Comme la plupart des vendredis soir, depuis que nous avons dû arrêter les entraînements, j’assiste l’Ancien quitte à parfois prendre le devant de la scène pour me forger une expérience. J’utilise rarement mon Alter dans ces moments car généralement notre stratégie paye, mais des imprévus peuvent toujours survenir. Un plan n’est jamais parfait après tout, et s’il y a bien quelque chose que j’ai apprise c’est que souvent il vaut mieux avoir la maîtrise du terrain que d’avoir un plan.
Au menu ce soir, tacos. Du haut des toits la nuit est belle et les lumières de la ville brillent de mille feux, le son de la circulation offre un fond vivant que l’on ne peut retrouver dans la campagne. Et le petit plat à emporter que nous mangeons tous les deux procure ce petit quelque chose de chaud et agréable qu’est la tranquillité dans un monde de fous.
« Dis-moi le vieux, pourquoi surveiller aussi proche d’une entreprise héroïque ? On risque pas gros si on se fait repérer ? »
« Tu oublies que peu de héros restent aux alentours de leurs locaux. Avec leur réseau privé, non seulement ils peuvent obtenir un appui de n’importe quelle force de l’ordre à proximité, mais en plus il permet de garder une certaine polyvalence et efficacité minimum stratégique. Vois ça comme un échiquier, si tu mets tes pièces identiques au même endroit il est sûr que la zone d’action qu’ils couvrent est sécurisée, mais si tu as besoin d’urgence d’au moins l’une d’elles à l’autre bout du plateau, il te faudra un nombre de tours considérable pour régler ton problème. Et c’est comme ça que tu prends des coups de retard, notamment lorsque l’adversaire peut frapper de n’importe où. »
« Aaah je vois. » dis-je la bouche pleine avant d’avaler ma bouchée. « Et j’imagine que plus l’entreprise est spécialisée dans un rôle, plus ses héros sont éloignés entre eux ? »
« Pas toujours, notamment lorsque des héros ont une bonne synergie au sein de leur entreprise, mais ce n’est pas le cas de celle-ci. Certains pourront nous être utiles si ça dégénère, mais tu sais ce que je pense des interventions d’urgence. Quand tu auras acquis davantage d’expérience nous nous éloigneront d’eux, mais en attendant nous devons continuer ainsi et éviter au possible de solliciter leur aide qui pourrait se retourner contre nous. »
« Ouiiiii. »
Décidément ce tacos est vraiment exquis maintenant que j’y pense, je savais que ce quartier non loin du centre commercial était réputé pour ses services de restauration de bonne qualité, mais je me demande pourquoi le vieux a choisi cet endroit particulier. Il semblait bien plus insistant que d’habitude et je doute que ça soit seulement pour le délicieux met que nous mangeons actuellement :
« Il y avait une raison au choix de cet endroit particulier ? Pour notre patrouille. »
« D’après un de mes contacts qui entretient de bonnes relations avec les SDF de Yokohama, une criminelle a cherché des infos auprès d’eux en en tuant quelques uns au passage. Il m’a demandé si je pouvais l’aider à obtenir plus d’informations sur elle pour savoir quoi en faire après. »
« Et j’imagine que c’est pour ne pas fouiller inutilement là où ton contact a pu déjà fouiller que l’on est ici au lieu de Yokohama ? »
« Tour à fait. Il m’a déjà informé au cas où on tomberait sur elle par pur hasard, mais peu de choses nous permettraient de déterminer le lieu et le moment de ses prochaines actions. »
Je me lève alors, finissant le dernier bout de tacos avant de me lever en m’exclamant :
« Nous sommes donc dans le flou sur ses actions, intéressant. Je me demande bien ce que t’as pu obtenir sur elle. »
Nous partons donc en patrouille. J’espère que nous aurons le temps de digérer si jamais quelque chose tourne pas rond dans ce quartier, je ne suis pas très fan des opérations mouvementées le ventre tout juste plein. Le Guide et son maître prennent du service.
Dernière édition par Ayako Idō le Mar 26 Mar - 18:49, édité 1 fois (Raison : Ajout du code)
Depuis l'attaque d'Aegis, je mène ma vie plus solitairement. Je ne contacte que très peu la ligue pour le moment, car j'ai besoin de me recentrer un peu. Assise sur un balcon, je regarde les rues de la ville et les voitures passer. La nuit est tombée, les phares des véhicules sont allumés, ce qui crée un jeu de lumières très plaisant à observer. De la musique tourne dans mes écouteurs et j'utilise mes doigts pour jouer avec un petit bâton.
