Arata Tantei's Splinter Cell Feat. Satoru Akameshi

Je n'avais jamais, de toute ma vie, tenu quelque chose d'aussi serré que comment je tenais la capuche de Red Eye en ce moment, La perspective de tomber de cette hauteur ne m'enchantait pas, mais pas du tout. Je faisais confiance à mon comparse pour ne pas tomber, mais comme il m'avait si gentiment précisé : C'était à moi de m'assurer de ne pas chuter.

On monta donc d'étage en étage, sans s'arrêter. Red Eye ne semblait pas trop observer les portes vitrés, je me mis donc à les regarder, prêt à faire signer à l'alpiniste de s'arrêter si je remarquais qu'une étage semblait mieux qu'une autre. Celui-ci continua sans relâche à escalader jusqu'à arriver à l'étage où le grappin avait prit son appuie. Étage où, le hasard faisant bien les choses, la porte était déjà entrouverte.

Plus inquiétant, une réunion semblait battre son plein, les participants étant absorbés par le visionnement d'une... Pub? Pour un nouveau produit?

Peut-importe, dans l'état actuel des choses, on ne pourrait pas entrer par là et, en plus, ça augurait mal s'ils tournaient un peu la tête et nous voyait.

Au même moment, comme si Lady Luck avait décidé de nous bénir de sa présence, le système d'alarme de l'immeuble se déclencha, provoquant un élan de panique dans la pièce. Les gens se levèrent aussitôt de leur siège, se dirigeant vers la sortie, curieux (et un peu paniquer) de voir ce qu'il se passait. Grand Phantom avait fait son boulot.

- Allez, on entre, avant que la poussière retombe... Et on va vers le haut ! À cette heure-ci, j'imagine qu'il n'y a pas beaucoup de réunion comme celle-ci !

Mon objectif était le 19ième étage et le bureau du PDG, Rikiya Yotsubashi...

On m'aurait tendu un tapis qu'entrer dans ce batiment n'eu pas était plus simple.

Le plan de Phantom commençait à prendre forme et je me disais, qu’au final, il savait peut-être ce qu’il faisait le bougre. Les plus stressés de la vie avaient quittés leur siège comme des ressorts, mais il nous fallut attendre une bonne minute pour que les habitués de l’alarme à incendie finissent de réunir toutes leurs affaires et quittent la salle. La vidéo avait été mise sur pause et, derrière les hurlements du système d’alarme, on pouvait parfaitement entendre l’agitation dans l’immeuble .

- On ne peux pas passer par les escaliers, on va se faire bloquer par la foule.

J’avais prononcé ces mots pour moi plus que pour mon acolyte, c'est pas comme si il pouvait faire grand choses de toute façon.

Dans ce genre de situation, la procédure était simple: Laissez tout derrière vous, restez calme et ne prenez pas l’ascenseur. Parfait! D’un coup d’épaule je dégageai de mon sac à dos pour en tirer ma casquette bleue.

Une casquette par-dessus un bandeau, est-ce que c’est pas un peu exagéré? Bah disons que j’ai pas pour habitude d’envahir des agences ultra sécurisées, autant dire que je préférerai essayer d’attirer l’attention le moins possible tout en restant masqué pour mon chère partenaire. Il avait l'air d’un bon gars, un vrai justicier de l'ombre et donc un potentiel ennemie. Mes actions n'étaient pas toujours des plus héroïques et je n'avais aucune idée d'à quel point Phantom était aligné avec mes méthodes et convictions, ni avec quelle facilité il pourrait m'envoyer en taule.

Quoi qu'il en soit. Je traversai la salle en deux bonds. Un coup d'œil dans le couloir et je confirmai ce que mes oreilles m'avaient déjà permi de déduire. Pas une âme qui vive à l’étage. Nickel. Les cages d’ascenseurs étaient super bien indiquées et en pas plus de 30 secondes, le petit “ding” caractéristique résonait dans l'étage vide.

- Tadaaa, et voici notre transport privé direction là où vous le désirez!

Alors qu'on entrait dans l'immeuble, j'étais un peu perdu dans mes pensés. Comme atteindre le 19e sans encombre ? Et idéalement, le plus rapidement possible, afin que nous puissions quitter le building et ses dangers avant que ceux-ci ne nous rattrape. Si toute la sécurité de l'immeuble se mettait à nos trousses, on ne ferait certainement pas de vieux os, c'était certain.

Alors que je réfléchissais toujours, tout en étant balancer par le rythme régulier des pas de Red Eyes, un son de clochette me sorti de mes pensées. Je leva les yeux pour voir... L'ascenceur. C'était ça l'idée génial de mon comparse ? C'était... Pas mal, je devais le reconnaitre. Tout le monde convergeait vers le bas, et eux allait vers le haut. Leur "véhicule" ne s'arrêterait certainement pas avant d'avoir atteint sa destination.

Vraiment pas mal.

- D'accord, on y va. Le 19e s'il vous plait !

