Hey man have you seen her around ♫ (pv)

P A R T Y  H A R D

Qu'est ce que vous faites quand vous avez à peu près 16 ans, que les cours -physiquement épuisants, mais d'une manière agréable !- vous fichent la paix le week-end et que vous avez tellement de potes en ville que vous serez bien accueillie partout où vous irez !? C'est simple, vous sortez faire la fête ! Un ami, ou plutôt ami d'ami.. Ou connaissance de connaissance en avait organisé une, et c'était l'un des meilleurs moments. Ever. Le type avait une piscine chez lui, parfaite en début de soirée, un peu trop froide -pour le commun des mortels- quand s'invite la pénombre. Musique à fond, jeux, rires, bêtises, surf sur toi, sculptures de glace, musique amplifiée par alter, jeux à gages, alcool mais Linnea n'y toucha pas, puis encore plus de rires pendant des heures... Petit à petit, la fête s'était  calmée, et chacun était retourné chez soi. La musique avait changée pendant des heures et Linnea en a encore plein la tête lorsqu'elle, à son tour, prit le chemin de son foyer vers les dortoirs de l'académie.

Au départ cinq à rentrer ensemble, à rire et illuminer les rues de leurs chahuteries naïves pendant que la jour s'éteint, ils n'étaient maintenant plus que trois, puis bientôt plus que deux, à voyager à travers le centre ville au milieu de devantures de boutiques illuminées de néons. La nuit est si calme et apaisante ; tout, absolument tout, y prend des allures de mystère. Creuser un trou en journée ? Probablement pour planter un arbre. Mais la nuit... Probablement une très différente sorte "d'arbre".

La dernière accompagnatrice finira par changer également de chemin pour rentrer chez elle, laissant Linnea seule dans sa petite bulle d'insouciance au milieu d'une si belle nuit. Active comme elle est, il n'est pas rare de la voir parfois marcher en équilibre sur un muret, escalader un gros container de poubelle métallique pour front-flip un atterrissage de l'autre côté ou simplement se dandiner un peu comme si elle dansait quelques secondes lorsqu'elle marche. Il se fait tard mine de rien, ses pas la mènent un peu au hasard, elle n'y réfléchit pas vraiment bien qu'elle ne s'égare pas ! Le manteau de l'obscurité lui donne cette sensation d'énergie et de "puissance", de volonté, qu'on ne ressent parfois que la nuit. Elle se sent invincible. Bientôt, l'hybride renarde s'engage dans des ruelles moins fréquentées, un raccourci pour essayer de ne pas rentrer TROP tard. Le couvre-feu est probablement déjà un peu dépassé.. Mais juste un peu, en week end, ça devrait aller !

A l'aide de son alter, bien qu'elle ne soit pas censée l'utiliser, elle se créé une marche de glace qui lui permet de se hisser par dessus un mur,  saute et atterrit avec une roulade de l'autre côté. Désormais éloignées des grandes artères de la cité, seul le bruit de flaques d'eau parfois résonne dans les ruelles, la lumière faiblarde de rares néons qui clignotent ajoutent à l'allure lugubre du lieu en créant des jeux d'ombres sur son passage. A cela, se joignent de petits chantonnements qu'elle émet dans son insouciance. Puis l'interruption d'un miaulement ! Un trio de ptichats colorés observent avec curiosité le ballet nocturne de la renarde.  Perchés sur un mur, ils sont difficile à atteindre. Elle devra donc à nouveau se créer un bloc de glace pour aller caresser les petites têtes ronronnantes les unes après les autres, ayant apparemment déjà oublié qu'elle était pressée par le temps...

Les douze clés du bonheur
Un ouvrage par Stuart Montreal

Chapitre Introductif : La poursuite du bonheur

Le bonheur est une notion que nous peinons parfois à appréhender. Chacun l’identifie à sa manière et il n’existe pas une définition plus proéminente qu’une autre. Si une chose est commune à tous, c’est la recherche de ce bonheur sous toutes ses formes. Car sans bonheur, il n’y a pas d’espoir et sans espoir, il n’y a pas de vie.
La déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique de 1776, aussi communément appelée « bill of rights », proclame le droit à la liberté et la poursuite du bonheur. Si l’on en croit le Docteur […] 
Les douze chapitres de ce livre auront pour but de vous guider dans votre recherche du bonheur et d’affronter les obstacles qui se seront dressés ou que vous aurez dressé sur votre route. Prenez le temps d’appréhender chaque chapitre dans la mesure où […]