Je dois bien avouer qu'il fait froid ce soir. J'ai mis un bonnet pour cacher mes cheveux si représentatifs, je suis habillée tout en noir, comme d'habitude. Lorsque mon alter et mes cheveux sont camouflés, je deviens presque une inconnue. A moins que l'on m'ait déjà affrontée ou d'être un flic ayant déjà vu mon visage en photo, il est difficile de me reconnaître rien qu'à une description. Je dirais que la seule façon de me reconnaître serait de repérer mes habits... je suis toujours vêtue d'une veste en cuir et de débardeurs de métalleux... Même quand il fait froid. Enfin bon, je sais que je suis unique et très attirante, alors il ne serait pas étonnant qu'on me remarque.
Mon ventre gargouille, j'ai faim. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vécue seule à la rue, d'habitude je vis dans un appartement à la ligue, ce n'est pas le grand luxe mais ça dépanne.. Et surtout on est planqué.
Je saute de mon balcon pour atterrir dans la rue devant un homme qui pousse un petit cri d'étonnement avant de reprendre sa route. Je relève mon col pour y fourrer mon nez et je passe mes mains dans mes poches de veste. J'arrive devant Deliciosos Tacos et je pousse la porte.
Alberto était déjà en train de prendre une commande et me fait un signe de la main lorsqu'il me reconnait :
"Alors ! Dos tacos c'est bien ça ?"
La femme acquiesce. De dos, je ne reconnais pas cette silhouette aux longs cheveux bruns, c'est rare de voir des gens à cette heure là. Malgré le fait qu'Alberto soit ouvert pratiquement toute la nuit, il n'y a que des habitués qui viennent manger ici... Les clodos du coin notamment. C'est peu cher, il fait chaud et Ricardo accepte tout le monde. La rue est peu visitée alors il y a peu de touristes, et les rares visiteurs préfèrent aller dans les chaînes connues ou typiques.
Alberto tend les tacos à la fille et elle se tourne, passant à quelques centimètres de moi. Je cache un peu plus mon visage dans mon col en lui jetant un regard méfiant mais elle ne semble pas me repérer.
Alberto me sourit, me tend mon tacos préféré avec un grand sourire et dit en espagnol :
"Gratuit ! Pour ta fidélité ! Comment vas-tu aujourd'hui Rosa ?"
Je le remercie, les Tacos d'Alberto sont vraiment les meilleurs du monde, parole de connaisseuse ! Je lui réponds, toujours dans notre langue maternelle :
"Merci, c'est pas la forme en ce moment ça va me remonter le moral. On discutera une autre fois."
Alberto hoche la tête et me fait un clin d’œil d'encouragement. Je me tourne et je sors du magasin, mon tacos à la main. Je marche dans les rues peu éclairées, proche de la route. Mes pensées vagabondent, je repense encore à mon passé avec Juan. Je prend une bouchée de la précieuse nourriture et j'avance.
"Hé toi !"
Un homme se met en travers de ma route et me relucke de la tête aux pieds. Un grand costaud mal lavé. Trois autres gars le rejoignent et m'encerclent :
"Jolie veste. Mais tu serais mieux sans."
Pfff... Franchement il manquait plus que ça. Des abrutis en manque de sexe qui pensent pouvoir agresser une fille facilement. Le genre de types qui m'agacent. Je plonge mes yeux dans les siens, ce qui le fait frissonner. Il y lit toute ma folie et ma haine :
"Une fois j'ai éventré un mec et j'ai étranglé ses potes avec ses propres boyaux. Je n'ai jamais eu l'occasion de réessayer depuis."
Le gars recule d'un pas, comprenant dans mon regard que je suis très sérieuse alors que les autres ricanent :
"-Ouah ! C'est que t'as du cran ma petite ! -Grave excitant ! Mais tu feras moins ta maligne dans deux secondes."
Les trois gars s'approchent de moi avec envie. Dans ma main, un tacos, l'autre est dans ma poche de blouson, je ne bronche pas. C'est rigolo comme les hommes se sentent si supérieurs aux femmes... Je devrais peut être leur ôter leur deuxième cerveau pour qu'ils arrêtent de ne penser qu'avec celui là.[/color]
Illuminación, une super vilaine de haute volée qui ne cherche pas à se cacher contrairement à la plupart de ses congénères. Elle aurait agi récemment aux côtés de l’Alliance des Super-Vilains en se faisant remarquer à maintes reprises et sans exprimer une once de remords. Il semblerait que ce soit le genre à agir criminellement pour le sport et l’adrénaline que cela procure. Un cas qui, mal géré, pourrait provoquer l’explosion d’une école d’enfants sur un coup de tête. Certaines sources disaient qu’elle n’est clairement pas d’ici, mais ce qui est sûr, c’est que son Alter est tout aussi dangereux que son impulsivité. Le Guide a pu obtenir quelques photos, mais rien d’extrêmement détaillé ou qui pourrait nous mettre sur la voie hormis sa couleur de peau, son apparence l’Alter activé et sa coupe de cheveux. Détails qui pourraient corroborer la théorie de l’étrangère, mais l’Alliance ayant bien fait son boulot pour protéger un minimum les arrières de ses membres, nous n’en savons pas tellement plus.
