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Mais vous êtes pas mort espèce de connard ? [Ryou]

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Noah Kyanseru
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Noah Kyanseru
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Lun 30 Nov - 22:38
J’étais mort il y a maintenant deux bonnes semaines. Les cendres étaient retombées, le monde avait changé. J’avais eu une drôle de sensation en lisant ma propre nécrologie, d’autant qu’elle parlait de moi en des termes plutôt élogieux. Je me serais attendu à ce que Kanake casse du sucre sur le dos de mon cadavre pour me plomber auprès des grands patrons, même à travers la mort. Mais il fallait croire que c’était vraiment une bonne personne, au fond. Je ne savais plus quand est-ce que j'étais supposé être enterré.

Là… Je regardais l’écran éteint de la télévision de Ryou Hanazawa. J’avais un bac à glaçons posé contre la moitié la plus amochée de mon visage et je piochais de temps en temps dans un bocal de ce qui devait être des concombres à la russe préparés maison, très salés et absolument délicieux. J’étais content de ne pas avoir trop de coupures dans la bouche. Ce n’était pas exactement le genre de choses que j’avais l’habitude de bouffer, mais c’était honnêtement tout ce que j’avais trouvé de mangeable immédiatement dans le frigo de mon hôte. J’étais complètement avachi sur un canapé incroyablement moelleux, le premier qui m’était tombé sous la main… Ou plutôt les fesses.

Bon sang, que cet endroit est vaste. Pourquoi faire ? Elle est célibataire sans enfants, aux dernières nouvelles, non ? J’imagine qu’elle n’a pas non plus beaucoup d’amis. Je suppose qu’avec ses revenus, il lui fallait bien quelque chose dans quoi siphonner son argent sans être trop louche. Qui sait, peut-être que parfois elle laisse la douche allumée pendant qu’elle part au travail, rien que pour avoir une plus grosse note d’eau à la fin du mois. Et puis, je ne vais pas me mentir, j’ai beau être moi-même sans attaches, si je gagnais ce qu’elle gagnait je n’hésiterais pas à me prendre une grosse baraque comme ça.

Je ne savais absolument pas comment j’avais atterri ici. Oh, bien sûr, je comptais m’y rendre. Même avant de mourir, j’avais souvent pensé à ce moment. J’avais repéré l’endroit, échafaudé un plan pour contourner la sécurité… La totale. Et aujourd’hui, j’avais bien attendu qu’elle sorte pour m’introduire… Mais comment ? Mon esprit était complètement embrumé. Je n’avais aucun souvenir de la période de temps qui s’était déroulée entre mon entrée dans l’immeuble et moi ouvrant le frigo. Bon au moins j’étais dedans, et personne ne semblait alerté. Rah, bon sang, ces gants qui m’empêchaient de bien saisir les concombres.

Cela faisait deux semaines que je vivais sans laisser de traces. Le sang, personne ne le retrouverait ou ne penserait à l’examiner, avec tout ce qui s’était passé. Pour mes empreintes, j’avais fort heureusement pu prendre des gants jetables pas trop fondus dans la clinique pour mettre en place mon grand subterfuge. Et après, il me fut assez aisé de me procurer une paire de gants de laine. Nous étions en hiver, j’avais juste à me pencher pour trouver ce que je voulais par terre. J’avais gardé le sweat du pauvre hère qui était mort devant moi à la clinique, à défaut de pouvoir m’en débarrasser sans traces. Une écharpe trouvée par terre et le tour était joué. Alors, bien sûr, je puais la mort, ça c’était inévitable. Ryou (je l’appelais Ryou dans ma tête, à défaut de lui trouver un surnom amusant, Hanazawa c’était trop long) me sentirait, au sens propre, avant de me voir.

Et me voilà, groggy et pourtant vivant, sur le canapé de mon ennemie jurée. Pourquoi étais-je venu ici ? Je le savais, mais je voulais attendre qu’elle rentre pour lui en parler en détail.

"J’espère… qu’elle rentrera pas trop tard..."
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Ryou Hanazawa
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Lun 30 Nov - 23:13
Est-ce que je voulais vraiment faire ça ? C'était la question à un million de yens, celle que je me posais depuis une minute en regardant mes pieds – ou juste devant mes pieds. Puis j'ai repensé au God Hand. A la gamine fouineuse et sa pote la vigilante sans conviction. A l'article stupidement élogieux dans le journal qui vantait les héros tombés au combat, dont un qui n'avait rien d'héroïque. Et à tout le foins autour de l'Alliance des Vilains, ceux qui avaient enfin fait ployer l'indestructible All Might. Ils étaient sur toutes les lèvres et j'étais une fois de plus laissée de côté. Alors j'ai avalé encore une gorgée de bière et planté la pelle dans le sol de toutes mes forces. Qu'ils aillent tous en enfer, évidemment que je voulais faire ça.

J'ai dû passer vingt bonnes minutes à creuser, seule au milieu des cadavres et des pierres gravées. Tchak, tchak, tchak, j'étais bourrée et furieuse, mais j'étais toujours moi, j'avais donc fait attention à ce que personne ne puisse surprendre mon acte de vandalisme. Tchak, tchak, chtonk. J'avais enfin atteint le bois, temps de remplacer la pelle par une hache. D'abord pour attaquer les planches, puis pour attaquer tout ce qui se cachait en-dessous. Aucun respect pour les cadavres, je refuse de tuer mais ce qui se passe ensuite je m'en fiches un peu, c'est la vie la partie importante. Un vivant ça agit, ça réagit, ça bouge et cause des vagues, ça s'étudie et se prévoit, c'est intéressant. Un cadavre ? Ça nourrit les parasites et la verdure, quel ennui. Alors ce cadavre-là allait payer pour tout ce que je n'avais pas pu faire au vivant. L'humiliation du God Hand à racheter, la nuisance sur le coup de Stain Less Security, j'avais juré de prendre ma revanche et maintenant il m'avait claqué dans les pattes, tué par un autre étranger sans style sans que je puisse lui rendre la monnaie de ses nombreuses pièces.

