Des glaçons rouges de sang [PV Gira]

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Je regarde ma montre, il est vingt heure. Les rues de Yokohama commence à prendre une couleur nocturne, les personnes que l'on y croise aussi. Jeunes couples se dirigeants vers un restaurant, étudiants en recherche d'amusement, sans abris repérant les lieux ou ils pourront passer la nuit tranquille. C'est à cette heure la que la majorité des bars commencent à recevoir leur clientèle la plus rentable. C'est le cas du lieu que je cible ce soir.

Le "Red Ice" est un bar qui est loin d'avoir une mauvaise presse auprès des civils. Les barmans qui le tiennent sont aimables et compétents, la cuisine familiale à la réputation d’être de qualité et l'alcool de ne pas être trop cher. Mais les gens un peu plus observateur ; c'est à dire les flics, les héros pro, les criminels et les civils un minimum attentif ; savent que le Red Ice est tenu par une ponte notoire du milieu des "affaires", et que par conséquent son arrière salle est loin d’être un endroit recommandable.

Mais c'est souvent dans les endroits les moins recommandables que l'on trouve les criminels les plus savoureux.

Je ne suis pas dans une bonne phase en ce moment : ma Faim est au beau fixe. Elle a subitement fait un bond la nuit dernière, alors que j’étais occupé à préparer ma petite escapade de ce soir. C'est loin d’être l'idéal : le portefeuille des raclures que je vais certainement refroidir devrait améliorer mon train de vie de patient d'asile en cavale, et leurs cadavres devraient calmer ma faim, mais il y a un gosse sur le terrain. Et c'est fragile la santé mentale d'un gosse, n'est ce pas David ?

"Recommandable."

Mon alter apparaît à coté de moi dans un petit grésillement. Cette fois pas question d'aller au contact. Je vais rester dans la ruelle à l'arrière et me claquer une plaque de chocolat noir tandis que mon maudit Alter s'occupera de trouver le gosse, l'argent et un cadavre à dévorer. L'arrière salle n'est pas facilement accessible depuis le bar. Trop bien gardé, trop de civils innocent en train de boire un coup, faire rentrer mon Alter par ce moyen gâcherait l'effet de surprise. Wendigo est déjà en train de grimper sur le toit bien avant la fin de mon raisonnement. Passer par le conduit d'aération c'est sa passion. Il ne met même pas une minute à grimper, avant de se mettre à dessouder la grille d'accès à la ventilation.

Je me demande quelle tronche va tirer la brochette d'enflure du dessous quand mon Alter leur sera littéralement tomber sur la gueule.

Je ne sait pas trop quoi faire ce soir. Je me balade tranquillement dans les rues de Yokohama alors que le soleil commence à disparaître à l'horizon. Je mangeais tranquillement une petite barquette de fraises que j'ai achetée il y a à peine quelques minutes. J'adore les fraises, ça fait partie de mes fruits préférés, et ça tombe bien car on dit souvent qu'il faut manger au moins 5 fruits et légumes par jours, donc je ne met pas ma santé en danger.

Je passe dans les ruelles sombres, c'est là que je vais commencer mon travail en tant que "Super-Héroïne secrète". Je n'ai pas été acceptée dans une école de super-héroïsme, c'est dommage, mais j'ai réalisé avec le temps que je n'ai pas besoin de licence pour exercer ma profession de rêve.
Pendant ma balade je passe pas loin d'un bar, le "Red Ice", intéressant, peut-être qu'il y a des malfaiteurs là-dedans. Je m'approche lentement de l'établissement ciblé avant de faire une rencontre imprévue.

En effet, alors que je rapproche à mon rythme du "Red Ice" je voit quelqu'un, dans la ruelle, qui mange du chocolat. Je ne sais pas ce qu'il fait ici, il à l'air d'attendre quelque chose. Je m'approche de lui lentement, en essayant d'être la plus amicale possible, je ne veut pas le faire fuir ou lui faire peur, en espérant que je n'active pas mon alter par accident, je n'ai vraiment pas envie qu'il soit témoin de choses assez... Atroces...

-Hum... Bonjour? Qu'est-ce que vous faites ici dans cette ruelle sombre?

Je commence à poser les questions, mais je reste quand même sur mes gardes, si jamais il devient violent j'utilise mon alter.