Du moins, c’est ce qu’il m’a dit. Jugeant nécessaire de me laisser faire mes recherches en autonomie, mon maître préfère souvent faire la rétention d’informations. C’est chiant et une grosse prise de risques mais ça pousse à créer des liens pour mon réseau. Nous nous déplaçons comme toujours de toits en toits quand une voix vient m’interpeller depuis le bas d’une rue un peu excentrée de la circulation :
« Ouah ! C’est que tu as du cran ma petite ! »
Qu’est-ce que…
« Grave excitant ! Mais tu feras moins ta maligne dans deux secondes. »
Je m’arrête net, faisant signe au Guide de faire de même et montrant la scène depuis le haut d’un bâtiment à deux étages délimitant la zone apparente de conflit. Encore en pleine journée j’aurais pu prendre ces paroles pour un appel à la démonstration d’un tour de force magistral, pour faire rêver une petite fille sur un magnifique swing de baseball ou un shoot de canette, mais je dois avouer qu’on est assez loin de ce que j’espérais. La petite fille se trouve être une jeune femme qu’il me semble avoir aperçue vaguement dans le Deliciosos Tacos de tout à l’heure, théorie confirmée par le tacos qu’elle tient dans sa main d’ailleurs, tandis que les deux derniers… sont accompagnés de deux autres gars en apparence tout aussi patibulaire qu’eux. « De quoi lancer un hashtag « pasdanslarue » » comme aimait dire mon professeur d’histoire, à la différence près que leur approche n’avait rien d’aguicheur. Il semblaient plus prompts à lui chercher des noises.
J’espère qu’elle saura leur briser les noix, au moins en respectant la légitime défense. Malheureusement nous ne pouvons intervenir en prévention suite à des menaces, ne serait-ce que parce que ces gugus seraient les seuls blessés et sans témoins difficile de prouver quoique ce soit en sa faveur. Cependant nous pouvons toujours nous préparer à la moindre attaque dangereuse, mais je dois avouer que ce n’est pas l’envie qui manque pour les remettre à leur place, même si l’absence de réaction de sa part m’inquiète un peu. Je me demande comment elle compte s’en sortir face à une armoire à glace, un manieur de couteaux et deux batteurs dont un cachant son flingue sans effusion de sang, ni perdre son tacos.
La ruelle est sombre. Je peux récupérer la lumière du lampadaire dans la grande rue d'à côté ou de la petite loupiote au dessus de nous... Mais quand on peut ridiculiser quatre machos sans même utiliser son alter pourquoi se priver ?
La seule chose qui m'embête c'est que je ne veux absolument pas salir ce précieux tacos.
"Laissez moi deux secondes, le temps de poser ma nourriture et je suis à vous."
Le gars le plus prétentieux rigole :
"Ahah ! Tu as bien raison, tu vas avoir besoin de tes deux mains pour..."
Il n'a pas le temps d'en dire plus que je lui chope le bras et le fait basculer au dessus de mon épaule. Il se ramasse la tête la première, je lui tord le bras et appuie avec mon genou sur son épaule pour l'immobiliser. Les trois autres me regardent, surpris. J'ai vécu dans les rues les plus mal famées du Mexique, j'ai vite appris qu'une femme devait savoir survivre face à ce genre de déchets masculins qui pullulent partout sur cette planète. Alors ce ne sont pas des enfants gâtés japonais qui cherchent à abandonner leur virginité qui vont poser la main sur moi.
"Hé ! Ça va pas ? Les gars venez m'aider ! Je sens qu'on..."
Un sourire sadique fend mon visage alors que j'appuie de plus en plus fort sur son articulation. Ses ricanements se transforment en interrogations puis très vite en cris de douleur paniqués. Crac. L'homme hurle de toutes ses forces alors que son épaule se déboîte et que l'os de son bras se brise. Ses copains comprennent alors qu'il est temps d'agir avant que je ne décide de passer à ses cervicales.
Celui à ma gauche et celui à ma droite s'élancent. Dans un mouvement gracieux, je balance un high kick dans le visage de celui de gauche qui s'écroule. Pas très résistant dis-donc... L'autre en profite pour me choper le bonnet, tirant mes cheveux et ma tête en arrière par la même occasion. Il passe une lame de couteau sous ma gorge et dit, fier de son coup :
"Mes potes sont bien plus faibles que moi cocotte. T'es à moi maintenant."
Je soupire, dépitée. Le gars me regarde avec étonnement, il était sur d'avoir assis sa domination sur la femme que j'étais pourtant !