Forcément, en le revoyant là, allongé dans un uniforme de flic plus propre et impressionnant qu'il en avait sans doute jamais porté dans sa vie, encore qu'il devenait un peu moins propre à chaque coup de hache, j'ai repensé à nos trop rares interactions. Il s'était mis sur mon chemin deux fois, et ça avait été assez pour me laisser une forte impression et un sale gout dans la bouche. Il n'était pas comme les autres, paladins absurdes et abscons ou fous furieux impulsifs et irréfléchis. Il pensait vraiment, et c'était ça qui le rendait aussi insupportable. Vite, et bien. Il voyait les choses, et il savait comment les comprendre.

L'affronter, lui envoyer des piques et en recevoir, c'était différent, unique. C'était la première fois que j'avais l'impression que quelqu'un pourrait, peut-être, avec du temps, avoir une chance de vraiment comprendre. C'était effrayant, et excitant. J'avais de grands espoirs pour lui, il aurait pu être mon héros, celui que j'attendais et qui aurait renversé le status-quo pour moi. Les bonnes convictions, les bonnes méthodes, et un esprit brillant si seulement il n'avait pas été aussi pollué par le cinéma du siècle dernier.

Finalement, une fois la chair réduite en pulpe nauséabonde, j'ai enfin considéré que j'en avais assez fait. J'ai donc grimpé hors du trou, vidé le fond de ma bière dans la bière, donné un coup de pied dans un plein bidon de kérosène, et lancé un briquet dans le tout. Le feu ne risquait pas de s'étendre, piégé qu'il était dans la tombe, donc j'ai pu m'éloigner sans un regard en arrière pour le brasier ou pour la stèle où on pouvait désormais lire en grosses lettres néon :

Je suis la numéro 1 maintenant, Arnold Mc Gyver

Une voiture m'attendait quelques rues plus loin, la mienne, mais j'avais titubé en remontant l'allée du cimetière et je me rendais bien compte que conduire était une très mauvaise idée. Il faut savoir que je ne réagis pas exactement comme tout le monde à l'alcool. Son effet est beaucoup plus fort, mais je le métabolise plus vite. Cadeau de mon système nerveux unique, et de la chaleur aussi. J'étais donc assez mal, à ce moment précis. Trop pour pouvoir me permettre le risque de conduire. Alors j'ai traîné mon déguisement de joggeuse, avec le sac de sport rempli d'instruments d’entretien de domicile péri-mortem calé sur l'épaule, jusqu'à ma planque du jour – celle où m'attendaient mes vêtements et téléphones civils. Vers quatre heure du matin, je redevenais Ryou Hanazawa, femme d'affaire indépendante à succès qui revenait d'une soirée trop arrosée en boite. Le temps que j'arrive chez moi, le vrai chez moi, l'ivresse avait déjà commencé à laisser sa place à un mal de crâne carabiné. Autant dire que j'étais d'une humeur massacrante.

Alors, quand j'ai poussé la porte de mon appartement et que j'ai vu feu l'inspecteur Noah Kyanseru, l'homme dont je venais de vandaliser la tombe, désormais installé dans mon canapé et bien vivant, occupé à regarder ma télévision et à manger mes concombres à la russe fait maison en foutant du vinaigre de partout, j'avoue avoir eu un instant d'hésitations. Les questions se sont bousculées dans ma tête. Comment avait-il fait pour entrer sans déclencher les alarmes ? Comment avait-il trouvé mon adresse ? Comment avait-il trouvé QUI J’ÉTAIS ? Est-ce qu'il le savait ? Est-ce qu'il était simplement entré ici au hasard ? Et maintenant ? Mais une seule a pu traverser mes lèvres excédées.

"Mais… Mais vous êtes pas mort, espèce de connard ?"


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Noah Kyanseru
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Lun 30 Nov - 23:50
C’était la première fois que je la voyais en civile d’aussi près. C’était amusant, les déguisements. Sur le papier, on ne penserait pas qu’une perruque, du rouge à lèvres et des lunettes, ça ferait le café. Et au final, en regardant Ryou, je ne pouvais pas m’empêcher de penser au fait qu’elle ne ressemblait vraiment pas à Moriarty. J’aurais probablement fait une blague sur Clark Kent et Superman, il y a deux semaines, mais force était de constater que la pop culture me sortait par les yeux depuis que l’un deux était vacant. L’orbite facilitait l’écoulement, je suppose.

"Yo."

Mes mains un peu tremblantes posèrent le plus délicatement possible le bocal de concombres sur une table basse et je tentais de me redresser. Mon corps me fit immédiatement comprendre que c’était une idée de merde. Néanmoins, je ne pouvais pas parler à Moriarty en étant allongé. C’était malpoli.

"Ben… Je crois pas. J’ai explosé deux fois… Et puis me voilà."

Je montrais mes mains gantées, comme pour lui dire "T’en fais pas, j’ai pas laissé de traces". Je manquais de vomir à cause du mouvement soudain, mais réussit par un miracle quelconque à me ressaisir et à ne pas dégueulasser son tapis hors de prix.

"T’en fais pas. Je suis le seul à savoir."

Mon ton s’était fait aussi ferme que possible en disant cela. Je savais à peu près quelle tronche infâme je devais avoir, pour avoir vérifié plusieurs fois mon allure dans les vitrines des magasins. Mes cheveux étaient gras, les bandages de mon œil gauche étaient malodorants, mes habits étaient usés et sales.

Mais j’étais sûr d’une chose : dans mon œil unique, posé sur elle, brûlait une flamme encore plus vive qu’avant.

J'étais là pour du sérieux, du concret. Et je ne devais pas me montrer menaçant (quoique vu mon état, ç'aurait été un exploit que d'avoir l'air d'être un danger).

"Sinon, t’as un truc à boire ? Le vinaigre assoiffe."

Aussi, j'avais soif.
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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Lun 7 Déc - 0:03
Je n'ai rien pu ajouter après ça. Qu'est-ce qu'il y avait à dire ? Appeler cette situation « improbable » serait minimiser son absurdité. J'avais beaucoup, vraiment beaucoup de choses à prendre en compte. La présence d'un inspecteur de police mort mais bien vivant – encore que, il était vraiment dans un état lamentable, c'était à se demander s'il n'était pas vraiment sorti de la tombe après que j'ai été la saccager – allait me forcer à changer pas mal de mes projets. Ou au moins à prendre en compte que, peut-être, à partir de cet instant, je pouvais à tout moment voir des héros défoncer ma porte et venir m'arrêter dans les instants les plus respectables, et donc les plus vulnérables, de ma vie. Peut-être allais-je bientôt être forcée de faire comme tous ces criminels de bas niveau, vivre dans l'illégalité à chaque instant de ma vie ? Après avoir mis tant d'efforts pour protéger mon identité, après tant d'application pour construire une organisation, un système, un réseau qui me permette de profiter en toute tranquillité de mes biens mal acquis, je me refusais à tout perdre parce qu'un crétin avait fait de l'excès de zèle et trouvé mon identité… comment, au juste ? Comment avait-il trouvé qui j'étais, et où j'habitais ?