Le bureau de Yotsubashi s'y trouvait. Était-ce lui l'homme louche de l'histoire, je l'ignorais. Mais pour avoir des liens dans un partie comme le Heartseeker, c'était sans aucun doute l'une des grosses pointures de la boîte. Et y'avait pas plus grosse pointure que lui...

- Une fois là haut, cherche la porte la plus euh...Extravagante ? On cherche le bureau du PDG et celui-ci, est euh... Tout un personnage, si tu vois ce que je veux dire...

Le moment de vérité approchait à grand pas. Mais quelque chose me trottait en tête. C'était facile... Trop facile? Je n'aurais pas su le dire... Je choisi de taire mes inquiétudes pour le moment, mais je gardai les deux yeux et les deux oreilles ouvertes... J'espèrais aussi que le grand moi avait pu fuir, comme prévu...

J’étais fébrile. Je sentais qu’on approchait lentement mais surement de notre objectif final. Au fur et à mesure que les chiffres défilait sur le petit cadran numérique et que nous escaladions les étages, la vitesse à laquelle mon cœur battait augmentait considérablement. Vraiment, nous allions tomber sur quelque chose de gros, j’en avais la certitude.

Ding

Nous y étions. Les portes s’ouvrirent devant nous pour dévoiler un corridor qui semblait très anodin, mais après quelques mètres de marche à peine et une nouvelle porte franchit, une simple pensée traversa mon esprit.

Jackpot.

Un nouveau corridor, mais cette fois complètement en verre. Vraiment le genre de chose qu’un PDG de grande compagnie qui faisait dans l'excès pouvait trouver utile d’installer dans sa tour. Et à l’autre extrémité de ce corridor, une porte, elle aussi vitrée.

- C’est là. Continue, on doit passer cette porte. Si elle est verrouillé, je suis équipé pour forcer la serrure.

Je pourrais simplement envoyer un micro-clone dans le mecanisme. Rien de compliqué…

Mais ce ne fut pas nécessaire. Alors que nous approchions de la porte, celle-ci s’ouvrit toute seule, nous dévoilant plus clairement le luxueux bureau, lui aussi complètement vitré. C’était un piège, c’était évident, mais il était trop tard pour que nous reculions. Si cette porte c’était ouverte seule, les chances pour que celle qu’ils venaient de passer refuse simplement d’ouvrir était très forte. On n’avait plus le choix.

-Allons y.

Une fois dans le bureau, je constata rapidement que celui-ci était complètement vide, à l’exception d’un meuble massif qui devait servir de bureau au président de l’entreprise. Peut importe qui nous invitait à y entrer, il n’était pas présent. Est-ce qu’on aurait droit à des gaz soporifiques ? Ou à des fléchettes empoisonnées ? Aussitôt que cette pensée eut traversé mon esprit, la porte se referma derrière nous et toutes les lumières s’éteignirent, des rideaux tombants et obscurant les fenêtres. Derrière le meuble en bois, une image fut alors projetée. Quatre visages. L’un d’entre eux, dans le haut de l'écran, était un peu plus gros et les trois autres, un peu plus petit, juste en dessous. Instantanément, je réussi à les identifier, ils étaient tous des figures assez connu

Tout d’abord, monsieur mon client lui-même Kokuu Hanabata, qui me fit un petit signe de la main. Chef du Parti Heartseeker, celui-ci était un homme politique très connu et populaire. À sa droite, Chitose Kizuki, directrice exécutive de la Shuiesha, l’une des femmes les plus influentes du pays. Et terminant ce trio se trouvait Tomoyasu Chikazoku, génie informatique et membre du conseil d’administration de Feel Good Inc., Trois personnes d’influence… Et finalement, le gros morceau…

- Arata Tantei et son compagnon, nous vous attendions.

Rikiya Yotsubashi. Nous étions en ce moment dans son bureau. PDG de Detnerat et plus grand créateur d’arme au pays. Je jetai un regard vers Red Eyes. Il avait mon nom maintenant et ça ne me plaisait pas du tout.

- Bienvenue à cette réunion exceptionnelle de l’Armé de libération des super-pouvoirs ! Maintenant que vous êtes là, nous pouvons commencer!

C'était quoi ce bordel. Ma pensée s'était répétée en écho dans les paroles de Red Eyes. On avait été piégé. Enfin, "on". Moi-même. Mon compagnon n'y était pour rien, il n'était qu'un pion dans tout ça. Mais moi, le "grand détective" que j’étais, je m'étais fait prendre comme un débutant. Par… Par "l'armée de libération"?

Encore une fois, tous ensemble, c'était quoi ce bordel?

-Probablement dans le top 3 des pires bordels où tu aies mis les pieds, mon pote…

J‘avais répondu en chuchotant à l'oreille de celui que j’avais entraîné dans ma chute. Qu'est ce qui allait se produire maintenant?

-Allons, allons, soyez sans crainte, nous ne vous voulons aucun mal. La preuve…

Les visages disparurent de l'écran, laissant voir deux gros bras qui tenait chacun d'un coté… Mon clone, la diversion. Démasqué, qui plus est… Comment avaient-ils pu le chopper? La voix de Rikiya retentit de nouveau.