"Si tu savais le nombre de fois où on m'a dit ça..."
Si ce débile avait vraiment voulu me maîtriser, il aurait dû me choper les bras plutôt que les cheveux... Mais bon. Je lui enfonce mon coude dans les côtes et profite de ce moment pour lui choper le poignet et le tordre dans un craquement mémorable !
Le gars hurle de douleur et lâche le couteau, que je récupère. Mon bonnet tombe et mes cheveux roses et violets s'éparpillent sur mon crâne dans un désordre organisé. Je pose mon regard sur le dernier type qui est totalement pétrifié par la peur. Je l'observe pendant un instant alors que ses copains se lamentent au sol. Mes yeux sont froids et cruels, j'ai pas de temps à perdre avec ces idiots.
Il tremble de peur, il a lu dans mes yeux toute l'horreur dont j'étais capable. Il passe la main dans son blouson et en sort un pistolet. Son visage est couvert de sueur et il crie, comme pour évacuer ses émotions :
"Crève !"
Mais avant même qu'il ne puisse presser la détente, un couteau part, droit vers sa gorge. Attention, ça va éclabousser.
Ses agresseurs semblent plutôt patients, la laisser poser son tacos… et extrêmement imprudents aussi, visiblement. Cette rouste qu’ils se sont pris… elle semblait immobile à leurs avances il y a à peine quelques secondes et déjà deux d’entre eux se retrouvent à terre. Et je ne parle pas du troisième qui au passage réussit à révéler son visage en le levant pile dans notre direction, je me demande si elle a pu nous apercevoir avec la lumière suspendue entre les bâtiments dans les yeux. Je commence à descendre pour éviter que ça dégénère davantage mais trop tard, je vois filer un couteau du type numéro trois sur le numéro quatre brandissant son flingue. Merde !
Cependant en même temps que je me lance dans un dernier espoir pour mettre ce dernier à terre, j’entends un petit bruit de détonation que je connais, venant du haut du toit d’où j’étais, suivi d’un sifflement près de l’oreille et de l’entrechoc entre le grappin de mon maître et le projectile de fortune. Il avait prédit son jet de couteau ?! Sa voix télépathique interrompt alors ma pensée :
« Je te laisse t’en occuper, j’ai déjà trop agi mais je ne pouvais risquer sa vie. Prends garde. »
« Ah euh… Compris. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le flingueur ne comprenant pas ce qu’il se passe, il regarde instinctivement en haut avant de se faire écraser les épaules par mes bottes. Les lui déboîtant sous le poids et fracassant sa tête du même coup au sol pendant que le grappin remonte aussi vite qu’il est venu. J'apparais donc face à la combattante aguerrie sous ma tenue et la voix distordue artificiellement :
« Dis, tu crois vraiment qu’en tirant sur les filles tu vas les attirer ? Désolé mais moi non plus j’suis pas fan du genre « tonton flingueur ». »
Je lance ensuite un regard vers ma prochaine interlocutrice, ramassant le pistolet avant de retirer son chargeur puis de vider sa chambre. Après tout ce temps où je voulais placer cette référence complètement perdue d’il y a deux siècles, on dirait que c’est le moment où mes récentes heures passées devant des films de toute époque payent :
« Décidément, les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. N’est-ce pas ? »
J’espère me tromper, mais ayant fait ses preuves, son regard de tueuse et ses cheveux… Tout cela semble indiquer que j’ai notre fameuse Illuminación face à moi. Je ne peux en être sûr, du fait qu’il peut toujours y avoir des tordues voulant la copier, mais si j'ai l'originale devant mes yeux je suis vraiment mal, si son impulsivité s’avère tout aussi vraie. En effet, mes prédécesseurs ayant dû affronter à maintes reprises des seconds couteaux d’All For One avant l’arrivée d’All Might, un passif en est donc né entre Le Guide et une partie de l’Alliance… ainsi qu’une réputation de héros s’étant reposé sur les lauriers pendant que le grand héros américain nettoyait tout. Mais ça c'est une autre histoire. Cela dit, je n’ai absolument aucune idée du niveau de connaissance d'Illuminación à notre sujet :
« Je pense qu’ils ont eu leur compte. Même si vous étiez à deux doigt de tuer l’un d’eux, c’était vous ou lui. Je ne vais pas tenter de vous arrêter en conséquence. Cependant essayez d’éviter cet endroit quelques temps, on ne sait pas s’ils font partie d’un gang. »
La différence avec les autres héros, c’est que même dans ce genre de situation nous pouvons nous permettre de fermer les yeux sur des actes de survie. Et même si cela s’ébruite, cela ne fait que confirmer la vision sur nos actions déjà encrée au cours de ces générations. Tant que je respecte la voie du Guide, aucun risque de perdre des contacts qui savent déjà à qui ils ont affaire.
