Arata Tantei's Splinter Cell Feat. Satoru Akameshi

Arata Tantei's Splinter Cell

Ft : Arata Tantei

J’avais eu droit à trois jours de paix, pas plus. Cette nuit, les cauchemars m’avaient gentiment privé de deux bonnes heures de sommeil, c’était le signe qu’il était temps de revêtir mon masque et arpenter les rues.

J’essayais de ne pas trop réprimer les mauvais pressentiments qui m'envahissaient alors que l’eau brûlante venait me débarrasser de ma langueur matinale. J’avais pris chers ces deux derniers mois, il était peut-être temps que j’écoute un peu plus mon instinct au lieu de foncer dans le tas à coups d’objectivité. J’avais le droit d’avoir peur de mourir. Pour tout dire, c’était peut-être même le seul remède que j’avais contre le décès prématuré auquel je m’étais destiné.

Aujourd’hui j’allais laisser mes projets pro de côté pour me pencher sur la liste que m’avait refilée Maker. De la dizaine de noms présents, je ne reconnus que quelques-uns, d’entre eux pouvant être facilement retrouvé au travers d’une recherche google. Aucune des têtes connue ne valait la peine d’être chassé, c'était soit des opérations trops risquées, soit des dossiers déjà entres les mains des autorités. Peut-être que les autres étaint plus viable pour le simple vigilant que j'étais?

Je savais plus où moins où me rendre pour pêcher les informations dont j’avais besoin, après dix ans, j’avais fini par prendre mes habitudes à Hosu. En pas moins de 15 minutes je quittai mon appartement, ma ceinture abdominale remplie de dards chargés, mes gants plombés sur les mains et mon pull en kevlar sur le dos.

Il fallait bien une demie-heure pour arriver jusqu’à mon informateur depuis Musutafu, juste de quoi penser un peu. Pourquoi est-ce que j’avais peur comme ça… C’était le fait de me lancer, une fois encore, sur les traces de poissons potentiellement trop gros pour moi? Ça faisait bien cinq ans que je faisais ça pourtant, qu’est ce qui avait changé depuis? Une douleur aiguë me parcourut le dos comme pour me répondre. C’était en faisant le con comme ça que je m’étais retrouvé à devoir dézinguer toute une maison de Yakuzas. C’était aussi comme ça que j’avais frôlé la taule à plusieurs reprises en combattant auprès de héros. Sans compter ma rencontre avec Eiko qui m’avait carrément niké le cerveau.

J’avais peut-être besoin de faire un pas en arrière. Ces quelques noms pourris, je pouvais pas les rayer de ma liste tout seul.

Aaah l’odeur des rues paumées d’Hosu, une vraie madeleine de Proust! Les souvenirs qu’elle m’évoquaient étaient plutôt violents, c’est sans doute pour ça que j’avais emménagé loins d'elles après mon retour à Tokyo. Aujourd’hui ces souvenirs s’étaient ternis, recouverts par ceux liés à cinq années de vengeance. Le casque sous le bras, je me dirigeais vers le bar où se trouvait mon Oracle lorsqu’un gars passa à côté de moi avant de laisser tomber une carte à mes pieds.

Il ne prononça pas un mot, ne me jeta pas un regard, c’était une drôle de façon de délivrer un message.

Je jetais un coup d'œil sur le bout de papier. Une adresse et un horaire. Le rendez-vous était dans 10 minutes. Décidément, pas très efficace le messager, je me demandais depuis combien de temps on essayait de me contacter. Quoi qu’il en soit, c’est bien heureux que je fis volte-face pour retourner à ma moto. Suivre ce genre d’indications revenait sûrement à me jeter dans la gueule du loup, mais vu que c’est ce que j’allais finir par faire de toute façon, autant que ce soit avec le moins d’efforts possible.

J’avais quasi dix minutes de retard, l’odeur de tabac me heurta avant que je puisse apercevoir la momie en manteau.  Je retirai mon casque tout en m’approchant tranquillement.


 

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Ft : Arata Tantei

Hum… Phantom? Jamais entendu parlé, jamais vu, jamais croisé. Je m’étais arrêté dès que le gars m'avait répondu, tâchant de rester suffisamment loin pour pouvoir fuir si nécessaire. Je m’étais complètement remis du chaos de ces derniers jours, mais j’avais décidé d’opter pour une position plus sage. Pas besoin de se mettre inutilement en danger, je pouvais très bien l’entendre à quatre mètres de distance.