Chapitre 1 : Pourquoi chercher le bonheur

[…]
Que ce soit pour vous-même ou ceux qui vous entoure. Le bonheur est une chose que tout Homme recherche. Néanmoins, il arrive qu’une personne pense devoir s’en déposséder. Culpabilité, syndrome de l’imposteur, absence d’épanouissement dans sa vie sociale. Les causes peuvent être nombreuses et il est important de les identifier.
Pourquoi pensez-vous ne pas avoir droit au bonheur ? Peut-être ne vous sentez-vous pas concerné. Pourtant le fait que vous ayez choisi ce livre témoigne du contraire.[…]
Asseyez-vous un instant, trouvez un endroit isolé et prenez le temps de respirer. Vous n’avez pas forcément à le faire seul, vous pouvez inclure un objet qui vous est cher ou un animal de compagnie, l’essentiel est que vous ne vous sentiez pas jugé dans le processus.
A présent, regardez autour de vous et que voyez-vous ? Si vous avez respecté les consignes vraisemblablement peu de choses. Pourtant, vous avez sélectionné cet endroit. Alors demandez-vous, pourquoi cet endroit ?
Il a certainement d’avantage à vous apprendre sur vous que vous ne le soupçonnez. Continuez d’observer et vous trouverez certainement une chose plus frappante que le reste. Peut-être vous plaira-t-elle ou vous agacera-t-elle. Mais c’est bien cette chose dont vous devriez apprendre. Car si elle est parvenue à capter votre attention, ce ne peut être sans raison.

__________

Un tintement léger retenti, Ein relevant la tête de l’ouvrage dont il avait fini de déchiffre la phrase, fixant la créature qui ne semblait pas vraiment le regarder en retour. Elle secouait la tête, probablement pour chasser des insectes volant trop près de ses oreilles. Peut-être n’aurait-il pas dû l’apporter ici mais le petit nomu était très certainement ce qui se rapprochait le plus d’un animal de compagnie pour Kass, même s’il n’était pas tout à fait à l’imagine de ce qu’il voyait.

Tirant légèrement sur sa cravate, le lecteur assidu se mit plus à l’aise, légèrement balloté par la balançoire sur laquelle il avait pris place. Un square aux installations d’un autre temps, entouré de vieux immeuble vétustes et dont la grille bordant l’entrée signalait un arrêt municipal interdisant l’entrée. C’était un endroit tranquille, comme dans le livre et à présent, il fallait chercher quelque chose qui sorte de l’ordinaire. Quelque chose de frappant, peut-être agaçant.

Il y avait cet éléphant posé sur un ressort, rongé par la rouille au point que sa trompe gisait au sol. Le seul lampadaire opérationnel qui s’allumait et s’éteignait à fréquence toute sauf régulière, la poubelle dans le coin gauche du square, débordant largement ou peut-être tout simplement les cailloux qu’il pouvait sentir dans ses chaussures. Il y avait beaucoup de choses qui ne collaient pas. Mais était-ce vraiment quelque chose de frappant pour autant ? Ein ne comprenait pas ce qu’une seule de ces choses pourrait lui apprendre sur le bonheur. Mais peut-être n’avait-il tout simplement pas encore trouvé la bonne ? Car dans dans la ruelle attenante, un son plus irrégulier encore que le clignotement du lampadaire s’était rapproché.


Soutiens émotionnel ou pas, la créature que constituait le petit nomu était particulièrement bruyante quand il s’agissait de se déplacer. Ein ajustait légèrement son col au moment de se lever de la balançoire et de s’avancer vers la ruelle. C’est là qu’il la vit.

Méprisable, candide, souriante et marquée par la difformité d’un alter. En somme, tout ce qu’il n’appréciait pas de voir et l’envie de ressasser des souvenirs plus radicaux. A moins que.. Il s’avança, poussant la grille menant à la ruelle. Il avait trouvé quelque chose de frappant et d’agaçant à la fois.

Agissant comme un tout, les trois félins semblent effrayés par la même chose en même temps sans que Linnea n'ai entendu rien de plus qu'une vieille grille grincer au loin et quelques bruits de pas claquants sur le sol de pavé. Pas vraiment de raison de s'inquiéter, mais alors que les félins filent du mur, elle se hisse à celui ci en dérapant un peu du pied sur les parois escarpés, en s'égratignant un peu les genoux pour regarder par dessus... Yeaaah c'est la résidence de quelqu'un. A moitié dans le vide à faire ces ptits bruits de salive censés attirer les chats et quelques miaulements comme si elle pouvait communiquer avec eux, elle capte après trois ou quatre secondes qu'on vient de lui parler. Encore à moitié vautrée sur son mur, elle tourne la tête par dessus le muret puis répond :

Heep ! Bonsoir ! Pas une cambrioleuse, c'est promit !

Puis se laisse retomber pour atterrir avec souplesse à côté du bloc de glace, les genoux un peu fléchit, hopla. Sans méfiance aucune, elle ira s'approcher de l'inconnu en sautillant presque un pas sur deux ; sa queue blanche touffue remuant derrière elle au gré des mouvements, presque brillante sans l'obscurité. En chemin, son ptit sourire tendre ne la quitte pas, et elle observe l'inconnu ou du moins le peu qui lui en est révélé. Oh. Un masque. Curieux. Peut être un costume de héros ?

