujourd’hui, après plusieurs mois sans nouvelles, la Lady me contactait pour une grosse commande, j’étais forcément folle d’excitation. Ma réponse fut rapide.

"Hello, Darling,
Ce serait avec plaisir. L’originalité ne me fait pas peur, et je suis certaine de pouvoir mener à bien tes commandes et celles de tes compagnons.
Que dirais-tu de demain à 19h, dans mon repère du [...]"


J’étais venu dans son territoire pour notre première rencontre, c’était la moindre des politesses que d’être l’hôte cette fois-ci. La Lady méritait le grand jeu, et donc ma meilleure base d’opérations. Un duplex confortable, que j’avais obtenu par des moyens honteusement illégaux en même temps que la totalité du dernier étage de cet immeuble d’Hosu. Un processus à base de viager versé à moi-même, d’une vieille dame riche et seule qui avait déménagé depuis quelques temps déjà, de faux et usage de faux invisible à l’œil comme au microscope, et diverses boucles juridiques qui me rendait propriétaire des lieux. J’utilisais quelques appartements comme réserves, un autre comme atelier insonorisé, et enfin le duplex (dont l’étage disposait d’un accès au toit) comme salle de réception pour mes meilleurs clients.

C’était, à vrai dire, la première fois que je l’utilisais ainsi. J’avais préparé du thé, des gâteaux, du whisky au cas où, un projecteur connecté à ma tablette graphique braqué sur un mur vierge, mon costume bien sûr, et, surtout, pas de musique. Une grande table accueillait deux chaises, tandis que le sofa était face à une table basse. Les deux points de chute permettaient de voir la projection sans souci. C’était une manière de donner à Moriarty le choix des armes.

Et maintenant, je n’avais plus qu’à attendre. J’avais retiré mes bouchons d’oreille, pour être sûre de ne pas manquer son passage, et je me tenais aux aguets, griffonnant sans y penser des projets sur un bout de papier, et essayant de deviner ce que la Lady voudrait me commander...


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Ryou Hanazawa
Messages RP : 258

Feuille de personnage
Titre: Lady Moriarty
Expérience: 335/900
Alter: split second
Rang C+





Ryou Hanazawa
Rang C+
Mar 12 Jan - 23:06
En général, je préfère le silence. Pour être plus exacte, je préfère quand les gens gardent le silence. Les entendre parler use mes nerfs, littéralement, c'est une surcharge d'informations dépourvues d'importance défilant à un rythme bien trop lent, toutes en superimposition ce qui me force – inconsciemment – à faire l'effort de reconnaître les voix, séparer les mots, et reconstituer les diverses conversations en parallèle. C'est épuisant, inutile, et pourtant je ne peut pas m'en empêcher. Les personnes que j'aime entendre parler sont très rares, car elles ont intérêt à être intéressantes et rapides. Par chance, c'était le cas de la personne que je m'apprêtais à rencontrer ce soir là, une connaissance récente mais avec qui j'avais tout de suite bien accroché. Il faut dire qu'elle a du style, qu'elle connaît très bien son sujet, et qu'elle a aussi peu d'intérêt pour les pertes de temps et la papote que moi. Je parle bien sûr de la Forge, la receleuse en matériel de pointe sur mesure pour quiconque y mettait le prix, et vous avez bien compris depuis le temps que si je claque mon argent en voitures de sport pour les abandonner dans la rue, c'est que je ne regarde pas à la dépense. Nous étions donc faites pour nous entendre, comme l'avait démontré une agréable entrevue privée, dans une planque temporaire aménagée en petit salon de réception, quelques mois plus tôt. J'avais entendu des rumeurs à son sujet, et j'avais autant envie d'élargir mon réseau de contacts que de me doter de meilleur matériel. Ma canne est le produit de ses mains expertes, et je ne doutais pas qu'elle puisse faire encore plus audacieux maintenant que la glace était rompue.

Cette fois, après avoir été invitée dans mon territoire pour ne pas la brusquer, elle m'avait proposé au contraire de la rejoindre dans son antre, me révélant au passage une adresse à laquelle la relier plus tard, ce qui est par nature une preuve de confiance entre personnes assez intelligentes pour exploiter ce genre d'informations. Et une preuve d'arrogance dans le cas des adolescents stupides, mais ce n'est pas le sujet. Face à une telle offre, je me devais de faire honneur à mon hôte, et donc d'arriver à l'heure exacte, seule et parée de ma plus belle fourrure sur les épaules. C'est un détail important auquel nous reviendrons, d'autant plus qu'il n'était pas visible à mon arrivée. Le lieu du rendez-vous était au sommet d'un immeuble résidentiel chic mais aussi immense, et je doutais qu'une personne capable d'acheter l'intégralité du bâtiment ait encore à vendre quoi que ce soit à des criminels indépendant – encore que, on pourrait être surpris, et je soupçonnais quelque intention secrète derrière ses activités de toute façon, donc ce n'était pas une possibilité à exclure – je me suis donc présenté à la porte avec une perruque brune, un masque médical, un sweat et un pantalon de sport, avec un air très générique qui, combiné à l'invitation, l'a ouvert les portes sans que quiconque ne se pose la moindre question. Ce n'est qu'une fois sortie de l'ascenseur, dans le couloir face à l'appartement, que j'ai ôté le déguisement sur mon déguisement – ne portez jamais deux perruques, ça gratte beaucoup trop – et révélé la figure à l'élégance irréprochable de Lady Moriarty. La canne dans la main gauche, le sac de sport – il faut bien, pour ranger les accessoires – sous le bras, j'ai sonné à la porte. 19H pile, à ma montre du moins. Comprenez que ma montre était parfaitement à l'heure, mais celle de la Forge pas forcément, même si une imprécision de ce genre semblait peu dans son caractère. A moins que son travail accapare toute son attention et sa précision, elle n'avait pas mon Alter pour l'aider après tout. Et quand la porte s'est ouverte...

"Hello, My Dearest ! C'est un vrai plaisir que tu aies pu me recevoir aussi vite ! J'espère que cela n'a pas trop chamboulé ton emploi du temps, que je m'impose avec des délais aussi brefs, mais tu sais comment c'est, le travail prend tout mon temps. Et j'ai une… naissance, bientôt."

J'avais enregistré lors de notre première rencontre une certaine réticence au contact, même si elle ne semblait pas non plus le fuir totalement. Ignorant précisément ce dont il retournait, ce qu'elle tolérait ou non, je me suis donc contentée de m'avancer, les bras légèrement ouvert pour encourager une accolade qu'elle pourrait tout aussi bien refuser sans que la situation ne devienne gênante. J'étais, après tout, sincèrement ravie à l'idée de passer quelques temps à discuter technique ou business ou politique avec une personne capable de survivre à un débit rapide – le sien comme le mien.

Une fois ces salutations passées, j'ai posé la fourrure sur un portemanteau en compagnie de mes autres accessoires encombrants, la canne et le sac, avant d'aller m'effondrer dans un sofa légèrement trop moelleux pour moi, mais je chipote à ce stade. Un grand écran s'étendait de l'autre côté, sans doute connecté à l'ordinateur de travail plus loin dans la pièce, signe qu'elle était prête à passer au vif du sujet. J'ai donc levé la tête dans sa direction et l'ai suivie du regard.

