Réunion parents-profs [PV Arata]

D'ailleurs, c'est peut-être pour ça qu'il était si, disons, ouvert d'esprit. En tant que détective privé – je sais pas trop pourquoi il me l'a dit, mais bon. Un signe de confiance, sans doute ? En tout cas, c'était chic de sa part – il avait dû voir des trucs pas ordinaires. Suivre mon affaire d'un peu plus près que le tokyoïte moyen. Et globalement, comprendre que j'étais devenue réglo. Ce qu'il a fini par dire, d'ailleurs.

Enfin, d'abord il a fait une petite balayette en plein dans le mille. Ouep, comme il disait, héros c'était pas top pour les relations sérieuses. Pour les coups d'un soir ? Oh, ouais, pointez-vous dans n'importe quel bar ou boite de nuit avec une licence héroïque et une tête un peu connue, et vous trouverez des gens à ramener chez vous pour la nuit sans soucis. J'en ai pas trop profité, vu que je voulais surtout pas ramener des inconnus à la maison et les laisser rencontrer Mitsu, mais je sais que ça se fait. Pour les relations sérieuses, par contre ? Entre ceux qui ont peur des risques, ceux qui sont éblouis par le statut, et ceux qui ont pas forcément confiance en un représentant de l'ordre… ouais, c'est dur. Là aussi, je sais de quoi je parle.

Avec la réponse dans la question, forcément, j'ai même pas répondu. Juste un sourire, une main dans la nuque et un petit rire gêné, qui voulait dire « Touché » en langage universel. En même temps, il connaissait le sujet. Tout comme, et j'y reviens, il connaissait bien ma vie. Et visiblement, il la trouvait intéressante, ce que je peux bien comprendre. La curiosité, c'était un peu son taff, et des gens avec mon parcours ça court pas les rues. Je l'ai regardé hésiter et chercher ses mots, je me suis penchée pour bien entendre ses murmures et pas en perdre une miette, puis j'ai hoché la tête en souriant. Aaaah, la question. Ça m'a presque fait rire – mais je me suis contenue – et j'ai imité son ton feutré de conspirateur pour la réponse.

"Tu veux savoir mon secret, hein ?"

J'avais d'ailleurs pas remarqué qu'il était passé au tutoiement un peu plus intime, et j'ai suivi son exemple sans y penser.

"En fait, je ne me pose pas la question, c'est aussi simple que ça. J'ai grandi dans un quartier où le système n'aidait pas les gens, alors je le faisais à sa place. Maintenant, mon quartier est aussi sûr que n'importe où ailleurs. Où que j'aille, les héros et la police se chargent déjà de tout. Du coup, pour continuer à aider des gens, le plus simple était de faire partie du système. Pourquoi ils m'ont envoyé en cabane, c'est pas important."

Enfin ça, c'était la version publique. Pas qu'elle soit fausse, mais j'y aurais apporté deux nuances en vérité. La première, c'est que j'avais besoin de la respectabilité pour avoir la garde de ma fille. La seconde… est plus complexe. A sa façon d'en parler, pas difficile de comprendre que Arata trouvait tout le système des héros flingué. Il s'avère que je suis bien d'accord ; seulement, moi aussi je suis complètement flinguée. La baston, l'adrénaline, c'est plus fort que moi. J'ai besoin de ça. Dans n'importe quelle autre société, à n'importe quelle autre époque, je sais vraiment pas ce que j'aurais fait. Mais dans le monde d'aujourd'hui ? Il existait un travail consistant à sauver des vies, tabasser des gens, et se gaver de violence et de stress légalement. Pour moi, c'était le pied.