Il a bien sûr tenté de me promettre qu'il était le seul à savoir, confirmant ainsi qu'il était parfaitement conscient de l'identité de la personne chez qui il s'était introduit et sous-entendant par la même occasion qu'il garderait également à l'avenir ce secret sans pour autant le dire, ce qui lui donnait une porte de sortie facile s'il devait venir à le faire. Un moyen trop évident de m'amadouer et de me rassurer, pour me mettre dans de meilleures dispositions et me pousser à être plus réceptive à quoi que ce soit qu'il ait prévu pour la suite de cet échange étrange. C'était cependant compter sans la gueule de bois qui creusait encore dans mon crâne comme une centaine de sites d'excavation et m'empêchait fondamentalement d'arborer quoi que ce soit autrement qu'à travers le filtre d'une humeur exécrable et un désir de destruction aveugle dont j'espérais qu'il saurait calmer ma douleur tout en sachant ce réflexe très humain parfaitement inutile.

Ma réaction, donc, quand il a finalement terminé son interminable monologue d'introduction, fut de lentement me retourner et porter la main à mon verrou. Habituellement, quand je suis chez moi, je préfère garder la porte facile à ouvrir au cas où, pour pouvoir réagir rapidement et parce que le voisinage est sans grand danger, mais j'allais faire une exception ici, hors de question de laisser une oreille indiscrète s'infiltrer pour une raison étrange et entendre des choses qu'elle n'aurait pas dû. Et je voulais aussi qu'il entende le bruit caractéristique du loquet qui s'enclenche et qu'il comprenne ce qu'il signifiait.

"Vous êtes conscient que je n'ai aucune raison de ne pas vous tuer, ici et maintenant ? Ce serait facile à faire, facile à cacher, et facile à justifier."

D'un point de vue de la société, déjà. Un homme à moitié mort s'est infiltré chez moi, a vidé mon garde-manger, puis m'a sauté dessus alors que je rentrais chez moi. Je ne voulais pas le tuer, je vous jure, c'était un accident, je l'ai juste repoussé et il s'est effondré ! Il devait être déjà très faible, je n'y ait pas réfléchi, j'ai paniqué et je n'ai pensé qu'à ma sécurité ! Et de mon point de vue aussi, bien sûr. Le seul homme qui connaissait mon secret, celui autour duquel était bâti toute ma vie, un homme qui avait sans doute des preuves pour avoir pris un tel risque, à moins qu'il soit en difficulté à ce sujet et que ça soit son dernier atout ? Peut-être avait-il un micro caché sur lui, prêt à enregistrer tout cet échange pour me faire tomber ? Si tel était le cas, ce serait une preuve irrecevable vu la façon dont elle aurait été obtenue, et de toute façon j'avais un brouilleur dans mon appartement. Sois-disant pour me protéger des ondes néfastes, il était surtout là pour perturber les dispositifs d'écoute à distance en temps réel. Et pour les purs enregistreurs, ils auraient disparu avec son corps.

Je réfléchissais déjà à toutes les façons de me débarrasser de lui sans détruire mon mobilier ni le salir plus qu'il ne l'était déjà, encouragée dans ma soif de violence sauvage par les tambours entre mes tempes, et je me serais sans doute laissée aller à un sourire carnassier s'il n'y avait eu ce mélange de douleur et de colère froide. La situation n'était pas juste catastrophique, elle ressemblait à un véritable cauchemar. J'en arrivais à envisager le pire, à penser à l'impensable pour essayer de remettre le cours de ma vie sur de meilleurs rails. Et ce raisonnement absurde commença par un mouvement de menton vers la cuisine.

"Je peux vous proposer du gras. Œufs et bacon."


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Noah Kyanseru
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Noah Kyanseru
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Lun 7 Déc - 1:44
Moriarty était agitée. Bien sûr, j’étais moi-même plus ou moins dans les vapes, j’aurais eu bien du mal à dire pourquoi elle était comme ça. Mais si j’avais dû deviner, j’aurais probablement dit que c’était parce que j’avais mangé ses concombres. Néanmoins, malgré mon crime culinaire, la blonde ne comptait visiblement pas me laisser mourir de faim. À l’annonce du menu, mon enthousiasme se fit palpable. On se refaisait, mais pas totalement. Pas d’un coup.

"Oh, je veux bien ! J’ai perdu pas mal de sang, mine de rien. Faut que je reprenne des forces."

Avec un grognement qui trahissait un effort clair, je me relevais et… Oouuuuuuuuh, la vache. Ma vision se fit toute noire, puis toute blanche, et puis je revis, juste à temps pour suivre Ryou dans la cuisine.

J’étais donc assis sur une chaise, attendant patiemment la pitance promise. L’ex-policier borgne supposé mort que j’étais attendait gentiment que Lady Moriarty la super-vilaine finisse de faire griller son petit-déjeuner… Quelle drôle de vie.

"Sinon… Ça se passe bien, en ce moment ? Le crime, tout ça."

Question rhétorique. Ça ne se passait pas bien. Enfin, si, elle tirait son épingle du jeu mieux que 99,9 % des criminels de ce pays. Mais ça, le pays s’en foutait. Il avait les yeux rivés sur ce glorieux 0,1 %. Sur l’Alliance et Tomura Shigaraki. Bien sûr, c’était de la triche. Tout le monde pouvait faire la une des journaux en amenant une bombe près d’une école. Le souci, c’est que l’Alliance avait fait ça déjà deux fois. J’avais beaucoup plus de respect pour la Lady, mais force était de constater que j’étais une exception, pas la norme. L’Alliance faisait se faire dessus les flics, les héros et les vrais gens. Le God Hand ? Tout le monde s’en foutait. Il n’y avait eu qu’une vingtaine de clodos qui avaient vu Moriarty et moi frapper très fort sur l’Alliance avec des armes contondantes. Avec ça on ne se faisait pas une vraie notoriété, juste des ennemis parmi les vilains. Enfin, je n’allais pas m’en plaindre, c’était pour ça que j’étais là.