"Comment souhaites-tu procéder, ce soir ?"


The Court of the Crimson Queen [Ryou] Signal11
Je rentre dans votre tête en #cc0000
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Mar 12 Jan - 23:56
L’accolade fut brève, mais j’y mettais toute la chaleur possible. J’étais consciente d’avoir des prédispositions problématiques pour ce qui était des salutations. J’étais socialement plutôt détendue par mes années passées en Europe, mais mon caractère naturel était plutôt nippon, et de ce fait les contacts trop francs me gênaient beaucoup (j’aurais aimé pouvoir étrangler avec une corde à piano l’inventeur de la bise). Un cocktail qui faisait que, si je connaissais très bien mes limites, mon entourage lui avait souvent du mal à me cerner et se montrait plus froid que je ne le souhaiterais… Ou pire, bien trop familier. La méthode de salutation à la Moriarty me convenait ainsi tout à fait.

"Pas de soucis, Darling, je suis moi-même plutôt débordée. No rest for the wicked, bien sûr, mais j’avoue que j’ai hâte de m’autoriser quelques vacances. Je vais finir par bronzer autour du masque à ce rythme."

Alors que la Lady s’affalait dans le sofa, je déplaçais les verres et tasses de thé sur la table basse. Comment est-ce que je souhaitais procéder, hein ? Très simplement. Je m’emparais de la bouteille de whisky dans une main et de la théière fumante dans l’autre.

"D’abord, par un toast. Choisis ton poison, j’ai de la glace et du sucre si besoin."

Je posais les deux récipients devant Moriarty.

"Et ensuite, si ça ne te dérange pas, j’aimerais d’abord que tu me fasses un bilan sur le Versatile Indestructible Baton : Reprogrammable Advanced Toggling Overheat Rod. Des choses à revoir ? J’espère qu’il ne t’as pas fait défaut. Ensuite… Tu pourras me parler de ce que tu as en tête pour le futur. J’avoue être terriblement curieuse."

J’étais sincère. Moriarty n’utilisait pas ses mots pour rien, et si elle me promettait des choses extravagantes et idiotes, alors c’est que ça l’était. Et quand le client promettait de bien payer et que les négociations étaient agréables, alors j’étais prête à accepter les requêtes les plus stupides imaginables. Je n’avais rien contre la requête de Cool Gorilla, par exemple. C’était l’individu qui me courait sur le haricot.


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Ryou Hanazawa
Messages RP : 258

Feuille de personnage
Titre: Lady Moriarty
Expérience: 335/900
Alter: split second
Rang C+





Ryou Hanazawa
Rang C+
Jeu 14 Jan - 12:01
L’ingénieure passa rapidement sur la papote, juste assez pour détendre l’atmosphère sans sembler trop froide et me mettre une chanson dans la tête au passage, que je me suis laissé aller à fredonner faiblement pendant que je l’écoutais.
I was walking down the street when out of the corner of my eyes… ♪
La plaisanterie sur le masque me tira un léger gloussement, l’idée était ancienne et globalement oubliée – quel héros se soucie encore d’avoir la marque du masque, quand la majorité progresse à visage découvert et que l’Etat les recense autant que les médias ? – mais les personnes comme elle ou moi, les menteurs qui se cachaient derrière une double-identité fermement séparée de la vraie par des couches d’artifices, devaient faire attention. Supposons que la Forge soit en réalité, derrière son masque, une innocente caissière de supermarché. Il n’y a absolument aucune chance, bien sûr, mais faisons juste l’exercice de réflexion. Arriver au travail avec tout le bas du visage bruni par le soleil alors que le haut était encore parfaitement pâle, selon un motif qui ne correspondait pas à des lunettes de soleil ou de ski, aurait de quoi soulever des questions. Il y avait bien le maquillage pour dissimuler tout ça, mais c’est un effort supplémentaire et un risque potentiel, si un jour elle devait l’oublier, ou s’il devait couler.

"Thé sans sucre, ce sera parfait. Je préfère garder les idées claires."

Ajouter du sucre ne m’aurait en vérité pas déplu, mais les gens ont des appréciations très différentes en la matière et moi plus encore. Je ressens le sucre, et tous les arômes et odeurs, beaucoup plus fort et le simple cube de base que certains dissolvent dans leur boisson est presque trop pour moi – et je ne vous parle pas des fous furieux qui en prennent plusieurs, sans se poser la même question, oblitérant la saveur initiale du thé.
You know, I wish, I could, but there ain’t no rest for the wicked… ♪
Et je dis ça alors que les calories ne sont pas un problème, je les brûle littéralement et très efficacement, ma ligne n’a jamais été un souci – alors que le thé nature était très bon en l’état, préparé pas forcément avec l’expertise d’un grand maitre mais au moins la maîtrise d’une amatrice éclairée. Après avoir confirmé la qualité d’une gorgée, et confirmé ma satisfaction d’un sourire et hochement de tête, j’ai fait un léger mouvement de tête vers l’entrée.

"Tu peux être fière, ta canne répond à toutes mes attentes ! La transmission de chaleur est toujours aussi bonne malgré un usage intensif, les commandes à distance n’ont pas dysfonctionné une seule fois malgré le stress imposé, et elle a résisté à toutes les situations rencontrées. Enfin, non, quelqu’un est parvenu à la couper en deux une fois, mais je doute qu’il y ait grand-chose capable de résister efficacement à une lame de plasma. Et comme tu peux voir – j’ai accentué mon geste, désignant l’arme du pouce cette fois – elle va mieux maintenant. J’ai dû en faire un usage peu orthodoxe dans un grand nombre de cas, et elle ne m’a jamais trahie, c’était une des demandes de base après tout, donc oui, on peut dire que je suis satisfaite. Je ne serais pas là, sinon !"

Ce qui allait lentement, ou rapidement, nous mener au but premier de cette rencontre. Echanger des plaisanteries avec une personne sur la même longueur d’onde que moi était un plaisir rare, mais elle l’avait bien relevé, nous étions deux femmes d’affaire à succès aux emplois du temps bien remplis. Le loisir pourrait venir après, les affaires passaient avant tout.
I got bills to pay, I got mouths to feed, ain’t nothing in this world for free… ♪
J’ai donc porté ma main libre à mon poignet et, en quelques manipulation, affiché une liste sur ma montre. Les demandes de mon nouvel acolyte, ainsi que ses mensurations exactes, alignées les unes sous les autres dans un style aussi factuel que possible – j’avais dû filtrer l’excitation manifeste derrière certaines propositions, ainsi que rectifier d’autres pour les rendre moins absurdes ou inutiles, mais il avait été globalement moins extravagant que j’aurais pu l’imaginer. La mort, ça vous change un homme, il faut croire. J’avais également ajouté deux cadeaux de mon cru à la liste. D’abord, des minuteurs intégrés au masque et réagissant à des commandes vocales. Je savais d’avance ce qu’il dirait, qu’il n’avait pas besoin d’aide ou de joujou pour calculer le passage du temps et savoir comment utiliser son alter, ce dont je ne doutais pas. Mais lui permettre de déléguer le calcul du temps lui libèrerait de la concentration pour autre chose et lui allègerait l’esprit, une aide et un confort bienvenus en somme. Le second cadeau était plus pour moi, un traqueur à fréquence variable pour que je puisse le suivre comme un gentil toutou pucé et surveiller qu’il ne fasse pas de grosse bêtise. C’est ce genre de prudence qui me garde en vie et en liberté, après tout.