Dernière édition par Ayako Idō le Mer 3 Avr - 18:26, édité 1 fois (Raison : modification selon les conseils de Chiruki)
Mon couteau, pourtant si déterminé à percer l'artère du gars ayant eu la malchance de croiser mon chemin, se fait stopper en pleine course par... un grappin ? Une fille descend et envoie au sol ce type qui menaçait de me flinguer d'un coup de botte bien placé. Je croise les bras, vexée qu'on m'enlève le coup final.
"Dis, tu crois vraiment qu’en tirant sur les filles tu vas les attirer ? Désolé mais moi non plus j’suis pas fan du genre « tonton flingueur »."
Hé oh ! Qu'est ce qu'elle fout elle ? Une silhouette féminine, vêtue d'une tenue bien trop contemporaine à mon goût et d'un masque ridicule, qui descend du ciel pour achever MES adversaires et qui EN PLUS se permet de voler MES moments de répliques ! Non mais sérieux ?
"Décidément, les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. N’est-ce pas ?"
C'est qui cette fille au juste ? Elle vient sauver le vie d'un de ses "cons" et maintenant elle fait la morale sur leur comportement ? Elle me fixe un instant, me dévisageant de la tête au pied... J'espère qu'elle kiffe mon style au moins. Je vois cependant qu'elle s'attarde sur ma coupe de cheveux à l'air libre. Ce n'est pas bon signe.
"Je pense qu’ils ont eu leur compte. Même si vous étiez à deux doigt de tuer l’un d’eux, c’était vous ou lui. Je ne vais pas tenter de vous arrêter en conséquence. Cependant essayez d’éviter cet endroit quelques temps, on ne sait pas s’ils font partie d’un gang."
Je serre les dents pour dévoiler un sourire crispé, moqueur et agressif à la fois puis je la regarde avec haine :
"Je ne vais pas tenter de vous arrêter en conséquence ? Essayez d’éviter cet endroit quelques temps ?"
Je m'amuse à imiter ridiculement son ton de voix de façon hautaine, avant de reprendre, menaçante :
“Non mais tu te crois maligne avec ton masque moche et ta voix de robot ? Ce sont mes affaires et, en règle générale, il est déconseillé d'y fourrer son nez.”
Le gars à ma droite se tient le poignet en gémissant, je ricane et m'accroupis à ses côtés pour saisir sa gorge avec ma main. Je ne quitte pas le regard de la fille, guettant des yeux apeurés apparaître derrières les fentes de son masque :
“Tu ferais mieux de te barrer avant que je n'ai envie de voir ta tête séparée de ton corps. En plus, je suis sûre que tu es très mignonne au naturel, ce serait dommage.”
Je tourne mon visage vers le type et je lève ma main libre. La lumière au dessus de nous s'éteint. Mes tatouages prennent une couleur rouge intense et un crâne terrifiant se forme sur mon visage.
“Non… Arrêtez…”
La voix faible et apeurée du type me supplie alors que je concentre mon alter dans ma main sur sa gorge vulnérable, illuminant son visage terrorisé. Je ricane, et mes pupilles se dilatent, j'imagine déjà sa jugulaire exploser et son sang se répandre sur le sol.
Sur une échelle de un à dix, je me mettrais bien sept pour l’entrée fracassante et les phrases d’accroche, par contre ça ne semble pas être l’avis de celle que je viens de sauver d’une occasion de meurtre. À croire que c’est bien elle Illuminación, surtout avec ce ton condescendant digne d’une enfant gâtée dont on vient de retirer la sucette de la bouche :
« Je ne vais pas tenter de vous arrêter en conséquence ? Essayez d’éviter cet endroit quelques temps ? »
L’expression du visage n’est pas très claire du fait de la seule et unique lumière qui l’éclaire directement, à savoir celle qui cache Le Guide sur le toit et qui semble préférer illuminer les cheveux roses, mais sa voix et la pression qu’elle semble vouloir m’imposer à son regard m’en témoignent cette haine qu’elle s’apprête à expliciter :
« Non mais tu te crois maligne avec ton masque moche et ta voix de robot ? Ce sont mes affaires et, en règle générale, il est déconseillé d'y fourrer son nez. »
Apparemment elle ne sait absolument rien sur moi, ou alors cette dernière n’a toujours pas connecté les fils. Je peux me tromper, mais ce n’est pas le genre de réplique que l’on sort à quelqu’un dont on a un tant soit peu entendu parlé, tenter de déstabiliser sur le premier détail qui vient est ce qu’on fait généralement à un parfait inconnu. Ou alors elle souhaite garder sa connaissance pour elle et me faire la surprise à un moment que je n’attends pas, je devrais garder cette idée en tête. Cela dit je ne réagis pas trop, j’y ai certes mis beaucoup de temps et d’huile de coude dans ce costume – notamment le masque si vous saviez – mais c’est plus qu’évident que la répartie lui manque. S’en est presque drôle.