J’avais, au passage, complètement occulté la menace de Ryou. Déjà parce qu’elle était d’un naturel curieux et joueur, et que la surprise allait, forcément, finir par passer. J’étais bien trop bizarre et, de mon propre point de vue, rigolo à regarder, pour qu’elle me brise juste le visage contre un coin de table et me donne à manger à un sbire quelconque. Ensuite parce que je ne devais pas me laisser intimider. Être intimidé, ç’aurait été reconnaître qu’il y avait lieu d’avoir un conflit, dans cette situation. Or, il n’y en avait nul besoin, dans le cas présent. Si j’avais été là pour lui bouffer le nez, j’aurais vanné ses lunettes rondes qui lui avaient probablement valu de se faire balancer dans un casier ou deux au collège. Et si j’avais été là pour la vaincre et bien j’aurais gagné. Je crois. Je ne percevais plus les distances, c’était 50-50.
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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Jeu 17 Déc - 22:56
Il n'a même pas hésité. Il n'a pas relevé la menace de meurtre. Il n'a pas semblé le moins du monde surpris ou intimidé. Il m'a juste regardée, sans broncher, comme si je n'avais rien dit, avant de se précipiter de toutes les maigres forces de son corps abîmé dans la cuisine et venir s'effondrer dans ma chaise, affalé sur ma table, en mettant plus de sang et de crasses de partout. Et comme si ça ne suffisait pas, alors que je sortait les œufs et le lard promis et commençait à les placer sur la poêle, il en a rajouté une couche pour me provoquer. Ça se passe bien, qu'il a dit. Alors qu'il connaissait très bien la réponse, s'il avait réussi à me trouver ici. Il m'avait étudiée suivie, épiée, décortiquée comme un animal exotique perdu dans un laboratoire jusqu'à découvrir une faille dont j'ignorais moi-même l'existence, la seule erreur dans tous mes plans et toutes mes mesures de sécurité pour échapper à toute tentative de nuire à mon anonymat et la tranquillité de mon existence. J'ai donc profité que la cuisson commençait jute pour faire un léger détour. Je suis venue poser une main sur le dossier de la chaise où l'inspecteur s'était installé, l'autre sur la table devant lui, je lui ait souri de toutes mes dents, puis j'ai fait basculer la chaise d'un grand coup dans les pieds de celle-ci.

"J'ai proposé de la nourriture, pas plus."

Il ne fallait pas non plus qu'il prenne ses aises. Qu'il oublie où il était, chez qui, et avec qui. Il ne prenait rien au sérieux, même sa propre mort, fictive ou bien réelle, ne l'affectait pas, et puisqu'il ne prenait rien au sérieux, il ne me prenait pas au sérieux non plus. Pour l'instant la curiosité l'emportait sur le reste, mais à l'instant où il aurait répondu à mes questions, à l'instant où il se montrerait trop dangereux pour ma sécurité, à l'instant où je serais lassé ou trop fatiguée, j'en finirais avec lui et me débarrasserait du corps pour de bon. Et personne n'aurait été le chercher, personne ne se serait inquiété, personne ne l'aurait regretté, parce qu'il était déjà mort. Mais avant ça, je devais retourner surveiller mes œufs. Il est très facile de rater la cuisson des œufs, ça ne se joue pas à grand-chose.

"Et ça va comme d'habitude. L'argent rentre, les caisses sont pleines, et les clients affluent. Ma carrière, contrairement à la vôtre, ne s'est pas finie par une catastrophe mortelle. La presse a dressé de vous un profil de héros qui se serait sacrifié pour sauver des vies, mais ces articles sont toujours à côté de la plaque, n'est-ce pas ? J'ai du mal à vous imaginer agir en héros…"

Quand je dis que ça peut aller vite, je suis sérieuse. Quelques mots, et déjà c'était prêt. J'ai versé deux des œufs – au plat, bien sûr – ainsi que la moitié du bacon dans une assiette que j'ai posée devant lui, par terre, avant d'attaquer ma portion à même le plat. Et bien sûr, parce que je suis tout de même une hôte polie, je lui ait également descendu des couverts.

"Et vous ne vous êtes pas vraiment sacrifié. J'ai du poivre si vous voulez. Et pendant qu'on se remplit l'estomac, si vous me disiez ce que vous faites chez moi ?"

Car de toutes les questions que je pouvais me poser à ce moment-là, une fois passée la surprise initiale, c'était bien celle-là la plus importante. Pourquoi, au lieu d'aller demander à reprendre sa vie, était-il venu agoniser dans mon appartement ? Pas une planque, pas un point de rendez-vous, pas un lieu en lien avec Lady Moriarty. Chez moi. La vraie moi civile.


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Noah Kyanseru
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Dim 27 Déc - 14:46
"J’ai perdu un œil quand même, niveau sacrifice j’estime ne pas être trop un arnaqueur."

Je n’avais pas besoin de développer les circonstances, franchement honteuses, dans lesquelles j’avais perdu cet œil. Elle avait raison, cet article était sincèrement nul. Tout ce qu’il prouvait, c’est que j’avais eu autrefois des gens qui tenaient un peu à moi et, surtout, que mes supérieurs n’avaient pas envie de dire au public que le seul haut gradé mort sur le terrain ce jour-ci était le pire du pire. Ces derniers mois de ma carrière avaient été calamiteux.

Au moins, le sol était propre et le bacon était fameux. J’engloutis le plat de Moriarty sans me redresser, avec un appétit dévorant, différent de mes accès habituels de gloutonnerie. J’avais faim, ou plutôt, j’étais au-delà de la faim. Je ne ressentait plus la douleur de l’estomac vide, seul mon corps tremblant me rappelait qu’il y avait un souci. Mais en avalant la cuisine de Ryou, mon ventre se rappelait à ma présence, et avec lui la faim, que j’apaisais aussitôt. J’imaginais que je devais lui offrir un sacré spectacle, étalé sur le sol à manger à grandes bouchées à la vitesse de l’éclair. J’osais espérer que cette vision lui permettrait de bien dormir ce soir, au moins.