La constante, peu importe la version de l'histoire, c'était que je me posais pas trop de questions. Remettre le système en doute, vouloir changer les choses à l'échelle globale, causer une révolution, ce genre de trucs, c'est vraiment pas pour moi. Je suis ni une intellectuelle, ni une philosophe. Et puis…

"La façon dont les choses sont gérées maintenant sont pas parfaites, c'est sûr. Mais est-ce qu'on pourrait vraiment faire mieux ? Autrement, ouais, pour sûr, mais il y aurait d'autres soucis, et d'autres insatisfaits. Si on devait avoir une restructuration globale du système, bah je continuerais d'aider les gens autrement. En attendant, je peux le faire comme ça. Je suis quelqu'un de simple."

Pour essayer de convaincre quelqu'un, il faut déjà avoir un produit à vendre. C'était pas mon cas, et quelles que soient les idées de Arata, il a dû se dire que j'étais pas cliente. Sans doute à raison, d'ailleurs. Ce qui faisait que continuer sur le sujet des problèmes de la société et des héros aurait vite tourné en rond, on serait pas tombés d'accord, et on se serait tous les deux pris le chou pour rien. Pas super productif, surtout que, comme il l'a aussi remarqué, on était partis pour être là un moment. Shokanuru et Tantei, c'est pas super haut dans l'ordre alphabétique. Si on était coincés ensemble pour la soirée, autant garder la discussion agréable.

Pour peu, j'aurais répondu à son sourire avec un check, mais ça avait pas l'air d'être son genre. Il avait bien résumé la chose, pas grand-chose à ajouter, donc j'ai juste souri aussi. Autour, ça commençait à s'impatienter et à se poser des questions, ou à discuter, ou à trépigner un peu. Arata lui-même a été vérifier sa montre, avant de grogner un peu. Sa petite anecdote, pour le coup, ça m'a fait rigoler, puis j'ai haussé les épaules.

"Ils ont sans doute même pas l'excuse de la première fois, eux, en plus. Ils devraient savoir comment ça se passe. C'est pareil quand je dois faire des dépositions ou le moindre truc avec une file, tout le monde a un peu plus à dire que prévu, puis le suivant pareil, et ça s'accumule. C'est la base. Au moins j'ai pensé à enregistrer le… Ah, bah tiens."

L'ouverture d'une porte m'a interrompue, et toutes les discussions se sont interrompues d'un coup. Une jeune femme en est sortie, avec un marmot derrière elle qui traînait les pieds. Ils avaient pas l'air jouasse, l'un comme l'autre, sans doute que le professeur avait pas que des bonnes choses à dire sur cet élève précis. En parlant de lui, l'enseignant a passé une tête dans le cadre de la tête pour appeler le prochain parent. Qui n'était bien sûr ni Arata ni moi. Une femme d'une quarantaine d'année, une de celles qui était restée muette et lançait des mauvais regards aux autres, s'est redressée avant d'appeler son fils. Lui, de son côté, avait l'air de bien s'éclater avec ses potes, il avait aucune envie de bouger. Il a fallu que sa mère aille le chercher pour qu'il se décide à bouger, et que le trio disparaisse derrière une porte fermée.

Pendant quelques secondes, personne n'a rien dit. Il n'y avait que les enfants pour rompre le silence. Puis toutes les personnes occupées à s'ennuyer ont repris leurs conversations. Je me suis renfoncée dans ma chaise et j'ai regardé le plafond, comme s'il y avait la moindre chance d'y trouver quelque chose d'intéressant. Perdu, aussi ennuyeux que le vide. Alors j'ai soupiré.

"Toujours pas notre tour. Après, je sais pas toi, mais moi je suis pas pressée. En ce moment, c'est un peu la folie au taff, un peu de temps à respirer ça fait du bien. Ça doit être un peu pareil pour toi, non ? Avec le bordel en ce moment, un détective privé, ça doit être pas mal demandé."