Je tourne la tête d'un mouvement vif pour observer mon interlocutrice. Je suis relativement surpris, il y a du monde dans les rues mais les passants s'attardent rarement dans les ruelles puantes et crasseuses que l'on trouve à l'arrière des bars. Encore plus quand les dits passants sont des lycéennes tout ce qu'il y a de plus typique. J'ai donc affaire à une jeune fille de mon age environ, peau pale, longue chevelure noire. Elle semble relativement avenante si on excepte la manière dont elle serre le poing, qui doit plus trahir un certain stress qu'autre chose.

Soit elle est perdue, soit elle propose des passes, soit elle va subitement m'agresser avec son Alter. Dans les trois cas j'ai une réponse appropriée.

"Hum... j'attends qu'un ami me ramène quelque chose."

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"Hors de question. C'est une proposition inadmissible."

La chute de Wendigo est parfaitement silencieuse. Mon alter touche sans un bruit le fond de la conduite d'aération. En dessous de lui, un groupe de personnes que je dirait composé de quatre hommes discute activement. Sans doute trop activement pour se rendre compte que quelque chose se déplace dans le conduit au dessus de leur tête.

"Votre refus bien pensant ne change rien à notre problème. Le gosse est dangereux. Son alter a manqué de me buter lors du cambriolage, et il a vu mon visage. Plutôt que de nous en débarrasser sur place vos gars ont décidé de le ramener ici. Si vous salir les mains vous pose problème je peut m'en charger, mais il est hors de question de le laisser à l'air libre."

Un silence pesant s'installe dans ce que je présume être l’arrière salle du bar. Lentement, Wendigo commence à ramper dans la conduite. L'aubaine serait qu'il finisse par descendre droit dans la cave.

"Les membres du Red Ice sont des voleurs, pas des assassins. Il est hors de question que nous vous laissions tuer un enfant pour couvrir vos erreurs de débutants."

"Comme si nous allions vous laisser massacrer un môme ayant à peine dix ans parce que vous avez été incapable de gérer un simple alter de transformation."

Comme c'est mignon. Si jamais je dois en bouffer un et laisser filer les autres, j'ai déjà fais mon choix. Remarque, vu le ton que commence à prendre la conversation, il me suffira peut être d'attendre qu'ils se massacrent la gueule comme des grands.

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Je suppose que quelques dizaines de secondes à regarder fixement le mur (concentré que j'étais sur ce que perçoit mon alter) suffit pour me donner un air d'abruti congénital. Ma nouvelle interlocutrice me regarde en levant un sourcil. Je retourne ma tête vers elle en croquant à pleine dents dans ma tablette de chocolat et lui demande, la bouche à moitié pleine, si elle a besoin de quelque chose.

Le jeune homme dit attendre qu'un ami lui rapporte quelque chose. Je trouve ça assez spécial d'attendre un ami dans une ruelle comme celle-là. Je me dit qu'il est soit très flemmard soit c'est son ami qui lui à proposé, dans les deux cas ça justifie sa présence ici. Je réfléchit un moment avant d'être extirpée de mon esprit par une question posée par le garçon. Si j'ai besoin de quelque chose? Je ne sais pas vraiment, mais si il n'a rien à me proposer je pense que je vais passer mon chemin.

-Ho, rien de spécial, je cherche quelqu'un, je veut juste voir si il est pas dans le bar juste à côté.

Je vais cacher ma condition de Super-héroïne pour le moment, je ne sais pas si je peux lui faire confiance à 100%. Je fait une révérence pour lui dire au revoir avant de m'avancer lentement vers le "Red Ice". Si il y a des malfaiteurs à l'intérieur je vais m'amuser à les terroriser pour leur faire comprendre de ne pas recommencer. mais alors que j'approche de l'établissement je ressent quelque chose, je ne sais pas pourquoi, mais je suis partagée: d'un côté j'ai envie d'entrer pour chasser les vilains si il y en a, et d'un autre quelque chose me dit de ne pas entrer. Je reste donc en état de réflexion.

"C'est quoi ce..."