"Je suis là parce que je suis mort, que si j’étais vivant je serais viré et que de toute façon je comptais démissionner. Ma grand-mère est morte pendant l’attentat de Musutafu, mes seuls amis étaient flics, mon disciple était un tueur en série."

Je m’aidais d’un mur pour me redresser, toujours assis, et essuyais d’un revers de ma manche ma bouche pleine de gras. Un acte plutôt stupide, j’avais probablement plus sali mon visage qu’autre chose en fait. Mais je n’allais clairement pas lui demander une serviette. Je braquais mon œil sur Ryou.

"Je suis là parce que j’avais cessé d’être utile, cessé d’être… Je sais pas, compétent ? Je… Merde, les flics servent à rien et les héros à pas grand-chose. Et je valais pas grand-chose de plus."

Mon regard se perdit dans le vague alors qu’une douleur lancinante traversa mon orbite, me faisant gémir de façon pathétique.

"Je suis là parce que j’ai des choses à accomplir. Mais contrairement à ce que je pensais avant, c’est pas possible d’y parvenir seul. J’ai été idiot une fois de trop et… Cette fois je ne peux pas revenir en arrière. Je ne pourrais plus jamais."

J’avais si mal.

"Je suis venu chercher Ryou Hanazawa et pas Lady Moriarty parce que je voulais être plus simple à éliminer si tu m’envoyais paître. Un meurtre sur ta carrière de vilaine, c’est pas joli, mais un mauvais coup porté à un type inquiétant dans ton appartement, ça se justifie facilement. Et c’est une forme d’échange. Tu sais que je suis vivant… Et maintenant tu sais que je sais qui tu es. La balle est dans ton camp et… Oh et puis merde, désolé je me perds dans mes mots, c’est la faute aux blessures. Ça doit faire une heure que je parle, à tes yeux. J’abrège. On fait équipe ?"
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Ryou Hanazawa
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Ryou Hanazawa
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Dim 27 Déc - 23:35
J'avais voulu l'humilier. Le remettre à sa place. Le vexer, le blesser le faire réagir, relancer un de ses duels qu'il m'avait offert lors de toutes nos rencontres pour enfin le battre une fois pour toutes. Qu'il soit à terre, aussi littéralement que figurativement, et soit forcé de me regarder de haut, de tomber de ses grands chevaux. Je ne m'attendais donc pas exactement à le découvrir déjà au fond, parfaitement conscient que sa situation était catastrophique et qu'il n'avait personne à blâmer sinon lui-même. Il exprimait des doutes, des remords, des regrets, il se remettait en question et reconnaissait ses erreurs, il reconnaissait que sa situation était impossible et qu'il devait avancer. Pas de victoire pour moi, donc, car il était déjà vaincu par un autre. Son humiliation avait beaucoup moins bon goût d'un seul coup, et je ne put m'empêcher de grimacer. Il n'était plus dangereux, il n'était plus menaçant, ce n'était plus un emmerdeur ou un adversaire. Juste une loque au bout de sa vie, venu me voir comme un dernier espoir. C'était si décevant que j'en avais mal au cœur. Mais j'ai tout de même terminé mon assiette.

"Que je comprenne bien."

En soi, ce n'était pas la première fois qu'on venait me chercher au comble du désespoir. Plusieurs clients s'étaient tournés vers moi en dernier recours, parce que personne d'autre ne leur tendait la main. La situation ici n'était pas inédite… de ce point de vue. De tous les autres cependant, c'était une première. Première fois que quelqu'un découvrait mon secret. Qu'on me proposait une association, aussi. Les gens venaient se mettre sous mes ordres ou demandaient – en vain – que je me mette aux leurs, jamais on ne me traitait en égale. Même si l'idée d'être vue en égale par quelqu'un tombé aussi bas pouvait avoir quelque chose d'insultant, je ne le ressentais pas. L'ex-inspecteur avait fait ses preuves à plusieurs reprises. Et même brisé, il conservait de cette insolence, de cette arrogance, qui avait causé sa chute.

"Vous voulez qu'on s'associe. D'égal à égal, puisque nous connaissons chacun le secret de l'autre.  Qu'est-ce que vous avez en tête, exactement, comme association ?"

Il faut dire qu'il était resté vague à ce sujet, préférant s'épancher sur ses états d'âme et sur ce choc qu'il avait enfin subi, cette réalisation de la vacuité de sa vie telle qu'elle était vécue jusqu'ici. L'avenir m'intéressait beaucoup plus, mais il n'avait eu droit qu'à quelques mots pour décrire les plans du non-mort.

"Et qu'espérez-vous en tirer ? Que voulez-vous accomplir exactement ? Si votre curriculum vitae montre quoi que ce soit, c'est que vous cherchez plus à arrêter les gens dans ma branche qu'à les aider, et je n'ai pas prévu d'abandonner mes affaires pour vous accompagner dans des rêves de vigilantisme."

C'était d'autant plus intriguant qu'il m'avait, et cela me coûte de le dire, assez bien cernée. Il avait deviné exactement ce que j'avais pensé en le voyant, là, dans mon salon. Sans doute avait-il eu beaucoup de temps pour y réfléchir, à quoi d'autre aurait-il pu penser ces derniers jours ? A la société ? C'était possible, il semblait être arrivé à des conclusions intéressantes à ce sujet dans ses errances enfiévrées. Ce qui me ramena à une réalité bien moins intéressante mais bien plus immédiate. D'un geste j'ai désigné une porte du salon.

"Avant de poursuivre cette discussion, et si vous vous laviez un peu ? Vous empestez, et cette crasse ne peut pas être bonne pour vos blessures. La salle de bain est par là, il y a des serviettes propres et des anti-douleurs sous l'évier. Ils ne sont sans doute pas assez puissants pour ce que vous avez, mais c'est mieux que rien."

Et pendant qu'il peinerait à assurer son hygiène, ralenti par ses blessures, la fatigue, et peut-être les médicaments, j'aurais tout le temps de sortir faire quelques courses. De lui trouver des vêtements propres, au moins, et des bandages neufs.


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Noah Kyanseru
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Lun 28 Déc - 3:15
Baptême
J’eus à peine le temps d’ouvrir ma bouche pour répondre à sa question que Ryou me coupait dans mon élan. Mais elle avait raison de le faire. J’étais dur à regarder, dur à sentir… Honnêtement, si j’avais l’aval de la maîtresse de maison, je n’allais pas me faire prier. Je hochais la tête et me levais à l’aide de la table de la salle à manger avant de me diriger vers la salle de bain.