Cependant, je me demande ce qu’elle cherche à me dévisager comme ça, tenant la gorge à ce pauvre type. Si ce n’est pas la raison pour laquelle nous fouillons ce quartier, que serais-je censé exprimer qu’elle pourrait sentir ? Cependant si tel est le cas… Je pense avoir une idée pour la dissuader de faire des bêtises :
« Tu ferais mieux de te barrer avant que je n'aie envie de voir ta tête séparée de ton corps. En plus, je suis sûre que tu es très mignonne au naturel, ce serait dommage. »
Si tel est ton souhait… je ne peux que l’exaucer j’imagine. Je souris nerveusement sous mon masque, partagée par la coïncidence que partagent la situation et ses propos, les propos flatteurs, et l’idée qu’Illuminación décapite celui qu’elle étrangle à moitié :
« Non… Arrêtez… »
Dommage, tu ne t’en rendras certainement pas compte mon gars, mais l’espace d’une seconde tu vas devenir l’une des stars du cinéma d’antan. Ça m’embête d’avoir à la frapper mais tout indique que face à moi se trouve Illuminación la tueuse impulsive, je ne peux laisser aucune place au doute :
« Voile de la mort. »
À peine les lumières éteintes, le corps luisant et les implorations prononcées, vient l’apparition du seul, l’unique, le Rider. Se substituant à notre prédateur sexuel et son crâne brillant de mille feux. Au même instant je disparais d’un battement de cil et profite de la distraction que cela procurerait pour asséner un coup d’exobottes au visage, me préparant à retirer d'une main le fantôme brûlant des griffes de la vilaine. J’ai donc bien affaire à la super vilaine de l’alliance… et merde.
Dernière édition par Ayako Idō le Sam 13 Avr - 19:55, édité 1 fois (Raison : petit oubli)
L'inconnue grommelle un truc et le visage du gars que je me préparais à exécuter perd subitement sa chair, laissant apparaître un crâne en flamme... Sa mâchoire s'ouvre et ses yeux vides me glacent le sang. C'est quoi cette merde ? C'est son alter ? Il est mort ? Dans un mouvement de sursaut, je lâche le monstre et je m'éloigne de lui pour éviter le danger. Je décide alors de reporter mon attention sur la fille mais... Plus aucune trace d'elle.
La rue est vide, reste juste mes "agresseurs" inconscients au sol... Elle a subitement décidé de les laisser tomber ? Ou alors...
Soudain, une botte apparaît devant moi, traversant la réalité comme du beurre et me fracasse la mâchoire. Un filet de sang est expulsé de ma bouche et je bascule sur le côté, propulsée par la puissance du coup. La terre tremble et je sens que je vais être sonnée pendant quelques secondes, mais je suis pas du genre à me laisser faire si facilement. Je ne comprends absolument pas en quoi consiste son alter pour le moment mais j'ai appris lors de mes nombreux combats à mort que l'inaction est la pire des erreurs. Elle va apprendre à prendre plus au sérieux Illuminación.
Alors que je chute vers le sol, je pose ma main gauche sur le sol pour stopper le mouvement et la rotation puis je reprends des appuis solides avec mes pieds. Je vais me servir de la puissance de son coup pour lui répondre avec brio.
Elle a réussi à me toucher. Une fois. A croire qu'elle ne sait pas qui elle vient d'attaquer, ça sera la pire erreur de sa vie. Ça sera la dernière. Une lame de lumière sort de ma main libre et termine la rotation en balayant la zone où devrait se trouver mon adversaire dans un arc de cercle lumineux magique, elle est peut être invisible mais pas invincible. Une sourire sadique se dessine sur mon visage alors que mes yeux excités guettent une explosion écarlate suivie d'un corps tranché en deux.
Je ne pensais pas la toucher à cause de son expérience, peut être a-t-elle baissé sa garde trop vite, mais cette approche semble efficace… trop efficace même. Ce que je pensais louper par une esquive réflexe de sa part va directement embrasser ma botte, avec toute la délicatesse d’une batte de base-ball caressant délicatement la joue du crâne admirant peut être cette même batte sortir du nulle part.
À peine le coup de « distraction » porté je ne réfléchis pas avant de dégager l’autre abruti dans la foulée comme initialement prévu, se faisant projeter par la jambe fantôme crochetant le bide, ramené auprès de ses collègues en roulé-boulé… et moi évitant de peu un arc de lumière ?! Merde, si je ne m’étais pas baissé pour l’équilibre, je finirais découpée net à en juger le bruit de l’impact sur l’un des murs du couloir.