"Voilà pour commencer la liste qu’un enfant a envoyé au Père Noël cette année. Il n’a pas été particulièrement sage mais il a eu une crise existentielle récemment, et quelques cadeaux lui feraient du bien pour encourager ses nouvelles résolutions. Cela veut aussi dire que je ne pourrais pas trop en débattre, malheureusement, c’est à prendre tel quel."

J’en ai profité pour lui montrer la liste, justement. D’ici, aucune chance qu’elle la lise, surtout que le document n’était affiché qu’en petite partie sur l’écran, mais le message était clair. J’avais tout sous la main, ou dessus en l’occurrence, et je n’attendais qu’une instruction de sa part quant à la méthode pour lui faire passer.

"De mon côté, je pensais à quelque chose d’un peu plus… flamboyant. Le monde est tel qu’il est, la place sous les projecteurs est limitée et seuls ceux qui retiennent l’attention du public peuvent devenir des stars. Or, pour ce qui est de briller, j’ai l’impression…"

Je n’ai pas pu retenir une pause. Les mots étaient durs à dire, et la vérité difficile à admettre. Cependant, je devais bien regarder la vérité en face. Après ce qui s’était passé en finale du God Hand, les gêneurs qui avaient sabordé mes derniers boulots, ou juste l’arrogance de ceux qui avaient cru pouvoir m’arrêter à Musutafu, je ne pouvais pas continuer à faire comme si tout allait pour le mieux. Je n’impressionnais plus, et pire, je ne réussissais plus.

"… D’être dépassée. D’avoir un train de retard. Je t’aie déjà parlé brièvement de mon Alter, et il faut bien reconnaitre que face à des torrents de flammes ou de sang, des néons capables de trancher acier ou béton, ou juste une mutation colossale, je fais pâle figure. Je n’ai que mon esprit pour briller, et un monde toujours plus idiot est aussi de moins en moins capable d’apprécier mon génie. Et c’est là que tu interviens !"

Until we close our eyes for good… ♪


The Court of the Crimson Queen [Ryou] Signal11
Je rentre dans votre tête en #cc0000
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Ven 15 Jan - 6:25
Lady Moriarty avait un gros défaut. Enfin, probablement plusieurs, mais un seul m’agaçait vraiment. Elle fredonnait. Tout le temps. Enfin, non, pas tout le temps, je grossissais le trait. Mais en tout cas, elle avait chanté lors de 100 % de nos rencontres. Il fallait absolument que je me retienne de parler anglais devant elle, j’avais l’impression qu’elle avait une chanson prête pour chaque expression britannique. Et bien sûr, j’avais appris à la dure qu’il était malvenu de dire que je n’aimais pas la musique. J’avais perdu l’affection d’une camarade de classe en France et celle d’un petit ami en Grèce à cause de ça. Apparemment, c’était le genre d’affirmation trop extrémiste qui faisait que les gens cessaient de vous voir comme une personne respectable.

S’ils savaient que j’étais en train de refourguer des armes à une super-vilaine, ils se diraient probablement qu’ils avaient vu juste, et que j’aurais dû écouter plus de Mozart durant l’enfance.

Au moins, Moriarty à défaut d’avoir l’oreille, avait l’œil pour les belles choses, en particulier celles que je créais. En sirotant mon propre thé, j’écoutais avec satisfaction la Lady me parler de ma canne. Je fus obligée, bien sûr, de me redresser et d’aller vérifier l’objet quand elle mentionna la lame d’énergie, mais aucune trace de faiblesse n’était à relever.

Quand elle me montra son poignet, je me saisis de ma tablette, branchée au projecteur, effectuais quelques manipulations avant de lui faire un signe de la main.

"Le Bluetooth est ouvert, un seul appareil dans le réseau et c’est le mien. Ne t’en fais pas, le reste de l’étage est désert."

Je vérifiais que les documents envoyés avaient été bien reçus pendant que Moriarty passait à ses projets personnels. Le mot "dépassée" était sorti de sa bouche avec la facilité qu’avait un harpon rouillé à sortir du flanc d’un béluga musclé. Je comprenais. Admettre mes lacunes était un processus horrible. Je ne recommandais l’expérience à personne, et avait juré moi-même de ne plus jamais le faire.

Mais la résolution qu’elle avait prise en conséquence sonnait si doucement à mes oreilles. Enfin ! Je n’avais rien contre la sobriété, mais une canne avec un bouton dessus, ce n’était pas exactement le Premier Projet de Rêve que j’avais anticipé toute ma vie. Mais maintenant, j’allais pouvoir lui montrer ce que je savais faire !

"Tu as frappé à la bonne porte, Darling mais ça tu le savais déjà. Voyons d’abord ce que ton jeunot a demandé."

J’ouvris la liste de Moriarty sur ma tablette, et le tout se retrouva projeté sur le mur. De quoi épargner un peu mes yeux.

"Voyons voir ça… Pas de gants pour le costume, vraiment ? Je peux laisser l’Alter passer à travers s’il faut… Enfin, c’est souligné en rouge alors je n’y toucherais pas. Le reste… Oui, c’est très simple à faire. Plus dur à, disons, regarder, mais j’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas matière à débat. Trois modes seulement pour l’arme ? Quelle opportunité ratée. Je peux ajouter un pistolet à une extrémité ou ajouter une forme tonfa ou… Non, pas de débat, désolée, je parle toute seule. Bref, c’est un jeu d’enfant, je te fais ça en deux semaines."

Quelques manipulations, et la liste disparut, laissant sa place à une myriade d’icônes dé-zoomées aux noms cryptiques.

"Alors, pour toi… Je vais d’abord te présenter ce que j’avais envisagé pour toi de mon côté. C’est peut-être plus subtil que ce que tu me demandes, mais autant te montrer."

Une pression sur l’écran, et apparut sur le mur un dessin représentant dans un coin plusieurs petites billes noires. Une indication d’échelle indiquait qu’elles faisaient 3cm de diamètre. Un autre schéma, plus à l’échelle, montrait une silhouette regardant nerveusement par-dessus son épaule, en direction d’une inquiétante ombre, projetée sur un mur.

"Shadow Caster : Round, Omnidirectional, Throwable – Ultimate Model. Des petites billes collantes qui, une fois lancées avec un bon coup de poignet, s’agrippent à la cible… Et projettent, dans la direction opposée, une ombre. Ombre qui, bien évidemment, peut-être la silhouette de n’importe qui… Tant que j’ai l’occasion de la préparer. En somme, imagine un ennemi qui aura l’illusion de t’avoir toi ou un héros pro sur les talons jusqu’à ce que la supercherie soit dévoilée. Idéal lorsque tu cherches à faire commettre des erreurs à un groupe dispersé… Ou que tu souhaites rendre fou un adversaire après que tu te sois retirée depuis bien longtemps. Alternativement, tu peux les utiliser pour projeter autant d’ombres de ta personne que tu veux, qu’importe le nombre de lampes et leur orientation réelle dans la pièce. Effet garanti face aux idiots dont le monde se remplit."