C’était… Bourgeois mais sobre. Comme je l’imaginais, en fait. Il y avait à peu près 3 fois plus de robinets différents que chez moi, mais rien n’était plaqué or. C’était bel et bien l’appartement de Ryou Hanazawa et non le point de chute de Lady Moriarty. Je ne m’attendais pas à moins. Le moindre indice sur son alter ego, même discret, m’aurais déçu. Non, c’était très bien comme ça.

J’essayais de penser à elle et à son mobilier pour éviter de penser à moi. Mais, inévitablement, mon regard mutilé croisa mon reflet dans le miroir. Le reflet le plus clair que j’avais pu distinguer depuis mon explosion. J’avais vraiment pris tarif. Bien sûr, mon visage était le plus impressionnant du lot, mais le reste n’étais pas mal non plus. Mon torse et mes bras étaient parcourus de coupures de taille variée, d’hématomes bleus et noirs. Certains bouts de ma pilosité étaient brûlés. J’étais couvert de sueur, de sang séché et… D’autres trucs. Je m’en voulais de me dire que j’étais "mort", je trouvais ça un peu trop mélodramatique, trop semblable aux films dont la simple évocation m’était devenue insupportable. Mais à bien y regarder, j’avais du mal à croire qu’il y avait encore un semblant de moi-même derrière ces blessures. Je finis de retirer mes habits en faisant en sorte de mettre le moins de "Moi" possible dans la salle de bain propre.

Plongé dans l’eau, je rechignais presque à me nettoyer. J’avais un peu peur de retrouver la même personne qu’avant, derrière les plaies lavées. Mais même sans frotter, l’eau faisait son travail. Je vidais et remplissait le bain à trois reprises (désolé pour les usages japonais), jusqu’à ce que l’eau cesse de s’assombrir instantanément au contact de mon corps. Je veillais à éviter mes plaies lorsque je passais le savon sur ma peau, soigneusement. Ma douleur était presque compensée par le plaisir intense qu’était le retrait de ma crasse. Malgré l’eau assez basse (pour éviter de me noyer suite à une absence), j’avais le sentiment d’être au paradis.

Et, surtout, au final, je n’avais pas le sentiment de redécouvrir le Noah d’avant. J’avais, réellement, le sentiment de ne plus être le même. J’avais des cicatrices, des brûlures. L’ancien Noah n’en avait pas, il n’avait pas la moindre égratignure d’ailleurs. Il me manquait un œil, dont l’absence lancinante était presque devenue réconfortante. Je ne sentais plus un pan entier de mon visage, mais ce n’était pas grave. Précautionneusement, je retirais les bandages qui me couvraient le visage et envoyait ma tête en arrière, immergeant ainsi mes cheveux. Je restais ainsi quelques instants avant de, doucement, plonger la moitié droite de mon visage dans l’eau. J’avais le sentiment de noyer mes erreurs passées. Et lorsque l’eau finit de s’évacuer en tourbillonnant dans le siphon, ce fut comme si 25 ans étaient engloutis par la même occasion.

Je ne remis pas mes habits une fois sec. Ç’aurait été idiot de les remettre juste après m’être fait, à peu près, propre. J’enroulais simplement une serviette autour de ma taille et, péniblement, revint dans le salon, porté par les antidouleurs. En chemin, j’entendis la porte d’entrée s’ouvrir, signe du retour de mon hôte. Je contins un "Bon retour, Hana-chan", qui m'aurait probablement valu de me faire jeter au visage ce qu'elle était partie chercher, avant d’aller me positionner dans un canapé (un autre, l’ancien était encore imprégné de mon odeur), toutes plaies dehors.


Dernière édition par Noah Kyanseru le Mer 30 Déc - 15:06, édité 1 fois
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Mer 30 Déc - 11:24
Les questions et réflexions se bousculaient dans ma tête alors que je descendais les marches de mon immeuble à toute vitesse. J’essayais d’anticiper les réponses aux questions que j’avais posées à mon invité surprise, de prévoir comment y réagir, et globalement d’anticiper toutes les répercussions que notre échange d’aujourd’hui pourrait avoir. Est-ce qu’il voulait devenir un membre de ma ménagerie, comme les autres ? Est-ce qu’il espérait un traitement de faveur ? Est-ce que, solution la plus probable, il espérait bousculer toute mon organisation pour se faire une place de choix, pas au-dessus de moi mais pas en-dessous non plus ? Et pourquoi avait-il choisi de faire ce virage à 360 degrés ? Je peinais vraiment à l’imaginer se complaire dans le crime après avoir lutté contre si longtemps. Surtout que, à l’entendre, il estimait être celui qui avait failli, il ne blâmait pas une société trop rigide et incapable de laisser une place aux individus trop différents, trop uniques et compétents pour le carcan normalisateur et oppressant dans lequel se complaisent tous nos concitoyens. Il n’était donc pas en quête de revanche ou de réforme comme je pouvais l’être ce qui était en soi déjà une déception, un terrain sur lequel nous n’allions pas nous retrouver.

Ma première destination, une fois sortie, fut une pharmacie. La caissière fut surprise de me voir emporter des bandages, du désinfectant, du fil de couture pour sutures légères, et des antidouleurs, mais je n’eus même pas à mentir très fort pour justifier mes achats. Un ami, premier mensonge, avait eu un accident et comme ce n’était pas très grave, second mensonge, je comptais m’en occuper moi-même plutôt que perdre du temps à l’envoyer à l’hôpital. Ceux qui me connaissent un peu personnellement, même juste comme cliente régulière, enregistrent rapidement que je suis du genre excentrique, pour le dire simplement, et même si la Ryou Hanazawa connue du public est plus une originale inoffensive, cela suffit pour que personne ne s’étonne plus de rien venant de moi.