Il avait sur le mur trois ptichats A-DO-RABLE mais ils ont eu peur ... Si y'avait pas eu un témoin je crois que j'aurais sauté sans hésiter pour aller les retrouver, hahah !~

Tout en parlant, elle arrivera donc en face de lui, si tout du moins l'étrange personnage masqué se laisse approcher.

Dooonc~ sachant que c'est un crime et que ça aurait surement mal tourné pour moi, est ce que je peux connaitre le nom du héros qui vient de me sauver !? Je ne crois pas reconnaître le costume, hahah~ Désolée ! Moi c'est Linnea, et huuumm .. Je suis censée retourner à Yuei mais j'ai du me tromper de ruelle une fois où deux et me voila dehors super tard.

Non pas qu'elle ai réellement besoin de se justifier face à un inconnu lambda, mais si c'est un héros comme elle le suppose.. Elle prend les devant avec cette justification. Car malgré tout, quelque chose la chiffonne un peu. Une feinte intuition l'a suffisamment mit sur la défensive pour qu'elle ressente ce besoin sans même l'avoir réellement analysé pour le moment. A peine deux secondes après avoir fini sa phrase, voila que la demi-renarde se trouve à observer le vide, les yeux rêveurs en train de réfléchir et se demander pourquoi est ce qu'elle vient de dire ça. Zoning out.

Ce n’était clairement pas le genre d’échange auquel il était habitué. Qu’il s’agisse du ton de la conversation ou même du sujet. Une histoire de cambriolage ne représentait aucun intérêt, sauf si ce genre de choses étaient justement ce que visait le livre.

Ein restait silencieux, droit imperturbable, les bras le long du corps et au bout de sa main droite, le livre, son doigt servant encore de marque page. Elle ne ressemblait pas à ses interlocuteurs de l’alliance mais elle ne ressemblait pas non plus vraiment à Kass, sauf peut-être pour les cheveux, un peu. La souplesse en plus, évidemment.

Toutefois, il s’identifiait bien à ce problème de témoin. N’étant pas un « voleur » à proprement parler, il devait tout de même vérifier l’absence de caméras et avait dû se faire à l’idée de trouver régulièrement un semblant de masque lorsqu’il ne pouvait plus les éviter. Il aurait été problématique que la vie de Kass soit impacté par tout cela. Heureusement, on pouvait toujours se débarrasser d’un témoin. Ils partageaient donc au moins certaines conceptions, peut-être pourrait-elle bien lui apprendre quelque chose. C’était la première fois que quelqu’un riait en sa présence, étrange. Vraiment.

Ein n’était aucunement vexé de ne pas être reconnu. Son « design » n’étant pas tangible, les caméras ne captaient qu’un homme encapuchonné avec un masque. Les cheveux bleus, le « vrai » masque et le costume ne pouvaient apparaître que dans des portraits robots décrits par ses victimes tels que le docteur Kazura avait fait faire. Et surtout, il n’était aucunement susceptible à l’égard de sa notoriété. Ce n’était pas son moteur.

Elle parlait beaucoup mais cette femme s’appelant Thready aussi donc il n’était pas aussi agacé qu’il ne l’avait été lors de leur première rencontre, quand bien même l’utilité de son discours était très discutable, c’était une approche qu’il n’avait jamais vue. En effet, personne n’avait jamais pris la peine de lui demander son nom. Banshee, c’est ainsi que l’alliance l’appelait mais c’était une appellation qu’il n’avait pas choisie et à laquelle il ne s’identifiait pas.

Il n’allait pas la tuer pour l’instant. Elle avait l’air de coopérer mais mieux valait être prudent.

Dans le dos de la jeune fille de larges pieux émergeaient en silence du sol, couleur sang. Le terroriste présumé ne voyant pas d’intérêt à se renouveler. C’était bien une menace mais encore fallait-il essayer de faire demi-tour pour s’en apercevoir.


Ein tourna des talons, se dirigeant de nouveau vers l’air de jeu. Cet endroit aurait pu faire l’affaire mais il était sensé… Quel était le mot déjà ? Il s’arrêtait en plein dans sa marche, ouvrant le livre pour retrouver le mot « l’endroit isolé de son choix ». Qui n’était pas la ruelle mais bien l’aire de jeux. Il allait faire les choses selon les règles.

D’ailleurs Yuei, n’était-ce pas le foyer pour dégénérés qu’ils avaient attaqués la dernière fois ? Ein n’avait pas le même mépris pour ces étudiants héroïque, il l’accordait équitablement entre chaque détenteur d’alter. Mais si elle se formait bien pour devenir un « héros », il devrait probablement éviter de la sousestimer, trop.

Dans l’air de jeu, le petit nomu qui était toujours assis au pied de la balançoire pencha la tête, faisant tinter les cristaux de son cou en constatant le retour de son donneur d’ordre.

Ein, dos, tres, quatrooo !~ Hahah ! Désolée. Enchantée, plutôt. Le nom me fait juste penser à cette chanson. Un meme amusant ! .. Attend, tu sais ce qu'est un meme, non ?