Ça c’est de la réaction proportionnelle sauce vilain. Tu les gifles, ils te découpent, il faut vraiment être tarée ou avoir un égo surdimensionné – je soupçonne les deux – pour réagir aussi impulsivement. Je recule pas à pas pour rejoindre peu à peu les agresseurs du dimanche, faisant suivre mon voile avec moi, tandis que toujours face à mon adversaire je soupire un mot avant d’essayer de calmer le jeu, au moins pour me dédouaner même si ça a peu de chances de réussir :
« Doublure monodirectionnelle d’aura imposante. »
De mon point de vue rien n’a changé, je la vois aussi parfaitement que le permet la faible luminosité provoquée par son Alter. Cependant, selon Illuminación je réapparais progressivement à quelques pas de là où j’étais au moment de son attaque. Comme si de rien n’était. Afin de reposer l’œil précédemment utilisé pour le voile, je n’utilise que l’autre. Peut être que j’en aurai besoin :
Rester… calme…
« Excuse-moi pour ce coup, je ne m’attendais pas à ce que son Alter se manifeste et monopolise ton attention. Comme je cherchais à le souligner, il y a eu suffisamment de dégâts des deux côtés, autant du tien pour ta tentative de meurtre – et je suis sûr que tu ne t’arrêterais pas qu’à l’un d’eux – que du leur pour leur tentative d’agression, je m’occupe de les emmener au poste. Les tuer ne fera que leur permettre d’échapper à leur culpabilité, du moins c’est comme ça qu’on pense ici. »
C’est sorti tout seul mais avec un tel profil, anti-social voire destructeur envers tous sauf rare exception ou intérêt particulier, difficile de croire à une rédemption de sa part et elle le sait. J’ai toujours eu pour principe d’y croire, mais je sais d’un autre côté que c’est amplement suffisant pour se retrouver en double exemplaire. J’espère sincèrement qu’elle ne trahira pas cette chance que je lui tends, nous ne sommes pas venus pour l’arrêter mais nous informer… Même s’il est aussi vrai qu’un affrontement permet justement de connaître son style de combat, je ne me sens pas participer tout de suite à un jeu de mains avec une découpeuse laser sur pattes, surtout qu’elle semble capable d’aspirer la lumière environnante pour frapper avec. En gros, une de mes « counters ».
La fille balance une phrase incompréhensible avant de réapparaître à quelques mètres de moi, comme si de rien n'étais. Je serre les dents et jure, elle se prend pour qui celle-là ? Ma joue est engourdie et un liquide chaud au goût métallique se répand sur ma langue. Y'a pas à dire, je l'ai senti passer. Mais il en faudra bien plus pour espérer m'affaiblir.
"Excuse-moi pour ce coup, je ne m’attendais pas à ce que son Alter se manifeste et monopolise ton attention. Comme je cherchais à le souligner, il y a eu suffisamment de dégâts des deux côtés, autant du tien pour ta tentative de meurtre – et je suis sûr que tu ne t’arrêterais pas qu’à l’un d’eux – que du leur pour leur tentative d’agression, je m’occupe de les emmener au poste. Les tuer ne fera que leur permettre d’échapper à leur culpabilité, du moins c’est comme ça qu’on pense ici."
Je la regarde déballer son blabla alors que ma lame de lumière disparaît progressivement de ma main. Je crache le sang qui stagne dans ma bouche et sourit sadiquement. Maintenant que miss-justicière masquée se croit maligne, j'ai une furieuse envie de l'éventrer. Ce genre de personne sans aucune classe, qui ne jure que par ses propres principes coincées et nazes, ça me donne envie de gerber. Une grimace ennuyée se dessine sur mon visage et je soupire :
"Blaaa, blaaa, blaaaaa..."
Une vague verte fluo parcourt mon corps et une grande lance éblouissante apparaît dans ma main, ramenant un minimum de style à cette scène pathétique.
"Qu'est-ce que t'es ringarde ! T'as fourré ton nez dans mes affaires et t'as eu le culot d’abîmer mon magnifique visage donc cherche pas..."
Je renforce mes appuis et arme mon bras. Un voile rouge passe devant mes yeux cruels et une étincelle de folie allume le brasier de ma rage.
"Je vais te trucider !"
Je pousse un cri de rage et balance mon arme droit vers mon adversaire. La lance lumineuse fend l'air à une vitesse ahurissante et explose au contact de mon adversaire. Je retire lentement ma veste en avançant vers la fumée cachant le lieu d'impact pour laisser apparaître un magnifique débardeur noir avec une tête de mort stylée au centre, du genre sicarios. Un lampadaire s'éteint et mes tatouages se dessinent sur mes bras. Je fais craquer mes doigts et guette la moindre trace de la fille, prête à lui sauter dessus.