Il faut dire qu'un sacré coup de pied avait été donné dans la fourmilière. Même si la désormais célèbre Alliance des Vilains avait perdu plusieurs membres dans l'opération, ils avaient forcé All Might à prendre sa retraite. Plus de Symbole de la Paix, ça voulait dire la guerre. Au sens figuré, hein. Le boxon, quoi. Les vilains indépendants ne se sentaient plus, les personnes les plus hésitantes avaient beaucoup moins de scrupules à céder aux sirènes du crime, et personne ne levait plus les yeux vers le ciel en attendant qu'un géant bleu et or vienne à leur secours. Il ne restait que les héros habituels, ceux considérés comme faillibles, forcés de faire de leur mieux pour combler le vide. Forcément, la confiance avait pris un coup et le doute apparaissait un peu partout. Pour un privé, ça devait être une putain d'aubaine.

Sa question m'a fait hausser les épaules. Pas la réaction à laquelle il s'attendait, sûrement, mais mes circonstances sont un peu exceptionnelles.

"Difficile à dire. L'héroïsme pro c'est encore nouveau pour moi, faut dire. J'ai encore du mal avec la vision globale de la situation. Puis j'ai jamais vraiment vu ce que c'était, être héros en temps normal. Je…"

A ce moment-là sa poche a vibré. Au cas où ce soit un coup de fil important je me suis arrêtée de parler. De toute façon, je savais pas trop quoi dire de plus. Je me prends pas la tête, je fais le taff au jour le jour et j'aide qui je peux. Est-ce qu'on avait plus d'interventions maintenant qu'avant ? J'étais moins active qu'à l'époque où j'étais une ado vigilante, donc c'est dire. J'avais aussi de la paperasse à signer, des règles à respecter, et une fille à chouchouter, donc c'est même pas vraiment comparable, mais… ouais. Le rythme je le tenais, et les collègues je les connaissais pas trop. On avait pas été à l'école ensemble, c'est souvent comme ça que les pros se font leurs premiers contacts.

Mais tout ça, ça aurait sans doute fait chier Arata, c'était pas intéressant. Enfin, il devait trouver la discussion un minimum prenante parce qu'au lieu de décrocher, il a tout de suite rangé le téléphone. Pas de soucis pour moi s'il avait voulu répondre, le taff c'est important. Je lui ai juste répondu avec un sourire amusé et un ricanement.

"Je connais. D'ailleurs j'espère vraiment que ça appellera pas ce soir, pour moi. C'est le soucis d'être un héros pro, on peut se faire réquisitionner s'il y a une trop grosse tuile et qu'on est dans le coin. Pas de repos pour les braves !"

Et pour plaisanter, j'ai plié un bras façon pose de bodybuilder. J'ai clairement la carrure qu'il faut pour que ça rende bien, même si avec le blouson, on voyait pas trop les muscles. C'était plus pour me la péter un peu, à moitié ironique. Puis je me suis renfoncée dans la chaise en rigolant légèrement.

"Me… zut. Avec ça je sais plus où on en était."

C'était pas très grave bien sûr. Mais ça m'a fait réaliser un truc. Discuter comme ça, naturellement, après avoir bien vidé mon sac au début, c'était relaxant. Un sacré ascenseur émotionnel qui avait complètement détendu l'atmosphère. Moi qui était si stressée en arrivant, je ne pensais même plus trop à ce que je ferais une fois dans le bureau avec le prof de Mitsu.

Marrant, comme question. J'ai levé les yeux pendant quelques seconde d'introspection, pour essayer de lire en moi ce qu'il en était. Est-ce que j'étais stressée ? En arrivant, ouais, très stressée, mais maintenant… Il m'a pas vraiment laissée aller au bout, j'ai donc arrêté de réfléchir et tourné mon regard vers lui, la tête toujours penchée en arrière. Ça, c'était plus simple comme question. Sujet. Truc.

"Pas moi qui jugerais, j'ai techniquement pas fini le lycée. On pourrait même dire que je l'ai pas vraiment commencé, vu le temps que j'y ai passé ! Et de toute façon, ils voient plus exactement la même chose que nous à leur âge, le programme a changé. Assez peu pour que je puisse suivre et aider Mitsu pour l'instant, mais je finirais larguée tout pareil, un jour ou l'autre."