Il restait bien sûr la possibilité que je ne sois qu’un moyen de se remettre en selle, de le sauver de la rue et de la ruine pour qu’il poursuive seul ses plans. Ce ne serait pas la première fois et je ne m’en formalise pas vraiment tant que les deux parties sont d’accord sur les termes du contrat. Mole n’accepte de travailler avec moi que parce que la paie est bonne, que le vigilantisme auquel elle s’adonne sur son temps libre ne paie pas, et que l’immigrée clandestine qu’elle est ne pourrait pas trouver de travail plus légal de toute façon. Quand à Turtle, il est là pour la protection, il faut bien dire qu’il ne s’est pas fait que des amis en laissant ses anciens associés dans le vent quand les héros ont fait tomber le clan de yakusas pour qui il produisait de la drogue. Si l’ex-inspecteur cherchait simplement un moyen de financer sa reconversion en quoi-qu’il-ait-en-tête, qu’il en soit ainsi. Son Alter et ses compétences seraient plus que bienvenue et m’ouvriraient certaines portes inaccessibles avec mon équipe actuelle.

La seconde destination fut une boutique de vêtements bas de gamme, plus bas dans la rue. J’avais déjà eu l’occasion de noter les mensurations du revenant lors de notre première rencontre, au God Hand, alors qu’il portait une tenue moulante peu adaptée à sa taille et particulièrement ridicule ; et le revoir agoniser sur mon canapé puis mon parquet avait confirmé mes calculs. Je n’aurais jamais cru que ces mesures serviraient à autre chose qu’à optimiser le fracas de sa mâchoire et de sa fierté, mais nul ne peut prédire l’avenir, et je me trouvais à choisir un ensemble complet de sous-vêtements, pantalon de toile simple, chemise et chaussettes – pas de chaussures, on ne peut pas improviser ce genre de choses – qui lui iraient parfaitement et ne devraient pas presser trop fort sur les blessures ou les bandages, pour laisser à ses plaies une chance de se refermer un jour.

J’avais essayé d’être aussi rapide que possible dans mes achats, mais à moins de courir comme une folle dans les rues et de couper les files, je ne pouvais pas éviter certaines longueurs et je revins dans mon appartement moins vite que je l’aurais espéré. Mon plan d’origine était de surprendre mon hôte alors qu’il était encore occupé à se débattre avec sa crasse, mais au lieu de ça je l’ai trouvé sur mon autre canapé, celui qui avait encore été épargné, enroulé dans une serviette et occupé à continuer de se vider de son sang sur mon mobilier.

"Si vraiment vous voulez que nous nous associions d’une façon ou d’une autre, il faudra commencer par régler la note de nettoyage."

J’ai ensuite plongé la main et sorti les vêtements de mon sac de course avant de les lancer sur un accoudoir, à côté de lui. Le reste, le matériel médical, est resté avec moi tandis que je m’installais de l’autre côté du canapé.

"Vous vous rhabillerez plus tard, pour l’instant faites voir vos blessures. Vous êtes vraiment amoché."

Le plus grave était sans doute au niveau de son visage. Avec ses cheveux poisseux collés à son front, je n’avais pas eu l’occasion d’observer en détail, mais il avait vraiment une orbite creusée sous la balafre, elle-même sévère. J’ai donc commencé par m’occuper de ça, au désinfectant puis avec le fil.

"Si vous avez trop mal, il y a des antidouleurs plus puissants dans le sac. Ne bougez pas le temps que je vous referme ça. Tenez, si vous en profitiez pour détailler un peu ce que vous avez en tête, comme arrangement ? Et serrez la mâchoire, ça va être désagréable."


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Mer 30 Déc - 16:19
Négociations
Je vivais un peu mieux que ce que j’aurais imaginé le fait de me faire recoudre. Le plus difficile était de ne pas utiliser mon Alter par réflexe à chaque fois que ça me piquait. Rendu amorphe par les médicaments, réprimant du mieux que je le pouvais mes couinements, je commençais, mollement, à me lancer dans mes explications.

"Bon. Comme je -gnh- disais, les flics servent à rien du tout. Et les héros, c’est pas vraiment ça… Trop limités, lents. Sans All Might..."

J’étais en train de dériver, mais un sursaut de douleur me ramena dans le flot de la discussion.

"Enfin donc… Moi j’ai plus de travail ou… D’existence, même, mais j’ai le redressage de torts qui me démange, en quelque sorte. Et toi, tu vas finir par attirer le mauvais œil des autres criminels. Tu es la seule -aïe- finaliste du God Hand encore accessible, et tu es incroyablement agaçante quand tu t’y mets. Je serais l’Alliance j’enverrais quelqu’un te poignarder avant que tes excentricités leurs coupent l’herbe sous le pied."

Chaque instant me semblait éternel, mais malgré le fait que je ne pouvais pas être parfaitement droit et immobile, étant sur un canapé mou et non une table d’opération, j’avais pleine confiance en Ryou pour m’opérer. Son Alter lui donnait une précision plus que chirurgicale.

"Je rejoindrais ta Ménagerie. Et si tu siffles, je viendrais en lâchant tout ce que j’ai entre les mains et ferais tous les tours que tu voudras que j’accomplisse. Tu connais mon Alter et mes compétences, je pense pouvoir t’apporter quelque chose. En échange, j’ai besoin d’un nouveau visage, œil inclus. Et de quoi me masquer et me loger, bien sûr."

Mon œil unique qui regardait dans le vague se braqua dans les iris vermeils de mon hôte.

"Il n’y a qu’une seule place au sommet. Et les seuls candidats crédibles, c’est toi et l’Alliance. Et quitte à ce qu’il y ait un empereur des vilains, je veux que ce soit toi, pas ces bouchers. Tu seras un appât, qui attireras les criminel comme des mouches sur de la confiture. Et moi, je leur casserai les jambes tout en les empêchant de briser les tiennes. Mais -gnnnnh- je jouerais le jeu jusqu’au bout, bien sûr. Je ne vais pas uniquement t’assister si d’autres vilains sont de la partie. Je t’aiderais comme n’importe quel membre de ton groupe, et s’il me faut affronter des héros et des flics, j’y irais à fond. Tant que je n'ai pas à tuer."

Je suais à grosses gouttes, mais les antidouleurs faisaient leur travail.

"Qu'est-ce que t'en dis ? On s'exploite l'un l'autre, et en échange on emporte dans notre tombe nos identités secrètes. Si ça ne te tente pas tu peux toujours m'engager pour que je passe le balais et la serpillère, ce serait la moindre des choses vu comment j'ai sali le sol."

Elle avait ma vie, présente et future, entre ses mains, maintenant.

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Ryou Hanazawa
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Mer 30 Déc - 17:46
"Arrêtez de gigoter."