-Nous allons laisser aller votre… "complice".

Faisant écho aux paroles du boss, les deux hommes armés lâcherent le grand Arata qui tomba au sol. Celui-ci regarda autour de lui et, comme l'aurait fait l'Arata original, prit ses jambes à son cou.

À l’écran, les quatres visages revinrent.

- Maintenant que notre bonne foi est prouvée, j’espère que vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que nous vous présentions notre offre?

Je n’étais pas convaincu par la fameuse preuve, mais je mourrais d’envie de savoir ce qui en était… Et surtout, je n’avais pas vraiment d’autre choix. Je gromelai donc une réponse affirmative et Rikiya poursuivit.

- Nous suivons les agissements du “Phantom” depuis quelques temps déjà. Vos agissements, pour la plupart, sont dans la même ligne directrice que ce que prône notre organisation. Mais votre identité nous échappait jusqu’il y a quelques semaines quand, en faisant quelque recherche sur un autre sujet, mon associé, monsieur Skeptic, est tombé sur un vieux rapport de police, mentionnant un incident impliquant un flic aux pouvoirs très similaire aux votres…

Il n’avait pas besoin d’en dire plus, je savais exactement de quel rapport il parlait. Ma dernière intervention dans les forces de l’ordre… Mais j’avais fait jouer de mes relations et ce rapport n’aurait plus dût exister… De quelles ressources disposaient-ils?

- De là, nous avons envoyé Trumpet pour vous fournir… Un test dirons nous. Que vous avez réussi avec brio ! Et en nous amenant en plus un second candidat fort intéressant ! Monsieur Red Eyes en personne ! Dont nous n’avons malheureusement pas encore percé l’identité à jour, mais ça ne saurait pas tarder… À moins que si vous voulez bien nous faciliter la tâche et retirer votre joli masque ?

Je me retournai vers mon acolyte. Vraiment, j’avais merdé. Comment allait-il réagir? On ne savait toujours pas qui ils étaient, mais eux en savait beaucoup trop long sur nous… Enfin, surtout sur moi, mais un peu sur nous…

Tel que j'aurais pu m'en douter, mon "associé" du soir rejeta la proposition de Rikiya d'un revers de main et sans aucune hésitation. Quoique nous ne savions toujours pas réellement en quoi consistait cette offre. Ni vraiment, qui ils étaient et en quoi consistait leur organisation...

- Je sais qui... Ils sont. Individuellement. Ils sont tous plutôt connus, à leurs façons, dans certaines sphères... Mais je ne sais pas... Qui... "Ils" sont. "L'armée de libération des supers-pouvoirs" ? C'est quoi ce... Bordel ?

Les visages sur les écrans devant nous affichaient diverses expressions. Si Rikiya et Hanabata semblaient amusés, Kizuki et Chikazoku semblaient plutôt ennuyés. Comme si mon ignorance les dérangeait particulièrement.

Avec patience, celui qui semblait être le patron reprit la parole.

- Notre "bordel", comme vous dites... Nous préférons le terme "organisation", au cas... En est une qui œuvre pour le bien de notre société.

Il prit une pause, avant de se lever et de se mettre à faire des pas à travers la pièce où il se trouvait. La caméra le suivit dans ses déplacements. Je me demandai pendant un instant si il avait un caméraman personnel ou si c'était une caméra automatique. Surement le deuxième choix, ils ne semblaient pas lésiner sur les moyens.

-N'avez vous pas déjà rêvé d'un monde... Où les gens étaient libres de vivre comme ils sont vraiment ? Sans avoir à cacher leurs pouvoirs ? Ce qui les définit vraiment ? L'armé de libération des supers-pouvoirs fut fondé en ce but par notre guide, Destro, il y a plusieurs années...

De sa main, il ramassa un petit livre noir qui se trouvait sur le bureau devant lui. Et le leva dans lui. Comme si c'était un symbole quelconque.

- Et en tant qu'héritier de sa volonté, moi, Re-Destro, j'ai choisi de faire renaître cette grande organisation et poursuivre les idéaux de mon ancêtre ! Et vous, Phantom... Et même vous, Red Eyes... Vous pourriez devenir des alliés importants dans notre quête ! Mais bien sûr...

Derrière nous, les portes s'ouvrirent d'un coup et la lumière revint.

- Vous n'avez pas à nous donner une réponse maintenant, vous pouvez prendre le temps d'y réfléchir... Vous savez où nous trouver.

C'était... Beaucoup d'informations d'un coup. Nous devions partir. J'avais des recherches à faire. Je fis un signe à Red Eyes de se diriger vers la porte. Nous devions prendre son offre et nous éloigner de cet endroit.

Alors que nous approchions de la sortie, Rikiya, ou Re-Destro, attira notre attention une dernière fois.

- Pour votre sortie... Les gardes vous laisseront passer, ne vous embêtez pas à escalader la paroi extérieure du bâtiment, ça n'en vaudra pas la peine...