LETZGOOO, le mystérieux Ein semble bien austère. Calme. Silencieux. Mais il ne lui donne pas réellement l'impression d'être fermé pour autant, et c'est en réalité le genre de compagnie que Linnea apprécie la plupart du temps. Assez pour que déjà quelques blagues et autres clowneries lui viennent en tête, dans son petit monde mentale l'ambiance est plus détendue que jamais. La voila donc un peu plus près, assez pour jeter un oeil au bouquin entre ses doigts sous la lueur faiblarde et voir le titre ; les douze clés du bonheur. Et en chemin, elle pianote sur son téléphone, bien déterminée apparemment à lui montrer ce qu'est un meme.

"Okay okay j'arrive, je te retrouve une vidéo attend~ Tu vas voir, c'est un chat qui commence à tourner à toute vitesse et les gens ont édité la vidéo pour le faire tourner de plus en plus vite et rajouter la musique d'"HELICOPTER HELICOPTEEER" dessus- puis il voyage en Angleterre, en Russie, aux USA..."

Puis au moment même où Ein terminé de regarder son livre, elle vient lui glisser son téléphone sur la page ouverte pour qu'il puisse voir la vidéo d'une dizaine de secondes... Qu'elle avait apparemment très bien résumé. Bien sur, elle y associe ses commentaires, et ne s'arrête qu'une fois à l'extérieur de la ruelle, lampe de téléphone activée pour y voir un peu plus clair.

"Tiens ! Je savais pas qu'il y avait un parc ici. C'est plus glauque en soirée~ mais..."

Et la voila partie à toute vitesse vers le parc en question, prend appui d'une main sur une vieille clôture en bois qui l'entoure puis saute par dessus pour aller atterrir sur un de ces jeux typique de parc : une espèce de balancoire à bascule. Elle grimpe du côté bas pour marcher en équilibre, bras écartés, vers le côté haut juste pour s'amuser puis passe d'ici à une grimpette sur un grand dôme métallique, désormais rouillé et tordu, dans lequel les gamins devaient se planquer il y a longtemps. En hauteur, elle s'asseoit, observant la progression d'Ein.

"Au fait ! Les douze clés du bonheur. De quoi ça parle ? Il y a quelque temps~ J'avais imaginé un monde, une société, je ne sais pas, dans laquelle on essaierait de favoriser l'harmonie, de maximiser le bonheur... Et.. Je me suis posé une question. Est ce qu'il faut vraiment vouloir être heureux ? Je veux dire... Est ce qu'on peut vraiment voir le bonheur comme une fin en soi ? Quand on y pense, chasser le bonheur, c'est un effort. Et une fois dans le bonheur, que faire de plus ? On s'ennuie ? Est ce que ce n'est pas l'absence d'un bonheur et la présence d'un manque qui nous donne envie d'agir et... Qui nous ... Ooh joli ce tag~ Vient voir."

Vlan. La voila passée à autre chose, allongée sur le sommet du dôme et sur la rouille pour pouvoir se pencher un peu vers un trou de la structure. De la question du bonheur à sa démonstration, la simple trouvaille d'un visage bleu tagué sur un fond étoilé qui "transitionne" entre la peau du visage et le décor semble suffire à la rendre heureuse. Eclairé à la lumière de son téléphone, le trésor ainsi trouvé prend une allure éthérée...

"J'me demande qui a fait ça.. Comme s'il voulait pas qu'on le voit. Ou voulait pas être vu ! Enfin bref, le bonheur c'est parfois comme une i.. llu.. Huh ? "

Puis elle relève son téléphone, le peu de lumière s'est réfléchi sur une surface étrange plus loin. Une espèce de ... Petite créature près d'une balançoire, au dos couvert de cristaux brillants sous sa lumière. Sourcils froncés, la voila curieuse et en pleine analyse ; elle tente bientôt d'appeler la mystérieuse créature...

"Qu'est ce que c'est qu'ça ..? Huhh ? Helloooooo ? "

De quoi parlait-elle ? Pourquoi ne s’arrêtait-elle pas de parler ? Aucune question ne lui avait été posée, aucune réponse n’était attendue non plus. Pourtant un flot ininterrompu d’inepties sortait de sa bouche et Ein ne comprenait pas. Toujours silencieux face à l’agression verbale, il se ravisait. Thready était bavarde selon ses critères mais cette fille était encore autre chose. Au point qu’il ne se demande si une difformité ne l’empêchait pas de se taire. Si ce moulin à paroles était en réalité le seul moyen pour elle de respirer. Le raisonnement semblait logique. Il n’allait pas la plaindre pour autant quand de toute évidence elle se servait de cet handicap pour altérer la concentration de ses adversaires. Ce centre pour dégénérés avait du lui apprendre ce genre de choses.