Je passais au document suivant. Un petit bracelet, des aiguilles, une représentation d’un courant passant dans le bras, un mur de briques fissuré.

"J’ai fini de perfectionner le Superior-Level Arm Power. Je t’avais résumé le principe, les aiguilles te piquent, le courant électrique stimule tes nerfs à l’extrême, et l’espace d’un instant, tu pourrais gagner un bras de fer contre un mutant. Deux utilisations par bracelet, rechargé en une heure. Tu peux ajuster la puissance qui t’es donnée ainsi, afin de ne pas t’arracher les bras à l’usage. Risqué, banal, mais ça peut surprendre."

Nouveau geste du doigt, nouveau dessin. Une canne, similaire à celle que Moriarty utilisait actuellement. Mais les dessins d’à-côté la représentaient séparée en plusieurs morceaux reliés entre eux par un filin central. Plusieurs dessins montraient des utilisations-types, allant de l’enroulement autour d’un adversaire à la prise au rebord d’une balustrade lointaine.

"Extensible Robust Optimized Trick Incandescent Cane. Je pense que les dessins parlent d’eux-même. 15 mètres de portée maximale, la séparation et reconstitution se fait d’une pression sur un bouton pas évident, donc pas de mauvaise surprise dans un sens comme dans l’autre. Je dirais bien que c’est le genre d’arme dure à maîtriser… Mais te connaissant, ce sera probablement assez simple à prendre en main. De quoi combler le désavantage de la portée face aux Alters à longue distance."

Encore un clic. Encore un dessin.

"Mounted Index : Lady’s Friend. Tu reconnais le design, je pense."

Il s’agissait, ni plus ni moins, des lunettes rouges emblématiques de Lady Moriarty. La seule différence initiale étant que les verres semblaient plus épais, mais de nombreuses illustrations sur les côtés indiquaient que ces lunettes étaient une petite boîte aux trésors.

"Verres renforcés. Capteurs thermiques, qui indiquent ta température exacte dans un coin des verres, et celle de ta combinaison dans l’autre. Chaque branche est amovible et dotée d’un embout micro-usb, 32 gigas chacune. Le verre en face de ton œil dominant pourra afficher un overlay GPS configurable. En somme, rien qui te permettra vraiment de faire face aux jeunes excités aux Alters délirants en combat singulier… Mais une boîte à outil portable qui ne manque pas d’allure. Le tout résistant à la chaleur, bien sûr."

Je fermais ce document, prit une gorgée de thé, et ouvrait désormais une page blanche avant de m’emparer de mon stylet.

"Ça, ce sont mes projets terminés. J’avais quelques idées pour utiliser ta chaleur de façon plus directe que par le biais de ta canne, mais rien de bien précis ou malin. Alors, Darling. Cette idée flamboyante, qu’est-ce que c’est ?"

J'étais folle de curiosité.


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Ryou Hanazawa
Messages RP : 258

Feuille de personnage
Titre: Lady Moriarty
Expérience: 335/900
Alter: split second
Rang C+





Ryou Hanazawa
Rang C+
Sam 16 Jan - 22:35
En personne sensée, elle a elle aussi évacué les tâches de peu d'intérêt en premier avant de se concentrer sur des choses plus enthousiasmantes. Ses petites remarques sur les idées de Rabbit étaient amusantes, certaines recoupaient mes propres observations mais d'autres étaient très différentes, résultat de connaissances techniques bien plus poussées que les miennes, mais l'opinion générale n'était pas très différente de la mienne. Et surtout, elle m'a rassuré sur les délais de production. Deux semaines. Si on prenait en compte l'attente avant l'opération de mon nouvel associé, puis le temps de convalescence, je n'aurais pas beaucoup plus de temps avant qu'il soit sur pieds et prêt à participer à une opération. Si je voulais le garder sous contrôle, je devais rapidement lui donner un os à ronger et lui faire comprendre comment se passaient les choses du point de vue d'un membre de la Ménagerie. Tout bien considéré, le costume et les accessoires feraient un bon cadeau de bienvenue, un peu plus symboliques qu'un ravalement de façade.

"Parfait !"

Vint ensuite le plat de résistance, le cadeau de moi à moi pour donner un coup de fouet à ma carrière et la relancer sur une meilleure dynamique. Ma venue n'étant pas une entière surprise, La Forge avait eu le temps de chercher quelques idées à me proposer. Contrairement à notre première rencontre, elle me connaissait déjà et savait ce qui était susceptible de m'intéresser, inutile de passer par un long entretient suivi d'une phase de réflexion pour passer aux idées. Je me suis redressée dans le canapé alors que je me concentrait pour interpréter les schémas à l'écran.

Sa première proposition était très subtil, comme elle l'avait annoncé. Et très situationnelle. Si j'ai vite compris le concept, et l'intérêt, ce gadget-ci était assez loin de ce que j'avais à l'esprit. Il ne pouvait marcher que sur des personnes observatrices qui n'avaient pas l'esprit tranquille, et uniquement pour les encourager à la fuite. Du moins dans son usage premier. Elle avait déjà quelques variations à proposer, et j'en imaginais d'autres plus ambitieuses, mais le soucis demeurait. C'était très limité et limitant comme outil.

Contrairement à la seconde, beaucoup plus souple dans son utilisation. Le Arm-Power ne proposait qu'une augmentation de la force physique, pendant un bref instant qui plus est, mais ce pic de puissance pouvait ensuite être utilisé comme bon pourrait me sembler. La super-force, pour le dire rapidement, est une capacité très basique et rudimentaire mais ses applications sont multiples, pour peu qu'on ait un cerveau capable de les voir. C'était un outil multi-usage très pratique, et je l'ai gardé en mémoire.

Contrairement à la troisième proposition. Les améliorations qu'elle proposait pour ma désormais fidèle canne étaient intéressantes, je ne dis pas le contraire. Bien pensées, emblématiques, et indéniablement pratiques, je pouvais me voir avec une arme comme celle-ci. Je n'avais, cependant, pas vraiment envie d'une nouvelle arme maintenant. La canne me convenait comme elle était, et si je voulais lutter contre un adversaire à distance, j'arrivais souvent sans trop de mal à forcer le contact. Sans compter les risques d'utiliser une arme semblable à un fouet, souvent bien moins pratique qu'on peut se l'imaginer. Les opportunités pour un adversaire de s'en saisir, de l'enrouler autour d'un bras pour tenter de l'arracher, ou de la coincer de bien des façons sont trop nombreuses.