Je suivais du regard le lieux qu’il indiquait… puis tournait carrément la tête pour être sûr que c’était bien de CE bâtiment qu’il parlait. C’était pas la tour Detnerat ça? Si si, c’était bien ça. Ce gars prévoyait donc de s’infiltrer dans le bâtiment d’un des groupes industriels les plus riches du pays, un bâtiment probablement bourré d’informations sur divers héros et civils ainsi que de prototypes de … d’armes j’ai envie de dire… La sécurité d’un pareil endroit devait être plutôt dense et j’imagine que si j’étais là c’est que j’avais un rôle à jouer là dedans.

Ouais.

C’était complètement stupide d’infiltrer un truc pareil, une mission qui me ressemblait bien en somme. J’avais déjà fait le manoir yakuza, le labo caché du trafiquant moyen, la tour du géant industriel semblait être la suite logique.


Bien sûr Phantom, c’était déjà clair tout ça, mais tu ne m’as pas dit le plus important...


… oh… J’avais quitté notre objectif des yeux pour les reposer sur l’homme-momie. Encore? Mais… J’ai pas besoin d’argent...


… Bon, quatre mètres de distance ça ne m'empêchait pas de l’entendre clair comme de l’eau de roche, mais ça me forçait à parler fort. Est ce que j’avais envie de crier pour lui demander des infos? Non. Je réalisai donc trois pas en avant et repris d’une voix sourde.


C’était faux, il pouvait me dire que l’on allait se déguiser plombiers pour entrer par la porte de service, je serai toujours partant.


La situation dans laquelle je me trouvais était aussi inconnue que l’homme qui se tenait face à moi et j’étais plus que curieux de voir où cette histoire allait me mener.
 

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Ft : Arata Tantei

Bon, on va pas se mentir, son plan était encore plus foireux que ce que j’imaginais possible. Détourner l’attention de lasécuritét? Sérieux? Mais ça c’est juste envoyer l’un de nous au casse pipe! Pas étonnant qu’il propose de payer, payer un cadavre c’est pas…

Oh ...

Un clone ...

Intéressant!


Je levais une main à la manière d’un gamin sur les bancs du jardin d’enfants.


Oh, oui, des centaines même! Si je les posais toutes on était partis pour y rester la soirée!


Elle était bien belle sa diversion, mais si son alter avait un contre coups du genre “Si la copie se fait éclater, le porteur s'évanouit" bah ça voulait dire que j’étais tout seul dans ce délire, et tant qu’à faire, je préférai que cela soit clair dès le début. Au moins je pourrais d'or et déjà organiser mes futurs années derrière les barreaux.

Servir de moyen de locomotion à un mini mec avec une dent contre Detnerat.

Ça me ferait une chouette histoire à raconter à mes copains de cellule. Peut-être même qu’avec ça je pourrais remporter le premiers prix dans la catégorie humour des quod awards? Qui sait?

Quoi qu’il en soit, je m’étais rapproché et avais tendu mon bras afin que Phantom puisse venir se percher sur mon épaule. J’espérais juste qu’il n’était pas allergique aux poils de chats, parce que Picasso avait passé toute la veille à pioncer dans ma capuche.  
 

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Ft : Arata Tantei

Bon, j’étais pas sûr d’avoir compris tout ce que le petit bonhomme me disait mais j’avais pigé que les chances que la version taille réelle se fasse choper étaient minimes. Je le regardai disparaître au coin de la rue alors que phantom m'indiquait l’échelle de secours qui se trouvait à plusieurs mètres au-dessus du sol.  

La ruelle n’était pas large et je savais que je ne parviendrais pas à atteindre mon objectif si je prenais mon élan perpendiculairement au mur. J’allais devoir faire au wall run de côté, c’était pas forcément évident, mais j’estimais qu’avec un peu de volonté j’y arriverai éventuellement.

J’accrochai donc mon casque de moto à la base de mon sac à dos et m’exclamai:


Sur quoi je m’élançai. Trois pas au sol, suivi de trois impulsions contre le mur et je m’envolai vers le dernier barreau de l’échelle. Je m'attendais à ce que cette dernière tombe sous mon poids mais le mécanisme semblait coincé. A la force des bras, je me hissai de barreau en barreau en faisant attention de ne pas donner d’à-coups qui pourrait décoincer la structure. En quelques secondes je pris appui sur la plateforme métallique et entrepris de franchir les marches à pas de souris.

Habitué comme j’étais à emprunter ce genre d’issue, je parvenais à m’y déplacer sans faire de bruit. Les fenêtres devant lesquelles nous passions semblaient donner sur des pièces vides, mais je ne souhaitais pas courir le risque d’être vu et me faisait aussi petit que possible.

Quinze étages c’est très long. J’aurais bien tapé la discute, sauf que ça aurait un peu niqué tous mes efforts. Nous étions donc condamnés au silence.