L’espace d’un instant, j’ai cru que son cerveau avait connecté les fils, mais il semblerait qu’elle soit montée à l’envers. Oui elle a reçu le message, mais aussi oui elle s’en moque complètement :
« Blaaa, blaaa, blaaaaa… »
Et aussi oui elle prépare une autre attaque…
« Qu’est-ce que t’es ringarde ! T’as fourré ton nez dans mes affaires et t’as eu le culot d’abîmer mon magnifique visage donc cherche pas… »
Bah voyons. Il est vrai que tu transpires la haine, mais avec la maturité dont tu fais preuve tu vas surtout trucider du vent pendant que je cache déjà les blessés dans l’une des bennes les plus proches. Ton cri de rage étouffera mes instructions de silence absolu et l’explosion de ma doublure permettra de fermer la benne sans que tu saches ce qui a été fait, puisque je changerai d’œil pour faire apparaître cette même doublure, lourdement blessée et à quelques pas de ma position. Assise à un mur et se tenant les côtes du côté où l’explosion a touché, on peut y percevoir la peau déchirée et brûlée sous la main qui tente désespérément à couvrir la plaie en réflexe à la douleur.
C’est ainsi que fonctionnent mes doublures, sauf indication contraire elles subissent exactement les dégâts que j’évalue qu’elles reçoivent, je n’ai donc pas besoin de reformuler. Tout ce que j’ai à faire c’est respirer avec difficulté en pleurant à moitié après avoir redirigé et modifié la fréquence du son de mon modificateur de voix pour que mes lamentations te semblent sortir de ma doublure.
Rester… calme… j’ai déjà fait ça en exercice avec l’Ancien que je sais bien plus malin qu’elle :
« Certes… Tu vas peut être… me trucider… mais tu n’auras pas… ces abrutis… qui se sont enfui… et pourront donc… échapper à tes lances… »
Parmi la projection, dans sa fameuse aura, le dernier capable de tenir debout voit alors ses muscles décupler avant d’attraper ces camarades et de fuir, comme si sa vie en dépendait après nous avoir jeté un dernier regard alors qu’un petit rire suivi d’une quinte de toux m’échappent.
« Je ne suis qu’une… parmi d’autres… tu as perdu. »
La fumée se dissipe laissant apparaître un corps blessé et mutilé. Je lève un sourcil, tout simplement ? L'inconnue se tient les côtes et son gémissement modifié ressemble à un vieux râle de fantôme qui souffre...
« Certes… Tu vas peut être… me trucider… mais tu n’auras pas… ces abrutis… qui se sont enfui… et pourront donc… échapper à tes lances… »
Un sourire se dessine sur mon visage, pseudo-héroïne de mes deux qui se croit maligne, tu me penses assez superficielle pour m'amuser à poursuivre trois idiots pendant que tu te vantera de ton exploit en te vidant de ton sang ? Nan... tout ça sonne bien trop ridicule et ennuyant.
« Je ne suis qu’une… parmi d’autres… tu as perdu. »
Nan mais je rêve, elle se croit dans un film ou quoi ? La belle qui sacrifie héroïquement sa vie pour sauver trois péquenots random ? Trop cliché pour moi. Je ricane et une épée se forme dans ma main alors que je marche lentement vers elle, je ne prête même plus d'attention à mes... "agresseurs" :
"Ohlala, je vais chialer.. Dime niña, quand tu baigneras dans ton sang et que la vie te quittera tu penseras à quoi ? Ces trois cassos que t'as sauvé ? Ta vie gachée ? Non..."
Je m'accroupis près d'elle, et la regarde avec folie et fausse compassion :
"Tu penseras à rien, si ce n'est à la personne qui t'a égorgée."
Mes tatouages brillent de plus belle et un sourire sadique déforme mon visage alors que j'approche une lame de sa gorge :
"J'ai toujours rêvé de.."
Mon sourire disparaît instantanément et je bondis en arrière pour m'éloigner de la fille. C'est pas normal. La teinte de son masque éclairé par ma lumière n'avait rien de normal, j'en suis quasi-certaine. Je suis tarée mais pas folle. Ne me sous-estimez pas sur tout ce qui concerne l'analyse en combat. Je me met en position et une vague de lumière me parcourt :
"Hé oh ! Te crois pas plus maligne que moi !"
Une lance commence à se former dans ma main, bien plus longue que la précédente. Je fixe la blessée avec arrogance, cette fois-ci, on va vraiment s'amuser. Je me souviens de ce pied qui a traversé la réalité, et maintenant je la met K.O avec une seule attaque ? Mon (magnifique) cul ouais !
Je ricane et reste en position, prête à n'importe quelle attaque ou information et ricane :