Et enfin, la quatrième proposition et la pire des quatre, en un sens. Là encore, l'idée était excellente et la masse de technologie compressée en un simple objet était remarquable. Les nombreuses options étaient toutes, individuellement, utiles. Mais mes lunettes sont des lunettes. Comprenez par là qu'elles sont posées sur mon nez, pas accrochées comme un masque de ski. Elles peuvent tomber, et si je n'ai pas trop de scrupule à perdre un bâton qui chauffe, laisser derrière moi d'une façon ou d'une autre des informations sur mes plans, mes méthodes, mes alliés ou moi-même était simplement impensable. Le risque aurait été faible, mais pas nul, et je n'aime pas prendre des risques.

En conclusion, si c'était un exposé très intéressant et prometteur, tant dans la variété des éléments proposés que dans leur potentiel, rien n'avait retenu mon attention autant que je l'aurais voulu. Je ne vais pas me répéter, mais si je devais résumer mon ressenti global, ce serait qu'il n'y avait rien d'assez visuel dans ces idées. Cela a d'ailleurs dû se ressentir, à ma façon de poser le menton entre mes mains croisées peut-être, ou au silence qui a accompagné la fin de l'exposé, comme si j'en attendait plus. Je n'avais commenté aucun des designs, et il fallut que la Forge annonce la fin des présentations pour que je me redresse et sorte de mon mutisme. Elle avait bien compris que j'avais des idées en tête, autant l'impressionner.

"Tout d'abord, je dois dire que tout ça est intéressant. Tu parlais de projets finis, donc je suppose que je peux dors et déjà passer commande ? Nous en reparlerons. Pour l'instant…"

Je me suis renfoncée dans le fauteuil et me suis étendue les bras.

"J'aurais voulu une mise à jour de ma combinaison. Son design n'a pas changé depuis plus d'une décennie, et elle fonctionne selon un principe assez similaire à la canne. Les radiateurs captent la chaleur via l'épiderme et l'emmagasinent, c'est simple et facilement dépassé si mon système nerveux est trop stimulé. L'aspect Conserver la chaleur est une part importante du problème, la capacité de stockage est forcément limitée."

N'ayant pas de schéma technique ou de plans préparés à l'avance pour assister mes propres explications, j'étais réduite à des mouvements de bras dans les airs pour assister mes explications. Rien de bien fantasque, surtout que les gestes convenaient peu à des explications techniques de notions de thermophysique.

"Je pensais donc à quelque chose d'un peu plus drastique, un moyen de drainer la chaleur plus efficacement pour la rejeter directement dans l'environnement. Cela ralentirait encore le moment où ma combinaison ne parvient plus à tenir mon rythme, et cela permettrait de jouer sur la température de l'air et des effets d'optique. Quelque chose d'assez semblables aux auras si présentes dans la culture populaires, pour parler uniquement du visuel."


The Court of the Crimson Queen [Ryou] Signal11
Je rentre dans votre tête en #cc0000
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Sam 27 Fév - 21:01
Croyez-le ou non : j’étais un personne un peu fière. Fière de ce que je fabriquais, en particulier. Et de tout ce qui sortait de mon imagination, de façon générale.

C’est pour cela que l’absence totale d’émerveillement chez Lady Moriarty avait l’effet pour moi d’un coup de poignard dans le cœur. Je savais que c’était trop spécifique et "faible" pour elle, mais je ne pouvais pas prédire ses demandes à l’avance ! Si seulement Alucard m’avait confié ce stylo laser, j’aurais pu l’imiter, et venir vers elle avec quelque chose de violent ! Mais non, mes essais actuels de la lame laser étaient trop instables, la lame mettait du temps à sortir après l’activation et je ne pouvais pas créer une lame de plus de 20 centimètres de long et… Raaaah, maudit soit ce privilégié de Yuei ! Alors quoi, j’aurais dû lui montrer mes autres projets complètement dénués d’élégance ? Le gantelet à vapeur, le manteau de fourrure planeur ?

Je souris tout naturellement en réprimant ma grimace de frustration.

"Tu passes commande quand tu veux, j’en ai même quelques-uns en stock. 💙 "

Puis j’écoutais ce qu’elle avait à me dire. Une nouvelle combinaison, en ce cas ? Moi qui n’osait rien lui proposer à ce sujet, estimant qu’elle avait construit son identité visuelle autour de cette dernière… Mais d’une certaine façon, si elle ne souhaitait pas changer de canne, c’est qu’elle estimait peut-être que celle-ci était déjà emblématique… Et me confiait la tâche de rendre le reste de son attirail tout aussi culte ? Mon esprit et ma pression artérielle acceptèrent cette justification.

Ce que la Lady me demandait était en effet à des lieues de ce que j’avais imaginé pour elle. Mais déjà je me mettais en marche. Page blanche ouverte sur ma tablette, je m’emparais de mon stylet et me mis à griffonner à mesure qu’elle détaillait son idée.

"Je vois, je vois ! On pourrait faire ça en deux étapes."

J’avais dessiné la Lady, équipée de la combinaison ainsi que de son lourd manteau.

"Le manteau risque de gêner, qu’importe ce que je mets en place pour évacuer la chaleur. Probablement des turbines. Mais si tu cherches à intimider et ébahir, alors ce serait trop bête de simplement le retirer de ton costume. Rendons-le extra absorbant, comme ta combinaison à l’heure actuelle… Et ajoutons des capteurs..."

J’étais complètement absorbée, dessinant désormais uniquement le manteau, noircissant les extrémités de la fourrure à des lieux stratégiques.

"Et plus le niveau de chaleur est élevé, plus des bouts de la fourrure se teinteront de rouge. Effet garanti. Ceux qui ne connaissent pas tes capacités ne sauront pas quoi en penser, mais toi tu pourras ainsi garder un œil sur ta propre température. Et lorsque tu le sens..."

Je mimais avec un effet théâtral le retrait d’un grand manteau.

"Tu l’enlèves, laissant alors la combinaison pleinement relâcher la chaleur émise dans l’air ! D’un coup, les émanations augmenteront en intensité, comme si tu passais aux choses sérieuses. Bien sûr, tu pourrais couper complètement le drainage et repasser en mode "accumulation" si tu as besoin de te faire discrète."

Je m’interrompis un instant avant de me relancer dans le feu créatif.

"On ne place pas les turbines au hasard. Si tu veux que ce soit intéressant… Là, là… Là…"

Je couvrais le schéma de la Lady de petites croix. Ce n’était pas au hasard. Des zones plus chaudes que d’autres. D’autres qui n’étaient pas forcément aussi chaudes, mais stratégiquement placées pour créer un effet intéressant une fois la chaleur libérée.

"Voilà. Si assez de chaleur sort ici, l’air chaud devrait tordre la lumière de façon plus efficace. Il ne s’agit pas uniquement de mettre des sorties partout, si tu veux une véritable aura."

Je me concentrait à nouveau sur ma chère cliente, guettant ses réactions avec intérêt.


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Ryou Hanazawa
Messages RP : 258

Feuille de personnage
Titre: Lady Moriarty
Expérience: 335/900
Alter: split second
Rang C+





Ryou Hanazawa
Rang C+
Jeu 4 Mar - 22:13
Ma rapide proposition avait eu l'effet escompté. Ma fournisseuse avait tout d'abord semblé blessée face à ma réaction à ses inventions, ce qui se comprend aisément. Un bon artisan se doit d'être fier de son ouvrage, sans quoi comment pourrait-il être bon ? Et je ne l'avais pas choisie parce qu'elle était douée mais parce qu'elle était la meilleure, en plus d'avoir une philosophie et un style très en accord avec le mien. Si elle n'avait pas été fière de son travail, j'aurais cessé tout commerce avec elle. Mais elle était fière, et déçue, ce qui n'était pas non plus mon but.