Sans prévenir, la conduite d'aération s'effondre dans un immense fracas. Wendigo, dont le poids est sans aucun doute à mettre en cause, rencontre le sol plus vite que je n'aurai pu l'imaginer. Sa réception sur ce que je suppose avoir put être une table est bancale, incertaine. Deux hommes à droite regarde mon Alter d'un air hébété, tandis qu'un autre saute littéralement en direction de la porte.

Le bruit que produit le Beretta du dernier se fait entendre bien au delà de la rue.

"Hey, fils de pute. Du neuf millimètres c'est pas assez."

Le tireur me regarde avec la quintessence de l'air surpris. Son costard, combiné à son obésité, ses tatouages et sa dégaine de quarantenaire, m'indique que j'ai sans aucun doute devant moi le chef de cette petite bande. Il ne s'attendait visiblement pas à ce que mon Alter ne bronche pas sous ses balles. Lentement, il commence à remarquer la balafre que Wendigo viens de lui infliger au niveau du bras gauche. J'aurai aimé voir dans ses yeux la réalisation du fait qu'il n'a rien vu venir,  mais mes observations sont soudainement interrompu par le contact de la tête de mon Alter avec le mur du fond.

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Wendigo traverse violemment le mur du fond de la pièce, avant d’atterrir toutes griffes dehors dans ma ruelle. Un nuage de fumée se dégage de l'ouverture béante que mon Alter viens de créer dans le mur de béton de l'arrière salle.

"Et ça vigilant, c'est au dessus du neuf millimètres j’espère ?"

L'homme... le gorille... Mon nouvel adversaire jette sans ménagement sa veste à terre, révélant une musculature que seul un mutant peut générer. Je n'ai jamais croisé de criminel aussi particulier que lui auparavant. Son corps mélangeant à merveille le gorille et l'humain fait remonter en moi les souvenirs de mes combats contre les mômes de Shiketsu. Le regard de la bête se pose sur ma personne, puis sur la fille. Jugeant inutile de s'attarder sur nous, son attention se relocalise sur Wendigo, désormais en posture de combat.

"Je vais t'apprendre à traîner dans des bars à cette heure..."

Pourquoi faut il toujours que je tombe sur des spécimens incroyables ?

Je suis restée plongée dans mes pensées pendant un petit moment, je dois avouer que je ne m'attendais pas à sortir de ma bulle de cette manière. Je suis ramenée à la réalité par un grand bruit, un des murs viens d'être enfoncé. Je regarde les deux combattants. le premier ressemble à un gorille bodybuildé, il semble avoir un alter de mutation. L'autre cependant est un peu plus complexe, son corps est constitué de particules, il semble presque intangible, ce genre d'alter est rare si je ne me trompe pas.

Je regarde un moment la situation, le gorille ne semble aucunement sympathique, sûrement un vilain en manque d'attention. Je regarde ensuite en direction de mon ancien interlocuteur, vu comment il réagit et vu ce qu'il m'a dit plus tôt, j'en déduis que la créatures à particules est l'ami dont il m'a parlé. Donc si je réfléchis bien, l'homme-gorille est le méchant dans cette histoire et le monstre étrange est un gentil.

Je vais donc devoir me charger du méchant. Je regarde dans sa direction, il craque ses doigts et charge à une vitesse folle en direction du monstre. Mais juste avant d'atteindre sa cible j'utilise mon alter. Il s'arrête, regardant autour de lui en reculant, puis il se met à hurler de terreur, ça a marché. Je garde un regard concentré sur ma cible, la plongeant petit à petit dans la folie en écrasant son esprit dans la tourmente.

Le gorille se tiens la tête entre les mains comme si le ciel venait de lui tomber sur le crane, tandis que la jeune fille de tout à l'heure le regarde avec un air commun à tout les taré dans mon genre. Il hurle de tout ses poumons, emplissant la rue d'un son plus animal qu'humain.
Derrière lui, un homme d'une trentaine d'année et son camarade manifestement plus jeune on enfin réussi à sortir leurs armes de poing. Ils ressemblent plus au civil lambda qu'au yakuza de basse fausse. Des voleurs. Les calibres neuf millimètres se lèvent en notre direction.