Cela dit, Ein était un habitué des cris et des plaintes, il en faudrait donc d’avantage pour l’intimider. Cette fille avait encore beaucoup de progrès à faire. Cette vidéo qu’elle lui montrait, certainement la démonstration d’une autre forme de torture encore au stade expérimental paraissait tout aussi disproportionnée que trompeuse. Un chat pourrait être envoyé dans un autre pays, possiblement mais il serait trop ambitieux de faire subir à un « homme » le même sort. La chanson qui couvrait la bande n’avait rien d’intimidant non plus.

Tandis qu’ils quittaient la ruelle, la grille se referma derrière eux dans un grincement. Rien que la fille n’aurait pu couvrir avec sa voix. Et sans besoin d’obstruer la ruelle comme il l’avait fait, Ein laissa reposer les piques ensanglantés qui regagnèrent le sol avant de disparaître complètement.

Et la voilà qui parlait du bonheur. Elle avait donc compris la raison de sa détention. Dans ce cas la communication ne devrait en être que plus facile. En théorie. Car à nouveau, Ein restait de marbre face aux élucubrations de sa victime. Tout simplement car il ne comprenait pas. Le livre qu’il tenait et qu’il venait de refermer était déjà suffisamment peu accessible à ses yeux. Alors comment aurait-il pu comprendre ce genre de propos ?

Dans son introduction, le livre avait prétendu laisser une place à l’interprétation. Que le lecteur devait se laisser guider par ce qu’il penserait juste pour tirer le meilleur de son apprentissage. Et peut-être à tord mais Ein en avait déduit que cette fille serait plus claire sur la question du bonheur que le livre ne le serait, ou du moins de son point de vue. Mais déjà, il devait savoir.

« Tu es heureuse ? »

Il y avait quelque chose qui l’excitait et lui donnait le sourire mais si cela correspondait au bonheur, il était à douter que cela soit réellement bon pour Kass. Dans le cas où ce bonheur viendrait accentuer ses réflexions et ses inconsistances, peut-être valait-il mieux qu’il soit un peu moins heureux. Et si cette fille était vraiment heureuse, elle était peut-être la première personne heureuse qu’il croisait. Ce qui aurait voulu dire que tous jusque là étaient malheureux. Dans ce cas la tâche serait d’autant plus difficile. Néanmoins, si elle lui répondait par la négative, elle serait inutile.

Ein restait immobile, le regard posé sur le moulin à paroles. Il ne prenait pas la peine de regarder en direction de Petit Nomu qui n’était pas vraiment dans la discussion. Il n’était pas doué de parole et n’était certainement pas heureux non plus.

« C’est mon soutien émotionnel, il ne bougera pas. »

Elle pouvait donc l’ignorer et se concentrer sur lui. La créature, toujours dans l’application de l’ordre qu’elle avait reçu restait assise, ses cristaux éteints se contentant de réfléchir la lumière de la lampe torche du téléphone.

"La plupart du temps, oui"

Avait simplement répondu la renarde, perchée sur le jouet. Son soutien émotionnel.. Donc ça devait bien être un alter, ou quelque chose comme ça, ayant prit forme ! Puisque Ein a l'air de le connaître et de ne pas s'en inquiéter, elle choisit de ne pas s'en préoccuper non plus, et tourne de nouveau la tête vers lui, assise en tailleur désormais.

"Le bonheur, on en parle toujours comme quelque chose que l'on recherche, non ? Comme une quête ? Mais le problème, ce n'est pas de l'obtenir. Le problème, c'est de savoir quoi chercher. Y'know, plus j'en parle la et plus je crois... Que le bonheur c'est une conséquence, yeap ! Conséquence de nos vies, de nos actions, de nos chasses, mais tu dois encore savoir quoi chasser, et ça..."

Zwip, soudainement, elle se met à dévaler le long de la structure métallique, glissant sur un toboggan de givre collé à la paroi qu'elle créé au fur et à mesure du mouvement. A pas de loups, elle approche du "soutien émotionnel" en s'amusant à faire réfléchir la lumière sur ses cristaux, dessinants sur le sol des motifs d'ombres et de lumières qu'elle s'amuse à perturber parfois avec sa main ♫

"Et avant de rechercher quoique ce soit, peut être que tu devrais te demander ce que tu cherches... Ein ! Tu m'écoutes ? Le bonheur !  Il a quelle forme pour toi, ou plutôt, il DEVRAIT avoir quelle forme pour toi ? Il n'est pas facile à voir, ni chez soi ni chez les autres. Certaines personnes dépressives n'en laissent pas la moindre impression jusqu'à ce que ... Bref ! Si tu ne te poses pas cette question, tu ne sauras jamais si tu t'en approches ou non !

Puis d'un volte-face, elle se tourne vers Ein de nouveau, projetant toute la force de sa lumière de téléphone vers lui avant de l'abaisser et de marmonner un "oups, désolé !". Ensuite, elle avance de nouveau vers l'homme masqué jusqu'à se trouver de nouveau face à lui.