C'est pourquoi la voir reprendre en vivacité fut aussi satisfaisant. Je lui avait donné un os à ronger et elle s'en est donnée à cœur joie, son imaginaire s'est emballé presque aussi vite que le stylet courrait sur sa tablette. Un schéma, bien plus clair que les gesticulations de mes mains, commença à se former sur l'image du projecteur. A ce stade je n'avais pas grand-chose à ajouter à part un occasionnel :

"Hm-mh."

Peut-être un :

"Bien évidemment."

Et même, si ma mémoire ne me trahis pas, un :

"Aah !"

Il n'y avait pas besoin de plus d'explications, elle maîtrisait la partie technique bien mieux que moi ou que quiconque et avait déjà eu droit à une explication – parcellaire mais suffisante – de mon alter lors de ma première commande, pour concevoir ma canne. Quand à son sens du style et du spectacle, qu'en dire sinon qu'elle avait le même que moi ? Cela n'était plus à prouver, et jamais je ne lui aurais fait confiance pour mon équipement, ou avec des informations aussi sensibles que ma plus grande faiblesse, la cruelle ironie avec laquelle mon propre corps cherche à détruire mon si bel esprit, si nous n'avions pas tant en commun. Elle ouvrait des chemins où je pouvais la suivre mais que je n'aurais pas trouvés, pas seule et pas si rapidement. Il ne me restait qu'à admirer un esprit au travail et faire un bon public, attentif et appréciatif.

Et finalement, le souffle ardent de l'inspiration est retombé. Je ne pense pas qu'elle était soudainement à cours d'idée ou avait heurté un mur quelconque, plutôt qu'elle avait atteint la limite du concept et le point où le vrai travail d'ingénieur commence. La conception réelle, celle qui demande de choisir les matériaux, dessiner les plans, tester les prototypes et prévoir la fabrication. Une étape bien plus longue et moins visuelle, qui se passerait loin de mes yeux et seulement si le concept rencontrait mon approbation. Ce qu'il eut, sous la forme d'un applaudissement contenu mais enthousiaste.

"Excellent ! Je n'aurais pu imaginer mieux moi-même. Je peux déjà dire que ce sera une merveille."

Et ne doutez pas un instant de la sincérité de ces mots. Ma combinaison n'a toujours été qu'un traitement palliatif, un moyen de ralentir mes crises de surchauffe et de les atténuer, elle n'a jamais suffit. Rien n'a jamais suffit. Pendant des années je m'en étais contentée car c'était mieux que rien, et mieux que mon enfance quand je n'avais rien sinon une fièvre constante et incompréhensible, mais je commençais à être lassée de cet état de fait. Sans compter qu'elle avait parfaitement saisi mon besoin d'impressionner, de regagner un peu du respect que le monde avait cessé de me donner après mes opérations moins flamboyantes que prévu et le coup inégalable qu'avait frappé ces brutes de l'Alliance.

"Si j'avais une seule question, serait-il possible de faire exactement ce que tu viens de décrire, mais sans – du bras, j'ai repris son geste – retirer le manteau ? J'adore l'effet, jamais je ne dirais le contraire, mais j'aime beaucoup moins l'idée de laisser derrière moi une preuve qui pourrait être décortiquée, ou de risquer de perdre un accessoire d'une telle prestance. A la place…"

Je me suis renfoncée dans mon siège et ait marqué une brève pause, le temps que mon esprit passe en revue les idées qui me venaient et choisisse la meilleure.

"… Il faudrait un geste qui n'attire pas plus l'attention sur le manteau, qui ne laisse pas deviner que c'est là que se produit la magie, une commande à distance semble donc idéale, peut-être quelque chose dans les semelles ou dans la palme de la main. Et puisque la libération de chaleur créera de toute façon un courant d'air, pourquoi ne pas jouer sur ça ? Faire passer du souffle à travers la fourrure permettrait de la redresser d'un coup, de la faire flotter comme si elle était sous l'influence d'une force extérieure, ce qui est à la fois un peu vrai et surtout un bon moyen de laisser croire que la véritable origine du phénomène est ailleurs."

Face au concept général, c'était un petit changement, et un qui peut-être saurait l'inspirer et relancer son processus créatif. Voyez ça comme du tennis, ou tous ces jeux où il fait se renvoyer la balle. Elle avait ouvert la discussion, et en tant que témoin et interlocutrice, je me devais de ne pas simplement acquiescer en silence mais lui donner de la matière, la pousser un peu afin qu'elle relève mon défi et pousse plus loin encore son génie.


The Court of the Crimson Queen [Ryou] Signal11
Je rentre dans votre tête en #cc0000


Dernière édition par Ryou Hanazawa le Dim 7 Mar - 2:31, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Ven 5 Mar - 13:03
Les bons clients acceptent mes propositions, paient, et sont contents. Ce sont les Thready, les Cool Gorillas. Les mauvais clients me font poireauter pendant un bon bout de temps, argumentent, échouent à percevoir l’intelligence de mes propositions, puis ne commandent rien. Les Banshee.

Les très bons clients comme Moriarty rebondissent sur mes idées, et ajoutent les leurs. La créativité naît des contraintes, et une trop grande liberté, à mon sens, ne fait que limiter mon efficacité. Bien sûr, j’étais capable de fournir n’importe quoi, et de satisfaire n’importe qui y mettait de la bonne volonté. Mais avec des précisions, des vrais retours ? J’étais capable de fournir des chefs-d’œuvre.

J’écoutais donc attentivement les remarques de la Lady, griffonnant au passage sur ma tablette.

"Oui, tu as raison, jouer la sûreté et ne pas attirer l’attention dessus... C'est faisable, sans souci. Je vais partir du principe que tu ne retireras pas la fourrure et faire de mon mieux pour la rendre légère malgré les mécanismes."

J’avais parfois du mal à me placer dans la peau de mes clients sur ce point. Bien sûr, s’ils laissaient mes équipements derrière eux, c’était tout bénéfique pour moi : quelqu’un d’autre tombait sur ma marque, mon client devait repasser à la caisse, et mes armes circulaient. Mais bien sûr, le client n’avait pas forcément envie, même quand on s’appelait Lady Moriarty et qu’on était bourrée d’argent.

"Bon, j’ai déjà tes mesures donc je n’aurais pas besoin de les reprendre… J’aurais besoin de prendre quelques photos et mesures sur ta fourrure, sinon, pour m’assurer de fournir un produit proche de l’original."

Je pris une gorgée de thé. Tiède, et un chouïa trop infusé, mais peu m’importait.

"Enfin, c’est si tu veux que je fournisse un design identique à l’original. Et à ce sujet, pour la combinaison je vais devoir repartir de zéro, du coup est-ce que tu veux que je modifie quoi que ce soit au-delà de l’ajout de cette fonction de projection de chaleur ? Plus de poches, des couleurs différentes, des coques protectrices quelque part ? Ce n’est pas ça qui gonflera le prix."