Clairement, les études c'était pas pour moi. J'ai rien contre le principe, et si ma puce peut aller dans une grande école, être une élève brillante, et décrocher un diplôme qui claque bien, je serais à fond derrière elle. Mais moi, rester assise des heures, écouter des mecs palabrer, et tout retenir… Erk, non, j'ai l'impression de crever sur ma chaise, à m'infliger ça. J'ai dû bouffer des formations en ligne, en taule, pour rattraper tous les cours que j'avais pas eu puis préparer ma licence, et c'était l'enfer ! Alors que c'était en ligne, des trucs simplifiés et personnalisés !

Mais pour l'instant, elle en était à apprendre à écrire et à additionner des choses, donc c'était encore clairement à mon niveau. J'avais encore quelques années avant qu'elle me dépasse, à moins qu'elle soit particulièrement géniale. Ce qui était possible, hein. Mais pour l'instant, même si elle était bonne élève, ça semblait pas le cas, donc j'y ai pas trop pensé. Le temps de réfléchir à tout ça, j'étais arrivée à une conclusion sur un tout autre sujet.

"Et c'est marrant, mais nan, je suis pas tendue. Je l'étais en arrivant, mais maintenant, ça va. Le stress est parti. Peut-être que t'es doué pour calmer les gens. Ou peut-être que je t'ai filé mon trac ? J'espère pas, désolée si c'est ça."

C'était peut-être juste d'avoir parlé, d'avoir mis des mots sur mes doutes et mes angoisses, qui m'aidait à les gérer. Ou voir que d'autres, aussi, avaient leurs galères et que je n'étais ni seule, ni bizarre, ni plus mauvaise qu'une autre. Ou juste d'avoir pensé à autre chose et de m'être changée les idées. En tout cas, ça avait marché du tonnerre.

Heh, je l'ai bien pris. Puis bon, il aimait pas les héros mais il m'avait ni snobé ni craché au visage, alors qu'il m'avait reconnue et qu'on avait parlé taff. C'est qu'il devait pas les détester tant que ça, et il avait pas l'air du genre à déshériter son gamin pour ça. Par contre, gaffe, les gosses qui tiennent pas en place à l'école peuvent finir par se dépenser en-dehors, et pas canalisés, ils peuvent finir truands, ou vigilants… ouais, je sais, je parle d'expérience là, mais tous les enfants ne partent pas chasser les bully ou les yakusas. Le cas de Ren n'était pas encore désespéré. Surtout si il était encore à l'âge où il changeait de rêve et d'objectif de vie tous les quatre matins. Ça m'a un peu fait rire, j'avoue.

"Boarf, c'est jamais que deux façons d'aimer les animaux, après tout !"

Le petit haussement d'épaules résigné ajoutait au comique de son désespoir, enfin le mot est un peu fort. Sans doute parce qu'il était stressé et pas moi, mais ça rendait cette discussion un peu drôle. Même si ça devrait pas. Parce que si j'y réfléchissais un peu… c'était quoi le rêve de Mitsu ? Forcément, entendre Arata parler de son gamin comme ça, ça poussait à faire le parallèle avec la mienne, et la mienne elle en avait jamais parlé de ce qu'elle voulait faire. Peut-être qu'elle se posait pas trop la question, ou peut-être qu'elle avait des rêves plein la tête, j'en savais rien. Et pour le coup, je pensais pas lui avoir posé la question.

Il fallait que je lui demande, un jour. La faire parler un peu d'elle. Mais me connaissant, j'allais oublier, ou penser à autre chose, ou m'en souvenir au pire moment. Quoique. J'ai plongé la main dans mon blouson et sorti mon téléphone, pour y faire une note. Faire des notes sur comment discuter avec ma fille, j'en étais vraiment arrivée là… D'un coup, ma bonne humeur a un peu diminué. Mais si ça pouvait m'aider à être une meilleure mère, rien à foutre, je le ferais ! Demander… Son… Rêve… A… Mitsu. Et voilà, j'ai rangé le téléphone.