"Si tu veux savoir ce qui me rend heureuse... C'est bien simple, j'ai de la créativité ! Beaucoup ! Et j'aime pouvoir l'exprimer avec mon entourage. J'aime les voir partager mon excitation quand une idée me vient en tête, j'aime voir leurs yeux briller devant quelque chose que j'ai créé par moi même à 100%. J'aime me dire que je leur donne un petit moment de bonheur et d'harmonie, et que comme un caillou lancé dans un lac, ces bonnes ondes se propagent ensuite dans le mooonde~. Discuter de ces idées, comme ça, ici, au milieu des lumières de la nuit... Ca fait partie de mon bonheur. J'aime la nuit et c'est tellement rare d'avoir l'occasion d'en partager, hahah ! ~

Ein n’avait rien compris à ce charabia. Beaucoup d’élucubrations sur le bonheur, l’affirmation qu’elle se sentait heureuse. Mis à part ça, cette fille semblait clairement vouloir l’embrouiller. Ou s’embrouiller seule. Ce qui laissait planer un doute sur un intellect très avancé ou au contraire extrêmement déficient. Même s’il y avait certaines évidences, il ne pourrait pas simplement se contenter de l’écouter jusqu’au bout. Il allait la faire collaborer, qu’elle le veuille ou non.

« Parle moins vite et plus clairement. »

Il n’avait pas toute la nuit et s’il se montrait très patient jusqu’à maintenant, cette patience avait des limites. Une fois de plus, il n’avait rien de personnel contre les dégénérés de Yuei mais cela ne signifiait pas pour autant qu’il en laisserait un lui faire perdre son temps. Peut-être était-ce le fait de la voir constamment en mouvement qui empêchait Ein de faire sens de ses paroles. Ou même qui l’empêchait elle d’être claire. Dans tous les cas elle bougeait bien trop à son goût et si ce n’était pas utile à leur conversation, elle devrait s’en passer.

Il pouvait être difficile d’être menaçant sans se mouvoir mais aux yeux de l’ex-terroriste, la situation était sans ambiguïté. La voix tordue comme si plusieurs se superposaient, le masque empêchant de voir ses expressions faciales ou encore la froideur de son attitude étaient tant de choses qui faisaient naturellement peur. Ein était tel un animal toxique aux couleurs vives pour avertir du danger. Elle ne pouvait donc pas ne pas savoir. Des enfants auraient été mieux avertis.

« Assieds-toi et arrête de bouger. »

Et comme ses facultés mentales n’étaient encore pas nettes, il prenait le temps de lui montrer du doigt l’unique balançoire encore fonctionnelle. Hors de question de la voir remonter sur cette chose en taule, il y avait déjà eu suffisamment d’acrobaties. Elle allait devoir se concentrer réellement sur ses questions à l’avenir. Sans quoi, la méthode employée pourrait être bien plus douloureuse. Mais elle s’en doutait nécessairement déjà.

Le petit nomu n’était là qu’en sa qualité de support émotionnel. Il n’aurait donc pas à s’impliquer dans l’optique où il en viendrait à la manière forte. Cette chose difforme, même si elle avait la qualité de support, il préférait en rester loin, ne pas y avoir recours. Et si elle restait dans cet appartement pour assurer l’intégrité physique de Kass, il n’était pas Kass et il n’aurait pas besoin de ce genre d’aide.

Alors, cette fille turbulente allait-elle l’écouter ? Il n’accorderait pas de seconde chance en ce sens. Allait-elle enfin lui parler du bonheur dans des termes qu’il serait capable de comprendre ?

Parler moins vite. Urgh. Pas la première fois qu'on lui faisait cette remarque malheureusement. Parler plus clairement en revanche... Damn ! Malgré le débit de parole insensé, pour elle, tout était très clair ! Mais elle était pleine de bonne volonté, la renarde, et après avoir marmonné une excuse vaguement gênée -oui, la remarque vient tout de même de lui mettre un petit coup au moral- elle inspire, expire, longuement avant d'essayer de reprendre. Plus lentement. Egalement plus concise.

En une phrase... Je pense que tu devrais t'interroger sur ce qu'est le bonheur avant de le chercher, chez toi, ou bien chez les autres.

CONCISION. Elle a envie d'en dire plus, le cerveau bouillonne sur place, mais se force à ne rien rajouter au point de tirer une ptite grimace en serrant les dents, gnnh. Arrêter de bouger, en revanche, ça n'allait pas être possible. Bien que cette fois ci, elle sentait quelque chose d'un peu plus... Menaçant. Enfin. C'est juste un alter étrange, n'est ce pas ? Pour l'instant, elle n'en pense guère plus. Les alters "effrayants" de prime abord sont loins d'être rares.

Hum.. Je tiens pas assise, désolée~ Mais j'essaie de me calmer un peu, c'est promit, okay ? Sorry~ Je sais que je m'emporte un peu trop.. Parfois !