Je plaque la fille au sol avec tout mon poids avant de réfléchir au fait qu'elle résiste peut être au balles. Nos deux corps s'effondrent derrière une poubelle tandis que des impacts se tracent la ou nous nous trouvions respectivement lors des dernières secondes.
Le hurlement du gorille se stoppe subitement lorsque mon Alter lui tranche la gorge. Lentement, son cadavre part rejoindre le sol glacé de la ruelle. L'impact de ce qui fut une masse de muscle avec le sol produit une onde de choc inattendue. Les armes des deux voleurs se braquent sur Wendigo. Ce dernier pivote sa tête en leur direction, les griffes couvertes de sang, les pieds dans une flaque du même liquide rouge. Un petit craquement se fait entendre lorsqu'il penche soudainement sa tête vers la gauche.

"Je suis la pour le gosse."

Une balle s'écrase sur l'épaule droite de mon Alter juste après la fin de sa phrase. Wendigo commence sa course vers le plus âgé des deux avec la ferme intention de lui enfoncer le crane dans le magnifique bureau en chêne de son boss, occupé à garrotter sa plaie au bras avec ce qui fut sa chemise dans le fond de la pièce.

Je me suis concentrée sur mon adversaire pour être sûre qu'il est incapable de nuire, mais cette concentration à faillit me coûter la vie. Je n'ai pas vu les deux autres personnes qui se sont approchées et ont sortis des armes de poing, ou en tout cas je ne l'ai remarqué que trop tard. J'ai été forcée de lâcher mon emprise sur l'esprit du gorille pour prétendre pouvoir m'enfuir, mais malheureusement pour moi je ne suis pas assez rapide pour éviter une balle, j'ai commencé à penser que c'est ma fin.

En tout cas jusqu'à ce que le garçon de tout à l'heure me bouscule et me plaque au sol derrière une ruelle, me permettant d'éviter les projectiles excessivement rapides projetés par des armes bruyantes. Je ne l'ai réalisé que tard, mais il vient de me sauver la vie. Je le regarde avec un air surpris, j'ai été surprise par sa réaction sur le moment. J'ai pensé à le remercier, mais une sensation assez désagréable m'a empêchée de le faire.

Effectivement, en regardant plus bas, je remarque que je suis dans une situation très embarrassante : le garçon à sa main posée sur ma poitrine. Je me met à rougir instantanément, et j'ai le réflexe de mettre une énorme claque à l'inconnu avant de reculer en croisant les bras devant mon torse, encore un peu rouge à cause de ce qu'il vient de se passer. Je le regarde avec un mélange entre un air embarrassé et un air énervé. Je prend ensuite la parole, m'adressant directement à lui.

-C'est gentil de m'aider, mais fait attention à où tu met tes mains!

Ma joue claque avec un petit bruit sec, tandis que le regard de l'inconnue me montre sa honte d'avoir été sauvé par un garçon qui a osé mettre la main sur sa poitrine pour l'accompagner au sol. Mon visage passe par toute un panel d'émotion allant de l'incompréhension à la colère de voire une meuf me sortir un truc pareil, alors que je viens de lui sauver sa putain de vie.

"Fait attention ou tu met tes... mais putain rebaisse toi derrière la poubelle espèce de gourde !"

Une balle claque au dessus de ma tête alors que Wendigo tranche dans le gras d'un des voleurs, qu'il laisse sur le carreau. Un petit rire sadique sort de sa gorge monstrueuse tandis que de l'adrénaline commence à parcourir mon petit corps musclé. Avec un rire qui devient tonitruant, mon Alter se propulse sur le coté afin d'éviter la balle du siècle, pile poil sur sa tête. Avoir un trou dans la tête n'est pas un problème pour Wendigo, mais le charisme inhérent au monstruosités dans son genre pourrait disparaître assez facilement derrière un trou.

Accroupi derrière ma poubelle, je repense au protestations indignées de l'autre idiote tandis que mon Alter continu son petit massacre. Pas normale. Cette réaction n'est pas normale. Toute ses réactions ne sont pas normales.
Ce n'est pas l’adolescente Japonaise moyenne.
L'adolescente japonaise moyenne ne réagit pas comme un robot aux agressions, elle n'utilise pas son Alter pour se défendre, elle n'est pas aussi musclée. Le contact de sa poitrine avec sa main n'était pas intéressant, celui de son autre membre avec son dos par contre lui avait laissé une impression nettement différente. Sacré musculature.

J'ai intérêt à la garder à l’œil.