A son échelle, il ne remarquait sans doute pas qu’il bougeait, et la texture moelleuse et instable de son séant ne l’aidait sans doute pas à rester stable et immobile, mais il n’empêchait que c’était pénible de parfaitement ajuster les points de suture sur le front d’un mourant gigoteur. Ma position était idéale pour poser une main autoritaire sur son crâne, en plein dans les plaies, et lui infliger une douleur suffisante pour le faire hurler malgré la sédation, avant d’enfoncer mes doigts dans son orbite ouvert et de trifouiller dans son cerveau pour le calmer un bon coup, d’autant que le gras peinait à faire effet et me débarrasser de mes maux de tête, mais il faisait des efforts et son histoire était assez intéressante pour me garder distraite de mes velléités de destruction et de cruauté gratuite. J’écoutais donc avec une attention divisée mais sans doute plus intense que toute la concentration dont un auditoire ordinaire serait capable, sans rien dire sinon un grognement quand il bougeait vraiment trop.

Et je dois dire que son plan, s’il méritait ce nom était intéressant. J’avais à la fois tout faux et vu juste, il avait à peu près la même idée que Mole, mais en plus poussée et en moins radicale. Le Héros, ou policier, ou justicier moyen, quel que soit le nom qu’il se donne ou la forme qu’il donne à ses convictions, lutte pour la fin du Crime et la disparition de tous les criminels. L’expérience de l’ex-inspecteur tombé en disgrâce lui avait cependant permis de cerner cette réalité universelle, cette vérité si dérangeante à l’esprit du commun. Le Crime ne disparaîtra jamais, et tant qu’il y aura des lois il y aura des gens pour en profiter, des gens pour les briser, et des gens pour les défendre. Il avait donc décidé de faire les trois à la fois, poursuivant ainsi sa quête de justice mais sans s’embarrasser de l’aval de qui que ce soit. Mais surtout, il avait décidé de reforger la société à sa façon, une façon à la fois moins ambitieuse et bien plus concrète que la mienne. Au lieu de changer les mentalités et lutter pour que la Société dans son ensemble se fasse plus efficace, il voulait s’arroger le droit de distribuer les rôles, de choisir qui vivait et qui tombait, qui était au sommet et qui serait oublié de l’histoire.

"C’est une sacrée offre que voilà, avec beaucoup de conséquences et de petites lignes à prendre en compte. Il va me falloir du temps pour y réfléchir."

Pendant ce temps-là j’en avais fini avec sa tête, désormais enroulée dans un bandage blanc et propre, et je descendais vers ses bras et son torse. Il y avait moins de grosses plaies ouvertes mais je soupçonnais quelques os brisés, une côte au moins à remettre en place, et des pansement compressifs pour maintenir le tout en position le temps que les blessures se referment. Bien sûr, l’idée d’un vigilant qui cherchait activement à soutenir mon ascension et ma quête de visibilité était séduisante, et Noah Kyanseru n’était pas la personne la moins adaptée à ce rôle. Il avait les compétences qu’il fallait, il savait casser des mâchoires, et ne pas s’embarrasser de l’opinion publique ou des rapports à remplir ne pouvait que le rendre plus dangereux encore. Et il poursuivrait dans la voie du vigilantisme quoi qu’il arrive, alors autant m’en faire un allié.

Ce qu’il demandait, cependant, était un peu plus complexe qu’un simple squat proche d’un marché noir où faire ses courses avec de l’argent sale. Une opération de chirurgie esthétique demandait un cabinet intégral, du matériel, du temps sur le billard, et l’intervention d’une équipe chirurgicale complète. Les médecins capables de fournir ce genre de service à un mort sans en parler n’étaient ni nombreux ni donné, et surtout ils travaillaient à la confiance, comme tous les prestataires de service au noir. Si je leur amenais quelqu’un qui prouvait par la suite ne pas être fiable, c’était ma parole et ma réputation qui souffriraient, en plus de leur business. Rien que pour le faire passer sur le billard, je devrais engager ma parole et un sacré paquet d’argent – ce dernier point n’étant pas un vrai problème – ce que je ne pouvais pas faire à la légère.

Il subsistait, après tout, la possibilité d’un immense piège à rat dont je serais la souris, et ses promesses le fromage. Un coup monté pour fermer le collet non pas sur mon cou mais sur ceux de toute mon équipe, ce que je ne pouvais simplement pas accepter. Ma sécurité est ma responsabilité, et payer pour mes erreurs est tout naturel, mais entraîner dans ma chute ceux qui me font confiance est inenvisageable. Et oui, si vous vous posiez la question, pas une seule fois je n’ai ne serait-ce que pensé à sacrifier un de mes associés pour sauver ma peau. Ceux qui m’ont trahie les premiers, ou ceux que j’avais prévu de poignarder dans le dos depuis le début, c’est sans une once de remord que je les mets à bas et les abandonne dans la fange, mais les vrais associés, jamais.

Et puis, même en supposant qu’il soit sincère, il y avait toujours le risque qu’il fasse du zèle. Il voulait m’utiliser comme appas, profiter des risques que je prenais naturellement, mais est-ce qu’il n’allait pas rendre mes opérations encore plus risquées, justement ? Me pousser à la faute, à l’excès de confiance, ou simplement vendre la mèche et faire une publicité excessive à mes opérations ? Et je ne parle même pas de son tempérament impulsif et indépendant, saurait il suivre un plan en silence comme les autres, avec le bon degré d’initiative et un respect scrupuleux des consignes ? Il restait un cow-boy dans son cœur, quelqu’un qui prenait les choses en mains et suivait sa vision des choses quoi qu’il arrive. Difficile de se reposer sur une personnalité comme celle-ci.

J’ai donc achevé de recoudre son épaule, la première blessure à laquelle je m’étais intéressée après avoir fini de bander sa tête, et me suis reculée un instant.

"Très bien, je marche. Mais c’est à la fois un risque et un investissement de ma part, il y aura donc des contreparties, ainsi qu’une période d’essai. Un coup au moins, pour lequel il faudra se montrer irréprochable. Mais avant de parler de ça, avez-vous la moindre idée du visage que vous voulez ? Je dois pouvoir vous obtenir un rendez-vous d’ici quelques jours, avec un professionnel qui pourra en profiter pour vérifier l’état de vos blessures."


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