Plutôt que de partir s'asseoir sur la balançoire, elle ira saisir la chaine, et avec son élan, grimpe dessus d'un bond pour se balancer comme une pirate accrochée à ses deux cordes ! Bien que l'ambiance semble soudainement s'être assombrie un peu dans sa ptite caboche, elle n'en est pas encore au point de se sentir en danger. Son mouvement de balancier continue ainsi d'avant en arrière sans qu'elle n'y mette vraiment de poids, puis la renarde pivote vers Ein en plein vol. Jette un coup d'oeil au ptit Nomu, puis commence finalement à mettre du poids dans ses jambes pour que la balançoire reprenne ses mouvements.

Hey, ton alter est un peu.. Un peu effrayant~ ... Bref. Donne moi juste un exemple. Une chose qui, à ton avis, te permettrait d'atteindre le bonheur tel que tu le vois. Et quels moyens tu te donnerais pour y accéder...

... Car il va falloir que je rentre bientôt, mais je reste encore quelques minutes~

Oh. Right. Le lycée, son absence...

Eh bien il n’en savait rien. Ein n’avait pas la moindre idée de ce qu’était sensé être le bonheur. Et pour une « personne » qui avait tenu une cuillère pour la première fois il y a moins d’un an, capter la subtilité d’une notion aussi subjective relevait de l’impossible. Pourtant ce n’était pas ses efforts qui manquaient, entre ce livre et cette fille, il devait avoir tous les éléments en sa possession pour comprendre. Si c’était toujours indéchiffrable, cela ne pouvait signifier que deux choses. Soit la mutante lui cachait volontairement la définition claire, soit elle était incapable de lui donner. Malheureusement pour elle, elle avait déjà reconnu savoir ce qu’était le bonheur, partager ce savoir avec Ein n’était donc plus vraiment une option.

Le fait que ses propos soient plus concis n’avaient en réalité rien changé à la problématique. Comme il pouvait comprendre qu’ue citron était jaune et qu’une anguille était sous l’eau, se contenter de replacer le mot qu’il en comprenait pas dans une phrase était tout sauf suffisant. Peut-être se moquait-elle de lui en fin de compte.

« Ce n’est pas satisfaisant. »

Pire, elle refusait de s’exécuter alors qu’elle n’avait qu’à s’asseoir ? Improbable d’imaginer qu’elle n’en soit pas physiquement capable. Enfin, Ein était bien naïf dans une certaine mesure mais il l’avait vue s’asseoir en haut de cette chose en métal, elle s’était donc déjà trahie. Sa « balançade » ne pouvait donc relever que de la provocation. Elle lui signifiait qu’elle n’avait pas peur de lui et visiblement, il revenait à Ein de prouver à la mutante qu’elle avait toutes les raisons d’avoir peur. Toutefois, cette fois, au moins une question était claire.

« Tous les moyens. »

Il n’y avait absolument rien qui pourrait se mettre entre lui et cette compréhension du bonheur. Cet outil était nécessaire, non indispensable et il ne reculerait devant rien. Certainement pas devant une mutante en tous cas.

Et comme elle semblait empresser de partir, en plus de le provoquer depuis la balançoire, Ein fit quelques pas en arrière, s’accordant la distance idéale pour se faire comprendre. Presque pensif alors qu’au même moment, des pointes rouges s’échappaient de la chaîne de la balançoire se brisant plusieurs fois pour que la tige rigide parvienne à agripper les chevilles et les poignets de la mutante. Comme des ronces ensanglantées prêtes à sanctionner le moindre écart. La position aurait certainement été plus facile à tenir si elle s’était contentée de s’asseoir comme il l’avait exigé.

« Je n’ai pas fini. »

Pas satisfaisant, huh.. A ce stade elle commence clairement à avoir l'impression qu'il n'entend pas ou, pire, qu'il n'écoute pas. Que faire de plus face à un mur de pierre pareil ? Tout en se balançant un peu la renarde continue d'y réfléchir, quels mots pourraient atteindre, connecter quelqu'un qui ne recherche rien de moins que le mystère que tous les plus grands philosophes ont tenter d'élucider en vain... Mais ses réponses semblaient en tout cas ne pas satisfaire, ce qui n'est pas étonnant. Cependant, elles ne semblent pas non plus pousser à réfléchir, ce qui est le véritable problème. Linnea s'apprête donc à sauter de la balançoire... Lorsque quelque chose semble pousser sous son nez, des pointes rouges, sanglantes, qu'elle ne peut manquer. Un bref coup d'oeil et ses jambes semblent prisent au piège, la pression des aiguilles semble percer sa peau, piqure semblable à celle d'aiguilles qu'elle a pu recevoir dans sa vie. Naturellement, sous le coup de surprise, c'est la panique une seconde. La foxo tire d'un coup sec son bras et naturellement, sentira sa peau se faire tirer et déchirer sous les ronces en plus de le voir. Un cri de douleur aigu lui échappe à nouveau ! Mais son bras est libre quoique de petits filets de sang rouge s'en écoulent, venant de quelques pointes encore enfoncées. Elles ne sont pas si solides, mais elles s'accrochent...

AiiIIE, AOWH ! C'est ..? Hey, c'est toi qui fait ça !? Stop !