L'escalier se terminait sur une porte close, il fallait encore grimper un peu pour atteindre le toit. J’enlevai donc mes gants avant de prendre équilibre sur la rambarde de sécurité et d’enfiler mes doigts dans une fissure dans le béton. J’escaladai ainsi la façade décrépie jusqu’à finalement atteindre notre destination.


 

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Ft : Arata Tantei

Qu’est ce qui sort d’un mini phantom? Un mini vomi évidemment! C’était plutôt sympa de sa part d’avoir attendu d’être arrivé pour faire par dessus bord, mon chat n’était pas aussi prévoyant à mon égard et je m’étais retrouvé plus d’une fois avec du vomi de Picasso dans les cheveux.

En attendant que mon acolyte se remette de ses émotions, je tâchai de prendre connaissance des lieux. Plusieurs citernes étaient alignées dans un coin, des câbles et tuyaux formaient des chemins tortueux et s’enfonçaient à différents endroits dans le toit, parmi toutes les vieilles odeurs, une contrastait particulièrement, elle provenait d’un objet qui attira mon attention…


J’écoutai le reste du plan tout en ouvrant le sac pour en découvrir son contenu. Le grappin était imbriqué dans un propulseur, j’avais jamais utilisé un truc pareil, mais ça ne devait pas être trop compliqué.

On allait donc faire un petit tour dans les airs, okay, why not. Le mini gars devait plus avoir grand chose dans le bide et c’était tant mieux.

J’évaluai d’un coup d'œil la distance qui nous séparait de l’énorme building, si on se contentait de se jeter dans le vide en profitant du mouvement de balancier, on allait juste s’exploser sur la façade comme des mouches. Le sac contenant plusieurs cordes, j’entrepris d’en attacher une à la barrière de sécurité, elle devrait nous permettre de nous retenir et de traverser plus tranquillement. Je la doublait de telle sorte à pouvoir la tirer une fois de l’autre côté et éviter de laisser des traces de notre effraction.

Je plaçai une  recharge d’air comprimé dans le propulseur du grappin avant de tendre la main vers mon acolyte.


Dans une détonation, le grappin s’envola direction un balcon bien au-dessus de nos têtes. Trois accoups pour vérifier qu’il était bien fixé, quelques nœuds pour m’encorder et nous voilà partit. La cordes de sécurité émettait un bruit de frottements suraigu contre mon gant alors que nous nous rapprochions rapidement de notre objectif.

En moins d’une minute, nous étions passés de l’autre côté, la seule trace de notre traversée étant le grappin toujours accroché au balcon, trois étages au-dessus de nous.


 

Arata Tantei's Splinter Cell

Ft : Arata Tantei

On monte donc, sage décision, en effet. On se donnait ainsi plus de possibilités et l'opportunité de cacher nos traces. Si les salles au-dessus étaient pires que celles que l’on avait là, on pouvait toujours redescendre. Par contre, d’un point de vue physique ça risquait d’être un peu coûteux. Je baissai rapidement mes barrières afin d’analyser mon niveau de fatigue, ça allait, je pouvais faire confiance à mon corps, il n’allait pas me lâcher une fois que je me trouverai suspendu au-dessus du vide.



Sur quoi j'étais monté sur la barrière du balcon d’un bond. Un coup d'œil en contre bas me suffit pour juger que l’on était haut…. très haut. Je me sentais confortable, d’autant plus que je savais mon testament entre les mains de mon frère. Ce serait un peu chaud pour lui d’expliquer à nos parents comment j’étais tombé du dixième étage d’un building sans révéler mes agissements criminels, mais il trouverait bien un moyen.

De toute façon, je ne comptais pas tomber. D’un pas assuré, je me déplaçais jusqu’au mur avant de réaliser un petit saut qui me permit d’atteindre un renfoncement dans la paroie. De là je me propulsai d’une vingtaine de centimètre pour atteindre la base du balcon juste au-dessus de nous.

Je répétai le processus à trois reprises avant de finalement atteindre le balcon où se trouvait le grappin. Je n’avais pas vraiment fais attention aux pièces devant lesquelles nous passions. Disons que j’étais un peu concentré. Si je ne ressentais pas de fatigue physique, il était clair que mon corps avait tapé dans ses réserves. Ma respiration était saccadée et de larges veines se dessinaient sur mes avant-bras.


Devant nous, la porte-fenêtre donnant sur le balcon était entrouverte. Pénétrer ce bâtiment aurait réellement été un jeu d’enfant si ce n’était pour la douzaine de personnes assises dans la salle, les yeux braqués sur un grand écran de télé. Les speakers crachaient une musique pseudo futuriste doublée d’une narration épique extrêmement exagérée. On aurait dit le trailer de mon jeu.