J’étais prête à prendre note toute directive de sa part, mais j’osais également avancer un espoir déguisé en idée.

"À part ton nouveau protégé, les autres n’ont vraiment pas envie ou besoin d’un petit quelque chose pour les aider ? Sans forcément parler de leurs Alters, juste du soutien qui bénéficierait à n’importe qui… C’est l’occasion, vu que tu fais une grosse commande tu pourrais profiter de la réduction et leur payer un petit quelque chose..."

C’est que j’étais commerçante, au bout du compte. L’argent gagné avec des arnaques et mon Alter était bien pratique, mais bien plus risqué que celui que je gagnais avec mes commandes. J’avais également commencé à étendre un peu mon groupe, et me retrouvait pour la première fois avec des salaires presque réguliers à verser. Et puis, bien sûr, j’avais tout intérêt à faire de mes clients des individus dangereux, et donc à leur fournir le plus d’armes possibles.

J’hésitais presque à prendre le risque de mentionner le fait que un membre de l’Alliance sur deux était désormais équipé chez moi et qu'elle ferait mieux de s'y mettre.


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist


Dernière édition par Anastasia Rasperezapis le Lun 8 Mar - 10:32, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Ryou Hanazawa
Messages RP : 258

Feuille de personnage
Titre: Lady Moriarty
Expérience: 335/900
Alter: split second
Rang C+





Ryou Hanazawa
Rang C+
Dim 7 Mar - 22:01
La demande de La Forge m'a simplement fait hausser les épaules, je n'ai même pas pris la peine d’acquiescer tant cela me semblait trivial et naturel. Elle voulait les mesures exactes de mon manteau, j'ai donc été ravie de le lui laisser purement et simplement – pas tout de suite, j'étais assise dans un sofa qui épousait parfaitement mes formes et sirotait une tasse de thé qui devenait tout juste trop tiède pour être pleinement apprécié, mais il est resté sur le portemanteau quand est venu le moment du départ. J'en avais d'autre, la perte n'était pas immense, et je me suis changée dans l'ascenseur donc je n'en avais pas un besoin immédiat.

Son autre question a demandé plus de réflexion. Je l'avais dit moi-même, ma combinaison était un vieux modèle dont le design n'avait jamais vraiment été mis à jour depuis sa confrontation avec la réalité du terrain, et surtout de mon quotidien. D'autres changements s'imposaient peut-être, je n'y avais moi-même pas réfléchi, mais il me suffisait de fermer les yeux brièvement et de plonger dans mes souvenirs afin d'y trouver toutes ces fois où j'avais regretté quelque chose, où une fonctionnalité m'avait manquée, où un détail de conception s'était avéré gênant. J'y avais passé si longtemps, semble-t-il, qu'elle en avait profité pour poursuivre et changer de sujet, à croire que mon introspection était trop lente pour elle – ce que je peux comprendre, mais ce n'est pas un sentiment habituel pour moi que de me trouver à la traîne.

"Eh bien, j'avoue ne pas leur avoir posé la question et ne pas vouloir présumer de ce qui leur ferait plaisir, mais une petite mise à jour de leur équipement ne leur ferait pas de mal. Je vais en discuter avec eux et revenir vers toi avec leurs desiderata, qu'en dis-tu ? Cela ne devrait pas être trop long, et s'ils ont du mal à se décider alors ce sera tant pis pour eux."

C'allait être un cadeau de ma part, pour récompenser leur loyauté et leurs bons services, mais aussi préparer la reprise des activités. J'avais des idées, des plans, des clients, et un fort désir de viser plus grand que jamais, des alliés au niveau ne seraient effectivement pas un luxe. Une fois encore, une perspective extérieure pouvait s'avérer précieuse pour peu qu'elle vienne d'une personne un peu intelligente, j'avais tant essayé de réfléchir à tout que j'en avais oublié les petits détails à l'importance cruciale.

"Et pour ce qui est de ma combinaison, j'aurais bien quelques demandes effectivement, mais pas forcément du genre que tu as en tête. Pour être exact, il m'en faudrait plusieurs, quitte à gonfler le prix comme tu dis. Une, ou disons deux puisqu'on y est, identiques et basées sur ce modèle, avec aussi peu de changements que possible, bien sûr. Peut-être un peu plus solides, de la protection est toujours appréciable, mais sans entraver la souplesse du matériau, ma liberté de mouvement doit rester la priorité. Des plaques aux articulations par exemple seraient un bon ajout. Et si, au passage, tu voulais tricher sur mes formes et les accentuer un peu, sans tomber dans le vulgaire bien sûr, ce serait bienvenue."

Si cela peut vous sembler bizarre comme précision, ou très vain, sachez que ça ne l'est pas. Outre que mon image de marque repose grandement, justement, sur mon image, j'avais de très bonnes raisons de vouloir tricher sur la silhouette de Lady Moriarty, que vous comprendrez sans doute mieux dans un instant. En un sens, c'est quelque chose que je fais déjà, avec mon maquillage et mes perruques mais aussi des talonnettes, que je portes toujours dans mes chaussures civiles. Comme ça, Ryou Hanazawa semble mesurer six centimètres de plus que mon alias criminel, un moyen supplémentaire pour éviter à quiconque de faire le lien entre les deux.

"Et une autre plus civile, disons, pensée pour être aussi discrète que possible et destinée à être portée sous des vêtements. Cela veut dire pas de col montant, ou du moins pas trop visible, et surtout pas de grosses coutures marquées qui se prennent dans le tissu. Et si les accumulateurs de chaleur pouvaient être moins accessibles aussi, ce serait une bonne chose. Quelque part où ils ne risqueront pas de brûler des choses par inadvertance. Et s'ils pouvaient être moins encombrants aussi, quitte à réduire leur capacité, je ne destine pas cette tenue-là au combat de toute façon. Un modèle plus déshabillé, peut-être ? Devoir cacher que je portes une combinaison de plongée sous la moindre tenue réduit grandement les choix vestimentaires acceptables dans ma vie de tous les jours, même s'il faut une aussi grande surface de contact entre la peau et la combinaison pour permettre l'évacuation de chaleur."

Peut-être cela vous éclaire-t-il un peu plus concernant certaines de mes demandes les plus insolites. L'occasion était idéale, rêvée diraient certains, d'accentuer un peu plus les différences entre mes deux personas et ainsi permettre à Ryou Hanazawa, la moi civile et entrepreneuse parfaitement innocente, d'apparaître un peu plus en public. Jusqu'ici, j'avais toujours dû cacher la tenue de Lady Moriarty sous mes vêtements et ainsi éviter toute occasion de me dévêtir – autant dire que tout espoir d'une vie amoureuse était vain, de même pour beaucoup d'activités sportives, même acheter des vêtements était compliqué – mais il était grand temps que tout cela change.