L'adrénaline monte, mais pas encore la peur. Ou si légère, tout juste un tremblement indistinct derrière une voix passée de la joie à la surprise, voir la colère. Avant que les pointes ne grandissent trop elle tente de retirer sa jambe, mais la cheville est déjà trop prise au piège. Un coup sec ne lui donnera que la sensation de ces aiguilles qui s'accrochent et retiennent sa chair. Elle pourrait tirer, tout arracher, mais pour le moment, peut être qu'il vaut mieux guetter un moment d'innattention pendant lequel elle pourra tenter de s'échapper ou de composer un numéro sur son téléphone.. dix secondes avec son unique bras libre... c'est tout ce qu'il lui faut ...

Tu veux continuer d'en parler à ce point !? J'ai dis tout ce que j'avais à dire. C'est pas en enfonçant des ronces dans les bras des gens que tu trouveras un soupçon de bonheur, ça je peux te l'assurer ! Alors .. Relache ? S'te plait !?

Peut être... Peut être qu'il y a une autre solution. Evidemment elle n'aura pas l'occasion de mettre la main sur le mystérieux individu, mais elle n'en aura peut être pas besoin. Son alter s'active, absorbant la chaleur depuis n'importe quelle partie de son corps, ce seront les jambes ! Elle comptait former une couche de glace sur les ronces pour que celle ci serve d'embout bloquant le pointu, mais curieusement, la glace ne semble se stabiliser sur rien. Insensible aux alters ? D'accord.. Dans ce cas, c'est directement sur sa jambe, des chevilles jusqu'aux genoux quasiment, qu'elle forme cette couche de glace protectrice bien épaisse pour repousser les ronces -à défaut de pouvoir les piéger- et enfin tenter de se dégager la jambe d'un bon coup de pied ! A cela près que le mouvement se répercute dans la balançoire et lui arrachera un nouveau ptit "gnnh-" retenu de douleur quand son bras se fait naturellement piquer par les ronces.

Qu’était-ce que cela cette fois ? Ein pencha faiblement la tête en signe d’incompréhension. Ce n’était pas tant les mots mais plutôt le ton. Il était peut-être en train de se tromper. Beaucoup d’expériences étaient nouvelles pour lui, en particulier lorsqu’il s’agissait d’y être exposé en personne. En conséquence, son approche était parfois la mauvaise et cette fois, eh bien il s’interrogeait.

Le vécu de Kass, et la vélocité employée lui indiquaient tous deux qu’il semblait être en train de se faire… gronder. Mais ce n’était pas possible. Il était en position de force, il était celui avec le couteau à la main et la vie de cette mutante entre les doigts. Alors cela n’aurait aucun sens. Peut-être était-ce la peur qu’il inspirait qui déformait les propos ou la voix de cette fille. C’était le lot de toute victime et il avait eu l’occasion d’assister à plusieurs comportements inappropriés. De toute façon, même dans le cas où elle aurait réellement tenté de l’enguirlander, il n’aurait pas su comment réagir. Le choix était donc rapidement fait de l’ignorer pour se concentrer de nouveau sur l’essentiel, probablement.

Les pointes semblaient être une bonne option pour la faire parler. Car la transpercer ne lui aurait pas délié la langue et qu’à se croire en train de se noyer dans son propre sang, elle ne lui aurait pas été d’une grande aide. Sauf qu’à refuser de lui donner ce qu’il voulait, le degré de sévices allait devoir augmenter, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment convainquant. Il ne demandait pas la lune pourtant, simplement des termes simples reprenant des mots autres que « bonheur » ou « heureux » dont il voulait une définition claire. Les grands discours lui importaient peu. Des phrases courtes seraient plus appréciées.

Mais si les piques étaient à 1 sur l’échelle de la souffrance et que monter jusqu’à 10 était très facile, trouver un entre deux était moins évident. Elle commençait à essayer de se défendre, elle utilisait sa mutation et ça, il ne pouvait pas le laisser passer. Restait à frapper plus juste à défaut de fort. Cette faculté avait son lot de problèmes, notament du fait de son rayon d’action un peu trop important. Mais qu’importe, les victimes collatérales n’étaient pas rares et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait commencer à s’en soucier.

Cela dit, au-delà, elle confirmait bien savoir comment trouver le bonheur, simplement ne pas vouloir lui dire. Une définition par la négative était mieux que rien. Ce n’étaient donc pas les ronces.

« Alors comment ? »

Peut-être que le bonheur pouvait se trouver par la douleur qu’il ferait subir aux autres ? Au quel cas il n’avait qu’à dépasser un peu les bornes. Inutile de rester trop près car très bientôt elle aurait du mal à le repérer et si les ronces commençaient à disparaître ce serait au profit d’une chose bien plus sombre.

« Ne perds pas un temps que tu n’as pas. »

Il était pourtant certain que tuer des gens ou les faire souffrir ne rendrait pas Kass heureux. Ces conseils étaient bien mauvais. Et pourtant un voile tombait, aussi noir que l’inconscient de la petite mutante.

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