"Désolée, un truc que je voulais pas oublier. Mais t'en fais pas, il a le temps de se décider. Au pire, si il est vraiment investi et qu'il essaie des trucs, ou qu'il se renseigne, ça lui fera des expériences pour plus tard, quand il faudra vraiment prendre une décision, nan ? C'est plutôt chouette !"

Avant que j'ai le temps d'en dire plus, ce qui aurait de toute façon pas apporté grand-chose, la porte s'est rouverte. Vu le bruit qui montait de l'autre côté, l'entretient était pas si terminé que ça, et la mère avait l’intention de débattre jusqu'à la dernière seconde. Quoique, vu la voix aiguë, ça pouvait aussi être le môme, difficile de dire avec précision sans voir. J'allais pas me déboîter le cou pour voir.

"Eh beh, ça s'arrange pas."

"Ouaiiiiiis… Merci…."

J'aimais pas non plus être la prochaine à passer après ça, justement, comme le révélait sans doute mon sourire – forcé, pas très amical, et retroussé d'un côté par le dépit. Mais bon, il y avait pas grand-chose à y faire. J'ai posé les deux mains sur mes genoux et je me suis levée d'un coup, en étirant mon dos au passage. On était restés assis là sans rien foutre pendant un moment, mine de rien.

"Mitsu ?"

A l'opposé du gamin précédent, ma puce a tout de suite compris que je l'appelais et elle a redressé la tête. De mon côté, je lui ai tendu la main en souriant. C'est con, mais juste de la voir et me concentrer sur elle, ça m'a refilé le sourire. Un vrai, cette fois.

"On y va ?"

Elle a hoché la tête avec un de ses « Hmm » qu'elle fait tout le temps puis elle s'est remise sur les pieds avant de trottiner jusqu'à moi. Au moment de croiser la mère qui sortait, si j'avais été mesquine, j'aurais pu être fière que ma fille à moi, au moins, soit bien élevée et fasse pas de vague. Mais c'est pas mon genre, et j'étais surtout content qu'elle ne soit pas en rébellion ouverte contre moi. C'était visiblement une possibilité, et je ne sais pas comment je l'aurais vécu. Sans doute très mal.

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Au final, ça s'est bien passé. Cet entretien a globalement confirmé ce que je pensais déjà, à savoir que Mitsu est une gentille fille et une bonne élève, même si pas bavarde. C'était donc pas qu'avec moi, c'était pas une façon de m'esquiver. Ou alors vivre avec moi lui pesait tant que ça l'écrasait au quotidien, même quand je n'étais pas présente. Son instituteur avait visiblement peur de cette possibilité, et que je sois une mauvaise influence en général. Ses questions étaient assez orientées en ce sens. J'ai fait ce que je pouvais pour le rassurer, en essayant de rester honnête du début à la fin, mais je sais pas si j'y suis arrivée. A le rassurer. Au final, lui aussi savait qui j'étais. J'ai décidé de marketer ma mauvaise réputation, mais ça reste une mauvaise réputation, et j'ai perdu toute chance de m'en débarrasser.

Quand l'entretien s'est terminé, ma pauvre Mitsu était crevée. Faut dire qu'il était tard, on avait attendu, et elle avait dû se faire chier pendant toute la réunion. Au lieu de se lever de sa chaise elle m'a tiré sur la manche et je l'ai prise dans les bras pour me diriger vers la sortie. Forcément, le temps que je passe, certains avaient dû attendre leur tour. Dont Arata, que j'ai vu du coin de l’œil, toujours en train de poireauter. La gamine calée contre moi avec un bras, j'ai pu utiliser l'autre et lui faire un geste en passant.

"Bonne chance le privé, et à la prochaine."

Pour nous en tout cas, c'était rideau. La petite avait besoin de dormir, et moi aussi en vrai. Direction la maison.