The Court of the Crimson Queen [Ryou] Signal11
Je rentre dans votre tête en #cc0000
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia Rasperezapis
Messages RP : 116

Feuille de personnage
Titre: La Forge
Expérience: 185/500
Alter: Falsification
Rang D+





Anastasia Rasperezapis
Rang D+
Lun 8 Mar - 11:30
Victoire, j’avais obtenu de la Lady toujours plus de commandes. J’étais toujours très excitée lorsqu’une commande présageait de grandes choses. C’est pour cela que je préférais qu’on vienne me voir au fait de démarcher : cela signifiait que le client avait un coup en tête. Et connaissant Moriarty, elle avait toujours un coup en tête, mais là… Une version renforcée de sa tenue, et lui donnant une silhouette plus éloignée de sa vraie physionomie… Et en parallèle une version plus légère, mais invisible, faite pour la femme sous la perruque.

Elle avait des Projets, ça se sentait. Et des Projets qui allaient au-delà de "tuer plus facilement", comme la plupart de mes clients. Et chaque ambition de mes clients était un pas de plus vers les miennes, d’ambitions.

"C’est tout à fait faisable, bien sûr. J’attendrais donc tes instructions pour ce qui est de tes collaborateurs, tu sais comment me joindre."

Je finissais de prendre en note les dernières demandes de la Lady avant de m’étirer un peu et, prenant avec moi ma tasse de thé, la rejoignit sur le canapé. En temps normal je ne prolongeais pas ce genre d’instants avec mes clients, mais Moriarty n’avait pas fini son thé et elle était loin d’être une présence désagréable. Je pouvais me permettre de discuter un peu avec elle.

Et puis, c’était peut-être aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ma cliente préférée. Mettre un orteil dans le pédiluve, pour voir si ça valait le coup de me mouiller un peu plus. Tout était métaphorique, bien sûr : je détestais la piscine.

"Tout de même, c’est bien dommage. Si tu n’avais pas tout ce bagage criminel, tu aurais pu bénéficier des offres de Detnerat pour ta combinaison civile. C’est plus industriel, comme produits, moins personnel que ce que je fournis, mais ils font ça sous trois jours."

Une ouverture banale et bien peu pertinente, en fin de compte. Mais ce n’était pas là où je voulais en venir. Je pris une gorgée de thé et mon regard se fit un peu plus perçant derrière le masque.

"Tu as entendu les rumeurs au sujet du PDG ? Oh, je ne pense pas qu’il s’agit plus que de bruits de couloirs, mais c’est assez intéressant."

C’était plutôt là, que je cherchais à venir… Ou plutôt, à l’étape qui suivait encore, dans la discussion.


La Forge fournit la qualité héroïque à VOTRE service en bold #4d79ff.
Ultra Archive
Playlist
Revenir en haut Aller en bas
Ryou Hanazawa
Messages RP : 258

Feuille de personnage
Titre: Lady Moriarty
Expérience: 335/900
Alter: split second
Rang C+





Ryou Hanazawa
Rang C+
Sam 13 Mar - 16:41
"Bien sûr."

Et là-dessus, il semblait que notre petit échange était terminé. Il aurait sans doute été possible de pousser plus loin l'échange d'idée, de raffiner et perfectionner plus avant, mais nous étions deux femmes occupées aux emplois du temps chargés. Un petit geste désinvolte de la main, une dernière gorgée de thé tiède le temps que La Forge finisse de prendre ses notes, et le temps allait sans doute venir de se séparer. J'étais justement sur le point de poser ma tasse et de me lever quand mon hôtesse est au contraire venue s'installer à mes côtés. Un geste surprenant qui m'a prise de court, mais je me suis vite adaptée en reprenant la tasse et en me tournant légèrement.

Comme je vous l'ait déjà dit, une des raisons pour lesquelles je m'étais si vite si bien entendue avec la Forge était son désintérêt total pour la papote et les sujets triviaux. C'était du moins ce que j'avais compris d'elle lors de notre première rencontre et la raison pour – disons un des raisons – laquelle elle avait toute mon estime. Qu'elle se mette soudainement à parler de Detnerat et de rumeurs comme si de rien n'était, comme le ferait une personne banale envers une autre personne banale, était donc inattendu et presque décevant. Je ne voyais que deux explications possibles à ce revirement, soit je m'étais entièrement trompée sur son compte – ce qui serait aussi tragique qu'inconcevable – et elle avait simplement besoin de temps pour s'ouvrir, soit cette discussion en apparence anodine était en fait savamment réfléchie pour une raison qui, avec si peu d'informations, m'échappait pour l'instant.

J'ai bien évidemment préféré cette deuxième possibilité. Mon sourcil s'est levé et j'ai accepté de jouer le jeu. Souhaitait-elle me jauger, apprendre mon avis sur le sujet ? Ou pensait-elle que j'en savais plus qu'elle, et espérait ainsi profiter plus ou moins formellement de mon réseau d'informateurs pour ses propres intérêts ? A moins encore qu'il s'agisse d'une tentative de rapprochement adapté à nos façons de penser, une technique de séduction expérimentale ? J'ai vite écarté cette dernière hypothèse, elle ne se comportait pas comme quelqu'un de séduit ou séducteur. Pour les autres, je ne pourrais être certaine qu'en laissant la discussion avancer et plus d'indices filtrer. Pour commencer, j'ai haussé les épaules.

"Je ne suis pas pressée – c'est bien sûr faux – et si je dépenser mon argent, je préfères encore encourager les petites entreprises en pleine expansion qu'une corporation bien implantée. Surtout si les présumées opinions politiques de leur PDG sont avérées."

Pour ceux qui ne suivent pas, le chauve serait un Destriste convaincu. Cette seule idée m'a arraché un soupire.

"La pensée destriste n'a aucune place dans la société moderne. L'idée de départ n'est pas exactement mauvaise, mais Destro s'est perdu quelque part en chemin. Il a mêlé ses désirs égoïstes et des méthodes violentes à ses revendications, et à cet instant le Destrisme a été souillé à jamais. Personne ne veut être associé à des terroristes, et c'est bien ce que Destro était. Surtout aujourd'hui, avec un Japon plus cosmopolite et international que jamais. Une révolution armée, ou juste une menace de révolution armée, causera la ruine du pays. Et puisque la seule évocation d'une « libération des Alters » fait penser au Destrisme, cette cause est bien trop délicate pour être laissée entre les mains d'un industriel."

Vous serez peut-être surpris d'apprendre que ce résumé était tout à fait sincère. J'exècre le Destrisme car ce n'est pas une vraie idéologie. Au pire de l'anarchisme camouflé, dans les faits une excuse pour pouvoir utiliser son alter sans répondre à qui que ce soit. Ce qui est une bonne idée, une bonne cause, mais si limitée, si étroite d'esprit ! Et surtout, une qui ne devrait à aucun prix être associée à de la violence. En voulant libérer les Alters, Destro a créé l'argument ultime pour les contenir, et ainsi donné une arme de plus à la machine oppressive de la société. Vraiment un homme égoïste et méprisable.


The Court of the Crimson Queen [Ryou] Signal11
Je rentre dans votre tête en #cc0000
Revenir en haut Aller en bas





Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Boku no Hero :: SUR LE TERRAIN :: Hosu (Tokyo) :: Quartiers résidentiels-
Sauter vers: